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(même les petits)
Women have power too
The Winged Lioness
Castral-Roc, deuxième semaine de la treizième Lune de l’An trois-cent-quatre.
Lady Randa,
J’espère que ce parchemin vous arrivera promptement et vous trouvera, vous et les vôtres, en bonne santé. Je soupçonne votre étonnement à la vue du sceau présent sur cette lettre. Vous devez sûrement vous demander quel peut être le sujet de cet échange inopiné entre la Maison Baratheon d’Accalmie et la Maison Lannister de Castral-Roc. Je vous avoue qu’il m’est à moi aussi étrange d’écrire à une dame que je n’ai pas – ou très peu – croisé durant ma vie. Vous en conviendrez comme moi que nos chemins ne nous ont pas toujours conduit sur les pas de l’une ou de l’autre. Déplorable, certes, mais si vous me le permettez, je souhaiterais vous soumettre une idée qui m’ait récemment venu, durant mon dernier séjour hors des murs de Castral-Roc et qui, je pense, devrait vous intéresser.
Nous vivons des temps troublés, vous en conviendrez, et la nouvelle du décès de notre Roi ne fait qu’accroître l’instabilité dans laquelle nous et nos enfants devons vivre tandis que nos époux, pères, oncles, frères ou cousins, se trouvent à défendre nos demeures et nos terres loin de nous. Mais qu’en est-il de nous autres justement, ces femmes de nos rangs cloîtrées en leur château, dans la solitude et les questions de nos enfants quant au retour de ces hommes partis guerroyés ? Devons-nous vraiment nous cantonner aux larmes et à l’attente ? Ma condition de dragonnière me permet d’avoir un champ d’action plus étendu que celui d’autres femmes de ma condition, un fait que je me permets néanmoins de relativiser car je me trouve, ainsi que mon dragon, sous les ordres de mon oncle et de notre Suzerain de l’Ouest. Ainsi, il m’est arrivé de me rendre dernièrement en plusieurs lieux sur nos Terres Ouestriennes et de constater que, partout où je me rendais et où je m’arrêtais, les épouses, les filles, les sœurs, semblaient toutes résignées à leur sort et dans l’attente de jours plus cléments et paisibles pour revenir à un train de vie normal pour nous autres, femmes de la noblesse.
Je souhaiterais changer cela et donner à toutes – ou du moins à celles qui le voudront – une possibilité d’agir pour le royaume et à leur niveau en ces temps de guerre. L’association d’une autre dame de mon rang dans cette tâche m’est toutefois primordial car je me dois de rester disponible pour les missions qui nous serons assignées, à Vaelarr et à moi. Je suis donc à la recherche d’une partenaire prête à agir pour celles et ceux qui restent à l’arrière. J’aurais pu demander à plusieurs dames de ma connaissance, dont certaines comptent parmi mes plus proches amies. Mais je vous ai choisi vous comme premier contact dans ce projet, car, en votre qualité de Dame-Suzeraine – y compris par le mariage – en votre qualité d’épouse et de mère, votre aide et votre participation, couplé au nom des Lannister, ne pourraient que nous être bénéfiques j’en suis persuadée.
Je vous laisse prendre dans un premier temps connaissance de ma proposition. Il me tarde de vous lire pour pouvoir vous présenter plus avant ce projet ou même, dans un second temps, me rendre moi-même à Accalmie afin de pouvoir en discuter avec vous de vive voix.
Dans cette attente, que les Sept ainsi que votre Dieu de Lumière, vous gardent.
Lady Cersei de la Maison Lannister.
Lady of Light
Accalmie,
J'ignorais que la maison Lannister possédait en ses rangs des rêveurs tel qu'on peut en croiser dans les récits du passé : ce serait mentir que de nier la surprise qui fut mienne en voyant le sceau de Castral Roc sur une lettre qui m'étais destinée. Toutefois, je ne puis cacher l'honneur qui m'est fait de compter une dame de votre qualité dans ma correspondance. Je trouve également regrettable qu'il ne nous ai pas été donné de nous croiser plus souvent, les aléas de la vie ne nous permettant de nous rendre aux mêmes évènements. Mais je ne doute nullement de l'amitié forte entre Castral Roc et Accalmie qui pourrait naitre de nos échanges.
Sans doute avons nous, par la force des choses, l'expérience de l'âge que n'ont les autres grandes dames de ce continent et ce, malgré tout le respect que je leur porte. Je suis honorée que votre choix se soit porté sur moi et je ne peux que vous rejoindre dans le triste constat que vous faites quant à l'attitude résolument passive que nous autres, femmes, ne pouvons qu'adopter face aux temps troublés qui nous secouent. Attitude sans doute induite par des années et des années d'un enseignement de cour et de bienséance qui ignore la cruauté des temps de bataille. En qualité d'épouses et mères, nous sommes, pour la plupart, chargées de garder la maison et de prendre soin des enfants, mais je pense également que c'est une force gaspillée que de négliger le poids de notre sexe dans les conflits qui menacent nos vies autant que celles de ces messieurs sur le champ de bataille. Après tout, la dernière Danse des Dragons a connu son lot de femmes émérites se battant pour ce qui leur était juste et sans forcément disposer d'un dragon.
