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An 303, lune 13, semaine 1
Montargent, terres de l'Ouest


J'espère que mes mots te trouverons bien portante et toujours aussi heureuse de ta place auprès de Lady Cersei que tu as pu me le montrer récemment. Je préfère te savoir à ses côtés que seule comme je m'apprête à laisser mon épouse : la charge d'un fief est lourde à porter mais plus encore est l'inquiétude qui ne manquerait pas de m'assaillir à l'idée de te savoir sans protection de la même manière que je n'aime guère l'idée de laisser Azilys seule à Montargent.

Car voilà ma grande nouvelle : à mon grand malheur, au bonheur des mariages succède l'inquiétude de la guerre approchante. Je me prépare, en effet, à quitter une nouvelle fois Montargent pour accompagner les armées de mon épouse à Charmchamps et je doute de recevoir ta réponse dans le confort d'un château mais bien dans la rudesse d'un campement. J'ignore encore combien de temps je resterai sur place : sans doute assez longtemps pour accomplir le devoir qui est mien ou que Castral Roc m'appelle à d'autres batailles. J'imagine qu'il faudrait que l'ennemi soit fou pour s'en prendre aux terres de Lord Tywin mais je crains notre paix soit très relative malgré tout. Après tout, notre suzerain n'est pas inatteignable et la relative protection du Donjon Rouge a failli nous le prouver.

J'ose espérer, ma soeur, que les tourments qui m'affligent te laisse en paix mais bien que j'aimerai t'imaginer ne parler que de rubans et de tarte au citron, je crains que l'importance de ta maîtresse ne t'expose aux bien sombres pensées qui sont miennes. Par chance, Castral Roc n'est pas Champmoisson et je doute qu'il y ait un lieu, dans ce royaume, qui soit plus imprenable que la demeure des Lannister.
Prends soin de toi, Jocelyn, et garde moi dans tes prières

Avec toute mon affection,
Ton frère,

An 303, lune 13, semaine 4
Charmchamp, terres de l'Ouest,

Très chère soeur,

Nous venons d'arriver à Charmchamp par un temps absolument exécrable. La route toute entière n'a été qu'une suite d'ennui et de météo capricieuse et je ne suis pas mécontent d'être enfin arrivé, bien que je préfèrerai le confort de Montargent et la présence de ma propre famille. Bien sur, notre hôtesse était plus qu'heureuse de m'accueillir : je l'ai longuement entendu s'étendre sur le peu de jour que Ser Robert Brax aurait passé en sa demeure, apportant lui même des troupes de Corval pour renforcer la forteresse. M'est avis, chère soeur, que tu ne manquera pas d'entendre  parler de son indignation au cours de l'un de ces thés mondains. Que j'aimerai échanger nos places pour éviter ses interminables monologues plaintifs.

J'ignore combien de temps je vais devoir rester en faction ici mais si l'ennemi ne me tue pas, ce sera la voix stridente de Lady Tournebaie qui s'en chargera : je n'aurai jamais cru préférer la mauvaise foi et l'humeur tempétueuse de mon épouse ! Azilys n'est pas simple a vivre au quotidien mais je suis plus surprise que Lord Tournebaie ne se soit pas jeter du haut de la plus haute tour de son château !

J'imagine que sa survie est sans doute motivé par les mêmes raisons que la mienne de me trouver ici : le devoir. Je sais que cela doit t'inquiéter, cependant il est du rôle de chacun d'accomplir sa part dans l'effort de guerre : ton rôle est de demeurer auprès de ta maîtresse et de t'assurer qu'elle aille bien. Le mien est de compenser la féminité de mon épouse et dame en exécutant ses ordres auprès de ses forces armées. Les soldats ne sont jamais plus motivés que lorsqu'ils sentent la présence de leur commandant à leur côté : bien que Montargent ne soit pas dépourvu de toute sa garnison, Azilys a des hommes de confiance capable de gérer les soldats restés sur nos terres. Quand à moi, je suis son représentant auprès des Tournebaie et le garant de l'obéissance des Serrett aux ordres de Castral Roc. Je doute cependant d'être sur un front actif : de ce que j'ai entendu, la région est plutôt calme et ma présence vient surtout renforcer un point crucial où les frontière de l'Ouest, du Conflans et du Bief se rejoignent.

