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Manfred Flowers
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Corcolline | An 303, lune 08, semaine 01

Quelque chose se tramait. Officiellement, c’était juste une visite de courtoisie à Corcolline, menée par lord Florent, qui venait voir son beau-fils. Mais Manfred était loin d’être idiot. Il y avait trop de monde pour une cousinade…même élargie. Evidemment, il ne serait pas dans la confidence. Alester l’avait fait venir pour impressionner et guider la petite escorte qui l’accompagnait depuis Rubriant. Flowers n’aurait pas de rôle politique à jouer et ça lui convenait, au fond, très bien. A cette époque, moins il se mêlait de politique, mieux il se portait. Ca lui éviterait aussi d’avoir trop de mal à quitter lord Florent – on ne savait jamais ce qui pouvait passer par la tête d’un homme qui pensait être surpris dans ses complots, et éliminer un bâtard ne susciterait sans doute pas chez Alester beaucoup de scrupules. Alors Manfred servait, et servait bien, tenant à ce que son contrat se finisse au jour dit, quand le maitre d’armes officiel de Rubriant serait rétabli, et à ce qu’on le laisse repartir vers de nouvelles aventures dignes du chevalier errant qu’il était. Ca n’empêchait pas l’Intranquille de réfléchir à ce que faisait le noble qu’il servait : ici, il y avait trop de bannières différentes – la preuve, ce garde avec qui il avait discuté et qui venait du Val d’Arryn – pour que ce soit autre chose qu’une réunion de malcontents.

Florent devisait encore sur le perron lorsque Flowers s’approcha pour lui signaler que tous les chevaux étaient parqués, qu’ils resteraient à proximité, et que lui était à sa disposition s’il le souhaitait. Ce n’est qu’après cela qu’il remarqua la jeune femme avec qui le sire de Rubriant s’entretenait et qu’il entreprit de lui présenter pour la forme : « Tiens, mon garçon, viens voir. Je te présente ma petite fille, Rhoane Tarly. Tu l’as déjà rencontrée ? » Oh oui. Pas sous ce nom, mais oui. La gamine de la chasse, avec qui il avait sympathisé, qui lui avait semblé si jolie et charmante. Manfred ne se souvenait plus du nom qu’elle lui avait donné ; ce qui était sûr, c’est que ce n’était pas celui de Rhoane Tarly. Elle s’était bien foutu de lui, cette peste. Il sentit la colère monter, mais il se contint. Il ne pouvait pas exploser devant Florent. « Peut-être à la chasse le mois dernier, mais je ne crois pas que nous ayons été officiellement présentés. Enchanté, lady Rhoane. Ser Manfred Flowers, de Mielbois. » Pour l’heure, il en était réduit à darder un regard furieux sur la jeune femme. Mais plus tard… Alester hocha la tête sans se rendre compte du malaise. « Bien, bien. Ser Manfred remplace mon maitre d’armes, ma chère. Tu verrais, il fait des merveilles. » Ils échangèrent encore quelques banalités avant de saluer et que Florent donne ses dernières instructions à Manfred : « Bon, j'y vais. Vous m’attendrez ici, vous et Glendon, avec les chevaux. Si le temps se gâte, vous pourrez vous abriter dans la salle des gardes. »

Toujours fumasse, Manfred rejoignit ledit Glendon. Il allait tirer ça au clair, mais lui-même. Il fallait juste qu’il trouve une idée. Parce qu’il ne supportait pas qu’on se paye sa tête. Merde, peut-être était-il un bâtard, mais ça ne donnait pas droit à cette petite idiote de le traiter comme une oie blanche. Dire qu’il l’avait trouvé sympathique, dire qu’il avait pensé pouvoir s’en faire une amie. Manny piétina un instant, et puis sur un coup de tête, ou un coup de sang, comme toujours, sa décision fut prise :  « Dis, Glendon, tu restes dans le coin ? » L’homme d’armes hocha la tête, bonhomme. Manfred n’attendit pas la fin de la réponse pour s’éloigner en direction de l’entrée. « Surveilles les chevaux, je reviens. J’en ai pas pour longtemps. Si lord Alester me cherche, dis-lui que je reviens. » Et si on le trouvait et qu’on lui demandait ce qu’il fichait là, il dirait qu’il cherchait lord Alester. Bon. De toute façon, personne ne trainait dans le hall, et les gardes, justement, avaient compris qu’il était avec Florent : on le laissa passer.