J'ai ouïe dire que la Dame du Conflans avait quitté sa demeure de Corneilla pour rejoindre son époux à Vivesaigues. Si l'on ajoute vos propres mouvements sur le plateau de cette guerre interminables, nous avons là de beaux exemples pour soutenir une armées insoupçonnées de l'ombre.
Sachez, Lady Cersei, que vous avez tout mon soutien pour l'entreprise que vous semblez vouloir mettre en place. Je ne suis guère dragonnière ou femme d'arme, mais il revient à tous et à toute de prendre son destin en main et si je puis, d'une quelconque manière, contribuer à la chose, ce sera avec plaisir et honneur que je m'y plierais.
Il va de soit que vous êtes la bienvenue à Accalmie quand vous le désirez. Ma demeure n'a guère le faste du Roc mais vous y trouverez sans nul doute l'écoute attentive que mérite l'idée que vous amenez.
Puisse la Lumière, sur vous toujours briller,
Amitiés,
Dame d'Accalmie et suzeraine de l'Orage
┗ lady of light ┛
The Winged Lioness
Castral-Roc, deuxième semaine de la première Lune de l’An trois-cent-cinq.
Lady Randa,
J’ai eu grand plaisir à lire votre réponse. A ce sujet, pardonnez, je vous prie, cette réponse assez tardive et qui vous semblera peut-être brève au regard de l’importance de ce projet, mais les Terres de l’Ouest font face, depuis plusieurs Lunes, aux plus viles des incursions de la part de certains bannerets de mon père. Pourtant, la réputation de Lord Tywin Lannister n’est plus à faire mais j’ai l’impression que certains se croient à l’abri du danger en imaginant que, depuis Port-Réal, le Seigneur mon père ne peut plus mater la traîtrise comme il le fit jadis face aux Reyne de Castamere. Nous autres, Lannister, avons une réputation à tenir et, tandis que je vous écris ces mots, sachez que je me trouve sur le départ pour prêter main forte aux troupes sur le terrain, en compagnie de Vaelarr.
Peut-être allez-vous penser, en me lisant, qu’à présent que je puis moi aussi faire partie un tant soit peu de la vie militaire des hommes, le projet dont je vous faisais part dans ma première lettre s’en serait trouvé abandonné. Il n’en est rien car, je le sais pertinemment, je ne dois cette « permission » qu’à mon nom ainsi qu’à la présence de Vaelarr. Nous savons néanmoins très bien vous et moi que plus d’une autre dame en ce monde aurait la volonté et la capacité d’agir à son niveau pour le bien de son foyer, de sa famille et des vies dont elle se trouve responsable lorsque son époux, père, frère ou oncle se trouve absent. Je suis forte aise de constater que vous partagez mon point de vue et, surtout, que vous seriez prête à me suivre sur cette voie.
Vous citez à très juste titre la Danse des Dragons. Remontons, si vous me le permettez, quelques années auparavant, sous le règne du Roi Jaeherys Ier Targaryen et de son épouse, la Bonne Reine Alysanne. Vous souvenez-vous de ces « Cours des Femmes » que tenait la Reine à chacun de ses déplacements dans le Royaume ? A l’époque, cela avait fait grand bruit mais cela avait aussi été un merveilleux moyen pour nous autres de nous exprimer enfin, et de voir certaines de nos revendications aboutir. J’y ai repensé lorsque la loi de la Princesse Rhaenys a été promulguée. J’ai trouvé cela progressiste et novateur. J’ai même songé que, peut-être, d’autres lois en faveur des femmes pourraient suivre…Hélas, depuis, plus rien ne s’est passé et puis la guerre est apparue et, avec elle, a relégué notre condition au simple rang de teneuse de maison. Cela suffit. Peu importe qui nous sommes et d’où nous venons, je suis certaine que chacune d’entre nous peut avoir un rôle à jouer, à son niveau bien sûr, mais cela ne serait que rendre justice à toutes ces femmes qui oeuvrent dans l’ombre des membres masculins de leur famille.
Je note avec plaisir votre invitation à venir à Accalmie pour que nous puissions nous entretenir de vive voix à ce sujet. Peut-être après mon prochain déplacement ? A vol de dragon, je pourrais aisément rejoindre les Terres de l’Orage et Accalmie en quelques battements d’ailes. Et n’ayez pas d’inquiétude quant à la présence de Vaelarr. Il a certes l’air menaçant mais je m’impose et me fais de mieux en mieux obéir face à lui.
Si vous deviez me répondre, envoyez je vous prie votre corbeau à Castral-Roc. Je le lirai avec attention dès mon retour.
En attendant, que mes Dieux et le vôtre vous gardent.