Espérant que l'ennuie m'emporte avant l'agacement de mon hôtesse,
Ton frère,

An 304, lune 1, semaine 3
Charmchamp, terres de l'Ouest,

Très chère soeur,

A mesure que les jours passent je me demande si ce pauvre Tournebaie a seulement le loisir de penser. C'est un cadeau des dieux qu'il ait encore la possibilité de se mouvoir sans que la vieille chouette qui lui sert de femme ne le rabroue pour avoir poser le pied à la mauvaise inclinaison Lady Tournebaie a un avis sur tout et sur tout le monde et je crains d'être son prisonnier pour de longues semaines encore. Vois-tu où cela me mène ? J'en viens presque à espérer que le traitre Targaryen fasse son apparition pour me renvoyer auprès de son ancêtre plutôt que de supporter une semaine de plus les geignements incessants de mon hôtesse.

Voilà une leçon, Jocelyn : ne jamais se plaindre de ce qu'on a chez soi sans savoir ce que nos voisins subissent. Pour certains, cela peut faire la différence entre vie et trépas.

Malheureusement ma sécurité est également synonyme d'ennuis : dans une forteresse qui n'est pas la mienne et auprès d'une garnison dont j'ignore tout, les journées sont longues et puisque mes hôtes ne cessent de me demander afin que je leur tienne compagnie, je n'ai guère le loisir de me fondre parmi les soldats et de participer au lien qui se nouent entre les hommes.

Tu sais, Jocelyn, je ris souvent du caractère affirmé d'Azylis, et je sais que son tempérament n'était pas le plus évident pour toi lorsque nous étions enfant, mais elle n'est pas si terrible qu'on ne le pense. Pas plus tard qu'avant mon départ, elle me disait tout le bien qu'elle gardait de nous et de l'amitié que tu as pu avoir avec Aliénor. Mais elle ne le reconnaitra jamais publiquement : la fierté du paon de Montargent se transmet de génération en génération. Peut être devrais-je m'inquiéter du caractère que prendront mes enfants à l'avenir ? Toujours est-il que nous espérons tous deux qu'il nous sera donné de nous rendre au Roc une fois cela terminé et ce, le plus tôt possible si tu veux mon avis.
Fais toutefois attention à tes fréquentations, Jocelyn. Lady Cersei reste une dame de très haute naissance : peut être prend-elle la présence de cette jeune personne comme un amusant divertissement la changeant de l'attitude guindé du Roc. Mais il serait fort mal avisé que tu suive cette voie : nous autre Swyft ne pouvons compter que sur notre réputation et nos amitiés pour faire vivre Champmoisson. Je doute qu'oncle Harrys t'imaginait remontant tes jupes pour foncer sur un soldat comme une sauvageonne.

Avec toute mon affection
Ton frère,

An 304, lune 3, semaine 1
Charmchamp, terres de l'Ouest,

Très chère soeur,

Je pensais que la nouvelle de la tentative d'assassinat sur Lord Tywin changerait quelque peu mon quotidien mais je dois reconnaitre qu'il n'en est rien. Bien sur, après les doutes et la crainte, cela a renforcé la volonté de chaque ouestien, ici, d'en découdre contre les ennemis de l'Ouest, mais je n'ai pas le sentiment que notre cher Lord Tournebaie ait l'intention de faire quoi que ce soit de plus que ce qui est actuellement en place. Les rondes se poursuivent et se ressemblent et j'ai l'impression d'être redevenu le simple écuyer de notre oncle, tout juste bon à faire des tâches ennuyeuses et répétitives pour m'apprendre la patience et la sagesse. Tout cela m'agace profondément et j'aimerai pouvoir être là où l'action se déroule, j'aimerai que cela soit fini et que je puisse rentrer chez moi. Après près quatre lunes loin de Montargent, je n'aspire qu'à retrouver ma femme et mes enfants, je souhaite retrouver ce temps où nous prenions la route pour quelques fêtes, banquets et tournois. Je veux voir Luciana courir dans les jardins et Alyzéa faire des couronnes de fleurs. Je veux me disputer avec Azilys au sujet de l'éducation d'Albion, je veux juste que nous retrouvions une certaine normalité.

