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En attendant des jours meilleurs. (Avec Randa Baratheon)

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En attendant des jours meilleurs.
Accalmie | An 304, lune 12, semaine 2.

Shôren n’était pas une femme d’aiguille. Non pas que ses points étaient maladroits ou que ses motifs étaient difficilement identifiables. Dans les faits, le Faon se contentait de tracés simples et de points parfois un peu trop espacés. Elle n’en restait pas moins capable de recoudre des étoffes ou de petits motifs. Pour cela, il lui fallait juste davantage de concentration que pour d’autres femmes de sa condition. Et pourtant, la jeune fille avait délaissé ses livres pour se prêter à cette activité. Ses points ne ressemblaient pas réellement à ceux nécessaires pour recoudre un tissu, bien qu’une certaine parenté semblait pouvoir les lier à cet acte. Ils étaient plus grossiers, plus rapprochés que ceux qui permettaient de tracer des fleurs ou des animaux. C’était là le résultat recherché, bien que Shôren n’y trouvait pas son compte. Qu’est-ce qu’il lui avait pris, d’imaginer que cela serait simple de reproduire ces points qu’elle avait pu voir dans cet ouvrage ? On ne recousait pas une plaie comme on brodait un océan de verdure…


« Ce n’est pas avec cela que je serais utile. » marmonna la jeune Baratheon, visiblement soucieuse, délaissant son ouvrage.


La jeune fille poussa un soupir plus triste qu’elle ne l’aurait souhaité. Cela faisait maintenant  trois lunes que son père avait quitté Accalmie. Elle l’avait suivi du regard, du haut des remparts. Une scène qui avait désormais un goût d’habitude. Son seul réconfort était cette certitude profonde qui animait son âme. Il reviendrait. Père revenait toujours. Les choses ne pouvaient pas être différentes cette fois-ci. Il fallait qu’elle se montre patiente. Et pourtant, ce n’était pas ce souvenir qui animait toutes ses pensées. C’était cette conversation qu’elle avait eu avec son père et seigneur, quelques temps avant son départ. Shôren n’avait eu de cesse d’y songer. Elle avait eu son accord, ce jour-là. Pour avoir un autre rôle à Accalmie le temps que cette guerre fasse place à la paix.


Cependant, le Faon n’avait pas encore eu l’occasion d’en parler à sa belle-mère. La situation idéale ne s’était encore jamais présentée. Lady Randa avait fort à faire et la jeune fille s’en serait voulu de contribuer d’une manière ou d’une autre à sa fatigue. En l’absence de Père, tout dépendait d’elle et des conseillers coutumiers de leur famille. Alors, Shôren faisait de son mieux pour veiller sur Orys et Ormund. Si cela pouvait permettre à Lady Randa de souffler ne serait-ce qu’un instant, elle était heureuse de pouvoir faire ce geste. Aujourd’hui, les choses seraient un peu différentes cependant. Car le Faon avait pris une décision. Elle parlerait de son sentiment d’impuissance à Lady Randa. Ses états d’âmes n’avaient que trop duré. Elle fêterait bientôt son seizième anniversaire et comptait bien ne plus se comporter comme une enfant.


Par ailleurs, il était presque l’heure. Autant y aller dès à présent. Ce tissu ne donnerait rien de bon, de toute façon. Shôren ôta le tissu de son cerceau avant de les ranger séparément. En chemin, elle répéta à voix basse le petit discours qu’elle avait mis au point les jours précédents. Sans doute était-ce pour se donner un peu de courage. Non pas que Lady Randa l’effrayait. Au contraire, le Faon ne désirait qu’une chose, pouvoir se rendre utile en ces temps troublés et se tenir à ses côtés. Elles étaient une famille, plus encore lorsque son père était absent. Non, elle voulait juste être certaine de s’exprimer convenablement, comme cela lui avait été appris. Comme Lady Randa avait pu lui apprendre. Voilà ce qui lui importait.