Lady Cersei de la Maison Lannister.
| Avec toutes mes excuses pour ce retard...J'espère que ça t'ira 
Lady of Light
Accalmie,
Il n'y a rien à pardonner je vous assure : les affres de la guerre nous donne malgré tout des responsabilités auxquelles nous ne pouvons nous soustraire. J'ai ouïe dire que vous aviez été d'un grand secours aux terres de l'Ouest et que l'ombre de votre dragon survolant la région a grandement aidé les troupes de votre père à arrêter quelques rebelles. Vous n'êtes sans doute pas sans savoir que ma foi diverge de celle de la majorité de Westeros, cependant, je ne dis ça que pour célébrer le pouvoir qui vous a été octroyé par la naissance d'une telle créature. S'il n'est de mort plus pure que celle par les flammes, j'imagine que la réalité du conflit doit être quelque chose de particulièrement désagréable et je souhaite de tout coeur que les victoires remportées jusque là soit le signe d'une reddition totale des rebelles d'ici peu. Pour ma part, c'est l'eau qui me pose bien du soucis. Vous devez d'ors et déjà savoir pour la bataille de la Baie des Crabbes et il va sans dire qu'à la gestion d'Accalmie s'est ajouté le retour, il y a quelques jours, du seigneur mon mari.
Pendant que je le regardais s'agiter contre Dame Neina, sa prêtresse, je songeais à votre missive et à la manière dont une telle entreprise pourrait prendre lieu tant sur nos terres que sur Westeros tout entier. Que ce soit sur un champ de bataille ou dans la vie personnelle, il est des sujets que les hommes refusent de voir ou d'aborder, des oeillères naturelles qu'ils se mettent pour ne pas affronter la réalité que leur égo ne saurait accepter. A mesure que les jours ont passé depuis que j'ai reçu votre lettre, je m'imaginais ces conflits qui auraient pu se régler bien plus pacifiquement si une telle assemblée existaient, si plutôt que de sortir épée et armures, on laissait la place au dialogue et à la confiance. Bien sur, les évènements actuels prouvent que la confiance et la diplomatie seules ne peuvent faire le poids face à la trahison et au vice, mais je suis prête à parier qu'il ait beaucoup d'affaire qui mériterait qu'on leur donne débat ou vision extérieure avant d'en venir aux mains.
Depuis que Dame Neina m'a sauvé d'une mort certaine, je ne cesse de prôner une paix entre les différentes factions religieuses qui divisent les terres de l'Orage et à la manière aussi pacifiste que possible que nous avons eut d'amener notre conversion. Bien sur, je sais que cette décision ne fait l'unanimité, mais encore une fois, il est intéressant de montrer que nos voyages, qu'ils aient été à Port-Réal ou à Corneilla, ont toujours été l'occasion de montrer que nous pouvions tous vivre en bonne intelligence dès lorsque nous démontrons notre ouverture à la discussion. Il va de soit que mon mari n'apparait pas comme l'homme le plus avenant et bavard des Sept Couronnes. Mais j'aime à penser que je ne suis pas la seule dans ce cas et qu'il m'incombe, en tant que suzeraine, de première dame de cette région, de représenter tout ce qu'il ne peut être.
Je me souviens que mon père me contait beaucoup combien l'amitié de votre mère, Lady Joana, avec la reine Rhaella et la princesse Elia de Dorne, avait beaucoup contribué à l'amélioration des relations entre leurs régions respectives. J'imagine qu'il faut prendre cela comme un nouvel exemple que la collaboration féminine peut avoir un poids non négligeable sur la politique générale du royaume. Notre roi est un enfant qu'il faut savoir mener sur la bonne voie afin qu'il soit autant que possible épargné par les influences néfastes. Ainsi avons nous quelques années devant nous pour former un réseau fort et unis, expérimenté notre pouvoir sur les affaires qui nous incombent et notre influence sur les hommes.
Voilà l'état de mes réflexions actuelles et je serai plus que ravie de recevoir les votre. Gageons que cette entreprise offrent aux maison Baratheon et Lannister, une place de choix dans l'avenir des Sept Couronnes.
Puisse la Lumière, sur vous toujours briller,
Amitiés,
Dame d'Accalmie et suzeraine de l'Orage
┗ lady of light ┛
The Winged Lioness
Gallowsgrey, Terres de l'Orage, quatrième semaine de la huitième Lune de l’An trois-cent-cinq.
Chère Lady Randa,
j’ose espérer que vous me pardonnerez cette réponse bien tardive de ma part. Ces derniers temps, je n’ai pas souvent été à Castral-Roc. Je n’ai d’ailleurs pu lire votre lettre qu’à mon retour du siège que nos forces loyalistes ont mené contre la Maison Ferren. La victoire fut nôtre et, comme vous évoquez mon dragon dans votre réponse, Vaelarr et moi avons franchi une sorte de cap lors de cette bataille. Je vous écris cela dans le bon sens du terme car, après des années passées dans la tension et, presque, la confrontation constante face au mauvais caractère de Vaelarr, nous sommes tous deux revenus plus complices que jamais. Je vous épargnerais les détails de la guerre - au vu de votre place au sein des Terres de l’Orage, vous devez sûrement être au fait de ce qu’il s’y passe, même si vous ne l’avez pas vu aussi nettement que moi - mais Vaelarr et moi nous comprenons enfin. J’en suis aussi heureuse que fière et mesure en effet le privilège qui est le mien de côtoyer une telle créature de légende, même si cela fut acquis en échange d’un très lourd tribu de ma part. Lady Ferren a donc joui d’une mort des plus honorables, une mort que votre foi aurait approuvé, elle qui semblait tant admirer Vaelarr. Dans ses derniers instants, elle eut le privilège de l’admirer de très près. J’espère qu’elle en a tiré quelque satisfaction.
