[MINI-EVENT] Festivités chez les fer-nés

Festivités chez les fers-nés

mini-event insulaire

Les insulaires se pressent dans la grande cour du château de Pyk. Les plus âgés sont surpris de constater les nouveauté de ce lieu qui tombait peu à peu en ruine, portant les traces de l'humiliation d'une rébellion ratée, la cicatrice d'un peuple en déclin. Si une part du château est toujours fermée au public comme aux habitants, tous peuvent cependant se réunir dans le grand hall et dans les quelques salles ouvertes par la famille pour se protéger du crachin et célébrer le retour sain et sauf des deux navires de l'expédition Greyjoy-Bonfrère. Entourés, les deux intéressés commencent déjà à raconter des histoires de voyages, les visions exotiques des iles d'été ou les paysages inquiétants des contrées de l'Ombre. Les quelques retardataires ont même le loisir de voir Ygg survoler la demeure Greyjoy, bien plus gros qu'il ne l'était à son départ, imposant, autant que les pierres parfaitement taillé, la puissance de la maison à la seiche autant que celle du royaume.

Pyk avait bien changé durant les années où nous n’étions pas là. Je levai la tête pour regarder tout autour de moi, avançant aux côtés de Gran et des autres Bonfrère. Est-ce que Père était fier de moi ? De nous ? Aucune idée. Je me frottai légèrement le nez avant de rajuster les plis de ma robe. Avec Gwendys, nous n’avions pas eu le choix après tout, on ne pouvait pas se permettre trop de fantaisie, n’est-ce pas ? Une robe digne d’une dame, aux couleurs de la maison Bonfrère et les cheveux coiffés soigneusement pour dégager nos visages, à ma jumelle et moi. Je pris d’ailleurs sa main pour la serrer doucement dans la mienne.

« Il est agréable ce nouveau château. »

Fis-je tranquillement, avec un fin sourire, petit clin d’œil en regardant tout autour de moi. Gran et Theon étaient là, déjà entourés de bien des personnes. Ah ! Les hommes ! On allait les regarder faire les coqs ! Quoi qu’on puisse comprendre en réalité, avec Gwendys on était surtout restées à terre pour étudier et eux avaient eu les aventures ! On pouvait le comprendre, c’était sans doute mieux ainsi, je n’étais pas très douée pour raconter les histoires et j’étais pas sûre que les autres s’intéressent à la médecine ou à la charpenterie navale. Je m’avançais tranquillement en regardant tous les visages autour de moi en silence, je préférais rester aux côtés de ma sœur en continuant d’avancer dans la foule en admirant les nouveaux décors.

« Non, franchement, ils ont fait du bon boulot ici ! J’sais pas trop qui a eu l’idée… Mais l’idée était bonne ! »

Je pris un gobelet d’alcool pour moi et pour Gwendys en cherchant du regard une place libre pour s’installer paisiblement et profiter de la soirée.

Durant des lunes Theon s'était demandé à quoi ressemblerait son retour. Il n'imaginait rien de particulier, il n'imaginait plus rien, la déception de son retour du Nord lui avait apprit qu'il ne devait rien attendre, ni de son père, ni de son peuple, de personne. Aussi lorsqu'il fut annoncé qu'une grande fête serait donné, le prince en avait été surprit. Malgré tout, le retour était bien trop récent pour avoir effacé les traces de la fatigue et de l'inquiétude. Revoir Alana, revoir les enfants ... Il avait le sentiment d'être descendu du bateau la veille, d'être en décalage avec tout le monde, de ne reconnaitre personne. Mais lorsque son regard croisa celui d'Asha, il sut. Il sut qu'enfin il avait comprit, qu'enfin il était un fer-né jusqu'à la dernière fibre de son être. Durant quatre ans, il avait pensé à la maison, et il venait de poser le pied par terre qu'il aspirait déjà à repartir. Quatre ans d'une étrange promiscuité et il appréciait et redoutait la solitude. Tu n'en reviendra plus le même, lui avait dit Dagmer et Theon mesurait désormais combien il avait raison. Jamais les préceptes fer-nés n'avaient autant résonné en lui, jamais il ne s'était senti autant ... A sa place. Mais il n'était pas le seul à avoir changé : le château tout entier semblait s'être débarrassé d'un pan sombre de son passé pour afficher une grandeur nouvelle. Le soir de son retour, sa mère s'était empressé de lui conter tous les travaux qui avait été fait et bien que sentant le mal de tête poindre, il n'avait eut à coeur de l'arrêter, appréciant le timbre de sa voix et la chaleur de cette familiarité. Du moins les trente premières minutes. Le reste du temps, jusqu'à ce soir, Theon l'avait passé à dormir, se réhabituant lentement à l'absence du balancement berçant de son bateau, à rattraper ce qu'il avait raté du conseil, non sans une ou deux claques qu'Asha lui mit à l'arrière du crâne et à éviter soigneusement son épouse. Quatre ans qu'ils n'avaient réellement parlé, quatre ans qu'ils étaient comme séparé tant par la distance physique que par une fracture mentale. Et entre eux, le fantôme de Volka, l'existence de Veron. Il n'y avait eut que sa soeur pour poser la question fatidique : où se trouvait son bâtard ? Et il n'avait eut qu'une réponse pour cela : à Dorne. Il ne pouvait pas dire qu'Alana lui faisait peur, mais il avait songé qu'exposer à sa vue l'évidente preuve de ses adultères n'aiderait sans doute pas à sa survie sur l'archipel.

