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Everytime you leave [Vaeron]

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Vaeranah Antaryon
L'étoile de l'Est

Vaeranah Antaryon

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Everytime you leave
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L'horizon était plus dégagé à présent : que ce soit sur la baie abandonnée par les navires ennemis ou sur l'avenir qui se révélait, Vaeranah y voyait plus clair. Elle avait passé ces dernières semaines à se faire à cette nouvelle existence, à combler les lacunes qu'une vie de l'autre côté du détroit causait sur sa connaissance de Westeros et des familles qui l'habitaient. Relativement effacée, Vaeranah observait, conservant ses conseils et son esprit pour plus tard : elle laissait aux hommes l'art de la guerre et savait que son rôle ne prendrait réellement toute sa dimension qu'une fois la chose terminée. En cela, les talents de Vaeron étaient plus précieux que les siens : si elle savait se défendre avec une lame, ce n'était certainement pas au niveau de l'expérience guerrière que son frère avait accumulé au fil des ans. Toutefois, cela faisait bien longtemps que Vaeron ne l'avait pas quitté pour partir combattre, et comme à chaque fois, cela la remplissait d'angoisse. Que deviendrait-elle s'il ne revenait pas ? Qui la protégerait ? Depuis sa naissance, elle n'avait pas souvenir d'avoir été séparé de son frère plus de quelques semaines, quelques lunes tout au plus, et à présent que s'annonçait la conquête du Val, la jeune femme ignorait quand il lui serait donné de le revoir. Elle faisait les cents pas dans sa chambre, se demandant quoi faire, quoi dire. Elle ne voulait pas qu'il s'en aille, mais elle savait qu'il était essentiel qu'il le fasse pour leur avenir, pour la place qu'il pourrait occuper ici, pour le titre qu'il désirait et qu'il devait mérité. Quand à elle, elle resterait à Goëville pour continuer de se faire aux us et coutumes locaux, pour travailler avec Lord Baelish et faire plus ample connaissance avec la future reine.

Ses jambes s'arrêtèrent soudainement et son regard remonta jusqu'au reflet de sa personne, dans le miroir de la petite coiffeuse. La chambre qui lui avait été donnée était confortable, suffisante puisqu'elle passait la plupart de son temps dans le reste du château, à lire ou travailler. Mais tandis que le coucher de soleil s'était éteint pour laisser place au noir de la nuit, Vaeranah avait sentie que ses nerfs ne lui permettraient de lire la moindre ligne, de penser le moindre chiffre. Elle s'était retiré prétextant la fatigue et le désire de pouvoir saluer les hommes avant leur départ et s'était enfermée avant de commencer à marcher en rond dans ses quartiers. Elle se doutait que Vaeron, lui, n'avait pas du le voir, trop enjoué qu'il était à bénéficier enfin d'un peu d'action. Elle l'avait vu aiguiser son épée avec une rigueur qu'elle ne lui connaissait pas un peu plus tôt dans l'après-midi. Au bord de la coiffeuse, une pièce d'or brillant à la lueur des bougies entre la brosse à cheveux, les quelques épingles non utilisées et la montagne de papier qu'elle y avait mis pour dégager de la place sur son bureau. Ses doigts caressèrent le métal tandis que son esprit vagabondait. Pile, je reste ici et je finis ce maudit calcul. Face, je ... Quoi ? Elle songeait à peine à la seconde option que la voix insinueuse se moquait de la première possibilité. Dormir ? Lire ? Contraindre ses pensées à lui obéir. Ce fut avec un soupire las que Vaeranah lança la pièce, consciente de sa détermination déjà vacillante. La pièce vola un instant et retomba entre ses doigts avant qu'elle ne la bascule sur le dos de sa main.

Face.

On ne les avait pas éloignés l'un de l'autre, installés dans des quartiers communs, d'ordinaire réservés aux invités et pourtant Vaeranah avait l'impression que la chambre de son aîné n'avait jamais été aussi loin de la sienne qu'à cet instant. L'inquiétude qui ne la quittait ajoutait aux battements affolés de son coeur : depuis des années, la braavienne savait qu'elle ne pourrait vivre dans un mode dépourvu de la présence de Vaeron. L'imminence de cette possibilité la plongeait dans une agitation qui ne se calmerait qu'avec le rituel qu'elle avait mis en place depuis qu'il était en âge de chevaucher loin de la maison pour aller jouer de l'épée quelque part. Depuis l'enfance, elle se glissait dans sa chambre, attendant qu'il la réconforte et lui promette sur ce qu'ils avaient de plus cher qu'il reviendrait. Figée devant la porte, Vaeranah marqua une hésitation avant de frapper. Le silence lui répondit et elle posa sa main sur la poignée, la tournant jusqu'à ouvrir. Son regard balaya le couloir vide, faisant des allers-retours avec la porte entrouverte avant qu'elle ne se glisse dans l'ouverture, refermant derrière elle. A l'image de la sienne, la chambre de son frère était éclairée de multiples bougies dont la flamme vacillait sous le courant d'air provenant de la fenêtre ouverte. « Vaeron ? » appela-t-elle alors, s'annonçant à nouveau.

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Everytime you leave

« Goeville
305, lune 5, semaine 1 »

La bataille de la Baie des Crabbes s'était achevée dans la douleur : Vaeron Antaryon avait été chargé en compagnie de quelques hommes de récupérer les pauvres malheureux à la dérive. Bon nombre de navires avait été détruit, laissant plusieurs équipages orphelins. L'occasion idéale pour le guerrier de faire ses premières armes sur le continent dont il ne connaissait rien et qui pourtant s'embrasait sous le feu de la guerre. Soixante-dix soldats alliés sauvés, une dizaine d'ennemis capturés. Une bien maigre contribution dont l'essosi ne se satisfaisait pas totalement. Mais il fallait faire avec, malheureusement. De toute évidence, l'horizon du Val se dégageait de plus en plus, à défaut d'avoir la terre, la mer avait été pacifiée par la force, libérant ainsi Goeville d'un long blocus. Vaeron entrevoyait les opportunités qui s'offraient à eux désormais : la Conquête du Val débutait à peine. Et évidemment, il se devait d'y participer activement afin de permettre à leur nom de se faire une place sur cette nouvelle terre. Pas que, il voulait s'assurer de la réussite de cette entreprise afin d'offrir à sa douce cadette la vie qu'elle méritait et dont elle avait été privée en quittant leur cité natale. Ce combat était autant pour elle que pour leur avenir. Que son sacrifice ne soit pas vain si une lame le transperçait là-bas. En réalité, il ne savait ce qu'il deviendrait sans elle, mais il ne doutait pas de sa survie s'il n'était plus là. D'eux deux, Vaeranah était celle qui avait le plus de ressources, il en était persuadé.

La cité vivait dans l'effervescence du départ pour la conquête et les batailles à venir. Les soldats se préparaient, s'affairaient dans les allées où se mêlaient impatience et peur. Le Braavien était dans la seconde catégorie, sans aucun doute. Comme s'il attendait ce moment depuis sa naissance, comme s'il s'y préparait depuis toujours. Enfin, son apprentissage militaire portait ses fruits. Si jusque là ses mains avaient été ensanglantés par le liquide carmin d'ennemis de Ferrego Antaryon, jamais il n'avait participé à une guerre ouverte. Son épée avait soif de sang après tant de lunes d'abstinence. Il était plus accoutumé aux assassinats ciblés qu'aux conflits armés, il s'impatientait d'en connaître la teneur. Tel un enfant qui allait découvrir son premier cadeau, Vaeron était débordant d'énergie, enfin il y avait de l'action ! Enfin il allait pouvoir faire ses preuves auprès de Viserys et ses partisans. Ils le verraient comme un partenaire loyal et fidèle sur lequel on pourra se reposer. Non pas qu'il n'aimait pas la cité de Gerold Grafton mais l'argenté commençait à s'ennuyer entre ces murs. Il vivait pour l'adrénaline, le combat. Tellement obnubilé par tout cela qu'il en avait oublié de remarquer que son prochain départ inquiétait le sang de son sang. Ou était-ce une forme de déni pour s'éviter de dévoiler des émotions qui pouvaient le fragiliser. Plutôt que de s'y pencher, il avait aiguisé son épée avec attention, comme rarement auparant, et pour cause, de longs combats l'attendaient.

Entraînement achevé, le voilà qui regagnait ses appartements, jouxtant ceux de sa douce soeur, plongée dans ses calculs, il n'osa la déranger. Et devant sa porte, la sensation désagréable lui revint : la peur de la quitter et de ne savoir quand il reviendrait. Cette sensation qui lui serrait la gorge, accélérait son palpitant. Il accéléra le pas, agacé par sa faiblesse d'esprit et s'engouffra dans ses appartements dans le silence. Une fois à l'intérieur, il se changea, arborant une tenue plus décontractée, loin de la représentation publique. Prostré devant le miroir, l'argenté s'extirpa de sa réflexion en entendant la voix familière de sa soeur, qu'il pourrait reconnaître entre mille. "Ma petite perle." Salua-t-il en braavien avec un grand sourire. Ce surnom qu'il avait l'habitude de lui donner jadis lorsqu'il la rassurait avant un long départ. Ils avaient déjà vécu une séparation, mais sûrement pas aussi incertaine que celle-ci. "Le petit n'est plus vraiment approprié, tu as bien grandi depuis." Plaisanta-t-il dans un sourire, il vint servir deux verres de vin, dont il tendit l'un d'eux à la jeune femme. "Tu n'as pas la tête des beaux jours, qu'est-ce-qui t'inquiètes ? Je t'ai un peu délaissé ces derniers temps." Probablement qu'il se rendait compte maintenant à quel point il avait été égocentrique.
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Elle sourit au surnom familier, la présence de Vaeron rendrait son départ de Braavos plus facile pas tant pour la compagnie que pour les souvenirs que sa simple personne évoquait et une mémoire commune qu'ils pouvaient aborder de temps à autre. Vaeranah n'était pas vraiment sujette au mal du pays : les ruelles braaviennes ou les marchés animés du matin ne lui manquait pas plus que cela. Elle retrouvait des embruns marins similaires, quoi que plus frais et plus abrupte à Goëville et la compagnie n'y était ni plus agréable, ni plus ennuyante que dans sa cité natale. C'était envers les siens qu'elle se montrait le plus mélancolique et en cela, son aîné remplissait parfaitement son rôle. Protecteur mais aussi représentant du Seigneur de la Mer sur place, Vaeranah savait qu'il n'était pas venu que pour faire de la figuration et en participant à cette conquête, il le prouvait au reste des proches du prétendant au trône. Mais Vaeron avait toujours eut plus de facilité à se faire des relations, à se fondre dans la masse et à trouver des alliés. Elle compensait son manque évident de compétence sociale par son esprit mais sur le terrain des mondanités et des jeux d'alliance, il avait beaucoup à lui apprendre. « Vieille serait le terme plus approprié, effectivement. » plaisanta-t-elle à demi. Elle n'était plus la petite fille qui lui courait après dans les couloirs du palais, loin du monde et de ses enjeux et pourtant, c'était cette habitude aussi vieille qu'elle qui la poussait à venir le voir. Tout comme le mal du pays, elle ne se sentait pas particulièrement malmenée par le temps passant : elle avait constater combien les femmes, à l'exception de la douairière des lieux et de l'épouse de Lord Petyr, étaient jeunes pour les fonctions qui étaient leur et comprenait sans mal que l'âge soit un véritable combat du quotidien. Elle en était venue, certains soirs, à s'interroger sur des questions qui, jusque là, ne l'avait jamais effleuré au sujet de sa propre féminité et l'image que les westerosi qu'elle côtoyait au quotidien avait de sa personne. Questionnement rapidement mis de côté tandis qu'elle se souvenait des débats sans fin qu'elle avait eut avec sa mère à ce sujet et ô combien elle trouvait puéril de n'avoir de valeur que par son apparence ou sa capacité à enfanter. Vaeranah n'aspirait pas à devenir l'épouse d'un richissime seigneur ou à pondre des enfants jusqu'à ce que cela la conduise à la mort. Elle préférait nettement le confort de sa vie, certes atypique  pour une dame mais bien plus intéressante. C'était peut être cela qui lui valait une entente, pour l'heure encore timide, avec les femmes de Goëville : elle ne convoitait aucune couronne, ni aucun prétendant, murée dans son rôle de représentation de la Banque de Fer, personnalisation de sa fonction. A une exception près. Car la braavienne pouvait clamer à qui elle le voulait qu'elle se débrouillait parfaitement bien toute seule, il était une personne qui changeait tout : celui qui était devant elle. Bien sur, sa fierté l'empêchait de l'assumer entièrement mais son assurance aurait sans doute bien malmenée si elle était venue sans lui. « Je ne crains ni l'ennui, ni la solitude ... C'est bien ce qui embêtait notre mère. » fit-elle tout de même remarquer avec amertume, prenant le verre qu'il lui tendait. Si Vaeranah adorait sa mère, leurs relations avaient toujours été compliquées par le tempérament de la fille et ses centre d'intérets bien éloignés des aspirations maternelles. Car si le statut de Ferrego Antaryon lui conférait, à Braavos, une importance semblable à celle d'une princesse, Vaeranah était loin des bourgeoises parfumées qui riaient gaiement dans leurs palais et devisant sur les prochaines modes. Elle préférait lire les textes classiques que de débattre superficiellement des derniers potins de la cité et elle trouvait plus d'intérêt à observer la danse des chiffres qu'à prendre des moues faussement choquées au sujets des pièces de théâtre de rue que l'on pouvait trouver dans de nombreux coins de Braavos. Une fille indigne, en somme.

