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Shiver my Timbers (pv- Gwynesse Tyssier)

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Gwynesse Tyssier & Euron Greyjoy



299, 7ème lune, fin de la troisième semaine


Porté par le vent, l'albatros jouait près du navire, s'amusant à glisser contre les voiles la pointe de ses interminables ailes. Régulièrement son bec gris claquait tandis que son oeil sombre et impénétrable semblait caresser l'équipage qui le regardait en souriant. Le grand oiseau blanc était venu les accueillir quelques heures auparavant et n'avait depuis quitté les abords du bâtiment; il n'avait de cesse de le détailler de son regard inquisiteur. Sa silhouette acérée se distinguait clairement contre les voilures noires que l'on commençait à replier pour abattre le navire vers la côte. Après plus de deux semaines passées au milieu de l'Océan, loin du littoral, la terre des fer-nés était enfin en vue et les hommes d'Euron étaient déjà postés près du cabestan, prêts à descendre l'ancre.
Le vaisseau tremblait à un rythme régulier, les flancs bousculés par les mouvements de la marée montante. Sa coque rougeoyante craquait et résonnait d'un son grave malgré ses cales qui étaient remplies à raz bord. Le Silence n'était pas le seul à avoir le ventre plein, et il n'y avait qu'à voir comme sur certains navires qui les flanquaient le butin dépassait à même les pont humides, débordant des entrailles des bâtiments en un écoulement de richesses et de trésors, pour mesurer l'étendue des gains.  Alors qu'ils longeaient le littoral, déjà les fer-nés restés à terre s’agglutinaient pour suivre l'avancée des navires jusqu'à leur place de mouillage. Mais seuls les plus petits iraient s'amarrer aux quais du port. Les plus imposants, eux, seraient contraints d’arrêter leur course plus au large, ordre d'Euron qui ne souhaitait pas voir l'enthousiasme des capitaines des immenses vaisseaux -grisés par les acclamations venues des plages qui retentissaient déjà- créer la cohue lors de leur arrivée. Au cœur de l'armada de voiles blanches illuminés par un soleil d'hiver,  la silhouette effilée du Silence ralentissait déjà.

La porte de la cabine s'ouvrit en grinçant et le second de l'équipage, un homme à la peau aussi noire que la barbe en collier qui lui ceignait la mâchoire, entra après qu'une voix chaude le lui en eut donné la permission. Son capitaine était là, à son bureau et sa plume grattait les pages d'un petit carnet relié de cuir. Imperturbable, le Choucas était penché sur son ouvrage, ses cheveux tombaient en mèches cendrés sur son regard concentré. Patient, son second attendit docilement quelques instants ses mains épaisses croisées dans son dos, attendant ainsi que le Greyjoy lui donne la marche à suivre.  Parmi toutes les breloques mystérieuses qui pendaient au plafond en cliquetant se balançaient désormais des masques d'archimestres, trophées de sa récente action à l'encontre de Villevieille. L'un était en or, cet autre en fer, cet autre encore en bronze et ils cognaient entre eux comme des pendus secoués par le vent. Si sa main droite tenait la plume qu'il passait sur les pages, sa gauche était posée sur un dernier masque, et ses doigts fins caressait nonchalamment le précieux métal valyrien. Son index passait doucement sur l'arrête du nez puis sur les lèvres figées, les redessinant sous son toucher d'un geste presque amoureux. Ce fut d'un geste lascif de cette même main qu'il accompagna ses mots: "Fais jeter l'ancre, nous nous arrêterons ici" . Il connaissait trop bien les côtes pour avoir besoin d'être informé de leur position, et il n'accorda pas un regard au muet qui retourna à son poste afin de diriger le nombreux équipage.
Toutefois, il fallut attendre encore quelques minutes avant que le capitaine ne lâcha enfin sa plume et ne sortit de sa cabine, au grand jour. Il plissa son oeil dans lequel le soleil frappait de sa lueur froide tandis que son pas régulier résonnait sur le bois du pont. Son apparition fut saluée par des voix provenant des navires qui s'étaient arrêtes non loin de son bâtiment. Son attention alla d'abord au grand albatros qui volait toujours autour de ses voiles noires avant qu'il ne posa un regard sur ceux qui le saluaient depuis les ponts  de la flotte de fer.  Malgré la distance, il put echanger des sourires entendus avec les quelques capitaines, et si certains étaient minces, au moins savait-il qu'ils reconnaissaient désormais sa légitimité. Même si de là à  unir tous les fer nés, le chemin était encore long, cette attaque couronnée de succès calmerait pour un temps les esprits rebelles. Avec cette offensive, ce n'était pas seulement les malheureux bieffois qu'il avait surpris, mais aussi les puissants seigneurs fer-nés, ses sujets si revèches, qui avaient à peine eu le temps de reprendre leur respiration après le sac de Beaumarché avant d'être entraînés dans l'audacieuse idée de leur Suzerain. Les prenant ainsi par surprise, aucune contradiction n'avait été exprimée et, le temps qu'ils saccagent la ville, Euron avait ancré encore plus profond sa domination. Il revenait en vainqueur, il revenait avec des cales débordantes de trésors, de nourriture et de prisonniers, en concordance parfaite avec la rumeur de l'hiver qui arrivait et le portait en tant que figure fiable pour traverser cette période rude. Une popularité dont il comptait bien se servir.

Déjà, plusieurs barques approchaient les flancs de son navire, attendant que le seigneur n'organisa le débarquement de ses biens accumulés lors du pillage qu'il avait mené. Impressionnés par cette bâtisse presque légendaire, les plus jeunes fer-nés venus à sa rencontre restaient étrangement silencieux tandis que du pont qu'ils ne pouvaient voir  s'envolaient déjà les ordres du capitaine. Ce dernier se tenait debout au milieu de ses hommes et, contrairement à ses voisins, il n'avait guère besoin d'élever la voix pour se faire entendre. Dans un silence paisible, seulement rythmé par les pas et les gestes et par le souffle de la mer, ses muets s'activaient, formant une chaîne afin de faire passer les différents éléments du butin. Une grande partie était constituée de livres à la valeur inestimable, fruit de sa razzia à la Citadelle, qui passèrent de main en main. D'un air pensif, Euron regagna le poste surélevé du pont sur lequel se trouvait la barre avant de se tourner vers la côte, las mains jointes dans le dos de son manteau. Le ballet des ses hommes était réglé comme du papier à musique tant les pirates avaient l'habitude d'ainsi décharger le navire de leur capitaine. Leur organisation étonna les fer nés qui menaient les barques et qui  les prenaient si facilement pour des sauvages sans conscience. D'ailleurs, voilà que plusieurs d'entre eux trainaient hors des cales les prisonniers d'Euron dont l'allure était assez pitoyable après deux semaines passées sans voir le jour.
Malgré l'âge avancé de certains de ces hôtes de marque, les muets ne les ménagèrent pas et les firent brutalement avancer sur le pont vers les échelles. Alors que les premiers d'entre eux avaient mille difficultés à descendre vers les barques sur leurs jambes flageolantes de fatigue et de peur, apparu un panel bien différent. C'était un groupe qui comptait de nombreux enfants aux visages sales et aux yeux grands ouverts. La plupart avait pleuré lors de leur rapt, mais ils avaient vite appris à respecter le silence que le capitaine souhaitait à son bord. Malgré cela, la découverte de la rudesse des côtes qui seraient leur prison  arracha à certains des hoquets de chagrin, qu'ils retenaient tant bien que mal.
L'oeil d'Euron lança un regard en coin aux plus jeunes de ses nouvelles propriétés et, après avoir légèrement froncé son sourcil il siffla un de ses hommes qui avait saisi une jeune fille aux cheveux blonds et emmêlés pour la faire descendre avec les archimestres. Le muet releva les yeux vers le capitaine et, sous l'indication d'un geste du menton de ce dernier, serra dans ses mains les épaules de la jeune fille pour l'amener au Greyjoy.

