Banque de liens d'Aemma Massey [8/8 libres]

Aemma a toujours considéré sa sœur aînée comme une figure maternelle. De part leurs quinze années de différence, Alinor a rapidement eu fait de s’occuper de sa cadette et du jumeau de cette dernière. Elle a assisté à leurs babillages, à leurs premiers pas avec une joie réelle et a essuyé bien des pleurs. Hélas, cette douce période ne pouvait durer. Alinor se maria alors qu’Aemma allait sur ses quatre ans. Cet évènement, aussi heureux puisse-t-il être, ne la sépara pas de sa jeune sœur pour autant. Ou même de ses cadets en général. C’est sans étonnement que sa jeune sœur lui dédié sa première missive, écrite d’une main bien maladroite il est vrai. Les années passant, les deux sœurs échangèrent une copieuse correspondance, se voyant sporadiquement au gré des évènements mondains ou des quelques visites que les Massey firent à Castel-Farring ou qu’Alinor put faire à Danse-des-Pierres. A bien des égards, Alinor fut un exemple à suivre, à imiter pour sa cadette qui l’admirait. Comment ne pas se comparer à elle, au vu de leurs points communs, à commencer par leur physique ? Et pourtant, Aemma ne peut que nourrir quelques regrets à l’égard de son aînée. Si seulement elle était née plus tôt. Si seulement elle avait pu être là lorsqu’Alinor avait réellement besoin d’être entourée, suite à la disparition de son époux ou aux blessures de son fils… Car au fond, la seule chose qu'Aemma souhaite, c'est de pouvoir rendre à sa sœur tout ce qu'elle a pu lui offrir. Assister à ses plus grandes joies et éponger ses pleurs en fait partie. Au fil des ans, Alinor reste encore et toujours une figure de référence pour Aemma bien que leurs vies divergent grandement. Elle est toujours celle vers qui elle dirige ses pleurs et ses joies, l’une des premières au courant de ses états d’âme.

Daella et Aemma. Aemma et Daella. A Danse-des-Pierres, plus d’une personne pourrait attester de la proximité qui existe entre les deux cousines. De part leurs âges proches, les deux jeunes femmes ont davantage été élevées comme des sœurs que comme des cousines. Daella sut occuper avec douceur la place laissée vacante auprès d’Aemma suite au départ d’Armond, sortant sa cousine de sa mélancolie, elle qui avait tant de mal à se faire au départ de son jumeau. Cousines, presque sœurs et confidentes, Aemma et Daella n’avaient que peu de secrets l’une pour l’autre. Bien sûr, elles se querellèrent. Qui ne se querelle pas avec sa fratrie ? L’une des raisons de ces disputes fut le mariage futur de Daella. Une chose à laquelle Aemma ne semblait pouvoir prétendre, dont elle était privée pour suivre un autre destin. Les semaines devinrent des lunes avant que les deux jeunes femmes n’aient l’occasion de s’expliquer, que Daella puisse pardonner à Aemma pour son comportement. Elles sont aujourd’hui plus proches que jamais et Aemma s’est réellement réjouie d’assister au mariage de sa cousine. Reliées par le papier et par des rencontres fréquentes lors des grands évènements des Terres de la Couronne, les jeunes femmes ne comptent pas se perdre de vue malgré leurs choix de vie désormais bien opposés. Elles se réjouissent chacune du bonheur de l’autre et c’est là tout ce qui compte à leurs yeux.

Alors qu’elle n’était qu’une enfant, Aemma considérait son oncle Gormon comme l’un de ses héros. Il était aussi bien ce voyageur zélé qui lui ramenait des récits qu’elle écoutait avec Daella et Armond, que cet oncle qui la gâtait lorsqu’il en avait l’occasion en lui offrant quelques petites choses glanées ici et là durant son dernier voyage. A dire vrai, Gormon lui rappelait beaucoup Justin Massey, ce roi pirate des temps anciens. Dans leur famille, il était sans doute celui qui s’en rapprochait le plus de part son mode de vie et Aemma l’admirait pour cela. Les choses auraient pu se poursuivre encore longtemps ainsi. Une fêlure est pourtant apparue dans leur relation. Une petite fissure qui menace de s’agrandir alors que le temps s’écoule. Contrairement à Triston qui accepta bien volontiers les talents de sa fille et chercha même à les faire fructifier, Gormon se montra plus mesuré à ce propos. S’il ne le montre ni ne l’affiche ouvertement, le caractère et les capacités d’Aemma l’indisposent. Qui plus est, la comparaison est aisée entre elle et sa douce Daella, qui s’en tient aux rôles plus traditionnels de la gente féminine. Aemma a bien remarqué ces regards fuyants et ces remarques dissimulées bon gré mal gré de la part de son oncle. Elle a pris le parti de les ignorer, sachant qu’il serait fort complexe de lui faire voir les choses autrement. Au fond, son cœur souffre du fait de voir son héros d’enfance la considérer comme une enfant capricieuse qui ne sait se contenter de ce que son statut de lady lui offre.