Jouant avec l'une de ses bagues, Vaeranah soupira avant de prendre une gorgée de vin : une fille indigne, peut être, mais au moins elle s'était construite seule, supportée par la bienveillance de son oncle. Elle ne ployait face à aucun époux ni aucun grand chefs de famille braaviens et se battait aussi farouchement à la Banque que Vaeron pouvait le faire sur un champ de bataille. Ils avaient peut être des traits Rogare, mais la combativité des Antaryon coulait dans leurs veines. « Je m'inquiète Vaeron. Comme à chaque fois que tu pars, comme à chaque fois que tu dois te battre. » finit-elle par avouer. Cela était toujours aussi gênant de l'admettre, même à l'approche de la trentaine. Car elle n'était plus la petite fille pour qui la mort était un concept de moins en moins abstrait, ni l'adolescente secouée par le chaos de la nuit précédant l'élévation de son père au rang de Seigneur des Mers. « Je m'inquiète du jour où tu partiras sans jamais revenir. Et encore plus ici, maintenant, alors que nous sommes si loin de chez nous, sur une terre où nos vies ne seraient pleurées par personne. » Bien qu'elle doutait qu'on lui fasse un mal quelconque ici, tant par ce qu'elle représentait que par ce qu'elle était venue offrir, il y avait quelque chose de rassurant à l'idée qu'un regard de travers, une parole malheureuse ou des intentions mal avisée pouvaient se voir venger par la lame de son frère. Sans lui, elle se sentait dépourvu d'une part d'elle, dénudée d'une armure qu'il représentait entre elle et le monde. Au delà de l'absence, la perspective d'un destin funeste l'attendant sur le champ de bataille du Val faisait naître l'écho d'un vide dévorant dans son âme.

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Everytime you leave

« Goeville
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"Allons bon, te surmener te fait vieillir prématurément, je croyais que c'était plutôt l'alcool." Plaisant-a-t-il dans un rire, ses sourcils arqués : elle n'était plus la gamine qui courait derrière lui dans les couloirs de leur demeure braavienne. Elle n'était plus cette petite effrontée qui s'était brisée le bras à cause de leurs jeux enfantins : aujourd'hui, Vaeranah entrait dans l'âge adulte, là où les femmes de Westeros se mariaient et avaient déjà une flanquée d'enfants. Son destin ne serait pas le même, Vaeron s'en faisait la promesse tacite, jamais il n'accepterait de donner sa main à n'importe qui. Trop jaloux et trop possessif pour la laisser partir au premier venu, aucun homme sur cette terre ne s'en montrait digne. La marier serait surtout un immense gâchis à ses yeux. Elle avait toute sa place à la Banque de Fer, ce qui lui permettait d'user de son potentiel sans en avoir honte - si Vaeron n'avait que peu de compétences dans son domaine, il reconnaissait le talent qui était le sien et qui l'avait mené jusqu'ici. La Banque n'aurait pas envoyé un idiot les représenter, cette confiance témoignée était la preuve irréfutable qu'elle avait bien mieux à faire que de se lier à un idiot d'ici et risquer de mourir en couche. Son destin serait plus grand, plus haut, plus beau que toutes ces femmes présentes en ces murs. Trop jeunes, celles-ci n'étaient vues que comme des poules pondeuses, là où sa tendre soeur s'élevait au-dessus de la masse, elle n'était pas qu'un ventre mais un cerveau, tout aussi malin que celui des hommes, si ce n'était plus. Inutile de dire qu'il était fier d'elle. Quelques fois, le guerrier craignait qu'elle n'ait plus besoin de lui, qu'elle s'en détourne. Une peur viscérale qu'il cachait, par orgueil.

C'était en partie pour lui assurer cet avenir qu'il partait combattre aux côtés des armées de Viserys. Mais pas que, aussi pour sa propre réputation, en étant présent sur le front, il se plaçait comme un soutien infaillible. Et s'il mourait ? hé bien il aura au moins essayé, personne ne le pleurera sur ce continent où il n'était rien qu'un soldat parmi tous les autres. Trépasser en anonyme, en homme du peuple ne l'effrayait pas, c'était plutôt l'oubli, de ne pas avoir pu pérenniser son nom. L'amertume dans sa voix ne tomba pas dans l'oreille d'un sourd, Vaeron se reculait, buvant distraitement le contenant de son verre, du vin valois médiocre, il devait l'avouer. Le breuvage le fit grimacer, ou était-ce le ton amer de sa soeur ? Il ne saurait dire. Un peu des deux. "Tu es bien le contraire de toutes ces mégères que l'on a vu ici. Pourtant, il te faudra te faire des amis ici, en mon absence." Dans le cas où il ne revenait pas, elle devait se faire des alliés - même si les trahisons n'étaient jamais loin. "Sauf avec ce Petyr Baelish." Corrigea-t-il, cet homme ne lui inspirait rien de bon, si tous les autres étaient peu fiables, il avait décelé dans le regard de celui-ci une envie malsaine.

Finalement, la jeune femme avoua ses tourments, avoir peur de son départ prochain, comme lorsqu'il était parti, quelques années plus tôt. Toutefois, le parallèle s'arrêtait là. Il allait risquer sa vie pour la conquête du Val, des batailles rudes qui s'annonçaient. En un instant, voilà que Vaeranah avait scindé la carapace de l'Antaryon, l'émotion l'étreignant la gorge, alors que la main serrant son verre se mettait à trembler. Il posa alors celui-ci sur une commode, s'approchant de la banquière. A cet instant, Vaeron baissait les armes, elle était son roc, la seule capable de faire disparaître cet orgueil mal placé. En dehors de ces murs, l'argenté faisait le beau, fanfaronnant avec panache, se montrant comme invincible. Et pourtant, sa faiblesse se tenait là et venait de le toucher en plein coeur. "Vaeranah...Je vais t'épargner les banalités qu'on te disait à l'époque. La guerre qui nous attend sera longue et difficile, je ne sais pas si je reviendrais vivant, ou en un seul morceau." Une sincérité désarmante, tandis que ses mains attrapaient les siennes, si froides. "Mais je peux te faire la promesse de tout faire pour te retrouver sain et sauf." Sa peur faisait écho à la sienne en cet instant. Ces heures qui pourraient être les dernières rendait Vaeron sentimental, la dernière fois qu'il pouvait la serrer dans ses bras, tenir ses mains, profiter de sa présence réconfortante. "Si cette conquête est une débâcle, mes hommes t'exfiltreront jusqu'à Braavos. Promet moi de suivre leurs instructions sans rechigner." Demandait-il avec détermination, mélangé à de l'autorité ses opales ancrées dans les siennes, le souffle court. Il refusait qu'elle suive son funeste destin et il avait d'ores et déjà pensé à tout. La preuve irréfutable que Vaeron Antaryon avait peur, comme tout le monde. Il pouvait bien mourir pour qu'elle puisse vivre, sans hésiter. Le monde pourrait bien tourner sans lui mais pas sans elle, sa petite perle, puisqu'elle était son monde.
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Elle fronça les sourcils, ignorant si elle devait prendre la remarque comme une taquinerie maladroite ou comme un subtile message qu'il tentait de lui faire passer. « Je vois que tu as une haute opinion de moi. Es-tu aussi sympathique avec toutes les femmes que tu croises ou ai-je droit à un traitement de faveur ? » lui demanda-t-elle, son ton à demi amusé détrompant le regard faussement assassin qu'elle adressa à son frère. Elle savait que Vaeron avait eut son lot de conquêtes et d'amantes, bien que la plus mémorable de toutes avait connu une fin tragique quelques années plus tôt et qu'il ait été plutôt discret depuis le drame. Aujourd'hui, elle aurait eu grand peine à savoir s'il avait une relation suivie avant leur départ de Braavos, mais il dormait trop peu dans son propre lit pour qu'elle croit qu'il s'était assagit. Elle ne doutait que ce n'était qu'une question de temps avant qu'il reprenne ses vieilles habitudes ici, charmant tant par son sourire que par son aura à la fois dangereuse et protectrice. Elle ne pouvait que comprendre l'intérêt qu'il suscitait, songeant combien son caractère bagarreur lui paraissait amusant quand elle trouvait cela lassant chez leurs congénères braaviens. Longtemps, elle s'était questionnée sur elle même et sur l'absence total d'attrait qu'elle trouvait en la gente masculine. Elle se souvenait d'en avoir, à demi-mot, parlé avec Vidar alors que toutes les jeunes filles de son âge se pâmait devant l'héritier Antaryon ou quelque autre membre d'éminente famille mais la réponse n'avait pas été plus satisfaisante que sa propre introspection. Non, ni les hommes, ni les femmes, ne suscitaient la moindre étincelle de désir charnel ou romantique chez elle. De sentiment, elle n'en avait que pour les siens, éprouvant sans peine un profond respect pour ses parents, prenant Vidar comme modèle ou se voyant étreinte par la tristesse que la disparition de Varyrio avait pu causer. Mais personne n'était parvenu à se faire une place dans son coeur comme Vaeron avait pu le faire. Avec la disparition de leurs frères, il était devenu le seul être auquel elle pouvait se raccrocher, ajoutant à leurs relations déjà fusionnelles depuis l'enfance.

