Into the West [pv]

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Into the West
An 299, lune 8, semaine 3



   
Baie des Glaces

Lyra était venue à la rencontre de la Karstark, et Alys ne cessait de l'en remercier intérieurement. L'étendue de la baie des glaces était étonnement grande comparée à l'idée qu'elle s'en était faite en étudiant les cartes de Westeros. L'immensité de ce que les livres qualifiaient de "branche d'eau" était telle que l'on ne distinguait terre ni à l'avant, ni à l'arrière du bâteau marchand sur lequel se trouvaient les deux nordiennes. Le soleil à la lumière froide qui avait semblé promettre de rester jusqu'à ce que le navire atteigne les îles des Mormont avait laissé la place à une épaisse et basse couche de nuages sombres, ne rendant que plus inquiétante la houle qui se faisait plus importante à chaque respiration. Alys n'avait jamais dans sa jeune existence mis les pieds sur un bâteau, et de toutes les personnes présentes à bord, la jeune fille était la seule pour laquelle le pied marin ne semblait pas être un don inné. S'accrochant tour à tour au bras de son amie, ou à un cordage qui lui tombait sous la main, elle avait malgré tout refusé l'offre du vieux marchand de prendre place dans sa modeste cabine pour le reste de la traversée. Car à défaut de trouver l'équilibre que les marins tenaient si bien, la Karstark était fascinée par le spectacle qui s'offrait à elle. Le vent qui sculptait les vagues et plaquait ses cheveux bouclés à son visage maigre, l'écume qui se formait sur les flots sombres et agités, tout cela réveillait en elle son goût de nordienne pour les paysages dangeureusement beaux et hostiles.

L'eau qui battait les flancs du bâteau faisait résonner les cales à moitié remplies d'un bruit dont tout l'équipage avait compris le sens. Aussi, comme il devenait difficile même pour les matelots de tenir debout sur le pont, la cabine devint rapidement une obligation, et c'est ensemble que les deux jeunes filles allèrent dans la pièce modestement aménagée.
Les nuages ayant obscurcit le ciel, une unique lampe à huile fût allumée pour éclairer l'endroit. Les tissus qui couvrait une couchette et les vieux fauteuils étaient imprégnés d'un parfum salé qui embaumait toute la cabine. Les rares objets disposés sur la table qui faisait office de bureau faisait des aller retour en suivant la houle, manquant de tomber un peu plus à chaque bercement de houle. Un objet qui roulait sur le sol vint heurter la cheville de la Karstark, qui le renvoya sans ménagement de là d'où il était venu. Avec force prudence, Alys atteignit la couchette et s'y assit dans un mouvement de déséquilibre, avant de lever ses yeux rieur vers son amie. "Si j'avais su qu'il fallait affronter vents et marées pour venir te voir, j'aurais insisté pour que tu vienne à Karhold, la route est bien plus calme!" C'était la première fois que la nordienne voyageait sans être accompagnée d'un membre de sa famille. Avec elle seuls quelques soldats des Karstark étaient venus, pour sa protection, ainsi qu'une vieille septa, qui devait encore se trouver sur le pont, à rendre à la mer tout ce qu'elle avait mangé plus tôt. "Quelle idée de s'installer sur des îles au milieu de nulle part, et n'aies pas l'insolence de me répondre que les Karstark vivent au milieu de nulle part dans une forêt!" Une certaine inquiétude brillait dans les yeux bruns de la nordienne, peu habituée à essuyer des tempètes en mer, mais la simple présence de son amie Mormont accompagnée de la joie de la revoir la rassurait un peu. A l'exterieur, le vent s'intensifiait, amenant avec lui une pluie torrentielle qui s'ajoutait à l'eau passant par dessus bord.
     