"Je l'emmène avec moi. Eux." Rajouta-t-il séchement en désignant trois des archimestres qui n'étaient pas encore descendus du navire."Garde les à bord, ils viendront avec nous à Pyke. Elle aussi" finit-il en remarquant une jeune femme aux boucles brunes parmi les prisonniers.
Le muet inclina respectueusement la tête et s'éloigna en descendant les marches, laissant la jeune femme sel seule avec Euron, qui lui adressa un regard indéchiffrable avant de surveiller à nouveau les abords du port et les fer-nés qui submergeaient les quais dans le brouahaha, tous plus curieux les uns que les autres de voir ce que ramenaient leurs guerriers.



     
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- Euron Greyjoy & Gwynesse Tyssier -
Et dans ce rêve je marche, je marche en espérant me réveiller sans voir que je laisse des traces derrière moi. Dans une réalité que je ne n'accepte pas.
La pénombre dans laquelle elle veillait depuis ce qui lui semblait une éternité était parsemée de faibles lueurs grisâtres qui éclairaient à peine les autres visages. La poussière dansante dans la lumière était l'unique repère qu'elle possédait lui prouvant qu'elle n'était pas tombée dans une sorte de néant étrange. Elle tanguait, sentant que le sol craquelant sous ses pieds se mouvait de manière anormale dans une cadence hypnotique et maladive. Tout ça semblait si irréel, comme si elle prisonnière d'un mauvais rêve. Comme de ceux qu'elle faisait à la suite de ses premières cuvées, ne tenant pas une seconde l’alcool. Mais tout était vrai. Tout était atrocement et cruellement vrai. L'araignée de Froide-Douve avait été arrachée au sol vert de sa maison pour être jetée dans la cale de ce bateau avec tous les autres.

Même encore maintenant, elle arrivait difficilement à y croire. Tout c'était passé si vite qu'elle n'eut pas le temps de comprendre quoi que ce soit. Elle se souvenait de pratiquer son tir dans la cours du château de Villevieille quand soudainement, des hurlements s'élevèrent en masse et les cloches sonnèrent quelques minutes à la suite. Presque par instinct, la petite blonde avait couru hors de la bâtisse pour assister à une vision d'horreur qui brisa son cœur en mille morceaux. Des dizaines et des dizaines de fer-nés débarquant de leurs vaisseaux de bois et se ruant sans pitié sur les pauvres gens de la côte. Personne n'avait rien vu venir. Personne n'avait été préparé. C'était un véritable carnage. Et pourtant, malgré cette peur l'envahissant lentement, Gwynesse avait pris son courage à deux mains et embarquée dans la mêlée armée de son arc et de ses flèches. De son mieux, elle avait tenté de ralentir les assaillants, visant leur points faibles sans pour autant être capable de leur porter un coup mortel. Elle n'avait jamais tué et elle n'allait pas commencer aujourd'hui. Et puis ce fut à ce moment qu'elle n'y compris plus rien. Un homme qu'elle n'avait pas remarqué l’attrapa au passage et l'emmena de force. Et maintenant elle était là. Coincée. Une araignée hors de sa toile, incapable d'en tisser une nouvelle.

« Ça pourrait être pire... »

Une simple phrase que la jeune fille se répétait sans cesse, sans vraiment y croire. Oui, techniquement, cela pourrait être pire comme situation. Elle pourrait être morte, sans espoirs de retours. Et pourtant, elle était assise au même endroit depuis deux semaines. Déjà qu'elle tenait difficilement en place durant les cours du mestre, alors deux semaines... autant tendre la main à l'Étranger tout de suite.

Un sanglot la coupa dans son fil de pensées et la blonde pencha la tête vers le gamin lové contre elle depuis le début du voyage. Le pauvre petit tremblait de tous ses membres la première fois que ses turquoises tombèrent sur lui et par automatisme, Gwynesse s'était agenouillée tout près de lui et l'avait doucement bercé dans ses bras, lui murmurant de doux mots pour le réconforter. Depuis il ne l'avait pas quitté et certains autre enfants étaient venus chercher un sentiment de sécurité auprès de la Lady, qui les accueillit tous contre son cœur. Elle comprenait parfaitement qu'ils aient peur, elle même avait peur, mais c'était leur présence qui l'aidait à garder courage. Si elle cédait, il ne faudrait pas longtemps pour qu'eux aussi deviennent fous de frayeur... Elle devait rester forte.
Dans un geste maternel, sa main vint caresser le dessus de la tête du garçon et elle lui sourit.

« Chuuut.. tout va bien. Ne fait pas de bruit d'accord ? Pense à quelque chose de joyeux. »

L'enfant hocha la tête et ferma ses paupières pour se couper de ce monde sombre. Gwynesse continua de caresser gentillement ses cheveux et un soupir lui échappa. Comme elle était fatiguée... Comme elle avait hâte de pouvoir se dégourdir les jambes et de revoir un vrai ciel au lieu de ce plafond frappé par les pas des marins au-dessus. Un bruyant grognement fut la seule démonstration de son énervement et à ce même instant, la porte de la cale s'ouvrit en grand et un jet de lumière vint agresser ses yeux. Prise d'un sursaut, l'adolescente resserra ses bras autours de tous les petits l'entourant, comme pour leur donner un dernier souffle de courage. Sans un mot, ils forcèrent les prisonniers à se lever et à suivre le mouvement. Plusieurs étaient tristes à voir, deux semaines sans bouger, ça se remarque. Mais aucune pitié ne leur fut accordé et l'araignée se retint de justesse d'intervenir, sachant d'avance que ce serait une très mauvaise idée. Tout ce qu'elle pouvait faire, c'était montrer l'exemple aux plus jeunes et suivre docilement les ordres.

C'était donc sur ses jambes tremblantes qu'elle tenta maladroitement de monter sur le pont, protégeant ses yeux du flot énorme de lumière qui l'attaquait. Il lui fallut quelques minutes pour s'habituer et distinguer l’immensité bleu les entourant et les canots où les gens embarquaient. Ce fut un énorme choc. C'était plus que clair maintenant : elle n'était plus à la maison. Ce n'était pas un cauchemar, mais bien sa nouvelle réalité. Silencieusement, la Tyssier pria ses dieux de lui venir en aide et avança pour se faire embarquer comme avec les autres, mais un sifflement attira son attention vers le pont supérieur et sans qu'on ne lui demande quoi que ce soit, l'y mena en serrant douloureusement ses épaules.

« Je l'emmène avec moi. »

Ce fut tout ce qu'elle retint, son cœur ratant plusieurs battement. L'homme devant sa personne était celui qui l'avait enlevé à son Bief chéri. Elle ne le reconnaissait que trop bien. Un étrange mélange de peur et de colère l'envahit en une seconde et elle serra ses maigres points pour se contenir et éviter de commettre une bêtise qui lui vaudrait cher. L’intéressé lui lança un regard que Gwynesse soutint, la tête haute pour ensuite tourner à son tour la tête vers le débarquement. Tous ces gens... tous ces pauvres gens qui étaient tous si effrayés. Ce spectacle lui fit mal et elle murmura doucement, ne sachant pas elle même à qui elle s'adressait.