Maintenant, où était Rhoane, puisque c’était son nom ? Les couloirs se ressemblaient tous, faits de la même pierre rougeâtre. Au moment où il allait abandonner – il ne voulait pas s’enfoncer trop loin dans les entrailles du château, au risque de se perdre – il l’aperçut enfin. « Eh, toi ! » Sans effet, évidemment, puisque Rhoane passa son chemin. « Attends ! Reviens là ! » Mais Manfred marchait plus vite qu’elle et il finit par la rattraper tant bien que mal, avant de l’attraper par le bras pour la forcer à le regarder : « Où tu cours, comme ça, dis-moi, hein ? » Un coup d’œil circulaire autour de lui apprit qu’ils étaient définitivement seul, en tout cas pour ce qu’il pouvait en juger. De toute façon, il n’avait l’intention de lui faire de mal, juste un peu peur, peut-être. Surtout, Manny voulait des explications et une sorte d’exécutoire à sa colère. « Alors, tu te rappelles de moi ? Tu me remets ? J’ai été gentil devant ton grand-père, mais maintenant j’aimerais bien que tu t’expliques, hmm ? Pourquoi tu m’as menti la dernière fois ? Ca t’apportait quoi ? Tu croyais que je ne le saurais jamais, que tu étais la fille Tarly ? » Ah, dans les choses qu’il voulait, aussi : que ce petit sourire narquois disparaisse. Qu’elle soit au moins vexée, comme lui. S’il la lâcha, son ton se fit venimeux : « Alors dis moi, qu’est-ce que tu pensais tirer du bâtard que je suis, petite fille riche ? A moins que ça t’amuse juste de passer pour ce que tu n’es pas ? »

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CORCOLLINE | AN 303, LUNE 08, SEMAINE 01


Les pensées voilées par ses prunelles noires, Rhoane contemplait l’ombre de son père, qui se trouvait perché sur les remparts de l’enceinte intérieure. Tout ce que l’on apercevait, d’ici-bas, était le Seigneur de Corcolline, le général, l’intransigeant, le meneur d’armée. Mais derrière ses airs de grand lord, se cachait aux yeux de sa fille un petit homme mesquin. Un homme sans envergure, qui ne vivait que pour ce monde construit sur des piliers corrompus, rongés par ses vices et ceux de mille avant lui. Incapable voir son héritage s’écrouler un peu plus chaque jour. Dérobé de son fils prodige par les dieux, dérobé de son droit de noyer sa peine dans le sang de ses ennemis…il avait fini par trouver une autre cause pour laquelle se battre. La cause d’un traître. Probablement n’était-il cependant pas en mesure de lui-même regarder la vérité en face. De saisir que ses motivations profondes n’étaient pas l’honneur du Bief ou l’avenir de Corcolline, mais simplement le goût amer du deuil et l’humiliation de son échec.
Randyll Tarly, maigre homme étriqué au crâne dépouillé. Elle aurait voulu que leurs hôtes le voient tel qu’il était, eux aussi.
Cependant, Alester Florent n’était pas bien meilleur. Baissant son regard sur la main maigre qui tenait la sienne, Rhoane eut du mal à distinguer des doigts sous le bouquet de saphir et de lapis lazuli qui semblait les engloutir un peu plus chaque année. Le vieux renard, de toute évidence, semblait flairer pierres précieuses et opportunités bien mieux que l’odeur fade de l’intégrité et du mérite. Rhoane aurait voulu leur offrir à tous deux un miroir, et pourtant, lorsque son grand-père déversa compliment sur compliment - sur sa ô grande beauté -, elle ne fit que sourire poliment tout en l’accueillant de sa plus grâcieuse des révérences. Il ne manqua d’ailleurs pas de lui présenter son « garçon », un jeune chevalier bâtard dont le visage lui rappelait vaguement quelque chose, tout comme son nom. La Chasse Bieffoise ? Quelques bribes de souvenirs vinrent effleurer ses pensées, cependant, rien de très concret ne parvint à se poser sur sa mémoire.
Ser Manfred Flowers, en revanche, semblait de toute évidence la reconnaître, à en juger le regard incendiaire si peu discret qu’il s’efforçait de lui lancer. Se retenant de lever les yeux au ciel, Rhoane demeura pourtant imperturbable et accompagna bientôt le Florent au cœur de la forteresse, là où se trouvait également leur invité d’honneur.

