Le deal à ne pas rater :
Display Star Wars Unlimited Ombres de la Galaxie : où l’acheter ?
Voir le deal


Post-Mortem || Harrion&Robb

2 participants
Robb Stark
The Young Wolf

Robb Stark

Informations
Post-Mortem || Harrion&Robb Tumblr_ofw59zcT5o1u7sppoo7_400
Ft : Richard Madden
Messages : 1073
Date d'inscription : 13/01/2023
Présence : Présent
Personnage
Badges
Dracanniversaire
L'incarnation
Multicompte
1000 messages
Intégration
50e RP
Time Traveler
Serial voteur


   
# 
Post-Mortem
Winterfell | FB An 308, lune 12, semaine 2

« … je vous laisserai donc rejoindre la grande salle du château où vous attend un banquet estival de délicatesses nordiennes et d’alcool tout aussi digne du gosier des Premiers Hommes. Je vous remercie à nouveau d’avoir pris le temps de vous recueillir à mes côtés, et de faire ainsi honneur aux morts. Que les Anciens et les Nouveaux les protègent. »

Le suzerain du Nord avait terminé son discours par ces quelques phrases, et peu à peu, l’agitation avait repris dans la crypte, laissant émerger un brouhaha qui contrecarrait largement avec la solennité qui avait habité ces lieux un peu plus tôt. Les commentaires fusaient au sujet de cette statue que venait d’inaugurer Robb Stark et qui faisait honneur à ceux tombés pendant la Longue Nuit. Elle représentait un petit groupe d’hommes, de femmes et d’enfants sculptés dans grand bloc de granit bleu, poli puis lustré des jours durant jusqu’à devenir brillant. Les traits de leur visage n’étaient pas distinguables, on pouvait les imaginer de la même famille ou inconnus les uns des autres, et on ne devinait pas non plus leur origine sociale. Ils tenaient dans leurs mains toutes sortes d’armes ou de torches, l’une des femmes était enceinte et l’autre tenait un bébé dans ses bras. Tous se serraient les uns aux autres, comme pour se tenir chaud ou se protéger. Certains semblaient regarder vers l’extérieur, dans une direction inatteignable, et d’autres n’orientaient leur regard que vers l’un ou vers l’autre. Sur le piédestal octogonal de la statue étaient érigées quatre stèles, qui listaient tous les morts qui avaient pu être identifiés comme victimes des monstrueuses créatures qui étaient sorties des tréfonds du Grand Nord cette nuit-là. Robb Stark avait lui-même dressé la liste lugubre, s’assurant de croiser différents registres du Nord et d’ailleurs, pour s’assurer de n’oublier personne sur les panneaux. Il espérait que ce soir, personne ne viendrait lui pincer le bras pour lui reprocher d’avoir oublier un parent ou un enfant de l’hommage. Il ne voulait pas qu’on lui attribue d’intention dissimulée, la commande de cette statue avait été passée dans le dessein sincère de rendre éternel le souvenir de ces hommes et de ces femmes tués par des Morts, fidèles à la cause des Vivants.

La statue avait été commandée en même temps que les travaux de reconstruction de Winterfell avaient débutés, et Robb Stark en était très content. Elle faisait la taille d’un homme debout, si bien qu’on se trouvait à la hauteur des visages de chacun des sujets sculptés et on pouvait ainsi les admirer en faisant tout le tour du bloc, bien éclairé par des torches qui avaient été allumées pour la premières fois ce soir. C’était pour l’admirer que les invités étaient descendus dans la crypte de la famille Stark, la plupart pour la première fois. Ils avaient été accueillis un peu plus tôt dans l’après-midi dans le fief de Winterfell fraichement restauré, on leur avait attribué une chambre dans le château où on avait installé leurs malles et autres coffres – certains étaient venus de loin, Robb étaient allés les remercier personnellement. Puis, le soir tombant, il avait convié ses invités à descendre dans la crypte où il avait donné un discours d’une dizaine de minutes, depuis une petite estrade installée quelques jours plus tôt pour que sa voix porte mieux dans cet endroit aux plafonds trop bas pour qu’un écho résonne. Il avait raconté les travaux dont avait bénéficié Winterfell, ce qui l’avait amené à proposer un récit de la Longue Nuit tel qu’il s’en souvenait. Il avait évoqué discrètement ses mauvais rêves à la suite de cette guerre, mais aussi sa gratitude de n’avoir vu aucun de ses proches blessés. Il avait ainsi dévoilé la statue, toute dévouée au recueillement de ceux qui, au contraire, devaient vivre avec la mort d’un membre de leur famille ou d’un ami. Peu de temps après, il clôturait son discours et adressait un regard tendre à sa femme. Elle comme lui auraient aimé profiter de cette occasion pour présenter un fils à l’assemblée réunie sous leur toit. Malheureusement, Harlon était né sans avoir eu le temps de vivre, deux mois plus tôt.

Kylis et Catelyn avaient ouvert le pas à leurs invités pour les amener vers la salle du banquet. Il était convenu que le seigneur, lui, ferme le cortège. Quelques gardes traîneraient aussi là, s’assurant de la sécurité du groupe. Près d’une dizaine de minutes après la clôture de son discours, les derniers invités se dirigeaient vers la sortie après s’être recueillis près de la statue. Robb Stark affichait un fin sourire sur ses lèvres. Toute l’affaire ne s’était pas trop mal déroulée, et il aurait bientôt le droit de se restaurer des mets que lui promettaient ses cuisiniers depuis des jours, pour ne pas dire des semaines. Après avoir serré le bras d’un seigneur conflanais qui le remerciait d’avoir bien orthographié le nom de son père sur la stèle, et non sans avoir adressé un regard affirmé à un jeune bâtard nordien qui jouait au chat et à la souris avec un garde un peu trop naïf, il épousseta la lourde cape qui pesait sur ses épaules et tourna sa figure vers la sortie. Quelqu'un se tenait sur son chemin.

« Seigneur Karstark » apostropha-t-il dans un souffle, la voix assurée. Son visage s'éclairait d'un sourire, alors qu'il tendait le bras à l'un des seigneurs les plus importants de sa région pour le lui serrer. « Très heureux de vous voir ici-bas. » Le nom de Rickard Karstark, Robb s'en était assuré, était bien inscrit sur l'une des quatre stèles, tout comme celui de Gregor Forestier, père de la désormais Lady Karstark. Il y avait certain sujets que Robb voulait être certain de ne pas froisser.

DRACARYS
@Harrion Karstark | #7b242c | gif by usermina on tumblr


Robb of House Stark
Lord of Winterfell and Warden of the North

♛ by wiise
Harrion Karstark
Sun of Winter

Harrion Karstark

Informations
Post-Mortem || Harrion&Robb 69c8d0e5b9e47f6bab7fea5f222aeac36f383ccb
Ft : Ben Barnes
Multi-Compte : m. targaryen, a. caron, t. greyjoy, r. royce, b. nerbosc, d. pommingham, r. baratheon, h. swyft & v. antaryon
Messages : 1100
Date d'inscription : 08/12/2017
Présence : Présent
Personnage
Badges
1000 messages
5e Dracanniversaire
Multicompte


   
# 

Post-Mortem
Harrion Karstark & @Robb Stark

But I will not run. I wouldn't be standing here if I'd quit every time something seemed impossible to overcome. I will not die today.



Il sentit la main de Mira se glisser dans la sienne tandis que son regard sombre contemplait l'hommage de son suzerain aux défunts qui avaient jonché le sol de Winterfell, des années auparavant. Son père était l'un d'eux. Sa cousine également. Les doigts d'Harrion se refermèrent sur ceux de son épouse. Elle aussi avait perdu des proches dans ce qu'on appelait si poétiquement la Longue Nuit. Tout comme Rickard et Sera Karstark, Gregor Forestier et son héritier étaient venus à Winterfell pour ne jamais en repartir, leurs restent s'éparpillant aux quatre vents. Revenir à Winterfell lui rappelait cette fameuse nuit interminable, et les longues journées de sanglots et de deuil qui s'en étaient suivies. Quittant Karhold en héritier, il était rentré pour prendre possession de vastes appartement vide et froid réservés au seigneur des lieux et que sa mère avait quitté dès que le corbeau lui avait annoncé la perte de son mari. A présent, il les partageait avec Mira tout comme il partageait, en pensée du moins, l'émotion qu'un tel hommage faisait naître en lui. Il n'avait pas pleuré en retrouvant le corps sans vie de son père. Il n'avait pas pleuré lorsque les flammes avaient dévorés ce qu'il restait des lui, ni même lorsqu'il était rentré à Karhold pour se retrouver sans la rassurante figure paternelle. Mais à cet instant, s'il avait été seul, il aurait pu.

Ils étaient arrivés à Winterfell l'avant veille, heureux de pouvoir se reposer de leur lune de voyage avant que les festivités pour lesquelles ils avaient été conviés ne commencent. Cela faisait longtemps qu'Harrion n'avait pas été sujet à une crise et les cernes qui se dessinaient d'ordinaire sous ses yeux avaient totalement disparues, le faisant apparaitre plus jeune qu'il ne le semblait habituellement. La trentaine bien entamée avait pourtant disséminé ses traces dans le coin de son regard autant que dans sa tignasse noire, des marques auxquelles il n'accordait pas d'importance mais qui avait fait sourire Mira un peu plus tôt. Noyés dans la masse des élus qui avaient été invités à l'inauguration, Harrion sentit Mira embrasser sa joue avant de suivre le gros des nordiens remontant à la surface, suivant leur suzeraine et la douairière pour un banquet plus chaleureux que ne l'était la crypte des Stark. Harrion demeura, cependant, observant les figures taillées dans la roche. Il n'aurait sans doute pas souvent l'occasion de songer à la mémoire paternelle devant le monument rendant grâce à son sacrifice : Karhold était bien loin et Harrion ne le quittait que lorsque cela était impératif. Il ne restait plus grand monde quand il quitta ses pensées, se retrouvant alors nez-à-nez avec son suzerain. « Lord Stark. » salua-t-il très humblement avec un signe de tête. Contrairement à son père, Harrion n'aimait pas brandir le lien de parenté qui liait les maison Stark et Karstark, il considérait ne pas connaitre suffisamment le jeune -quoi que plus si jeune- Robb pour se permettre des familiarités, surtout pas dans un endroit aussi solennel que celui ci et bien que certaines des tombes les plus profondes abritent des ancêtres communs. « C'est un honneur pour nous d'avoir été convié à une si importante commémoration. » L'occasion n'aurait pu être manqué sous aucun prêtexte mais à son humble avis était surtout qu'ils descendaient trop peu de Karhold pour se permettre, au delà de la raison de leur présence ce jour, de refuser une telle invitation. « Un bien bel hommage que vous avez fait là. » ajouta-t-il sans trop savoir quoi dire de plus, préférant nettement laisser les souvenirs là où ils étaient. S'il avait été élevé en guerrier, il considérait que ce qu'ils avaient affronter cette nuit là n'avait rien d'une bataille propre et le prix de la victoire avait meurtrit une partie de Westeros. Il ignorait où se trouvaient les blessures du Stark.  

