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Les nombres sont notre royaume

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Petyr Baelish
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Les nombres sont notre royaume

An 310, Lune 2. Goëville, Cabinet de travail de la Grand Argentière de Viserys III Targaryen --  feat. @Vaeranah Antaryon


Dire que les membres du Conseil Restreint de Viserys III Targaryen s'entendaient à merveille et collaboraient de bonne grâce n'aurait pu être plus éloigné de la réalité. Quelques uns avaient certes une profonde inclinaison à l'égard d'autres, mais dans l'ensemble chacun nourrissait ses propres objectifs. Dans sa lutte contre son ainé, le roi du Val s'était entouré d'hommes et de femmes aux origines aussi variées que leurs ambitions. En cinq années de trêve et en tant que courtisan assidu, Petyr avait apprit à naviguer dans cette mer d'incertitude qu'était la cour de son monarque et les têtes pensantes qui l'aidaient à gouverner. Maitre des Chuchoteurs, il s'évertuait depuis lors à garder à l'œil tout ce qui se trouvait au-delà de leurs frontières tout autant qu'à Goëville et chez les vassaux plus ou moins fidèles du trône. Une tâche des plus prenante, qui l'avait hissé parmi les plus puissants du royaume. Pourtant, tout aussi puissant pouvait-il sembler, sa position restait précaire. Ses prétentions dans le Val devenues inexistantes, celles par-delà les Montagnes de la Lune n'étaient pas plus proches de trouver une dénouement heureux. Pire encore, son union avec Lysa n'avait donné lieu qu'à des fausse-couches depuis la naissance de leur fille. Un constat qui amenait l'ancien Grand Argentier à reconsidérer chaque jour un peu plus l'utilité de son épouse.

Les lunes défilant tout aussi vite que sa patience s'amenuisait, Baelish commençait à se demander s'il ne devait pas de lui-même orchestrer un chaos suffisant pour voir la reprise des hostilités. Il avait nombre de ressources et d'informateurs pour cela. Néanmoins, il lui arrivait encore de se laisser surprendre. Comme cette fois où un domestique de la maisonnée de la Main vint le trouver pour lui faire savoir qu'on le mandait. Non pas dans les appartements de Lord Gerold lui-même, mais chez la Grande Argentière venue de l'autre côté du Détroit. Une invitation que Petyr accueillit avec circonspection. Sans être ouvertement des adversaires, lui et Vaeranah Antaryon ne s'étaient trouvés que de façon épisodique en présence l'un de l'autre sans personne pour entendre leur conversation. Ils avaient beau partager un intérêt - et un talent - commun pour la finance, leur présence auprès de Viserys Targaryen nourrissait des ambitions qu'il ne considérait guère comme conciliable. Car même s'il savait devoir se méfier tout autant du frère peu accommodant de la valyrienne, c'est elle qu'il considérait comme une menace à sa mesure. Aussi se rendit-il à l'invitation avec une certaine méfiance, allant jusqu'à dissimuler sous ses amples vêtements la dague qui ne le quittait plus depuis la tentative de meurtre sur sa personne. Dernier cadeau de Rhaegar qui l'avait vu quitter en hâte la capitale avec une partie du trésor royal.

Introduit dans le cabinet de travail de la jeune femme par le même domestique, Petyr reconnut aisément l'antre d'un génie des chiffres. Sous la lumière vacillante d'un rai de lumière du soleil, des livres de comptes et parchemins à en perdre la tête tant ils étaient nombreux et parfois rangés de façon aléatoire. Malgré sa grossesse des plus avancée, l'occupante des lieux ne renâclait en rien à la tâche qui lui incombait pour aider son souverain à la gestion de son domaine. Elle aurait certainement gagné l'admiration de son collègue par ce seul fait s'il ne traitait pas chacune de ses connaissances comme une menace potentielle... Absente sur l'instant, Littlefinger prit place sur une confortable banquette proche de la seule ouverture vers l'extérieur. Son regard inquisiteur n'eut pas même le temps de balayer la totalité des lieux qu'apparut sur le pas de la porte la maitresse des lieux. La gratifiant d'un simple signe de tête en guise de salut, il en vint à se demander si elle ne l'avait pas observé s'installer, avant de paraitre sans lui laisser le temps de prendre ses aises.