« Ne leur faites pas de mal, je vous en prie... »

Fidèle à elle même. La petite Bieffoise s'inquiétait d'abord pour les autres, ses propres envies devenant secondaires. Ils ne méritaient pas ça. Aucuns d'eux. Elle voulait tous les ramener chez eux, en sécurité. Mais c'était impossible. Posant ses iris sur celui qui était la cause de leurs malheurs, Gwynesse lui jeta le plus noir de ses regards, empreint d'une rare haine qu'elle n'avait que peu vécu dans sa vie. D'un ton neutre, elle s'adressa à cet inconnu qui faisait bien trop de mal à son goût.

« Pour quoi je suis ici et pas avec les autres, l’araignée laissa filer un silence, et rajouta avec une certaine note de dégoût et de peur, pour quoi je suis avec vous. »
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Gwynesse Tyssier & Euron Greyjoy



Le navire craquait. Il tanguait au rythme calme de la mer qui frappait la côte. Régulièrement, le vent arrachait du dos d'une vague une langue d'embruns qui venait s'éparpiller en brume fine sur le pont humide. Tourné vers la côte, Euron observait inlassablement les fer-nés sur les quais et le claquement de l'eau contre la coque failli cacher à son oreille la voix douce qui s'adressait à lui. Aux grondements de l'Océan se mêlaient les plaintes faibles des prisonniers. Leur lamentation était mêlée d’étonnement, de peur, de tristesse. Mais bientôt ils se résigneraient. Car, comme tous ceux qui les avaient précédé sur ces quais de pierre et ses pontons de bois, et comme tous ceux qui les suivraient, ils n'auraient pas d'autre choix.
Il ne se tourna pas de suite vers la jeune fille, préférant observer l'agitation qui s'était saisi du littoral. Le débarquement des butins n'était pas prêt d'être terminé et les allers et retours des barques qui venaient cueillir les fruits des plus grands navires était rythmé par les grognements des rameurs. A force de cris rageurs, ces derniers poussaient puis tiraient sur leurs bras pour mouvoir leurs embarcations surchargées, leurs fronts luisaient de sueur. A la suite du murmure de la blonde, il finit enfin par lui répondre.

"La plupart seront saufs. Ils sont serfs désormais. Ils travailleront dans les mines, dans les ports et dans les maisons.  Pour les autres, je ne peux rien dire. " finit-il d'un ton plus doucereux, un sourire mesquin naissant aux coins de ses lèvres bleuies.

Son oeil bleu regardait alors la lourde silhouette qui semblait, à cette distance, n'être qu'un homme couvert de filets de pêche et d'algues. Mais déjà, le grand prêtre du Dieu Noyé choisissait parmi les exilés ceux qui seraient offerts à la divinité qui logeait aux fin fonds des Océans. Trop occupé à choisir les tributs, Aeron ne vit pas son frère le jauger depuis le pont rougeoyant de son bâtiment. Un à un il piochait parmi les enfants comme il l'aurait fait en choisissant un poisson sur un étalage, pointant les infortunés de son doigt maigre à l'ongle noir et crochu. Et c'était lui que l'on disait barbare, pensa le Choucas en s'amusant cyniquement du spectacle. Une lueur rieuse vint animer son iris pâle l'ornant l'espace d'un instant du reflet de folie que l'on décrivait souvent lorsqu'on parlait de lui.

Cette même lueur finit de s'éteindre alors qu'il tournait légèrement la tête vers celle qui l'importunait encore de ses questions. Il la dévisagea pendant une bonne minute, l'observant soutenir son regard de ses yeux bleus furieux. Les dieux frappaient indifféremment, et ainsi faisait le Greyjoy. Aussi, il était loin d'avoir le sentiment de devoir justifier son acte au devant des questions de sa jeune bieffoise. Et comme tout capitaine était roi sur son navire, sa réponse se fit aussi cinglante et indifférente que son regard.

"Tu es ici car c'est là ce que je veux. " finit-il par lacher d'un ton neutre, comme pour clairement lui faire comprendre qu'elle n'aurait pas besoin d'en savoir plus, puisque sa vie, désormais, était tenue par les choix et caprices de celui qui l'avait capturée.

Prisonnière, femme-sel, otage, monnaie d'échange, butin. Même si elle l'ignorait encore elle ne tarderait pas à comprendre combien de titres elle portait lorsqu'on la verrait auprès du Choucas. Il la jaugea des pieds jusqu'à la racine de ses cheveux lumineux avant de porter son regard sur celle qui se tenait légèrement en retrait et dont le brun et les habits sombres contrastaient avec ceux de sa voisine. Les deux avaient l'air secouées de leur long voyage dans les cales. Euron était prêt à parier que cela devait être leurs premiers pas à bord d'un navire. Elles n'étaient pas au bout de leurs surprises. Leurs existences allaient radicalement changer et si il était déjà difficile de se faire au train de vie d'un austère et brutal fer-né, c'était encore autre chose que de se laisser emporter par celui du marin aux cheveux parsemés d'argent.
Aux côtés de la jeune femme aux traits dorniens, la petit blonde paraissait bien plus teigneuse. Pour sur, il l'avait vu manier son arc au pied de la Citadelle et elle devait se prendre pour une dure à cuire. Mais entre l'arc effilé de la jeune fille et les haches que maniaient les fer-nées dès leur plus jeune âge, il y avait un monde et ce n'était pas cela qui allait impressionner l'Oeil-de-Choucas. L'une de ses propres filles, qui vivait près de sa mère à Pyke, était maigre comme un clou mais avait trouvé son bonheur dans le maniement  des haches courtes. Elle s'appelait Arren, et elle n'avait pas encore dix ans.

Un fer-né en contrebas l'interpella soudain, décrochant enfin le regard d'Euron de ses prisonnières. Ce dernier regarda par dessus la rambarde peinte de rouge sombre.

"Lord Greyjoy, c'est l'un d'vos vieillards....J'pense qu'il a avalé du poison. M'est avis qu'il sera mort avant qu'on n'lait débarqué sur les quais" Indiqua le solide bonhomme qui tenait dans ses bras un des mestres d'un air dégouté, car la bouche de ce dernier dégoulinait d'une mousse rougeâtre.

L'oeil du Greyjoy croisa un instant celui du mestre qui se tortillait comme un poisson hors de l'eau dans les bras puissants de celui qui commandait la barque. Il s'agitait, roulant dans ses orbites creuses des yeux terrifiées, sa tête dégarnie tremblait et rougissait. Un soupir s'échappa du nez fin du Kraken. Alors qu'il voyait les bras maigres du vieil homme chercher la hache du fer-né qui le tenait, il comprit. Celui qui perturbait le débarquage n'était manifestement pas un as des poisons et son dosage faux lui causait mille tortures et lui déchiraient les intestins. Trop lentement surement au gout de celui qui avait visiblement souhaité une mort rapide et indolore.

"Qu'il meure ainsi qu'il la voulu, près des siens." Lui répondit-il, un éclat rieur et chaleureux dans sa voix, avant d'ajouter malicieusement." Puisqu'il est volontaire, donne le à l'Océan". Bien qu'amusé, son ton avait les notes glacées de ceux qui avaient tué trop de fois pour s'inquiéter d'une seule vie.