:copyright:️crack in time



┗ We’re all stories ┛
When we die, we turn into stories; and every time someone tells one of those stories, it’s like we’re still here for them. We’re all stories in the end.
Robb Stark
The Young Wolf

Robb Stark

Informations
Post-Mortem || Harrion&Robb Tumblr_ofw59zcT5o1u7sppoo7_400
Ft : Richard Madden
Messages : 1073
Date d'inscription : 13/01/2023
Présence : Présent
Personnage
Badges
Dracanniversaire
L'incarnation
Multicompte
1000 messages
Intégration
50e RP
Time Traveler
Serial voteur


   
# 
Post-Mortem
Winterfell | FB An 308, lune 12, semaine 2

Cette fête d’anniversaire de la Victoire des Vivants sur les Morts n’était pas célébrée sur un chiffre symbolique, la date n’était pas non plus particulièrement ronde. Ni cinq, ni dix années ne s’étaient écoulées depuis la Longue Nuit, mais bien six. L’idée, ça n’avait pas dû échapper aux plus fins invités de cette célébration, n’était ainsi pas seulement celle de se souvenir de cette Bataille, ou même de ses morts, comme le laissait entendre l’inauguration de ce monument dans la crypte. Ces six années était le temps qu’il avait fallu aux Stark pour reconstruire leur forteresse et la préparer à l’Hiver qui, bien sûr, viendrait après ce long été. Si ces deux dernières années avaient été marquées par de grands travaux, il n’avait pas fallu moins des quatre années qui précédaient pour parvenir à réunir les fonds nécessaires à cet ouvrage. Entre les murailles effondrées par le poids des Autres et les mansardes léchées par le feudragon, entre les vitres éclatées par le souffle de la bataille et les os sans cesse retrouvés sous les pieds des visiteurs du fief, Robb Stark avait dû s’assurer de trouver matériel, main d’œuvre et finances pour entamer ce qu’il avait nommé ses grands travaux. Bien sûr, le suzerain avait pu compter sur son fidèle intendant, qui avait consigné le moindre liard dépensé dans cette entreprise, sur sa femme, qui avait toujours soutenu sa vision, et sur ses alliés commerciaux, qui avaient garanti leur soutien financier. Son frère Jon s’était chargé de troquer à Chêne-Egide des matériaux de construction qui lui permettrait d’économiser quelques précieux Dragons d’Or, qui eux avaient ensuite pu être utilisés dans des objets plus raffinés, qui venaient désormais habiter le château de leur âme plus élégante et sans doute plus chaude que ce à quoi le fief Stark avait été habitué.  

Dans la chambre où avaient été installés les Karstark, par exemple, en plus des tapis en peau de bête qui habillaient toujours les sols des plus belles chambres du château, une tapisserie couvrait désormais l’un des murs de pierres de la pièce et permettait ainsi de garder la chaleur du foyer plus longtemps tout en décorant agréablement l’espace. Elle représentait deux amants jouant autour d’une licorne, et avait été achetée à un tisserand qui avait vendu trois autres pièces au Seigneur de Winterfell. Une seule couche avait été proposée au couple de Karhold, qui vivait manifestement ses premières années de mariage tendrement ; leur couverture en laine bouillie avait été finement brodée aux couleurs de leur maison, touche que Kylis avait jugée indispensable. Tous leurs invités n’avaient pas droit à ces petites attentions mais bien sûr, c’était le cas de Lady Mira et Lord Harrion.

Depuis la crypte de Winterfell où tous les invités avaient été réunis avant de rejoindre la salle du banquet, ce dernier avait poliment salué son hôte, et l’avait remercié pour son invitation à cette célébration. Le suzerain quitta les yeux de son vassal un instant, cherchant ses mots. Le sujet était sensible, il fallait trouver une juste réponse. « C’est bien naturel, monseigneur, entama-t-il, retrouvant les yeux de Lord Harrion. Votre présence sur le champ de bataille, il y a six ans, fut capitale. Comme celle de feu votre père, et de celui de votre épouse. » Mira Forestier avait effectivement perdu un père et un frère aîné sur le champ de bataille de Winterfell, et Robb, avec eux, de fidèles alliés à sa maison. Harrion poursuivit en soulignant l’hommage célébré ce soir-là, ce qui eut pour effet de serrer un peu la mâchoire du Seigneur des lieux, alors que sa bouche s’étirait dans un léger sourire. Il ne voulut pas relancer la machine aux compliments en renchérissant à nouveau, et se contenta d’un humble signe de tête pour le remercier de son compliment. « Vous avez dû reconnaître le granit bleu du monument, sorti d’une carrière des Falaises Grises, non loin de chez vous. Un véritable ouvrage du Nord, taillé par un sculpteur lui aussi tout à fait nordien. Avez-vous pu l’apercevoir dans la foule ? Il est encore jeune mais il est déjà fort bien formé à cet art compliqué … » Le sculpteur, plus que nordien, était surtout aussi exubérant que l’étaient nombre d'artistes, et avait manifestement décidé, ce soir-là, de se faire remarquer. Il s’était tenu non loin du suzerain alors que celui-ci avait inauguré le monument, sans doute pour qu’on l’identifie et que l’on vienne le féliciter. Le Seigneur Stark n’avait d’ailleurs pas manqué de le faire, dans son discours, mais il n’avait sans doute pas encore été rassasié de compliments. « J’avoue que me plonger ces derniers temps dans les préparatifs de cette cérémonie m’a sorti d’un certain marasme, notamment grâce au caractère affirmé et amusant de cet artiste. Figurez-vous qu’il est même parvenu à dérider mon frère Jon, qui aura des rides avant même d’avoir des enfants ... » Robb s’était laissé aller, avec cette longue réplique, à laisser apparaître un véritable sourire sur ses lèvres, qu’il reprit bien vite en songeant à l’une des discussions qu’il avait justement échangées avec Jon, revenu à Winterfell après plusieurs Lunes à Chêne-Egide. « Il me dit d’ailleurs que votre cousin Harrald s’est engagé comme Frère Juré de la Garde de Nuit … »

DRACARYS
@Harrion Karstark | #7b242c | gif by usermina on tumblr


Robb of House Stark
Lord of Winterfell and Warden of the North

♛ by wiise
Harrion Karstark
Sun of Winter

Harrion Karstark

Informations
Post-Mortem || Harrion&Robb 69c8d0e5b9e47f6bab7fea5f222aeac36f383ccb
Ft : Ben Barnes
Multi-Compte : m. targaryen, a. caron, t. greyjoy, r. royce, b. nerbosc, d. pommingham, r. baratheon, h. swyft & v. antaryon
Messages : 1100
Date d'inscription : 08/12/2017
Présence : Présent
Personnage
Badges
1000 messages
5e Dracanniversaire
Multicompte


   
# 

Post-Mortem
Harrion Karstark & @Robb Stark

But I will not run. I wouldn't be standing here if I'd quit every time something seemed impossible to overcome. I will not die today.



Harrion hocha la tête, laissant le jeune suzerain dresser le portrait d'un projet bien plus vaste que cette simple soirée, cette simple stèle. A l'image du Nord, et de Westeros, c'était Winterfell tout entier qui avait souffert de la Longue Nuit. Au dessus de la montagne de corps ramenés du champ de bataille, tous avaient pu voir que le château avait subit des dégâts non négligeable et, lors de sa visite à l'occasion du Grand Conseil, il avait pu constater que les Stark avaient déjà entamé les réparations. A présent, ces travaux étaient terminés et il ne pouvait nier qu'il logeait dans un confort bien plus remarquable que lors de ses dernières visite. « Le projet n'en est que plus admirable que le Nord est plus que représenté sous toutes ces formes. Puissent les générations futures ne jamais oublier ce jour funeste. » approuva le Karstark avec un hochement de tête. Ainsi, un peu de toute la région se retrouvait dans cet hommage minéral qui mettait en avant les talents locaux des nordiens. Il se souvenait de quelques inquiétudes murmurées par ses compatriotes tandis qu'ils avaient vu revenir, des années auparavant, le fils premier-né du suzerain, élevé parmi les dragons après la défaite de Robert Baratheon dans le Sud. Harrion se demandait si certains d'attendaient à voir un ouvrage inspiré de la jeunesse couronnienne du Jeune Loup, sans doute devaient-ils en être fort déçu. Mais l'heure n'était déjà plus aux politesses et au discours polis sur l'art. Une chance, songea Harrion qui n'était pas des plus à l'aise dans l'exercice. Il hocha la tête tandis que Robb abordait le cas de son cousin, lequel avait été convaincu par le demi-frère du suzerain de rejoindre l'ordre de la Garde de Nuit. Un ordre profondément transformé depuis la Longue Nuit, mais qui avait conservé son statut de rempart entre les deux côtés du Mur, ajoutant à leurs missions le fait de traiter avec le Peuple Libre. « Son engagement a surprit plus d'une personne à Karhold. Mon cousin, son père, n'était des plus enthousiaste à l'idée de le voir partir mais c'est une consolation de savoir qu'il contribue à quelque chose de plus grand. » C'était la version officielle et édulcorée. Cregan avait menacé de détruire une partie du mobilier avant qu'Harrion n'ait à intervenir dans la dispute qui l'opposait à son fils aîné. La fierté de Cregan était sans doute mise à mal à l'idée de voir son fils prendre le noir comme s'il était un criminel qui se devait d'expier une faute mais ce n'était pas à lui de faire ce choix. Certes, Harrald n'avait rien des voleurs, violeurs et autres délinquants que l'on envoyait au Mur, pas plus qu'il n'était un parjure ou un traitre dont les grands noms se débarrassaient volontiers ces derniers temps. Mais Harrion ne pouvait s'empêcher de se demander si son cousin n'avait pas choisi cette voie pour se punir d'une chose bien plus personnelle, pour exorciser un drame tragique qui l'avait profondément ébranlé. Emrick n'avait que quelques semaines lorsqu'il avait perdu la vie et Harrald ne s'était jamais remis de la mort de son fils. Pas plus que son épouse, mais on ne laissait guère le choix aux dames de fuir vers la fraternité noire. « Je crains que Lord Poole soit toujours en colère contre le nom de Karstark cependant. J'ai proposé à Lady Argyne de se joindre à nous afin de rendre visite à ses parents mais elle ne voulait pas quitter Karhold, j'imagine que ses relations avec eux doivent être compliqué maintenant ... Harrald avait déjà prononcé ses voeux lorsqu'elle nous a annoncé qu'elle attendait un enfant. »  Cela avait été un véritable scandale : Harrald annonçant son départ, Harrion assurant à Lord Poole que sa fille pouvait demeurer à Karhold si tel était son souhait. Argyne s'était, conformément à la coutume, enfermée pendant près d'une lune afin de réfléchir à la question mais l'annonce d'une grossesse avait tranché pour elle. Si Harrion ne voulait pas retenir la jeune femme contre son gré, ce n'était pas le cas de Cregan qui voyait dans la future naissance, une manière de retrouver son fils perdu. S'il doutait qu'Argyne partage cet avis, elle avait toutefois refuser de les accompagner, préférant le calme de Karhold aux disputes qui ne manqueraient pas d'animer son séjour et laissant sous entendre qu'elle préférait vivre en paix à Karhold avec son enfant que de retourner chez ses parents où la mention de son époux serait toujours faite avec un mépris à peine dissimulé.