Je n’ai appris les événements de la Baie des Crabes qu’à mon retour de Ferren et mes pensées ont rapidement volé jusqu’à vous. Je vous avoue avoir à ce moment-là commencer l’ébauche d’une réponse à votre lettre qui traitait également de cette bataille se déroulant sur les eaux Valoises. Hélas, le devoir me rappela ainsi que Vaelarr sur le champ de bataille et plus exactement celui de la maison Lépicier, qui fut, j’ai le regret de vous l’écrire, une lourde défaite pour nos forces loyalistes.
Vous avez sans doute dû remarquer que je ne vous écrivais pas du Roc, mais bien du fief de la Maison Trant, sur les terres de votre époux. Dans la bataille, j’ai perdu mon bouclier-lige et ami, Ser Meliodas Trant. Vaelarr a brûlé son corps mais ses cendres ont été rapatriées au domaine qui l’a vu naître, auprès de sa famille. Par égard et respect envers sa mémoire et l’amitié qui me liait à cet homme valeureux, je me trouve en ce moment-même à Gallowsgrey, pour honorer une dernière fois sa mémoire. J’ai songé un instant vous rendre visite de manière impromptue mais, en entendant la situation sur vos terres, j’ai préféré me raviser car accueillir un dragon de l’envergure de Vaelarr se prépare à l’avance et vous avez déjà suffisamment fort à faire en ce moment pour vous éviter encore cette logistique et organisation de dernière minute. Et à vous lire, il vaut en effet mieux que je m’en retourne au Roc après les funérailles. Nous aurons, j’en suis persuadée, encore l’occasion de nous revoir.
J’en viens maintenant au sujet central qui nous anime depuis ma première lettre. Je ne peux vous dire à quel point je partage votre avis. Le Seigneur mon père aurait assurément beaucoup de contre-arguments à vous opposer mais, si certains conflits ne peuvent hélas se régler que par le biais des armes, de la violence et du sang, d’autres pourraient trouver un consensus acceptable pour tous si tant est que les principaux protagonistes soient prêts à discuter et, surtout, à s’écouter les uns les autres. Voyez ce qu’il s’est passé dans le Val, comme vous évoquiez la Bataille de la Baie des Crabes. Cette bataille est terminée depuis plusieurs Lunes, à l’heure où je vous écris ces lignes, mais les tensions dans cette région et sa proche voisine conflanaise me font craindre le pire. Il est grand temps que cela se calme. Je n’ose écrire « cesse » car il en faut beaucoup pour qu’un tel esprit de conquête comme celui du Targaryen anciennement exilé ne s’apaise. Je prie pour que l’avenir nous prouve que le dialogue n’est pas mort avec tous ces hommes - pères, époux, frères, fils, amis - que nous autres les femmes avons perdu dans ces conflits successifs.
Nous ne nous sommes pourtant croisées qu’en de rares occasions. Vous ne portiez alors pas encore le nom de Baratheon mais même avec ce patronyme que l’on assimile parfois encore à la Rébellion de Robert, c’est votre personnalité et votre caractère que j’ai su voir bien avant votre nom d’épouse ou de femme. Nous devrions toutes et tous voir cela en premier mais cette vision du monde me semble bien utopique. Aussi, Lady Randa, entre notre exemple d’entente et d’amitié et celui, tout aussi juste, concernant ces trois regrettées femmes, épouses et mères, je ne m’en trouve que plus convaincue encore que notre démarche saura provoquer un intérêt que j’espère grandissant parmi les dames de ce monde. Nous devrions parler de notre idée et envie pour un royaume plus serein et plus diplomate à d’autres dames suzeraines. Je pense notamment à la Princesse Daenerys Targaryen dans le Conflans et, pourquoi pas, à Lady Kylis Stark, au Nord, toutes deux se trouvant très proches du Val et du coeur de l’instabilité dans laquelle nous vivons toutes et tous. Peut-être l’épouse du Loup du Nord refusera-t-elle cette entreprise - les Nordiens ne faisant souvent que peu de cas de ce qu’il se passe au Sud de leur région - mais au moins lui aurions-nous tendu la main pour nous rejoindre. Mieux vaut cela que de s’entendre dire qu’encore une fois, le Nord a été oublié. Qu’en pensez-vous? Vous sentiriez-vous la force et le temps de leur en parler ? Je pourrais, de mon côté, contacter la Princesse Margaery Targaryen pour la Couronne et Lady Daena Tyrell pour le Bief. De part feu mon époux Ser Loras Tyrell et mon vécu sur les Terres du Bief, j’ai pu côtoyer l’une comme l’autre suffisamment pour pouvoir leur parler d’un tel projet.
