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You're in the wind, I'm in the water - ft. Vaeranah Antaryon

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Catelyn Grafton
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Catelyn Grafton

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You're in the wind, I'm in the water - ft. Vaeranah Antaryon 750381280bb0702f5077901d279c203a6901e347
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You're in the wind, I'm in the water
An 310, lune 5, semaine 4

Comment Catelyn Grafton en était arrivée là ? Elle-même ne le savait pas et lorsqu’elle se repassait les dernières semaines, elle laissait bien vite ses souvenirs s’effacer. Était-elle devenue paranoïaque ? C’était là le mot qui revenait le plus souvent dans son esprit quand elle s’interrogeait dans ses moments de solitudes. Elle n’avait pas la certitude que son mari la trompait et pourtant elle en avait le pressentiment. Allant jusqu’à en parler à sa sœur Jayne, la reine, Catelyn était désespérée, déçue, déprimée. Comment en étaient-ils arrivés là tous deux ? S’étaient-ils perdus ? Étaient-ils en train de se perdre ? Il était connu que dans un couple, les années qui défilent pouvaient entraîner des conséquences négatives voire néfastes. La distance que mettait Gerold n’aidait pas à ne pas craindre le pire. Sans expliciter ses soupçons à la reine, Catelyn espérait une consolation mais sa sœur ne pouvait rien faire ni dire quoi que ce soit qui l’aiderait. La suzeraine s’était mise en tête que son mari la trompait. Qu’importe le soutien de sa sœur, l’idée était là et n’était pas près de disparaître.

Après l’escapade à Roches-aux-Runes pendant laquelle Catelyn se retrouva seule, Gerold était revenu à Goëville, pendant quelques semaines seulement. La jeune femme ne laissa rien paraître de son état mental. Elle agissait parfaitement comme à son habitude. Souriante. Élégante. Charmante. Elle ne lui avait fait aucune remarque et lui avait simplement demandé si son séjour chez les Royce s’était bien déroulé. De son côté, elle n’avait pas grand-chose à lui dire. Son quotidien à Goëville était plus ou moins monotone entre les quelques responsabilités qu’elle possédait en tant que suzeraine et son rôle de mère. Elle ne lui toucha aucun mot concernant ses balades avec ser Vaeron Antaryon même si elle ne s’en cachait pas et que bons nombres de courtisans les avaient vu ensemble. Rien ne pouvait lui être reproché, Vaeron et elle n’avaient fait que discuter, échanger, rire, partager un moment, palliant ainsi les absences de l’époux de l’une et de la sœur de l’autre. Néanmoins ce qu’elle ne dirait jamais et garderait caché était les confidences qui avaient été faites au cours de ces entrevues.

Le temps passa de nouveau à une vitesse folle jusqu’au nouveau départ de Gerold. Cette fois, néanmoins, Vaeranah ne semblait pas suivre et ce fut Vaeron qui était convié. Le mariage de Mychel Rougefort et Ynès Sunderland marquait un nouveau coup dans le rapprochement entre le Val et le Conflans. Catelyn n’était pas conviée et ne s’en était pas tellement plainte. Loin de là. Elle détestait les voyages et même si cela signifiait un éloignement de son époux, elle avait l’esprit, cette fois, dirigé vers une nouvelle bien plus importante : une nouvelle grossesse. Cela faisait une lune qu’elle savait qu’elle portait à nouveau la vie en son sein, un peu plus de neuf lunes après la naissance de Shirei. Si son esprit avait été jusqu’ici tourné autour de la tromperie qu’avait commis son époux, ces dernières semaines furent l’occasion de s’entretenir plus ou moins régulièrement avec le mestre. Elle n’en dit pour autant aucun mot à personne encore et même si la grossesse entamait doucement la quatrième lune, elle arrivait encore à cacher les quelques rondeurs apparentes. Chassé le naturel, il revient au galop, Catelyn voyait dans le départ de Vaeron et Gerold pour Rougefort une nouvelle carte à jouer dans sa volonté d’en apprendre plus sur les méfaits de son époux.

- Emmenez les enfants voir leur grand-mère.

- Mais lady Graft…

- Était-ce là une question ? Je ne crois pas.