Après un silence, Harrion reprit. « Je pense que c'est une bonne chose ... Tout ceci. » dit-il, désignant d'un doigt un cercle qui englobait autant la stèle que les festivités. La bataille de Winterfell semblait si lointaine que nombreux étaient ceux qui devaient avoir oublié qu'elle avait eut lieu seulement cinq années auparavant. Depuis, le territoire avait été secoué de bien des batailles, conflits et autres choses que tous s'étaient promis de laisser derrière eux après avoir, littéralement, vu la mort en face. Voeux pieux ou paroles d'ivrognes, toujours était-il qu'il n'avait pas fallu longtemps pour voir combien le coeur des hommes était corruptible et combien leur ambition pouvait mener à l'escalade de violence conduisant une partie du Nord à quitter Blancport pour le Val. Harrion se souvenait du Grand Conseil avec plus de netteté que de la bataille. Il avait fait parti des seigneurs peu désireux de quitter leurs terres pour se battre sur celles, déjà perdues, des Valois. Toutefois, les liens qui unissaient sa maison à celle des Stark, le serment qui le liait directement à Robb, lui avait imposé de proposer des hommes pour garder les places stratégiques que le départ de l'armée laisseraient vacantes. Aujourd'hui encore, Harrion ne regrettait pas les mots durs qu'il avait pu avoir au Conseil, moquant la naïve idéalisation d'une indépendance nordienne autant que le désir suicidaire de débarquer sur des terres dont ils ne savaient rien. Avec le temps, tous deux savaient à présent que ce départ n'avait servi à rien puisqu'après quelques semaines seulement, Lord Tywin avait rappeler les nordiens chez eux. Harrion se demandait si l'égo du Jeune Loup en était toujours brisé ou si cela avait changé sa perception de ce Donjon Rouge dans lequel il avait grandit. « Avec les évènements qui ont animé les Sept Couronnes, j'ai crains que nous oublions les bonnes résolutions que nous avions tous pris après la Longue Nuit. Célébrer la vie reste le plus important, j'espère que nous aurons des sujets plus heureux à offrir aux artistes. » ajouta le nordien d'un ton neutre, songeant qu'il était mieux pour tous de chanter mariage et tournoi que de conter la guerre et la mort. Mais cela ne durerait pas. Cela ne durait jamais après tout. D'une manière ou d'une autre, ils connaitraient d'autres guerres avant que les dieux ne les rappellent à eux. « Maintenant que le gros des travaux sont passés, j'imagine que vous devez, vous aussi, penser à l'avenir ? » demanda Harrion, songeant qu'il lui fallait, lui aussi, continuer de voir au delà du temps présent. Le brun prenait encore ses marques et préférait concentrer ses efforts sur ses voisins de la côte est de la région nordienne avant d'envisager contacter des compatriotes installés dans les terres. Il avait cependant mis les dernières années à profit, scellant bon nombre d'union, tout en se faisant une place dans le paysage politique nordien. Il avait marié Eddard à la jeune Rhéa Flint, suivante de Lady Wynafryd, et avait poursuivi son oeuvre en mariage, très récemment, son dernier frère Torrhen à Lady Elaine Ardoise, elle aussi d'une certaine proximité avec Blancport. Ce n'étaient pas les seules unions célébrées par le soleil de l'hiver, mais c'était sans nul doute le travail dont il était le plus fier. Cependant, demeurait le fâcheux sujet de l'héritier. A cette heure, Eddard demeurait son successeur mais il manquait un peu de sérieux pour la tâche qui pourrait, un jour, être sienne. Malheureusement, les lunes défilaient sans que son épouse n'annonce d'heureuse nouvelle et tant que leur mariage demeurait stérile, il devait envisager la possibilité que sa fin survienne avant qu'il ne parvienne à concevoir une descendance. Contrairement a bien des hommes, Harrion ne blâmait pas Mira : ils s'adonnaient à leurs devoir dès lors qu'ils le pouvaient, mais il se demandait, par moment, si les fièvres qui le clouaient au lit n'avaient pas leur part de responsabilité dans l'absence d'enfant au sein du couple. Par chance, leur mariage était assez récent pour qu'ils n'aient à subir la pitié du reste du monde.

:copyright:️crack in time



┗ We’re all stories ┛
When we die, we turn into stories; and every time someone tells one of those stories, it’s like we’re still here for them. We’re all stories in the end.
Robb Stark
The Young Wolf

Robb Stark

Informations
Post-Mortem || Harrion&Robb Tumblr_ofw59zcT5o1u7sppoo7_400
Ft : Richard Madden
Messages : 1073
Date d'inscription : 13/01/2023
Présence : Présent
Personnage
Badges
Dracanniversaire
L'incarnation
Multicompte
1000 messages
Intégration
50e RP
Time Traveler
Serial voteur


   
# 
Post-Mortem
Winterfell | FB An 308, lune 12, semaine 2

Parmi les sujets dont Robb Stark avait la charge, dans son rôle de Gardien du Nord, celui de la Garde de Nuit comptait parmi les plus denses. S’il était étayé dans son ouvrage par les commentaires que pouvait lui adresser par courrier le Lord Commandant de la Garde de Nuit, ainsi que par les oreilles et les yeux que Jon Snow avait pour lui sur le terrain en tant qu’espèce d’émissaire qu’il était là-bas pour les Stark, restait que ce sujet consistait en un travail de diplomatie qu’il n’était pas tous les jours facile d’exercer. L’ordre avait dut être réformé et surtout remplumé, d’abord parce que nombre de frères jurés étaient morts pendant cette guerre contre les Autres, tués par eux ou par des Sauvageons, ou par le froid glacial qui avait pris le Nord cet Hiver-là. Reformer les rangs de Châteaunoir avait ainsi été un travail de longue haleine, qui devait toutefois voir porter ses fruits avant le prochain Hiver. En effet, le Premier Patrouilleur ne pourrait pas compter longtemps sur la tranquillité amenée par l’été : l’Hiver viendrait toujours, n’en déplaise aux détracteurs des Stark, et amènerait avec lui son lot d’instabilités par-delà le Mur. Les suites de la Longue Nuit étaient venues modifier profondément les rapports entre le Peuple Libre et celui de Westeros, apaisant des tensions millénaires. Avoir combattu ensemble contre un même ennemi avait sans doute amené les uns et les autres à considérer quel terrain commun pouvait être trouvé entre leurs peuples. Cela avait même amené l’ouverture d’un commerce qui s’exerçait justement à la frontière de leurs territoires, sur un château du Mur depuis longtemps déserté, celui de Chêne Egide. En paix, le Suzerain du Nord s’était rendu quelques mois plus tôt sur les terres du Peuple Libre pour échanger avec Mance Ryder, qui représentait sans doute à lui seul ce qu’avaient en communs corbeaux et sauvageons.

Mais si Robb Stark abandonnait son romantisme réalais derrière lui, il devait admettre, en bon Nordien et en fier Stark, que l’Hiver venait. Le troc de Chêne-Egide serait bientôt abandonné, la neige reprendrait ses droits dans toutes les contrées, la nourriture se ferait de plus en plus rare, surtout au-delà-du-Mur, faisant augmenter le risque de raids sauvageons vers des terres plus fertiles plus au Sud, et maintenant que le Mur était ébréché ... Le Lord Commandant de la Garde de Nuit se ferait ainsi de plus en plus pressant : de nouveaux frères devraient être jurés à l’Ordre des Manteaux Noirs, pour assurer la paix à la frontière la plus haute du Royaume Targaryen et la tranquillité aux Nordiens qui en étaient les voisins. Bien sûr, recruter de tels frères s’avèrerait compliqué : le Nord avait perdu ses hommes pendant ses guerres contre les Spectres et contre Bolton, il n’en perdrait pas d’autres contre le froid de l’Hiver et contre les sauvageons d’Au-delà-du-Mur.

Harrion Karstark s’appliquait ainsi à expliquer à son suzerain comment le fils de son cousin, Lord Harrald, s’était engagé dans la Garde de Nuit, quelques lunes plus tôt. Cet acte était venu ébranler deux Maisons, celles des Karstark bien sûr, qui perdait le premier fils d’une de ses branches, et celles des Poole. L’épouse d’Harrald en effet devait souffrir l’abandon de son époux ainsi que l’humiliation de se trouver désormais esseulée à Karhold. Enceinte, la jeune femme ferait grandir entre les murs du château Karstark son enfant, préférant manifestement cela à retourner vivre auprès de ses parents dans le fief Poole. Lord Harrion soulignait toutefois la colère du Seigneur de la maison lésée dans cette affaire. Les Poole avaient appris, ces dernières années, à positionner correctement leurs atouts : le frère du seigneur était depuis près de deux décennies l’intendant de Winterfell, sa fille devenant par là-même une fille dame d’atour auprès de Lady Sansa. La fille aînée de ce même Seigneur était allée se marier dans l’Orage, grand bien lui fasse, et une autre avait ainsi épousé un Karstark. Pour une maison mineure du Nord, quelque chose avait été réussi par les Poole, malgré le lèse produit par ledit Harrald. « Nous irons trouver le Seigneur Poole, si vous le souhaitez. Sa nièce, Lady Jeyne, est toujours au service de ma sœur, dans le Conflans. Peut-être est-il temps de lui trouver un époux, ici ou là-bas. » Le suzerain ne voulait pas se mêler plus qu’il ne le devait d’affaires familiales, mais il y avait peut-être une solution facile à trouver dans ces chamailleries qui ne devraient pas perdurer plus que de raison. Car comme Harrion le soulignait, son cousin participait désormais à quelque chose de plus grand. « Tant que dure l’été, les missions d’Harrald seront variées et plaisantes. D’ici au prochain Hiver, il aura pris son poste dans la Garde et aura appris son métier. Il rendra fier sa descendance, et le peuple du Nord le remerciera. »

C’est ce qu’il fallait dire, n’est-ce pas ? qu’Harrald Karstark servirait un dessein plus grand que celui de sa seule famille, et qu’il s’en verrait remercié par la contrée tout entière. Rien d’aussi littéral n’arriverait, bien sûr ; on s’intéressait peu au sort des Nordiens, encore plus de ceux qui veillaient sur le Mur. Même à cette fête, où le suzerain du Nord avait invité nombre de sudistes pour fêter la reconstruction de Winterfell après la Bataille de la Longue Nuit, très peu d’entre eux avaient fait le déplacement. Les Stark avaient reçu de beaux cadeaux, bien sûr, Winterfell était parée de nouvelles tapisseries et autres ouvrages sur la Guerre et la Paix envoyé des quatre coins du Royaume. Mais c’était surtout des nordiens qui profitaient du banquet payé par les Suzerains du Nord, car en vérité, c’était eux qui savaient tout ce qu’ils avaient perdu pendant cette guerre contre les Spectres, et des années durant. C’était eux qui devaient être remerciés de tout ce qu’ils avaient donné pour permettre à Westeros de tenir debout, n’en déplaise au dragon d’Aegon ou à la lame de la guerrière de Viserys. C’était pour eux que Robb avait érigé cette statue.

