-14%
Le deal à ne pas rater :
Apple MacBook Air (2020) 13,3″ Puce Apple M1 – RAM 8Go/SSD 256Go
799 € 930 €
Voir le deal


time will tell who was right (solo)

Delena Oldflowers
Staff

Delena Oldflowers

Informations
time will tell who was right (solo) 685ad078f24240684b750e29d03132134ba538b2
Ft : Rosamund Pike
Multi-Compte : m. targaryen, a. caron, t. greyjoy, r. royce, b. nerbosc, r. baratheon, h. swyft, v. antaryon & h. karstark
Messages : 494
Date d'inscription : 03/06/2020
Présence : Présent
Personnage
Badges
3e Dracanniversaire
Multicompte


   
# 


time will tell who was right

Delena Pommingham

play



Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas monté à cheval : d'ordinaire ses rares déplacements se faisaient en carrosse, auprès de Dorca ou de Floris, facilitant le trajet et assurant d'être engageante et fraiche à l'arrivée. Delena n'avait rien contre l'idée de monter à cheval : il y avait quelque chose d'entrainant à cette idée, presque autant qu'à celle de quitter Grenadier à nouveau ou de retrouver une Herbeval qu'elle n'avait pas revu depuis bien longtemps. Caressant le poil doux de la jument qui lui était destinée, Delena songea avec nostalgie aux années sur lesquelles elle tournait une page et sur l'étrangeté, après des années de veuvage, de repartir de ce château auprès de son mari. Galladon était non loin, discutant avec un palefrenier tout en préparant sa propre monture pour le trajet qui les attendait  quand Triston s'avança. Ses cheveux indisciplinés lui donnait une allure juvénile qui lui rappelait sans cesse qu'il était son petit frère avant d'être le seigneur de la famille et le maître de Grenadier. Ils échangèrent quelques mots et une accolade avant qu'il ne l'aide à passer sa jambe par dessus le dos de l'animal pour s'installer sur la selle, lui laissant le temps de redisposer ses jupes convenablement. Traversant la cour du château au pas, elle adressa un signe de main à une Dorca en larme tandis que ses nièces lui criait leurs adieux, ignorant la noire figure de Rylène, restée sur le pas de la porte. Une fois le portail passé, Delena cessa de regarder en arrière, s'élançant sur la route caillouteuse et vers son destin.


••• QUINZE ANS PLUS TÔT •••

 

L'adolescente regardait la robe qui trônait dans un coin de sa chambre : la richesse du vêtement la subjuguait toujours, la rendant si différente de ce qu'elle avait l'habitude de porter, bien qu'elle ne soit pas encore terminée. Il restait encore quelques broderies sur les jupes, quelques pierreries à incruster dans la ceinture, mais Delena aurait tout à fait pu s'en passer si son père n'avait pas insisté pour rendre cette robe grandiose. Assise sur son lit, la jeune fille était prise dans son admiration, songeant que dès le lendemain, les siens quitterait Grenadier pour Vieux Jardin où serait célébré son mariage. Cette idée lui paraissait étrange bien qu'elle eut conscience de la chance qui était sienne de connaître son promis avant le jour de ses noces : elle gardait en mémoire le souvenir d'une discussion avec Lady De la Nouë sur sa propre union et la découverte, heureuse, de celui qui deviendrait son mari. La petite fille qu'elle avait été aurait sans doute hurlé à l'idée d'épouser Galladon Oldflowers, mais des chamailleries d'enfant était né quelque chose qui, à la pensée de l'ancien écuyer de son tuteur, la laissait rougir. L'officialisation de leurs fiançailles l'avait comblé de joie, la menant à attendre que son promis soit fait chevalier et qu'elle puisse, une nouvelle fois, fuir sa famille. Car là se trouvait aussi l'enjeu : depuis son retour d'Herbeval, Delena n'attendait qu'une chose, partir. Coincée entre ses frères, Delena avait le sentiment de subir la toute puissance de Rylène sur la maison et ne supportait plus cette impression d'être de trop. Son désir semblait partagé par sa belle-mère qui avait plus que soutenu le choix de Galladon, cousin lointain de sa famille, qui lui promettait de se débarrasser de cette encombrante demoiselle qui lui rappelait le premier mariage de son époux. Vieux Jardin était loin, de l'autre côté de la région, assez loin pour qu'elles puissent exister sans se croiser trop souvent.

Lorsqu'on frappa à la porte, Delena n'eut le temps de dire quoi que ce soit que Rylene entrait dans la chambre. L'une de ses mains étaient prise par celles de son fils, Abelard, âgé de trois ans, qui ne la quittait jamais et elle venait de troquer ses lourdes robes engoncées pour des vêtements plus ample et confortable, officialisant par la même une nouvelle grossesse. Tandis qu'elle faisait ses affaires pour quitter Grenadier, le ventre de Rylène, lui, ne cessait d'engendrer des petits Pommingham ayant déjà soulagé les craintes du seigneur des lieux en lui donnant deux fils qui avaient survécut à leurs premières lunes de vie. Un grand changement pour Jurian Pommingham après un premier mariage quasi stérile qui avait apporté son lot de mort et ne laissait derrière lui qu'une fille. « Que puis-je pour vous, belle-maman. » lui demanda Delena, retenant la grimace que le titre de Rylène lui inspirait. Cette dernière vont s'installer près de la jeune fille, lissant le tissus de sa jupes sur l'arrondis naissant de ses cinq lunes de grossesse tandis qu'Abelard parcourait la chambre de sa soeur avec des étoiles dans les yeux. Partagée entre l'attention qu'elle se devait d'accorder à Rylène et la crainte que son cadet ne casse quelque chose de précieux, Delena sentit une forme d'oppression grimper dans son coeur. « Rien que mon devoir, ma fille. Votre mère est morte trop tôt pour vous enseigner ce qu'il doit être une fois une dame mariée, c'est donc à moi qu'il incombe de vous instruire de la chose. » annonça Rylène d'un ton neutre, ne manquant toutefois pas de poignarder le souvenir de Melessa Graves et d'un énième devoir manqué de sa part. Delena sentit ses joues bouillir : elle avait une vague idée de ce dont il s'agissait, ayant vu les chevaux dans l'écuries d'Herbeval et entendu quelques ragots dans les couloirs du château. « Le premier devoir d'une épouse est d'honorer son mari et celui d'une Dame est de donner des héritiers au fief. Par chance, votre future belle-mère a donné naissance à de nombreux enfants, on peut donc s'attendre à ce qu'il en soit de même pour vous dans les années à venir. » annonça la dame de Grenadier tout en caressant son ventre d'un geste protecteur. Delena aurait aimé avoir la moitié de l'affection que recevait ce petit être qui n'était pas encore un homme, ou une femme. « La chose ... Ne sera assurément pas agréable lors de votre nuit de noces. Cependant, il convient de ne rien en montrer et de satisfaire l'égo de votre promis une fois le mariage consommé. » A partir de ce moment Delena cessa d'écouter : ses oreilles bourdonnait et son visage brûlait tandis qu'elle imaginait ce que serait de partager une chambre, un lit, avec son ancien camarade de jeu. A mesure que Rylène entrait dans les détails de ce qu'était le devoir conjugal, Delena se sentait manquer de défaillir et lorsqu'enfin s'acheva son monologue, elle n'était plus certaine d'avoir envie de pratiquer ce genre de chose.

Rylène du sentir le malaise de sa belle-fille et eut, pour une fois, un geste envers elle, posant sa main sur celles de l'adolescente. « Dans cette nouvelle vie, vous ne pourrez compter que sur vous même. Rendez-vous intouchable en donnant un fils le plus vite possible : la vie sera plus facile une fois cela fait. » assura-t-elle et quelque part, Delena comprit que c'était un conseil qu'elle avait elle-même reçut avant de quitter sa famille pour épouser son père. « Galladon et moi nous connaissons depuis des années, je suis certaine qu'il ne me ferait jamais la honte d'une répudiation. » affirma Delena bien que sa voix chancela un peu, signe qu'elle n'était pas totalement sure de ce qu'elle disait. Rylene étouffa un soupire, posant son regard sur son fils. « L'on ne peut jamais être sur de ce qui motive un homme. Le choix de votre époux vous convient peut être mais n'oubliez pas qu'un mariage est avant tout une transaction, un investissement sur l'avenir. Les hommes peuvent être bien différent une fois mariés. » Delena se sentit déglutir avec difficulté : elle ne pouvait imaginer Galladon différent de celui qu'elle avait connu à Herbeval et considérait que son caractère ne pouvait pas être plus difficile que ce qu'il avait déjà montré dans leur jeunesse, mais maintenant elle doutait. « Le temps nous dira qui avait raison. » conclut Rylène en se levant, appelant son fils. « Mais n'oubliez pas que les regards se porteront sur votre lit conjugal et sur le temps que vous mettrez à donner aux Oldflowers un héritier. »

(c) oxymort




┗ DESTINY ┛
The ending doesn’t matter. What matters is how we get there. To face what’s ahead with as much dignity as we can muster and make the most of the time we have left.
Delena Oldflowers
Staff

Delena Oldflowers

Informations
time will tell who was right (solo) 685ad078f24240684b750e29d03132134ba538b2
Ft : Rosamund Pike
Multi-Compte : m. targaryen, a. caron, t. greyjoy, r. royce, b. nerbosc, r. baratheon, h. swyft, v. antaryon & h. karstark
Messages : 494
Date d'inscription : 03/06/2020
Présence : Présent
Personnage
Badges
3e Dracanniversaire
Multicompte


   
# 


time will tell who was right

Delena Pommingham

play



Les teintes orangées de l'automne donnait à ce mariage une allure bien différentes aux noces mais Delena ne regrettait pas le printemps et l'abondance de fleurs et de couleurs : elle aimait ce camaïeu aux nuances rouges dont se dégageait une certaine poésie. Le matin même, en présence Rylène et de quelques dames choisies par ses soins, elle avait offert le déjeuner de l'épousée tandis que son père et le plus âgé de ses frères rejoignaient celui de son futur époux. Lorsque le soleil avait atteint son zénith, tous s'étaient retrouvés, en compagnie de leurs invités, dans le septuaire et Delena avait marché jusqu'au centre de la pièce au bras de son père, méditant les paroles qu'il avait eut pour elle juste avant. Leur relation avait été mise à mal par son remariage : la mauvaise entente d'une Rylène ne supportant pas le souvenir des premières noces de son mari se répercutant sur la vision qu'elle avait de sa fille. Pour sa part, Jurian n'avait guère à coeur de prendre parti considérant que Delena était aussi souvent responsable des colères qu'elle créait chez sa belle-mère et préférant laisser les tensions entre elles. La fillette en avait été meurtrie et bien qu'avec le temps, elle considérait la chance qui avait été sienne d'être envoyée à Herbeval, elle se souvenait de la dévastation ressentie lorsqu'il lui avait annoncé cette décision. En ce jour, il lui confiait être fier de la jeune femme qu'elle était devenue, de sa volonté et de sa détermination. C'était les joues rosies par la flatterie que Delena avait fait son arrivée dans le septuaire, observant la mine moins renfrognée qu'à l'accoutumée, de son fiancé, se souvenant du premier regard posé sur lui et de la différence qui existait entre ce garçon d'Herbeval et l'homme qui lui faisait face. Bien qu'il ait quelques années de plus qu'elle, il demeurait le seul être capable de lui avoir inspiré autant de sentiment que ce soit l'amour qu'elle pensait ressentir pour lui autant que les violentes pulsions meurtrières qui l'avait poussé à lui faire des crasses toutes ces années. Bien que son tempérament soit adoucie par la tendresse de ses sentiments, Delena savait que ce mariage serait tout sauf calme car elle était loin d'être une jouvencelle timide et obéissante et qu'il n'avait, lui non plus, pas changé depuis l'époque d'Herbeval. Mais elle était heureuse que ce soit avec lui que se dessine l'avenir tout comme c'était auprès de lui qu'elle avait su s'affranchir du passé.