Il échangea un regard entendu et mutin avec le fer-né qui lâcha un rire gras.Ce dernier se saisit du vieillard et le fit plonger juste  côté de la barque, lui maintenant la tête sous l'eau à la force d'un seul de ses formidables bras, riant de voir ceux du pauvre homme s'agripper inutilement à la coque et griffer le bois. Le gargouillis d'eau et d'écume sanglant arracha des cris surpris et horrifiés aux autres mestres et aux enfants présents sur la même embarcation.


"Tu es une fillette de la noblesse. Quel est ton nom?" demanda soudain le Greyjoy à la blonde sans la regarder d'un ton des plus naturels tandis qu'il faisait quelques pas sur le pont, s'éloignant de la rambarde pour observer le débarquement qui avait lieu de l'autre côté du navire. Ses bottes claquaient sur le plancher et il se débarrassa de son long manteau sombre pour le poser négligemment sur la barre, laissant ainsi sa chemise de lin filtrer le vent frais qui glissait sur le Silence. Un vent venu du Nord. Un vent qui annonçait l'Hiver. Un vent qui réveillait les souvenirs dans l'esprit du Choucas, entre rêves de vengeance et pensées aiguisées qui arrachèrent un sourire mystérieux à l'insaisissable pirate.





     
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Et dans ce rêve je marche, je marche en espérant me réveiller sans voir que je laisse des traces derrière moi. Dans une réalité que je ne n'accepte pas.
Le doux timbre de voix de son bourreau fit naître un frisson de dégoût en la jeune fille qui glissa le long de son échine. Tout en cet homme la répugnait. Autant son attitude de plus-haut-qu'un-autre que l'aura qu'il dégageait. Il semblait être né pour faire du mal, comme si les Sept avait exceptionnellement pris de leur temps pour modeler ce personnage destiné qu'à n'être qu'un monstre sans scrupules. Le genre de monstre que Gwynesse croyait connaître mieux que quiconque en ayant côtoyer celui que son père fut. Eh bien elle s'était trompée, et pas qu'un peu. Celui là était pire. Ils étaient tous pires, tous autant qu'ils étaient. Les histoires sur les fer-nés ne se révélaient pas sans fondements finalement, et pour les avoir déjà entendues gamine, la blonde craignait d'avance ce qu'on lui réservait comme sort. Elle s'en doutait, mais elle préférait encore se mentir. Question de préserver un semblant d'espoir, aussi imaginaire qu'il pouvait être.

Ses turquoises furent attirées par une étrange forme se promenant entre les enfants qu'elles rassuraient quelques minutes plus tôt. Un sentiment d'urgence la prit et elle combla la distance la séparant de la rambarde avec un empressement non-dissimulé. Gwynesse serra ses doigts contre le bois, le grafignant de ses ongles salis par les semaines en mer. La fillette retenait difficilement son envie de courir protéger ces petits et pousser l'espèce de filet ambulant à l'eau pour l'y laisser couler. Mais on aurait tôt fait de la stopper et de la maîtriser sans grands efforts pour ensuite la ramener aux côtés du Capitaine. Et les dieux seuls savaient ce qu'il pourrait bien lui faire.

Justement, ce dernier attendit avant de répondre à ses questions, avec des réponses qui ne la satisfaisaient pas du tout. Quand elle demandait quelque chose, elle s’attendait à ce qu'on lui donne une franche et complète contre-partie. Pas cette réplique de Roi idiot et fainéant qui ne savait pas quoi répondre de pertinent. S'il croyait qu'elle allait en rester là...

« Ça ne répond pas à mes questions. Ça ne répond à rien du tout, d'ailleurs. »

L'araignée avait toujours été directe dans ses propos, sans verser dans la méchanceté gratuite. Elle était ainsi et personne en ce monde ne saurait la changer. Pas même le Choucas. À jamais elle serait l’indomptable petite fille des Tyssier, ça elle en était persuadée et se croyait assez forte pour tout surmonter. Après tout, l'Étranger lui avait déjà dérobé sa mère, qu'est-qu'il pouvait y avoir de pire que la perte d'un être aimé ? Rien à ses yeux.
Son attention fut attirée par l'autre femme qui se tenait plus docilement et en retrait. La pauvre semblait tout aussi marquée par le long et éprouvant voyage dans les cales sombres du navire. Gwynesse ressenti un profond élan de tristesse pour elle et lui offrit un maigre sourire qui ne se vit pas honoré d'un retour. Elle ne pouvait pas lui en vouloir, la situation ne donnait pas vraiment envie de faire des grimaces joyeuses pour égayer les visages. Aussi vint-elle se mettre à son côté et posa une main réconfortante sur son bras. La brune ne paraissait pas bien plus vielle qu'elle ne l'était, et elle tremblait légèrement, de peur ou de froid, ça elle ne saurait le dire. Un peu des deux certainement. Les vents marins n'étaient pas des plus conciliants à leurs égards, mêlant humidité et bourrasques glaciales qui vous gelaient jusqu'aux os. La blonde étant habituée aux températures agréables du Bief, se retrouvait très peu à l'aise avec le maigre tissu qu'elle portait sur son dos et ressentait elle même les premières morsures du froid.

Une voix s'éleva parmi la cacophonie régnante pour interpeller Euron. Gwynesse, curieuse, s'avança un peu pour elle aussi être au fait, tandis que sa camarade préférait rester dans l'ombre et se mêlée de ce qui la regardait. La vision qui l'attendait serra son fragile et sensible cœur alors qu'elle retenait un hoquet de surprise. Le vieillard se tordait de douleur dans les bras du fer-né, une étrange mousse à teinte rouge s'écoulant de sa bouche pour s'échouer sur le bois du pont. À l'inverse de l'Oeil-de-Choucas, l'araignée ne remarqua pas une seule seconde la tentative du torturé, trop obnubilée par l'état de celui-ci. Ces gens n'étaient pas cruel au point de le laisser mourir lentement et dans des douleurs atroces... si ? La réponse lui vint rapidement alors que l'homme des îles plongeait la tête du vieux dans les sombres eaux. Il s'agitait et se débattait comme un poisson ne sachant pas nager. C'était un spectacle triste à voir et les turquoises de la lady se voilèrent de subtiles larmes. Fermant les yeux pour contenir la colère qui montait, elle ignora d'abord la question du monstre. Si il ne lui offrait pas de réponses claires, elle ferait pareil. Surtout qu'en plus, elle détestait profondément se nommer en tant que « Gwynesse Tyssier ». La Noblesse n'était pas un rang qui lui seyait bien, autant dans ses manières que dans ses coutumes. Les robes de tissus de Myr et les bijoux de perles ne l'avait jamais intéressé, préférant plutôt le contact de l'herbe sur sa peau et une tunique simple. Choses qui avaient toujours eu le don d’horripiler son père, le mestre et sa mère. À leurs yeux, elle aurait du être parfaite, comme ses frères le furent et l'était. Mais l'unique fille de la famille se révélait aussi être le mouton noir du lot. Et cela ne l'avait pas complexé, ne portant même aucune attention à ces jugements.