Elle pouffa tandis que le financier se voyait gratuitement éclaboussé dans les conseils qu'il lui donnait. Si ses liens avec l'ancien Grand Argentier des Sept Couronnes n'étaient pas des plus étroits, Vaeranah n'avait pas d'avis particulier sur sa personne : il était sans nul doute du sang des ambitieux mais ne l'étaient-ils pas tous un peu en se trouvant ici ? Quelque part, la braavienne n'était pas mécontente qu'il ait laissé les finances de cette rébellion pour s'occuper des secrets et mystère du royaume, lui offrant ainsi une occupation bienvenue. Mais espion et financier était sans doute trop de défaut cumulé pour le guerrier qu'était Vaeron. « Et qu'a fait Petyr Baelish pour s'attirer tes foudres ? » lui demanda-t-elle sans réellement s'attendre à une réponse constructive sur la chose. Pour l'heure, la valyrienne préférait garder ses distances pour observer les relations et dynamiques qui avaient court à Goëville mais son frère n'avait jamais été comme elle et elle ne doutait pas que l'absence de tempérament guerrier de seigneur de Baelish Keep ne lui apporte un certain dédain de la part du braavien. Car s'il était évident que Viserys, Lord Grafton ou ses frères partiraient eux aussi batailler, Lord Petyr, lui, demeurerait ici travaillant, tout comme elle, à un après qu'ils espéraient radieux. Peut être que se rapprocher de lui favoriserait son intégration à Goëville, songea Vaeranah qui n'en demeurait pas moins consciente que face à ce type de personnage, il ne fallait pas s'attendre à une amitié sincère et dépourvu d'intérêt personnel : si l'écraser permettait à Petyr Baelish de s'élever à un plus haut niveau, elle ne doutait pas qu'il le fasse. Et elle en aurait tout autant à son égard.  « Ceci dit, je doute que ma position m'apporte des amitiés soudaines : je reste l'étrangère envoyée par la Banque. J'ai très bien compris que je n'étais pas des leurs. N'est-ce pas paradoxal ? De devoir garder cet état de fait en tête tout en se devant de faire des efforts pour s'intégrer ? » soupira la blonde à qui l'ordre de la Banque et celui de leur père donnaient des migraines de contradiction. Bien qu'appréciée, elle ne savait réellement comment, dans sa cité natale, Vaeranah n'avait pas beaucoup de grandes amies à Braavos et elle imaginait mal les deux jouvencelles Bracken lui courir après pour se faire des tresses entre gens du beau sexe. Quand à l'épouse de Lord Baelish, elle préférait ne pas y penser. « Me faire des amis ici me semble aussi improbable que l'idée de te voir épouser l'une de ces petites westerosi. Et pourtant, c'est ce que Père attend de nous ... » souffla-t-elle, se demandant quelle avait été la réaction de leur mère à la volonté de son époux, elle qui avait toujours été si fière de voir son sang valyrien se transmettre à ses enfants et désirant qu'ils fassent le mariage qu'on ne lui avait pas donner l'opportunité de faire. Si la maladie n'emportait pas Ferrego Antaryon, son épouse ne manquerait pas de lui donner le coup de grâce. Et pourtant, elle ne parvenait à se figurer Vaeron contraint par des liens aussi engageant que ceux des épousailles, pas plus qu'elle ne s'imaginait prendre époux dans ces étranges contrées vertes et codifiées.

Ils lui paraissaient aussi étrangers qu'elle l'était à leurs yeux avec leurs étiquettes rigides, leur foi pudique et limitante et leurs rôle si genrés et réducteurs. Et dans cet environnement si hostile, il s'apprêtait à la laisser. Sans doute pour faire ce qu'ils savaient faire de mieux : lui se battre, elle réfléchir, mais elle avait l'impression de naviguer en mer inconnue et de se voir retirer l'étoile qui la guidait jusque là. « Peut être aurais-je du dire que tu n'étais pas le seul à savoir manier une lame, ainsi nous n'aurions pas été séparés ... » murmura-t-elle, revenant à ses inquiétudes. Elle était loin d'être une bonne épéiste et se voyait plus à l'aise avec un arc, mais il était de ces secrets qu'ils se devaient de taire, des secrets qui pourraient les sauver s'ils étaient en mauvaise posture. Loin d'être talentueuse, Vaeranah savait se défendre et c'était tout ce qui comptait. Dans la cité des danseurs d'eau, il était impensable qu'une dame demeure à la merci d'un destin incontrôlable, qu'elle soit piégée par l'impuissance et réduite à sa simple condition de victime désignée. Vaeranah visait juste, mais elle était capable de tirer une épée d'un fourreau pour la planter dans le coeur d'un adversaire si celui ci venait à la menacer. Elle se demanda si ce n'était pas suffisant, après tout, pour partir à la guerre : savoir tenir l'épée dans le bon sens et viser au bon endroit. Sans doute pas, songea-t-elle avec une pointe d'amertume : il était des sujets où elle devait laisser à Vaeron la première place. Complémentaires, avait dit leur père. La tête et le bras, c'était ainsi qu'ils devaient apparaitre, qu'importe que la tête ait peur de se voir amputer d'une par d'elle. Elle eut un sourire triste tandis qu'il partageait son plan en cas de défaite, son exfiltration de Goëville vers Braavos. Avait-il prévu cela pour toutes les dames importantes de la ville ou juste pour elle ? Néanmoins, elle ne voulait pas avoir à le savoir, elle ne voulait pas imaginer une fin à leur périple, une annonce funeste à ses oreilles.  « Crois-tu que tout cela a des chances de réussir ? Tu as pu te familiariser avec cette armée, penses-tu qu'ils peuvent l'emporter ? »  lui demanda-t-elle, tachant de se remettre dans son rôle de banquière, calculant autant l'investissement que, sur un plan plus personnel, les chances qu'il avait de revenir.

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« Goeville
305, lune 5, semaine 1 »

Vaeranah avait un traitement de faveur ? Il faudrait être avugle pour ne pas remarquer l'affection sincère qui la liait à sa cadette, celle qu'il élevait au-delà de tous ces autres nobliaux sans cervelle. Sa douce perle était plus qu'une simple dame emprisonné dans sa condition de femme, elle avait l'intelligence de mille hommes réunis aux yeux du guerrier. Alors oui, son opinion sur sa calculatrice de soeur était à l'image de leur relation. "Je suis toujours sympathique voyons, aucune femme ne me résiste." Dit-il dans un ton fier et satisfait, levant la tête avec arrogante. Ses opales fixaient celles de la jeune femme, avec une certaine intensité. Aucune femme ne lui résistait, mais ces pouliches étaient réellement ce qu'il voulait ? Personne n'était pas parvenu à combler le vide de son coeur, il n'y avait qu'avec Vaeranah qu'il se sentait complet. Des sentiments refoulés qu'il n'exprimait pas. Oh il avait de nombreuses conquêtes à Braavos. Mais ici ? Il se contentait des filles de joie de temps en temps, à défaut de pouvoir assouvir ses désirs profonds, inavouables, inacceptables. Ces visites nocturnes étaient assez rares, il ne voulait alimenter les ragots à son sujet. Ils étaient encore des étrangers ici. Quant à Vaeranah, jamais celle-ci ne s'était laissée tentée à un quelconque plaisir charnel. Vaeron avait cessé de la questionner à ce sujet, comprenant qu'elle n'avait peut-être nulle envie. Quelque part, cela l'arrangeait, car il ne savait comment réagir si un jour elle lui apprenait appartenir à un autre que lui. Cette possessivité le dévorerait certainement jusqu'à la dernière parcelle de lucidité. Personne n'était assez bien pour prétendre la prendre pour épouse, il s'en était fait la promesse.

"Petyr Baelish est une fouine et un homme de peu de foi et d'honneur. Sais-tu qu'il n'ira même pas combattre ? Ce couard préfère rester au chaud pendant que d'autres se battent pour la cause." Quel genre d'homme se dérobait de son devoir ? Quel genre d'homme ne prenait pas les armes ? Ce genre de lâche, et Vaeron ne mâchait pas ses mots, méprisants concernant Littlefinger. Il surveillait cet oiseau de près, car dans son regard il y lisait une ambition démesurée. Le guerrier ne l'aimait pas surtout pour ces trop grandes différences. Quant à l'ambition, ils l'étaient tous après tout, ayant défié une Couronne longtemps installée pour la gloire. Dans un sourir amusé, il répondit à sa soeur, visiblement en proie à tant de questions. "Ce n'est pas la première équation que tu résoudras. Tu trouveras l'équilibre, et si à défaut d'amitiés, tu peux toujours nouer des alliances tacites." Ou des pactes de non-agression. Ferrego Antaryon avait prévenu son aîné de la difficulté de leur situation, de la précarité de sa position. Ils n'étaient que des étrangers ici, loin de la rigidité du continent westeros. Les femmes se retrouvaient étranglées, réduites à l'état de ventres sur pattes. Et c'est ce genre d'épouse qu'il devrait trouver, pour le bien de sa famille, pour assurer une descendance et asseoir sa position. Vaeron fronça les sourcils avant de grogner. "Un mariage n'est qu'un arrangement politique, une fois que j'aurais engrossé la pouliche, je retrouverais ma liberté. Si ça peut t'éviter que tu deviennes épouse, alors je le ferais." Dit-il d'un ton déterminé mais teinté d'un peu de doute, tandis que ses opales se baissaient. Il tentait de se convaincre lui-même du bien fondé d'une telle décision. Devenir prisonnier d'une union politique ne le ravissait pas, mais tel était le prix pour se fondre dans la masse Westerosi. "Il y a beaucoup d'escaliers à Goëville, un accident est si vite arrivé." Ton amusé, sourire narquois, il se détournait de sa soeur pour récupérer son verre posé sur la commode. Sa plaisanterie n'en n'était pas vraiment une, le trentenaire n'hésitait pas à tuer si cela le nécessitait. Il avait tant de sang sur les mains qu'il n'était plus à un près.