Dahlias, d'alstroemerias et de callas que venaient adoucir des renoncule et des hélébores blanches et pêches qui se répétait dans son bouquet, dans la couronne de fleur qui avait finie sur le crâne de la cousine de Galladon ainsi que sur les décorations de la table. Delena admira leurs couleurs autant qu'elle se pressa à graver dans sa mémoire le souvenir de ce jour. Rylène riant à une blague de Talbert Oldflowers, le bras de Jurian entourant sa taille pendant qu'il exposait elle ne savait quelle histoire à Lady Ermesande. Triston, du haut de ses cinq ans, courait entre les tables avec son jeune frère, semant ce pauvre Abelard dont la moue boudeuse les faisait d'autant plus rire. Sa main se glissa dans celle de son mari sous la table, le portrait de leurs familles profitant des festivité la comblant de joie. Dès le lendemain, la réalité de la vie reprendrait le dessus et la routine retrouverait ses droits : elle ignorait combien de temps les siens resteraient, la route de Grenadier étant longue et l'automne incertain. Ce fut à ce moment que Delena songea qu'ils lui manqueraient. Son père, si pudique et affairé. Ses frères, boudeurs et rieurs à tour de rôle. Même Rylène, songea-t-elle, qui avait été bien plus maternelle en quelques lunes qu'en toutes ces années. La légère nostalgie qui s'empara d'elle disparu avec les premières notes de musique et avec les danses qui s'enchaînèrent. Delena glissa des bras de son mari - le voir danser était un miracle dont elle ne manquerait pas de se souvenir pour le restant de ses jours - à son père, partageant même quelques pas avec Triston puis avec Morgon avec de trouver le courage de fuir le cercle des danseurs pour prendre un peu de repos. 

Tandis qu'on apportait quelques sucreries, Delena retrouva la proximité de Galladon recevant quelques voeux de bonheur avec sourire mais sentant la fatigue faire son arrivée. Ses yeux piquaient et l'alcool n'aidait pas son esprit à garder toute sa raison. Un couple s'approcha d'eux, souriant d'une tendresse qui manqua de lui faire monter les larmes aux yeux. Perceon De la Nouë et son épouse les embrassèrent et Delena fondit dans l'étreinte de sa protectrice tandis que, dans un rire, celle ci caressait ses cheveux. « Nous voulions présenter nos hommages à Ser Galladon et à la toute nouvelle Lady Oldflowers. » lui dit-elle tandis qu'à ses côtés Lord Perceon échangeait quelques mots avec son ancien écuyer. « Je suis heureuse pour toi, Della, et je te souhaite de trouver auprès de ton époux autant de tendresse et de bonheur que j'ai pu en connaître en arrivant à Herbeval. » Ces souhaits ressemblaient à ceux de n'importe quel invité, mais pour Delena ils avaient une valeur toute particulière.

(c) oxymort




┗ DESTINY ┛
The ending doesn’t matter. What matters is how we get there. To face what’s ahead with as much dignity as we can muster and make the most of the time we have left.
Delena Oldflowers
Staff

Delena Oldflowers

Informations
time will tell who was right (solo) 685ad078f24240684b750e29d03132134ba538b2
Ft : Rosamund Pike
Multi-Compte : m. targaryen, a. caron, t. greyjoy, r. royce, b. nerbosc, r. baratheon, h. swyft, v. antaryon & h. karstark
Messages : 494
Date d'inscription : 03/06/2020
Présence : Présent
Personnage
Badges
3e Dracanniversaire
Multicompte


   
# 
TW / mention explicite de fausse couche


time will tell who was right

Delena Pommingham

play



Elle hoqueta tandis que l'homme finissait de laver ses mains dans un bol d'eau, le regard évitant tandis qu'elle serrait le tissus de sa jupe dans son poing. « En êtes vous certain ? » lui demanda-t-elle tout en connaissant déjà la réponse. Cela faisait trois lunes qu'elle était mariée mais déjà elle avait cerné chez le mestre de Vieux Jardin une bienveillance et un sérieux certain : elle ne l'imaginait pas plaisanter avec ce genre de chose. Elle avait elle même comprit ce qu'il se passait lorsqu'elle avait ressenti une vive douleur suivie d'une série de crampes et s'achevant avec la désagréable sensation d'un liquide coulant le long de sa jambe. Depuis quelques semaines avait la certitude que la disparition de ses menstruations était annonciateur d'une grande nouvelle qu'elle avait fait confirmé un peu plus tôt par l'homme de science et qu'elle s'apprêtait à partager avec son époux. Malheureux hasard, elle avait été devancée par la perte de l'enfant et avait fait appeler le mestre, prétextant le mal mensuel des femmes pour cacher la véritable raison de son besoin d'assistance. D'une pudique discrétion, l'homme avait posé sur elle regard compatissant tandis qu'il l'aidait à se nettoyer et s'assurait que le reste de son être allait bien. Il eut un soupire contrit, posant sa main sur la sienne. « J'aimerai vous répondre non mais il ne fait aucun doute. L'enfant n'était pas viable, il n'est déjà plus là. Cependant j'aimerai vous donner une tisane afin de nous assurer que vous ne souffriez pas de quelques ... hum ... Comment dire cela ... Désagréments à l'avenir.» Delena ignorait de quoi il parlait mais elle hocha la tête machinalement tandis que tout ce qu'elle avait imaginé ces derniers jours semblait soufflé par le vent d'une destinée qui ne la concernait déjà plus. Une fausse couche. Dans le brouhaha des explications elle avait comprit que la conception remontait sans doute à sa nuit de noces mais que pour une raison ou pour une autre, l'enfant, qui n'en était encore réellement un d'après les dires du mestre, ne pouvait se développer convenablement et que son corps avait mis un terme à cette grossesse avant même qu'elle ne devienne trop sérieuse. Une "chance" avait-il maladroitement dire, expliquant qu'il était moins dangereux pour elle que cela cesse maintenant que dans quelques lunes. Pour Delena, le drame était un drame que cet être eut été dans son ventre une semaine ou dix lunes. Sa main glissa de celle du mestre, remontant sur ce ventre qui ne s'arrondirait pas, sur ce bébé qui ne naitrait jamais et elle ravala un sanglot avant d'éclater en larme trouvant finalement l'étreinte réconfortante et paternelle de ce mestre qui était soudainement devenu sa bouée de secours.

Lorsque ses pleurs se calmèrent et qu'elle commença à essuyer ses joues des doigts, il se releva, sa chaîne tintant des anneaux se rencontrant dans la danse de la gravité retrouvée. Se triturant les doigts, il finit par lui demander. « Voulez vous que je l'annonce à monseigneur ? » Elle releva la tête. Galladon. Elle n'avait plus penser à lui depuis qu'ils s'étaient enfermés dans cette chambre. Il demeurait un père endeuillé sans même le savoir. Delena réfléchit un instant : elle n'avait rien annoncé et il ne semblait pas avoir remarqué ses récentes indispositions. Elle voulait partager sa peine avec lui, l'entendre lui dire qu'ils auraient d'autres occasions, ... Sa pensée s'arrêta à l'idée que l'abattement qu'elle lisait déjà dans son regard ne se renforce à l'idée d'un enfant qui ne serait jamais. Delena déglutit avec difficulté. Parler ou ne rien dire. Partager ou garder pour soi. Elle connaissait Galladon depuis de nombreuses années, elle connaissait ce regard mélancolique qu'il avait, ce ton sarcastique qui se moquait pour ne pas montrer sa propre faiblesse. En tant que son épouse, elle se devait de le protéger comme il avait juré de la protéger en posant le manteau de la maison Oldflowers sur ses épaules.  « N'en faites rien. Comme vous le disiez ... Cette grossesse n'aurait jamais pu aller à terme. Il n'est besoin d'ennuyer mon mari avec des afflictions dont on peut l'épargner.» finit-elle par dire d'un ton froid. Le mestre se retourna pour constater que la jeune fille en larme était devenue une autre personne. Ce soudain changement le mis quelque peu mal à l'aise mais saisissant la détermination dans son regard, il comprit. Ce n'était nullement le déni de ce qui venait de se passer, mais le désir profond d'éviter des souffrances inutiles à un homme dont il savait l'esprit déjà tourmenté. En d'autre circonstances, avec d'autres personnes, il aurait refusé mais il se contenta d'hocher la tête devant ce petit bout de femme qui s'apprêtait à assumer, seule, un deuil dont elle ne pourrait jamais entièrement se remettre. « Je vous remercie, mestre.» dit-elle une fois son accord obtenu. Tandis qu'il remballait ses affaires et s'apprêtait à repartir, Delena quitta le lit et tâcha de remettre de l'ordre dans sa tenue, épongeant la transpiration de son décolleté avec un mouchoir, coiffant ses longues mèches châtains pendant qu'il faisait disparaitre les traces de leur entretiens funeste. Il s'apprêtait à partir quand il se retourna, l'interpellant d'un toussotement délicat. « Vous savez, il n'est pas rare que les très jeunes femmes soient sujette à ce genre de malheur. Sauf votre respect, j'avais prévenu Lord et Lady Olflowers sur le sujet avant vos fiançailles.Vous êtes encore jeune, Lady Delena, cela viendra. » Il se voulait encourageant, impressionné mais aussi quelque peu attristé pour cette jeune fille à peine sortie de l'enfance qui semblait mettre tant d'attention dans son rôle et tant de pression dans son devoir. Leur échange n'avait été qu'une brève entaille dans la bouclier qu'elle avait dressé entre elle et le monde, une minute de chagrin et de faiblesse qui disparaissait sous le masque de la parfaite lady. Qu'une femme de son âge ait un réflexe le chagrinait et il espérait sincèrement qu'à Vieux Jardin, elle trouverait une paix de l'esprit et découvrirait la maternité qu'elle semblait désirer.