- « En quoi puis-je vous aider, lady Antaryon ? Je doute d'être d'un grand secours pour votre... indisposition. Peut-être un mestre eut-il été plus utile ? », lança le Maitre des Chuchoteurs à la Grande Argentière en guise de salutations, sans pour autant se lever pour l'aider à s'installer.

Ce même petit sourire acide enrobé d'un ton des plus cordial accompagnait ses mots, signe que la méfiance et la lutte d'influence entre eux n'étaient pas prêtes de se terminer. A moins d'un miracle. Ou de parvenir à un accord, pour peu qu'ils se trouvent un jour un intérêt commun.


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Vaeranah Antaryon
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Vaeranah Antaryon

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Elle avait toujours eut pour coutume de dire que le temps passait avec une lenteur accablante : depuis le plus jeune âge, Vaeranah n'avait jamais supporté de rester statique, oisive, détestant laisser son esprit vagabonder à sa guise et l'occupant autant que possible. Et à présent, il lui semblait que le temps allait lui manquer. Lorsqu'elle s'était rendu compte que les nausées qui l'accablaient n'était pas le résultat d'un diner mal préparé, elle s'était naïvement dit qu'elle avait le temps. Mais si sa première grossesse lui avait parut durer une éternité, celle ci avait duré à peine un battement de cil, sans doute car ses fonctions étaient bien plus importantes et chronophages qu'à son arrivée sur Westeros. La braavienne soupira tandis qu'elle mettait de l'ordre dans ses papiers : elle s'était isolée depuis son retour de l'audience privée accordée par Viserys et s'était enfermée pour préparer son départ, refusant toute visite à l'exception des servantes venant lui apporter ses repas ou l'aider à se préparer. Noyée dans ce que l'imminence de son départ impliquait comme travail, la jeune femme refusait de laisser son état discréditer son mérite. Elle savait, de toute évidence, suffisamment se saborder elle même sans avoir besoin de donner du grain à moudre à ses détracteurs. Déterminée à poursuivre son travail jusqu'au dernier moment, comme elle l'avait déjà fait avant la naissance de Visenya, Vaeranah tentait de déterminer ce qu'il était nécessaire qu'elle laisse à Goëville et ce qui lui serait indispensable pour poursuivre sa tâche à Roches-aux-Runes. Une tâche qu'elle voulait faire seule, certaine que, si elle partageait ses interrogations avec son amant, il ne manquerait pas de soutenir les indications du mestre, l'intimant au repos. Un point de vue qu'aurait sans doute partagé Vaeron si ce dernier avait daigné adresser encore la parole. Il semblait toutefois que si la braavienne était née avec les traits physiques des Rogare, elle avait bien hérité du caractère obtus de son père et puisqu'elle savait que ses choix ne feraient l'unanimité, autant ne simplement pas demander d'avis du tout.