Elle était arrivée. La jeune fille resta quelques instants devant la porte du bureau de son père. C’était ici que sa belle-mère devait se trouver. Shôren prit une profonde inspiration, fermant les yeux quelques instants. Tout allait bien se passer. Elle s’y était préparée et elle était prête à présent. La jeune fille lissa sa robe avec application, ajustant sa coiffure par la même occasion. Voilà qui était mieux. Qui plus est, elle devait être tout juste à l’heure. Avec douceur, la jeune Baratheon toqua plusieurs fois à la porte, avant de se reculer d’un pas, tendant l’oreille. On lui donna rapidement l’autorisation d’entrer. Il n’était plus question d’hésiter. Tâchant de se montrer sous son meilleur jour, c’est avec le sourire que la jeune fille entra dans la pièce, exécutant une révérence appliquée.


« Veuillez excuser mon intrusion, Lady Randa. Shôren s’était redressée, ses mains délicatement posées contre son ventre. Je vous sais très occupée et je n’abuserai pas de votre temps. J’aimerai juste discuter avec vous quelques instants, si vous me le permettez. C’est au sujet d’une discussion que j’ai eu avec Père, avant son départ. J’y ai beaucoup réfléchi et j’aimerai avoir votre avis sur les réflexions qui en ont découlé. »


Sans doute était-ce un peu trop cérémonieux. Beaucoup trop. La guerre, l'absence de Père... Tout cela avait bouleversé sa vie. Leurs vies. A dire vrai, Shôren sentait une sorte d’étau autour de sa poitrine. Ce n’était pas le moment de se dégonfler. Elle avait fait le plus dur en venait jusqu’ici. Elle voulait juste se rendre utile, quel mal avait-il à cela ? Au contraire, elle en ressortirait grandie et peut-être même que leur maisonnée en retirerait quelque chose également.


« Je sais que vos tâches sont diverses et très lourdes depuis le départ de Père. Je vous sais bien entourée dans cette épreuve mais… Peut-être pourriez-vous l’être davantage, si vous pensez cela nécessaire ? »


L’idée de ce discours préparé avec application venait de s’évaporer. Elle ferait sans, ce début lui ressemblait bien plus.


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En attendant des jours meilleurs
Randa & @Shôren Baratheon

From this side of the house I could see dimly through the rain the outline of a rocky, grass-topped hill in the distance. It reminded me of the fairies’ dun where I had stepped through a rock and emerged from a rabbit hole. Only six months. But it seemed like a very long time ago.



Randa avait à coeur de faire les choses bien : depuis quelques temps, Stannis la laissait à la tête du château et de la région pendant ses absences. L'ombre de Davos Mervault demeurait, planant sur le pouvoir par ses conseils et son expérience. Elle aurait pu s'offusquer de la quasi perpétuelle présence du chevalier à ses côtés mais Randa ne percevait aucune ambition mal placée dans le regard du vieil homme et la confiance que son époux accordait à son bras-droit s'étendait également à la brune. Mais ce jour là, Ser Davos s'était excusé en début de matinée : une histoire nécessitait qu'il quitte le château pour la journée, laissant la suzeraine seule dans le bureau qu'occupait habituellement Stannis. Appliquée, Randa lisait les comptes-rendus de rondes des soldats du château autant que les retours des patrouilles dans les environs et accordait un soin particulier aux lettres adressé aux seigneurs de l'Orage. Mais malgré son sérieux et la petite expérience du pouvoir qu'elle commençait à avoir, Randa regrettait l'absence de Stannis. Ce n'était pas tant le poids des responsabilités qui lui pesait, ni le fait de devoir jongler entre les rôles de suzeraine et de mère, mais bien sa nouvelle grossesse qui commençait à se faire sentir dans sa fatigue. Alors qu'elle entamait sa cinquième lune, elle était plus que jamais débordée par l'attention que demandait Ormund, avec qui elle avait toujours du mal à nouer un lien, et Orys ne l'aidait pas non plus, l'appelant à longueur de journée dans un cri strident qui résonnait entre les murs de la forteresse. S'il n'y avait eut Shôren pour occuper ses deux petits frères, elle aurait sans doute fini par jeter l'un des deux depuis le haut des murailles ! Cette pensée lui fit froid dans le dos car même si elle ne pensait pas réellement, l'idée même de connaitre un peu de calme lui semblait extraordinairement délectable. Alors Randa priait. Elle priait pour le retour rapide de son mari, pour la fin de la guerre, pour que l'accouchement se passe bien et que ses inquiétudes vis-à-vis de l'avenir des enfants ne dépassent la frontière de son esprit.