C'était auprès de ses parents que Theon avait fait son arrivée, saluant les premiers venus avant que les têtes blondes de la maison Bonfrère ne l'amène à quitter le rang pour saluer Gran d'une étreinte amicale. Alors que peu à peu se formait un groupe autour d'eux, Theon eut un sourire : c'était ce à quoi il avait toujours aspiré. « Germinda ! » lança-t-il à l'attention de  @Grayce Bonfrère, la voyant arriver dans son éternelle proximité gémellaire avec sa soeur. Il savait pertinemment comment elle s'appelait mais se faisait presque un devoir de ne jamais le dire. « Gwendys. » salua-t-il la seconde, comme pour confirmer son désir profond d'embêter la première. Un grand sourire traversait son visage. Ce voyage était une réussite tant sur le plan personnel que sur les missions qu'il s'était donné avant son départ. Rentrer faisait du bien, mais partir avait sans doute été la plus bénéfique des décisions. « Dites moi que le retour est aussi dur pour vous que pour moi ... Ma mère me poursuit comme si elle m'avait pas vu depuis dix ans ... » chuchota-t-il en lançant un regard vers la reine.
   

Fidèle au plan de son frère Waldon, Alyssa s'était tenue éloignée du jeune prince. Elle s'était risquée à quelques œillades curieuses en sa direction, de bref regard anodin qui n'attirait pas l'attention d'Alana, mais qui lui avait laissé le temps d'observer le visage de Theon. Il avait changé. Elle était même déçue devant ce constat. Il ne ressemblait plus au jeune homme qui avait quitté les îles de Fer des années auparavant. Il n'avait plus cet air désinvolte qu'elle avait pu apercevoir de loin à quelques occasions. Mais que le Grejoy soit à son goût n'avait jamais fait partie des préoccupations de son frère. Il se fichait éperdument de ses attirances physiques ou même de savoir si elle appréciait le jeune homme. Waldon avait un but bien précis et Alyssa était le moyen d'y parvenir. Cela faisait suffisamment longtemps maintenant qu'elle avait compris qu'elle n'était qu'un vulgaire pion dans son jeu et que son frère ne souffrirait d'aucun refus. Elle le connaissait trop bien pour éviter de contrarier ses projets. Alors par amour pour lui ou par intérêt, elle suivait les règles imposées par le Wynch et suivait le rythme qu'il imposait, non sans lever les yeux aux ciels à certaines occasions. Ainsi, depuis le retour du fils prodigue sur les îles de Fer, Alyssa s'était tenu éloignée, préférant l'ignorance calculée à l'adulation hystérique. Une stratégie qui prenait tout son sens, car Theon semblait méticuleusement éviter son épouse.

Suivant de près la princesse Alana, Alyssa constata une fois encore que le prince s'éloigna promptement d'elle. L'insulaire avait compris que cette tension préexistante lui serait profitable sur le long terme, mais elle ne pouvait pas dire si cela l'attristait ou non. Tout comme elle ignorait encore si elle appréciait la princesse et des possibles conséquences sur leur lien si elle menait à bout sa mission séduction. Chassant ces questionnements de la tête, elle scruta du regard la foule des invités déjà arrivés, cherchant inlassablement le visage de son frère (@Waldon Wynch). En l'attendant, l'insulaire se concentra sur son rôle de dame de compagnie. Forcé de constater que la situation affectait Alana (@Cersei Lannister), elle chercha à la distraire : « Nous devrions boire », dit-elle tranquillement avec ce sourire innocent qu'elle mimait si bien, « qu'en dites-vous, un verre pour célébrer dignement le retour des aventuriers fer-nés? ». Alyssa avait soigneusement évité de prononcer le nom de son mari, car il n'était pas le seul à être revenu de cette expédition.