Les signes des premières lunes de grossesse ne manquaient pas. Si Catelyn était connue de ses servantes, suivantes et nourrices comme une petite peste capricieuse par moment, il en va de soi que les sauts d’humeur étaient de plus en plus fréquents. Elles étaient, la plupart du temps, mises sur le compte sur les absences répétées du suzerain qui semblaient, dernièrement en tout cas, chagriner fortement la suzeraine. Le pire était que les membres au service des Grafton la plaignaient même si parfois elle se montrait un peu trop rude avec eux. Se retrouvant donc seule à nouveau, elle s’enferma dans sa chambre. Les mains sur son ventre, elle marmonnait au gré de ses pensées. Gerold était parti depuis même pas une journée et elle réfléchissait à un moyen d’approcher Vaeranah. Des discussions avec Vaeron, le frère de celle-ci, il en ressortit des éléments intéressants qui ne pouvaient que confirmer, malheureusement, ses soupçons. Gerold et Vaeranah leur cachaient quelque chose et le cachaient tellement bien que personne, en dehors de Catelyn et Vaeron ne pouvaient le soupçonner.

Catelyn caressait machinalement son ventre très légèrement arrondi, imaginant, espérant, priant pour que l’enfant à naître dans plusieurs lunes soit un garçon, en grande forme, fort, puissant, vaillant, le futur lord Grafton de Goëville. Plongeant son regard en contrebas, à travers la fenêtre entrouverte, elle entendit les rires innocents de ses filles prises en charge par lady Sharra, la mère de Gerold. Elle se faisait toujours une joie de s’occuper de ses petites-filles. Catelyn afficha un sourire amusé en voyant la nourrice de Shirrei suivre le mouvement tant bien que mal. Il n’y avait pas eu grand choix pour celle-ci et même si elle n’était pas des plus intelligente, pour Catelyn, elle contentait ses attentes. De sa chambre, elle voyait toute la ville s’étendre à l’horizon. D’un côté, s’étendait la mer, celle-là même qui vit se dérouler l’une des grandes batailles qui mena à la victoire des soutiens de Viserys cinq auparavant. De l’autre, d’immenses étendues de terre avec une route, celle qui menait à Roches-aux-runes.

C’est en reportant son regard l’entrée du manoir Grafton que Catelyn la vit. Son sourire s’effaça immédiatement et se recula quelque peu de la fenêtre. Elle la toisait de haut sans que celle-ci ne s’en rende compte. Elle devait en avoir le cœur net. Il fallait qu’elle sache. Mais comment l’aborder ? Comment espérer une réponse ? Comment obtenir la vérité ? Catelyn n’en savait rien mais de voir Vaeranah se promener à Goëville lui rappela toutes ces lunes de questionnements. La jeune femme ne savait sûrement pas ce que cela allait donner, tout comme elle ne pouvait pas savoir ce que donnerait ses balades avec Vaeron, mais était déterminée, malgré tout, à poursuivre dans sa lancée. Il s’écoula deux ou trois jours avant qu’elle ne mette à exécution une sorte de plan dont elle n’était, elle-même, pas convaincue de l’efficacité. Quatre lunes de grossesse, ça commençait à se voir un peu. Aussi, elle revêtait des robes plutôt amples et exigeait de pouvoir s’habiller seule le matin. Elle était suzeraine après tout et personne n’avait de question à se poser sur les volontés de la dame des lieux.

- Oh qu’elle est magnifique !

La voix de Catelyn sembla résonner dans la pièce tandis que son regard s’était posé sur un tout petit bébé. De son séjour à Roche-aux-runes, Vaeranah n’était pas revenue seule mais avec un tout petit paquet dans lequel se trouvait sa fille, tout juste née, Elenei. Le sang de Catelyn n’avait fait qu’un tour en imaginant le pire concernant cette enfant, qu’il s’agissait sans doute de la fille bâtarde de Gerold Grafton. Le regard plongé dans celui du bébé, Catelyn ne décelait rien de son époux et le physique déjà quelque peu apparent laissait clairement apparaître les traits de Vaeranah et ceux des Antaryon. Beaucoup de théories avaient traversé l’esprit de Catelyn y compris celle concernant la relation étrange qu’entretenaient le frère et la sœur braaviens. Mais la suzeraine était bien plus occupée par son propre couple et par le fait que potentiellement son époux venait de lui faire un enfant dans le dos.

- Elle ne peut déjà clairement pas vous renier.

Catelyn pointa ainsi son regard vers Vaeranah qui se trouvait aux côtés de sa fille. Affichant un très léger sourire, elle lui fit face et la salua enfin.

- Lady Vaeranah. J’espère que mon intrusion ne vous dérange guère.