Il était cependant une personne pour laquelle la valyrienne n'avait autant de réserve, quelqu'un qui se ficherait bien de savoir si elle était ou non fatiguée, quelqu'un qui n'était pas aveuglé par une quelconque dimension personnelle. Quelqu'un qui parlait son langage. C'était bon gré, mal gré qu'elle avait fait demander à ce qu'une invitation particulière soit communiquée à Petyr Baelish, consciente qu'il n'y avait que lui pour entendre ce qu'elle avait à dire sans rester bloqué sur la preuve évidente qu'elle avait une vie privée. Elle n'était pas particulièrement nerveuse à l'idée d'une entrevue, quoi que songeant qu'elle venait d'offrir une raison supplémentaire à son frère de lui en vouloir : en vérité, elle devait le reconnaitre, elle ne connaissait pas vraiment son collègue du Conseil. Si elle riait volontiers de l'agacement que son nom provoquait chez les hommes qu'elle côtoyait, Vaeranah préférait rester loin du possible intérêt du Maitre des Chuchoteurs à lui nuire en ayant un quelconque point de vue sur sa personne. Si elle avait rapidement compris que l'importance que lui avait donné Viserys servait à limiter les égos et ambitions de ses deux conseillers en apportant une tierce personne dans leurs oppositions, leurs rapports se limitaient bien aux réunions du conseil et à ce que leurs fonctions réciproques pouvaient s'apporter. Pour autant, Vaeranah mettait un point d'honneur à ce que sa liaison avec Gerold n'ait pas d'incidence sur celle qu'elle était en tant que Grande Argentière, se rangeant tantôt du côté de la Main, tantôt à l'avis du Maitre des Chuchoteurs, voir du côté de personne. Car si elle appréciait l'esprit critique  et le cheminement de pensée du Grafton, elle ne pouvait nier être impressionnée par la méthodologie rigoureuse et précise de celui qui avait été, avant elle, au poste de Grand Argentier. Pour ce qu'elle en savait, il travaillait bien et se montrait particulièrement minutieux, des qualités que la Banquière qu'elle avait été, et qu'elle était toujours, ne pouvait qu'apprécier. C'était son travail qui l'avait poussé à accepter la mission de la banque et à venir sur Westeros, et c'était presque une honte qu'ils n'aient davantage collaboré. « Lord Baelish ... » le salua-t-elle lorsqu'elle le découvrit déjà installé. Elle n'avait fait qu'un simple aller-retour pour chercher un autre porte document et il n'avait, de toute évidence, pas perdu de temps. Elle le gratifia d'un rictus de circonstance, peu amusée par le sous-entendu mais loin d'avoir la force et l'envie de répliquer. « Rassurez-vous, vous êtes bien le dernier que je consulterai sur ce sujet. » répondit-elle d'un ton las tandis qu'elle reprenait sa place dans son fauteuil au plus grand soulagement de ses lombaires. Il était de notoriété publique que le couple Baelish n'était pas le couple le plus prolifique de leur jeune royaume : à l'exception d'une petite fille, déjà au berceau lorsqu'elle était arrivée à Goëville, ils n'avaient pas eut d'autres enfants et ce malgré les évidentes tentatives que Lysa Baelish ne manquait jamais une occasion de sous-entendre. Par moment, Vaeranah se demandait si la rousse ne craignait pas qu'une des femmes habitant ce château ne tente de lui ravir son mari bien-aimée et il était certain que si quelques servantes en avaient eut l'idée, la flamme folle qui brulait dans le regard de l'ancienne suzeraine avait de quoi décourager n'importe qui. Ainsi, si leur absence totale de familiarité bannissait d'ors et déjà les sujets personnels, elle n'était pas certaine qu'il fut très au fait des sujets de dames et n'avait par particulièrement envie d'éprouver la question.

Pour autant, si Lady Lysa se montrait aussi bruyante que bavarde sur son bonheur conjugal, la mine du principal intéressé ne semblait pas aussi heureuse et épanouie que la rumeur aurait pu l'attendre. Elle toussota dans sa main comme pour évacuer les pensées parasites qui venaient l'entraver : elle ne voulait rien savoir de la vie intime de son collègue et considérait déjà avoir bien trop d'indices à son gout sur ce qu'il se passait dans son couple. « Il se trouve que j'ai besoin de vos compétences dans un domaine dans lequel vous m'avez prouvé que vous excelliez. » Au delà des considérations personnelles, il n'en demeurait pas moins qu'ils partageaient le même but vis à vis du Roi, du Val et des ambitions générales qui animaient le conseil. Si Viserys devait aller plus loin dans sa conquête des Sept Couronnes, ils se devaient d'instaurer un minimum de confiance et, une fois n'était pas coutume, elle avait décidé de faire le premier pas. Bien qu'elle ne parte qu'une ou deux lunes, elle voulait être certaine que son absence ne porte plus de préjudice qu'elle ne le faisait déjà au travail général des proches conseillers du Roi. Une opportunité, également, de voir si le seigneur de Baelish Keep était aussi détestable que son frère semblait le penser ou si, pour le bien commun, elle pouvait l'envisager comme un allié ponctuel. « D'autres affaires m'appellent loin de Goëville et bien que je ne serai pas absente assez longtemps pour que cela soit véritablement dommageable, j'imagine que le conseil ne pourrait se passer de quelqu'un capable de parler le langage des chiffres. » avança-t-elle tout ayant cruellement conscience que malgré les beaux mots, le sous-entendu parlait de lui même : s'ils cachaient son départ derrière un intérêt professionnel, l'imminence de son labeur offrait une toute autre vérité qui se devait de rester sous silence. Car il était important cependant que seule son inquiétude pour le travail d'Andar Royce reste dans les mémoires : l'Histoire n'avait pas besoin de s'inquiéter du reste auprès tout. « Je ne vois personne d'autre que vous pour cela. Pas que je n'ai pas confiance dans la bonne volonté des membres du conseil mais ... » Elle s'arrêta un instant, cherchant comment formuler sa phrase pour exprimer son propos sans passer pour autant laisser croire qu'elle voulait le flatter. « J'ai lu votre travail pour obtenir le soutient de la Banque. Nous avons rarement à faire à des dossiers aussi complets et bien amené. Je sais que vous n'avez pas démérité pour être à la place que vous occupez aujourd'hui et je sais que si vous aviez voulu demeurer Grand Argentier, vous le seriez toujours. Mais vous êtes le seul capable de comprendre ma vision et mon travail en des temps aussi comptés. » Cela lui coutait. Pas tant de s'adresser à lui que de simplement demander de l'aide. La position de vulnérabilité que cela lui donnait était plus que désagréable. Bien sur, s'il ne se montrait pas très réceptif, elle pourrait toujours se débrouiller pour faire parvenir à Gerold se dont il avait besoin pour pallier à son absence, mais pour la bonne continuité du conseil, pour continuer d'éloigner aux yeux de tous son entente naturelle avec Lui, elle se devait aussi d'aller vers les autres.