Au lieu de cela, je me farcis des heures à écouter Lady Tournebaie transformer ma cervelle en hachis et regretter que je n'appartienne pas à sa famille. Les dieux m'en préservent ! Elle aurait ma mort bien plus surement que ma propre femme. Je ne trouve de répit que dans les rondes que j'effectue, étrangement, de plus en plus loin du château.

J'imagine que l'incident du Donjon Rouge a du mettre le Roc en ébullition. Lors Tywin n'a pas l'air de vouloir quitter Port-Réal cependant. J'espère que nous n'aurons pas à regretter sa décision : j'ai ouïe dire que Hautjardin avait connu des évènements bien similaires. Peut être serait-il de bon ton que tu rentre à Champmoisson ? Je ne voudrais pas qu'il t'arrive quelque chose par inadvertance et je suis certain que Joana sera ravie de ton retour dans notre château familial.

Tout ceci m'inquiète Jocelyn. Les couloirs de la Citadelle de Maegor n'ont jamais été surs, mais les suzerains n'ont jamais eu à craindre les défenses de leurs forteresses.

Avec toute mon affection
Ton frère,

An 304, lune 7, semaine 3
Montargent, terres de l'Ouest,

Très chère soeur,

Pardonne mon silence des dernières semaines, comme je l'avais évoqué dans ma dernière missive, j'ai décidé de reprendre la route de Montargent. La mort de Lord Stafford m'a rappelé que même barricadé dans le coeur des terres de l'Ouest, nul n'est sauf, et j'ai crains qu'il arrive malheur à Azilys. Ceci dit, peut être cela te rassurera-t-il de savoir ton frère de retour en sa demeure. A cette heure, il me semble que la guerre ne nous guette pas totalement, du moins, pas dans la forme que l'on m'a appris à combattre. Que ce soit auprès de notre oncle, ou à Winterfell, mes ennemis étaient visibles, palpables du moins pour la plupart. Comment combattre le poison, la peur ? Comment savoir si ce diner ne sera pas le dernier, si tu peux avoir confiance en ceux qui s'approche de tes enfants, si tout ceux qui t'entoure n'attendent pas le moment de te planter une épée dans le dos ? J'espère que tu fais attention à toi, Jocelyn. La proximité de Lady Cersei me rassurait mais puisque nos ennemis sont doté d'une audace rare, j'en viens à craindre que tu ne sois qu'un dommage collatéral dans un conflit qui ne te concerne pas.

Je ne saurai te dire, ma soeur, ce qui m'anime totalement : c'est un pressentiment affreux qui celui qui m'a prit le jour j'ai quitté Charmchamp, l'impression que si je ne rentrais pas maintenant, je ne la reverrai peut être jamais. Je crois qu'aucun cheval n'a galopé aussi vite, au grand dam des quelques hommes qui m'escortaient. Certains ont préféré demeurer avec les quelques soldats que j'ai ramené de Charmchamp mais qui ne pouvaient, clairement pas, tenir ma cadence.
Ma soeur, quel enfer cela fut que d'arriver pour ne la trouver nul part. De nos disputes, certains domestiques me gardent une certaine rancune mais quand j'ai entendu qu'elle était dans la crypte, j'ai crains le pire. Ma Jocelyn, voilà la confession d'un homme horrible, les pires mots que j'écrirais un jour : alors que je descendais dans la crypte, je revivais le jour où notre mère est morte, les secrets que l'on a pu faire à l'enfant que j'étais, le poids de l'absence. J'ignorais qu'elle attendait un enfant quand j'ai pris la route de Charmchamp, un petit garçon qui n'aura pas survécu et qu'elle a fait inhumé, anonymement, près de la tombe d'Aliénor. Notre fils remis au bon soin de sa tante auprès des Sept. Bien que ce ne soit pas la coutume, bien qu'il ne sera jamais reconnu par les septon, les mestres et le reste du monde, nous lui avons donné un nom. Il ne pouvait être juste "le petit garçon" qui ne respira jamais, il ne pouvait pas être une parenthèse dans nos coeurs. Pour nous, il est Hollis. J'ignore pourquoi je t'en parle ... Tu n'entendras jamais son nom dans la bouche d'Azilys, tu n'auras sans doute jamais vent de son existence en dehors de cette lettre. Mais puisque nous connaissons la douleur de la perte, puisque tu es l'une des rares avec qui je puisse partager cela ... J'en souffre, Jocelyn. Mais plus encore, je souffre d'avoir éprouver du soulagement tandis que j'apprenais simultanément l'existence, et le décès, de mon petit garçon car elle était en vie. J'aime mes enfants plus que tout, ma Jocelyn, mais tout comme Père, je crains que ma vie n'ai plus de sens si Azilys n'était plus là.