Comme cela a pu être le cas avec Arthur, Justin et Aemma se sont rapprochés sur le tard. Malgré tout, ces onze années d’écart ne nuisent pas à leur entente actuelle. Justin a su se faire une place aux côtés de sa cadette alors que leur frère Armond rejoignait la Citadelle. Il lui a appris les ficelles du commerce, s’interposa entre sa cadette et son père de manière directe, prenant à son compte nombre de brimades ou d’ordres qui n’auraient pas manqué de porter un sacré coup à la jeune fille qu’elle était alors. Justin insista pour emmener Aemma avec lui lors de ses voyages commerciaux, aussi bien pour l’éloigner de Danse-des-Pierres, que pour répondre à la curiosité de sa jeune sœur. A eux-deux, le commerce familial ou les tractations n’étaient que des obstacles aisément surmontables.  Ensemble, ils inventèrent des codes musicaux, basés sur le luth de la jeune femme, ou d’autres stratagèmes pour discuter durant leurs négociations sans se faire repérer. Car aux yeux d’Aemma, Justin n’est pas que son frère. Il est également l’un de ses alliés, un homme dont l’humour a toujours su la tirer de ses tristes pensées et dont l’astuce lui a toujours permis d’éviter ce destin qu’elle craignait temps. Et si Justin ne fut pas à l’origine de son départ chez les Velaryon, Aemma  garde le souvenir de lui aux côtés de leur frère Arthur alors qu’il proposait cette solution, appuyant ses arguments. Tout deux sont encore très proches bien qu’Aemma se trouve désormais à Lamarck et Justin ne semble qu’attendre son retour pour repartir en voyage comme auparavant.

A dire vrai, Aemma n’a que rarement entendu le prénom de sa tante. Dans la bouche de sa famille et de leur maisonnée, Naera n’a longtemps été qu’une Septa mais aussi et surtout, Sa Sainteté. Une femme qu’il lui fallu rencontrer alors qu'elle avançait en âge. Peut-être que ses parents escomptaient que Sa Sainteté Naera soit capable de faire naître suffisamment de foi dans le cœur de sa nièce pour lui faire accepter son destin en douceur. La jeune Massey a toujours fait en sorte de se montrer polie et de faire preuve de révérence envers sa tante. Après tout, la foi seule et les prières ne sauraient porter une femme au pinacle de son ordre. Il lui a fallu du courage, de la détermination et une ambition dans laquelle la jeune fille, devenue jeune femme, se reconnaissait. Si jamais Sa Sainteté n’est parvenue à lui faire abandonner sa vie de liberté pour le Septuaire, elle n’en garde pas de rancune envers sa nièce. Toutes deux s’écrivent encore de temps à autre, sur des sujets des plus variés. Quant au Septuaire, Naera semble être l’une des premières à avoir compris que sa nièce ne s’y laisserait pas si facilement emmener sans en prendre le moindre ombrage. Aussi, c’est avec un réel soulagement qu’elle apprit qu’Aemma était devenue suivante auprès de Vaelle Velaryon. Sans doute est-ce là la réelle volonté des Sept. Naera peut également se réjouir du fait que Lady Velaryon soit parvenue à faire entrer plus souvent Aemma dans un Septuaire que le reste de sa famille au grand complet. L’âme de sa plus jeune nièce sauvée, Naera peut appesantir sur d’autres sujets avec elle. A défaut de faire d’Aemma une novice digne de ce nom, elle suit son parcours avec attention, bien des choses lui rappelant sa mère Vysela en elle.