Il faisait volte face pour de nouveau la regarder, tandis qu'elle laissait échapper son inquiétude - ce que le concerné tentait de fuir pour l'instant, la noyant dans sa boisson. Vaeron connaissait lees qualités martiales de sa soeur, bien meilleures que toutes les dames de la cité réunies. Et pour cause, Braavos n'apportait pas la même sécurité, toutes les femmes savaient se défendre pour sauver leur peau. Ici, elles étaient entourées de gardes lourdement armés, elles préféraient coudre et pousser la chansonnette. En dépit de tout ça, l'aîné savait qu'elle n'aurait aucune chance sur un champ de bataille et avait prévu son exfiltration en cas de défaite. Le pire des scénarios mais qu'il avait envisagé, en bon tacticien qu'il était. S'il perdait la vie, il l'acceptait, mais refusait de l'admettre pour sa cadette dont la survie importait. "Même si tu l'avais dis, je t'aurais attaché au lit, Vaeranah." Voix plus gutturale alors qu'il laissait entrevoir son angoisse, l'idée de ne pas revenir auprès d'elle le terrifiait - plus qu'il ne l'aurait imaginé. Ils étaient complémentaires, pour le meilleur et le pire. "Guerroyer est mon essence, ma motivation. Laisse-moi te tracer le destin que tu mérites." Enième gorgée, avant qu'il ne reprenne pour répondre à sa question, il reconnaissait bien l'esprit pragmatique de la banquière. "La Compagnie Dorée est composée de mercenaires expérimentés, ils n'ont pas peur de la mort mais ne sont pas réputés pour leur intelligence. Quant aux soldats Grafton, certains n'ont pas vu assez de lever du soleil et d'autres trop..."  Faisant tournoyer le vin dans son verre qu'il fixait, Vaeron conclut. "Nous avons le dragon qui est un argument de poids face aux ennemis, et qui pourra les effrayer, alors je dirais que nous avons une chance de l'emporter." Doucement, l'homme aux cheveux argentés s'approchait de sa soeur, il attrapait sa main délicatement, glissant dans sa paume sa chevalière. "Père me tuerait s'il apprenait que je l'ai perdu dans la boue. Je te la confie." Une partie de lui demeurerait ainsi à ses côtés. Loin des yeux, proche du coeur, toujours. "Si ces derniers jours j'étais distant, c'est que je redoutais ce moment. Je redoutais de te dire au revoir" Avouait-il les lèvres plissées par l'émotion, laissant entrevoir une vulnérabilité peu habituelle. Jamais ils ne s'étaient séparés aussi longtemps, et cette idée lui serrait le coeur et la gorge. Elle était son seul repère, son phare dans la nuit. Qu'allait-il devenir sans elle ?
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I see you when you're down and depressed, just a mess. I see you when you cry when you're shy, when you want to die. I see you when you smile it takes a while. At least you're here. I see you. Yes, I see you


Elle ricana, amusée, tandis qu'à l'image de l'exceptionnelle bonne tenue de son frère depuis leur arrivée, se superposait celle de ses jeunes années et des nombreux gloussements qu'elle avait pu entendre à travers les murs du palais braavien. Elle ignorait si cela était inné, ou s'il le travaillait savamment depuis des décennies, mais Vaeron avait toujours été le contraire parfait de leur frère aîné : plus impulsif que réfléchit, plus guerrier que politicien, plus extravagant que porté sur une modeste discrétion. Si Vidar avait eut des amantes, elle n'en avait jamais rien su. Sans doute car elle était bien trop jeune pour comprendre de quoi il s'agissait à l'époque, mais aussi certainement car il ne les avait jamais affiché avec autant de panache que la manière dont le puiné se faisait une joie d'expliciter sa bonne compagnie à l'ensemble des habitants du palais Antaryon. Et plus cela outrait leur mère, plus Vaeranah en riait, appréciant les transgressions provocatrices de son frère comme si elle les vivait par procuration. Les scandaleux enfants Antaryon, songea-t-elle avec ironie. Après la perfection de Vidar, l'innocence perdue de Varyrio, ils étaient tout ce qu'il restait de la lignée principale des Antaryon, endossant des rôles qui n'auraient jamais du être leur. Parfois, Vaeranah se demandait si, si son cadet avait vécu, elle aurait été aussi mise en avant auprès de la banque, si son père aurait toléré qu'elle sorte de son rôle de jeune fille. « Oui, un miracle que tu n'ai pas transformé le Palais de la Mer en lieu de débauche ... » dit-elle d'un ton taquin, songeant qu'il y avait assez d'esprit de contradiction chez son frère pour qu'il soit toujours à la limite de l'acceptable. « Cependant, je doute que nos hôtes soient enchantés à l'idée que tu expose tes nombreux talents à la table du petit déjeuner. Sois sage, Vaeron et garde tes conquêtes en dehors de la vue de nos nouveaux amis. » ajouta-t-elle d'une voix ferme. Autant elle pouvait rire de la mine de leur mère, autant il lui était tout aussi désagréable d'imaginer ce qu'il se passait derrière la porte de cette chambre. Se cachant derrière les dessous semi-puritains qu'elle avait noté depuis leur arrivée, et doutant que leur réputation s'arrangent s'il se plaisait à ramener les premières venues dans ses appartements, elle devait reconnaitre que l'idée l'agaçait également pour des raisons moins avouables.

Elle l'écouta cracher son venin sur le valois avec un sourire à demi-amusé, son sourcil se levant par moment tandis qu'elle prenait ses aises en s'installant confortablement. « Un financier. » répliqua-t-elle presque immédiatement. Elle tenta de se remémorer la silhouette de Petr Baelish, songeant qu'il lui paraissait bien trop maigrichon pour avoir, comme passe-temps caché, une appétence pour le fait de courir, épée à la main, sur un champ de bataille. Lorsque l'on démontrait des talents intellectuels, il fallait bien renoncer à d'autres choses après tout. « As-tu jamais vu l'un des hommes de la Banque se battre dans une des batailles menées par Braavos ? Cela me choque beaucoup moins que toi visiblement ... » fit remarquer la valyrienne avec un sourire en coin. Imaginer Tycho Nestoris se battre dans un affrontement armé lui semblait aussi surnaturel que d'envisager forcer Vaeron à s'user les yeux sur un livre de compte. Comme il le disait si bien, chacun avait sa propre fonction et elle doutait que la présence de Baelish à leur côté pendant cette conquête lui eut plut davantage que son absence : absent, il était lâche, présent il était inutile. Cela revenait au même. « Ceci dit, plus j'y pense et plus je me dis qu'il doit bien inspirer confiance pour demeurer le seul homme de l'entourage du prince Viserys à Goëville ? Un peu comme un ... Intendant des affaires royales ? Si tel est le cas alors ne lui cherche pas trop de noises. C'est déjà assez difficile d'expliquer à des hommes que leur fixation sur mes seins n'est pas n'a aucune incidence sur mes capacité, si je dois ajouter la vengeance personnelle de Petyr Baelish à tes affronts, autant me jeter tout de suite du haut de cette tour. » Car Vaeranah le pressentait, s'ils inspiraient pour l'heure, une méfiance de circonstance et une distance polie, tous attendaient de les voir faire leur preuve pour juger de l'intérêt, ou non, de l'alliance avec Braavos. Sans grande surprise, Vaeranah ne doutait pas que son frère se fonde dans le paysage : il avait assez de charisme pour s'entendre avec les soldats, et si elle le taquinait sur son impulsivité, il restait assez malin pour se taire lorsqu'il le devait ou faire preuve d'une répartie bien sentie au besoin. Pour, elle, les choses seraient peut être plus compliqué si elle devait rappeler les raisons de sa présence et faire oublier qu'elle était une femme. Et une femme guère portée sur les piaillements de dames, les occupations de femme et les sujets propre à son genre. Avec ce genre de défi, elle ne pouvait se permettre de voir l'égo de Vaeron lui mettre des bâtons dans les roues.

Mais dans le vrai débat de leur intégration futur, tandis qu'elle ignorait encore quel chemin prendre, celui de Vaeron semblait tout droit tracé. Si elle ressenti un pincement au coeur à l'idée de le voir si facilement se plier à l'idée du mariage, elle ne put s'empêcher d'être quelque peu triste de la réalité de cette vision réductrice. « Quel romantisme ... » ironisa-t-elle tandis qu'elle se demandait si, dans un coin de son esprit, il songeait qu'un homme pourrait la considérer, elle aussi, de cette manière, instrument d'un lignage sans autre valeur que son nom et son sang. Après trois fiançailles avortées avant même d'être officielles, Vaeranah avait souvent réfléchi à la question, craignant le jour où on viendrait l'enfermer dans un palais pour la réduire au statut de reproductrice, berceau de la génération suivante mais incapable d'envisager rencontrer un jour quelqu'un capable de l'intéresser sérieusement. Aussi, si elle entendait l'aspect contractuel d'une union, elle ne pouvait s'empêcher de penser que, dans ce discours si froid qu'il en était presque cruel, ce n'était pas Vaeron qui devait porter des enfants, ou perdrait son identité pour n'être perçut qu'à travers un statut dont il ne voulait pas. Entre une légère jalousie, et une grande détresse, la braavienne considérait les mots de son aîné, plus résolue de minute en minute, à ne pas finir ainsi. Quel homme accepterait que sa femme ait une position plus élevée ? Quel homme accepterait l'idée de lui laisser la liberté de ne pas être qu'une simple mère ? Quel pouvoir Vaeron aurait-il pour l'empêcher de finir ainsi ? Et malgré l'anxiété que ses pensées faisaient naitre, une autre s'insinuait doucement dans son esprit : l'idée que lui se prête au jeu et ne finisse par devenir plus westerosi que braavien, finalement heureux que cet arrangement politique. « Ne conçois-tu pas l'idée d'y trouver ton compte ? D'y prendre un certain plaisir ? Si ça se trouve, tu vas finir par garder les cheveux court, t'habiller à la mode westerosi et me donner du ma dame à chaque coin de couloir. » Son ton ouvertement moqueur ne visait qu'à distancier cette possibilité de la réalité et elle se senti le besoin d'en rajouter une couche. Ses lèvres s'écartèrent en une moue choquée tandis qu'une main se posait sur sa poitrine. « Ciel ! Devrais-je t'appeler mon seigneur ? » lui demanda-t-elle en riant. S'ils devaient s'implanter, ou si Ferrego mourrait prochainement, il deviendrait le chef de famille, il aurait tout droit sur elle comme n'importe quel seigneur sur les membres de sa maison. Sa destinée dépendrait de son bon vouloir et ce dernier ne serait peut être pas aussi ambitieusement dirigé que celui de leur père. Derrière l'humour dont elle faisait preuve, cela la terrifiait. Si le nom d'Antaryon venait à s'installer ici, alors il serait Lord Vaeron et elle serait sa seule monnaie d'échange pour assoir son début de légitimité : malgré toute son affection, s'il était un minimum censé, il n'aurait d'autre choix que de faire comme tout le monde. Mieux valait en rire, songea-t-elle avec cynisme bien qu'elle ne s'envisageait nullement passive, dut-elle outrepasser l'ordre de leur père et demeurer "l'étrangère" quand lui devenait ce quelqu'un que leur père voulait qu'il soit. Alors serait-elle encore pleinement sa soeur ? Se comprendraient-ils toujours aussi bien ? Westeros les changerait, elle le savait, mais ne pas savoir comment était sans doute ce qui la tracassait le plus. Après quelques instants, elle se tourna vers lui de nouveau. « Mon seigneur Bourreau des Coeurs aurait-il des conseils en ce qui concerne ces dames ? J'ignore laquelle approcher, elles ont toutes l'air si ... Jeunes. » Son regard se perdit dans le vide tandis qu'il lui apparaissait une vérité bien cruelle sur la réalité qu'elle ne voulait pas voir, soulignant les différences culturelles évidentes qui existaient alors même qu'ils n'étaient séparé que par le détroit. Là où le mariage purement contractuel dont parlait Vaeron unissait deux familles, à Braavos chacun demeurait relativement libre de faire ce qu'il voulait. Ici, il lui semblait que les demoiselles ressemblaient à des oisillons en cage et si les sujets de discussion entre femmes semblaient relativement les mêmes, à quelques détails près, Vaeranah avait déjà bien assez de mal à nouer des liens avec ses compatriotes. Qu'aurait-elle à dire à des jeunes filles d'à peine vingt années qui avaient été élevées pour devenir de mondaines épouses dévouées à leur demeure et à leurs maris ? Elle était trop âgée, trop étrangère, trop étrange tout simplement ... Il y avait bien Lysa Baelish mais la flamme furieuse qui brulait follement dans son regard mettait la valyrienne profondément mal à l'aise. Elle reposa ses orbes hétérochromes sur son frère. « J'avoue ne pas vraiment comprendre ... Tu les préfère ainsi toi aussi ? » lui demanda-t-elle sans détour. A ses yeux, elles étaient presque des enfants, du moins à peine des adultes ... Et bien qu'elle ait entendu maintes choses sur ce que les maisons de plaisir de Braavos pouvaient proposer comme services aux plus fortunés de leurs clients, elle se demandait si c'était chose d'homme ou simplement d'une poignée d'entre eux.