(c) oxymort




┗ DESTINY ┛
The ending doesn’t matter. What matters is how we get there. To face what’s ahead with as much dignity as we can muster and make the most of the time we have left.
Delena Oldflowers
Staff

Delena Oldflowers

Informations
time will tell who was right (solo) 685ad078f24240684b750e29d03132134ba538b2
Ft : Rosamund Pike
Multi-Compte : m. targaryen, a. caron, t. greyjoy, r. royce, b. nerbosc, r. baratheon, h. swyft, v. antaryon & h. karstark
Messages : 494
Date d'inscription : 03/06/2020
Présence : Présent
Personnage
Badges
3e Dracanniversaire
Multicompte


   
# 


time will tell who was right

Delena Pommingham

play



Delena regarda la jeune servante terminer de tresser ses cheveux, piquant quelques perles nacrées dans sa chevelure sombre. Les perles étaient un cadeau de son père, parvenu quelques jours plus tôt, rendant hommage à la nouvelle Dame de Vieux Jardin : un présent qui avait touché Delena tandis qu'elle était habituée à plus d"indifférence de la part de Jurian Pommingham. Le cadeau était accompagné d'une lettre, s'excusant de ne pouvoir être présent pour la voir prendre officiellement ses nouvelles fonctions, mais Delena préférait son absence. Si son père semblait se réjouir de la voir devenir Dame de son propre domaine, Delena, elle, songeait à ce qui se trouvait derrière, à la peine et la tristesse qui se cachaient derrière le nouveau seigneur des lieux. Afin que le messager puisse témoigner de la bonne réception du présent, la brune avait accepté de porter les perles, piquées dans ses cheveux, mais elle porterait le noir, comme le reste de la maison : car les Oldflowers étaient en deuil. Delena n'avait pas de relation particulière avec Lord Talbert : c'était un homme bienveillant qui l'avait accueillit dans sa famille mais elle ne pouvait dire qu'elle le connaissait au delà de ce que leur lien de beau-père et de belle-fille leur permettait. La née-Pommingham, en revanche, avait eut bien plus d'opportunité de se rapprocher de sa belle-mère et c'était tant par respect pour son deuil, que pour celui de Galladon, que Delena se refusait à porter autre chose que du noir en ce jour.

Au deuil de Vieux Jardin s'ajoutait l'épuisement de la guerre. La rébellion, mené par Lord Robert Baratheon s'était achevé dans un bain de sang lorsque le cerf avait été vaincu au Trident, non sans que ses partisans et leurs opposants ne connaissent leur lots de peine et de malheur. Sans doute le Bief avait-il eut la chance d'être plus épargné que les autres, quoi qu'à ce jeu, les forces de Lord Tywin n'avait pas à rougir. Lord Talbert avait quitté son château avec son héritier et il n'était pas un jour où Delena n'avait pas attendu, la peur au ventre, des nouvelles de son mari. Si elle avait des doutes quand à ses sentiments, le retour de Galladon aurait pu la convaincre à nouveau de l'amour qu'elle éprouvait pour lui tandis que les larmes de soulagement avait humidifiée ses joues à la vision de ce dernier passant les portes de la forteresse. La pluie tombait sur Vieux Jardin ce jour là, la météo pleurant le vieux seigneur disparu dans une guerre qui ne le concernait pas, l'homme fidèle à son serment jusque dans son dernier souffle. A dix-sept ans, Delena devenait Dame et pour la première fois depuis qu'elle avait perdu son titre d'héritière, pour la première fois malgré ses plaintes, elle n'était pas certaine d'être à la hauteur. « Venez, mon amour. » dit-elle en tendant la main à Galladon tandis qu'ils s'apprêtaient à quitter, pour la dernière fois, ces appartements. A partir de ce jour, ils seraient installés dans les appartements seigneuriaux, c'était les dernières heures de larmes avant que le devoir ne se rappelle à eux. « Allons priez pour sa mémoire. » ajouta la jeune femme, espérant que dans la foi, son aimé trouverait le réconfort de l'âme.

(c) oxymort




┗ DESTINY ┛
The ending doesn’t matter. What matters is how we get there. To face what’s ahead with as much dignity as we can muster and make the most of the time we have left.
Delena Oldflowers
Staff

Delena Oldflowers

Informations
time will tell who was right (solo) 685ad078f24240684b750e29d03132134ba538b2
Ft : Rosamund Pike
Multi-Compte : m. targaryen, a. caron, t. greyjoy, r. royce, b. nerbosc, r. baratheon, h. swyft, v. antaryon & h. karstark
Messages : 494
Date d'inscription : 03/06/2020
Présence : Présent
Personnage
Badges
3e Dracanniversaire
Multicompte


   
# 


time will tell who was right

Delena Pommingham

play



Des effluves de myrtilles et de racines de gingembre remontaient dans les vapeurs de l'infusion que Delena tournait dans sa tasse. La fatigue l'envahissait peu à peu, ses yeux brûlant lui rappelant que la journée avait été longue et que le repos était plus que mérité. Cependant, la jeune femme de dix-neuf ans était loin d'être prête à rejoindre son lit : si elle avait opté pour une boisson plus apaisante, les bouteilles de vin continuait d'être débouchées et les convives s'esclaffaient encore. Le souvenir de ses propres noces lui revenait en mémoire tandis que son regard passa sur les deux places, désormais vide, des mariés : elle s'était toujours dit que la fête avait cessé après leur départ pour la chambre nuptiale, que la cérémonie du coucher signait la fin des célébrations et qu'une fois la chose accomplies, chacun rejoignait sa chambre dans l'ivresse calme d'un début de somnolence. Elle s'était, de toute évidence, fourvoyée. Morgon et Leana avaient disparus depuis plusieurs heures déjà mais les invités, revenus de la chambre, ne semblaient pas décidé à mettre fin à la soirée et, en tant que Dame des lieux, elle se devait de rester auprès de ses convives. Fidèle à son rôle, Galladon demeurait aussi présent, discutant de ça de là comme s'il était insensible à la fatigue, offrant une première vision publique du jeune seigneur qu'il était.

Profitant d'une accalmie dans l'attention que lui demandait sa nouvelle fonction, Delena songea à l'écho qu'elle avait ressentie en voyant sa jeune belle soeur. Quatre ans plus tôt, elle même avait été à la place de Leana, jeune demoiselle impressionnée par le faste du banquet, intimidée par la nouvelle vie qui s'offrait à elle. Si elle avait veillé à ce que les déjeuners des époux se déroulent convenablement, elle s'était remémorée le sien et la boule au ventre qui l'avait empêché d'avaler quoi que ce soit avant le soir. Leana Brousse était mieux entourée qu'elle n'avait pu l'être mais lorsqu'elle était montée dans la chambre pour aider à préparer la jeune fille, c'était la même panique qu'elle avait vu dans son regard, les mêmes paroles semi-rassurantes que sa mère lui avait dites et qui lui rappelaient celles de Rylène. Alors elle avait profité du départ de la dame pour discuter un instant avec la nouvelle membre de la famille tandis qu'elle prétextait défaire sa coiffure complexe et calmer ce regard craintif qui lui donnait des allures de biche prête à se sacrifier. Elle lui avait dit ce qu'elle aurait aimé savoir ce fameux soir, l'avait conseillée tout en ayant conscience que cette relation ne ressemblait en rien à celle qu'elle avait pu avoir avec Galladon et que Morgon n'étant pas son frère, les choses pouvaient se passer différemment. La pression de sa main dans la sienne lui avait tiré un sourire avant qu'elle ne s'éclipse, laissant la jeune fille redevenir le centre des attentions, chuchotant quelques mots à Galladon avant de se retirer. Elle ne voulait pas voir ça. Elle se souvenait de sa gêne tandis que Rylène la regardait, tandis que tous les regardaient. Moins il y avait de public, plus facilement la jouvencelle parviendrait à se détendre, songea Delena, mais plus que tout, elle ne voulait pas entrer dans l'intimité de ce tout jeune couple.

Elle était allée s'asseoir dans un coin de la pièce observant le ballet de ces visiteurs aussi ivres que festifs mais trop fatigué pour se rendre compte qu'ils rataient la cérémonie qu'ils attendaient avec tant d'impatience. Ou peut être n'était-ce que des vantardises d'ivrognes ? Le mestre lui avait alors apporter l'infusion avec un petit sourire qu'elle lui rendit, pleine de gratitude. « La demoiselle s'est remarquablement pliée à son devoir. » finit-il par lui dire, lui arrachant un air dégouté qui le fit rire. « Cela vous importune ? » lui demanda-t-il tout en jouant avec les anneaux de sa chaîne. Delena secoua la tête, cherchant ses mots avant de soupirer et de prendre un air contrit. « La cérémonie du coucher dans son entier me déplait fortement. » confessa-t-elle. « J'étais comme elle il y a peu, c'est une expérience terrifiante pour une jouvencelle qui ne connait rien à ces choses là. Personne ne vous dit ce qu'il va se passer, l'on ne vous donne pas de livre sur le sujet à lire, vous venez, ingénue mais tout le monde se plait à regarder comme s'il s'agissait d'un spectacle. » s'agaça la jeune femme dont la colère commençait à s'entendre dans le timbre de sa voix. Le mestre hocha cependant la tête, son sourire toujours sur ses lèvres mais emplie de bienveillance. « J'ai cru que vous enviez cette pauvre jeune fille d'être la cible des attentions des ces messieurs, votre époux comprit. » Elle braqua sur lui un regard noir. Elle n'avait pas envisager les choses sous cet angle mais, encore malgré tout, elle peinait à croire que Galladon trouve un quelconque plaisir à assister à cela. Il n'avait pas l'air plus enjoué lorsqu'il était revenu dans la salle comme s'il venait d'assister à une messe ou à un conseil hebdomadaire. « Je vous ai donné trop de liberté de parole, mestre. » dit-elle avec un brin de sarcasme bien qu'elle savait qu'il n'en pensait un mot. « Je sais que les traditions ont la vie dure, mais Morgon n'est pas un seigneur, était-on obligé de faire endurer cela à cette pauvre fille ? » demanda-t-elle plus pour elle même que dans une quête de réponse. Le mestre prit un air grave, ses mains s'étaient posées sur la table et il tâtait, du bout du doigt, la pointe d'un couteau. « Morgon est un héritier. Si vous ne donnez pas d'enfant à votre époux, il sera un jour seigneur de Vieux-Jardin et sa lignée ne pourrait souffrir d'aucune contestation : comme pour vous, Lady Leana doit se plier à l'exercice. » Bien que véridique les paroles de l'homme lui firent l'effet d'un coup de poignard en plein coeur. Il était l'un des rares à savoir pour sa fausse couche et, depuis ce jour, elle n'avait eut la chance de retomber enceinte : Galladon n'en disait rien, mais loin de la soulager, elle se demandait ce qu'il en pensait. Pensait-il être perdant dans cette union ?