J’attends sur votre réponse avant de prendre mes dispositions. En attendant, puissent mes Dieux et le Vôtre vous garder, vous et tous ceux qui vous sont chers, en leur lumière.
Bien à vous,
Lady Cersei de la Maison Lannister.
Lady of Light
Accalmie,
Je suis bien heureuse d'avoir de vos nouvelles alors que les nouvelles qui m'ont été rapporté des terres de l'Ouest faisaient état de bien des batailles. Je suis navrée de lire le décès de votre protecteur et vous présente mes condoléances les plus sincères pour votre perte : je savais la mort de Ser Trant par les missives qui proviennent de toutes la région mais je vous ignorais aussi proche. Votre venue sur nos terres à cette occasion vous honore, ma dame, et sachez que je regrette que ce soit en de pareil circonstance.
Il est plaisant, toutefois, de lire que vos relations avec votre dragon s'arrange : finalement n'est-ce pas comme avec les enfants ? De frêles petites créatures au sortir de nos ventres qui finissent par n'en faire qu'à leur tête à l'âge ingrat avant de retrouver le droit chemin ? Je souhaite de tout coeur que cette victoire, tant personnelle que politique, à Ferren soit le point de départ d'une aventure dragonnière couronnée de succès. Je doute qu'ils soient nombreux à vouloir, à présent, se mesurer à la puissance de la maison Lannister quoique je déplore que l'échec de Lépicier. Une maison seule n'aura le pouvoir de tenir face à l'autorité d'une maison suzeraine et royale. Si cette bataille était une défaite, la guerre est longue et je doute qu'être officiellement désigné comme traitre à la couronne permette à la maison Lépicier de prospérer : tous les sièges ne se font pas qu'en hommes d'armes et en batailles sanglantes, certains choix amènent des êtres, des familles, des fiefs, à se saborder eux même.
Cependant, je ne peux que comprendre votre déception. Mon époux et moi même sommes toujours consterné par la finalité du blocus de Goëville et je ne vous cache pas que la bataille de la Baie des Crabes va avoir de lourdes conséquences sur la maison Baratheon et sur l'Orage tout entier. Notre priorité reste de reconstituer notre flotte mais il est d'autre blessure que l'or ou le savoir des mestres ne peut rafistoler, les blessures de l'égo sont peut être même les pires.
En cela votre projet me semble des plus intéressants à étudier. Je vous avais déjà fait part de mon intérêt dans nos premiers échanges mai je reste fermement convaincue que d'autre voie que celles des batailles rangées sont exploitable. Je regrette que nous ayons tous gaspillé une part de nos forces à recherche des traitres quand certaines petites voix auraient pu se faire entendre plus tôt et auraient permit d'économiser nos ressources à tous. Même en temps de paix, il ne sera pas malaisé de trouver une utilité à un tel réseau.
Je ne puis, malheureusement, me déplacer à l'heure actuelle : la naissance de ma fille il y a quelques semaines a été particulièrement éprouvante et le mestre me prescrit autant de repos que possible si je veux pouvoir paraitre au tournois que mon époux organise pour l'anniversaire d'Orys d'ici peu. S'il vous plait, je serais très heureuse de vous voir en personne à cette occasion : nous ne sommes guère habitué aux dragons mais j'imagine qu'après tant de péripéties, vous aurez grand hâte de retrouver votre demeure.
Ceci dit, j'ai ouïe dire que mon époux se préparait à déplacer une partie de sa cour à Port-Réal à l'occasion du couronnement du roi. Cela nous laisse bien du temps pour préparer un discours que je ne pourrais qu'appuyer auprès des concernées lors de la visite de la capitale.
Malgré tout le respect que je porte à votre Père, Lady Cersei, je pense qu'il est important de jouer cette carte tant que le petit roi est encore un enfant : entouré de dames comme il l'est, il sera sans doute plus enclin à légitimer le pouvoir et l'influence qui pourrait naitre d'un tel cercle lorsqu'il aura atteint l'âge adulte.
En outre, je ne peux que vous rejoindre dans vos craintes pour l'avenir. Du peu que j'ai pu connaitre le prince Viserys, et du peu que je connaisse les hommes en général, les victoires galvanise les ambitions. Qui sait combien de temps il se tiendra tranquille dans sa parcelle de terres valoise ?
Dans l'attente de votre réponse,
Dame d'Accalmie et suzeraine de l'Orage
┗ lady of light ┛
The Winged Lioness
Castral-Roc, Terres de l'Ouest, première semaine de la dixième Lune de l’An trois-cent-cinq.