Hochant la tête pendant qu'il lui faisait un compte-rendu rapide des constats qu'il avait fait sur l'actuelle force armée, la blonde se mit à réfléchir à toute vitesse. La compagnie était l'une des plus éminentes armée de mercenaire d'Essos : leur réputation n'était plus à faire et s'il s'étaient montrés redoutable sur les plaines valoises, leur force était encore plus colossales sur le continent oriental. De toutes les forces indépendantes qui parcourraient les vastes terres d'Essos, Braves Compaings ou Puinés, Erre-au-Vent ou Corbeaux Tornade, il n'y en avait de plus illustre, et plus chère, que la Compagnie Dorée. Ils n'étaient pas étrangers à la jeune femme : des mercenaires se rendaient régulièrement à la Banque braavienne pour récupérer leurs gages après une mission. « Hum. J'imagine que l'appui de la Compagnie est une bonne chose lorsque l'on désire conquérir un territoire avec une armée privée limitée. Peut être devrais-tu faire appel à plus d'homme de confiance de ta milice ? Je crains que les généraux de la Compagnie ne deviennent ... Gourmands avec les victoires. » Comme tout homme, ils finiraient inévitablement par demander plus et si Vaeron avait une main ferme sur ses propres hommes et la milice à laquelle il avait appartenu si longtemps, ce n'était pas le cas pour la Compagnie qui ne manquerait pas de tenter sa chance en augmentant ses tarifs. « Diversifier ses fournisseurs ... Est le meilleur moyen de mettre en marche l'esprit de concurrence : quand tu ne peux plus compter sur le monopole, tu es forcé de revoir tes prix à la baisse pour rester dans la course. » dit-elle en se levant pour faire les cents pas, songeant d'ors et déjà à la manière d'aborder la question avec qui de droit mais attendant de savoir si elle pouvait compter sur les connaissances de son frère pour contre-balancer l'exclusivité donc jouissait les mercenaires. Un instant, elle se demanda si amener Mero dans la conversation serait une bonne idée, mais le Bâtard du Titan n'avait pas la réputation d'être l'homme le plus fiable et elle craignait que faire appel à ses services ne se retourne contre eux.

Aux prises de ses sérieuses pensées, le geste de Vaeron la surprit, la laissant vulnérable face à un toucher qu'elle n'attendait pas. Le poids de l'anneau dans sa main était moindre face à celui de son coeur, la bague et sa représentation symbolique ne réveillant que la crainte de le voir disparaitre, l'en rendant propriétaire. « Vaeron ... » bredouilla-t-elle, arrachée à la froide raison qu'elle aimait tant, malmenée par la peur, la solitude et tout un tas de chose qu'elle n'avait pas l'habitude de ressentir. « As-tu peur que ce soit moi qui te saucissonne dans un coin de ces appartements que tu redoute désormais de me faire tes adieux ? » demanda-t-elle sans réellement parvenir à entrer dans sa propre moquerie. Echo de ce qu'il lui avait promis s'il la voyait dégainer face à quelqu'un d'autre, révéler les quelques compétences cachées qui étaient sienne, elle ne pouvait s'empêcher de songer qu'elle l'aurait préféré plus intellectuel que guerrier, plus présent qu'en partance vers une guerre à l'issue, certes favorable mais toujours incertaine. « Vae' ... » soupira-t-elle à demi-mots. Leurs deux prénoms si proches qu'ils partageaient un diminutif commun, comme si quelque part, leur évidente proximité avait été décidé bien avant que leurs caractères ne s'accordent dans une troublante complémentarité. « Il ne reste plus que nous ... Nos frères ne sont plus, nous avons fais nos adieux à nos parents, et je ... Je ne peux pas te perdre toi aussi. » lui dit-elle, posant sa tête contre son épaule en quête de sa chaleur.

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Un rire franc traversa la barrière de ses lèvres lorsqu'elle évoqua ses extravagantes conquêtes du temps où ils étaient encore à Braavos. Puis, il se tut, son regard devenant nostalgique de cette époque où tout semblait plus simple, où il n'avait aucune attache ou aucune responsabilité, outre celle de protéger leur père de ses ennemis potentiels. A cette époque, Vaeron agissait sans songer aux conséquences, protégé par son nom et cette aura de mystère qui entourait sa famille. Désormais sur le continent, loin de tout, il avait la sensation de marcher sur des oeufs, entouré de requins prêts à la sortir de la mêlée, pire encore, à le tuer dès la moindre occasion. Il n'avait personne pour le protéger - outre sa chère soeur mais il refusait qu'elle ne sacrifie sa position pour lui, quoi qu'il advienne. La simplicité de cette époque lui manquait parfois, tous comme le dédale de couloirs du Palais de la Mer. De temps à autre il lui semblait entndre les gloussements des quelques femmes partageant sa couche : mais rapidement sa rêverie se voyait perturbée par le grondement du dragon de Viserys. Voilà que Vaeranah le mettait en garde, éveillant un sourire amusé d'un enfant que l'on venait de prendre sur le fait. "Allons Vaeranah, je ne suis pas assez stupide pour ça. Et puis je ne voudrais pas froisser les égos de nos hôtes." Dit-il en haussant les épaules avec l'arrogance qu'on lui connaissait. A dire vrai, depuis leur arrivée, Vaeron faisait attention à ne pas être vu en charmante compagnie, l'obligeant à calmer ses pulsions. Par le dieu Multiface qu'il maudissait cette pudeur. Là où Braavos rayonnait par sa mixité, son extravagance, Westeros semblait enfermée dans une religion bien rigide.

Quant à Petyr Baelish, il devait le reconnaître, ce dernier avait d'autres qualités mais Vaeron en tant que guerrier n'avait que peu de considération pour tout cela, ou peu d'intérêt. Mais elle avait raison : il valait mieux ne pas se mettre à dos le financier qu'il était car ce dernier était en partie la raison de leur présence ici. "Hmm, de toute façon, qu'il soit là ou pas sur le champ de bataille ne sera pas décisif." Au vu de sa frêle constitution le pauvre homme ne changerait en rien le cours du destin. A dire vrai, Vaeron n'avait aucune preuve pour appuyer sa défiance à l'égard de cet homme, ce n'était que son intuition qui lui criait de s'en méfier. Le fait qu'il ne combatte pas n'était qu'une excuse, une vaine tentative de rendre tout cela un peu plus rationnel. Mais ça ne l'était pas, pas autant que l'implacable pragmatisme dont elle faisait preuve. Lui était définitivement le coeur et elle le cerveau, comme toujours. Il hochait la tête, pensif, les femmes n'étaient que peu considérées sur le continent. Elles demeuraient dans l'ombre de leurs époux, frères ou pères. Rien qui ne représentait Vaeranah. Pour l'heure, c'était plutôt lui qui devrait faire ses preuves avec ces nombreuses batailles qui l'attendaient. Lorsque tout sera terminé, ce sera à son tour de briller.

L'idée du mariage ne le ravissait pas et sans détour il évoquait cela comme une monnaie d'échange, parlant avec des mots assez crus pour définir celle qui deviendrait sa femme. Le braavien l'acceptait bon gré mal gré si cela pouvait éviter à sa douce perle d'échapper à ce terrible destin. C'était irrationnel et probablement impossible s'il devenait seigneur, il le savait, mais s'accrochait à cette idée, poussé par sa possessivité et son refus de la voir le quitter. Des raisons inavouables, loin de toute bienséance ou d'une tendresse normale fraternelle. Le guerrier fronça les sourcils à ses questions, presque vexé qu'elle puisse penser qu'il trouve un quelconque plaisir avec une femme Westerosi. "Je ne pense pas qu'une femme d'ici puisse me combler d'une quelconque façon." Répondit-il sans détour, les sourcils froncés, avant de se dérider lorsqu'elle évoquait un possible titre de seigneur. Dit à l'oral, cela lui faisait un effet étrange, lui qui n'était pas censé l'avoir un jour, il était toujours aussi peu à l'aise à cette idée. "L'entendre à voix haute me paraît toujours aussi incongru." Avoua-t-il quelque peu tourmenté : il aurait préféré qu'il soit porté fièrement par Vidar qui avait été élevé dans ce sens. Son frère ainé avait une intuition politique qu'il n'avait pas. Cette sensation d'imposture ne quittait pas Vaeron. Qul genre de Seigneur serait-il ? Médiocre, sans aucun doute, motivé par l'émotion, l'impulsivité, prêt à faire les mauvais choix pour protéger sa soeur, la garder près de lui égoïstement.

Les femmes de Goeville n'étaient que des enfants : âgées d'à peine vingt années. Et aussi intéressantes qu'un mur. "Non, elles sont aussi bien trop jeunes et inexpérimentées." Dit-il en grimaçant, avant d'ajouter. "Franchement, tu me vois avec l'une d'elle ? Je pourrais presque avoir l'âge de leur père." Les différences culturelles étaient pour l'instant trop fortes pour l'envisager.

Si ce sujet demeurait léger, le pragmatisme de sa soeur le questionnait sur leurs chances de l'emporter. A dire vrai, Vaeron était conscient qu'ils avaient leur chance, la Compagnie Dorée à leurs côtés comptait des hommes aguerris. Suivant du regard sa soeur qui faisait les cent pas, il croisait les bras sur son torse, esquissant un fin sourire de fierté, toujours aussi impressionné par sa vivacité d'esprit. "J'ai effectivement fait appel à certains de mes hommes qui devraient nous rejoindre sous peu. Les mercenaires de la Compagnie sont de bons combattants mais peu fiables." Et ça, il le savait pour les avoir côtoyé à de rares occasions. L'appât du gain pouvait aisément leur faire changer d'allégeance.

Las de tourner autour du pot, l'aîné fut le premier à fendre l'armure, dévoilant un peu plus cette inquiétude qui le rongeait. Il lui confia sa chevalière - refusant qu'elle ne disparaisse avec lui dans le pire. Vaeron sentit l'émotion l'étreindre alors qu'il avait tout fait pour repousser ses adieux déchirants. Il laissait à Goeville une partie de son âme sans savoir s'il la reverrait un jour et cette simple idée lui serrait le coeur. Oh il le savait, il n'était pas Vidar, pas aussi intelligent, lui ne vivait que pour le sang et l'adrénaline, un homme de terrain. Elle plaisanta à son tour et cela ne manqua pas de le faire rire avec bienveillance. "Je ne te savais pas si prompte à la violence, ma douce soeur." Tandis qu'elle posait sa tête contre son épaule, ses bras vinrent entourer la frêle silhouette de la jeune femme, dont il sentit la chaleur contre son coeur battant au rythme du sien. "Tu es mon tout Vaeranah, dès que tu es née, je l'ai su, j'ai su que je devais te protéger coûte que coûte." Dit-il dans la langue Braavienne, retrouvant un instant cet accent si exotique. Son étreinte se fit un peu plus forte, tandis qu'il se sentait trembler d'émotions. "Lorsque je t'ai dis que ces femmes ne trouvent grâce à mes yeux, c'est qu'aucune ne t'arrive à la cheville." Aucune n'anime autant son coeur, autant n'habite autant son âme. Et c'était bien ça qu'avait acquis Vaeranah, depuis le début. Vaeron n'était pas un grand démonstratif, mais il termina sa déclaration avec une voix tremblante. "Avy Jorraelan*, Vaeranah." Chuchota-t-il à son oreille. De toutes mes forces, aurait-il pu ajouter, mais cette étreinte parlait d'elle-même. Il l'aimait d'un amour ardent, interdit, elle était celle qu'il ne pouvait avoir et ce manque qu'il tentait de combler avec tant d'amantes. En vain. Aucune n'occupait ses pensées, aucune ne le possédait comme elle le possédait, tout entier.