Mais peut être que pour une fois, être une Lady allait lui servir. Ce fait traversa l'esprit de la petite comme une douce brise. Son rang pourrait lui offrir une certaine valeur, pour quoi que ce soit. Des échanges, une rançon, peut importait. Son nom lui donnait une particularité qui la différenciait de tous ces autres otages. Et accessoirement, devenait l'une de ses possibles porte d'évasion, un détail non-négligeable. Ce serait très ingrat et égoïste de sa part, de laisser tous ces gens alors qu'elle profiterait de sa chance d'être née dans une bonne famille. Mais... son frère lui manquait terriblement. Barroth lui manquait encore plus. Comme Froide-Douve et ses sujets. Sa maison si loin l'appelait et elle ne rêvait que de pouvoir la rejoindre. N'importe qui ici saisirait cette opportunité sans une hésitation. Alors... ce ne serait qu'une attitude normale et légitime de sa part que de le faire... Gwynesse serra les poings et mordilla nerveusement sa lèvre inférieur avant d'enfin se décider et rejoindre lentement le Choucas, non sans un regard envieux vers son manteau posé sur la barre, pour murmurer.

« Tyssier... Je suis Gwynesse Tyssier. »
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Gwynesse Tyssier & Euron Greyjoy



Le vent glacial fourrageait ses cheveux aux mèches cendrés et faisait gonfler et lisser tour à tour le lin de sa chemise. Il faisait claquer contre sa cuisse le pan des écharpes de soie usée qui lui servaient de ceinture, laissant les teintes bordeaux et bleu marine flamboyer alors que le soleil pâle jouait dans le tissage de l'étoffe. Patient, le Choucas observait les va-et-viens des barques, des hommes, des biens. La brise portait à son nez les embruns mais aussi l'odeur âcre des algues qui envahissaient le pied des quais dans le port. Il ferma un instant son oeil et fronça un sourcil. Tout ce bruit...Tout ce bruit autour de lui. Les fer-nés gueulaient leurs ordres dans tous les sens, laissant imprimé dans l'esprit du Choucas une impression d'amateurisme qu'il savait évidemment fausse. Ces hommes n'étaient pas des amateurs. Mais à chaque artisan ses techniques, ses secrets et là où le rodage de l'équipage du Greyjoy s'activait avec l'assurance d'une machinerie bien huilée et silencieuse, d'autres préféraient exprimer autant leur surprise, que leur désaccord, que leurs ordres. Au fond de lui, Euron savait que sa façon de faire dérangeait ceux qui avaient tant de mal à le considérer comme un compatriote. Trois années avaient suffit à faire de lui un étranger. Pour certains, du moins, et la grande majorité se taisait devant les méthodes héritées de la piraterie. L'improvisation ne seyait guère au peuple rude de ces îles. Seulement, l'improvisation n'avait été qu'une illusion, et l'attaque frontale qu'il avait commandé et qui avait braqué bien des seigneurs fer-nés, n'était rien d'autre que le fruit de sa réflexion ainsi que de la simple peine qu'il avait prise en se tenant au courant des importantes levées de bans des Hightower pour contrer les Tyrell.
Cependant, voilà qu'il pouvait voir les regards étonnés de ceux qui étaient restés à quai, observant, effarés, les cales débordantes et le succès écrasant de l'attaque menée par le Silence. Amusé, Euron tenta de deviner qui parmi eux avaient espéré voir revenir un échec cuisant, voir même le corps sans vie du capitaine autrefois exilé, un sourire narquois au bord des lèvres, tandis qu'il croisait le regard du vieux Harloi. C'était un regard pâle et vide de toute trace de joie, enfermé dans un visage ridé, et rendu d'autant plus lugubre qu'il était entouré de jeunes fer-nés qui ne cachaient pas leurs mines admiratives devant un butin tel qu'ils n'en avaient jamais vu. Le vieux Lord de Dix-Tours, lui, ne dissimulait guère sa déception et Euron décida de planter plus profond le clou de l'amertume en le saluant d'un signe de tête lent et calme.
Debout sur le pont, carressé par le vent, un sentiment de paix envahit le capitaine. Tout comme pour le vieux Harloi, sa réussite  forcerait ainsi les esprits les plus rebelles à son encontre à la gratitude, et au respect; il en était certain. Mais combien de temps avant que l'avidité de ces marins ne vint à nouveau demander son dû comme des oisillons réclamant la becquée? Pour le moment, ils étaient aveuglés, et leur jugement était étouffé par toutes les richesses qu'il leur fallait maintenant accueillir alors que déjà l'esprit du capitaine se tournait vers l'avenir. Cette histoire  était loin d'être finie. Et il avait tant d'histoires à écrire.

Lorsque les mots visiblement insatisfaits de sa femme-sel parvinrent à son oreille, ses lèvres se pincèrent. Si posséder une femelle avec du répondant amusait les autres fer nés, cela testait sérieusement la patience du Choucas qui appréciait tant le calme et le silence. Ne fallait-il que le mutisme de son équipage pour le prouver et le signifier aux yeux du monde. Debout sur la rambarde, non loin d'eux, un jeune garçon les observait en souriant malicieusement. Le gamin avait ses cheveux blonds et sales qui lui tombaient sur les yeux et tout dans son attitude transpirait l'espièglerie. Agrippé aux cordages, il étouffait le rire moqueur que provoquait en lui le malaise des deux jeunes femmes, n'ayant de cesse de les fixer de ses yeux mutins. Contrairement aux enfants que la jeune bieffoise souhaitait visiblement secourir, lui faisait bel et bien parti de l'équipage  comme le prouvait sa veste bleu poisseuse de sel, et son regard allait de son capitaine à la blonde qui tremblotait.
La Bieffoise ne tarda pas d'ailleurs à révéler à son ravisseur son identité avec, dans sa voix murmurante, une note fraîche qui sonnait comme de l'espoir. Sans doute imagina-t-elle à ce moment là sortir du lot par ce nom. Un nom d'une ridicule famille des contrées vertes et qui était loin pourtant d'inspirer le Choucas. Ses priorités, comme bien souvent, étaient différentes de celles des autres hommes. Les archimestres, les livres de l'immense bibliothèque de la Citadelle, tout le savoir de Westeros exilé ici, voilà qui avait autrement plus de valeur à ses yeux qu'une femme comme il en avait vu des dizaines. Mais le Bief était sentimental, et sans doute  la fillette lui serait utile à l'avenir.
Tout à coup un des enfants que l'on allait bientôt débarquer éclata en sanglot. Un seul regard en coin du Choucas vers le son qui l'importunait et voilà que son jeune mousse sautait souplement sur le pont et se faufilait jusqu'au pleureur pour lui rappeler avec forces coups pourquoi le navire se nommait Silence.
Se tournant, il soupira tout en accompagnant de son regard la course du garçon, et le Choucas fit de nouveau face à ses deux prisonnières qu'il jaugea un instant. Son oeil fixa longuement la petite blonde. Mais lorsqu'il s'avança, ce fut vers la brune que ses pas le guidèrent. Ses bottes claquèrent sur le plancher humide jusqu'à ce qu'il se trouva juste devant elle. Il attendit quelques secondes, dominant la pauvresse de sa hauteur et levant la main jusqu'à son visage pour relever son menton du bout de doigts. Les lèvres charnues de la jeune femme tremblaient et ses yeux n'osèrent affronter l'oeil interrogateur du Choucas qu'un bref instant avant qu'elle ne le rabaissa, semblant comprendre qu'elle ne pouvait donner au pirate ce qu'il souhaitait entendre d'elle. Sa bouche entrouverte resta silencieuse. Les épaules du Greyjoy s'affaissèrent légèrement, comme dans un soupir de déception.
L'instant suivant, elle se débattait vainement tandis que la main qui soutenait jusque là son visage venait de se saisir de sa langue et que le pirate posait la lame de sa dague sur la chair rosée. Pleurant et criant, elle avait aggripé les bras puissants qui la maintenait, essayant de les écarter de ses mains fines. Elle plantait ses ongles dans les avant bras d'Euron et le lin qui les recouvrait. Immuable, la silhouette du pirate sembla aussi sensible à cette tentative de résistance qu'un roc l'était à la pluie. Il poursuivit son ouvrage avec une sordide décontraction. Lorsqu'il sépara enfin le muscle de la gueule de la fille, celle-ci était déjà tombée à genou dans un bruit sourd, s'étant affaissée peu à peu contre lui au fur et à mesure que sa lame tranchait, tranchait et tranchait encore. Elle porta ses mains à sa bouche pour retenir le flot de sang qui s'en écoulait, gémissant doucement.
Lançant un dernier regard à la malheureuse, Euron jeta devant elle son membre coupé d'un geste nonchalant puis essuya la lame avec un pan de sa chemise; des taches rougeoyantes et sombres vinrent s'étaler sur le lin immaculé. Ce faisant, il s'éloigna de la blessée d'un pas calme et posé, tout en rangeant à sa ceinture la dague dont il venait d'user. Retournant auprès de la petite blonde, il passa son bras autour des épaules de celle dont la seule chance avait été de porter un nom qui possédait des armoiries. Pour le moment, elle serait épargné de subir le même sort de celle qui demeurait pourtant son égale aux yeux du Choucas, qui se contentait de laisser un léger sourire flotter sur ses lèvres. Sa main pressa doucement l'épaule frèle et son autre main trouva sa place sur sa propre hanche tandis qu'il observait les richesses passer entre les mains des fer-nés, une pointe de fierté illuminant son regard.