Lady Randa,
votre réponse m'est parvenue le jour-même de mon retour à Castral-Roc, après avoir séjourné quelque peu sur vos terres. Ce fut une belle cérémonie en l'honneur de la mémoire de Ser Meliodas Trant. Nous n'étions certes pas proches dans le sens amical du terme, mais dès ses premiers instants à mon service, il sut me prouver que je pourrais compter sur lui à chaque instant et en toute circonstance. Il me sera difficile de trouver un nouveau bouclier-lige sans que l'envie ne me prenne de comparer cette future personne à celui qui jadis occupait cette position. Mais l'heure n'est pas encore à cela. Je regrette seulement de ne pas avoir pu prolonger plus mon séjour sur les Terres de l'Orage. Ma plus proche amie y réside depuis son mariage; Lady Alysanne Caron. Peut-être la connaissez-vous? J'aurais souhaité lui rendre visite à Serena et compte tenu de notre échange présent, j'aurais mené Vaelarr jusqu'à Accalmie pour vous rencontrer, après bien sûr vous en avoir informé au préalable. Mais à en juger par ce que vous m'écrivez au sujet de la naissance de votre fille, peut-être n'auriez-vous pas été en état de me recevoir et je ne peux que le comprendre. Comment l'avez-vous appelé? Je prierai mes Dieux, surtout la Mère, de vous garder en bonne santé toutes les deux.
Durant mon bref séjour auprès des Trant, j'ai effectivement été mise au courant de façon plus détaillée de ce qu'il s'est passé à la Baie des Crabes. Il semble que les nouvelles qui nous sont parvenues aient quelque peu minimisé les conséquences de cette défaite et surtout les pertes humaines et matérielles. Votre époux et mon père partagent de grandes connaissances en matière de guerre. Je ne doute pas que le premier saura se faire entendre et comprendre du second. Néanmoins, ce conflit, ceux auxquels j'ai pu participer et ceux qui, hélas, nous attendent encore, ne font que nous montrer à quel point les armes et la violences ne peuvent tout régler. Une bataille est gagnée ou perdue et ensuite? Que faisons-nous, tous, à part attendre avec anxiété la prochaine et prier pour qu'elle ait lieu loin de nos enfants? Ce projet qui nous liera ainsi que nos référentes du Nord au Bief en passant par le Conflans et la Couronne sera une alternative à la solution des hommes. Nous qui restons en arrière, entendons et assistons parfois à des scènes qui peuvent paraître sans intérêt aux yeux des hommes mais si nous mettions toutes ces informations glanées aux quatre coins du royaume en commun, nous aurions alors entre les mains quelque chose de bien plus précieux et utile, à mon sens, que la plus grande des armées. Gardez peut-être cette dernière phrase pour vous; je doute qu'elle soit du goût de nos militaires d'époux et de père !
En vous écrivant cette lettre, je me rends compte que l'échéance du tournoi dont vous me parlez et auquel vous avez la gentillesse de m'inviter se rapproche à grands pas. Vous devez être en plein préparatifs. Si je l'avais su plus tôt, je serais venue avec grand plaisir. Je gage que les Trant devaient être au courant mais n'ont plus eu le coeur ou l'esprit à cela durant ma visite pour m'en avertir et je ne leur en tiens pas rigueur. J'espère cependant que le tournoi se déroulera le mieux possible et que votre jeune fils saura l'apprécier. Prenez garde; c'est souvent lors de pareilles manifestations que les jeunes garçons se prennent de fascination pour l'art de la chevalerie!
J'espère de tout coeur lire de bonnes nouvelles de votre part dans votre prochaine lettre. De mon côté, étant de retour et pour un temps plus long à Castral-Roc, je vais l'employer pour informer le seigneur mon père de notre idée commune. Sa réponse prendra sûrement du temps à arriver mais, par souci de transparence et afin de lui présenter les atouts de notre projet, mieux vaut l'en informer le plus tôt possible. J'espère donc avoir également de bonnes nouvelles à vous communiquer dans ma prochaine lettre.
Dans cet intervalle, que les Dieux vous gardent et que le Tournoi d'Accalmie soit une réussite.
Bien à vous,
Lady Cersei de la Maison Lannister.
Lady of Light
Accalmie,
Je suis ravie d'apprendre que votre séjour en nos terres s'est déroulé sans encombre quoi que la raison de votre venue ne fut guère réjouissante. Puisse notre nouvelle amitié permettre à votre estimable personne de venir nous rendre visite en des termes plus heureux et officiel un jour prochain. Je vous écris alors même que je me prépare à prendre la route de Vertepierre mais il me paraissait important de vous adresser quelques mots avant de quitter Accalmie afin de ne pas vous laisser dans une expectative malvenue. Voyez, je ne cesse de penser à la faisabilité d'un tel projet et il me paraissait trop hâté de sauter sur la plume et l'encre sans avoir rien de concret à apporter.