(c) oxymort




┗ DESTINY ┛
The ending doesn’t matter. What matters is how we get there. To face what’s ahead with as much dignity as we can muster and make the most of the time we have left.
Delena Oldflowers
Staff

Delena Oldflowers

Informations
time will tell who was right (solo) 685ad078f24240684b750e29d03132134ba538b2
Ft : Rosamund Pike
Multi-Compte : m. targaryen, a. caron, t. greyjoy, r. royce, b. nerbosc, r. baratheon, h. swyft, v. antaryon & h. karstark
Messages : 494
Date d'inscription : 03/06/2020
Présence : Présent
Personnage
Badges
3e Dracanniversaire
Multicompte


   
# 


time will tell who was right

Delena Pommingham

play



C'était un jour de pluie particulièrement maussade et voir Leana soupirer à la fenêtre rendait le tout plus déprimant encore. C'était la remarque que Delena se faisait tandis que, de la table où elle s'était installée, elle avait une vue directe sur son duo de belle-soeurs. L'épouse de Morgon broyait du noir depuis le départ de son mari pour la côte, quand à Denyse, elle semblait rayonner depuis son accouchement et sa bonne humeur, malgré quelques traces de fatigue, était contagieuse. La née-Frétilletrique avait été la première à donner des petits enfants à Ermesande Oldflowers en mettant un petit Russell au monde moins d'un an après son mariage avec le troisième fils de la famille. Comme un heureux présage, une année plus tard, elle donnait naissance à une petite Sarra et, il y a quelques lunes, elle avait renouvelé le bonheur de la famille en accouchant d'une petite Alyce. Delena ne pouvait nier l'envie qu'elle ressentait en voyant Denyse et Barris fonder leur famille quant elle n'avait plus connu le bonheur d'une grossesse depuis sa fausse couche, huit ans auparavant. Ce n'était pas faute d'essayer mais son ventre demeurait éternellement plat et ses saignements réguliers. Les choses étaient plus dures, cependant, pour Leana qui, trois lunes avant la naissance d'Alyce, avait connu le drame de mettre au monde un fils mort-né. Dans son malheur, elle avait de la chance, songea Delena : au moins ne connaissait-elle pas la tragédie de voir l'enfant qu'elle portait la quitter si tôt. « Pardonne-moi Barris, peux tu répéter ? » demanda-t-elle à son beau-frère, installé à ses côtés. Morgon n'était pas le seul à avoir quitter le château : Galladon avait pris la tête de ses hommes, emmenant son frère avec lui pour réprimer la rébellion des insulaires contre le pouvoir royal. Sous bannière bieffoise, ils se joignaient au reste d'une armée continentale puissante et décidée à faire des Greyjoy un exemple dans ce tout jeune règne de Rhaegar Targaryen. En bonne Dame du fief, c'était à Delena qu'il revenait la lourde tâche d'administrer les terres et les métayers de son époux et c'était avec l'aide de Barris qu'elle menait à bien sa mission. Le jeune homme était d'excellent conseils et si officiellement son rôle se limiter aux forces armées restées à Vieux Jardins, Delena lui demandait volontiers son avis sur des questions plus générales.

Il allait reprendre lorsqu'un serviteur entra dans la salle, un plateau contenant des lettres à la main. Il s'arrêta devant le duo de dame, laissant Leana prendre une lettre de ses parents tandis que Denyse riait de l'absence de missive à son égard. L'homme continua sa ronde, penchant son plateau vers la douairière qui brodait dans un coin de la pièce, profitant de la cheminée et du calme, avant de revenir vers le duo à table. Delena décacheta la première lettre dont le sceau à l'effigie d'une grenade trahissait la provenance. Sans surprise, il s'agissait d'une lettre de Triston dont le rôle d'aîné et héritier pesait sur ses épaules d'adolescent. Elle parcourut rapidement l'écriture maladroite du jeune homme pressé, lisant ses angoisses face aux attentes de leur père et son agacement tandis que Floris, 8 ans, leur soeur, accaparait les attentions et que Emmon et Arnel, 4 ans, lui cassaient les oreilles. Elle se nota de lui répondre dans l'après-midi, se remémorant combien l'annonce de la naissance de ses trois cadets avait été douloureuse pour elle qui ne parvenait à tomber enceinte. Une chose était certaine, Rylène avait mérité sa place ! La seconde lettre qui lui était adressée ne portait pas de cachet particulier : la cire avait été fondue en hâte et le dessin d'une chevalière s'était effacé par manque de séchage. Elle reconnu cependant l'écriture délicate de son mari et s'empressa de briser la cire pour profiter de cette trop rare missive. Tandis que ses yeux parcouraient le parchemin, avalant les mots, elle se leva soudainement dans un raclement bruyant de chaise, attirant l'attention de Barris mais aussi des trois femmes de la pièce. Lorsqu'elle leva les yeux du papier, elle regarda son beau-frère, un instant silencieuse. « Ils ont gagné ... » dit-elle. « Balon Greyjoy a ployé le genou et s'est rendu. Ils ont gagné ! » dit-elle plus fort tandis que Barris se levait à son tour pour lui prendre la missive des mains. Son regard glissa vers Ermesande Oldflowers qui, à son tour, posait son ouvrage sur une petite table avant de se lever. « Ils sont arrivés à Port-Lannis il y a peu, sains et saufs. » commenta Delena tandis que sa belle-mère se joignait au petit groupe pour lire les mots de son fils.

C'était un jour de pluie particulièrement maussade qui laissait présager l'arrivée prochaine de l'automne et voir Leana sourire alors que le retour prochain de son mari lui réchauffait le coeur faisait écho à son propre bonheur.

(c) oxymort




┗ DESTINY ┛
The ending doesn’t matter. What matters is how we get there. To face what’s ahead with as much dignity as we can muster and make the most of the time we have left.
Delena Oldflowers
Staff

Delena Oldflowers

Informations
time will tell who was right (solo) 685ad078f24240684b750e29d03132134ba538b2
Ft : Rosamund Pike
Multi-Compte : m. targaryen, a. caron, t. greyjoy, r. royce, b. nerbosc, r. baratheon, h. swyft, v. antaryon & h. karstark
Messages : 494
Date d'inscription : 03/06/2020
Présence : Présent
Personnage
Badges
3e Dracanniversaire
Multicompte


   
# 
TW / mention explicite de fausse couche


time will tell who was right

Delena Pommingham

play



Le tonic que le mestre lui avait donné avait un gout abominable. La seule consolation qu'elle éprouva en regardant la fiolde de verre teintée, était de savoir qu'il ne lui restait plus que trois de ses congénère à ingurgiter avant que le traitement ne cesse. Cela avait beau être "pour son bien" Delena n'avait trouvé aucune manière d'échapper à l'amertume du breuvage, ou de ce qu'il représentait : même dillué dans du vin, il gardait son gout indicible qui lui donnait la nausée. Elle reposa la fiole près du verre de vin qu'elle s'était servie pour après, pour faire passer le gout sur sa langue, et considérait ce dernier avec autant de dégout que la fiole elle même. Concentrée sur ce qu'elle faisait, elle manqua de faire un bond lorsqu'on frappa à sa porte et qu'entra Leana tout sourire. Super, il faut toujours qu'elle arrive au bon moment celle-là songea la née Pommingham avec un agacement qu'elle regretta presque instantanément. Ce n'était pas qu'elle n'appréciait pas Leana, mais ces derniers temps, cette dernière avait la fâcheuse tendance à apparaitre dans les moments les moins opportuns. De plus, Delena devait reconnaitre ne pas partager cette esprit de sororité que l'épouse de Morgon disait ressentir face aux épreuves évidentes qu'elles avaient vécues, loin du bonheur conjugal et maternel que Denyse affichait avec ses trois enfants. Il n'y avait rien de plus énervant que de voir dans sa sympathie le constant rappel que, tout comme elle, elle n'arrivait pas à produire un héritier. Elle ne savait pas réellement ce que Leana disait lorsqu'elle était entrée, sans doute quelque chose en lien avec le tournoi qui se tenait actuellement, mais elle s'arrêta net devant l'image qui s'offrait à elle : Delena, une fiole non identifié et un verre à la main, buvant en cachette quelque chose qui ne pouvait être qu'une boisson proscrite. « Que faites-vous ? Qu'est-ce que cela ?» demanda-t-elle, son ton oscillant entre incompréhension et panique. Delena soupira : c'était exactement la raison pour laquelle elle avait attendu d'être seule dans les appartements, elle ne voulait pas avoir à expliquer, à justifier ou quoi que ce soit d'autre. « Vous faites cela par rapport à l'enfant ... Mais ... Pourquoi ? Ne voulez vous pas d'un héritier pour Lord Galladon ? Je ne comprends pas ...» L'aînée eut un regard surpris : elle avait donc remarqué ? Leana était peut être plus dégourdie que ce qu'elle avait imaginé. « L'enfant n'est plus là. » dit-elle sobrement tandis que Leana avait un hoquet de surprise. Delena soupira à nouveau, s'appuyant contre la table. « J'ai fais une fausse couche l'avant-veille de notre départ pour Corcolline.» confessa finalement la dame, admettant pour la première fois la vérité à voix haute devant quelqu'un d'autre que l'homme de science de Vieux Jardin. Leana posa ses doigts sur ses lèvres. « Et moi qui pensait que ... Oh je suis vraiment désolée.» commença-t-elle avant que Delena ne lève la main, l'intimant à arrêter.