     
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- Euron Greyjoy & Gwynesse Tyssier -
Et dans ce rêve je marche, je marche en espérant me réveiller sans voir que je laisse des traces derrière moi. Dans une réalité que je ne n'accepte pas.
Les bruits de rires étouffés parvinrent aux oreilles de la femme-sel, qui tourna son regard vers un jeune garçon nonchalamment posé sur la rambarde. Il semblait avoir sensiblement le même âge que le sien, mais ce constat ne lui inspira pas confiance une seule seconde. Son attitude lui prouvait qu'il était avec ces gens, fer-né ou pas. Rien qu'à voir comment il se moquait en lui jetant de fréquents regards lui suffisait comme preuve. Aussi lui adressa-t-elle une œillade sévère, qui heurta le gamin comme une roche tombe sur le sol. Même, cela paru l'amuser encore plus, ce qui eut le don d'énerver d'autant plus la blonde. Si seulement elle avait son arc et son carquois... ce sourire disparaîtrait de son visage crasseux.

Son nom ne causa aucunes réactions, que ce soit physiques ou faciales, de la part du Choucas, chose qui laissa la petite mitigée. D'un côté elle s'inquiétait de ses chances d'échappatoire par cette issue. Peut être se moquait-il tout simplement de la hiérarchie de la noblesse du continent, car après tout, c'était un fer-né. Il n'y aurait rien d'étonnant à cela. Mais si elle jetait un coup d’œil à l'autre côté de la médaille, le fait de n'être « personne » lui plaisait. Aucunes obligations, pas de titre à honorer avec milles courbettes inutiles et phrases toutes faites. Attitude qu'elle pouvait se permettre d'adopter que dans l'intimité de ses rêves. Par contre, si le prix à payer pour pouvoir être ainsi était cette vie avec lui... elle doutait franchement d'être prête à sacrifier quoi que ce soit.

Les cris d'un enfant la sortirent brusquement de ses pensées et eurent tôt fait d'accaparer toute son attention vers la cause de ce dérangement. Le pauvre chou venait d'éclater en sanglots intarissable et le cœur de Gwynesse rata plusieurs battements. Cette fois ci, elle ne se retiendrait pas. Elle avait ses limites ! Jamais elle ne se pardonnerait d'être simplement restée insensible devant un enfant désemparé. La Bieffoise allait commencer à courir en direction du petit garçon, mais le mouvement du pirate précédemment installé contre les cordages la stoppa net alors qu'elle suivait sa propre course des yeux. Elle redoutait le pire et ses craintes se confirmèrent quand il frappa violemment la minuscule créature sans défense pour le rappeler à l'ordre. Sa gorge s'étrangla sous le mélange de colère et de peur qui l'assaillie d'un coup, s'exprimant dans un faible cri qu'elle ne sut retenir. La jeune femme hésita à voler au secours du gamin en sautant sur le pont, quitte à se briser une jambe ou à tomber dans les supplications. La deuxième options lui sembla moins dangereuse et surtout plus faisable avec les moyens qu'elle possédait, c'est à dire, rien. Elle se tourna vers Euron et manqua d'hurler.

« Stop, arrêter ! Ce n'est qu'un enfant effrayé, c'est normal qu'il pleure ! Ne lui faites pas ça, je vous en prie je-je.. frappez -moi à sa place. J’endurerais tous les coups qu'il faudra, mais je vous en prie ne lui faites plus rien, et aux autres enfants non plus... »

L'araignée donnait là un spectacle bien pitoyable, mais peut lui importait. Au point où elle en était, elle ne pouvait tomber plus bas, alors un peu plus un peu moins. L'homme ne lui adressa qu'une œillade longue et oppressante. Dans ses iris elle ne lisait rien, absolument rien. Aucune lueur d'émotion, comme si il en était dénué. Sa respiration se faisait lourde et elle attendait le verdict pour qu'au final, il l'ignore superbement pour plutôt se rendre vers la brune en retrait. Cette dernière n'osa plus bouger et se crispa à chaque pas qui rapprochait le fer-né de sa personne. Même Gwynesse senti son cœur battre plus rapidement devant la situation, sans qu'elle ne sache trop pourquoi. Mais elle avait peur pour la belle femme. Cet homme était imprévisible, doublé d'être un grand malade. Tout son être se figea quand il approcha ses doigts du visage de la brune, qui soutint son œil qu'une demi-seconde avant de recommencer à détailler ses pieds. La lady crut alors remarqué un affaissement d'épaules de la part de son ravisseur, comme si il était déçu ou quelque chose dans le genre. Pourtant elle n'avait rien dit... l'adolescente n'y comprit rien.

Puis il commit cet acte.

Sans que les jeunes femmes-sel ne s'y attendent, Euron se saisit de la langue de sa vis-à-vis et y posait la lame de sa dague. Et là il commença sa salle besogne de rendre sa nouvelle possession aussi muette que son équipage, ignorant froidement les cris et les pleurs de la victime qui s'accrochait désespérément à ses bras. Gwynesse de son côté, avait posé ses mains sur sa bouche, couvrant le hurlement d'horreur qui refusait de sortir tant elle était choquée. Jamais dans sa courte vie elle n'avait eu à être témointe d'une telle chose, si bien qu'elle resta tétanisée par le choc de cette vision sans réussir à en détacher ses turquoises néanmoins. C'était tout simplement barbare et cruel... les supplices de cette pauvre femme ne semblèrent pas vouloir s'arrêter tandis qu'elle glissait lentement vers le sol pendant que le boucher terminait de faire son travail. Il lui jeta d'ailleurs sa langue fraîchement séparée aux pieds avant de nettoyer calment la lame sur sa chemise de lin qui aspira le liquide carmin sans mal. Puis il s'éloigna simplement de la blessée, l'air de rien en rangeant son arme pour rejoindre la bieffoise.