Lord Karstark souligna justement combien on oubliait rapidement les résolutions qui avaient été prises au sortir de la Longue Nuit, d’harmonie et d’entraide. La guerre, en effet, était repartie de plus belles des étincelles laissées par Jaelyx, Némésis et Vraël sur le champ de bataille. Le Val s’était enflammé peu de temps après, créant une frontière nette entre le désormais royaume de Viserys et celui de feu Rhaegar, laissant par ailleurs quelques égos meurtris dans son sillon. « N’en parlons plus, alors … », enchérit le suzerain, ou pas ce soir, songea-t-il, puisqu’il savait bien que la guerre était dans toutes les bouches. « Cette trêve aura au moins eu le mérite de nous permettre de nous concentrer sur ce qui était important. Nos échanges avec les sauvageons n’ont jamais été aussi fructueux, Âtre-les-Confins et Winterfell ont retrouvé de leurs couleurs, Harrion Karstark a trouvé une épouse … » Robb adressa un sourire franc et un regard taquin à celui qu’il aurait pu considérer comme son cousin, s’il avait été élevé autrement. « Profitons bien des fruits de l’été, cultivons-les, pour mieux en profiter. L’Hiver vient. »

Parfois, Robb Stark ressemblait à son père. Il était certain, en tous cas, que quand il prononçait la devise de sa maison, il le faisait du même ton qu’Eddard, qui lui-même devait le faire comme Rickard Stark avant lui, à l’image même de bien d’autres Gardiens du Nord qui l’avaient fait depuis la nuit des temps, ou l’aube de leur existence.

Harrion demanda à Robb quel avenir était celui des Stark maintenant que Winterfell était reconstruite. Le soleil de l’Hiver ne pouvait le savoir, mais le cœur de son suzerain s’était pincé quand il avait entendu ses mots. Kylis, quelques semaines plus tôt, avait donné naissance à un enfant sans vie qui aurait pu, à lui seul, représenter le futur de sa maison. « Et quel avenir, monseigneur ! Quelques devoirs de représentation m’appellent, ces prochains mois. Des commerces m’attendent, plus au Sud, et j’aimerais présenter Rickon à la cour de notre Roi devant lequel mon genou n’a pas encore ployé. Je tenterai toutefois de ne pas quitter trop vite mon épouse, car c’est auprès d’elle que je suis appelé, avant tout. »

S'il y avait quelque aura spirituelle à ces paroles, c'est sans doute parce qu'il semblait à Robb Stark que les Anciens avaient été clairs à ce propos : c'était au chevet de sa suzeraine qu'il devait se tenir. C’était l’impression dont il était le plus certain, quand il se tenait sous l'arbre-coeur, si tant est qu'il soit possible pour un simple homme de comprendre le langage des dieux.

DRACARYS
@Harrion Karstark | #7b242c | gif by usermina on tumblr


Robb of House Stark
Lord of Winterfell and Warden of the North

♛ by wiise
Harrion Karstark
Sun of Winter

Harrion Karstark

Informations
Post-Mortem || Harrion&Robb 69c8d0e5b9e47f6bab7fea5f222aeac36f383ccb
Ft : Ben Barnes
Multi-Compte : m. targaryen, a. caron, t. greyjoy, r. royce, b. nerbosc, d. pommingham, r. baratheon, h. swyft & v. antaryon
Messages : 1100
Date d'inscription : 08/12/2017
Présence : Présent
Personnage
Badges
1000 messages
5e Dracanniversaire
Multicompte


   
# 

Post-Mortem
Harrion Karstark & @Robb Stark

But I will not run. I wouldn't be standing here if I'd quit every time something seemed impossible to overcome. I will not die today.



L'hiver était un concept bien différent pour les nordiens que pour les habitants des terres du Sud : là où les jardins ordonnés et châteaux proprets se retrouvaient sous une couche blanche, la neige était le quotidien d'une bonne partie des habitants du Nord. Une neige éternelle qui ne fondait que trop rarement au plus fort de l'Eté mais devenait une arme redoutable lorsque soufflaient les premiers vents de l'Hiver. Avant son départ, Harrion avait entendu une conversation entre certains membres de la maisonnée se demandant si l'hiver reviendrait maintenant que le Roi de la Nuit avait été défait et il aurait bien été incapable de répondre. « Espérons que cet hiver là me permette de rester aussi proche de ma cheminée que possible. J'vous aime bien Stark, mais Winterfell n'est vraiment pas la porte d'à côté. » dit-il, l'ombre d'un sourire apparaissant sur ses lèvres. Il était vrai qu'un tel voyage ne s'entreprenait pas sur un coup de tête : un séjour à Winterfell nécessitait à minima une lune de trajet et une telle logistique exigeait un évènement à la hauteur du déplacement. C'était l'opportunité pour Eddard de s'essayer au rôle de seigneur, mais malgré son devoir de formation, Harrion voulait croire que Mira lui offrirait le garçon dont il avait cruellement besoin pour lui succéder. En outre, l'idée de venir à Winterfell pour revoir l'horreur de la Longue Nuit ne l'enchantait pas particulièrement. « Quant à mon cousin ... Je gage qu'il savait dans quoi il s'engageait quand votre frère l'a débauché pour la garde. Argyne saura inculquer à son fils l'esprit de sacrifice dont son père fait preuve, même si j'espère que le Mur n'aura pas besoin de nous protéger de quoi que ce soit à l'avenir ... » Ce n'était pas tant pour eux, les civiles de l'autre côté du Mur, les nobles préoccupés par les dégats des sauvageons, le peuple première victime des incursions venu d'au delà du Mur. C'était pour la mémoire, pour ceux qui avait perdu un être cher à Winterfell ou même avant. Combien de frères, cousins, fils étaient morts sur le Mur avant que la menace ne parvienne à passer ? Combien de frères anonymes reposaient désormais, libéré de leur serment, leur garde ayant pris fin lorsque la mort était venu les prendre ? « Lorsque l'hiver sera là ... Je m'interroge sur la mission des frères jurés : les sauvageons n'ont plus de raison de vouloir passer le Mur mais l'idée que les Autres ne soient pas totalement vaincus ... Cela m'empêche parfois de dormir. » confessa le seigneur de Karhold. Au delà des sacrifices qu'il ne voulait pas avoir fait un vain, son esprit ne parvenait à oublier que Karhold, tout comme Âtres-les-Confins, faisaient partis des fiefs les plus au nord de la région. Si les Spectres avaient poursuivis au sud, se moquant bien de Karhold sur leur route, Harrion n'était pas certain que sa maison survivrait à une attaque des morts. Qu'arriverait-il maintenant ?

Un halètement amusé le secoua tandis que son regard d'encre se glissait sur son suzerain. Il ne s'était pas attendu à entendre son nom dans les affaires régionales même s'il concevait qu'à son âge, un seigneur non marié apportait son lot de question. Il sentit ses doigts se crisper : son long célibat n'avait pas été de son fait, si tout s'était déroulé comme prévu, il aurait du être marié à Rosyn Ironsmith à la sortie de l'enfance. « Sous-entendez-vous que mon mariage était source de préoccupation pour le suzerain du Nord ? » demanda Harrion avec sa froideur coutumière mais dont le sourcil noir levé trahissait le brin d'amusement et de curiosité que cette idée faisait naitre en lui.  Si le destin ne lui avait pas arraché Alynne, peut être aurait-il déjà fait prospérer le nom de Karstark. Cette pensée créa comme un vide en lui. Alynne. Il lui semblait revoir son visage souriant, sa mine parfois revêche, entendre sa voix et, s'il fermait les yeux, pouvoir presque sentir sa main dans la sienne. Alynne. On parlait beaucoup de demoiselles volées à leur promis par d'autre hommes mais trop peu de celles qui étaient dérobées par la mort. Au vide de son absence, Alynne provoqua la culpabilité du Karstark : il n'avait pas su arriver avant son trépas, il n'avait pas su tourner la page pour Mira ... Il étouffa un soupire se forçant à revenir à l'instant présent.  « Vous me rappelez votre père par moment. » finit-il par dire. Bien sur, il fallait s'ôter de l'esprit le physique Tully que Robb, tout comme sa soeur Sansa ou ses deux cadets, possédait, mais pour un garçon qui avait grandi loin de sa famille, il lui semblait que certaine prises de position étaient innées. Eddard Stark avait été un bon suzerain, un homme juste et très au fait des coutumes du nord, respectant chaque recoin de son territoire et chaque avis de ses seigneurs. Cette fois, le soupire qui s'échappa de lui ne fut guère retenu tandis qu'il pensait à un homme bien moins conciliant. « Le mien ne cessait de me casser les oreilles à propos de l'honneur d'Eddard Stark. C'était insupportable, il avait toujours de quoi râler mais ... Mais il reconnaissait l'autorité naturel et le respect que votre père savait instaurer. » Tout comme Alynne, il revoyait clairement son visage constamment froncé, son regard colérique et son caractère emporté. Mais aussi insupportable fut Rickard Karstark, il était loyale à ceux qu"il considéraient comme étant sa famille. Et tout aussi éloigné furent les liens entre Winterfell et Karhold, il s'en fichait bien. Après un silence, Harrion se tourna de nouveau vers le Stark.  « Comment se porte Lady Kylis ? J'imagine que la fin des travaux de Winterfell doivent la soulager ? » La suzeraine semblait souvent fatigué, avait-il noté, se refusant à projeter sur la nièce de celle qui avait été sa promise, ses propres malédictions. Mais après avoir épousé Robb Stark et donné une héritière, elle possédait toujours cette profonde marque de fatigue et de lassitude qu'il lui semblait apercevoir dans son propre reflet dans le miroir. Sans doute les préoccupations d'une Dame, avait un jour réagit sa propre mère, à ses interrogations, mais il ne pouvait s'empêcher de se demander si les choses étaient réellement aussi simples.

:copyright:️crack in time



┗ We’re all stories ┛
When we die, we turn into stories; and every time someone tells one of those stories, it’s like we’re still here for them. We’re all stories in the end.
Robb Stark
The Young Wolf

Robb Stark

Informations
Post-Mortem || Harrion&Robb Tumblr_ofw59zcT5o1u7sppoo7_400
Ft : Richard Madden
Messages : 1073
Date d'inscription : 13/01/2023
Présence : Présent
Personnage
Badges
Dracanniversaire
L'incarnation
Multicompte
1000 messages
Intégration
50e RP
Time Traveler
Serial voteur


   
# 
Post-Mortem
TW : mention de deuil périnatal.
Winterfell | FB An 308, lune 12, semaine 2

Aux yeux de son suzerain, Harrion Karstark était un seigneur difficile à appréhender. Il lui apparaissait souvent comme un bonhomme taciturne, parfois méfiant et fort solitaire. Certes, son fief reculé sur le territoire Nordien ne lui permettait pas d’improviser des visites chez ses seigneurs voisins toutes les pleines lunes, mais il laissait tout de même n’entrevoir de sa personne qu’un caractère fort secret, bien plus que ne l’était son père, que Robb avait longtemps connu comme le seigneur de Karhold. Quand il l’avait rencontré, Robb s’était fait de lui l’image conforme à celle qu’on attribue aux nordiens : il l’avait imaginé robuste, héritier qui plus est d’une importante maison, ce qui le rendait de façon inhérente à ses yeux vigoureux et charismatique. Lord Harrion devait être âgé d’une douzaine d’années de plus que Robb, ce qui lui conférait aussi une autorité que celui qui était pourtant né Stark ne pouvait pas dénier, à l’époque. Avec les années, toutefois, le seigneur de Winterfell avait souvent remarqué une fatigue tirant les traits d’Harrion, et son indéniable amabilité ne pouvait masquer l’ombre de mystère qui l’entourait. Robb sourit à sa prière de pouvoir rester près de sa cheminée à Karhold pour le prochain hiver. Certes, les souvenirs qu’ils partageaient tous les deux à Winterfell de leur dernier hiver étaient terribles, le suzerain pouvait le reconnaître aisément. Mais se logeait là, dans cette remarque, ce qu’il y avait aux yeux de Robb de caractéristique chez Harrion Karstark. Ce seigneur avait besoin de tranquillité, il n’était pas, à l’image d’autres nordiens, impétueux et téméraire, il y avait chez lui une quiétude qui lui conférait une certaine assurance dans sa prudence, mais qui l’assombrissait aussi.