Elle était plongée dans le rapport d'une garnison non loin de la Griffonière lorsqu'on annonça l'arrivée de Shôren. La venue de sa belle-fille, sans raison apparente, surprit la brune qui se demanda si ses garçons étaient arrivés à bout de la patience de l'adolescente. « Dois-je redouter le fruit de vos réflexions, ma fille ? » demanda Randa avec un sourire bienveillant. Elle ignorait ce qui causait à l'adolescente un tel agitement mais lui désigna un fauteuil faisant face au bureau, fauteuil dans lequel elle avait ses habitudes lorsque son mari était présent. « Que puis-je pour vous Shôren ? » demanda alors la suzeraine tandis qu'elle rangeait ses papiers en une petite pile sur le côté du bureau et posait sa plume. Etait-il venu l'heure d'aborder avec elles des sujets féminins ? Des questions qu'une jouvencelle ne pouvait satisfaire dans des livres ? Ou était-ce des réflexions philosophiques qui la troublaient ? Un sourcil se leva tandis que les paroles de sa belle-fille ne demeuraient pas moins énigmatiques : l'adolescente avait, de toute évidence, quelque chose à demander et ne savait pas par où commencer. « J'imagine que vous avez déjà une idée sur la question ? » encouragea Randa, cherchant à saisir ce qui se cachait dans l'esprit de la jeune fille.

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Accalmie | An 304, lune 12, semaine 2.

Lady Randa était occupée. Très occupée. Shôren le savait. Père avait raison de lui faire confiance pour veiller sur Accalmie et ses alentours en leur absence. Une tâche ardue mais sa « belle »-mère était bien entourée. Malgré cela, la jeune fille s’en voulait de la déranger de la sorte. Il ne fallait pas oublier qu’à tout cela s’ajoutait cinq lunes de grossesse. Une fatigue que le Faon ne pouvait pas imaginer mais qu’elle imaginait d’autant plus difficile à supporter en temps de guerre et avec son père en train de voguer R’hllor dans des eaux bien incertaines. Tout irait mieux quand il serait de retour. Car il reviendrait, la jeune Baratheon n’avait que peu de doutes à ce sujet ! R’hllor n’était pas assez cruel pour laisser son petit frère, ou sa petite sœur, à naître sans le connaître. Ils seraient à nouveau heureux et apaisés, tous ensemble, oui…


« Je… Je n’espère pas. Shôren sentait qu’elle s’empourprait légèrement, alors qu’elle prenait place sur le fauteuil. Je sais que vous êtes occupée. La jeune fille se rectifia tout aussi vite. Très occupée. Ne vous inquiétez pas, je ne suis pas ici par rapport à Orys ou Ormund. Je n’ai que peu de connaissances à ce sujet mais il me semble qu’ils se comportent comme doivent se comporter des enfants de leur âge. Cette vérité acheva de clarifier les pensées de la jeune fille. Orys me demande parfois s’il peut partir guerroyer comme Père, bien que je crains qu’avec ses petits soldats de bois et ses petites jambes, il ne dépasse guère la porte de sa chambre. »


Une pointe d’amusement perçait dans ses propos, bien que ce comportement enfantin cachait une réalité bien terrible. Orys ne rêvait pas de découvrir Essos ou les Îles d’Été. Il voulait se battre. Un fait qui était tout à son honneur, et qui était attendue de la part d’un futur seigneur. Son aînée espérait cependant parvenir à lui inculquer d’autres choses. Qu’il serait plus qu’un guerrier. Qu’il serait un bon gestionnaire, une personne à l’écoute également. Que l’épée ne serait que l’ultime solution à un problème donné et non pas la première à entrer en usage dès qu’une difficulté pointerait au-dessus de leurs murailles. Mais ils avaient encore un peu de temps pour voir venir, non ?