La dame des lieux ne pouvait s’empêcher, dans le ton qu’elle employait parfois, de rappeler qu’elle était, justement, la dame des lieux. Vaeranah pouvait être dérangée ou non, cela ne changerait rien au fait que Catelyn s’était présentée à elle. Maintenant qu’elle était là, il serait bien malvenu de la congédier. Elle demeurait l’épouse du seigneur, l’épouse du suzerain et l’épouse de la Main du Roi. Elle savait qu’elle n’était pas n’importe et elle en jouait, beaucoup trop même.

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Catelyn Grafton | #1D702D


No bridle can tame
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Vaeranah Antaryon

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You're in the wind, I'm in the water
Vaeranah & @Catelyn Grafton

t's beautiful how this deep normality settles down over me. I'm not bored or unhappy, I'm still so strange and wild. You're in the wind, I'm in the water.
Nobody's son, nobody's daughter



Cela faisait un peu plus de trois semaines que Vaeranah avait quitté Roches-aux-Runes pour retrouver sa place et son travail à Goëville. Étrangement, elle avait eut un pincement au coeur en faisant ses adieux aux Royce, non sans les avoir remercier de leur accueil : ils seraient amenés à se revoir mais pour l'heure, elle était attendue à la capitale du royaume où son devoir en tant qu'Argentière ne pouvait supporter plus longue absence de sa part. Lorsqu'elle arriva dans la cité en fin de journée, la braavienne était éreintée par la route et plus qu'heureuse de constater que, la moitié de la Cour manquant suite au départ vers Rougefort, elle était ainsi dispensée d'un quelconque cérémonial. Elle s'était alors contentée de faire envoyer une note à la dame des lieux l'informant de son retour et s'était effacée dans ses appartements pour retrouver un peu de calme avant que le jour n'apporte avec lui le dynamisme d'une ville en pleine essor. Le temps avait, par la suite, filé bien plus vite qu'elle ne l'aurait pensé et entre le rattrapage que son absence imposait ou les discussions préliminaires en vue de la préparation les prochains conseils ou évènements du royaume, elle n'avait que peu d'heure à offrir au cadre mondain d'une cour au repos privée de sa reine, de son suzerain et d'une partie des gouvernants. Ainsi, elle n'avait nulle obligation l'empêchant de profiter de son bébé ou de partager quelques heures avec Visenya et puisqu'on ne la sollicitait par particulièrement, elle n'avait pas manqué de profiter de l'occasion. En journée, elle laissait les filles aux bons soins d'une nourrice, quittant le manoir Grafton pour la riche maison où le roi s'était installé depuis quelques temps ou déambulant dans les rues à la recherche d'une demeure dont elle pourrait elle même prendre possession pour soulager ses hôtes de l'onéreuse et bruyante présence qu'elle, Vaeron et les filles, imposait aux Grafton. Evoquée dans ses lettres à son frère, la chose lui paraissait plus pressante alors qu'elle évitait soigneusement de croiser la route de Catelyn Grafton, jonglant de couloirs en couloirs dès lors qu'il lui semblait entendre la suzeraine arriver. Cela en aurait presque été comique si ses trop courtes nuits n'étaient pas en partie responsable d'une mauvaise humeur latente qui menaçait de se déchaîner sur la première personne qui la ferait sortir de ses gonds. C'était dans ces moments qu'elle se souvenait combien Vaeron avait été présent après la naissance de Visenya mais aussi qu'elle mesurait le chemin qu'elle avait parcourut depuis son arrivée à Westeros. L'attention que son frère avait porté à l'aînée des Antaryon avait libéré l'esprit de Vaeranah pour lui permettre de reprendre le travail plus rapidement, palliant de sa personne aux absences maternelles. A présent, il lui fallait se débrouiller seule.