   

En les voyant remonter le chemin rocailleux menant vers Pyk, Alana serra fort la main de sa fille dans la sienne. Halena l'ignorait encore mais Alana, elle, ne pouvait s'arracher de l'esprit la discussion qu'elle avait eu avec la Reine au sujet d'envoyer la première-née de son fils à Dorne. Leur conversation s'était achevée sans qu'une décision définitive ne soit prise puisqu'on décida qu'il valait mieux attendre le retour de Theon pour statuer sur le cas d'Halena. Et il était de retour. Alana le vit parfaitement, observant Pyk et tous les changements qui s'y étaient opérés depuis son départ, il y avait quatre ans de cela. A ses côtés, Halena sautillait, faisant de grands signes à son père pour attirer son attention. Que cela réussit ou non, Alana se détourna vivement du balcon duquel elle observait le retour de son époux et des jumelles Bonfrère et entraina Halena avec elle vers l'intérieur du château et vers les grands appartements qu'elle occupait, seule, depuis que le couple était en froid. A ses côtés, la fillette protesta, essayant de s'arracher à la poigne de sa mère pour aller voir son père.

- Ton père est fatigué par sa longue expédition, expliqua-t-elle d'un ton sec qui n'appelait nulle réponse. Nous le verrons demain.

Halena prit un air renfrogné et alla s'asseoir à l'écart de sa mère et du reste de la fratrie. Quant à Alana, personne ne la vit de toute la journée et cela, malgré les encouragements de ses dames de compagnie. Même la Reine-Mère vint la voir en fin de journée pour qu'elle les rejoigne mais Alana prétexta une indisposition et promit de se montrer le lendemain. Il fallait bien qu'elle se fasse voir à un moment ou un autre. Et trop s'absenter venait à encourager Theon à prendre encore plus ses distances envers elle. Qui sait ? Peut-être avait-il changé pendant ces quatre ans ? Peut-être cette longue absence serait une seconde chance pour leur mariage ? Si elle s'endormit sur ces espoirs, son apparition du lendemain les fit disparaître aussi vite qu'ils étaient apparus dans son esprit.

La grande salle réservée aux banquets était pleine à craquer mais, du haut des escaliers où elle se trouvait, entourée de ses dames de compagnie, Alana avait une vue parfaite sur la foule et pouvait chercher à sa guise la haute silhouette de son époux. Elle finit par le voir et ne put dissimuler un air résigné, presque triste, en le voyant, ne songeant que trop au début de leur union, heureuse et complice. Que s'était-il donc passé entre eux pour en arriver là ? Elle sursauta légèrement en sentant Alyssa Wynch ( @Druig Marsh ) prêt d'elle.

- Voilà une excellente idée, soupira-t-elle, reconnaissante. En descendant les escaliers, quelques regards se tournèrent vers le petit groupe de femmes, toutes élégamment habillées quoique Alana s'était parée de ses plus beaux atours pour faire impression et clouer le bec à ceux qui disaient qu'elle n'aurait pas le cran de se montrer. Alyssa s'absenta brièvement puis revint avec un gobelet contenant une bière mousseuse et amère mais qui donna du courage à Alana. Droite et fière, elle glissa entre les invités pour se retrouver dans le dos de son époux. Peu à peu, les discussions se raréfièrent et les plus curieux d'entre ceux qui les entouraient firent silence, ne voulant rien manquer de ce qui allait se dire entre eux. D'abord le fusillant d'un regard lourd de reproche et d'amertume, Alana finit par abandonner ses yeux pour exécuter une élégante révérence. Lorsqu'elle se redressa, ses lèvres souriaient:

- Bienvenue chez vous, mon époux.