Le contact du puissant et grand bras du pirate fit sursauter l'araignée malgré elle, toujours bloquée dans son état de choc. Ce spectacle allait hanter ses nuits le restant de sa vie, elle se voyait déjà dire adieu à son sommeil. Maintenant elle craignait de subir le même sort et des larmes silencieuses roulèrent sur ses joues sans qu'elle ne leur donne son accord pour couler. Des tremblements incontrôlables la secouèrent tandis qu'elle baissait lentement ses mains en hoquetant doucement. Ses yeux se détournèrent de la vison horrifique de l’amputée en fixant le vide à l'opposé du fer-né. Elle n'osait plus faire un seul geste, malgré que l'envie de se soustraire au bras d'Euron ne lui manquait pas, surtout quand il serra sa main sur sa frêle épaule. Elle ne voulait pas rester près de ce monstre une seconde de plus, mais son corps refusait de lui obéir et s'entêtait à se figer comme dans une veine tentative de se faire oublier du reste du monde. Mais, elle réussit tout de même à bredouiller quelques mots, sa voix légèrement secouée de sanglots.

« Pou-pourquoi... »

Son pauvre esprit avait besoin d'une justification à ce geste sans nom qui venait d'être posé. On ne pouvait pas faire ce genre de choses par simple envie de la faire. C'était tout simplement inhumain et elle refusait de croire que les fer-né pouvait l'être à ce point. Ils étaient mauvais, certes, mais il devait bien exister un semblant d'humanité en eux...  
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Gwynesse Tyssier & Euron Greyjoy



Son bras enveloppait les épaules de la jeune fille, reposant sur elle tandis qu'il la serrait légèrement contre lui. Ses mèches blondes battues par le vent chatouillaient son poignet, sa main dont les ongles ainsi que la peau étaient encore ornés de rouge. Un rouge que les embruns rendaient poisseux contre ses doigts, un rouge qui devenait noir peu à peu.
Les barques avaient fini de se cogner contre la coque et s'en éloignaient doucement au rythme des rameurs. Sur les embarcations, les enfants tremblaient alors que les plus agés qui les accompagnaient dans leur récent servage semblaient afficher des mines résignées et défaites. Pendant que l'oeil clair du pirate suivait le dernier groupe qui partait vers les quais, les mots désespérés de sa jeune captive lui revinrent. "Ce n'est qu'un enfant effrayé" lui avait-elle dit. Ses supplications n'avaient rencontré qu'un mur d'indifférence. Inébranlable. Froid. Glacial comme le vent qui balayait le pont, prémices d'un hiver qui ne tarderait plus désormais. Un enfant effrayé. Sans qu'il ne s'y soit attendu, ces quelques mots soulevèrent des souvenirs faits d'ombres et de feu, d'une fausse couronne et d'un abandon. Tant d'années avaient passé depuis que feu son frère avait échangé les titres que nul ne pouvait lui donner, pas même le brillant Rhaegar Targaryen, contre son dernier fils. Ce malheureux survivant était un enfant effrayé, lui aussi, quand on l'avait arraché du château de Pyke sous le regard sombre de sa soeur. Le Choucas était là, ce jour-là. Il se rappelait du silence sur les quais lorsque le bateau avait quitté le port. Il se rappelait la foule, plus grise que jamais, dense et figée. Il se rappelait des mines fermés et des bustes gonflés. Car si les insulaires avaient de l'affection pour cet héritier, ce fut bourrés d'orgueil qu'ils renoncèrent à lui sans un mot pour pouvoir continuer à prétendre qu'ils étaient libres pendant quelques années de plus. Mais maintenant? Que restait-il de cette fierté amère et de ce prince que personne n'avait jamais revu? Le Nord était une terre rude et impitoyable qui  écrasait les hommes tout comme elle pouvait les révéler et Euron se demandait ce qui pouvait bien rester de ce gosse aux joues dégoulinantes de larmes. Il déglutit. Cette pensée avait assombri son regard, fermant quelque peu son visage aux traits burinés. Dans le même temps, une voix fluette interrompit le cours de sa réflexion et attira son oeil vers le visage laiteux de la bieffoise, qu'il dévisagea un temps, avant de lui répondre.

"Elle n'était personne." Lui répondit-il, d'un ton sec, si simplement que l'on pouvait sentir l'évidence qu'était ce jugement dans son coeur. Elle était une enfant de la rue, une fille de domestiques ou encore de bordel, elle n'avait pas eu la chance de la Tyssier d'avoir un nom, une famille. Elle n'avait pas d'histoire, et n'en aurait jamais. Elle serait oubliée de ceux qui la connurent et elle passerait sur la terre comme un hirondelle, sans s’arrêter, sans y laisser de trace. La jeune fille qui disait s'appeler Gwynesse n'obtiendrait rien de plus. Le Choucas était avare de mots. Sa parole était rare, sa présence austère et silencieuse. Il était, pour le soulagement des uns et pour la déception des autres, bien loin du bandit incontrôlable et sanguinaire que les rumeurs décrivaient. Il se tourna vers le centre de son navire pour faire porter sa voix jusqu'à son équipage. Sa main était toujours posée sur l'épaule de la blonde, et la guida à ses côtés tandis qu'il s'avançait avec elle vers la barre. Ce que contenaient désormais les cales n'était plus destiné qu'à lui, il était temps de rejoindre Pyke. Il passa son regard sur ses muets, dont quelques uns finissaient de remonter les échelles de cordes qui avaient été déroulées pour permettre le débarquement du butin. "Remontez l'ancre et hissez les voiles! Nous partons!" commanda-t-il soudain, d'une voix forte et grave.

Aussitôt, le mouvement secoua les hommes. Un matelot siffla ses pairs et tous sautèrent sur le pont, grimpèrent dans les cordages et se mirent à libérer les sombres voilures de ce dernier. La drisse grinça et les cordes craquèrent. Les unes après les autres, les voiles claquèrent lorsqu'elles finirent d'être relachées. Dans le tissus noir et gonflé par le vent, la lumière froide faisait danser des ombres. Les regards des marins postés sur les navires environnants furent attirés par cette agitation soudaine et stoppèrent un instant leur ouvrage. Quelques têtes se tournèrent pour regarder le capitaine prendre le départ mais la plupart était trop absorbé par leur tâche et par les nombreux prisonniers pour les imiter. Les pas pressés frappaient le plancher dans une chorégraphie presque parfaite aux étranges danseurs. L'organisation redoutable de ses hommes ne surprenait guère plus Euron, qui les regardait se mettre en place patiemment, sa main libre posée sur la barre. Instinctivement, il laissa ses sens lui indiquer la direction du vent qui l'entourait et le caressait de ses bras glacés. Il lui faudrait abattre le navire contre la bise marine pour sortir du port, une manœuvre qu'il commanda aussitôt à son équipage silencieux. Heureusement, le Silence était à l'extérieur de l'amas bruyant de bâtiments qui s'étaient agglutiné près des quais. Dans un léger clapotis, le navire se mit à glisser doucement sur les eaux sombres, porté par le vent qui s'engouffrait vers l'intérieur des terres grises des îles. Il relacha sa prise sur l'épaule de la jeune femme pour se saisir à deux mains des poignées de la barre, car il avait besoin de toute la force de ses bras pour faire virer de bord l'imposant bâtiment. Forçant sur ses avants bras, il fit tourner progressivement la barre d'un geste sur, contrôlé, et il contraignit le navire à pousser les flots de son flancs pour retrouver le large en face de lui, l'oeil du pirate  regardait successivement la proue et l'horizon. L'effort entrouvrit sa bouche tandis qu'il forçait son souffle, duquel naissait une légère buée. En grinçant comme un monstre mugissant, le navire se plia aux ordres de son capitaine et vira lentement de bord.
Lorsqu'il força un dernière fois dans un ahan, le navigateur aux cheveux cendrés soupira, laissant pointer une esquisse de soulagement. Il retrouvait enfin la solitude, qui était sa compagne favorite. C'était avec un cœur plus serein qu'il se retrouvait à nouveau face à la mer, délivré de la présence de ses sujets et de ces iles qui étaient de plus en plus loin derrière eux, et qu'il lui semblait voir au  travers d'une fenêtre de verre sombre.  Il avait beau en être le Suzerain, il ne se sentait pas chez lui, sur ses terres hostiles qu'il reconnaissait à peine. Si trois années faisaient de lui  un étranger, il était loin d'avoir trouvé la chaleur d'une maison en y revenant. C'était ici le coeur de son royaume, et non  son foyer.