*je t'aime
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Vaeranah Antaryon
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Jouant avec l'une de ses bagues, qu'elle faisait tourner autour de son index d'une friction du pouce, Vaeranah se mit à faire quelque pas dans la chambre, admirant la beauté de la vue nocturne sur la cité autant que la disposition de la pièce qui, quoi que semblable à la sienne, était moins encombré de papiers en tout genre. Il était drôle de constater combien ils étaient aussi semblables qu'opposés, tentant de s'approprier ce coin de château, ce coin de Westeros pour oublier qu'ils n'appartenaient plus à aucun endroit au monde. Elle et ses parchemins s'entassant près de sa boite à bijoux, lui et son épée posé contre le pied de son lit. Ils étaient ici, et nul part à la fois et quand il serait parti, cette chambre serait comme toutes les autres, attendant un invité, aussi impersonnelle qu'elle n'était pleinement celle de Vaeron. Cela l'attrista. Elle aurait aimé avoir un endroit ou le retrouver, un endroit où sentir sa présence pendant lorsqu'il serait à de lieues de la ville. Enfant, elle se glissait parfois dans la chambre vide et froide de Vaeron au palais Antaryon, et elle ne comptait plus les nuits qu'elle avait passé dans celle du palais de la mer, veillant sur son sommeil ou cherchant la seule compagnie qu'elle savait accepter.  « Et pourtant, tu es contrarié. » fit-elle remarquer en effectuant un demi-tour sur elle-même pour lui faire face de nouveau. Posant les poings sur les hanches dans une allure profondément autoritaire et maternelle, elle fronça les sourcils. « Permets moi de corriger : pas de démonstration publique de tes talents au lit ... Et tu laisse Petyr Baelish tranquille. » Dans sa voix, résonnait le même timbre que Lysara Antaryon avait eut avec eux tant de fois, celui des règles qu'ils s'empressaient de briser en riait joyeusement. Mais derrière la nostalgie du temps passé, Vaeranah s'inquiétait des répercussions que le naturel de Vaeron pourrait avoir sur sa survie en des terres où ils perdaient tous leurs privilèges. Bien qu'elle savait qu'il avait un minimum d'instinct de survie, elle le savait aussi fougueux, emporté et impulsif, réagissant avant de penser lorsque quelque chose lui tenait à coeur, quitte à en oublier le bon sens.

Son regard se perdit dans la contemplation du tissus que composait le dessus de lit, comme si dans le tissage d'or et de noir se cachait la réponse aux questions qu'elle se posait, comme si éviter le regard de Vaeron lui épargner les sombres pensées qui l'habitait tandis que Westeros la bousculait sur tous les plans. On réservait aux hommes bien des privilèges, quand à elle, elle se voyait une fois de plus réduite à une fonction. Fonction dont elle devait se réjouir si on considérait le peu de temps de parole qu'on offrait à ses congénères. Elle avait beau se raccrocher à cette idée qu'un mariage n'était qu'un contrat, un choix politique, elle ne parvenait à saisir l'intéret que l'on pouvait trouver dans les bras de si jeunes demoiselles et se demandait si la précocité d'une vie de femme n'étaient pas ce qui les empêchaient de s'accomplir autrement que dans une triste vie conjugale où l'on attendait d'elles que l'assurance de pérenniser une lignée. « Peut être est-ce ce que Père s'est dit un jour, lui aussi ... Mère a toujours été si différente du reste de Braavos. » murmura-t-elle presque pour elle, d'un ton entre la profonde réflexion et la tristesse d'un constat accablant. Les moeurs braavienne avaient beau être différentes à bien des égards, la réalité du mariage demeurait la même pour tous. Mais au moins, une fois l'héritier venue, chacun était libre de faire comme il lui plaisait. Elle ignorait si son père avait eut des concubines, des maitresses ou de simples aventures d'un soir. Elle était presque certaine que cela avait été le cas mais il demeurait son père et il y avait des détails dont elle ne voulait rien savoir. Quand à sa mère, elle doutait que Ferrego lui eut prodigué un quelconque réconfort après la disparition de ses fils mais bien qu'elle lui eut souhaiter de se tromper, elle n'aurait pas été étonné de lui découvrir des histoires que les sombres pages de l'Histoire ne mentionneraient jamais. La fatalité dont Vaeron faisait preuve lui donnait froid dans le dos tandis qu'elle se représentait l'image d'une jouvencelle à l'esprit rêveur qui attendait qu'il réclame sa main. Quelle désillusion pour elle. Mais aussi pour la blonde qui ne parvenait à imaginer son frère dans la vie rangée qu'elle découvrait chez leurs hôtes. Elle haussa les épaules. « Pas plus que d'autres, mais je crois que je ne comprendrais jamais ce qui se cache derrière les attentes du mariage. Au moins peux-tu te consoler en te disant que toi, tu auras l'opportunité et le luxe du choix de celle à qui tu donneras ton nom. Il semblerait qu'en ce qui me concerne, je sois déjà trop défraichie pour les hommes de Westeros. » Elle eut un sourire sans joie. L'idée du mariage ne la tentait guère, l'idée d'appartenir à un homme qu'elle ne connaissait pas et qui la briderait dans ses pensées autant que dans ses actions avait de quoi lui donner la nausée. Mais il était une chose de ne point désirer se marier, il en était une autre que de se rendre compte que l'on intéressait personne. « Quoi qu'il en soit, nous rediscuterons de combien tu es comblé lorsque je serais entourée de petites têtes blondes qui m'appelleront "tante Vaeranah". » Et elle se demandait si ce serait le cas. Lorsqu'Ella était tombé enceinte, Vaeranah avait tout de suite imaginé quel genre de père Vaeron serait et quelque part, malgré tout ce qui composait sa personnalité, elle voyait en lui un amour qu'il ne se permettait de donner, une tendresse qui ne demandait qu'à se manifester. L'aimerait-il moins lorsqu'il se marierait ? L'aimerait-il moins lorsqu'il aurait des enfants à charge ? Des questions qu'elle ne voulait pas se poser tant la réponse la terrifiait. Sans lui, elle n'avait plus personne. Sans lui, elle serait désespérément seule.

Alors elle revenait inlassablement à ce qu'elle connaissait, à ce qu'elle maitrisait. Le pouce joueur reprit ses frictions mais délaissa l'anneau d'argent pour sa lèvre inférieure, trahissant l'intense réflexion qui occupait son esprit sur des sujets moins futiles que leur avenir incertain. « Mais pour l'instant, ils constituent une force militaire non négligeable. » approuva-t-elle d'un air ennuyé. La dépendance n'était pas son fort et elle se projetait déjà dans un royaume qui devrait survivre aux dettes, révoltes et à l'appétit dévorant des mercenaires. Elle ne s'inquiétait pas tant de la loyauté de la Compagnie que de la réaction des futurs conquis : l'armée privée répondait à l'apat du gain et tant qu'il y aura de l'or à pourvoir, ils resteraient. Les familles du Val, elles, étaient une autre paire de manche. Ce n'était guère son travail de les rallier mais elle préférait envisager le scénario le plus pessimiste pour imaginer les portes de sortie. Que faire si la résistance était plus grande qu'attendue ? Quelle était la réelle influence de Viserys Targaryen, de Grafton et de Baelish sur ces terres ? De ce qu'elle avait pu voir, le rayonnement de Goëville donnait de quoi être optimiste, mais le nord de la région lui était plus inconnu que le reste de ces sept royaume. « J'imagine qu'une fois que le Val sera tombé, il faudra repenser la manière dont le prince collaborera avec eux : il ne serait pas rentable de les garder à Westeros au prix exorbitant qu'ils demandent mais nous ne pouvons pas écarter l'idée que même conquises, les armées du Val soient frileuses à obéir à leur nouveau roi. » Elle réfléchissait à voix haute comme elle le faisait souvent mais tandis que ses sourcils blancs se fronçaient  en une ride qui se creusa au bas de son front, elle reporta son attention sur Vaeron. « Il faut que tu te renseigne sur eux. La compagnie, les soldats valois ... Je dois savoir si l'armée sera un poste de dépense dans lequel il faudra continuer d'investir ou si nous avons d'autre moyen de persuasion. » Il était le mieux placé pour la renseigner et le seul en qui elle avait totalement confiance. Le détaillant de pied en cape, elle ajouta. « Et ce ne serait pas plus mal que tu démontre tes propres talents à tous. » Loin de n'être qu'un bras armé sans cervelle, Vaeron avait ses compétences dans un domaine qui la dépassait, des savoirs qui ne seraient pas de trop dans les batailles à venir et qui pouvait lui permettre d'exister à part entière. Présenté en premier lieu comme son protecteur, il devait prouver qu'il était aussi, si ce n'était plus, attaché à la cause du prince qu'elle ne l'était elle même. Elle s'avança vers lui, posant sa main sur son avant bras. « Nous sommes dans une arène, mon frère. Je bénéficie de l'armure brillante de la banque, mais comme toi je vais devoir me battre pour rester dans le jeu. Montrons leur que nous ne sommes pas là que pour faire joli dans l'entourage d'un Targaryen. » C'était leur mission en tant qu'Antaryon mais également pour survivre à tout ce qui ne manquerait pas de se produire dans un avenir proche. Si leur père trépassait, si Braavos les abandonnait, si des doutes arrivaient, ils devaient s'être rendu indispensables.