   

@Theon Greyjoy   | dialogue : gras | pensées : italique

Gorold Bonfrère s’était paré de ses plus beaux atours. Sa nouvelle tunique, taillée dans un riche tissu dornien, était réhaussée de ceintures de cuir tressées et d’entrelac métalliques qui donnait à son pas une musicalité qui ne lui déplaisait pas. Si son Roi pouvait se vanter en présentant à ses invités un château fièrement et richement réaménagé, lui pouvait se targuer d’avoir lié une alliance qui enrichissait considérablement le commerce des Îles de Fer, dont ces étoles étaient les premiers témoins. Ce soir, toutefois, les deux hommes célébraient, ensemble, le retour de leur progéniture sur les terres de sel et de fer qui les avaient vu naître, après près de cinq années d’aventures autour du monde. Ce soir, on ne regarderait qu’eux et ainsi, dans leur sillon, leurs fiers patriarches.

Le seigneur de Cormartel marchait hardiment, la tête haute, la silhouette bandée comme la corne de guerre de son blason rouge. De cette expédition riche et fructueuse, trois de ses enfants revenaient : Gran, Gwendys, et Grayce. L’air fier, voire conquérant, il écumait la salle de réception du Château Greyjoy, une corne de vin dornien à la main, amassant avec un plaisir non dissimulé les éloges des autres invités. Il avait laissé Dalya au bras de Gran, qui avait déjà entamé le récit de l’une de ses conquêtes à ceux qui voulaient bien l’entendre. Dans la foule resserrée, il cherchait ses filles, qu’il avait déjà eu le temps de serrer dans ses bras depuis leur retour sur les Îles, mais dont il ne se lassait pas encore. Elles ne tarderaient pas, Gorold en était certain, à trouver quelque façon de lui défriser sa barbe qu’il avait, ce soir, longuement graissée, mais en attendant, il pouvait bien profiter d’elles. Il les trouva bientôt, elles aussi richement vêtues par les mètres de tissu qui avaient été envoyées pour l’occasion par Gormond à Cormatel. Content de sa trouvaille, le seigneur Bonfrère en attrapa une par le bras gauche, et l’autre par le droit, ne manquant pas de renverser un peu de sa coupe par terre, tâchant sans doute les atour neufs de ses gamines. Il était rarement aussi proche de ses petites dernières, mais les occasions avaient manqué, ces dernières années, et pouvoir pavaner à leur côté était, pour lui, une autre façon de flamber.  

Elles étaient en la compagnie du Prince Theon, lui-même rejoint par son épouse Alana. Gorold n’avait pas manqué de s’imaginer quel accueil la jeune femme pourrait réserver à son époux pour ce grand retour et peinait désormais à lire dans son regard une claire impression. Peut-être avait-il déjà trop bu pour le percevoir, toutefois. Croisant le regard du couple princier, il inclina le crâne généreusement, apostrophant respectueusement : « Altesses … Insistant pour trouver le regard de Theon, il ajouta : bon retour sur vos terres, mon Prince », découvrant un sourire duquel quelques dents manquaient. Jetant un œil à ses filles, l’une après l’autre, il bomba le torse, fier comme un coq. « Vous voilà en bien bonne compagnie, mes filles ! Le Prince Seiche vous manquait-il déjà ? »

Leur Roi à tous, toutefois, coupa bien vite leur discussion, en entamant un discours pour célébrer le retour de leurs conquérants. Gorold l’écouta avec avidité, le regard luisant d’une fierté qui frôlait l’insolence. Lâchant le bras de Gwendys, aussi celui qui tenait sa coupe, il leva son verre sur l’entrain de son Roi, avant de crier, pour que toute la salle l’entende : « A nos fils et à nos filles, héros d’hier et de demain … Et pour le Roi, toujours ! » La salle ne tarissait pas d'applaudir.
   

Je tournai la tête en entendant la voix de Theon qui avait le chique de me trouver des noms de plus en plus ridicules. J’eus un rire en me dirigeant vers lui Gwendys éclatant de rire à son tour, je lui administrais un coup de coude en m’approchant du prince et de Gran dont mère était à quelques mètres. Je ris aux mots du prince.

« La même chez nous ! Heureusement que…
- Nous sommes trois !
- On se la passe à tour de rôle ! »

Je fis un petit clin d’œil à Gwendys qui pouffa derrière sa main et je reviens vers le prince Theon.

« Germinda ? Pas mal cette fois prince Theodule. »

Quoi ! Il n’y avait pas de raison qu’il soit le seul à m’embêter ! Mais j’eus à peine le temps de l’embêter que son épouse arriva, je m’inclinai de concert devant elle pour la saluer. J’aimerais pas du tout être à la place de Theon qui allait sûrement se prendre un aller-retour de catégorie Z une fois à l’abri des regards. Échange de regard avec Gwendys qui confirma qu’elle pensait la même chose. Je plaindrais le prince quand j’aurais le temps.