Elle jeta un bref regard à l'extérieur : elle aurait aimé profiter de l'hospitalité de Corcolline comme elle avait prévu, encourager Galladon pendant les joutes, enrouler son mouchoir autour de sa lance, fêter l'heureuse nouvelle qu'elle avait depuis quelques semaines. Mais tel un écho, la même déception se répétait. « Vous ne devriez pas être là ! » réalisa la jeune femme avec inquiétude. « Vous devriez vous reposer ! Est-ce mon beau-frère qui vous a obligé à nous accompagner ? » Delena entendit dans sa question, une colère montante contre Galladon et secoua la tête. Pauvre enfant, elle n'imaginait même pas le nombre de secret qu'elle gardait pour elle, sans doute était-elle de celles qui racontait tout à leur époux, partageant dans l'espoir de s'apaiser en retour. Ce n'était pas son cas. Sa seule préoccupation était de s'épargner la honte d'un devoir qu'elle ne parvenait à accomplir autant que d'éviter à Galladon l'espoir et la déception d'un héritier qui ne venait pas. « Ce n'est pas la première fois ... Et tout comme la fois d'avant, il ne le sait pas. Il ne doit JAMAIS le savoir. » précisa Delena, braquant son regard autoritaire sur sa belle-soeur. Leana déglutit mais hocha la tête. Dans ses yeux, elle y lut sa question silencieuse. « C'est arrivé peu après notre mariage et, tout comme aujourd'hui, cela n'a duré que quelques semaines. Assez longtemps pour que je le remarque, mais guère plus pour que je l'annonce. » Il n'y avait rien que Leana eut pu dire qui aurait changé les choses : la phase fataliste que traversait la Dame de Vieux Jardin ne lui était inconnue et elle savait qu'il n'y aurait que le temps pour apaiser son chagrin intérieur. Une part d'elle se demandait si ce n'était pas égoïste de cacher la vérité à Galladon, si elle le faisait réellement pour son bien et non par fierté mal placée, celle de la fillette constamment en compétition. Ce fardeau était le sien mais il pouvait être le leur, du moins si elle acceptait d'en parler, ce qui n'était, de son point de vue, guère envisageable. « Ne vous leurrez pas, je sais ce qui commence à se dire derrière mon dos ... En dix années de mariage, je n'ai montré aucun signe de grossesse : le mestre a beau dire que je suis jeune, certainement mariée trop tôt, je sais que cela fait jaser. » Le regard fuyant de sa belle-soeur confirma ses dires : bien sur, personne n'oserait dire un mot de cela devant elle mais elle savait car c'était sous-entendu dans les lettres venant de Grenadier, dans les silences pesant qui régnait quand elle entrait dans une pièce. C'était humain de chercher d'où venait l'erreur, de chercher une raison à l'infertilité du couple, et c'était généralement sur la femme que retombait l'entièreté de la faute. « Est-ce que ... Lord Galladon a déjà évoqué ... ? » demanda Leana tout en s'installant dans un fauteuil. Delena secoua la tête, bien évidement, à femme infertile se posait la question de l'utilité. Un constat qui lui faisait mal jusque dans sa chair : héritière remplaçable, épouse remplaçable, n'y avait-il dont rien qu'elle ne pouvait faire convenablement ? « Non. Croyez ce que vous voulez, je suis assez certaine de l'attachement de mon mari pour vous assurer qu'il n'y a jamais eu une once de répudiation dans son esprit. Il aurait trop peur que je vienne le hanter depuis le matristère où il me ferait enfermer. » répondit-elle avec une pointe d'humour noir. « Il n'a même jamais abordé le sujet de l'héritier ... » soupira-t-elle, songeant à toutes ces fois où elle avait tenté d'en parler. Il semblait qu'il vivait la même pression qu'elle a donner à Vieux Jardin ce fameux enfant que tous attendait bien qu'il ne l'évoque jamais. Terrain miné, Delena avait rapidement compris que "l'héritier" était un sujet qu'il ne valait mieux pas aborder en présence de son mari, surtout lorsqu'il était dans ces mauvais jours où son regard devenait fuyant, où son esprit semblait ailleurs. « Delena ... » Cette dernière se tourna vers elle, braquant son regard perçant sur la jeune femme. Elle était de retour. La pitié dans la voix, la compassion mal placée qui lui rappelait sans cesse son impuissance. « Je donnerai un héritier à Vieux Jardin, du-je le mettre au monde dans vingt ans ! » siffla Delena avec une fierté à laquelle se mêlait toute la douleur qu'elle ressentait.

(c) oxymort




┗ DESTINY ┛
The ending doesn’t matter. What matters is how we get there. To face what’s ahead with as much dignity as we can muster and make the most of the time we have left.
Delena Oldflowers
Staff

Delena Oldflowers

Informations
time will tell who was right (solo) 685ad078f24240684b750e29d03132134ba538b2
Ft : Rosamund Pike
Multi-Compte : m. targaryen, a. caron, t. greyjoy, r. royce, b. nerbosc, r. baratheon, h. swyft, v. antaryon & h. karstark
Messages : 494
Date d'inscription : 03/06/2020
Présence : Présent
Personnage
Badges
3e Dracanniversaire
Multicompte


   
# 
TW / mention explicite de décès et de deuil.


time will tell who was right

Delena Pommingham

play



Jurian Pommingham reposait au milieu du septuaire comme s'il s'y était assoupis en découvrant le confort de l'autel. Ses longs cheveux bruns, cependant, n'avaient pas été attachés, reposant sur ses épaules vêtue de son riche manteau pourpre tandis que ses yeux étaient recouvert des objets rituel. Delena était arrivée à Grenadier moins d'une semaine auparavant : une lettre de Triston l'avait trouvé à Vieux Jardin, l'informant de la déclinante santé de leur géniteur et de sa fin sans doute plus proche qu'il ne l'aurait souhaité. Galladon n'avait pas hésité à ordonner leur départ immédiat et c'était à vive allure qu'ils avaient traverser le Bief pour rejoindre Grenadier où elle fut soulagé de découvrir que Lord Jurian n'avait pas rendu son dernier souffle. Rylène avait sermonné son fils, arguant que la venue de sa belle-fille ne servait à rien puisque depuis plus d'une année, son époux enchainait les petites grippes dont il se remettait toujours. Cependant, un matin où elle était venu au chevet de son père, elle avait trouvé le corps endormi de Rylène auprès du mourant. Quoi qu'elle en dise, le mestre, lui, se montrait pessimiste sur les chances de survie de son seigneur. C'était lui qui avait conseillé à Triston d'écrire à sa soeur pour lui permettre d'être présente et, dans les jours qui suivirent, son savoir lui donna raison. Delena lui tenait la main, lorsqu'il expira. Sa respiration n'était plus que toux et gémissement de souffrance tandis qu'il remettait son âme auprès du Père non sans être auparavant, excusé des blessures qu'il avait pu commettre durant son passage sur cette terre. Il s'excusa auprès d'Arnel et Emmon, sans doute trop jeunes pour conserver un souvenir de lui. Il s'excusa auprès de Floris dont les larmes ne cessaient de couler depuis qu'il avait été alité. Il s'excusa auprès d'Abelard pour avoir tant ignoré ses capacités. Il s'excusa auprès de Triston et de son éternelle insatisfaction à son égard. Puis, il s'excusa auprès d'elle pour avoir toujours vu en elle le souvenir de Melessa, pour ne jamais lui avoir permis de connaître le père qu'il avait pu être avec ses cadets. Encore secouée par ces paroles, Delena demanda ce que son père pouvait bien avoir à dire à son épouse, que se reprochait-il alors la concernant ? Mais elle fut l'exception. A la place d'excuse se furent des remerciements et le visage de la future veuve se grava dans la mémoire de Delena. Elle avait toujours vu le second mariage de son père comme une nécessité. A présent il lui apparaissait qu'une véritable tendresse en était né et que le trépas inévitable de Lord Jurian plongeait son épouse dans une grande tristesse.  

Puissiez vous être en paix à présent. songea Delena devant la dépouille de cet homme avec qui elle avait tant été en conflit durant sa jeunesse. Avec un soupire elle se frotta les yeux, fatiguée de l'ambiance morose et des quelques larmes qu'elle avait versé tandis qu'elle se retrouvait, à présent, orpheline. « Je ne suis pas sur d'être prêt. » dit Triston en brisant le silence solennel du septuaire où ils se trouvaient tous les deux. Âgé de tout juste dix-huit ans, il semblait perdu depuis que les soeurs du silence les avaient chassés pour procéder à la préparation du corps. « Personne n'est jamais prêt ... » répondit-elle en songeant que, quelques années plus tôt, Galladon avait eut à vivre cela. Elle n'était pas certaine qu'il se sentait plus prêt que Triston ne l'était ce jour là, d'autant que contrairement à lui, son frère avait pu voir la fin de leur père venir. « Tu n'es pas seul Triston ... Ta mère deviendra ta première conseillère et t'aidera dans la gestion des affaires courantes. Et si tu as besoin, Galladon et moi sommes là également. » Une présence plus distante, ils avaient leurs responsabilités ailleurs. Mais ils restaient du même sang et Delena n'abandonnerait pas son frère. « Mère veut que je me maries. » finiti-il par dire après un silence. La jeune femme n'en n'était pas surprise, elle s'étonnait même que Rylène n'ait pas fiancé son fils plus tôt. « Elle parle aussi de l'urgence de marier Abelard. Mais ... Mais Père vient à peine de mourir et ... » Delena glissa un regard compatissant à son cadet. Il était jeune et voyait dans l'empressement de sa mère un manque de considération pour la période de deuil et la tristesse qui l'envahissait. De l'extérieur, l'aînée se doutait que la propre souffrance de Rylène devait lui paraitre invisible : qui parlait mariage au dessus du corps encore chaud de son défunt époux. Mais Delena comprenait pour la première fois : certains des choix de Rylène étaient sans doute dicté par ses envies et ses caprices mais d'autre étaient nécessaires dans la situation. « Le nom de Pommingham aurait pu s'éteindre sous l'autorité de notre père, Triston. Ta mère est tout aussi dévastée que toi, mais elle doit penser à l'avenir du fief et de la famille. Te marier et avoir une descendance, c'est assurer ce futur. Pour l'heure tu es un jeune seigneur et Abelard est ton héritier. Il est important que la lignée perdure à travers vous. » L'adolescent était livide et Delena reporta son attention sur le corps de son père. C'était sans doute le jeune âge de Triston qui expliquait qu'il ne soit pas encore marié sinon elle imaginait sans mal Jurian chercher le plus beau parti pour cet héritier qu'il avait tant désiré. « J'aurai préféré que ce soit toi. » marmonna le jeune homme, attirant l'attention étonnée de Delena. « J'aurais préféré n'être jamais né et que tu hérite. » C'était la première fois que Triston abordait ce sujet : sans lui, elle serait restée héritière. Sans lui, elle serait aujourd'hui à la tête de Grenadier. « Si j'avais hérité, je n'aurai jamais pu épouser Galladon. Deux héritiers ne peuvent s'unir sans que l'un ne renonce à son destin. Ne sois pas triste pour moi, je pense que les choses arrivent pour une raison et si tu n'étais pas né, si j'étais restée héritière, j'aurai sans doute été la plus malheureuse des dames du Bief.» Elle savait qu'il ne pouvait pas comprendre. Pas encore. Mais cela viendrait un jour. Avec un sourire, Delena posa une main sur sa joue encore imberbe : il était encore jeune, mais il apprendrait.