« J’aimerai me rendre utile, Lady Randa. Le regard de Shôren se posa quelques instants sur la petite pile de feuillets qui se trouvait non loin, sur le bureau. Je n’ai pas la prétention de pouvoir vous aider avec toutes ces affaires qui semblent bien urgentes et au-dessus de ma portée. La jeune fille faillit porter sa main à sa joue cendrée, avant de se retenir et de la garder posée sur l’un de ses genoux. J’ai beaucoup d’affection pour Orys et Ormund. M’occuper d’eux est un plaisir et j’espère que cela nous permettra d’être proches malgré les nombreuses années qui nous séparent. Pour rien au monde je n’aimerai avoir à me séparer d’eux, pas alors que j’ai votre confiance et celle de Père.


Le Faon se tut, comme pour reprendre son souffle.


« Je… Je sais que je n’ai pas toutes les compétences attendues pour une jeune femme de ma condition. Qu’il y a toujours des domaines qui sont hors de ma portée, malgré mes efforts. Que je ne suis guère plus l’héritière de cet endroit depuis bien années. Shôren déglutit. Je ne sais où mon avenir me mènera, bien que je ne doute pas que vous saurez prendre une décision éclairée avec Père, le moment venu. En attendant, Accalmie est ma demeure et je souhaiterai apporter mes forces à l’effort de guerre, si vous n’y voyez pas d’inconvénients, de même que Ser Davos. N’y a-t-il pas quelques petites tâches que vous accepteriez de mettre sur mes épaules ? Du courrier peut-être ? La supervision de certaines tâches ? Elles sont encore frêles mais je les sais plus solides qu’elles n’en ont l’air. »


Shôren n’avait jamais inspiré au rôle de dame d’Accalmie. Elle avait accepté son ancien rôle d’héritière sans sourciller mais appréciait ce semblant de liberté qui était le sien. Orys ferait un bon seigneur. Meilleur que la dame qu’elle aurait pu être. Cependant, elle voulait montrer l’exemple. Qu’Orys et Ormund n’aient pas à rougir de ses actes durant cette guerre qui faisait déjà partie de l’Histoire. Qu’ils puissent être fiers d’elle et savoir qu’ils pouvaient aussi se reposer sur elle sans crainte de la voir ployer.



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From this side of the house I could see dimly through the rain the outline of a rocky, grass-topped hill in the distance. It reminded me of the fairies’ dun where I had stepped through a rock and emerged from a rabbit hole. Only six months. But it seemed like a very long time ago.



Randa n'imaginait ce que cela faisait d'être l'unique enfant d'un premier mariage. Elle ne pouvait non plus prétendre à comprendre ce que ressentait l'adolescente, héritière un bref instant entre le jour là loi de la princesse Rhaenys lui avait accordé ce titre à la place de son oncle, et celui où Orys était né. « Oh, chère enfant. » répondit Randa, sincèrement peiné. Durant toutes ces années, Shôren n'avait montré de désir pour le pouvoir et de regret quand au statut qu'elle avait perdu au profit de son frère. Randa avait toujours tenté d'inclure la jeune fille dans ses plans concernant ses enfants, envisageant l'évacuation de Shôren d'Accalmie au même niveau que celle de ses fils. Elle n'était pas non plus le genre de belle-mère cherchant à se débarasser du fruit de la première union de son époux, écoutant les désirs de Stannis envers sa première née et cherchant à offrir à la jeune fille, la figure maternelle qu'elle avait perdu trop tôt. « Craignez-vous que la présence d'un nouvel héritier n'ait rendu votre présence indésirable ? » demanda Randa sans détour. Elles n'en avaient jamais parlé et à présent, la suzeraine craignait d'avoir commis un impair en oubliant que sa présence, et la naissance coup sur coup de deux garçons, reléguait Shôren au rang d'unique fille de suzerain, à celui d'individu monnayable au grès des alliances paternelles, au rang de victime d'une destinée sur laquelle elle n'avait aucun pouvoir. « Je suis navrée d'apprendre que vous vous sentez négligée mais voilà bien l'inverse. Ni votre père, ni moi ne cherchons à vous mettre à l'écart mais les temps sont quelques peu compliqués : les affaires des terres de l'Orage nous accapare tous deux. » Stannis loin de son château, menant une flotte vers une inévitable bataille dont elle ignorait s'il reviendrait. Elle, ici, dirigeant le château en même temps que sa grossesse afin de se préparer à toute éventualité. Si elle se forçait à travaille non loin des enfants et à se dégager une heure de temps, elle se rendait bien compte qu'elle n'en avait plus tant que cela, assurant les deux fonctions du mieux qu'elle le pouvait, épauler par Ser Davos. Loin était l'époque où elle laissait la politique aux hommes, discrète dame qu'elle avait pu être dans les premiers temps de son mariage. A présent, elle avait la confiance de son époux et les responsabilités de ce titre qu'elle avait gagné peut à peu. Elle se devait d'y faire honneur même si cela signifiait laisser les enfants aux bons soins de la maisonnée.