Je sentis mon père nous attraper par le bras et j’étais un peu surprise, c’était rare qu’il soit aussi démonstratif ! Mais bon ! Après cinq ans sans se voir, on pouvait le comprendre, n’est-ce pas. Je m’offris la taquinerie de lui embrasser la joue au passage ! J’eus un rire à sa question.

« Cinq ans à vivre tous les jours à ses côtés, père !
- Bien sûr qu’il nous manquait ! »

Bientôt le bruit allait courir que les jumelles Bonfrère en pinçaient pour le prince. Mais notre éclat de rire dû dissiper un malaise, taquinerie contre taquinerie après tout ! Je tournai la tête pour écouter le roi levant ma coupe à ses mots et à ceux de mon père. Je rosis de plaisir avant d’incliner la tête vers lui.

« J’ai hâte de vous montrer mes manuscrits père ! »

Cinq années étaient assez longues pour que je remplisses des grimoires entiers de mes découvertes et d’idées pour les bateaux !
   

Il ne doutait pas que l'importance de la maison de Cormartel n'avait fait que grandir depuis son départ. Lord Gorold manœuvrait sa barque avec génie et équilibre, se montrant présent lorsqu'il le fallait mais retombant dans une anonyme discrétion qui ne le rendait jamais trop agaçant pour se voir écarter. Du moins, c'était ce qu'il était lorsque Theon avait quitté les Iles avec trois de ses enfants des années auparavant. Mais de ce qu'il avait comprit des changements qui avaient eut lieu durant son absence, rien ne touchait réellement Cormartel qui continuait de grandir et de faire son chemin avec habileté. Le retour des trois enfants était certainement l'occasion de faire un bilan des investissements paternels mais Theon doutait que ce dernier soit déçu. Restait à savoir si la satisfaction de Gorold Bonfrère serait un écho de celle de Balon Greyjoy. Son propre père n'avait jamais été très loquace le concernant, sauf quand il s'agissait d'exprimer au mieux ses inquiétude et plus généralement ses déceptions. Que lui avait rendu les Stark, lui avait-il dit pour formule de bienvenue lorsqu'enfin il avait pu quitter Winterfell et son statut d'otage. Par moment, Theon avait le sentiment d'être resté cette ancre à la dérive, rouillée et bonne à rien que l'on gardait à l'arrière du bateau en priant pour qu'elle ne fasse pas de dégat. Face à la lumière du talent d'Asha il n'était rien. Même après avoir assuré à la lignée de se poursuivre après eux, même après avoir vu éclore un oeuf et offert à son nom et à son peuple, la protection de l'une des plus puissante créature du monde connu. Mais à présent, il avait assez grandi pour ne plus rien en attendre : Balon Greyjoy ne serait jamais Eddard Stark et s'accrocher à l'image du vieux loup plein de fierté envers sa petite meute ne lui causait que davantage de mal. Il ricana tandis que les jumelle se laissaient aller au jeu, rappelant l'intérêt de leur trinité qui leur permettait de se relayer auprès d'une mère pour qui seul comptait de rattraper le temps perdu. « Malheureusement, le Noyé a r'prit mes frères, va donc falloir que j'me débrouille seul. » répondit-il en haussant les épaule. Il était trop rare d'entendre Theon mentionnés ses aînés, décédés depuis bien longtemps dans de tragiques circonstances. Auparavant, il se serait tut, incapable de se sentir à armes égales avec Rodrik et Maron et la perfection de leur décès, et de l'existence qui l'avait précédé. Mais à présent, il considérait avoir autant de valeur qu'ils n'en avaient eut. Il était un véritable fer-né, oui, et il ne se laisserait plus embarqué dans cette volonté qu'avaient certains de le maintenir dans cette place de Loup parmi les Seiches. « Prends garde à c'que tu dis, p'tite Bonfrère, nous n'sommes plus dans les eaux d'la Mer d'Eté. » rétorqua le prince d'un ton moqueur tandis que la blonde lui rendait sa taquinerie. C'était un jeu, la simple idée de la faire râler suffisait, lorsqu'ils étaient loin de chez eux, lui permettait d'oublier quelques instants l'image de Volka, les pleurs de Veron et tout ce qui lui causait des cauchemars et des angoisses.