Sous cette statue érigée en mémoire aux morts, le Karstark rappelait à son hôte le souvenir de la Longue Nuit, priant que les hommes en Noir n’aient plus jamais à protéger le Mur d’une invasion de Marcheurs Blancs. Assombri par cette pensée, le Stark confirma cette prière : « Je l’espère aussi, monseigneur. » Pourtant, comme il le soulignait bien, c’était là leur essence, la raison même de la création de leur ordre, huit millénaires plus tôt. Les Marcheurs Blancs avaient été vaincus une première fois, désormais une seconde, le Mur et la Garde de Nuit devaient continuer d’exister, pour la survie du Royaume et de tous les Hommes qui l’occupaient. « Bien des choses nous empêchent de dormir, depuis cette Longue Nuit. Ce sont ces hommes qui devront nous assurer que nos cauchemars ne deviendront pas réalité, l’Hiver venu. » Le suzerain détourna le regard de son interlocuteur pour se porter sur l’enfant taillé dans la pierre, qui se tenait dans les bras d’une mère sans visage. Tant de femmes et d’enfants qui n’avaient pas été suffisamment protégés, un futur pour le Nord avait disparu avec eux. « La Garde a d’autres missions, désormais, à tel point qu’elle a besoin de plus d’hommes pour égrainer ses rangs. Bientôt, le commerce qui a lieu a Chêne-Egide permettra de repeupler le Don. On raconte que des enfants naissent, là-haut. » L’été, dans le Nord, était souvent synonyme de renaissance après l’austérité et les privations de l’Hiver. Les travaux qu'avaient subi Winterfell pour n'en ressortir que plus fière et plus forte n'en était qu'une des preuves. Mais la dernière décennie qu’avait été le précédent Hiver n'avait pas amené que des dommages matériels avec elle. Elle avait aussi apporté la mort dans son sillon. Une mort terrible, causée par le froid, la glace, le vent, plus implacables que jamais, et par les Autres, revenus d’un passé que Westeros avait oublié mais dont le Nord, toujours, se souviendrait. C’était le titre qui avait été donné au mémorial, taillé dans la pierre du piédestal : Le Nord se souvient.

***

Les deux nordiens continuaient de discuter, sous la lumière tamisée de la crypte. Lord Harrion s’étonna de savoir qu’il comptait parmi les préoccupations de son suzerain. Si Robb avait dit cela sur le ton de l’humour, et se demanda un instant s’il n’avait pas vexé son compère, il était certain qu’évidemment, le futur d’une des plus grandes maisons de sa région comptait parmi ses réflexions régulières. Il ne chercha donc pas à retirer ses propos, remarquant toutefois que cette discussion avait plongé le Karstark dans un de ses airs ténébreux qu’on lui connaissait bien. Le suzerain lui adressa un geste affirmatif de la tête, bien sûr qu’il était au centre, même, de ses préoccupations, souriant de façon appuyée pour s’assurer qu’il comprenne bien que tout cela ne devait pas prendre de tournure trop sérieuse, son air taquin en étant la preuve. Mira Forestier était une jeune fille qu’il avait peu souvent eu l’occasion de rencontrer mais le couple qu’elle formait avec Harrion était apparu bien assorti à l’occasion de cette veillée.

« Vous me rappelez votre père par moment. »

Robb fut pris par surprise par l’affirmation du Karstark. Il ne quitta pas son regard, manifestement ému de savoir qu’on pouvait reconnaître en lui les traits d’un homme qu’il idéalisait toujours. Encore plus quand ça survenait dans un moment où il n’essayait pas de lui ressembler. Ça faisait un moment qu’il avait arrêté de sciemment tenter de trouver quelle parole Ned Stark aurait prononcée, quelle sentence il aurait infligée ou quelle bénédiction il aurait adressée. Il s’en était libéré peu de temps après la Longue Nuit, qui lui était apparue comme un moment pivot dans sa mission de Gardien du Nord. Son père n’avait pas eu affaire aux Marcheurs Blancs ; lui, si. S’il pouvait continuer de marcher dans les pas d’Eddard tout en se traçant son propre chemin, continuant toujours de protéger le Nord et les intérêts de ceux qui l’habitaient, alors, il poursuivait l’influence et l’assise des Stark sur le Nord. Il faisait ainsi honneur à son père, et à tous les suzerains du Nord avant lui.

Lord Harrion poursuivait déjà, soupirant sur les humeurs de son propre père, bonhomme certes compliqué, et soulignait encore le caractère de meneur de Ned Stark. « Pour un homme qui n’était pas né pour devenir suzerain … Il est vrai que mon père a su gagner le respect et la loyauté des sujets les plus farouches. – entama-t-il, souriant doucement, le regard perdu vers un coin de la crypte qui n’était pas éclairé. Mais c’est grâce aux hommes comme votre père, qui l’écoutaient et qui lui étaient fidèles, qu’il a pu incarner l’homme qu’il reste désormais dans nos mémoires. Un suzerain juste et fort, qui savait garder le Nord et le protéger des menaces qu’il encourait, entouré d'un ban fier, solide et uni. » A son tour, Robb ponctua sa réplique d'un soupir. Il ajouta, retrouvant le regard de son hôte : « j'espère que je continuerai d'être digne de cette mémoire, monseigneur. Votre loyauté à mon égard saura être une boussole dans cette mission. »

Robb songea au dernier conseil de guerre, et à la position qu'avait prise le Seigneur de Karhold, qui avait refusé que son ban joigne le Val, tout en proposant, par obédience sans doute, que son armée protège Winterfell en son absence. Si un Seigneur comme Harrion Karstark lui était loyal, même dans les décisions qu'il n'approuvait pas, sans doute alors pouvait-il se targuer de ne pas faire un trop mauvais travail.

Après un silence, Lord Harrion le questionna sur l'état de la suzeraine. Un air sombre passa sur le visage du suzerain, qui haussa un sourcil devant la remarque candide du Seigneur de Karhold. Ne savait-il pas ? Ca n'était pas secret, pourtant, nombre de sujets avaient vu Lady Kylis porter bien haut un ventre pendant près de dix lunes. Malgré cela, aucun enfant n'avait été présenté à l'assemblée à l'occasion de cette veillée, le moment aurait été parfait, pourtant. Robb avait même entendu, depuis le début des festivités, quelques chuchotis à ce propos, mais tous ceux qui s'y épandaient avaient été sans doute trop polis pour demander ce qui était advenu de cette grossesse. La volonté des dieux, aurait-il répondu, las de se poser lui-même la question.

« Vous n’avez pas dû être mis au courant, c’est arrivé quand vous étiez en chemin … Elle a perdu un enfant. Il est mort-né, et nous l’avons enterré ici-bas, il y a une lune de cela maintenant. » Les mots sortirent de sa bouche de façon laconique. Il était dur et il était froid, à ce propos, bien plus qu'il ne l'était d'ordinaire, à propos d'autres sujets. Ça n'aidait pas son épouse à se sentir épaulée de lui, mais il ne savait mieux faire. Ça, son père ne lui avait pas appris : comment perdre un fils ? « Pour vous répondre, alors ... Sans doute est-elle soulagée par la fin des travaux à Winterfell, oui ... Mais nous aurions tous les deux aimé présenter au Nord un fils que nous avons longtemps attendu. »

Le suzerain était manifestement troublé, sa vision perdue sur ce même coin de la crypte dans la pénombre, où étaient enterrés les dernières générations des Stark. Lyanna, Eddard, et Harlon, désormais. Se rappelant à son devoir, il secoua les épaules et se racla la gorge avant de retrouver la force de sourire.

« Je vous souhaite de connaître la joie d'être père, monseigneur. Il n'y a rien de tel, même dans la peine que cela peut causer, il y a d'abord la joie. »

DRACARYS
@Harrion Karstark | #7b242c | gif by usermina on tumblr


Robb of House Stark
Lord of Winterfell and Warden of the North

♛ by wiise
Harrion Karstark
Sun of Winter

Harrion Karstark

Informations
Post-Mortem || Harrion&Robb 69c8d0e5b9e47f6bab7fea5f222aeac36f383ccb
Ft : Ben Barnes
Multi-Compte : m. targaryen, a. caron, t. greyjoy, r. royce, b. nerbosc, d. pommingham, r. baratheon, h. swyft & v. antaryon
Messages : 1100
Date d'inscription : 08/12/2017
Présence : Présent
Personnage
Badges
1000 messages
5e Dracanniversaire
Multicompte


   
# 

Post-Mortem
Harrion Karstark & @Robb Stark

But I will not run. I wouldn't be standing here if I'd quit every time something seemed impossible to overcome. I will not die today.



Glissant un regard au suzerain, Harrion se demandait ce qu'il avait connu de son père et la manière de ce dernier était dépeint à Port-Réal. S'il n'était qu'un enfant lorsqu'avait sonné la rébellion du cerf, il se souvenait de l'attitude outragée de son propre paternel tandis que les nouvelles de la délégation nordienne partie demander audience à Aerys Targaryen leur parvenait. Il se souvenait de la manière dont Rickard Karstark avait convoqué ses hommes les plus braves pour marcher sur le sud, pour prêter main forte à son tout jeune suzerain contre la tyrannie d'un monarque fou. Et il se souvenait de son retour à la maison, la mine amère de la défaite cédant face à une expression qu'il n'avait jamais pu comprendre. Harrion s'était souvent demandé comment était Rhaegar Targaryen, ce prince devenu roi dont on vantait les traits fins, la conversation captivante et la compagnie des plus agréables. Dans cette paix du roi, l'absence de l'héritier du nord rappelait à tous le choix mal avisé qu'ils avaient fait de lever les armes contre la Couronne mais lorsqu'Harrion était descendu à Winterfell après le retour de Robb Stark, il ne l'avait trouvé ni maltraité, ni tremblotant. C'était un jeune homme comme un autre qui renouait avec ses racines et si le Karstark douta que son protecteur lui eut parlé des tortures infligés à son grand-père et à son oncle dans cette salle qu'il avait l'habitude d'arpenter, il ne semblait pas avoir nier l'appartenance nordienne de son pupille. Ainsi, force était de constater qu'il tenait son rôle aussi bien qu'il le pouvait. Le seigneur de Karhold eut une grimace tandis qu'il reportait son regard onyx sur le monument d'hommage, songeant à la nuit qui avait couté la vie à son père, celle qui avait fait de lui un seigneur, le nom gravé dans la pierre témoignant à jamais du sacrifice des Karstark au monde des vivants. « Le mien était un emmerdeur, il vous aurait tiré les oreilles en vous appelant "mon garçon" jusqu'à ce que vous lui en colliez une vous même. » rétorqua alors Harrion avec un air navré que venait adoucir un sourire en coin. Si l'honneur caractérisait Eddard Stark, la pure franchise était l'apanage de Rickard Karstark. En bien ou en mal, ce vieux grincheux disait toujours le fond de sa pensée, même lorsqu'il n'y était pas invité. Surtout, lorsqu'il n'y était pas invité ! Il soupçonnait Lady Catelyn d'avoir été plus d'une fois soulagée de savoir Karhold si loin de sa demeure qu'elle ne risquait pas de croiser la mine patibulaire du seigneur Karstark tous les quatre matins. Le sourire se fana alors. « Mais c'était un homme loyal au Nord, et à son suzerain ... Et il était profondément déterminé. » Que ce soit dans ce qu'il considérait juste ou dans ce qu'il réprouvait, rien ne l'arrêtait. C'était l'une des choses qu'Harrion avait le plus admiré chez son père mais aussi ce qu'il avait le plus haït : malgré toute l'affection de Lord Rickard pour son fils, il s'était toujours montré exigeant à l'extrême et plein de secret, poussant son premier né à l'isolement par peur que les crises dont il était victime ne le fasse passer pour un faible. Au lieu de cela, Harrion découvrait avec horreur qu'il passait pour un barbare peu causant, prompt à la bouderie et avec une forte tendance à tirer une tête qui n'était pas sans rappeler celle de son paternel. Et pour autant, le fils pleurait toujours son père et la poigne forte et protectrice qu'il avait voulu exercé sur lui. A présent que les responsabilités lui étaient échues, il comprenait mieux certain de ses choix et revivait certains de ses souvenirs sous une lumière nouvelle. « Il ne serait pas venu se battre en personne à Winterfell s'il n'avait pas cru en vous. » finit-il par dire, se détournant finalement de la stèle autant que de ses pensées à l'égard de tout ce que Rickard avait fait et raté. Ce qui était ne pouvait être changé désormais, s'apitoyer sur sa réputation ne changerait absolument rien au fait qu'on le prenait pour un peu peu causant.