Pourtant ce ne fut pas tant la solitude de longues journées répétitive qui tourmentait l'adolescente, plutôt l'inaction. Une part de Randa la comprenait : à une époque où les hommes partaient se battre et où les femmes palliaient à leur absence, elle devait se sentir bien isolée. De trop haut rang pour faire quoi que ce soit des tâches du quotidien du château, mais encore trop jeune pour se voir accorder une véritable fonction. Randa se leva du siège seigneurial pour contourner le bureau, une main soutenant doucement son ventre de plus en plus proéminent, et s'assoir près de sa belle fille. « Vous savez, j'étais un peu plus jeune que vous lorsque ma mère nous a quitté, laissant un époux débordé par une nouvelle charge et trois enfants dont la plus jeune n'avait que quelques années. » commença-t-elle, cherchant une position confortable pour son dos. Celyna Rykker avait toujours été malade mais c'était réellement après son décès que la vie de sa fille avait changé : là où elle aidait jusque là sa mère dans son quotidien, elle s'était retrouvée très jeune, trop jeune, avec des tâches qui ne lui incombait guère. Elle grimaça en se tourna légèrement, s'accoudant sur l'un des bras du fauteuil pour regarder l'adolescente. « Notre famille n'était maîtresse de Sombreval lorsque je suis née mais lorsque le Roi Aerys II a offert à mon père de prendre la suite des Sombrelyn, il a prit ce rôle particulière à coeur, au point de ne pas se remarier pour épargner au peuple déjà éprouvé d'une précédente dame, de connaitre une nouvelle Serala de Myr. » Elle avait beau n'être qu'une enfant, elle se souvenait parfaitement des regards des habitants de Sombreval, des récits qui lui avait été fait de la fin tragique de Serala Sombrelyn, si cruellement mutilée avant d'être brûlée vive, une sanction jugée encore trop clémente par le petit peuple qui avait tant souffert des actions de la famille avant sa chute. Randa ignorait si la myrienne était réellement responsable des choix de son époux, mais c'était sur elle, l'étrangère, que la colère du peuple s'était retournée et elle comprenait que, en comparaison de la douceur de sa mère, aucune femme n'aurait trouvé grâce aux yeux de la population, et de Lord Duncan Rykker. « C'est donc à moi, la fille aînée qu'il revenait de prendre les fonctions de dame tandis que Renfred était élevé pour devenir le futur seigneur des lieux. L'on m'a confié la charge de la maisonnée, de l'éducation de ma soeur et tout un tas de responsabilité que j'étais trop heureuse de prendre pour faire la fierté de ma famille. » Sans Celyna pour lui adresser des encouragements, son effort et son labeur était considéré comme "normal" alors même qu'il ne lui revenait pas. Mais les conseillers de son père jugeaient qu'avec trois enfants, il n'était pas urgent de pressé leur nouveau seigneur de reprendre épouse et puisque la petite Randa accomplissait son devoir sans se plaindre, cela pouvait bien rester ainsi. Aujourd'hui encore, cette pensée la faisait un peu souffrir bien qu'elle eut fait le deuil de cette enfance depuis longtemps. « Je n'en ai jamais reçu un quelconque remerciement de la part de mon père et avant son décès, il parlait de marier ma cadette, mais pas moi. Comme si j'étais à jamais prisonnière de la fonction, comme si je n'étais plus réellement Randa Rykker mais une partie de ce château. J'ai sacrifié une partie de ma jeunesse pour contribuer à la grandeur de ma famille, j'ai du renoncer à bien à me faire des amies de mon rang pour m'assurer que la maison soit toujours impeccable, j'ai accepté l'idée qu'une place à la Cour n'était pas pour moi afin de satisfaire les besoins de mon père. Et ce n'est qu'après sa mort, et le mariage de Renfred que je n'ai pris conscience du vide qu'était devenu mon existence en dehors de ces tâches. » déplora la brune. Elle avait tant désiré voir le Donjon Rouge, tant aspiré à y avoir une place, à devenir une grande dame qui broderaient de magnifiques tapisserie, se nourrirait de mets délicats et danserait à la perfection. Et pourtant, elle était restée à Sombreval et avait regardé Renfred prendre comme épouse une femme qui était tout ce qu'elle avait rêvé d'être. Elle était restée là, oeuvrant pour la famille, pour le château, jusqu'à ce que son nom ne quitte les lèvres de Viserys Targaryen et ne la propulse ici. Belle revanche sur la vie, avait-elle un jour écrit à Renfred, mais elle reconnaissait que ses lacunes sociales étaient sans doute la source d'un certain isolement qu'elle peinait à briser, même maintenant qu'elle était épouse, mère, dame et suzeraine. Elle se pencha vers Shôren et posa sa main sur la sienne. « Je sais votre bonne volonté, ma fille. Vous êtes d'une grande bienveillance et d'une volonté typique des Baratheon. Mais ne gâchez pas vos jeunes années en vous préoccupant de choses si sérieuses. » lui dit-elle avec un sourire. Et pourtant, elle comprenait. Elle comprenait que cette pauvre enfant était perpétuellement dans un entre deux : trop vieille pour jouer réellement avec ses frères, trop jeune pour être incluse dans le cercle de Desmera, trop savante pour se rapprocher des jeunes gens du château mais trop inexpérimenté pour y trouver de quoi s'occuper réellement.