Et l'une des causes de ces angoisses ne manqua pas d'apparaitre en la personne d'Alana Greyjoy, princesse des Iles de Fer, son épouse et mère de ses enfants. Ou du moins de la grande majorité d'entre eux. S'il était une chose que Theon pouvait lui accorder, c'était qu'elle était toujours d'une grande beauté malgré ses quatre grossesses successives et l'évidente dégradation de leur relation. Elle l'avait habitué à des traits plus tendres mais pouvait-il réellement lui en vouloir ? Il était celui qui avait été assez stupide pour se faire prendre en grande partie de jambe en l'air avec une autre, il était celui qui s'était arrangé pour fuir à l'autre bout du monde. C'était néanmoins ce qui lui avait permit de se rendre compte de la main mise de la née Volmark sur son existence : s'ils voulaient que leur couple fonctionne, il devait avoir sa propre vie, ses propres décisions loin de son influence sinon il deviendrait le Leviathan parmi les Seiches, ce qui était plus humiliant que le rappel de sa captivité chez les Stark. Il ne voulait pas se laisser diriger par sa femme ou son beau-frère, il ne voulait pas leur donner une occasion de démontrer une énième faiblesse. « Merci, mon épouse. Il est plaisant de rentrer chez soi après des années d'absence. » finit-il par lui répondre, prenant sa main pour y déposer ses lèvres dans un geste fort peu insulaire, car apprit de ses années sur le continent, mais qu'il espérait voir apaiser la possible colère ou l'hypothétique crainte, de sa femme.

Il n'eut guère le temps d'en voir les effets que le père des rejetons Bonfrère s'invita à son tour, verre à la main, pour féliciter leur retour. « Lord Gorold. » salua le prince, se décalant près de son épouse pour laisser la place au Bonfrère de prendre ses aises auprès des siens. Il n'eut pas plus l'occasion que son père ouvrait les festivités d'un discours fort qui lui valut un grand nombre de coupes levées auxquelles Theon joignit la sienne en silence, appréciant cette impression d'être enfin là où il devait être.
   

Pour le moment, la mission d'Alyssa Wynch était quelque peu... Ralentis. Enlisé. Au point mort. Il était difficile d'attirer l'attention de l'héritier de Balon dans de telles circonstances, mais elle devait l'avouer, assister à un tel événement était fort distrayant. Alana Greyjoy faisait bonne figure devant son époux. Après lui avoir jeté un sombre regard, elle fit une élégante révérence et accrocha un sourire charmeur sur ses lèvres. La princesse des Îles de Fer jouait son rôle à la perfection, mais sa dame de compagnie savait pertinemment que cela n'était qu'un masque et qu'elle devait lutter de toutes ses forces pour ne pas s'en prendre à lui. D'autant plus que leur tout premier échange était d'une banalité affligeante ; il est plaisant de rentrer chez soi après tant d'années d'absence... Elle était certaine que même Waldon pouvait faire beaucoup plus d'effort pour paraître agréable à son épouse et surtout, pour regagner ses faveurs. Si cet échange était une compétition entre deux protagonistes, l'ancienne Volmark était en train de gagner. À vrai dire, Alyssa se retrouva même être fort déçue, elle aurait aimé assister à une toute autre rencontre. Quelque chose de plus excitant. De plus grisant. Mais pas ça... Elle put néanmoins se distraire en l'observant déposer un chaste baiser sur sa main, rien de très affriolant, mais la Wynch trouvait cela mignon. Déroutant, mais mignon.

Heureusement, le seigneur Bonfrère vint ajouter du divertissement dans cette rencontre ennuyeuse. Le Prince Seiche manquait-il déjà à ses filles ? Si Alyssa était l'épouse de Theon et qu'elle était légèrement en proie à la jalousie, cette question l'aurait fortement titillé. Voir, profondément irrité. Des années plus tôt, l'insulaire avait appris à connaître les plaisirs des hommes pour réussir cette mission et elle avait compris qu'avoir des jumelles dans son lit étaient le fantasme de nombreux fer-nés. Elle ne savait pas si l'esprit d'Alana fonctionnait comme le sien, mais si c'était le cas, elle devait bouillonner de colère. Et la réponse des deux femmes alimentaient fortement le fantasme qui se construisait lentement dans les pensées d'Alyssa. Réel ou non, elle trouvait cela plus amusant que d'écouter le discours du roi Balon.
   