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An 310, Lune 2. Goëville, Cabinet de travail de la Grand Argentière de Viserys III Targaryen --  feat. @Vaeranah Antaryon


Il avait beau avoir soumis le Val à la seule pointe de l'épée, Viserys Targaryen avait fait preuve d'une étonnante clairvoyance en constituant son Conseil Restreint. Loin de l'imaginer comme animal politique du temps où il n'était que le jeune frère du roi vainqueur de Robert Baratheon, Petyr s'en était fait une toute autre image une fois à sa cour. Peut-être son voyage à l'Est lui avait-il appris les rouages du pouvoir. S'entourer d'ambitieux était une chose. Choisir les plus doués dans leur domaine et s'assurer de leur loyauté s'avérait plus compliqué. A cette fin, l'entrée au Conseil d'une étrangère venue d'Essos, tout aussi brillante dans son domaine que ses comparses masculins était un coup de maitre. A mesure que les années défilèrent à Goëville, le Maitre des Chuchoteurs s'était même plusieurs fois demandé s'il n'avait pas fait une erreur en permettant à la Banque de Fer d'asseoir ses représentants au conseil du Dragon de l'Est. En elle-même pourtant, Vaeranah Antaryon ne constituait qu'une menace limitée. C'est le duo qu'elle formait avec son sinistre frère qui avait rapidement appris à l'ancien Grand Argentier qu'il valait mieux se méfier. Là où elle excellait avec les nombres, lui était une épée qui attend de savoir ou frapper. Les deux faces d'une même pièce qu'il n'aimait guère voir au sein du trésor royal. Seules les mœurs dévoyées de son hôte, l'impulsivité de son frère et leur origine étrangère constituaient des faiblesses dont il aurait pu tirer profit.

S'il ne la soupçonnait pas d'avoir noué de puissants liens.

Le Maitre des Chuchoteurs ne manqua pas d'adresser un sourire de circonstance à la Braavienne lorsqu'elle répondit à sa pique. S'ils n'avaient pas tant de responsabilités, ils auraient aisément pu se livrer à une joute verbale des heures durant. Petyr se surprit même à supposer qu'il aurait trouvé cet exercice fort distrayant. Depuis la disparition de l'Araignée voilà bien des années, personne n'avait éveillé son intérêt en la matière. L'heure n'était toutefois pas au divertissement à en juger les mots qui suivirent, et que ne manquèrent pas d'étonner Littlefinger sur la raison de sa présence dans les appartements de la valyrienne. S'il savait aisément garder contenance même dans les pires circonstances, il ne lâcha pas un instant du regard la jeune femme alors qu'elle exposait sa requête à celui qui aurait pu constituer un formidable adversaire dans d'autres circonstances. Comploteur né, il chercha dans ses mots comme sur son visage la moindre trace de manigance, le moindre signe qui trahirait un mensonge. Hélas, il ne trouva guère satisfaction en la matière. A croire que la Grande Argentière savait se montrer sincère. Ou qu'elle était aussi douée que lui pour dissimuler le fil de ses pensées et sers véritables motivations.