Lorsque l’héritière Tarly quitta le banquet, la pluie frappait déjà furieusement contre les carreaux du donjon. L’esprit enflammé par des chevelures d’argent murmurant des complots dans la tempête, elle se laissa guider par les ombres des couloirs, suivant le vent qui s’engouffrait dans les meurtrières et les chauves-souris qui tremblaient des ailes dans les recoins perdus. Ces allées désertes couleur brique qu’elle connaissait par cœur, la pierre froide et inhospitalière des tours inhabitées ; même emprisonnée dans ce maudit château, dans la paume de la main de Randyll Tarly, elle avait toujours trouvé un moyen de lui échapper, à lui et au regard de ses gardes. Les ombres avaient été, fut un temps, des amies - jusqu’à-ce qu’elle ne s’en extirpe, glissant sous la lumière et découvrant finalement le plaisir d’être vue. C’était donc avec un mélange d’amertume et de nostalgie qu’elle arpentait ce soir-là son royaume des ombres, jusqu’à-ce qu’une silhouette intruse ne se heurte à son champ de vision.
Rhoane reconnut sans mal le garçon-chevalier de la vieille pie de Rubriant, et, les yeux plissés, elle releva le menton. Décidément, le bâtard s’acharnait, allant jusqu’à pénétrer l’enceinte de Corcolline, tout pour la contrarier, lui semblait-il presque. Il ne lui apparaissait pas si grand, mais tout de même un peu trop à son goût, aussi, elle n’eut qu’un signe silencieux à faire de la main, pour qu’une ombre canine vienne se dissimuler entre les pattes d’un cerf empaillé. L’ignorant superbement, elle tenta de passer son chemin.
Eh, toi ! Comment osait-il lui adresser la parole de la sorte… ? Une part d’elle se sentait outrée d’un tel affront, tandis que l’autre, amusée et intriguée, voulait s’en régaler un peu plus. La main gantée qui se referma sur son bras fit cependant courir une colonie fourmis jusqu’à sa nuque, la glaçant sur place, ses mâchoires venant grincer l’une contre l’autre. La mine gelée, l’héritière se tourna vers le garde - ce simple garde qui se permettait une telle conduite. Un sourire se força son chemin jusqu’à ses lèvres, et, venant elle aussi refermer ses doigts autour du poignet du jeune homme, elle se permit de le dévisager longuement. Cette fois-ci, les souvenirs se déversèrent enfin dans son esprit. La Chasse Bieffoise… sous quel nom déjà ? Brella Flowers peut-être ? Ah, peu importait. La « petite fille riche » laissa un éclat de rire sombre résonner dans le couloir, avant de pencher innocemment la tête de côté.  

« Pardonnez-moi, garçon, votre visage est si banal que je ne parviendrais pas à le placer où que ce soit. Mais rassurez-vous, vous n’êtes pas le premier à tomber dans le panneau. Après tout, petite-fille-riche en a déjà berné, des pauvres bâtards sans nom. »

Enrobant ses mots d’une couverture mielleuse, la jeune Tarly fit battre ses cils en papillon, lui offrant un dernier regard de biche avant de chasser le sourire de ses lèvres. Elle aurait voulu pouvoir se rire de lui jusqu’au bout, mais la sensation du cuir sur sa peau et son nouveau surnom l’en empêchait. Pauvre gosse. Dans quel monde croyait-il vivre ?

« Tu sais quoi, peut-être devrais-tu plutôt me remercier. Je ne serai pas la dernière à vouloir me jouer de ta naïveté » Elle laissa ses ongles s’enfoncer dans sa chair, et, d’un mouvement brusque, tenta de se retirer de son emprise. « Maintenant, si tu voulais bien garder tes distances. Je préférerais ne pas nourrir de chair humaine à mon chien. Vois-tu, il ne la digère pas particulièrement bien. »

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Corcolline | An 303, lune 08, semaine 01

Manfred était souvent en colère et souvent irresponsable. Cela lui passait en général comme cela lui était venu ; sa vie était trop courte pour rester, estimait-il, longtemps en colère. Mais lorsque la rage le prenait, elle gagnait sur tout et il aurait pu commettre l’irréparable. Un jour, ça finirait par lui valoir des ennuis et des ennemis, rappelait toujours Martyn Tournebaie. Bon, jusqu’à là, rien ne lui avait trop coûté. Mais Rhoane Tarly venait de tester très franchement ses limites. Pour qui se prenait-elle, celle-ci ? Elle aurait mérité une gifle, ça lui aurait peut-être remis les idées en place. Du point du Flowers, ça manquait à l’éducation de beaucoup de nobles. Une bonne paire de baffe ou deux, juste pour leur apprendre que leur seul nom ne pouvait pas leur ouvrir toutes les portes, sinon parce que tous méritaient leur respect, au moins parce qu’il arrivait que les opprimés redressent le front et mordent à leur tour. Pour leur apprendre à ne pas être surpris de se prendre un jour un retour de bâton et d’avoir mal. Pour qu’ils sachent que lesdits opprimés visaient toujours la tête. C’était son cas aussi, et comme les opprimés, Manfred savait bien qu’il fallait éviter de faire cela, parce qu’on ne peut avoir raison seul contre le système et qu’il vaut mieux se contenter d’être la tâche au cœur de la structure. Ca ne l’empêchait pas de rêver un jour toucher la tête, même s’il savait que ça signerait sa fin.