Waldon était en retard. Était-ce bien surprenant ? Pas vraiment, il aimait se faire remarquer à sa manière. Il avait rapporté une relique et avait essayé de voler la vedette à Asha Greyjoy. Pas totalement réussi mais il avait laissé sa marque. Aujourd’hui, il ne voulait pas voler la vedette au prince, le Wynch le portait en grande estime vu qu’il le considérait comme l’héritier légitime du trône de Grès et non sa sœur. Et puis son absence ne serait pas regrettable pour sa maison, son oncle qui siégeait au conseil du Roi Balon, se trouvait probablement déjà dans la pièce où avait lieu les festivités, tout comme Alyssa qui servait la princesse Alana, l’épouse du prince Theon…

Le couple Wynch débarqua pendant le discours du Roi. Ils n’entendirent que la fin. Fêter le succès de l’expédition, voilà un programme qui plaisait à Waldon.  Mais d’abord il chercha sa cadette du regard. Il finit par la trouver, à sa place, non loin de l’épouse du prince. Parfait. Il alla attraper une pinte de bière et donna à Kella un verre de vin. Il put presque lire dans le regard de son épouse de la surprise. Depuis qu’elle lui avait donné un fils, il s’était adoucit. Redevenant presque l’homme qui l’avait séduite. Bien évidemment, il ne retrouverait jamais ce visage car ce n’était pas lui. Mais il pouvait se montrer agréable comme avec les membres de sang de sa famille.

Il entraîna son épouse vers sa sœur. Il arriva derrière elle et posa une main délicate dans son dos.
« B’soir p’tit sœur. » souffla-t-il à son oreille.

Il inclina légèrement le buste en direction des membres de la famille royale. Kella fit de même avec une jolie révérence.
« Vos Altesses… mon prince. Je vous souhaite un bon retour sur les Iles. »

Une attention charmante à l’encontre du fils du Roi Seiche. Les yeux clairs du Wynch s’attardèrent un moment sur ceux de Theon avant de se détourner pour se tourner vers la princesse. Il ignora superbement la soi-disant charpentière Bonfrère. S’il l’entendait ouvrir la bouche il finirait probablement par avoir un geste déplacé à son encontre alors il préférait l’ignorer devant le père de la donzelle et surtout devant le Roi.
« J’vous empreinte ma sœur un instant votre Altesse. J’vous la rend sous peu. »

Il s’éloigna avec Alyssa un instant, abandonnant Kella à côté d’Alana. Il ne doutait pas que son épouse s’en sortirait malgré le malaise qu’il venait de faire naître en elle.
« La vie à la cour des seiches semblent t’sied ma sœur. » dit-il « Qu’est ce que ton regard aiguisé à appris depuis qu’l’prince est rentré ? » demanda-t-il plus bas.

Tout savoir pour positionner au mieux ses cartes, pour choisir au mieux ses mots, mieux agir. Waldon se montrait en intriguant et non en marin sanguinaire et sans pitié. Un autre visage tout aussi dangereux soit disant passant.


   

"Souris. Tout le monde vous regarde. Souris. Montre que tu es heureuse de le revoir", s'intimait Alana tandis que son mari la saluait en déposant un tendre baiser sur le dos de sa main, à la façon des continentaux. Pourtant, même avec toute la discrétion dont elle pouvait faire preuve et la comédie qu'elle était capable de jouer pour faire bonne figure, tout finissait toujours par se savoir sur ces petites îles. Alana estimait qu'ils étaient plus nombreux à être au fait du désastre de leur mariage - qui avait pourtant si bien commencé - que ne l'étaient ceux qui ignoraient tout de ce qu'il se passait dans le couple princier de Pyk. Malgré cela, Alana sourit et se prit à espérer encore qu'avec ce retour, peut-être, les choses changeraient pour eux. Peut-être...

Ses pensées furent bien vite troubler par le discours du Roi, qu'elle écouta avec autant d'attention qu'il lui était possible. Debout aux côtés de son mari, une chope de bière mousseuse entre les mains, Alana se tint droite et noble, écouta, applaudit avec autant de ferveur que le reste de l'assemblée les voyageurs de retour chez eux et leva sa chope en leur honneur. Après avoir bu une gorgée de bière qui lui laissa un goût amer dans la bouche, la princesse voulut se tourner pour s'adresser à son époux et à lui seul mais elle n'en eut pas l'occasion car ils furent rejoint par Gorold Bonfrère. "Lord Gorold", le salua-t-elle en retour, avant de détourner les yeux, agacée par la mention des jumelles, ces deux blondes dans le sillage de son époux. Elle resta silencieuse au reste de ses propos et noya son agacement dans sa bière, priant le Noyé que l'alcool lui fasse oublier le babillage sans intérêt des jumelles Bonfrère. Fort heureusement pour elle, la présence d'Alyssa Wynch près d'elle lui changea les idées. Puisque Theon semblait faire plus de cas des Bonfrère que de sa propre épouse, elle leur tourna le dos et enroula son bras libre autour de celui d'Alyssa. "Que j'ai été idiote de songer qu'il aurait un tant soit peu changé..." souffla-t-elle à l'oreille de sa dame de compagnie. "Venez...part'...". Mais elles ne purent quitter le cercle formé par Theon et le clan Bonfrère.