Perpétuellement de marbre, la fatigue se lisait toutefois sur les traits de la valyrienne qui n'avait finalement de temps pour elle qu'une fois les deux petites filles endormies, la laissant seule avec ses pensées. Au départ, elle songeait au devoir, aux estimations que les désirs de Viserys couteraient au trésor, des projets qui étaient restés en attente en son absence puis, petit à petit, elle s'était craquelée. Malgré la présence amicale de Ser Manfred ou quelques conversations avec des habitants du château, elle avait surtout été frappée de plein fouet par l'une des lamentations dont Lady Lysa avait le secret. Si l'échange avait tourné court lorsque Vaeranah avait rappelé que d'autres devaient surement souffrir l'absence d'un époux, d'une femme, d'un frère sans que tout le château n'ai à supporter d'autre geignements que les siens, la complainte avait éveillé une part mélancolique de sa propre personne dont elle ignorait l'existence. Alors qu'il venait s'assurer qu'Elenei allait bien, le mestre avait pointé le peu d'écoute dont la braavienne faisait preuve envers son propre corps, envers elle même et son besoin de repos, comme jouant sans doute dans les déboires émotionnels incontrôlés qu'elle connaissait. Il était commun pour les dames au sortir de couche de faire preuve de plus de sensibilité avait-il dit diplomatiquement avant de se retirer. Face à la fenêtre donnant sur la mer, elle avait laissé son esprit divaguer, ses yeux se fermant pour retrouver la chaleur des bras de Gerold et les indéfinissables instants qui avaient suivis la naissance d'Elenei. Ils devraient redoubler de vigilance, il ne pourrait jamais pleinement vivre cette paternité ci, mais l'espace de quelques minutes, elle oublia ses questionnements et ses tracas pour ne porter d'attention que dans ces moments où son coeur trouvait refuge. Son attachement au Grafton était dangereux, non pas que pour les raisons évidentes qui imposaient à leur liaison de demeurer secrète, mais surtout parce qu'il la rendait plus humaine et, de fait, plus vulnérable. Bien avant qu'il ne devienne son amant, c'était à travers leurs discussions qu'elle s'était surprise à éprouver l'humour, la complicité, la fierté ou l'agacement à des niveaux plus personnels. De sa présence secourable aux discussions étrangement privée sur leurs récentes parentalités respectives, il avait sans doute ouvert la voie pour d'autres, inconscient des chamboulement qu'il amenait avec lui. Elle vivait étrangement bien ce paradoxe qui la poussait à se méfier de tout le monde tout en consentant à laisser certaines personnes se rapprocher d'elle et affichait des traits de caractère parfois étonnant qui n'avaient été, jusque là, que réservés au cercle très fermé de ses proches braaviens. Plus humaine, plus vulnérable, songea Vaeranah tandis que dans l'obscurité de la nuit, dans la fraicheur de sa nuitée solitaire, elle songeait à l'avenir avec inquiétude et au passé avec nostalgie.


Le soleil était encore haut dans le ciel quand Vaeranah rentra ce jour là. Remerciant la servante qui lui proposa un rafraichissement, elle finit par congédier la nourrice, laissant le reste de la maisonnée faire ce qu'ils avaient à faire tandis que, prenant Elenei contre elle, elle la berçait en fredonnant quelques notes d'une vieille mélodie provenant de son enfance, regagnant ses appartements. Le nourrisson calé dans le creux de ses bras, Vaeranah se laissa aller dans un des fauteuils soupirant avec lassitude tandis qu'elle pouvait profiter d'un peu de calme loin des affaires d'état, du dynamisme épuisant de sa première née ou de la douleur de son corps qui se remettait lentement de son labeur. Le nouveau-né dormait paisiblement, bercée par les tapotements de sa mère et par le fredonnement de sa voix si bien que, seule avec elle-même, elle se laissa aller à la contempler. Elle avait le visage rondouillet des bébés, des cils d'un gris sombre qui contrastaient avec la pâleur de sa peau tandis que quelques mèches éparses d'argent venaient rappeler l'héritage maternel. Par moment, elle regrettait qu'Elenei ne tienne pas plus de Gerold comme si cela tenait d'une maigre consolation pour celle qui serait toujours vouée à l'ombre, comme si cela lui donnait le pouvoir contempler le souvenir de son amant dans le cadeau qu'il lui avait laissé. Mais lorsqu'à son arrivée, elle avait apprit le départ de Gerold pour Rougefort, la présence de Catelyn, seule, elle avait remercié toutes les entités de l'ile aux divinités que l'enfant porte ses traits et non ceux de son père. Après le départ du valois de Roches-aux-Runes, Vaeranah avait été pris d'un élan de culpabilité lorsque, se réjouissant que le secret de son idylle soit préservé par les caractéristiques éminemment valyriennes de l'enfant, elle comprenait qu'elle imposait autant à Elenei qu'aux hommes de son entourage la tourmente qui avait suivi, dans les couloirs et les chuchotements, la naissance de Visenya. Elle ne pouvait qu'espérer que les choses se tassent aussi vite, que les ragots passent sur un sujet plus croustillant tant par manque de preuves pour étayer les hypothèses que par l'indifférence qu'elle offrirait de nouveau aux commérages des jaloux.  A première vue, presque rien de Gerold, songea Vaeranah même si elle, elle percevait de très légers détails, des différences avec Visenya que le jeune âge d'Elenei rendaient superficielles. L'amande de son regard était moins marquée, plus andale, tout comme le rose de ses joues qui rappelait plus aisément les habitants de Westeros que le teint ivoirin que les Antaryon partageaient. En grandissant, peut être s'interrogerait-on sur sa silhouette, son tempérament ou sur les traits de son visage, mais pour l'heure, il n'y avait que Vaeranah pour discerner les petites fêlures dans ce secret.