         
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Some saw the sun, some saw the smoke. Sometimes the wire must tense for the note. Caught in the fire, say oh, we’re about to explode. Carry your world, I’ll carry your world. Some far away, some search for gold, some dragon to slay. Heaven we hope is just up the road. Show me the way, Lord because I'm about to explode. Carry your world and all your hurt.
Into the West



Sous nos pieds, la mer semblait prendre vie, hurlante et menaçante, terrible et joueuse à maltraiter de la sorte le bateau étroit, à la coque de bois, qui était pourtant d’une résistance exceptionnelle. Si j’avais appris quelque chose de ma vie sur l’Île aux Ours était que certes, les caprices de la nature pouvaient être effrayant, terrorisant même et aussi soudain qu’inattendues, mais les trésors d’imagination que les hommes déployaient pour l’apprivoiser étaient également admirable et source d’un autre sentiment d’admiration. Il y avait quelque chose de magnifique à lutter de la sorte contre les flots tumultueux, à s’acharner à traverser cette vaste étendue d’eau alors que le sort semblait en avoir décidé autrement. Et c’était bel et bien l’inhospitalière sauvagerie de nos côtes qui avait forgé le caractère des Mormont et des habitants de l’île. Finalement, si la nature avait pensé les décourager, les éliminant en s’entêtant à se battre contre eux, elle n’avait réussi qu’à produire l’inverse de l’effet escompté. Même si, après tout, le bras de fer que nous avions engagé était éternel, mais surtout perdu d’avance. Contre ma poitrine, coincée entre mon manteau et ma robe brune, Solitaire se tortillait, peu à l'aise ainsi confinée et probablement énervée par la tempête qui faisait rare. Sous ses airs indépendants, elle me suivait toujours, avec plus ou moins de distance et je l'avais donc emmenée avec moi.

J’étais habituée à l’humeur changeant de la Baie des Glaces et du tempérament incertain de ses eaux troubles. Aussi, mon pied était sûr et mon corps bougeait lestement sur le plancher. J’avais grandi sur terre, mais également sur l’eau, participant aux matinées de pêche avec les hommes du village ou m’aventurant quelques fois avec Dacey et Alysanne dans l’espoir de vivre d’extraordinaires aventures alors que nous n’étions encore que des petites filles. Pourtant, alors que je croyais cela inné, je remarquais avec amusement la détresse de la jeune Selane qui trébuchait alors que la proue brisait les vagues violemment et laissait rouler des tonneaux mal attachés. Les marins s’affairaient autour de nous, désireux de tenir leur navire en un seul morceau. Ils avaient vu pires tempêtes, j’en étais persuadée. D’ailleurs, je ne considérais même pas cela comme une tempête. Il était vrai que les nuages s’étaient amoncelé et que le vent soufflait un peu plus fort que d’ordinaire, mais rien d’alarmant. Le temps était changeant et lunatique sur l’Île aux Ours. Si cela n’avait rien de nouveau pour moi, la petite suivante, dont le visage était très expressif, passait de l’émerveillement total à la maladresse et à l’affliction totale. Par ailleurs, son air désolé et contrit en aurait fait rire plus d’un. A chaque sursaut de l’embarcation, elle s’accrochait fermement à mon bras, comme une noyée à sa salvatrice planche. Je la soutenais du mieux que je pouvais, mais malheureusement, le pont s’encombra bien vite et un vieux marin au nez épaté et sentant le saumon nous conseilla de nous réfugier dans les cabines.

Deux couchettes minuscules et une petite table constituaient l’unique mobilier rustique de la pièce basse de plafond. Selane éclaira une petite lampe et s’assis bien vite sur son lit, pas mécontente d’enfin laisser reposer ses jambes. Sur les draps humides et poisseux de ma propre couche se trouvaient déjà les quelques objets que j’avais acheté sur le port du continent. Alysanne voulait s’acheter une nouvelle besace et j’avais sauté sur l’occasion. Un tisserand doublé d’un maroquinier que nous connaissions, vivant de l’autre côté de la baie, avait des doigts de fée et travaillait le cuir comme personne. Selane avait décidé de m'accompagner pour rendre visite à son grand oncle, vivant de l'autre côté de la Baie. La jeune fille d'environ quatorze ans avait insisté pour que nous la prenions à notre service, un jour que nous revenions de Winterfell, au moment d'embarquer pour l'Île. Nous avions accepté, mais depuis plusieurs mois, elle n'avait jamais retraversé les flots la séparant de sa famille.

Je me laissais à mon tour tomber sur le matelas peu confortable et pris le pochon entre les mains, le tripotant machinalement en étirant les jambes. Si ma jeune amie était peu à l’aise en surface, inquiétée par les vagues et le vent du nord glacial, je n’aimais guère m’enfermer dans le ventre de l’embarcation. Je n’appréciais ni être à l’étroit, ni être dans l’ignorance de ce qu’il se passait en haut. Mais j’allais prendre mon mal en patience. Solitaire tenta de sortir son petit museau écailleux, mais je je mine de tousser et elle rentra se réfugier sous le tissu.