Je me doute que tu ne gardes aucun souvenir de lui, mais j'en ai quelques uns et je peux t'assurer qu'il n'était plus le même lorsque Mère nous a quitté. Toute forme de bienveillance, de gaieté, de bonheur, l'avait quitté. Son regard ne s'illuminait que lorsqu'il le posait sur toi, ma Jocelyn. Parfois, je me demande quelles sont les circonstances qui ont mené à son décès, s'il était vraiment au mauvais endroit, au mauvais moment ou si, quelque part, il ne cherchait pas à la rejoindre.

Pardonne moi, Jocelyn,
Je crains que la fatigue et la mélancolie ne me rende que plus désagréable à lire.

Promets moi de faire attention,  

An 304, lune 8, semaine 4
Montargent, terres de l'Ouest,

Ma très chère soeur,

J'aimerai que la vie soit aussi simple que ce que ton esprit imagine. Je suis malheureusement contraint d'y ajouter quelques nuances car, au demeurant, les dieux n'ont jamais été juste que ce soit avec les pieux ou avec les traitres. Je ne m'étonne pas d'entendre ta peine et ta compassion face au drame qui nous touche, Azilys et moi : tu as toujours eut un grand coeur et j'espère que ta maitresse se rend compte de la chance qui est sienne que d'avoir quelqu'un de si généreux et prévenant à ses côtés.
J'aime à penser que mêmes les caractères les plus farouches ne peuvent vivre sans la compassion et l'affection des autres. Pour autant qu'Azilys est d'un caractère affirmé et parfois moqueur, elle a toujours été incroyablement tendre envers sa jumelle qui, tu t'en souviendra surement mieux que moi, était d'un tempérament plus doux. Voilà un exemple de ce que je disais plus tôt. D'aucun se contenterait de voir mon épouse comme la dame difficile et sévère qu'elle semble être, s'arrêtant à une image forte mais parfois peu flatteuse de sa personne. Mais tout comme je n'ai rien d'un saint, Azilys n'a rien d'un tyran et derrière sa dureté apparente, elle sait faire montre de qualité qu'elle préfère réserver pour la sphère privée. J'imagine qu'il en va de même pour Cersei Lannister et pour toutes les âmes des Sept Couronnes.

J'ai récemment eut des nouvelles de notre cousin : Steffon a procédé à un inventaire sévère de ses vivres et de l'état de ses terres après l'attaque dont Champmoisson a été victime et il n'était que peu enjoué par le résultat. Bien qu'il ne me diras jamais les réelles pertes que cette attaque a eut sur ses ressources et ses finances, je gage que des temps compliqué s'annonce pour notre famille. Peut être est-ce pour le mieux que tu sois à Castral Roc, loin de tout cela et protégé par l'une des forteresses les plus fortes de notre monde.
J'envisage de rendre visite à Steffon prochainement : j'ai ouïe dire que, tout à son bonheur d'être prochainement grand-père, il s'inquiète de la sécurité des terres au sud de la région. J'imagine qu'il ne tardera pas, si le besoin s'en fait sentir, à demander de l'aide à Montargent. Une aide que je sais mon épouse disposée à lui donner. Cependant, l'attaque de nos terres natales fait redouter à tous, moi compris, que Montargent soit une cible future des groupes armés qui sillonnent l'Ouest. Aussi me faudrait-il sans doute remettre ma visite à notre cousin à plus tard. Si Azilys s'inquiète de la protection des mines, les hommes qui sont dévolus à en protéger l'entrée et l'exploitation manqueront aux patouilles sur le reste des terres et j'envisage de quitter le château pour me joindre aux gardes.

S'il te vient, de ta proximité avec Lady Cersei, quelques nouvelles sur les plans des Lannister vis-à-vis de tout ceci, n'hésite pas à nous en faire part : j'imagine qu'Azilys ne restera pas les bras croisés si l'on s'attaque à ses biens mais nous préférerions ne pas interférer dans les plans de Ser Kevan.