Une légère agitation paniquée des servantes précéda l'arrivée de la dernière personne que la valyrienne avait envie de voir à ce moment là. Son retour précoce avait perturbé les serviteurs dans leurs tâches quotidiennes mais, leur ayant assuré qu'elle n'était pas dérangée par leur présence, elle finissait par apprécier l'animation qu'ils amenaient au silence de ces appartements. Aussi, lorsque le chuchotement d'une jeune fille se propagea dans la pièce, elle perçu la manière dont tous s'empressèrent de finir ce qu'ils avaient à faire avant de disparaitre. Intriguée par le remue-ménage, Vaeranah ne fut donc qu'à demi surprise de voir la dame des lieux faire son entrée quelques instants plus tard, annonça sa présence d'un compliment qui résonna dans toute la pièce. « Lady Catelyn. » salua l'argentière avec un léger sourire. Elle n'avait rien contre Catelyn Grafton, en vérité, elle l'appréciait même. C'était l'une des rares femmes qui s'était montrée assez volontaire dans l'idée de faire sa connaissance et qu'elle n'avait jamais entendu médire sur son compte. Contrairement à sa soeur, dont la piété n'était que peu du gout de la braavienne, le contact de Catelyn était plus facile et quoi qu'elle n'eut pu dire qu'elles étaient de grandes amies, elle faisait partie des gens qui ne laissaient pas la valyrienne dans un océan d'indifférence. Ce qui rendait le sentiment de trahison plus vicieux : c'était déjà une chose de se savoir être la maitresse d'un homme marié, s'en était une autre que l'homme en question fut l'époux d'une femme contre laquelle elle n'avait absolument aucun grief et qui se rapprochait presque de la définition d'une amie. Mais Vaeranah avait enterré toute culpabilité derrière la certitude que ce que Catelyn ignorait ne pouvait lui faire de tort et l'assurance que, ne voulant nullement sa place, elle n'avait aucune raison de la voir comme une rivale. Il aurait été cependant idiot de croire que la présence de Catelyn ne lui faisait ni chaud, ni froid car si elle n'avait absolument aucun remord sur la relation qu'elle entretenait avec Gerold et ses sentiments à son égard, elle n'aspirait nullement à causer le malheur de qui que ce soit et craignait que le secret ébruité ne blesse la jeune femme tant dans son rôle d'épouse que dans celui de femme. En outre, alors même qu'elle avait pensé que le mariage de son amant était une union purement politique, il lui était apparu que la chose pouvait être plus complexe que cela et qu'elle n'était peut être pas la seule à ressentir plus qu'une simple tendresse envers Gerold. Le malaise la poussant à éviter Catelyn venait de là : elles étaient deux femmes aimant le même homme, et elle n'était pas prête à renoncer à ce qu'elle avait avec lui pour les beaux yeux de la jeune femme. « Je pensais que les cris et les langes auraient fait fuir la majorité des gens mais c'est honneur que vous braviez tout cela pour me rendre visite. » ajouta-t-elle en lui lançant un regard fatigué. Dieux qu'elle se souvenait des conversations passées avec celui qui n'était alors que son collègue sur sa découverte de la maternité et du terrible fardeau d'avoir à s'occuper de quelqu'un d'autre que de soit même. Comme toutes les filles, elle avait été élevée pour devenir une épouse et une maitresse de maison mais son destin avait dévié lorsque Vaelar Rogare l'avait fait entrer à la banque : dès lors, et malgré quelques discussions maritales, elle ne s'était plus retrouvée dans les apprentissages des autres femmes, s'agaçant d'être forcée aux travaux d'aiguille et cours de chant, n'attendant que l'heure où on l'autoriserait à retourner auprès de son oncle. Ainsi, avant Visenya, l'idée d'être mère de l'avait jamais effleuré et quoi qu'elle était à présent déjà passé par là cinq ans plus tôt, elle redécouvrait la chose dans ses merveilles autant que dans ses mauvais moments. Malgré ses mots pleins d'une reconnaissance légèrement exagérée, Vaeranah ne pouvait nier le léger agacement que le ton de la née Bracken provoquait en elle, comme si, quelque part, Catelyn Grafton tentait de lui rappeler où elle se trouvait. C'était la première fois qu'elle avait, avec elle du moins, une telle façon d'être et la braavienne n'était pas certaine d'apprécier l'expérience, la sensation d'être une invitée indésirable seulement tolérée s'ajoutant à la mauvaise humeur de sa fatigue et aux bouleversements de son retour de couches. « C'est toujours un plaisir de vous voir, vous êtes chez vous après tout. » Le sourire forcé qui accompagna ses mots ne vint qu'accentuer le sous-entendu de son aigreur actuelle : Catelyn était peut être chez elle, mais il y avait des limites à ne pas franchir. Elle la savait assez maline et au fait des conversations de cour pour saisir que trop d'assurance à rappeler qu'elle était maitresse des lieux pouvait mener à un terrain plus que glissant avec une invitée qui s'offusquerait de ce marquage de territoire peu subtile. Sans doute la Grafton était-elle, elle aussi, dans un mauvais jour, songea Vaeranah se décidant à ne pas faire de plus ample mise en garde, préférant un concours de circonstance qui les voulait, l'une comme l'autre, d'humeur tempétueuse. Son visage se détendit et alors qu'elle repoussait la couverture dans laquelle Elenei dormait pour caresser son visage, elle ajouta. « Quoi que celle-ci ait du mal à comprendre ce concept ... Elle donne tellement de la voix que je redoute le jour où quelqu'un viendra s'en plaindre. » Bien qu'elle passait le plus clair de son temps à dormir, Elenei se révélait plus bruyante que Visenya au même âge, ajoutant aux préoccupations de la valyrienne l'idée que les pleurs de sa fille ne finissent par lui valoir des visites peu agréables et ajoutant à son désirs de n'avoir de compte à rendre à personne en s'installant dans sa propre demeure. L'idée que Catelyn eut pu venir pour cela l'avait effleuré mais elle s'était raisonnée en songeant que la fatigue était sans doute la principale raison qui la laissait croire qu'une mère eut pu reprocher à une autre les pleurs de son bébé.