- « Vos paroles m'honorent plus qu'il n'est permis. », se fendit ainsi le Maitre des Chuchoteurs avec une humilité qui sonnait certainement faux chez son interlocutrice. Baignée dans les chiffres depuis sa toute jeunesse, il devait certainement coûter à la jeune femme de concéder ces mots à son invité. Parfois imbu de sa personne, Baelish avait appris à n'en faire étalage que lorsqu'il se retrouvait en position de supériorité. Ce qui n'était pas - encore - le cas aujourd'hui. « Ce que j'ai fait, c'est me cantonner dans mon rôle de serviteur du Roi. Notre monarque m'a accueilli à sa cour lorsque son frère a cherché à me faire tuer. Sans même m'accorder la grâce d'une exécution publique. Peut-être craignait il d'avoir contre lui une partie de l'opinion. Mettre un mort un sujet fidèle et efficace, sans preuves... Avec tout ses bruits sur la santé de son esprit. », fit-il mine de se plaindre sans pour autant avoir l'air bien affecté par cette "épreuve" qu'il avait traversé. « Je ne pouvais que faire mon maximum pour permettre l'avènement de celui qui m'a sauvé et mettre mes compétences à son service. »

Son ambition n'était un secret pour personne. L'objet de cette ambition en revanche, il doutait que Viserys l'ait partagé avec quelqu'un d'autre. Et à mesure que les années passèrent, que Lysa le déçut toujours plus en échouant à mettre au monde un héritier mâle, ses plans changèrent. Cantonné au Val jusqu'à la reprise des hostilités, avec des ressources limitées en dehors de son précieux réseau d'informateurs, il se devait de saisir la moindre opportunité de faire avancer ses plans. En cela, se concilier la Grande Argentière en exercice pouvait représenter un atout non négligeable. Non pas qu'ils parviennent un jour à être en accord parfait. Le Maitre des Chuchoteurs doutait que cela soit un jour possible. Tant qu'elle serait entourée de son imprévisible frère, du moins. Non, il y avait dans cette requête une occasion à saisir. Celle de peut-être faire en sorte qu'ils ne se sabordent pas l'un l'autre dans leurs fonctions, à défaut d'œuvrer de concert. En faisant le premier pas, peut-être feraient ils avancer leur propre agenda.  

- « Mais assez de langue de bois, voulez-vous ? Ce genre de manœuvre est bon pour les lords et chevaliers qui n'entendent rien à l'art de servir un roi. De le servir longtemps, de manière efficace en gardant la tête sur les épaules, j'entends. Ce que nous dirons aujourd'hui restera entre nous. Je n'ai pas d'oreilles dans ces murs. Pas encore. », trouva t-il l'audace de plaisanter en tombant bien rapidement les masques. Avec eux seuls en ces lieux, tourner autour du pot se montrait tout aussi insultant que chronophage. « Je pourrais être enclin à vous rendre ce service. Même si je dois avouer que votre requête m'a presque aussi surpris de votre invitation. C'est un effet que je vous concède. Si vous m'exposiez clairement vos motivations et les modalités de ce... remplacement ? Vous savez tout comme moi que je ne suis pas homme à rendre promptement service. Je ne doute pas que nous y verrions tous les deux plus clair en parlant franchement. », proposa t-il de son éternel sourire, ses bras s'ouvrant d'un geste presque théâtral.

C'est par ses bonnes œuvres qu'elle se trouvait en Westeros, première femme de mémoire d'homme à siéger à un Conseil Restreint sans être de sang royal ou épouse de monarque. Elle, l'étrangère venue de l'autre côté de l'océan, et descendante d'une puissante famille qui avait ruiné une part conséquente des Sept Couronnes voilà près de deux siècles. Jamais ils ne se retrouvaient en présence l'un de l'autre en dehors du Conseil et de quelques occasions d'importance. Et voilà qu'elle l'invitait dans ses appartements pour lui demander d'assurer sa fonction. La seule justification de servir le royaume ne tiendrait pas avec lui. Oui... Ils avaient décidément beaucoup à se dire.