Il sentit qu'il avait touché un point sensible avant même que le suzerain ne reprenne la parole. Trop excentré dans le nord de la région, Harrion ne s'intéressait que peu aux potins qu'Arsa et Briony se partageaient gaiement à la table du petit déjeuner. S'il avait vaguement entendu parler de l'arrivée d'un nouveau louveteau dans la portée Stark, son esprit n'avait surement pas assimilé qui en étaient les parents, laissant à Mira le soin de ces affaires là. Néanmoins, il ne fut pas moins peiné d'apprendre le drame qui avait touché le couple quelques semaines seulement avant cette grande réunion à Winterfell. « Je suis navré de l'apprendre. » finit-il par répondre avec un sérieux qui ne parvenait à se défaire du léger embarras que la réalisation venait de lui offrir. Il repensa alors à la née-Omble digne et discrète jusqu'à ce qu'elle s'esquive de la crypte et aux regards qui l'avaient suivis. S'il ne fallait pas être stupide pour poser une telle question dans pareilles circonstances ! « Je vous admire d'être capable de tenir cet hommage, de recevoir tant de monde, malgré ce qui vous touche. J'ignore si j'en serai capable ... » Bien évidement, Robb n'était pas n'importe qui et après tant d'invitations lancées dont certaines nécessitaient des semaines de voyage, il était évident qu'une annulation aurait été malvenu. Toutefois, il doutait que quiconque eut tenu rigueur à Lady Kylis de se tenir à l'écart des festivité en cédant sa place à sa belle-mère : il était tout à son honneur de demeurer dans son rôle malgré le drame personnel qu'elle vivait. Un drame que partageait de toute évidence son époux mais qui, au delà de pleurer un enfant, pleurait surtout un garçon. « J'entends votre déception, mais vous êtes jeune, Robb. Les enfants viendront en temps et en heure, ne vous inquiétez pas de cela. » Il se sentait fort mal placé pour donner ce genre de conseil : de dix ans l'aîné du suzerain, il n'était marié depuis un peu plus d'une paire d'années et l'union demeurant stérile, apportait son lot de question quant à sa succession. Pour autant, Harrion n'y ressentait nulle pression comme si la conception de l'héritier était le dernier devoir qu'il s'imposait de remplir. Ce n'était pas tant qu'il n'essayait pas, mais il ne ressentait sans doute pas de la même manière l'urgence de pérenniser la lignée. Peut être était-ce parce qu'il avait été si malade dans sa jeunesse qu'il avait pensé mourir jeune, laissant de fait sa place à Eddard ? Ou peut être que son fief et son nom, si illustres furent-ils, demeuraient si loin de toute cour qu'il en était exempt. En définitive, Harrion se considérait chanceux : peut être valait-il mieux que le ventre de son épouse demeure vide plutôt que de lui imposer un tel chagrin. « Je crois que les choses n'arrivent pas sans raison, que les dieux, aussi cruels soient-ils, nous impose des épreuves pour nous endurcir d'une certaine manière. Vous n'êtes pas sans héritier, même si ce n'était sans doute pas ce à quoi vous vous attendiez. » Il était bien placé pour savoir que les dieux ne parlaient toujours que par énigme. Je ne l'étais sans doute pas non plus ... songea Harrion en repensant à Rickard et à combien l'avoir comme fils avait du être difficile. Cela n'apaiserait sans doute pas la tristesse du père endeuillé et du suzerain déçu, mais alors qu'il pensait à la jeune Lyarra, il lui apparaissait qu'il lui était peut être réservé une destinée trop exceptionnelle pour qu'elle soit éclipsée d'un frère. La vie ne donnait pas toujours ce qu'on voulait et le Stark, comme le Nord tout entier, ignorait sans doute l'idée que la fillette pouvait être le renouveau de Winterfell même si elle n'avait rien de l'héritier qu'il désirait si ardemment.  

Il n'offrit au souhait de future paternité, qu'un sourire contrit. Il serait malaisé d'expliquer ce qui lui traversait la tête à cet instant, mélange paradoxal qui le suivait, lui collant à la peau mais il se contenta d'hausser les épaules dans une fausse assurance presque lasse. « Pour ma part, je commence à me dire qu'il est peut être dans la nature des Eddard d'hériter d'un rôle auxquels ils n'étaient pas destinés. » Le sous-entendu n'aurait pu être explicite. Malgré son mariage, Harrion ne s'attendait par particulièrement à avoir des enfants, il n'était pas persuadé de le pouvoir mais surtout ses nombreux voyages à travers le Nord l'avait bien assez occupé pour qu'il ne se pose encore réellement la question de sa descendance. Bien sur, le sujet ne lui était pas étranger, il y pensait même souvent, mais il ne savait pas quelle attitude était attendu de lui face à l'absence d'un héritier. Aussi avait-il décidé d'en prendre son parti, choisissant de faire au mieux avec ce qu'il savait certain. Et s'il n'était pas sur de devenir père un jour, il avait le luxe de savoir que la lignée Karstark était loin de l'extinction. Eddard était un homme fait et si son tempérament n'était des plus sérieux, il saurait accomplir son devoir si celui-ci s'imposait à lui. « J'ai trente-six ans, mon seigneur. J'ai été trois fois fiancé depuis qu'il est assez décent de me promettre à une femme et je ne me suis marié que tardivement. Je n'ai jamais songé que mon accomplissement se ferait dans un rôle de père. » lui confia-t-il. En vérité, s'il n'y avait eut cette discussion avec Asher Forestier, il aurait sans doute aussi oublié la possibilité de prendre femme. Après Alynne, Harrion s'était fermement opposé à toutes les tentatives que son père avait eut de lui proposer des demoiselles bien nées. Il ne se sentait pas prêt, il n'était pas intéressé, il avait toujours une bonne raison. Lorsque Rickard avait abandonné, son esprit s'occupant à d'autre sujet que des débats de bonnes femmes, son héritier en avait presque oublié le sujets et lorsqu'il trouva la mort, les pensées d'Harrion ne changèrent pas davantage. Mira avait été un coup de chance, une proposition insoupçonnée surgissant soudainement dans une conversation après le conseil du Nord. Alors étaient revenus à l'esprit les devoirs d'un seigneur, le besoin que chaque fief avait d'une dame et l'espoir encore à demi-étouffé de fonder sa propre famille. « Bien sur, en tant que seigneur, j'aimerai avoir un enfant à qui je donnerais mon sang, mes titres et mes terres, mais je songe que ce n'est pas une fin en soit. » expliqua le Karstark. Peut être était-ce pour cela qu'il ne ressentait pas l'urgence de sa situation, mais malgré tout il demeurait un point dans un coin de son esprit, qui maintenait l'espoir vivace et ses pensées aussi contradictoires qu'il l'était lui même. Une seule chose qui l'empêchait d'officialiser la position de son frère en tant qu'héritier. « En vérité, je veux plus un enfant pour Mira que pour moi même ou pour Karhold ... »

:copyright:️crack in time



┗ We’re all stories ┛
When we die, we turn into stories; and every time someone tells one of those stories, it’s like we’re still here for them. We’re all stories in the end.
Robb Stark
The Young Wolf

Robb Stark

Informations
Post-Mortem || Harrion&Robb Tumblr_ofw59zcT5o1u7sppoo7_400
Ft : Richard Madden
Messages : 1073
Date d'inscription : 13/01/2023
Présence : Présent
Personnage
Badges
Dracanniversaire
L'incarnation
Multicompte
1000 messages
Intégration
50e RP
Time Traveler
Serial voteur


   
# 
Post-Mortem
TW : mention de deuil périnatal.
Winterfell | FB An 308, lune 12, semaine 2

Harrion Karstark avait eu la chance de longtemps connaître son père. Tout aussi emmerdeur qu’il avait pu être, l’actuel héritier de Karhold avait appris auprès de son père les ficelles du rôle de Seigneur, et l’avait vu mourir, en héros sur le champ de bataille, à plus de trente ans. Robb n’avait pas eu cette chance, quoi qu’il en ait eu d’autres. Enfant, il avait échangé avec son père une correspondance hebdomadaire, et avait pu s’appuyer sur la mansuétude de son protecteur le Roi Rhaegar à son égard, qui n’avait jamais confondu les fautes de son père avec les siennes. Il avait pu s’appuyer sur l’un comme sur l’autre, à des moments différents de sa vie, quand il en avait eu besoin. De son père, il avait reçu une éducation formelle par la rigueur qui émanait d'un courrier. S'il n'y avait pas toujours trouvé la chaleur dont il aurait eu besoin, il avait beaucoup appris des leçons de Ned Stark. D'un autre côté, à la cour réalaise, il avait vu le Roi régner, et avait beaucoup appris, grâce à cela, de son futur rôle de suzerain. Rhaegar avait été un bon souverain, n’en déplaise à ceux qui avaient voulu sa mort, le Stark considérait en tous cas que ça avait été une chance de grandir à ses côtés. Il avait fait le deuil, depuis bien des années, de l’idée d’une enfance à Winterfell qui lui avait longtemps semblé idéale. Aujourd’hui, il pouvait l’offrir à ses enfants. C’était pour d’autres raisons, désormais, qu’il aurait voulu avoir son père auprès de lui plus longtemps. Pour lui présenter Lyarra, son héritière. Pour savoir ce qu’il aurait pensé des accords que le Conflans avait signé avec le Val viséryien à la Repose. Pour savoir comment il aurait pensé cet hommage aux morts de la Longue Nuit. Pour qu’il l’appelle, une fois de plus, mon garçon. Robb rit de la présentation que le Seigneur de Karhold lui faisait de son père, sans doute plus taquine que l’image qu’il ne s’était lui-même fait de cet homme de son vivant. Il reprit son sérieux en écoutant Lord Harrion poursuivre, soulignant la fidélité de son père au Nord. Le suzerain inclina le crâne, humble servant – autant que possible – de toutes ces familles nordiennes qui lui juraient fidélité. Celle des Karstark avaient, pour Robb, une importance particulière : ils partageaient un nom, une origine, et par un ou deux aïeuls, un sang. Lord Rickard Karstark, quant à lui, avait été saigné à Winterfell par une créature de la Nuit, pour la survie du Nord, et de tout le royaume après lui : « Et je lui en suis humblement reconnaissant. Le sacrifice de votre père n’a pas été vain. Pas plus que ceux de tous ces hommes et toutes ces femmes qui sont tombés cette nuit-là. Je prie pour qu’on se souvienne longtemps de leur bravoure. »