Elle étouffa un rire, n'en gardant qu'un léger sourire amusé tandis que son regard pétillait de malice. Cela avait toujours été ainsi entre eux, une succession d'instant de sérieux, de tendresse et de jeux où chacun cherchait à repousser les limites de l'autre, à voir jusqu'où il pouvait aller. « J'aime l'idée d'être encore capable de te surprendre. Mais je te rassure, tout comme pour les épées, tu reste le seul maître en la matière. » dit-elle en effectuant une révérence exagéré, tirant sur les jupes de sa robe tandis qu'elle se penchait vers l'avant, un rictus irrévérencieux sur les lèvres. Il y avait en eux la même chose qu'en tous ceux qui partageaient leur sang : un appel, un besoin qu'ils ne parvenaient pas à nommer, une violence contenue qui s'exprimait dans des passions toujours plus explosives. Vaeron laissait court à la sienne sur un champ de bataille, Vaeranah préférait la discrétion silencieuse des livres de comptes et aux guerres de sang celles de l'ombre et de l'influence. Mais il y avait une autre chose, indicible, incompréhensible du reste du monde connu. Un appel non moins conquérant mais plus répréhensible de nos jours. Tout à l'émotion de l'instant, ses doigts percevant la chaleur de Vaeron dans l'acier qu'il avait déposé dans sa paume, elle ressentait cet appel plus que jamais. Et ses paroles ne faisaient que la noyer davantage dans la crainte qu'elle avait de le perdre, dans le besoin qu'elle ressentait qu'il demeure là. Il était une moitié d'elle-même, une part de son âme qu'on avait arraché et qui ne demandait qu'à retrouver sa juste place. Elle attendit alors, cherchant dans son silence l'instant où il la gratifierait d'un rire amusé, où il avouerait la plaisanterie ou la nuance qui lui ferait mal. Cela avait toujours été ainsi entre eux, une suite d'instant d'une étrange intimité repoussé soudainement, à tour de rôle, par une plaisanterie ou une taquinerie qui empêchait l'interdit. Et de ces amours impossibles, Vaeranah en dégageait une rare délectation : cet indicible la laissait dans la confortable position du rêve et du fantasme, de l'interprétation personnelle qui n'avait à souffrir d'une quelconque vérité. Le passage de la langue commune à leur dialecte natif puis du braavien au valyrien suffit à offrit plus de profondeur, plus de sérieux à ses mots. Ils ne plaisantaient jamais dans la langue ancestral et cela fit naitre une chaleur familière et souvent réprimé à l'intérieur de son être. « Est-ce encore une manière de m'attendrir pour me faire oublier que tu es sur le point de m'abandonner ? » tenta-t-elle comme pour remettre en jeu cette affection qui frôlait, une fois de plus, la limite du répréhensible. Et pourtant, elle n'aspirait à aucune réponse, aucune réaction. Elle voulait seulement conserver ce statut quo qui lui donnait l'impression d'être la personne la plus importante au monde, de savoir qu'il veillait sur elle quoi qu'il arrive. Mais tandis qu'elle entendait le coeur de Vaeron battre dans sa poitrine, elle sentait qu'il y avait quelque chose de différent. Pourquoi cela sonnait-il comme la déclaration que l'on faisait à ses proches avant la dernière heure ? Pourquoi avait-elle le sentiment que tout changerait après cette campagne ? « Zūgaks iksan, lēkia. Ao jessives nūhus iksā, kivio amostan.* » finit-elle par dire, se détachant de son étreinte pour plonger son regard dans le sien. Les yeux vairons de la jeune femme passèrent d'une orbe indigo à l'autre, imprimant la couleur si unique de son regard dans sa mémoire, remontant ses doigts pour dégager une mèche blanche qui retombait sur son visage. « Gīhori ñuhe irughinna, kiviolo amostan.** » souffla-t-elle trahissant les années d'oeillades secrètes, les années de sage répression qu'ils s'étaient appliqué à respecter pour elle ne savait quelle raison. Qu'est-ce que s'abandonner une seule fois leur ferait ? Qu'est-ce que renoncer à ce qu'ils s'étaient forcé à être pourrait avoir comme conséquence ? N'y avait-il pas une vérité caché, jalousée par cette norme qui les obligeaient à entretenir une réserve décente ?


la petite trad:

:copyright:️crack in time



┗ DAUGHTER OF THE SEA ┛
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« Goeville
305, lune 5, semaine 1 »

En l'admirant poser ses poings sur les hanches, il avait la sensation de voir le reflet de sa mère lorsqu'elle le réprimandait enfant. De tous ses rejetons, Vaeron a toujours été le plus tempétueux, s'affranchissant des règles comme bon lui semble sans se soucier des conséquences. La provocation pour étendard, le gamin se complait dans la violence, aux prises de ses émotions, loin du pragmatisme dont faisait preuve sa douce soeur. Se diriger vers une voie martiale avait été amplement motivée par ce côté bagarreur franc du collier. Jamais il n'avait prétendu hériter de Ferrego, laissant les devoirs à son aîné avec plaisir, il aurait fallu l'attacher au bureau l'encourager à travailler, et encore, il aurait sûrement trouvé un stratagème pour y échapper. Il ne vivait que pour l'adrénaline, le plaisir intense de combattre : sentir son épée entre ses doigts, le bruit du fer, c'est là qu'il se sentait à sa place. Sûrement pas derrière une chaise. En cela, ils étaient totalement différents et pourtant si complémentaires. Si à Essos Vaeron jouissait de la protection de son nom, celui-ci n'apportait rien ici où il n'est qu'un étranger, un parvenu, un sombre inconnu au sourire un peu charmeur. Dès la moindre occasion, l’on n'hésitera pas à le renvoyer aussitôt à Braavos, ou pire, à le tuer. Aucune sépulture, aucune cérémonie pour ce sans visage.

L'enfant qu'il était aurait fait fi des conseils de sa sœur, mais l'adulte reconnaissait la véracité de ses propos, il n'était pas en terrain conquis ici, leur survie dépendait de son comportement. Par le dieu multiface, que la légèreté de leur cité natale lui manquait, l'austérité des Sept lui donnait la sensation de devoir étouffer sa véritable nature pour entrer dans le moule. Trop serré pour un esprit aussi vagabond que le sien, c'était pourtant sa mission. Ici, il devait oublier l'irrationnel, les impulsions et n'écouter que sa tête. Lui qui était toujours si prompt à agir sous les pulsions déraisonnables. Il ne mesurait pas encore aujourd'hui la cage dans laquelle il devrait s'enfermer pour les prochaines années à venir, si ce n'était jusqu'à sa mort. L'idée d'un mariage semblait être la première pierre de cette cellule, ce carcan forcé. Une grimace étira ses lippes aux dires de sa soeur sur le mariage. Lysara Antaryon était à bien des égards loin de ressembler aux jouvencelles décérébrées, tout comme Vaeranah. Malheureusement, le sort des femmes ne différait que peu d'un continent à l'autre. Les attentes étaient plus ou moins claires : la femme devait porter les héritiers de l'époux, rien de plus. Il ne saurait trouver aucune satisfaction dans cela, malgré la perte de son enfant, et un sourire triste naquit sur ses lèvres en songeant à cette absence qui ne le quittait jamais. Derrière sa violence se cachait une sensibilité certaine : un coeur prêt à offrir tout son amour. Il avait aimé cet enfant avant même sa naissance, l'avait chérit. Aujourd'hui, Vaeron ignorait s'il était capable d'aimer à nouveau sans craindre de salir sa mémoire.

Plongé dans ses réflexions, ses opales améthystes et bleues admiraient les paroles de sa soeur, d'une logique implacable. Il songea aux prochaines lunes de séparation, à toute l'affection qui lui portait et serrait sa gorge. Comme toujours, Vaeranah se réfugiait dans ses raisonnements pragmatiques, fuyant l'évidente émotion que l'aîné ressentait, incapable de la cacher plus longtemps. Ses mots résonnaient dans son esprit, toutes ces considérations n'avaient aucune importance face à la peur de la quitter qui le tiraillait. Il se contenta d'hocher la tête distraitement. Face à la possibilité de la perdre et de se perdre lui-même sur la boue d'un continent où il n'était qu'un inconnu. Fébrile, l'argenté reprenait pied dans la réalité lorsque la main chaude de sa soeur se posait sur son bras et ses yeux captèrent les siens. Il sembla alors renouer avec le réel, s'accrochant à ce contact pour éviter de se noyer dans ses propres tourments. Le doute, la peur, l'amour aussi. "Nous les surpasserons tous, toi le cerveau, moi l'épée, ils verront que nous sommes indispensables." Dit-il dans un sourire, plus confiant cette fois-ci, ayant balayé le doute qui l'assaillait. La présence de la jeune femme avait le don de lui donner des ailes, lui faire croire qu'il était capable de soulever des montagnes rien que pour ses beaux yeux, rien que pour la voir sourire.

Sa phrase sonnait comme un adieu, alors qu'il lui confiait sa chevalière, encore brûlante, dans sa paume. Il voulait qu'elle l'ait si jamais il ne revenait pas, si jamais la mort l'emportait. Le guerrier, en cet instant, ne voulait plus partir pour la Conquête du Val, mais rester dans les bras de sa moitié, le centre de son monde depuis qu'elle était née. Vaeranah. L'affection qu'il lui portait était sincère, pure mais teintée d'un désir allant au-delà de la fraternité. Répréhensible, jamais n'avait-il laissé libre court à ce feu ardant qu'elle déclenchait en lui depuis qu'elle était devenue femme. En vain, Vaeron avait tenté de l'oublier en collectionnant amantes et amants en tout genre, ce n'étaient que des distractions comblant un manque, l'impossibilité de tout cela avait alimenté le fantasme. Cette fois cependant, il ne plaisanta pas, gardant cette même gravité alors qu'elle lui sommait de revenir, prête à tout pour qu'il soit sain et sauf. Son palpitant le tiraillait alors qu'il la serrait un peu plus contre lui, sa chaleur se mélangeant à la sienne. "Nēdys ñuhys. Aōhor jaqiarzir ivīlībin imorghūlīn*". Souffla-t-il Et pour marquer le sérieux, il reprenait dans la langue commune. "Je reviendrais." Et naturellement, ses opales trouvaient les siennes, ses lèvres firent de même. Un baiser fougueux, témoin d'années de répression, de sentiments refoulés. Vaeron ne pouvait refreiner davantage ce qu'il ressentait, pas alors qu'elle n'allait peut-être plus jamais le voir. Il ne voulait mourir sans qu'elle n'ait compris à quel point elle le possédait, tout entier. Âme et coeur, elle avait toujours été là, son ombre et sa lumière.

Il l'embrassait comme si sa vie en dépendait, leurs souffles s'entremêlant : une passion qui ne demandait qu'à s'exprimer, lassée d'être contenue par la bienséance, par la nature. Plus personne ne pouvait l'empêcher désormais, pas même la mort ou le froid.

*Ma courageuse soeur. Je mourrais et me battrais pour ta gloire.
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Vaeranah & @Vaeron Antaryon

I see you when you're down and depressed, just a mess. I see you when you cry when you're shy, when you want to die. I see you when you smile it takes a while. At least you're here. I see you. Yes, I see you



La dernière chose que Vaeranah Antaryon désirait, était de passer pour un charlatan : en tant que femme, elle se trouvait à un place où nul ne l'attendait et elle ne pouvait se permettre d'échouer ou de montrer signe de faiblesse. Pourtant, elle sentait bien que, si elle passait son anxiété dans un discours rationnel, il ne l'écoutait que peu. Il avait toujours été ainsi, songea la jeune femme avec ce qui aurait pu être de l'agacement mais qui n'était, au final, qu'un profond dépit. Chacun avait sa manière de gérer l'inquiétude, et élaborer des plans n'était pas celle de Vaeron. Elle ne put que céder à son constat, abandonnant l'idée de lui donner des conseils ou de formuler des demandes pour se concentrer sur lui, l'esprit déjà dans les batailles à venir. La chevalière de Vaeron dans la paume de sa main, Vaeranah finit par glisser l'anneau d'or finement gravé sur son index, craignant de le perdre en le glissant entre les plis et tissus de sa robe. En d'autre circonstance, elle aurait apprécié le symbolisme de ce bijou, possession de l'héritier, entre ses mains mais à ce moment, elle n'entrapercevait rien d'autre que sa présence, ce peu de lui qu'il lui laissait en cas où malheur lui arriverait, au cas où il ne reviendrait pas. Elle se demandait comment fonctionnait son esprit, s'il visualisait déjà les châteaux au lierre grimpant sur les pierres grises de demeures centenaire, si aux plages de sables blancs parsemées de coquillage et d'étoile de mer se substituaient les vertes étendues et les relief montagneux. Les choses étaient différentes ici : la topographie du terrain, l'entrainement des armées, la stratégie des généraux. Mais la guerre, elle, restait la guerre et c'était le domaine de prédilection de Vaeron : avoir confiance était la seule chose qu'elle pouvait faire pour lui et penser à son retour. Profondément athée, il était la seule chose en laquelle elle voulait croire.