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Vaeranah Antaryon
L'étoile de l'Est

Vaeranah Antaryon

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Dès qu'elle était sortie de son entrevue avec le roi et qu'elle avait finit de mettre au point les ajustements logistiques qu'elle devait envisagé avant son départ, elle avait songé à la partie moins agréable des discussions que cela engendrerait. Elle n'était pas naïve au point de croire qu'il accepterait sans glisser quelques piques à son endroit, sans chercher à farfouiller dans les histoires qui lui étaient contées. C'était son travail après tout, songea Vaeranah, et quoi qu'elle n'eut jamais eut réellement de collaboration active avec le Maitre des Chuchoteurs, elle se doutait que la confiance n'était pas sa première qualité. Soit, elle se fichait bien qu'il lui fasse confiance ou non, ce n'était pas nécessaire dans la faveur qu'elle demandait. Elle ne put cependant s'empêcher de tiquer sur certaines des paroles qu'il lui adressa et le sous-entendu des oreilles qui ne manqueraient pas de se tendre pour entendre ses petits secrets manqua de lui arracher un tressaillement. Elle se contenta simplement d'un sourire plus que forcé, lui même plein d'une subtilité qu'elle savait à sa portée : le message était plus que comprit. Elle n'était pas vraiment en position de le lui retourner, la dangerosité de sa situation ne lui permettant que de songer à la pente glissante que deviendrait leur travail au conseil s'il venait à aventurer ses oisillons trop loin dans ses appartements, s'il s'amusait de découvrir ce qui constituait la part privée de sa personne. Mais je ne serai pas éternellement ronde comme une baleine, pensa la braavienne dont les hormones enflammaient le tempérament, et il serait fort périlleux de me sous estimer. Toutefois, elle n'en dit rien, conservant pour elle ses pensées revanchardes, préférant poursuivre sur le ton mielleux qui s'était installé et qui leur permettait encore de se jauger. Après tout, il avait plus qu'apprécier le compliment et il ne semblait pas si réfractaire à l'idée de se voir pourvu d'un retour de faveur de sa part. « Et bien, et bien ... » soupira-t-elle d'un air désolé, son sourire en coin révélant malgré tout la fausseté des émotions qui passaient dans sa voix. « Me prêteriez-vous de vilaines intentions ? Moi qui pensais que nous étions sur le point de devenir de grands amis. » Trop rares étaient les amitiés à leur niveau : la confiance était un facteur dangereux et l'âme humaine si facilement corruptible. Quelque chose lui disait que, tout comme elle du temps de ses années à Braavos, il avait plus qu'amplement vu combien l'argent, entre autre moyen, pouvait changer l'allégeance d'un homme. De fait, la solitude semblait être l'armure la plus solide des grands de ce monde : si l'on aimait personne, personne ne pourrait nous blesser, nous trahir. Ô combien cela semblait simple dit ainsi. Mais la solitude n'offrait aucune influence faisant du pouvoir un savant calcul entre prise de risque et retour sur investissement. Et quand le coeur s'y mettait ... Tandis que son regard le détaillait, elle se demandait s'il avait, lui aussi, une faiblesse quelques part en ce monde. Non pas en un vilain petit secret, ils en avaient tous, mais en une personne qui faisait faire tout un tas de bêtises incalculable. L'affection était un désastreux désavantage et aussi froid puisse être un coeur, elle ne connaissait personne qui en soit exempt.