***

Lord Harrion avait questionné le Seigneur Stark sur son épouse, les menant sur un terrain autrement plus sensible, pour Robb tout du moins, car bien plus actuel. Si le Jeune Loup n’avait perdu personne d’aussi proche qu’un père pendant la Longue Nuit, il avait perdu un fils dans des circonstances terriblement naturelles, celles de sa naissance. Ça n’était pas la créature qui lui manquait, après tout, il n’avait pas eu le temps de connaître ce petit Harlon aux yeux gris. C’était l’idée qui lui échappait qui le peinait, celle d’avoir un fils pour compléter sa meute. Le Karstark lui offrit un sourire contrit en plus de ses condoléances, le suzerain pria alors de n’avoir pas à raconter cette affaire à des étrangers : recevoir la pitié de personnes avec qui il ne partageait rien lui semblait une idée effroyable. Il ne l’aurait pas fait, de toute façon ; sans doute que la familiarité que lui inspirait le Karstark lui avait permis cette franchise. S’il ne le regrettait pas, il peinait désormais à le regarder dans les yeux, inquiet de l’émotion qu’Harrion pourrait trouver dans son regard. Le Seigneur de Karhold soulignait leur courage d’avoir tenu cet hommage malgré le deuil, tandis que Robb se souvenait d’une discussion qu’il avait eu avec la jeune Lady @Lyanna Mormont quelques semaines plus tôt. Elle avait eu des mots très justes, pour une si jeune fille, à ce propos. Sans doute avait-elle permis, par son soutien, que les deux suzerains puissent tenir la face ce soir, face au Nord presque tout entier réuni. « Nous avons perdu un enfant, ce soir-là, mais la suzeraine et moi savons ce que le Nord a perdu pendant cette Longue Nuit. C’est ceux-là, qu’il s’agissait d’honorer ce soir. » Prenant une inspiration, il poursuivit, retrouvant le regard du Karstark : « je suis certain que vous en auriez été capable, après tout, vous savez bien mieux que moi qui a été perdu cette nuit-là. » Il avait au visage un air qui voulait assurer à celui qui avait hérité de Karhold ce funeste soir-là son profond respect. Il ne doutait pas une seconde de ce qu’il disait, si l’honorabilité d’Eddard Stark était vantée dans tout le royaume, celle d’Harrion Karstark était connue de ceux qui avaient déjà croisé sa route.

Gracieusement justement, Lord Harrion tenta de rassurer le Stark en lui signifiant qu’avec sa jeunesse, il pourrait voir arriver d’autres enfants dans son couple. « Certes … », ponctua Robb, qui ne souhaitait pas s’épandre sur ce sujet. Sa femme passait des grossesses de plus en plus compliquées, l’effort de porter des enfants épuisait sa nature déjà fragile, et surtout, la tristesse que cette perte avait provoquée donnait l’impression d’être insurmontable. Ils y arriveraient, sans doute, d’autres l’avaient fait avant eux, mais rien de tout cela n’était facile à imaginer, pour le moment tout du moins. Robb choisit ainsi de se taire à ce sujet, et de laisser le Karstark poursuivre sa réflexion en faisant appel aux Dieux et à leurs desseins impénétrables. A la mention de ses héritières, un léger sourire vint réchauffer le visage du suzerain : « Lyarra et Serena sont mes soleils dans cet hiver, en effet ».

Robb avait souhaité au Seigneur de la maison au Soleil, tendrement, de connaître la joie d’être père. Peut-être n’aurait-il pas dû évoquer ce sujet-là face à un homme fraîchement marié, mais Robb l’avait fait avec sincérité. Trop cynique pour son âge, Lord Harrion suggéra que les nordiens nommés Eddard étaient voués à hériter de la maison de leurs frères aînés. Si Robb, gracieusement, offrit un sourire amusé à son interlocuteur, il lui répliqua rapidement : « Monseigneur, votre mariage est encore jeune … » Robb se souvenait bien de cette union, quand il était rentré à Winterfell, sa petite Serena venait de naître. Il est vrai qu’entre temps, Kylis était tombée enceinte de nouveau, une grossesse qui s’était soldée par la mort du louveteau, certes, mais à Karhold le mariage d'Harrion et Mira était en effet resté stérile. Ce fut à Harrion de répliquer à son tour qu’en vérité, il trouvait d’autres accomplissements que celui d’être père dans sa vie de Seigneur. Sans doute avait-il dû trouver la façon de se satisfaire, en effet, au vu du fait qu’il s’était marié tard. Ne cherchant pas à tout prix à gagner cette chicane, Robb le laissa poursuivre son élaboration qui l’amena tout de même à s’imaginer transmettre son nom et ses terres à un enfant. Un sourire sincère apparaissait sur le visage du suzerain, lui-même apaisé par l’idée de voir Lyarra diriger Winterfell et le Nord après lui, toute enfant et toute fille soit-elle. Lord Harrion poursuivit, évoquant songeusement son épouse, pour laquelle il souhaitait un enfant. Cela, Robb l’entendait bien. « Que ne ferions-nous pas, monseigneur, pour nos dames ? Je suis heureux de savoir, en tous cas, que quoi que tardif, ce mariage vous accommode. » Le suzerain aurait même pu tenter de suggérer qu'épouser Mira Forestier ait pu le rendre heureux, mais point trop n'en fallait. Son épouse lui avait raconté, une fois ou deux, l'amour qui avait autrefois animé Lord Harrion à l'endroit de Lady Alynne Omble, avant que celle-ci ne décède d'une fièvre. Ça avait été là une des trois tentatives de fiançailles qu'Harrion avait évoqué un peu plus tôt dans leur discussion. « Que diriez-vous justement que nous les retrouvions, ces femmes ? Un instant de trop sans elles, et nous risquerions de leur manquer ... » Point trop ne fallait-il suggérer non plus, d'ailleurs, que l'inverse puisse-t-être d'autant plus véridique.

DRACARYS
@Harrion Karstark | #7b242c | gif by usermina on tumblr


Robb of House Stark
Lord of Winterfell and Warden of the North

♛ by wiise
Harrion Karstark
Sun of Winter

Harrion Karstark

Informations
Post-Mortem || Harrion&Robb 69c8d0e5b9e47f6bab7fea5f222aeac36f383ccb
Ft : Ben Barnes
Multi-Compte : m. targaryen, a. caron, t. greyjoy, r. royce, b. nerbosc, d. pommingham, r. baratheon, h. swyft & v. antaryon
Messages : 1100
Date d'inscription : 08/12/2017
Présence : Présent
Personnage
Badges
1000 messages
5e Dracanniversaire
Multicompte


   
# 

Post-Mortem
Harrion Karstark & @Robb Stark

But I will not run. I wouldn't be standing here if I'd quit every time something seemed impossible to overcome. I will not die today.



Une nuit pour se souvenir. C'était ainsi que la chose était présentée, ainsi qu'elle était célébrée lors de cette soirée hommage qui rappelait à tous combien la vie était fragile, combien la vie était un combat pour la facilité d'une obscurité dévorante. Harrion aurait voulu dire un mot, exprimer combien la mort, dans son aspect le plus définitif, ne souffrait d'aucune urgence, que leur deuil était, pour tous, déjà fait et qu'un hommage n'aurait su éclipser un drame aussi personnel que celui d'un enfant. Il aurait aimé dire que tous auraient compris que la célébration soit reporté, que tous étaient assez loyaux pour ne pas en vouloir au destin et à la cruauté divine. Mais en vérité, Harrion ne pouvait parler que pour lui. Si son mariage lui avait apprit une chose, c'était que le Nord était loin d'être aussi uni qu'il l'avait cru pendant toute sa jeunesse : le conflit entre la maison de son épouse et celle de Hautpoint n'était qu'un exemple parmi tant d'autre. Aussi cela ne l'étonnerait pas d'apprendre que certains seigneur nordiens s'en serait offusqué. Les nordiens et leur grande gueule, songea Harrion avec agacement. Ils avaient été nombreux à douter des capacités d'un héritier élevé au sud par les dragons, quelle surprise y aurait-il à ce que certains restent campés sur leurs positions ? Mais il n'en dit rien, demeurant silencieux tandis qu'il s'entendait congratulé à demi-mot sans réellement s'en sentir digne. Il était beaucoup de pensées qu'Harrion Karstark gardait pour lui : à l'inverse de ce père dont on célébrait la mémoire, il n'était pas certain que de dire tout haut ce qu'il pensait eut été bénéfique à son nom ou à la réputation qui était sienne. Quel intérêt d'appuyer de la sorte là où cela faisait mal juste pour le plaisir d'avoir le dernier mot ? Il laissa la conversation se dérouler, les opinions se partager et ce fut non sans un sourire qu'il entendit la tendresse du jeune suzerain envers ses filles. Au moins ne faisait-il pas parti des hommes qui ignorait leur progéniture au prétexte qu'elle ne leur convenait pas. Cela collait avec l'image qu'Harrion s'était faite de lui, mais il n'était jamais déplaisant d'en recevoir une seconde confirmation. Une certaine légèreté revint avec la mention des fillette Stark et, dans un rire retenu, le Karstark glissa son regard sur le jeune nordien.  « Faites attention Lord Stark, je suis très fier de mon blason, je pourrais vous prendre au mot. » Le soleil de l'Hiver. C'était la devise autant que le symbole de la maison Karstark quoi qu'Harrion aurait eut grand peine à expliquer pourquoi. Ceci dit, le parallèle était trop beau pour ne pas être signalé et non sans un sourire en coin, il ajouta. « Après tout, cela fait bien des années que nous n'avons célébré de mariage entre Winterfell et Karhold. » Le dernier grand mariage entre leurs maisons remontaient à plus d'une soixantaine d'année lorsque Lysara Karstark avait épousé Artos l'Implaccable, lui même fils d'une descendante de Karhold. Cela remontait bien loin, songea Harrion, et cela expliquait peut être la manière dont son père avait longuement observé le ventre de Lady Catelyn, mesurant la possibilité de proposer son héritier pour l'une des filles de son suzerain.