(c) oxymort




┗ DESTINY ┛
The ending doesn’t matter. What matters is how we get there. To face what’s ahead with as much dignity as we can muster and make the most of the time we have left.
Delena Oldflowers
Staff

Delena Oldflowers

Informations
time will tell who was right (solo) 685ad078f24240684b750e29d03132134ba538b2
Ft : Rosamund Pike
Multi-Compte : m. targaryen, a. caron, t. greyjoy, r. royce, b. nerbosc, r. baratheon, h. swyft, v. antaryon & h. karstark
Messages : 494
Date d'inscription : 03/06/2020
Présence : Présent
Personnage
Badges
3e Dracanniversaire
Multicompte


   
# 


time will tell who was right

Delena Pommingham

play



Leana poussa un soupire tandis que son regard partait vers la fenêtre. Enfermée depuis des jours, des semaines, dans cette chambre, le temps filait à une lenteur que la pauvre femme devait sans doute haïr. Delena comprenait sans comprendre : elle doutait que demeurer alitée dans une chambre à demi-obscure, forcée à demeurer le plus immobile possible et sans grande occupation devait être lassant même si elle ne l'avait jamais vécu. Quelque part, elle enviait le gros ventre de Leana et elle ignorait si elle était là pour vivre cette grossesse par procuration ou par simple solidarité féminine. « Et là, je lui ai dis "Triston, si tu n'es pas capable de dire à ta mère qu'elle dépasse les bornes, c'est peut être que tu n'es pas assez mature pour prendre des décisions seul !"» raconta Delena, levant les yeux au ciel pour exprimer la frustration de ses derniers échanges avec son frère cadet. Leana eut à peine un regard, un sourire à demi-esquisser, signe de sa politesse plus que de sa réelle écoute. Delena soupira, laissant son cercle de broderie reposer sur ses genoux. Elle ne savait plus quoi dire ou quoi faire pour sortir sa belle-soeur de son ennui ou pour obtenir de sa part une réaction. Il lui semblait être d'ailleurs la seule dont la patience ne s'était essoufflée à cet exercice : elle ne voyait guère plus le reste de la famille lui rendre visite et, face au peu de réaction qu'elle obtenait, elle comprenait pourquoi. « Cela est-il douloureux ? » finit-elle par demander, attirant davantage l'attention de la jeune femme. Delena se doutait que la question ne lui était guère plus posée souvent : dès qu'elle avait été alité, Leana s'était souvent plaint de ses douleurs autant que de sa lassitude et il n'y avait bien plus que le mestre pour l'amener sur le terrain de ses ressentis. Tous avaient oeuvré pour lui changer les idées, mais surtout pour faire cesser ses geignements permanents et maintenant Delena se sentait coupable. Coupable d'avoir tut les souffrances d'une soeur, coupable d'avoir nier son besoin d'en parler. Ce n'était pas parce qu'elle même préférait refouler ses blessures que tout le monde devait agir comme elle, et Leana avait un naturel bavard qui la rendait encore plus différente. « Et bien ... Moins qu'il y a quelques semaines. Le mestre pense que c'est bon signe, il ne s'inquiète que de ... Comment a-t-il appelé cela ? Ma mélancolie. » Le mot frappa Delena. Mélancolie, c'était ainsi qu'elle nommait les accès étrange que Galladon pouvait avoir, les remises en question silencieuses qu'elle observait dans le regard de son époux sans réellement les comprendre. La solitude, l'inactivité ne devaient sans doute pas aider aux humeurs de cette pauvre fille.

« Veux-tu une nouvelle que personne ne connait ? » finit-elle par proposer, un sourire en coin. Elle connaissait l'appétence de Leana pour les ragots et songeait que, dans son enfermement, elle se sentait surement plus isolée que jamais. Elle fut récompensée d'un hochement de tête affirmatif tandis que la jeune femme souriait en tapant dans ses mains. Si le mestre avait été présent, il les aurait sans doute réprimandé pour l'excitation soudaine dont Leana faisait preuve mais qu'est-ce que dix minutes d'engouement dans une journée d'ennui ? « Tu dois me promettre de ne rien en dire, à personne. » Un nouveau hochement de tête lui répondit avant que Leana ne lui jure de garder ses lèvres closes pour peu qu'on lui offre la possibilité d'être dans une confidence à nouveau. Delena eut un sourire tendre pour cette femme-enfant qui retrouvait ses couleurs à la simple idée qu'on l'arrache à la morosité de son quotidien. Elle n'était peut être pas mestre, mais elle avait la certitude que rien ne ferait plus de bien à sa belle-soeur que d'être au grand air et de profiter du soleil et de la compagnie de la famille. « Galladon n'est pas encore au courant mais ... Je suis enceinte. » annonça-t-elle avec un sourire timide, ses joues rosissant doucement. « J'ai attendu assez pour être sur que ... Cela ne se reproduise pas et je pense pouvoir l'annoncer prochainement. » Elle aurait pu le faire plus tôt mais la naissance imminente de l'enfant de Leana la poussait à garder le silence : elle ne voulait pas éclipser le bonheur de la maternité de la jeune femme et espérait que cette petite mise en avant permette à Morgon de se détendre un petit peu. Elle était encore à un stade précoce de sa grossesse, ils auraient tout le temps d'en profiter plus tard. Leana poussa un petit couinement de joie tandis qu'elle ouvrait ses bras pour inviter Delena à s'y rendre. Trop heureuse de la voir changer d'attitude, la brune y consenti, appréciant l'étreinte autant que les félicitations qu'elle recevait pour la première fois.

(c) oxymort




┗ DESTINY ┛
The ending doesn’t matter. What matters is how we get there. To face what’s ahead with as much dignity as we can muster and make the most of the time we have left.
Delena Oldflowers
Staff

Delena Oldflowers

Informations
time will tell who was right (solo) 685ad078f24240684b750e29d03132134ba538b2
Ft : Rosamund Pike
Multi-Compte : m. targaryen, a. caron, t. greyjoy, r. royce, b. nerbosc, r. baratheon, h. swyft, v. antaryon & h. karstark
Messages : 494
Date d'inscription : 03/06/2020
Présence : Présent
Personnage
Badges
3e Dracanniversaire
Multicompte


   
# 
TW / mention explicite de décès et de fausse couche



time will tell who was right

Delena Pommingham

play



Pouvait-on réellement s'habituer à l'absence ? Delena songeait à combien son existence avait changé en l'espace de quelques semaines, le regard fixé sur la flamme d'une bougie. Le souvenir de Leana, de son rire et de son engouement lui manquait et elle regrettait les soupires et l'agacement qu'elle avait pu lui témoigner dans les semaines qui avaient précédé sa disparition. A présent à son image de demoiselle pleine de gaieté se superposait celle de son corps sans vie. Une nouvelle peur était née au fond d'elle : elle ne voulait pas finir ainsi, elle ne voulait mourir en tentant de donner un enfant qui ne viendrait pas. Elle se souvenait des sanglots qui l'avaient secouée la nuit suivant ses funérailles, elle se souvenait de l'étreinte de Galladon, de son réconfort alors qu'elle prenait conscience qu'elle perdait non seulement sa belle-soeur, mais surtout une amie. Sa main glissa sur le côté pour ne rencontrer que la froideur du vide. Si seulement Leana avait été sa seule perte, si seulement elle avait pu faire son deuil calmement ... Roulant sur le flan, Delena remonta ses genoux contre son ventre, cherchant à se donner de la chaleur dans ce grand lit dépourvu de la présence de Galladon. Tout comme pour Leana, leurs derniers instants ensemble lui semblait si clairs dans sa mémoire : sa voix résonnait toujours dans son esprit, la pression de sa main se sentait toujours contre sa joue. Elle finit par s'endormir, les yeux brulants des larmes qu'elle s'interdisait de pleurer, les doigts serrés contre les draps, le visage dans l'oreiller.

Elle se réveilla avec une douleur aiguë qu'elle ne connaissait que trop bien. Instinctivement, sa main chercha le bras de son époux mais ne rencontra que la froide absence de Galladon entre les draps, une absence dont elle peinait toujours à concevoir la réalité. Une nouvelle crampe la traversa et son gémissement se transforma en cri et tabdis qu'elle tentait de reprendre son souffle, le chaos qui commençait à l'extérieur battait à l'intérieur d'elle même. Depuis sont annonce, sa porte était doublement gardé mais en tant que dame des lieux, aucun des deux hommes n'osaient pousser la porte. Ce ne fut qu'après quelques minutes, qu'entra sa servante, exaspérée par si peu de considération masculine, alarmée par ce qu'elle avait pu entendre, la tirant du sommeil. Elles eurent un même regard l'une pour l'autre : le visage de la domestique témoignait de son inquiétude, d'une compassion pour sa maitresse et d'une réalisation qu'elle s'interdisait de faire. Tout comme Delena, elle savait. Elle savait que cet enfant était la dernière chance de maintenir le souvenir du seigneur disparu, d'éloigner Morgon du titre, un dernier espoir qui était apparu au moment où ils en avaient tous besoin et qui ne pouvait s'éteindre si vite. La lumière émanant de sa bougie, Delena repoussa les draps pour constater avec horreur ce qu'elle redoutait. Instinctivement, elle recula contre les oreillers, se redressant pour remonter sa chemise sur ses cuisses, espérant que la tâche carmin sur le matelas n'était pas aussi alarmante qu'elle voulait le croire. Alors, seulement, la servante courut vers la porte, ordonnant avec autorité qu'on fasse appeler le mestre, la dame douairière et qu'on apporte de quoi raffraichir sa maitresse. Tout était vain, elles le savaient aussi bien l'une que l'autre. Mais à ce moment, Delena sentir son esprit se fracturé aussi surement que son corps l'était déjà : Une litanie monosyllabique s'échappait de ses lèvres, son corps secoué de sanglot tandis que la maisonnée se pressait autour de la porte de sa chambre. Plus rien n'avait d'importance, plus rien ne comptait. Et tandis que son sang se répandait sur les draps blancs, Delena sentit le souvenir de Galladon glisser entre ses doigts. C'était fini. Elle eut vaguement conscience des bras d'Ermesande autour d'elle, de sa main glissant dans ses cheveux tandis qu'elle l'aidait à se rallonger.

Et puis, plus rien.