Si Aemma est proche de ses différents oncles, Rennifer tient une place particulière dans son coeur. Homme avisé, observateur, discret quoiqu’un peu silencieux, Rennifer a toujours naturellement accueillie sa nièce lors de ses voyages à Port-Réal, lui laissant accès aux quelques livres juridiques dont il dispose. Dès lors, l’homme n’a pu que remarquer les prédispositions dont sa nièce semblait faire preuve dans ce domaine. Sans son caractère quelque peu fougueux, Rennifer ne doute pas qu’elle pourrait faire bon usage de ses talents. Aussi tente-t-il de la calmer, de lui faire prendre exemple sur lui tout en nourrissant son esprit comme il le peut et en lui apprenant quelques ficelles sur la vie à la cour. Pour la protéger d’elle-même et des autres aussi. Car de part sa fonction, et l'âge qu'il a atteint tout en vivant à proximité de la cour, il ne peut que voir les dangers qui peuplent leur monde pour une si jeune femme. Un fait qu’Aemma a entrevu, bien qu’elle ne puisse se résoudre à emprunter une voie proche de celle de son oncle. Ils ne sont pas faits du même bois et si leurs avis divergent en de nombreuses occasions, la jeune Massey tient à cet oncle peu banal il est vrai. Son jugement est toujours mesuré, ce qui rend leurs rencontres et leurs discussions des plus agréables. Rennifer n’a pu que se rendre compte des quelques changements qui se sont opérés chez sa nièce depuis son entrée au service des Velaryon. Finalement, ses enseignements auront trouvé une utilité et ont même été amplifiés semble-t-il. Si Aemma ne s’est pas détournée de ses intérêts habituels, Rennifer lui confiant avec plaisir les ouvrages juridiques dont il peut se défaire, il apprécie la maturité qu’elle a acquis et l’accueille toujours bien volontiers chez lui.

Que dire de ce père ? A maintes reprises, Aemma l’étudia, cherchant à y trouver une faille, à le comprendre dans sa globalité. Rien n’y faisait cependant. Triston a toujours soufflé le chaud et le froid quant à sa personne, la menaçant de l’offrir à la Foi aussi certainement qu’il pouvait la féliciter pour son intégration aux affaires familiales. La seule chose dont la jeune femme est certaine, c’est du caractère sournois dont son père peut faire preuve. Un caractère très proche de celui de sa grand-mère, à la différence près que son père usait de davantage de masques pour faire oublier ce trait de caractère. Pense-t-il toujours l’envoyer au Septuaire ? A la garder à ses côtés ? Aemma ne saurait le dire. Car l'insidieuse menace plane toujours au-dessus de sa tête pour calmer ses possibles envies de rébellion. Alors, Aemma a toujours courbé l’échine, tâchant de faire de son mieux pour se montrer utile et efficace à son père, à leur famille. Et pourtant, la jeune femme ne peut que rêver de se mettre au niveau de son père, un jour prochain. De pouvoir traiter d’égal à égale avec lui. De le surpasser dans ce jeu de marionnettes sans aucun doute. Alors, peut-être pourront-ils se voir comme un père et une fille. Aussi, Aemma redoute le moment où elle devra l’affronter à nouveau. Car son service auprès de sa cousine ne durera pas éternellement. Il lui faudra un jour ou l’autre se mesurer à son père et, à défaut de gagner, marquer une franche égalité. Lui prouver, d’une manière ou d’une autre, que l’envoyer auprès des Velaryon était la meilleure des idées et qu’Arthur a bien fait de lui arracher son accord.

Figure effacée de Danse-des-Pierres, Ysabel a toujours eu à cœur le bonheur de ses enfants. Ou du moins, ce qu’elle pensait être leur bonheur, les préparant en douceur à entrer dans le vaste monde. Mère attentive, bien que devant séparer son temps entre de nombreux rejetons et ses responsabilités de matriarche, Aemma ne peut que reconnaître l’affection que leur mère leur porte à tous et toutes. Et ce, malgré l’aspect étouffant qu’elle trouve dans cette affection maternelle lorsqu'elle en devient l'objet. Peut-être est-ce à cause du fait que la jeune femme a surtout été élevée par ses sœurs plus âgées, malgré toute la bonne volonté de leur mère ? Leur seul point de désaccord, pour le moins important s’il en est, est la religion. Leurs rares disputes portaient encore et toujours sur ce domaine, Ysabel ayant tenté d’emmener sa fille sur un chemin pour lequel elle n’avait que peu d’intérêt. D’un accord tacite, la mère et la fille décidèrent de ne plus mentionner ce sujet, au nom de l’affection qui les lient.  De fait, leurs relations n’ont pu que s’apaiser après le départ d’Aemma pour rejoindre le service de Vaelle Velaryon. Si Ysabel souffre toujours de voir ses enfants s’éloigner d’elle, plus encore sa dernière-née, elle semble accepter la tournure que prend son existence. Après tout, Aemma ne lui a jamais semblé aussi heureuse qu’auprès de Falyse Celtigar ou de Vaelle Velaryon