Lorsqu'elle n'était encore qu'une jeune fille, Vaeranah avait eut une étrange conversation avec son grand-oncle. Cela coïncidait avec l'époque où son père avait reçut les premières demandes en mariage la concernant et aux disputes incessantes qui secouait le couple dans leur salon privé à la nuit tombée. Aux interrogations qui concernait la chose maritale s'était superposées les certitudes maternelles et frustrations de Lysara Antaryon tandis que, par sa propre lignée, elle brisait une soit-disant pureté qui, selon Vaelar Rogare, n'était plus depuis bien longtemps. Le vieil homme devisa un instant sur les ambitions de sa nièce à marier l'un de ses fils, ou son unique fille à leurs cousins à défaut de les marier entre eux. Si Vidar avait vécu, ta mère aurait sans doute cédé à ton père de le laisser marier Vidar par besoin politique, mais elle aurait sans doute arrangé quelque chose entre Vaeron et toi. L'extrême conditionnel de cette phrase s'était nuancé dans l'idée de les marier à d'autres familles influentes dont ils partageaient les mêmes attributs. Toutefois, Vaeranah ne retint que la dernière phrase et cela tourna encore et encore dans son esprit. Etait-ce une sorte de blague du destin ? Etait-ce pour cela qu'elle s'entendait tant avec lui ? Elle n'avait jamais été fille à glousser devant quelques récits romantiques, à croire en la destinée ou à attendre que vienne l'heure de passer de demoiselle à épouse. Mais durant les quelques jours qui suivirent cette conversation, Vaeranah ne parvint pas à soutenir le regard indigo de Vaeron, envisageant pour la première fois leur entente comme dépassant le simple stade de la profonde complicité qui les liait ou expliquant pourquoi, de ses trois frères, il était le seul dont elle s'était toujours sincèrement préoccupé. Et si son affection trouvait une explication nouvelle dans des sentiments qui n'auraient du exister ? Si la pensée consciente d'avoir imaginé Vaeron comme un potentiel amant avait finit par disparaitre, elle ne pouvait nier que les semaines, les lunes, les années qui avaient continué à s'écouler n'avaient été qu'une suite de tensions indicibles et d'ambiguïté inavouée. Le demi-chantage de Yorko ne s'était pas fait sans fondement : leurs attitudes n'avait rien de la saine affection fraternelle, mais Vaeranah faisait mine de ne rien voir. Après tout, Vaeron courrait après tout ce qui bougeait et n'avait pas manqué de s'attirer les foudres paternelles lorsqu'il avait annoncé que sa dernière amante en date attendait son enfant et elle ... Elle était bizarre. Lorsque la chose s'était annoncée comme sérieuse entre Ella et Vaeron, elle n'avait eut d'autre choix que de constater que tout ceci n'était que dans sa tête, que son esprit était plus que dérangé par des idées qu'elle était la seule à se faire et ce, non sans l'horrible impression qu'une part d'elle s'effondrait. Alors Vaeranah avait tenu tout cela à distance comme la flamme d'un bougie que l'on venait étouffer pour en éteindre la lumière, disciplinant son esprit comme elle savait si bien le faire, refoulant les pensées qui étaient nées suite à la remarque de son oncle.

Cela lui revint tandis que Vaeron fondait sur elle, teintant ses pensées de l'indigo de ses yeux tandis qu'elle le laissait déverser dans ce baiser tout ce qu'il avait lui même retenu durant des années. Légèrement surprise par le geste, Vaeranah finit par y répondre, enroulant ses bras autour de la nuque du braavien. « Vaeron ? » murmura-t-elle, incertaine, tandis qu'elle le sentait contre elle, la pression de ses bras autour de son corps, son souffle sur son visage, son odeur l'enveloppant de ce parfum si rassurant qui avait toujours été sien. Malgré la conscience qui lui rappelait combien cette étreinte était interdite, elle songea qu'il s'agissait là du plus étrange de ses fantasmes prenant vie. A tout instant, elle rouvrirait ses yeux sur la solitude de sa chambre, sur l'aube traitresse et sur son départ inévitable. Et s'il ne se perdait pas dans ses bras, le ferait-il dans ceux d'une autre ? Etait-ce l'un de ces rituels avant le départ à la guerre ? L'idée de n'être qu'une parmi tant d'autre lui déplaisait mais il aurait été bien égoïste de lui demander si c'était elle ou simplement l'oubli qu'il venait chercher entre ses lèvres. Il n'y avait nul prison et elle aurait pu considérer oublier ce baiser interdit et quitter la chambre en espérant que la nuit leur permette de retrouver leur esprit et leur relation d'antan. Mais elle n'avait eut aucun regard vers la porte pas plus que la moindre pensée en faveur d'une fuite quelconque. Une étrange fébrilité la secouait, une exaltation dont elle n'était pas familière et qui lui rappelait, à certain égard, l'heureuse ivresse qui ne l'avait secoué qu'en de trop rare occasions. Oh, il n'était pas le premier qu'elle embrassait bien qu'elle eut fait cela plus par considération scientifique et esprit d'aventure que par réel désir, mais aucun baiser n'avait jamais suscité tant de chose en elle que la sensation des lèvres de Vaeron sur les siennes. Le frissons qui l'avait parcouru l'avait traversé de l'extrémité de ses orteils jusqu'à la racine de ses cheveux sans qu'elle n'ait aucun contrôle sur le sursaut qu'il venait de provoquer. Qu'importe qu'elle ne fut qu'une parmi tant d'autre, à cet instant, elle était celle qu'il étreignait et son coeur s'en réchauffa étrangement.

:copyright:️crack in time



┗ DAUGHTER OF THE SEA ┛
People think that intimacy is about sex. But intimacy is about truth. When you realize you can tell someone your truth, when you can show yourself to them, when you stand in front of them bare and their response is 'you're safe with me'- that's intimacy..
Vaeron Antaryon
The silver knight

Vaeron Antaryon

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Everytime you leave

« Goeville
305, lune 5, semaine 1 »

Les plans, l'argenté aura tout le loisir d'y songer - bien qu'il avait déjà étudié le fonctionnement de l'armée des Grafton, décelant d'ores et déjà quelques défauts. Si ses capacités martiales étaient reconnues à Essos, il n'avait pas la connaissance du terrain ici. Les livres dans lesquels il s'était plongé bon gré mal gré ne suffiraient pas à palier cela. Alors, il devra compter sur son intuition sur le champ de bataille. Pour survivre et mener les troupes à la victoire.

Il se souvenait parfaitement des remontrances de son paternel à l'égard de ses trop nombreuses conquêtes. Des femmes passaient encore et encore dans sa couche sans qu'il ne songe aux conséquences - probablement que cela avait engendré quelques bâtards. Toutes ces inconnues n'étaient là que pour combler un manque, un trou béant creusé dans sa poitrine par l'existence de sentiments contre-nature à l'égard de sa cadette. Dès l'ors qu'elle devint une femme et que les rondeurs d'enfant laissèrent place aux courbes féminines, Vaeron avait cessé de la considérer comme tel. Son coeur s'était mué d'une affection plus que fraternelle. Vaeranah était devenue un fantasme inaccessible qui le hantait, jusqu'à le guider dans ses choix d'amantes au physique similaire - bien que jamais leur intelligence n'arrivait à sa cheville. Des pâles copies de celle qu'il ne devait aimer. D'abord terrifié par ce désir ardant, cet amour impossible, il avait fuit, ignorant tout des projets de sa mère pour assurer la continuité de leur sang. Naïvement, il avait cru que cette tare disparaîtrait dans les bras de ces demoiselles. Il ignorait tout des projets de sa mère pour que leur sang perdure dans le temps, auquel cas, tout aurait été différent. Lysara Antaryon tenait à ce que le sang valyrien traverse les âges, qu'il ne soit dilué ou diminuté...aurait-elle consenti à une union entre ses enfants ?

Le déni fut son seul refuge, arrivant à son paroxysme lorsqu'il annonça sa relation sérieuse avec Elia. Cela créa un fossé entre lui et sa cadette, un éloignement nécessaire, et jamais il n'aurait pu deviner que sa soeur en avait souffert - bien qu'il avait deviné cette distance qu'elle avait instauré. La perte de son enfant à naître l'avait détruit et il s'était réfugié dans la solitude et la débauche, encore et toujours. Cette fois pourtant, il accepta les sentiments qui le liait à sa cadette, une ombre qui planait dans sa vie. Le fléau de son existence qu'il avait vainement tenté d'oublier dans les bras d'autres femmes. Un échec cuisant qui le poussa dans ses retranchements. Dans ses bras, il ressentait toutes ces années de contenance, de retenue pour convenir au moule de la société. Les rumeurs à leur sujet n'avaient cessé de circuler à l'époque où ils se trouvaient encore à Braavos, une complicité anormale. En vérité, Vaeron n'avait jamais cessé de l'aimer. Elle était la seule femme de son existence, loin d'être une de plus. Elle était la seule. La seule dont la chaleur le réconfortait, la seule qui le hantait nuit et jour. Elle était son antidote.

A sa plus grande surprise, elle n'émit aucune protestation à ce baiser passionné, peut-être un peu trop, contenu des années durant, ses émotions ne demandaient qu'à s'exprimer. Tel un lion en cage, Vaeron n'avait cessé de les réfréner, par bienséance, par bien-pensance. Que des excuses futiles qui l'avaient poussé à se dérober, à se montrer lâche. Quelle douce ironie quand on y pensait, lui, le grand guerrier, n'avait osé franchir le pas. Le monde entier pourrait bien brûler tant que Vaeranah survivait. Son odeur se mêlait à la sienne alors qu'elle glissait ses bras autour de sa nuque, une douce chaleur se répandait dans ses veines alors que ses opales indigo s'ouvraient en guide de réponse. "īles va moriot ao." Avouait-il, le coeur au bord des lèvres, la voix émue. L'exaltation de sa cadette faisait écho à la sienne, nulle hésitation dans ses gestes mais une certaine fébrilité, il avait tant fantasmé ce moment qu'il en était quelque peu bouleversé, craignait que cette bulle ne s'effondre, qu'elle parte aussitôt. Que cette exaltation ne soit qu'un rêve cruel. Il déposa un baiser sur son cou, brûlant. Impatient, violent, jaloux, tel était le volcan qui le rongeait depuis des années. Une jouissance le parcourait tout entier alors qu'elle se trouvait dans ses bras, plus proche que jamais, il pouvait presque entendre les battements incontrôlés de son palpitant, ou étaient-ce les siens ? Tout se mêlait, tout s'entremêlait, sa peau contre la sienne, ses lèvres dévorant chaque parcelle de son cou, tout était réel. Il ne rêvait pas.

La petite traduction:
(c) DΛNDELION




blood is burning
I've been on my own for long enough, Maybe you can show me how to love, maybe. I'm going through withdrawals. You don't even have to do too much

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