Je vous remercie pour vos encouragements, le tournoi s'est déroulé à merveille et j'ose espérer qu'il a été réconfortant pour mon époux pour pouvoir présenter ses héritiers et oublier les affres d'une bataille qui n'aura été une victoire pour personne. Mon propre frère s'est déplacé de Sombreval pour venir rendre hommage à son neveu et rencontrer sa nièce. J'ignore si la nouvelle est déjà parvenue jusqu'à vous, nous avons décidé de l'appeler Cassana en hommage à la mère de Stannis dont il garde un souvenir si tendre. J'imagine que mon devoir est désormais plus qu'accomplis et il me tarde de pouvoir m'atteler à des tâches plus porteuse pour le royaume tout entier. Quoi que je demeure la suzeraine des Terres de l'Orage et que les intérêts d'Accalmie prime sur tous les autres, je pense que nous pouvons réellement compter sur les soutiens des unes et des autres pour honorer nos maisons et assurer aux gens sous notre protection qu'ils ne craignent rien. Les livres eux mêmes comptent combien la Reine Alysanne avait été appréciée pour sa position marquée sur le droit des dames et leur rôle dans la bonne société : je pense que nous devrions prendre exemple sur l'entourage qu'elle s'était composée tout en développant notre propre idée.
En effet, je pense que la facilité de la Bonne Reine résidait dans sa capacité de déplacement qui lui permettait de voler à travers Westeros sans être ennuyée de jours et de jours de chevauchée. Une particularité dont vous avez hérité mais que beaucoup d'entre nous ne possède pas et il me semble que si le pouvoir rayonnant de Port-Réal suffisait à illuminer toutes les zones d'ombre de ce royaume, nous n'aurions cette discussion. A l'image des Sept Couronnes supervisées par des suzerains, je pense que nos distances géographiques peuvent faire notre force. Il me semble également que si les choses doivent demeurer en cercle restreint afin de garantir la fluidité des échanges, il ne serait pas plus mal de songer à la manière dont les informations peuvent également remonté depuis la source jusqu'à nous, dames inaccessibles pour la plupart des gens du commun. Si nous demandons à une dame de chaque région de la représenter, et en cela il me parait évident de faire appel en priorité aux suzeraines et affiliées, il serait sans doute sage de leur préciser qu'elles peuvent elle même s'entourer non de dame d'atour supplémentaires mais de conseillères et informatrices qui, à l'image du fonctionnes de ces messieurs, leur permettront d'avoir un oeil sur tout ce qu'il se passe dans leur région. Il est encore trop d'information qui nous sont dissimulées en raison de notre soit-disant délicatesse : je considère qu'après avoir fait sortir trois être humains de mon corps, je suis plus que capable d'entendre le détails de quelques sordides affaires.
J'aimerai expérimenter la chose, si vous le permettez, en faisant de ma belle-fille la première de mes représentantes. Lady Shoren est jeune, certes, mais elle a un esprit des plus remarquables et une douceur qui engage à la confession. Mais ces qualités ne sont pas la seule raison de mon choix : comme vous le savez, les terres de l'Orage se divise entre partisans du Dieu de la Lumière et ceux qui demeurent fidèle à l'Etoile à Sept Branches. Stannis et moi avons toujours eut à coeur de proposer une liberté de culte à tous, notre conversion n'impactant nullement nos bannerets : Accalmie est sans doute l'un des premiers château à être doté d'un bois sacré, d'un septuaire et d'un temple. Malheureusement, notre foi n'est guère accepté par tous et si nous n'avons connu, grâce à Lui, que quelques rares conflit à ce sujet, je ne doute pas que certains demeureraient réticents à venir se confier à ma personne pour cette raison. Lady Shoren est encore jeune, comme je vous le disais, et sa foi est tout aussi tourmentée entre la tradition de sa mère et la conversion de son père : elle semble plus accessible et, n'étant pas représentante du culte, saura faire oublier la présence de R'Hllor au sein de notre maison pour ceux qui en serait effrayé.
Je songe à discuter de cela avec Lady Estremont, non pour l'intégrer au cercle pour l'heure, mais pour mesurer la manière dont l'idée pourrait prendre au sein des terres de l'Orage et quelle praticité nous pourrions discuter. J'imagine qu'une fois le calme revenus sur les terres de l'Ouest vous vous rapprocherez également des dames de votre région ?
Pour ce qui est du contact avec les autres, j'ai reçu un fort bon accueil dans le Conflans et Lord Brynden semble apprécier la conversation de mon époux. Il me sera facile d'approcher la princesse Daenerys, quoi qu'il me semble que le couple suzerain est fort occupé ces derniers temps, je sais que le mariage de l'une des dames de compagnie de la princesse me permettra de la voir prochainement. J'imagine également que je pourrais envoyer quelques lettres à Winterfell afin de voir si Lady Kylis serait réceptive à cette idée, bien que nous sachions toutes deux que le Nord restera toujours une région à part. J'espère que l'amitié de feu le beau-père de Lady Kylis, et de mon défunt beau-frère me rendra sympathique à sa personne. Pour les autres, Lady Cersei, je pense que vous êtes bien mieux placée que moi : Lady Tyrell saura sans doute être à l'écoute de celle qui a été sa belle-soeur tant d'année quant aux dames de la maison royale, vous les connaissez sans doute bien mieux que moi.