Souvent, Randa se demandait quel avenir pouvait attendre Shôren ici, à Accalmie. Les tensions qui existaient entre Stannis et Renly n'étaient pas bonne pour une jeune fille, l'existence d'Orys et Ormund l'éloignait du pouvoir et elle n'était pas certaine que la maladie qu'elle avait eu enfant et qui lui avait laissé ses cicatrices ne l'aide à réellement se sentir femme et à envisager quelques histoires romantique. « En d'autres circonstances, j'aurai demandé à votre père de faire venir quelques demoiselles à Accalmie ou j'aurai sollicité mon frère pour vous introduire à la Cour. J'imagine qu'un tel séjour, même d'une lune, ne serait que bénéfique pour vous. Vous aviez l'air de bien vous entendre avec les jeunes dames que nous avons rencontré à Corneilla ... » se souvint-elle. Pour elle, il était certain que l'isolement de sa belle-fille était la cause de son ennui et serait sans doute la cause de bien d'autre soucis à l'avenir : elle devait rencontrer des gens et se créer un cercle tout comme les autres enfants de suzerains pouvaient le faire. C'était ce cercle qui lui permettrait de s'en sortir plus tard, de rayonner depuis le château dont elle serait la maîtresse et d'aiguiser son savoir autrement que par la théorie. Shôren devait voir le monde et pourtant, on la gardait enfermée à Accalmie comme si elle était incapable de l'affronter. « Je regrette de ne vous avoir donné une soeur avec laquelle partager. Les garçons sont des êtres si différents de nous et il me plairait tant de vous savoir entourée d'amies et de jeunes de votre âge. » se désola Randa. Si elle était contente pour Stannis qu'il ait eu le fils qu'il avait tant désiré, elle était certaine que les choses auraient été différentes si Orys avait été une fille, si Shôren avait eu une soeur à s'occuper et non un frère qui accaparait tant d'attention.  

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