« Ma pauvre Selane, j'espère que le voyage ne t'éprouve pas trop, » lui répondis-je en souriant. « Tu aurais dû rester avec Alysanne, j'aurais fait parvenir de tes nouvelles à ton grand oncle. »

La traversée semblait en effet terroriser la jeune fille. Selane était une jeune fille très timide et sa maladresse animait souvent notre foyer. Aussi, sa demande m'avait étonnée, elle qui n'osait jamais vraiment sortir plus loin que la plage ou l'orée des bois. Cependant, revoir son oncle semblait être primordial pour elle et je m'étais dit que quitte à ce qu'elle y aille, je faisais bien d'être à ses côtés. Bien valait être deux dans ce genre d'épreuve, en particulier lorsque l'on y était pas habitué.

« Tu dois te demander quelle idée nous avons eu de venir vivre sur ce lopin de terre, mais il est fort probable que les Mormont soient trop têtus pour choisir de vivre autre part. Nous nous ennuierions à compter les pâquerettes sur le continent ! »

Or, quelques fois, un peu de tranquillité ne faisait pas de mal. En particulier depuis ces dernières lunes alors que le climat politique de Westeros était aussi trouble que les cieux de la Baie des Glaces. D’ailleurs, le rythme soutenu de la pluie vint couvrir pour souffle las. Finalement, nous avions peut-être affaire à une tempête.

« Nous arrivons bientôt, ne t'en fais pas. Je demanderai à Ornelle de cuisiner quelque chose de bien chaud, tu ver- »

Un bruit sourd vint couper ma phrase alors que je tendais l’oreille, tous les sens en alerte. Je levais le nez vers le plafond de la cabine, comme si j’avais pu apercevoir quelque chose à travers les planches sombres. Cependant, à part le vent et la mer, je n’entendais plus rien d’autre. Probablement encore un tonneau à la dérive qui s’imaginait que sa vie serait plus belle s’il était libre. Contre ma peau, la dragonne se tendit.

« Tu as entendu ? » lui demandais-je tout de même.

Je n’étais pas inquiète, mais je craignais que mon intervention ne l’angoisse d’autant plus. Je finis par secouer la tête en haussant les épaules.

« Je suis sûre que ce n’est rien, mais vraiment, ils devraient retenir ces barils. Quelqu’un va finir par se blesser. »

Malgré mes paroles rassurantes, je m’assurais d’un geste léger et innocent que ma dague pendait toujours à ma ceinture, alors que ma main droite effleurait la cicatrice déjà blanche qui barrait mon cou, souvenir douloureux de la dernière rencontre entre le kraken et l’ourse.


  

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Alys Karstark & Lyra Mormont & Euron Greyjoy



La mer faisait le gros dos, soulevant le navire en grondant tandis qu'elle se tournait et se retournait  sous la coque de bois. Autour d'eux, les eaux se tordaient, plus noires encore que le ciel nocturne qu'éclairaient régulièrement de lointains éclairs. La baie était si grande, aussi large qu'une mer, qu'il était impossible d'en voir les côtes et le vent qui la balayait était aussi froid que son nom le laissait penser. Les mains accrochées à la barre, et les pieds solidement plantés dans le plancher du vaisseau, le capitaine fixait sur l'horizon la proie que lui présentait la jeune tempête. Sa gorge était encore brûlante d'avoir dû hurler, car il venait d'ordonner à ses hommes de replier les voilures les plus hautes qui menaçaient de déséquilibrer le navire tant le prise du vent était forte. Depuis quelques instant, les bourrasques faisaient claquer les cordages comme des fouets. A chaque vague l'on redoutait de voir le vaisseau se coucher sur le flanc pour ne pas se relever. A chaque vague, l'écume envahissait le pont, forçant les hommes d'équipage à s'accrocher à tout ce qu'ils pouvaient. La tourmente avait grandit en force et en taille aussi vite qu'elle était apparue.