Vu la colère que déclenchait Rhoane lorsqu’elle lui parlait, ça aurait pu être aujourd’hui. A vrai dire, ce n’était pas tellement le fait qu’elle l’ait berné. Oui, il avait été naïf : sur ce point, Manny devait bien encaisser le coup, même si ce n’était pas facile, même si c’était de nouveau l’occasion pour Rhoane de se foutre de sa gueule sans aucune espèce de scrupules. Non, ce qu’il voulait comprendre, c’était pourquoi. Parce qu’après tout, elle n’avait rien à y gagner, ils ne se connaissaient pas, alors pourquoi ? Juste pour le plaisir de se payer la gueule d’un bâtard ? Juste parce que c’était facile ?

A l’entendre, c’était ça. Juste ça. Et elle paraissait fière d’elle, en plus.

La colère de Manfred retomba au moment des menaces. Les premières et les dernières, se promit-il, petite fille riche, crois-moi. Elle aurait mérité des gifles, oui, mérité qu’on lui apprenne la vie, mais Manfred décida que ce n’était pas sa tâche. Ce n’est pas la présence du chien qui l’en dissuada. Au contraire, il lui coula un regard un peu méfiant, quoique pas apeuré. Non, c’était la vacuité soudaine des menaces de la jeune Tarly. En fait, cela n’en valait tout simplement pas la chandelle. Comme les autres, le mépris le plus suprême était la meilleure réponse à leur opposer. Ils n’attendaient que ça, qu’il craque et fasse une connerie. Il ne lui donnerait pas ce plaisir. Fool me once, shame on you ; fool me twice, shame on me, comme on dit…Ce qu’il comptait bien lui faire savoir, comme le fait qu’il n’était plus impressionné, à présent.

Alors, au lieu de la lâcher, Manfred se fendit d’un rire un peu goguenard avant de se pencher vers Rhoane et de lui asséner gentiment, détachant chaque syllabe avec la délectation de celui qui maitrise la situation tout simplement parce qu’il a plus de poigne : « Ah ! Je suis censé avoir peur ? J’ai été jusqu’à Winterfell. J’ai combattu les morts. J’ai vu des dragons. Alors, tu sais, un molosse… » L’Intranquille laissa planer le doute quelques instants, juste pour le plaisir, avant de la lâcher pour de bon, presque en la repoussant en arrière. « Mais laisse donc. Je ne te ferais rien. Couché, molosse. » A la ceinture, son poignard. Mieux valait le chien que la fille, s’il fallait passer ça pour un accident – c’est-à-dire s’il en venait à se défendre – même si ça l’emmerdait, au fond. Tout dévoreur de chair humaine allégué qu’il soit, le molosse en question n’avait rien fait à Manny…lui. Il reporta son attention sur Rhoane. A son tour de la prendre de haut. Avec un amusement un peu las, de celui qui a déjà tout vu et n’est ainsi pas très impressionné, il souffla paisiblement : « Je croyais à un traquenard plus élaboré. Mais c’était juste ça, n’est-ce pas ? Une plaisanterie amusante pour se moquer d’un bâtard. » Il se pencha sur elle pour lui pincer amicalement la joue : « Tu étais plus intéressante quand tu étais Brella Flowers, petite fille riche. C’était plus original que ce coup là. On me l’a fait dix mille fois. » Et puis il recula d’un pas, avant d’écarter les bras avec un grand sourire : « Oui, je suis un bâtard. Et donc ? Tu me méprises ? Grand bien te fasse. Ca ne change rien. » Assumer, dire « oui, et alors ? », ça rendait fou n’importe lesquels de ces nobles qui pensaient que Manfred devait trainer son statut comme une honte. A partir du moment où il avait décidé d’en faire une médaille, il était devenu imperméable aux coups. « Les autres ont au moins le courage de me le faire remarquer sous leur vrai nom. Et d’essayer de me frapper eux-mêmes, sans envoyer un clébard faire le sale boulot. Il ne t’a pas appris ça, ton père ? Ca m’étonne de lui, avec sa réputation de grand soldat. »

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CORCOLLINE | AN 303, LUNE 08, SEMAINE 01