(c) oxymort




┗ DESTINY ┛
The ending doesn’t matter. What matters is how we get there. To face what’s ahead with as much dignity as we can muster and make the most of the time we have left.
Delena Oldflowers
Staff

Delena Oldflowers

Informations
time will tell who was right (solo) 685ad078f24240684b750e29d03132134ba538b2
Ft : Rosamund Pike
Multi-Compte : m. targaryen, a. caron, t. greyjoy, r. royce, b. nerbosc, r. baratheon, h. swyft, v. antaryon & h. karstark
Messages : 494
Date d'inscription : 03/06/2020
Présence : Présent
Personnage
Badges
3e Dracanniversaire
Multicompte


   
# 


time will tell who was right

Delena Pommingham

play



« Êtes vous sur de votre décision, ma dame ? » demanda le vieux mestre avec un regard plein d'une compassion qu'elle ne supportait plus. Durant toutes ces années, ils avaient été aussi proche qu'un mestre et une dame pouvaient l'être, une amitié née d'un secret, une entente nouée dans l'inquiétude qu'ils éprouvaient envers le bien être des membres de la famille. Et désormais, elle n'était plus Lady Oldflowers et cette maison n'était plus la sienne. « Lord Morgon a assuré qu'il pouvait subvenir à vos besoins si vous désiriez demeurer à Vieux Jardin, que même veuve vous demeuriez un membre éminent de la famille et ... » Il s'arrêta tandis que le regard de Delena se posait sur lui fixement, cillant à peine. Elle semblait vide depuis plusieurs semaines, depuis plusieurs lunes. Elle se sentait vide. Une part d'elle en culpabilisait, remarquant la présence bienveillante d'Ermesande tant pour elle que dans le partage de leur deuil commun, les efforts de Barris pour lui arracher un sourire ou, à défaut, lui garantir une paix relative. Mais elle ne pouvait pas y répondre, elle ne pouvait pas encore faire un pas vers eux. Pas encore. Dans les jours qui avait suivi la perte de l'enfant, elle avait reçu maintes visites et les arguments que lui offrait le mestre ne lui étaient pas inconnus : Morgon avait sans doute été le visiteur le plus assidu à son chevet. Il lui avait proposé de conserver sa chambre, même si cela signifiait renoncer aux appartements seigneuriaux, il avait assuré qu'il prendrait soin d'elle, qu'il la soutiendrait dans son deuil, qu'il ferait ce qu'elle voudrait tant qu'elle demeurerait à Vieux Jardin. Des attentions touchantes mais que Delena avait refusé, quittant ses appartements dès qu'on lui avait permit de quitter le lit, et s'apprêtant à présent à quitter ce qui avait été sa demeure durant tant d'année. « J'apprécies votre sollicitude, mestre. Mais comme je l'ai dis à ... Lord Morgon, je ne pourrais jamais faire le deuil de Galladon, de notre enfant, si je reste ici. » lui dit-elle d'une voix cassée par le mutisme dans lequel elle était plongé depuis des semaines et qu'elle brisait depuis peu. Tout ici la ramenait à Lui et elle s'attendait à le croiser à chaque coin de couloir comme si tout ce qu'elle venait de vivre n'était qu'un songe cauchemardesque inventé par son esprit. Mais par les Sept, qu'il était difficile et étrange d'appeler Morgon, seigneur. « J'ai failli à mon devoir, mon ami. » lui dit-elle, l'écho des sanglots qu'elle n'avait plus ni la force, ni les larmes, de pleurer se répercutant dans sa voix. « Je ne peux abuser davantage de la bonté de la maison Oldflowers. » Le regard du mestre se fit plus triste. Il ignorait pourquoi la jeune femme ne pouvait avoir d'enfant : de toute évidence, le couple n'était pas stérile bien qu'il eut été l'un des rares dans la confidence, mais sans qu'il ne comprenne pourquoi, aucune des grossesses qu'il avait annoncé n'était parvenu à terme. Et la dernière, en laquelle il avait cru plus qu'en aucune autre, s'était terminée d'une manière bien tragique. Il était presque certain que Delena ne se remarierait pas : le deuil de Galladon était bien trop lourd mais surtout, les longues années de mariage sans enfant n'attireraient guère les hommes en quête d'une descendance. Pauvre femme, songea-t-il, à ses yeux la proposition de son nouveau seigneur était plus que généreuse et pourtant, même lui comprenait son refus.

« Il était décidé que les choses se termineraient ainsi. Je vous remercies pour vos loyaux services et pour les secrets que vous avez bien voulu garder mais ... Je pense que mon frère a bien plus besoin de moi que Morgon. » finit-elle par ajouter avec un sourire triste. Il lui serait si difficile de voir son titre donnée à une autre, si douloureux de voir l'évolution de la maison si loin de ce qu'elle s'était imaginé jusque là. Galladon, elle, leur enfant ... Tout ceci appartenait désormais à un registre de l'impensable et elle voulait se retirer tant qu'elle avait encore assez de dignité pour marquer les esprits par les bons souvenirs qu'ils avaient ensemble. Un regard se posa sur la pile de malle s'entassant dans la chambre. Demain, cette page se tournerait.

Delena Oldflowers n'était plus.
Delena Pommingham retournait à Grenadier.

(c) oxymort




┗ DESTINY ┛
The ending doesn’t matter. What matters is how we get there. To face what’s ahead with as much dignity as we can muster and make the most of the time we have left.
Delena Oldflowers
Staff

Delena Oldflowers

Informations
time will tell who was right (solo) 685ad078f24240684b750e29d03132134ba538b2
Ft : Rosamund Pike
Multi-Compte : m. targaryen, a. caron, t. greyjoy, r. royce, b. nerbosc, r. baratheon, h. swyft, v. antaryon & h. karstark
Messages : 494
Date d'inscription : 03/06/2020
Présence : Présent
Personnage
Badges
3e Dracanniversaire
Multicompte


   
# 


time will tell who was right

Delena Pommingham

play



Ellery babillait joyeusement dans son berceau, braquant sur elle le regard bleuté si typique des Pommingham. Âgée d'à peine quelques lunes, la petite fille était la seconde enfant de Triston mais Delena sentait bien qu'au bonheur de la naissance s'ajoutait une certaine déception dans les yeux de son frère quoi qu'elle se gardait bien d'en faire mention. Tandis qu'elle berçait le petit lit d'un geste léger de balancier régulier, la jeune veuve songea que cette enfant aurait pu être la sienne la tristesse s'invita dans son esprit. C'était dans ces moments qu'elle jalousait Triston plus que jamais, plus que lorsqu'il lui avait ravi son héritage, plus que lorsqu'elle avait été envoyée au loin pour affirmer qu'il était l'enfant tant attendu. Elle se moquait bien d'être dame de quoi que ce soit, considérait même que l'arrivée de Triston n'avait pas fait que le bonheur de leur père mais lui avait permit de trouver sa propre route loin de la pression de n'être jamais suffisante aux yeux de Lord Jurian. Non, contrairement à ce qu'on pouvait croire, contrairement à ce que Lady Rylène pouvait dire, elle n'avait jamais ressenti de vive jalousie envers Triston, jamais envisager de lui faire du mal. Mais à ce moment, elle sentait la pointe du ressentiment. Comment pouvait-il se permettre d'avoir des regrets ? Comment pouvait-il ne pas voir la chance qui était sienne ? Les dieux lui avaient donné deux filles magnifiques et en bonne santé ... Un luxe qu'elle n'avait pas eut comme Rylène ne manquait pas de lui faire remarquer dès qu'elle trouvait moyen de détourner la conversation sur ce sujet.

« Je ne savais pas que tu envisageais de te reconvertir en gouvernante ? Un peu triste pour une femme qui a été dame d'un grand fief, si tu veux mon avis. » Elle ferma les yeux pour retenir l'agacement que la voix nasillarde et moqueuse provoquait en elle. Si sa relation avec Triston avait toujours été limpide, teinté d'une profonde admiration du cadet envers sa soeur et d'une tendresse pudique de l'aîné envers lui, ses liens avec Abelard était moins clairs, plus chaotiques. Ils n'avaient pas subit la pression à s'entendre que Jurian avait imposé à ses deux premiers-nés et, plus proche de Rylène que de son géniteur, Abelard en avait hérité la langue acerbe et une propension à la moquerie qui pouvait être, tantôt rafraichissante, tantôt agaçante. Delena appréciait Abelard. A petite dose. Cependant, depuis son retour à Grenadier, elle ne pouvait s'empêcher de lui trouver une attitude peu agréable bien qu'elle ne soit, en général, pas la cible de son humour piquant. Il était évident que Rylène avait déversé en son puiné, tout ce qu'elle n'avait eut l'occasion de transmettre à l'aîné, bien trop sollicité par son époux. Alors naissait la désagréable sensation qu'il était son préféré, qu'elle eut désiré que Triston périsse vite pour donner à Abelard ce que sa naissance ne lui avait permit d'obtenir, et leurs échanges mettait Delena dans un profond sentiment de malaise. Quelque part, l'ancienne dame de Vieux Jardin se demandait si ce n'était pas une manière, pour née Cordwayner, de récupérer le pouvoir que la mort de son mari lui avait arraché. Alysanne, l'épouse d'Abelard, était une jeune fille douce et vive, intelligente mais profondément discrète. Elle préférait broder et lire en compagnie des dames de la famille que de se parer de joyaux et organiser des fêtes. Une activité que Rylène, elle, aimait par dessus tout. Se voyant sans doute comme une nouvelle reine des épines, la douairière ne manquait jamais une occasion de vanter les mérites de son second fils ce qui n'avait pas manqué de rapprocher Triston et Delena, éternels délaissés de ses pensées. Néanmoins, la sombre dame n'en demeurait pas moins cruellement consciente que l'attitude de son frère était, en un sens légitime : sans descendance mâle, Abelard demeurait l'héritier de Gernadier et ses traits hautains le leur rappelait constamment. Ainsi, elle comprenait que Triston soit déçu par la naissance d'une seconde fille quand elle aurait été plus qu'heureuse de retrouver, dans les traits enfantins, l'âme perdu de son amour disparu. « Et tu en connais un grand nombre, n'est-ce pas ? » rétorqua l'aînée, rappelant subtilement qu'héritier ne voulait dire seigneur et qu'il ne pouvait tout se permettre. Les traits d'Abelard affichèrent soudainement sa surprise et elle en déduisit qu'il n'avait pas l'habitude qu'on lui réponde. Elle eut une pensée emplie de compassion pour Dorca et Alysanne qui devaient subir les caractères changeant des hommes de la famille sans un mot. « Dorca se repose, je lui ai proposé de veiller sur les petites. Je pourrais faire de même avec Lyman si Alysanne et toi voulaient un peu de temps à vous. » proposa-t-elle. Au delà de son statut, la naissance d'un fils, quelques lunes auparavant, venait mettre un coup supplémentaire au jeune couple seigneurial mais elle considérait qu'aucun d'eux quatre, ni aucun des enfants, n'avaient choisit la situation et quoi qu'il s'en gaussait avec plaisir, elle se demandait si derrière son trop plein d'assurance ne se cachait pas une personnalité plus complexe et torturée. Après tout, était-il si mesquin ou ne jouait-il pas la comédie que Rylène désirait le voir faire ? Il bafouilla des paroles incompréhensibles avant de se retirer, vexé et elle soupira avant de se pencher sur le berceau d'Ellery. « Vois-tu, petite nièce, c'est ainsi qu'il faut parler aux hommes. Ne te laisse jamais faire par un goujat, ils ne pensent pas la moitié des choses qu'ils disent en général et se laisse décontenancé à la moindre surprise. » Ellery lui répondit par un sourire comme seul savait les faire les nourrissons et, pour la première fois depuis la disparition de Galladon, elle s'entendit rire.