Nous envisageons de nous rendre prochainement à Port-Réal, profitant de notre départ d'Accalmie en bateau pour poursuivre notre route jusqu'à la capitale. Si nos dates concordent, je serai plus qu'enchanté de discuter de cela de vive voix, nous pourrions également présenter la chose ensemble à la Reine-Mère ?
Dans l'attente de votre réponse,
Dame d'Accalmie et suzeraine de l'Orage
┗ lady of light ┛
The Winged Lioness
Castral-Roc, Terres de l'Ouest, première semaine de la treizième Lune de l’An trois-cent-cinq.
Lady Randa,
Je n'ai jamais douté de votre engagement et de l’intérêt que vous portez à notre projet mais il est tout à votre honneur de répondre à notre échange alors que vos responsabilités de Dame Suzeraine et de mère n’exigent de vous déjà beaucoup de votre temps. Soyez-en remerciée pour cela et j’espère que votre voyage vers Vertepierre se déroulera sans encombre.
Je vois que des félicitations sont de rigueur. C'est avec plaisir que je vous envoie, à vous surtout mais aussi à votre époux ainsi qu’à la Maison Baratheon, toutes mes félicitations pour cet heureux événement. Et quel bel hommage. J’aurais tant aimé pouvoir faire de même si j’avais eu le bonheur de donner naissance à une petite fille. Je l’aurais appelé Joanna, en la mémoire de ma regrettée mère. Lord Stannis n’est pas connu pour être un homme sensible mais je serais prête à parier que même un homme comme lui doit être ému en offrant à son enfant le prénom d’une personne disparue mais ô combien chère à son coeur. Cassana est d’ailleurs un bien jolie prénom. Je suis heureuse pour vous.
D’aucuns diraient qu’il n’est pas conseillé de regarder en arrière pour chercher à mieux appréhender l’avenir mais, en ce qui concerne notre projet, je ne partage pas cet avis. Au contraire, je perçois notre projet comme vous et c’est d’ailleurs très justement les agissements de la Bonne Reine Alysanne Targaryen qui m’a incité à suivre cette vois, sur laquelle nous nous trouvons désormais toutes deux. Assurément, nous serions bien avisées de nous inspirer de ce qu’elle a créé à son époque. Le contexte qui est le nôtre est somme toute bien différent, c’est pourquoi je suis persuadée que nous saurons adapté son idée à notre projet et à l’époque dans laquelle nous vivons, à commencer par notre façon de communiquer entre nous et de glaner toutes ces informations, même les plus petites, dans chacune des régions du royaume, hormis, bien sûr et pour des raisons évidentes, les Iles de Fer, le Val et la Principauté de Dorne. Votre idée de faire appel aux différentes Dames suzeraines de chaque région et de leur laisser ensuite le choix libre quant à leur façon de recueillir ces informations est excellente. Dans tous les cas et au vu des qualités que vous me décrivez la concernant, la jeune Lady Shoren est bien sûr la bienvenue parmi nous. De mon côté, je pense pouvoir bientôt en parler autour de moi ainsi qu’à mes connaissances ouestriennes. La paix semble à nouveau revenir sur nos terres mais je n’ose le dire trop haut, de peur que ce ne soit qu’un simple répit et que les conflits ne reprennent, avec plus de vigueur et de violence. Mais si, par la Grâce des Dieux, nous devrions retrouver des temps plus paisibles, je les informerais bien évidemment.
Je vous laisse donc le soin de vous occuper du Conflans et du Nord. Je me chargerai d’en parler à Lady Daena de Hautjardin ainsi qu’à la Maison Royale pour les Terres de la Couronne. La position qui exerce mon père est à notre avantage mais je compte surtout sur l’amitié qui me lie à la Reine-Mère pour rejoindre notre communauté. Je n’ai pas prévu de me rendre à la capitale ces prochains temps, mais je peux informer la reine de votre venue et de votre volonté d’obtenir une audience privée avec elle pour évoquer ce projet que nous portons toutes les deux, qu’en dîtes-vous? Néanmoins, vous devez vous douter que Sa Grâce a déjà tant à faire que, même si elle le souhaitait, je doute qu’elle n’ait autant de temps à consacrer à notre groupe que vous et moi. Si elle ne pouvait accepter, je me tournerais alors vers la Princesse Margaery Targaryen pour représenter la Couronne. Ne la voyez pas comme un second choix ou un choix « par défaut ». Il fut un temps où nous n’avions guère d’affinités, elle et moi, mais le temps a passé et nous avons fini par nous trouver un terrain d’entente et à nouer des relations bien plus cordiales. Et puis, à l’instar de Lady Shoren, la Princesse Margaery, nonobstant son titre, reste une personne à laquelle il est aisé de parler et de se confier.
Faîtes bonne route jusqu’à Vertepierre. Dans l’attente de votre prochaine réponse, que les Sept et votre Maître de la Lumière vous gardent.
Bien à vous,
Lady Cersei de la Maison Lannister.
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