S'il était désormais trop tard pour se lever et faire face aux politesses d'usage, et puisqu'elle était de toute façon dans une part privée du château, elle s'épargna le décorum et se contenta d'offrir d'un geste de main de quoi s'assoir à sa visiteuse, continuant de bercer Elenei qui, sous la voix tonitruante qui avait vanté sa beauté, avait rouvert ses yeux lavandes et grimaçait dangereusement. Ne te mets pas à pleurer supplia intérieurement la braavienne qui était certaine qu'aux larmes de l'enfant ne manquerait pas de se joindre les siennes, d’épuisement. Mais il était dans sa seconde nature de ne rien laisser paraitre et, quoi qu'elle l'apprécia, Catelyn n'était pas de ceux devant qui elle se sentait assez à l'aise pour faire tomber le masque. Etait-ce la femme, la suzeraine ou la maitresse de maison qui venait lui rendre visite ? Elle aurait été bien en peine de le dire car, dans un coin de sa tête, demeurait l'hypothèse que ce ne fut aucune des trois, mais l'épouse bafouée, qui venait réclamer vengeance. Non cela ne se pouvait ... tenta-t-elle de se rassurer, persuadée que s'il avait perçu le moindre doute chez son épouse, s'il avait été confronté sur son séjour à Roches-aux-Runes, Gerold ne l'aurait pas laissé faire face à Catelyn sans la prévenir. « Je suis navrée de ne pas être venue vous voir plus tôt mais avec la moitié de la Cour à Rougefort, les affaires du conseil m'accaparent particulièrement. » Elle se retint d'ajouter quoi que ce soit, ignorant ce qu'il lui avait été laissé comme devoir en l'absence du maître des lieux et si sa visite n'était qu'une courtoisie entre connaissance, une curiosité à l'idée de voir le nouveau petit être qu'elle avait amené avec elle, ou s'il s'agissait de tromper l'ennui que ce fut par plaisir d'une bonne compagnie ou par oisiveté contrariante. « J'ignore si je pourrais vous être utile d'une quelconque manière mais peut être n'êtes vous pas venue pour moi ? » ajouta-t-elle. Elle avait remarqué le regard trainant de la suzeraine sur l'enfant mais aurait été malgré tout bien en peine de pouvoir affirmer, ou non, des intentions de la Grafton. Peut être était-elle tout simplement paranoïaque, peut être que le mestre avait raison et qu'elle projetait sur la brune ses propres craintes. Peut être que tout n'était qu'un malheureux hasard que la fatigue teintait de doute et d'arrière-pensées fictives.