Sept Bénédiction, ma soeur,
Ton frère,

An 304, lune 10, semaine 2
Montargent, terres de l'Ouest,

Ma très chère Jocelyn,

Sans doute quelques temps après l'envoi de ta dernière missive as-tu pu entendre que nos terres ont été attaqué. Il se trouve que, comme je le redoutais, ce n'était guère les mines qui intéressait le groupuscule de malfrats mais bien les installations de stockage des vivres et les habitations de certains métayers de la maison Serrett. La lutte a été plutôt rapide et les félons ont fuit vers l'Est du domaine mais malgré les hommes que j'ai pu envoyer à leur poursuite, aucun n'a été rattrapé. Je sais qu'Azilys aura écrit à Castral Roc sur cet incident, mais je te prie d'intercéder auprès de Lady Cersei en ce sens : ce sont des petites bandes qui frappent fort mais que le petit nombre rend agile et rapide. Ils ne cherchent pas à piller et à tuer mais bien à faire un maximum de dégâts et à causer le chaos sur leur passage.
Pour ma part, je ne souffre que de blessures légères en dehors de celle de mon égo malmené : se faire ainsi rosser chez soi est une humiliation que je ne pourrais jamais pardonner.

Je m'apprête à quitter Montargent pour Champmoisson, tu pourras m'y joindre si jamais tu avais des nouvelles à propos du conflit ou des souhaits de Castral Roc. Il est plus que temps que les maisons du Sud des Terres de l'Ouest s'unissent pour faire barrage à la félonie : comment est-il possible de laisser des brigands agir sans scrupule sur des terres qui sont nôtres depuis des siècles. J'imagine que même Lord Tywin doit s'agacer de voir tant d'impunité.

Malheureusement, je doute d'avoir beaucoup de temps pour t'écrire dans les prochaines semaines, peut être même dans les prochaines lunes. Si le conflit venait à s'intensifier, je serai immédiatement mobilisé mais en l'état, je dois continuer de faire le lien entre Montargent et Champmoisson tout en assurant les rondes qui protègent les mines. J'espère que ma prochaine lettre sera plus enjoué et emplie de bonnes nouvelles.

D'ici là prends soin de toi,
Sept Bénédiction, ma soeur,
Ton frère,

An 305, lune 5, semaine 3
Montargent, terres de l'Ouest,

Ma très chère Jocelyn,
Je suis navré de t'avoir imposé un tel silence mais le devoir me retenait loin de toute forme de temps libre : durant des lunes j'ai continué de patrouillé à travers le sud de la région, abandonnant parfois Montargent pour nos terres natales, prêtant main fortes aux hommes que Steffon a mis au service de cette nouvelle garde des terres du sud. J'aurai aimé te dire que les choses allaient bien et que nous sommes tous revenus sains et saufs chez nous après avoir attrapé les malfrats mais, tu le sais, cela n'a rien de vrai.

Je n'ai pas besoin de te raconter les actualités brulantes de notre région, tu les connais sans doute mieux que personne. Le siège de Lépicier et son désastreux bilan résonne encore dans ma chair je le crains : un moment d'inattention qui m'a couté et a permit à l'ennemi de m'atteindre durement. Mais je te prie de ne pas t'inquiéter plus que tu ne le fais naturellement : mes jours ne sont pas en danger et quoi que l'on me prédise une longue convalescence, j'imagine que je m'en sors bien que bien des hommes ce jour là. J'ai été rapidement rapatrié à Montargent après la bataille et je t'assure que je me remets lentement mais surement sous la bonne garde d'Azylis. Malheureusement, notre mestre nous a quitté il y a moins d'une semaine ce qui met la maison sans dessus dessous. Comme a bien des égards, Azilys qui n'en montrait rien semble particulièrement affectée par sa disparition et bien que je tâche de la consoler en lui rappelant qu'il a eut la chance de mourir paisiblement dans son sommeil, je sais combien cet homme était important dans sa vie et combien il lui est difficile d'accepter son remplacement. Mestre Eldon était presque un membre de la famille après tout ...

Ecrire m'est encore difficile mais je te promets de t'en dire plus prochainement.

Prends soin de toi,
Ton frère,