Si seulement elle avait su comment, elle aurait voulu étouffer ce pouls qui battait furieusement contre son poignet, et l’empêcher de venir pulser sous les doigts de ce pauvre bâtard. Elle aurait voulu ravaler la goutte de sueur qui se glissait froidement à l’instant dans son cou. Et faire taire la peur qui soufflait son vent glacial dans sa tête. Elle aurait voulu y parvenir aussi facilement qu’elle suffoquait cette grimace d’effroi derrière un masque impassible. Mais elle n’était qu’un tas d’os qu’il aurait été ô terriblement facile de projeter contre un mur. Elle n’était rien pour un homme comme Manfred Flowers. Bâtard ou pas. Rien que de la porcelaine. Rhoane ne le savait que trop bien. Alors, lorsque qu’enfin la tension se relâcha autour de son bras, son corps réagit sans son accord, un soupir de soulagement réprimé s’échappant d’entre ses cordes vocales crispées.
Faible. Idiote. Pauvre fille. Tant d’années, et elle se laissait encore submerger aussi facilement. Rien n’avait changé. Rien. Héritière de Corcolline ? À quoi pouvait bien lui servir ce titre si c’était pour trembler comme une feuille face au premier venu ? Pathétique. Pauvre g a m i n e.
Et lui ? Plus il sortait de syllabes de sa bouche, plus il lui semblait plus crétin encore. Croyait-il réellement qu’elle lui aurait adressé ne serait-ce qu’un seul regard, sans raison, sans arrière-pensée, sans pouvoir en tirer profit ? Mais quel gâchis ! Manfred Flowers ? Ce lourdaud aurait pu faire des merveilles avec le nom de Tarly. Brillant fils du grand lord de Corcolline. De toute évidence, il avait déjà les bases pour réussir.

« Plus intéressante ? Plus misérable, tu veux dire. Une bâtarde du pauvre nom de Brella Flowers n’aurait jamais pu se hisser au rang d’héritière de Randyll Tarly. » De son autre main, Rhoane s’était saisie de son poignet douloureux, dissimulant le léger frissonnement qui s’était emparé de sa main. Oh, non, elle n’avait plus peur, elle bouillonnait désormais. Et ce dernier nom - pratiquement craché entre deux mâchoires serrées - était sorti bien plus violemment qu’elle ne l’aurait voulu. Le regard aussi noir que deux puits d’encre, elle laissa sa colère débouler sur sa langue, s’acharnant sur ce pauvre bâtard qui n’avait rien demandé. Ou peut-être que si, tout de même un peu. « Flowers ? Elle serait probablement déjà morte, jetée dans un ravin quelque part. Ou catin, tiens voilà ! Mais tu sais, ce serait bien moins facile de te mépriser si tu ne te laissais pas berner par des petites-filles-riches de - quoi ? - quinze ans ? Et ça, dix mille fois tu dis ? Mon grand, il s’rait peut-être temps d’apprendre, tu ne crois pas ? »

Oh, elle ne le méprisait pas pour son nom. Elle le méprisait pour son armure, pour son poignard, pour cette main, et tout ce qu’elle représentait. Mais ça, c’était admettre sa propre vulnérabilité. Alors s’il le désirait vraiment, elle s’acharnerait avec plaisir sur son simple statut de naissance.
« Mais j’oubliais, pardonnez-moi, ô preux chevalier, vous avez vu la guerre. Vous devez en avoir un tas, des camarades tombés bêtement, peut-être même des plus féroces que vous. Incroyable, n’est-ce pas ? Comme il ne suffit que d’un mauvais pas pour crever. Surtout quand on naît bâtard, n’est-ce pas ? Oh..ce n’est sans doute pas de votre faute, Sir Flowers, si vous ne savez utiliser que les muscles contre une petite fille riche. Mais vas-y, frappe si t’oses, garçon. »
Elle avait presque envie qu’il le fasse, afin de pouvoir lui prouver, à lui, et à elle-même, qu’elle ne tressaillerait pas. Mais il ne pouvait rien y faire, n’est-ce pas ? Dans le meilleur des cas, il y perdrait sa main.
« Peut-être est-ce moi qui devrait te frapper, en effet. Qu’est-ce que tu pourrais bien faire contre une Tarly. », lâcha-t-elle finalement, d’une voix devenue presque las.

Il ne t’a pas appris ça ton père.

Si, il ne lui avait appris que ça. Malgré elle, elle ne connaissait que ça. Le pouvoir des violents et la violence des puissants. Comme un cercle infini qui tournait et tournait en rond.

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