Sans doute ce dernier se retournait-il dans sa tombe, ou plutôt dans le vent, en le voyant s'unir à une Forestier, une si petite famille fort lointaine et ne convenant nullement à ses aspirations. Mais Harrion n'en avait cure, il appréciait Mira pour la fraicheur qu'elle amenait dans sa vie, pour la distinction qui était sienne. Il y trouvait sans doute plus de tendresse et d'accomplissement qu'auprès d'une soeur de Robb Stark, probablement trop jeune pour saisir la noirceur de ses pensées ou se sentir honorée d'un mariage avec un homme dont le fief était si éloigné du leur. « N'avons-nous d'autre choix que de nous y faire ? C'est ce que l'on attend de nous après tout. Mais j'admets que Mira m'est chère. Il est important de pouvoir diriger aux côtés d'une personne estimée. L'amitié facilite la vie ... » confia le Karstark alors que l'idée d'un mariage, imposé par son père, aurait pu fort mal se terminer s'il n'avait trouvé d'atome crochu avec sa promise. Il n'était pas resté fiancé assez longtemps à Rosyn pour l'avoir connu mais le souvenir d'Alynne lui était encore assez vivace pour savoir que ses attachements étaient aussi grand que les peines du coeur qui les accompagnaient. Quoi que contractuel, les mariages n'empêchaient en rien une certaine tendresse de naitre et si Harrion demeurait assez pudique sur le sujet, il appréciait Mira. Sans doute plus qu'il n'en avait conscience : elle gardait son secret, le soutenait lorsqu'il s'effondrait dans leurs couloirs, prenait en charge la maison dans son entièreté pour pallier à ses "absences". Elle était devenue sa complice en même temps que son amour et il envisageait de, peut être un jour, lui offrir davantage s'il le pouvait. Oui, il était plus simple de diriger aux côtés d'une personne chère. Plus simple de ne pas avoir en son épouse une ennemie supplémentaire, un combat qui débutait une fois la nuit tombée. « J'espère qu'il en va de même pour le votre mais si Lady Kylis est au moins aussi bienveillante que la parentèle que j'ai pu connaitre par le passé, je ne doute pas que vous rencontriez de belles années à venir. » finit-il par dire, songeant que du peu qu'il avait pu voir, Kylis Omble, désormais Kylis Stark, semblait être une personne d'une grande gentillesse. Mais tout comme lui, Robb avait déjà été fiancé par le passé et Harrion savait combien ce genre de chose pouvaient être difficile. Malgré la tendresse, malgré l'affection ... Il arrivait que les souvenirs perdurent. Pensait-il encore à Lady Wynafryd comme Harrion pensait parfois à Alynne ? C'était autant de question qui ne trouveraient pas de réponses, il aurait été fort inconvenant d'en toucher mot au concerné. Mais, déjà, le temps passant, il était l'heure de rejoindre le reste de la foule. Trop accaparés par un seul seigneur, le Stark risquait d'être targué de favoritisme. Harrion hocha la tête. « Très certainement. J'apprécie votre beau-père, Robb, mais je crains que Mira ne soit pas habituée à autant de franc parler. »

:copyright:️crack in time



┗ We’re all stories ┛
When we die, we turn into stories; and every time someone tells one of those stories, it’s like we’re still here for them. We’re all stories in the end.
Robb Stark
The Young Wolf

Robb Stark

Informations
Post-Mortem || Harrion&Robb Tumblr_ofw59zcT5o1u7sppoo7_400
Ft : Richard Madden
Messages : 1073
Date d'inscription : 13/01/2023
Présence : Présent
Personnage
Badges
Dracanniversaire
L'incarnation
Multicompte
1000 messages
Intégration
50e RP
Time Traveler
Serial voteur


   
# 
Post-Mortem

Winterfell | FB An 308, lune 12, semaine 2

Le Seigneur de Winterfell ne veillait pas sur son fief quand sa seconde fille venait au monde : il était à Karhold pour célébrer le mariage de Lord Harrion Karstark et Lady Mira Forestier. Son épouse, ainsi, n’avait pu l’y accompagner, ce qu’elle avait humblement regretté. A son retour sur les terres de ses ancêtres, le Stark avait découvert sa nouvelle progéniture, une petite fille aux cheveux noirs et aux yeux presque aussi bleus que ceux de sa mère. Robb l’avait aimée très vite. Ça avait été plus facile qu’avec Lyarra, que le suzerain avait dû quitter moins de quelques jours après sa naissance pour une sombre affaire valoise et avec laquelle il avait malgré tout fallu tout apprendre, y compris être père. Serena avait quelques semaines quand il l’avait rencontrée pour la première fois. Tout avait été plus facile, ainsi, qu’avec les trois lunes qu’avait son aînée quand il l’avait retrouvée en revenant de Cordial. Son œil était déjà vif, et Robb s’était montré fort attentif l’égard de sa cadette : sa femme devait rester alitée après son accouchement compliqué, non sans protestations. Ainsi, pour que sa fille ne manque rien à l’air du Nord, Robb l’avait emmenée maintes et maintes fois au pied de l’arbre-cœur, quand les nourrices le lui permettaient en tous cas. C’était une enfant de l’été qui, auprès de son père, apprendrait que l’Hiver vient, toujours. Un soleil, comme il l’avait soufflé au Karstark, dont il savait bien que le blason en portait aussi un. Robb ne voulait rien suggérer, toutefois, perdu dans ses pensées et dans la poésie que sa fille lui évoquait. Harrion se permit malgré tout de soupçonner une allusion matrimoniale de sa part, ou tout du moins, d’en suggérer lui-même une.

Surpris de l’audace d’un bonhomme qu’il croyait plus taciturne que cela, le Seigneur de Winterfell lui adressa un sourire quelque peu désinvolte, reculant son corps en arrière, manifestement étonné. Il n’aurait pu dénier qu’il y avait quelque chose de séduisant à l’idée d’unir – à nouveau – leurs maisons au patronyme si proche, et aux origines déjà entremêlées. « Savez-vous pour quel événement j’ai manqué la naissance de ma deuxième fille, monseigneur ? sciemment, Robb choisissait de détourner un peu la remarque du Karstark pour le laisser penser qu’il n’avait pas entendu ses insinuations pourtant plus franches que son beau-père, Lard Jon. Sans lui laisser le temps de répondre, toutefois, le suzerain poursuivi, d’un ton lent et précautionneux : j’étais à votre mariage, bien sûr. Serait-ce là un signe, Lord Karstark, que nous envoient les dieux ? » Le suzerain se rapprocha, cette fois-ci, de son vassal, un air un peu cavalier au visage, un sourire en coin naissant finement sur ses lèvres. Il ne ferait aucune promesse, mais ne pouvait détourner totalement une telle proposition. Pour l’instant, elle ne s’appuyait sur aucune matérialité, mais si elle devait un jour excéder le stade du fantasme, on ne pourrait lui reprocher d’avoir dédaigné une honnête projection. « Chaque chose en son temps, toutefois, Harrion … Nous pourrons reprendre cette discussion quand vous nous aurez présenté un fils pour porter vos couleurs et vos armes. » Robb avait laissé tomber le titre de son compère, il n’y avait plus personne, dans la crypte, et l’intimité de la lumière tamisée et de leurs visages rapprochés par le sujet de la discussion lui donnaient l’impression que ça lui serait permis.

La discussion se poursuivit ainsi, les deux seigneurs évoquèrent leur désir d’enfant, si particulier pour les hommes puisque souvent lié à leurs épouses et, par défaut, à leur héritage. Robb s’était marié jeune, poussé par sa mère qui était sans doute pressée de le voir s’unir à une Dame du Nord. Kylis Omble devait être un antidote, au moins en partie, à sa réputation abîmée de garçon élevé dans les fastes de la cour dorée de Port-Réal. L’idée d’avoir des enfants était venue après le mariage, et s’il fallait l’admettre, elle avait été forcée par la vision du ventre grossissant de sa frêle épouse. Ça n’était qu’à l’arrivée de la petite, quand Kylis avait suggéré le prénom de Lyarra, que tout cela avait pris sens, pour le suzerain : sa fille porterait le nom de son aïeule et ainsi, deviendrait son héritière. Il l’avait annoncé d’un sceau de cire à tout le royaume en même temps qu’il avait fait réunir son ban pour partir à la guerre. Quel augure, là encore !

De l’amitié qu’évoquait Harrion et que Robb ressentait les premiers temps de son mariage, Lyarra était venue sceller quelque chose entre les seigneurs de Winterfell. Leur union avait pris de la hauteur en se faisant plus profonde, leur contact était devenu plus familier car leur sang avait été mélangé, leur amour était devenu plus délicat car en se reproduisant, il avait acquis plus de noblesse. Robb avait été fiancé, avant de connaître Kylis ; il avait été amoureux, même. Il n’avait jamais osé le dire à celle qui était devenue son épouse, par pudeur et par respect, et après un certain temps, ça avait perdu de son importance. Ça n’était pas le souvenir de Lady Wynafryd qu’il avait oublié, mais plutôt le besoin de comparer. Kylis était devenue sa femme, et moins d’un an plus tard, la mère de son héritière. Il y avait à cela quelque chose d’indélébile.

Les trajectoires des deux hommes dans la crypte auraient pu se croiser d’autant plus si Harrion avait épousé la première femme à laquelle il se destinait. Les Anciens en avaient voulu autrement. Il évoquait Alynne Omble, en sous-ton, en mentionnant l’air bienveillant de la suzeraine, sa nièce. Robb lui sourit doucement, ne souhaitant pas provoquer de contrariété chez son vassal en étalant de trop son bonheur conjugal avec sa Lady Omble. Il acquiesça dans l’ombre à sa remarque doucereuse, et conclut : « je suis déjà gâté. J’espère que vous le serez autant que moi, Monseigneur. »

Robb suggéra qu’ils retrouvent, enfin, leurs femmes. Il savait Kylis plutôt observatrice, peut-être avait-elle déjà remarqué qu’elle et Mira était les deux seules épouses sans mari à cette réception. Peut-être les deux hommes trouveraient-ils ainsi leurs Dames en train de discuter dans la salle de Banquet de Winterfell. Déjà amusé à cette idée, Robb éclata d’un rire franc à la remarque d’Harrion sur son beau-père. « Allons bien vite la sauver, alors, je ne voudrais pas qu’il arrive de mal à votre jeune épouse... » Lard Jon aurait pu être le beau-frère d'un plus jeune Harrion, songea Robb alors qu’il emboîtait le pas au Karstark, attrapant sur son passage une torche qui leur permettrait de traverser la cour assombrie de Winterfell sans trébucher dans la cour sans doute mouillée par une averse estivale. En épousant Kylis, Harrion serait ainsi devenu son oncle par alliance. Curieuse idée, si l'on se figurait le chemin sur lequel les Anciens avaient finalement choisi de les emmener. On ne pouvait toutefois plus compter sur cette perspective, et cette gymnastique de l’esprit était bien plus compliquée que celle qui lui demandait d’imaginer un mariage pour ses filles. Et sur ce chemin-là, ce n'étaient pas les dieux mais bien le Karstark qui l'avait attiré, ce soir. Moins abstrus qu'il n'y paraissait, finalement.

DRACARYS
@Harrion Karstark | #7b242c | gif by usermina on tumblr


Robb of House Stark
Lord of Winterfell and Warden of the North

♛ by wiise
Contenu sponsorisé


Informations
Personnage
Badges


   
#