Behind the veil [Valena]

Behing the veil
Theon Greyjoy & @Valena Toland

But I will not run. I wouldn't be standing here if I'd quit every time something seemed impossible to overcome. I will not die today.

Ce n'était pas chez lui, mais c'était sans doute ce qui s'en rapprochait le plus. Telle était la pensée de Theon ce soir là tandis qu'il déambulait sur les rempart d'un blanc immaculé, observant le reflet de la lune sur la mer. Dorne avait beau n'être qu'à quelques jours de voile des Iles d'Eté, il ressentait déjà une sensation de familiarité alors même qu'il n'était jamais resté aussi longtemps sur ces terres auparavant. Etrangement, se savoir sur Westeros l'avait plongé dans cet état indescriptible : bientôt il retrouverait les grises iles de sa famille, les trois donjons de Pyk et l'air patibulaire de son géniteur. Et cela ne lui était pas apparu aussi clairement qu'à partir du moment où ils avaient débarqué à Lancehélion, plus d'une lune auparavant. Pourtant, ils n'avaient encore quitté Dorne, se détournant leur trajet initial pour aller un peu plus au Nord où les attendaient la plus surprenantes des nouvelles. Theon se souviendrait toute sa vie de la tête de Gran Bonfrère lorsqu'au détour d'une conversation ils avaient apprit le mariage d'un de ses frères avec une héritière dornienne. Le prince n'était pas ignorant des unions matrilinéaires qui avaient court sur le continent : son passé nordien lui avait montré assez de femmes à la tête d'une maison pour qu'il ne se surprenne pas d'en trouver ici. Surtout ici. Mais ce qui était un peu plus étonnant c'était cette histoire de noce avec un compatriote fer-né, lesquels n'étaient pas vraiment connu pour leur considération de la place de la femme dans la société. C'est ainsi que lorsqu'ils quittèrent Lancehélion, ils détournèrent leur cap pour naviguer vers Spectremont.

Gormond Bonfrère ne semblait pas malheureux. Du moins, il n'avait rien pour l'être, songea Theon qui avait été marqué par les efforts de la belle-famille pour permettre au fer-né de se sentir à son aise loin de ses iles natale. L'accolade des jumeaux serra le coeur du prince, réalisant combien sa propre soeur lui manquait et l'espoir qu'il avait de la voir l'accueillir avec autant de chaleur. Il avait lui même tourné son regard sur la fameuse héritière dans la chevelure de laquelle se reflétait un soleil aussi chaud qu'elle offrait un sourire de circonstance. Si Theon pouvait s'étonner d'une chose, c'était des progrès de l'alliance que sa soeur avait conçue avec les dorniens : il n'avait connu pareil accueil lorsqu'il accompagnait Lord Stark à travers les plaines du Nord. Politesse et banalités échangés, Theon avait laissé la tribue Bonfrère se retrouver pour explorer la ville, Nyeni et Veron se ses talons. Son retour signifiait immanquablement de retrouver sa femme et malgré toute la tendresse qu'il avait pour elle, et tout le respect qu'elle avait gagné en se montrant loyale et présente, en lui donnant de nombreux enfants et en oeuvrant pour sa cause, il ne lui faisait absolument pas confiance pour accueillir Veron avec bienveillance. Le souvenir des regards de Catelyn Stark le hantait depuis que Volka avait rendu son dernier souffle, pleurant à demi sur cet enfant qu'elle ne verrait jamais grandir. Si ces derniers étaient froid à son égard, il n'était que le pupille otage de son époux, issus d'un peuple qui malmenait les côtes du Conflans et du Nord depuis des temps immémoriaux, ce n'était rien en comparaison de ce que Jon avait pu connaitre. Il se souvenait de leurs conversations, de l'assurance du Snow en affirmant qu'il n'enfanterait jamais de bâtard suite à ce qu'il avait vécu. Alana serait-elle différente de Catelyn Stark ? Il n'était pas certain de vouloir le savoir.  « Il faudra d'mander aux Toland s'ils acceptent, bien sur, mais j'me dis que Spectremont s'rait sans doute approprié, l'temps que j'tate le terrain avec ma chère épouse. » avait-il dit à Nyeni après lui avoir demandé si elle accepterai de rester sur les terres dornienne avec Veron. Car le petit Pyke n'était pas la seule chose qu'Alana lui reprocherait et s'il n'avait pas touché Nyeni comme un fer-né le faisait habituellement avec sa femme-sel, il savait qu'elle ne supporterait jamais la présence d'une concubine.

Il y réfléchissait encore tandis que le jour avait laissé place à la nuit. Il réfléchissait à tout un tas de choses en vérité. Ce voyage l'avait changé, il ne pouvait le nier, et il n'était pas certain de pouvoir se satisfaire de rester des lunes, des années, à Pyk comme il avait pu le faire auparavant. Si Asha semblait attirée par les explorations à l'Ouest, lui avait ressenti l'étrange appel en direction de l'Est. Il voulait voir les eaux gelées de la Mer Grelotte et les neiges éternelles d'Ibben, s'aventurer plus avant dans le détroit de Safran et marcher sur les plages d'Ulthos. Il voulait retourner à Asshaï et comprendre ce qu'il lui était arrivé. Alors, peut être, se sentirait-il légitime à succéder à Asha ...