Cependant, le Greyjoy ne quitta pas de son oeil perçant le bâteau qu'il avait pris pour cible. Ses machoires étaient serrées, crispées par la concentration et pourtant, sa silhouette se tenait adroitement sur le pont, inébranlable au coeur du chaos. Le Choucas était à son aise au milieu des éléments déchaînés.  Des orages passés en haute mer, il en avait connu plus qu'il ne pourrait s'en rappeler, certainement bien plus qu'il n'en avait connu avec ses deux pieds épousant la terre. Euron connaissait leur force, leurs caprices, mais aucun homme ne pouvait se vanter de connaître parfaitement l'imprévisible étendue d'eau et le pirate était loin d'être sot. Si son orgueil menaçait souvent de le perdre, il y avait pourtant un domaine qu'il ne cesserait jamais de respecter et de craindre à sa juste valeur: l'Océan. C'était pourquoi la préoccupation avait fermé son visage et ouvert les oreilles de son équipage qui était plus attentif que jamais à son commandement. Le temps des eaux calmes était derrière eux et, comme bien souvent en mer, il n'était plus question de reculer. Alors dans un dernier cri autoritaire il ordonna à ses hommes de maintenir à bout de bras les voiles que la force du vent poussait trop et menaçait de les éloigner de la route souhaitée. Les mains calleuses et puissantes s’agrippèrent aux épais cordages et ils les tirèrent, contraignant l'ascendance du vent en leur faveur. Les hommes grognaient sous l'effort immense mais ils ne lachèrent pas.
Les doigts d'Euron étaient resserrés autour des poignées de la barre, blanchis par l'effort, rougis par le froid. Il retenait son souffle. Il fallait qu'ils tiennent. Il fallait qu'ils tiennent bon. Ils n'auraient qu'une seule chance. Et alors qu'il s'approchaient peu à peu du bâteau qu'ils cherchaient à rejoindre, ses lèvres bleutées se desserraient. Son bâtiment présentait son flanc à l'autre, et sa proue était à la hauteur de la poupe de son adversaire. Mais ce dernier ne s'en inquiétait pas. Après tout, ce n'était, pour ce qu'il pouvait en voir, qu'un navire du Bief qui cherchait à se rassurer dans cette mer glaciale et agitée en suivant la route tracée par un autochtone. Plus que quelques mètres à grignoter sur l'avance de leur cible. Encore un peu. Plus que quelques mêtres. Quelques secondes. Mais c'était d'une égale force que la houle les frappait durement, l'un comme l'autre, à mesure qu'elle brisait l'espace qui les séparait. Dans la pupille pâle du Choucas, une lumière s'embrasa. Et lorsque enfin une vague vint faire se cogner les flancs des deux bâtiments, il sourit.

L'ordre d'aborder le bâteau fut finalement donné, et il fut accueillit par un rugissement à la fois ardent et soulagé des pirates. Ses hommes, qui avaient tant de mal à supporter le froid qu'ils connaissaient si mal, n'en demeuraient pas moins de féroces guerriers qui étaient chez eux partout où ils trouvaient le sang. Le baroud fut lancé par quelques impatients qui sautèrent sur l'autre pont sous le regard effaré de l'équipage. Ils étaient en sous nombre, et surtout, ils n'étaient pas prets à se battre contre autre chose que le vent; la plupart n'était même pas armés. Lorsqu'Euron rejoignit ses hommes quelques secondes après avoir confié la barre à un de ses muets, un tiers de l'équipage avait déjà été neutralisé. Cependant, le capitaine ne plongea pas immédiatement dans la bataille et il passa son regard inquisiteur sur les marins. Les rafales soulevaient les pans de son manteau. La pluie collait ses cheveux sur son front pâle et buriné. Sa hache trouvait son chemin dans les cranes et les cages thoraciques de ceux qui venaient à sa rencontre et aucun de leurs assauts ne sembla le bousculer. Ce fut le geste désespéré d'un vieux marin au nez épaté qui, blessé, accourut dans la direction opposée, vers la cabine dont il n'eut le temps que d'entrouvrir la porte qui attira l'attention d'Euron. Mais quelles que furent ses intentions, ou ces mots qu'il cria à l'intention de ceux qu'abritait la cellule, la lame de la hache lancée par le Greyjoy se planta dans sa nuque épaisse et molle comme du beurre. Son corps s'effondra, laissant à peine s'entrebailler le battant usé et repeint contre lequel il glissa lentement. Au milieu du vacarme des éléments et du combat déséquilibré, Les bottes du Choucas claquèrent jusqu' à lui au rythme régulier et calme de ses pas.






     
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