Elle soupira dans un semblant de reddition : elle n'était guère adepte des flatteries vides dont la seule fonction étaient de rassurer l'égo ou de chercher à broder de belles formules pour faire oublier une idée ou une demande possiblement impopulaire. « Très bien. » dit-elle en reposant ce qu'elle avait dans les mains, cessant de s'agiter autour de ses préparatifs pour poser son regard vairons sur sa personne. « Je me rends à Roches-aux-Runes, rien de très exaltant si vous voulez mon avis mais il y est des affaires qui trainent depuis bien trop longtemps pour le conseil, et d'autre qui ne regarde que moi dont je dois m'occuper au plus vite. » Il semblait évident qu'elle n'avait pas besoin de préciser de quoi elle parlait sur ce dernier point mais n'avait aucunement d'entrée dans ce genre de sujet avec lui : déjà bien trop d'homme s'intéressaient à ce qu'il se passait dans son ventre et elle n'avait aucune intention de faire une redite de sa royale entrevue avec un collègue. « Je vous avais prévenu, il n'y a rien d'exaltant. » dit-elle avec un semblant d'ironie. Elle connaissait peut de personne qui aurait apprécié de s'inviter chez des gens afin de revoir leurs finances et discuter de comment arranger les choses et elle doutait que Lord et Lady Royce fut enchanté par sa venue. Prétexte ou non, cela faisait des années que Vaeranah étudiait le fonctionnements de différents fief du Val afin de comprendre comment la région en était arrivé là et comment elle pouvait continuer de s'enrichir sans le soutient de Port-Réal. « Alors pourquoi je me tourne vers vous ? Et bien si je confiais les cordons de la bourse à mon frère, le prêt de la banque serait dilapidé dans la demi-heure : les chiffres n'ont jamais été son fort. Donnez lui une épée, il fait des merveilles, mais laissez le avec des fonctions plus intellectuelle et il vous ruine le royaume. » Quoi que la remarque était amère envers son propre sang, Vaeranah ne la voyait nullement comme une insulte : c'était un constat. Vaeron n'avait jamais été élevé pour être un héritier, il ne l'était devenu que par défaut et regrettait sans doute d'être le porteur de espoirs paternels. Oui, il aurait sans doute été plus heureux dans sa position de puiné, jouissant d'une liberté totale et de peu de devoir ... Ainsi elle doutait que les plans du Roi, ou du reste du conseil, étaient de dilapidé le trésor en armes et prostitués et puisqu'il était évident que Gerold n'envisageait pas de transformer sa cité en bordel à ciel ouvert, mieux valait garder son frère aîné loin de l'or qui permettait au royaume de fonctionner. « Alors je pourrais m'étendre en flatterie, redire ce que je vous ai déjà dit mais voilà la vérité : vous êtes pragmatique et vous connaissez déjà l'univers de la finance. Je pourrais, bien sur, confier cette charge à Lord Grafton, mais bien que je trouverais très divertissant l'idée de pouvoir l'embêter de la sorte, je préfèrerai éviter d'avoir à travailler deux fois plus dur à mon retour. »

Tout n'était qu'une question de pouvoir après tout et la plus forte opposition dans ce conseil restreint existaient entre les deux valois qui formaient les plus vieux soutien d'importance du Roi. Elle doutait que Gerold soit très heureux de son choix mais il paraissait bien plus suspect qu'elle confie une charge si chronophage et importante à un homme qui possédait déjà bien assez d'occupation comme cela. De plus, c'était aussi sa manière de conserver son indépendance et de s'offrir la certitude qu'elle retrouverait son propre pouvoir à son retour : il était plus bien facile d'entrer en guerre ouvert avec Petyr Baelish s'il tentait de conserver une part de ce qu'elle laissait, que de lutter contre son propre amant. « Ce n'est l'affaire de quelques semaines. Je ne vous demande pas d'endosser deux responsabilités au lieu d'une, juste d'assurer la transmission et le conseil financier au cas où celui ci soit demandé par notre Roi. » Des documents compliqués que la Banque enverrait jusqu'au estimation de base d'une hypothétique mesure, elle avait assez confiance pour les lui confier mais elle comptait bien continuer de se garder une bonne part de ses dossiers, des projets sur lesquels elle continuerait de travailler depuis Roches-aux-Runes. L'immédiateté d'une demande royale en conseil n'était pas la même chose que les projets de longue haleine qui nécessitaient un travail plus approfondi et qui était le coeur même de sa fonction. « De même, vous aurez ma voix en cas de vote : deux au lieu d'une durant toute la durée de mon absence. » A chaque service sa rétribution, songea-t-elle. Il n'aurait pas le pouvoir de faire quelque chose de déterminant, mais il pourrait ralentir, si tel était son désir, l'adoption d'une mesure. Un pouvoir de nuisance assez intéressant pour alpaguer l'intérêt mais guère assez pour en abuser. Bien sur, il restait le risque qu'il se mette d'accord avec les autres pour adopter un projet qu'elle n'aurait pas approuvé, mais elle gardait bon espoir que rien de déterminant ne se décide avant son retour. C'était à double tranchant après tout, mais c'était le prix du service qu'elle lui demandait à moins qu'il ne préfère un retour de faveur, ce en quoi Vaeranah doutait d'être utile. En dehors de sa fonction de Grande Argentière, elle demeurait l'Etrangère pour ce nouveau royaume et n'avait guère plus de pouvoir que celui qu'elle lui déléguait ce jour. « Ai-je répondu à toutes vos questions ? » finit-elle par demander, sous-entendant l'attente de sa réponse à son service.

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