Toutes deux furent en effet rejointes par le frère d'Alyssa et son épouse, Kella Orquebois. Le parlé de Waldon n'avait rien de bien noble et déplaisait assez à la princesse qui, somme toute, n'aimait guère le parlé de la grande majorité des hommes des Iles de Fer. "Lord Waldon", le salua-t-elle, grimaçant intérieurement à la façon dont ce terme de "Lord" sonnait bizarrement à ses oreilles lorsqu'il s'agissait de désigner Waldon Wynch. Pire encore fut pour elle de se voir privée de sa seule et réelle compagnie du soir lorsqu'il entraîna Alyssa à l'écart. Tandis que le frère s'éloignait avec sa soeur, Alana le fusilla du regard et entreprit d'échanger des banalités avec l'épouse du Wynch, ses yeux s'attardant tantôt sur Alyssa et son frère, tantôt sur son époux.

   

@Theon Greyjoy @Waldon Wynch @Grayce Bonfrère @Druig Marsh @Alys Royce @Balon Greyjoy   | dialogue : gras | pensées : italique

La Winch était d'humeur joueuse et joviale. Bien que les retrouvailles entre le couple princier furent fort décevant, elle était toute excitée d'être à cette soirée de bienvenue. Elle aimait l'ambiance festive et toutes les promesses que celle-ci pouvait apporter. Bien que pour le moment, elle restait coincée à écouter les propos du seigneur Gorold, puis par le discours du roi, elle gardait espoir pour la suite de la soirée. Le nez plongé dans son verre, elle fut néanmoins surprise par la réaction d'Alyssa, vraisemblablement agacée par le comportement de son époux et peut-être par les réactions des filles Bonfrère, elle tourna le dos au petit groupe formé qui prenait racine autour d'elles et enroula son bras autour du sien. La jeune femme semblait vouloir fuir cette situation périlleuse, mais Waldon l'empêcha de mener son plan à bien. Finalement arrivé, avec un certain retard, il vint à saluer la princesse et abandonna son épouse auprès d'elle avant de disparaître avec sa petite sœur.

Alyssa se laissa emporter par son frère en saluant de la tête les invités qu'elle n'avait pas encore croisés. Les deux Wynch restèrent suffisamment proches pour continuer à observer le petit groupe qui continuait à se former autour du couple princier et assez isolé pour que personne n'entend les propos de Waldon. Celui-ci interrogea sa jeune sœur sur ce qu'elle avait pu apercevoir auprès d'Alana, si elle avait perçu un rapprochement, une pointe d'affection dans une parole, une dispute ou quelque chose qui pourrait être utile à cette mission qu'il s'était donné. À savoir, mettre sa sœur dans le lit d'or du futur roi, rien que ça. « tu s'ras heureux d'apprendre que mon regard aiguisé n'a strictement rien vue. Ils s'sont soigneusement évités », la jeune femme trempa ses lèvres dans son verre et prit une petite gorgée de son vin tiède avant de reprendre,« leur retrouvaille n'est pas froide... Seulement très polie. J'imagine que c'est encore pire finalement... ». C'est du moins, ce qu'elle imaginait.

La fer-née fixa lentement son regard sur les invités du roi et évita soigneusement de regarder vers la princesse qui semblait se sentir seule sans sa compagnie. « Si rapprochement il y a, Alana fera l'étoile de mer », elle offrit un sourire complice à Waldon avant de continuer, « je crois pouvoir attisé quelque jalousie, seulement si je joue correctement à ton jeu ». D'un geste discret de la tête, elle indiqua la présence des jumelles autour du jeune prince, toute souriante et toute mielleuse. La jeune femme ignorait si une relation avait été entamée avec les deux sœurs, mais peu lui importait, son frère lui avait donné une mission et elle devait la réussir. Après tout, la vie des Seiches lui convenait parfaitement.

@Cersei Lannister  @Waldon Wynch