:copy.right:️crack in time



┗ DAUGHTER OF THE SEA ┛
People think that intimacy is about sex. But intimacy is about truth. When you realize you can tell someone your truth, when you can show yourself to them, when you stand in front of them bare and their response is 'you're safe with me'- that's intimacy..
Catelyn Grafton
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Catelyn se souvient avec précision du jour de l’arrivée de Vaeron et Vaeranah. Leur physique n’avait pas manqué de diversifier la cour suzeraine de Goëville où le seul homme valyrien qui était présent était Viserys Targaryen. Catelyn se souvient aussi de la méfiance qu’elle avait à leur propos et ce durant de nombreuses lunes. Les Grafton les avaient accueillis, dans leur demeure, dans leur foyer, dans leur intimité, partageant ainsi la vie quotidienne durant des années. Le frère et la sœur faisaient ainsi partie intégrante de la vie à Goëville, au service de Viserys Targaryen et sa cause. Vaeranah occupait depuis le poste de Grande Argentière que Petyr Baelish reluquait sans aucun doute. Mais, à en juger par ce qui avait été dit à son sujet concernant les coffres du royaume de Rhaegar, il était assez évident qu’un homme de sa trempe ne se serait pas vu confier ce poste à nouveau. De son côté, Vaeron s’était vu adoubé et devenir un véritable chevalier du Val. Catelyn ne pouvait pas le nier, le frère et la sœur s’étaient rapidement accommodés à Westeros, ses us et coutumes. Leurs diverses missions auprès du nouveau pouvoir en place semblaient également être couronnées de succès. Maintenant qu’il était bien installé dans le Val, qu’il conquit il y a cinq ans déjà, Viserys devait poursuivre ses efforts pour maintenir son pouvoir, le légitimer toujours plus et le rendre plus fort. Vaeranah et Vaeron avaient ainsi contribué à tout cela. C’était indéniable. Pourtant, cette méfiance qu’elle avait, elle était restée là tout ce temps, bien cacher. Vaeron et Vaeranah se montraient très proches l’un de l’autre sans que Catelyn ne réussisse à réellement capter ce qu’il y avait vraiment entre les deux. Elle était clairement loin de s’imaginer que les deux étaient également amants, jusqu’à récemment.

Il y a deux lunes, presque jour pour jour d’ailleurs, Catelyn se retrouvait en compagnie de Vaeron Antaryon alors que le seigneur des lieux s’en était allé pour Roches-aux-runes, là où se trouvait également Vaeranah. Étrange coïncidence ou prétexte volontaire. Quoiqu’il en soit, Catelyn s’était, de nouveau, retrouvée seule à Goëville avec ses deux filles. Alors, bien sûr, il y avait lady Grafton, la mère de Gerold, mais la seule présence de sa belle-mère ne lui permettait pas de calmer ses soupçons concernant les éventuelles infidélités de son époux. D’autant que Catelyn avait décidé de taire ses soupçons, de les garder pour elle. Cette histoire ne regardait personne, d’autant qu’elle n’était pas sûre de la véracité de celle-ci. Peut-être qu’elle devenait trop paranoïaque au fil des années, au fil des grossesses qui ne donnaient que des filles ou bien des mort-nés. Pires encore étaient les fausses couches qui laissaient espérer quelque chose qui disparaissait en un éclair, parfois sans qu’elle ne s’en soit rendue compte. Pourtant, cette entrevue inattendue avec le chevalier valois fut des plus révélatrices. Les deux nobles se retrouvaient loin de l’être aimé et c’est en ça que la née-Bracken comprit que le frère et la sœur avaient une relation bien plus que complexe qu’uniquement fraternelle. L’absence de père de son premier enfant, Visenya, était un fort indice mais la jeune femme n’était pas spécialement dans ce genre de jugement, pas à l’époque où l’enfant est née en tout cas. Aujourd’hui, alors qu’elle soupçonnait son mari de coucher avec ladite sœur Antaryon, il en était tout autre. Elle avait écouté avec attention les mots de Vaeron, les gardant précieusement en mémoire, les analysant, les décortiquant. Se pourrait-il qu’il ait confirmer quelque part ses soupçons ? Encore aujourd’hui, malgré leur discussion, elle ne pouvait pas en être certainement sûre.