 "Dans la ville, tu étais seule."Coupa-t-il soudain le silence de sa voix grave à l'adresse de la jeune fille, avant d’enchaîner d'un ton neutre et brusque. "Pourquoi?"



     
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Et dans ce rêve je marche, je marche en espérant me réveiller sans voir que je laisse des traces derrière moi. Dans une réalité que je ne n'accepte pas.
« Elle n'était personne. »

Quelques mots, qui lui firent pourtant l'effet d'une claque violente qui coupa net son souffle dans sa poitrine. D'une certaine manière, la minuscule araignée s'y attendait, accoutumée à ce monde qui était le sien depuis sa naissance. Ce monde où seul les noms ont une réelle importance. Ne pas en porter signifie que vous êtes invisible, transparent, sans valeurs. Cette réalité avait toujours eu le don de révolté la jeune fille, qui n'aimait pas son statut de noble. Avant elle aurait donné n'importe quoi pour n'être personne comme cette pauvre amputée, pouvoir vivre sa vie sans que quiconque ne lui impose telle ou telle manière. De pouvoir choisir librement celui avec qui elle désirait partager son existence, celui dont elle désirait porter la progéniture, être fière d'être la mère de ses enfants. Mais maintenant, au vue de la situation, la soulagement d'être une Tyssier lui laissait un goût amer. Enfin elle voyait l'utilité à son nom. Enfin elle se satisfaisait de son rôle de Lady. Sa mère serait heureuse de voir sa précieuse petite princesse prendre finalement conscience de ses responsabilités, mais le serait-elle vraiment en voyant le prix qu'elle avait du payer en contre-partie ? Elle en doutait.

Toujours coincée entre les griffes du Choucas, Gwynesse tremblotait contre lui, tel une feuille secouer par le vent. La peur, le choc, le froid, ce mélange désagréable la travaillait jusqu'au plus profond de son être et elle n'osait faire un seul mouvement. De toute façon, où irait-elle ? En se jetant à l'eau elle courrait à sa mort, le froid des vagues ayant tôt fait de la paralyser pour l'entraîner vers les ténèbres. Sinon elle tournerait en rond sur le bateau jusqu'à ce qu'on finisse par la rattraper. Tout ce qu'elle réussirait à faire c'était d'énerver son bourreau et retarder l'inévitable. Non, elle avait déjà bien assez de problèmes comme ça sans qu'elle ne s'en rajoute. Suivant le mouvement, la petite se crispa et progressa à petit pas vers la barre, forcée par la main qui retenait son épaule. Son regard fut forcé d'admirer la troupe de muet qui revenait sur l'embarcation, le déchargement terminer. Au loin les barques s'éloignaient, avec à leur bords mille et une merveilles ainsi que des gens résignés à leur sort. Les pleurs de certains des enfants effleurèrent les oreilles de la Bieffoise, qui ferma les yeux et serra ses maigres poings.

L'équipage se plia aux ordres d'Euron dans la seconde et tous semblèrent suivre une harmonie connue d'eux seuls. L'adolescente ne fut pas tant impressionner par le travail des matelots, pas comme les autres fer-nés. Pour eux c'était là une démonstration magnifique d'une organisation sans failles, les voiles hissées et les cordages lâchés dans des gestes assurés et précis. Mais pour la Lady, cela signifiait qu'elle s'éloignerait encore plus de son chez soi, qu'elle se retrouvait seule avec ce monstre qui la serrait encore contre lui, au beau milieu de l'océan. Donc non, elle n'était pas impressionnée, mais bien terrorisée et désespérée, ne voyant pas d'issues à son tragique sort. Le vent se mit à caresser son visage de manière plus rude quand le vaisseau de bois se mit à glisser souplement sur les vagues pour quitter le brouhahas environnant et filer vers le lourd silence de l'étendue sombre.

Enfin elle fut libérer de l'emprise du capitaine et l'araignée s'empressa de s'éloigner de lui de quelques pas. Elle respirait mieux, plus sereinement et elle sentait les battements de son cœur reprendre un rythme plus ou moins normal. Le vent faisait danser ses mèches blondes salies par la poussière des semaines en cale et réanima un frisson qui glaça la jeune fille. Elle resserra ses bras sur elle même, les frottant dans une recherche désespérée de chaleur. Vraiment, les robes coûteuses valaient absolument rien en ce qui concernait de contrer le froid. Elle portait encore le même vêtement qu'à la réunion chez les Tyrell, un long tissu noir parsemé de filaments blanc, donnant l'impression d'une toile. Et ici et là il y avait quelques teintes de rouge sombre. Un vêtement entièrement travailler en l'honneur de son nom, qui au final ne servait à rien. Ses turquoises se perdirent sur le large qu'ils venaient d'atteindre, grâce aux efforts du capitaine expérimenter. Elle fut soudainement prise d'un vertige en voyant cette immensité face à elle, titubant un peu vers l'arrière et gardant de justesse un équilibre précaire sur ses jambes.

La voix gave du Choucas fit sursauter la petite qui manqua de bondir en tournant sa tête vers lui, muette à son tour. Sa question la prenait de cours. En quoi cela pouvait-il bien l’intéresser ? À peine quelques minutes plus tôt il coupait la langue d'une pauvre femme, sous prétexte qu'elle n'était personne et maintenant il voulait savoir pour quoi elle était seule à Villevieille ? Cet homme était vraiment étrange.... Néanmoins, elle prit une inspiration pour répondre, se tenant toujours éloignée de sa personne, tout son être sur la défensive.

« J'étais à Villevieille pour... pour être à l’abri de la guerre qui se préparait dans le Bief. Mon frère voulait m'en tenir éloignée et la forteresse la plus proche était celle des Hightower. Voilà pourquoi j'étais seule. Pour être en sûreté. »

Son regard fixa l'imposante forme de son ravisseur puis il dériva vers le panorama. Un mine crispée pris possession des muscles de son visage. Elle lâcha un commentaire, plus pour elle même, parce qu'elle avait besoin de l'exprimer à voix haute pour se libérer d'un poids, crachant ses mots comme dégoutée.

« C'est raté. Une belle ironie que le sort me joue là. »
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