Un silence obligatoire [ Lady Alyx ]

Alyx était assise dans les jardins, prenant l’air tentant d’apaiser le flot d’émotion qui la traversait depuis trois jours. Si cela faisait déjà une lune, qu’elle avait envie de hurler sa rage aux Sept de lui avoir donner deux filles, deux jumelles. Mais en plus de cela, il venait de lui en ravir une. Si elle n’avait jamais eu la fibre maternelle, la découverte du corps sans vie de la petite Myrielle un beau matin avait eu l’effet d’un coup de poignard dans son cœur. Elle ne s’y était pas attaché mais elle était son sang, sa descendance. La promesse d’une future alliance. La douleur était vive, même si ses yeux restaient secs. Son père avait repris le même comportement que lors de son précédent accouchement et heureusement que la guerre l’accaparait ailleurs. Ainsi elle pouvait reprendre ses esprits, faire son deuil. Elle n’avait pas encore trouvé la force de prendre la plume pour le lui annoncer. Il était parti assiéger le fief de la famille Ferren, coupable de trahison en soutenant le prince Viserys. Cette famille n’était pas la seule à avoir vu son vrai visage dévoilé, les Farman y était également passé pour le plus grand plaisir des Lefford et d’Alyx qui n’avait encore moins de scrupule à mettre son plan à exécution.

Elle avait recruté pour cela deux mercenaires, qu’elle formait depuis quatre lunes pour leur mission.  Ils partiraient la prochaine lune pour mettre le plan de l’héritière à exécution. Elle n’avait reçu aucun contre ordre de Tywin qui avait été averti par le biais de Leo et Kevan Lannister. Si elle échouait, probablement que les choses se régleraient par les armes mais cette fois avec toute la force de l’Ouest et non juste les armées Kenning et Lefford. Voir cette famille tombée, serait profonde satisfaction pour Alyx. Mais pour le moment, il fallait assurer ses arrières. Elle avait envoyé un des soldats Lefford attaché à sa protection faire en sorte qu’il ne puisse plus parler. Illettrés les deux hommes ne pourraient pas non plus écrire quoique ce soit pour la dénoncer. Ils seraient grassement payer pour la réussite de leur mission.

La Lefford avait les yeux rivés sur un livre, prenant un brin de soleil, mais le gout n’y était pas. Ses yeux ne parcouraient aucune ligne, restant fixe. Tentant de garder le contrôle de son corps, de son esprit avec tout ce qu’il se passait dans sa vie. Elle n’entendit pas les pas s’approchant d’elle. Mais elle ne sursauta pas quand le chevalier l’interpella doucement en s’inclinant, tout en lui indiquant que sa mission était accomplie. Alyx ne daigna pas à tourner son visage vers lui. Elle inspira profondément pour être sûr d’avoir le contrôle sur sa voix.
« Bien. Le mestre les a vu afin qu’il ne meure pas d’une infection ? »

Elle ne voulait pas perdre son investissement pour une bêtise, une erreur d’inattention. Rien n’était laissé au hasard.
« Quand seront-ils prêts à prendre la route ? »

Sa voix était neutre, presque froide. Elle utilisait ses hommes comme des objets pour assouvir sa vengeance sans une once d’émotion ou de compassion pour les êtres humains qu’ils étaient. Ils n’avaient à ses yeux que peu de valeur. Ils étaient remplaçables. Comme tout ceux qui étaient aux services de la maison Lefford.