Elenei Antaryon. C’était ainsi le prénom que la Braavienne avait choisir de donner à sa fille puisque l’enfant qu’elle mit au monde à Roches-aux-runes, était à nouveau une fille. Si cette enfant était de Gerold, il devait être bien déçu, lui qui cherchait à obtenir un fils. Catelyn étant enceinte à son tour, elle espérait fortement porter un garçon pour qu’enfin, elle donne l’héritier qu’elle veut tant donner à son époux. Après avoir salué la mère qui se reposait, la suzeraine reporta son attention sur l’enfant qui venait de naître. Elle la scrutait sous toutes les coutures, tentant de déceler dans le regard de ce bébé une ressemblance quelconque avec son époux. C’est alors qu’elle se demanda ce que cela lui apporterait de confirmer ses soupçons. Gerold la trompe. Et après ? Que faire ? Que dire ? Il était hors de question de révéler cela au grand jour. Il en serait fini de sa réputation, de celle de son époux, de Vaeranah et de la maison Grafton. Une histoire d’adultère n’était jamais bonne pour la réputation d’une famille. Dès que cela touchait la sphère d’un couple, ce n’était de toute façon jamais bon. Catelyn n’était pas du genre à étaler sa vie privée. Elle laverait son linge sale en privé, entre huit yeux s’il le fallait. Quoiqu’il en soit, décrochant son regard de la petite qui, en apparence, ne ressemblait qu’à sa mère, la suzeraine s’approcha de Vaeranah qui semblait bien fatiguée de l’accouchement et probablement du voyage de retour ainsi que de s’occuper de deux petites filles en plus de son travail de Grande Argentière. Voilà une femme bien occupée.

- J’ai moi-même deux enfants. Ce n’est pas ça qui me ferait fuir.

Catelyn laissa échapper un léger rire tandis que sa comparse clamait dans un sourire forcé, dont elle ne lui tint aucunement rigueur, que c’était un plaisir de la voir. En effet, elle le soulignait très bien et la suzeraine ne releva pas ses mots mais elle était chez elle et elle pouvait aller où elle le voulait, quand elle le voulait. Il était clair qu’elle était venue ici pour le rappeler à Vaeranah. Elle n’était qu’invitée et si ses soupçons d’adultère se confirmaient, elle ne le serait pas bien longtemps. Calmant ses pensées tumultueuses, la maîtresse des lieux offrit un large sourire en retour et vint alors s’asseoir en face de la jeune maman lorsque celle-ci lui fit signe. Elle vantait alors les talents d’oratrice de sa nouvelle-née ce qui fit sourire à nouveau Catelyn.

- Shirrei semble avoir un point en commun avec votre fille alors. Qui sait vers laquelle de nous deux l’on viendra se plaindre en premier.

La dernière-née Grafton poussait également sa voix et faisait bien rarement ses nuits. Si les nourrices et les suivantes se relayaient parfois pour s’occuper des deux filles de Catelyn, celle-ci se rendait régulièrement à leur chevet. Ce qui expliquait sans doute les petits cernes et la mine basse qu’elle arborait régulièrement ces derniers temps.

- Ne vous excusez surtout pas, lady Vaeranah. J’imagine qu’avec toutes vos responsabilités, vous avez bien d’autres choses à faire que de venir me voir. C’est pourquoi je me suis dit que ce serait moi qui viendrai.

Un sourire plus tard et Catelyn rétorqua à nouveau.

- Bien sûr que si. Pour quelles autres raisons voudriez-vous que je vienne dans vos appartements ?

Il était difficile pour Catelyn de savoir si oui ou non Vaeranah était rongée par la culpabilité ou la peur de voir la suzeraine débarquer à l’improviste. Elle se faisait peut-être des films et que tous ses soupçons n’étaient que pures féeries. Quelle méthode entreprendre avec la Braavienne ? La confronter directement au risque de passer une hystérique si l’affaire ne s’avérait pas. Ou, au contraire, la jouer subtile, déceler dans ses gestes ou capter dans son regard les preuves de sa faute. Catelyn ne savait pas jusqu’où cette histoire l’emmènerait mais il était là, bien trop tard, pour faire machine arrière.

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Catelyn Grafton | #1D702D


No bridle can tame
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