(c) oxymort




┗ DESTINY ┛
The ending doesn’t matter. What matters is how we get there. To face what’s ahead with as much dignity as we can muster and make the most of the time we have left.
Delena Oldflowers
Staff

Delena Oldflowers

Informations
time will tell who was right (solo) 685ad078f24240684b750e29d03132134ba538b2
Ft : Rosamund Pike
Multi-Compte : m. targaryen, a. caron, t. greyjoy, r. royce, b. nerbosc, r. baratheon, h. swyft, v. antaryon & h. karstark
Messages : 494
Date d'inscription : 03/06/2020
Présence : Présent
Personnage
Badges
3e Dracanniversaire
Multicompte


   
# 


time will tell who was right

Delena Pommingham

play



Elle rêvait souvent de Vieux Jardin, de sa vue imprenable sur la mer, de la brise iodée qui jouait avec la coiffure des dames, du calme de ses terres. Elle rêvait tout autant de Galladon, lequel reprenait, dans ses songes, tantôt les traits juvéniles de leur adolescence à Herbeval, tantôt ceux de leurs premières années de mariage. Dans ses rêves, il était toujours dépourvu de cette tristesse qui l'avait tant hanté depuis son décès, de cette mélancolie qui avait permit à Morgon de faire entrer le doute dans son esprit sur l'état de l'homme qu'elle aimait, la laissant dans un océan de culpabilité et de craintes, d'incertitude et de blesures personnelles. Car elle avait faillit à son rôle, elle n'avait pas su donner l'héritier tant attendu par Vieux Jardin mais, pire que ça, elle n'avait pas su voir le possible malheur de son époux. Mais dans ses rêves, Galladon était heureux, il était le preux chevalier qui l'avait ramené de ses errances dans les bois d'Herbeval, il était son premier cavalier de bal, il était celui qui la sauvait de Grenadier en lui posant sur les épaules la cape verte et blanche des Oldflowers. Il était son premier et son seul amour. Aussi, lorsque les songes s'évadaient au petit matin, lorsqu'elle ouvrait les yeux pour retrouver le réel, ce n'était que pour mieux enfoncer sa tête dans les oreillers et cherche, un bref instant, la plénitude de son univers onirique. En vain. Cela ne faisait qu'accentuer la solitude de son lit et n'éloignait pas la triste réalité de son retour à Grenadier. Elle en venait parfois à regretter de ne pas avoir accepté la proposition de Morgon, au moins aurait-elle pu continuer de côtoyer la fratrie de son mari, de partager le souvenir de sa personne avec ceux qui l'avait connu. De Galladon, il ne lui restait que quelques effets qui lui appartenait en propre, et non au domaine : une veste, quelques chemises, son nécessaire d'écriture et les quelques présents qu'ils s'étaient fait au cours de leur mariage. Le tout rangé dans une malle qui demeurait au pied de son lit, une malle. C'était ce à quoi se résumait l'entièreté de son existence.

Delena se leva, rafraîchissant son visage enchiffonné d'un peau d'eau fraiche avant de s'atteler à revêtir jupes et corsets. Depuis son retour, elle s'habillait seule et plus simplement. Elle n'était plus une dame, elle était simplement la veuve. Loin du tape-à-l'oeil de Rylène, Delena préférait se faire petite, discrète. Elle n'était pas la douairière du lieu, seulement une bouche de plus à nourrir, et elle considérait comme presque provoquant d'imposer son ancien train de vie à son frère, tout comme elle prenait pour indispensable de mettre la main à la pâte pour aider Dorca ou la maisonnée. C'était aussi sa façon d'oublier, de guérir.
Et pourtant cela changerait peut être.

Si elle appréciait le quotidien doux de Grenadier, la prévenance de Triston et de son épouse, la familiarité du château de son enfance, elle ne voulait peser comme un poids pour la famille. Elle était encore jeune, avait rappelé Rylène à l'occasion d'un diner avant d'émettre l'hypothèse que ce n'était peut être pas elle qui n'était en mesure de porter un enfant, mais Galladon qui n'avait été capable de lui en donner un. La remarque, semi-scabreuse, avait laissé un froid à table et même Abelard n'avait osé sourire, demeurant le regard fixé sur son assiette tandis que sa soeur se levait d'un bond, les yeux plein de colère tandis que la mémoire de son mari était ainsi bafouée. Elle n'avait pas plus révélé aux siens qu'aux Oldflowers ses multiples fausses-couches mais voir le souvenir de l'homme qu'elle aimait dépossédé de sa virilité était outrageante. Le venin se répandait et Triston avait du intervenir, intimant autant sa soeur que sa mère au silence. Pourtant le mal était fait et la perspective qu'elle ne fut pas stérile, après tout, sa dernière fausse couche prouvait bien que conception était possible, avait changé l'image que Triston avait eut d'elle. Dans les semaines qui avait suivi, leurs conversations avaient alors changés : souvent sollicitée dans le bureau seigneurial, Delena endurait les plans de son cadet qui, plein de bonne volonté, lui assurait que tourner la page et fonder sa propre famille ne pourrait lui faire que du bien. Il lui parla alors de la demande de Morgon, de sa lettre pleine de bons sentiments promettant de prendre soin de la veuve de son frère et de n'attendre d'elle la tendresse qu'elle avait eut pour son aîné. Elle avait manqué de rire face à cette fausse dévotion qu'il mettait sur papier, assurant qu'il était de son devoir de protéger celle qui avait tant donné pour Vieux Jardin autant que de partager la peine d'un deuil commun, la morsure d'un veuvage qu'il ne comprenait que trop bien. A le lire, elle aurait presque cru qu'il ne se remettrait jamais de la mort de Leana mais une part de Delena refusait d'adhéré à cette fausse dévotion, le souvenir mélancolique de la jeune femme s'imposant à elle dans toute sa détresse autant que dans les trop rares moment de joie. « Non. » avait-elle alors dit à Triston.  « Jamais je ne serai la Dame d'un autre Oldflowers que Galladon. Comment peux tu oser envisager cela ? Cet homme a été mon frère pendant des années et tu me demande maintenant de partager son lit ? » Triston en avait été choqué. Sans doute autant par l'absence de reconnaissance de sa soeur face à la proposition du seigneur de Vieux Jardin que par l'idée même de, ce que le mariage imposant, l'image de sa personne se forçant au devoir conjugal. « Te souviens tu de tes voeux mon frère ? Une seule âme, un seul coeur. En épousant Galladon, je suis devenue une Oldflowers : il était mien et j'étais sienne, une seule âme devant les Sept. Cet homme est mon frère au même titre que toi, guère par le sang mais puisque je serai à jamais une part de Galladon, il l'est devant les dieux. Ce que tu me demande est aussi ... Dément que si tu me demandais d'épouser Arnel ou Emmon ! » De toute évidence, l'argument avait fait mouche et Triston n'avait plus jamais parlé des propositions de mariage de Morgon Oldflowers. Delena ignorait si elle devait s'en inquiéter ou être soulagée : elle ne voulait pas croire que son beau-frère avait été une mauvaise âme, mais elle ne pouvait simplement pas imaginer revenir à Vieux Jardin dans ses conditions, elle ne pouvait pas envisager porter le nom et les enfants de Morgon comme si son aîné n'avait jamais existé.

Les semaines étaient passées, puis les lunes et Triston revint à la charge. Au cours d'une chasse, il avait fait la connaissance d'un jeune héritier au physique agréable, à la conversation rafraîchissante et au coeur brave. Edwyn Roxton, avait annoncé Triston avec fierté tandis que Delena songeait que le dit chevalier avait quelques années de moins qu'elle et qu'il lui semblait l'avoir entraperçu avec sa soeur, Meredith, lors d'une quelconque fête donné dans la région. Consentant à le voir, Delena avait échangé avec Ser Edwyn par lettre, ne pouvant qu'approuver les qualités dont Triston avait fait étalage un peu plus tôt, avant qu'au cours d'une visite, il ne lui soit donné de partager quelques pas avec son possible prétendant. Idéaliste, loyal et aventureux, ser Edwyn possédait la fougue d'une jeunesse qu'elle semblait avoir perdu et, comme l'avait prédit Triston, cela lui redonna un coup de fouet. Elle abandonnait les robes noires et grises pour remettre quelques couleurs, laissa ses joues s'empourprer de quelques compliments et accepta une promenade à cheval dans les bois de Grenadier. Oui, elle pouvait envisager quelque chose. Elle n'aimerait sans doute jamais Ser Edwyn, certainement pas de l'amour profond dont elle avait aimé Galladon, mais si remariage il y avait, il était un candidat avec lequel elle se projetait volontiers : il était plaisant, beau garçon et ils pourraient certainement être amis si le temps s'y prêtait. Alors elle avait consentit à ce que Triston débute des négociations et dès lors, le refuge qu'était devenu sa chambre avait changé pour être le lieu à fuir. Lui et la malle. La malle et les souvenirs. Trahissait-elle Galladon en acceptant de prendre un nouvel époux ? Ser Edwyn accepterait-il qu'elle garde cette malle si elle devait quitter Grenadier pour le riche fief des Roxton ?

Ce matin là, alors qu'elle descendait pour déjeuner, une servante lui annonça que Triston désirait la voir. Une angoisse la prit à l'idée qu'il avait, enfin, la réponse aux négociations et qu'il pourrait lui signifier la date à partir de laquelle elle cesserait d'être une Pommingham, ou une Oldflowers, pour devenir une Roxton. Le coeur battant, Delena songeait au bras offert de Ser Edwyn, à sa prévenance et à la fleur qu'il lui avait offerte lors de leur dernière promenade. Ce ne serait pas si mal, se dit-elle. Il ne sera jamais Galladon, mais ... Mais ce serait peut être sa seconde chance ? Il existait un tas d'opportunité d'être heureux sans que cela ne dépende de l'amour, se dit-elle. Au final, elle avait eut la chance de le connaitre, ce grand amour, et si elle devait tourner la page, elle devait être consciente que les sentiments n'entraient en ligne de compte : si elle devait se remarier, ne valait-il mieux pas que ce fut avec un homme qu'elle respectait et qui la traitait bien ? Elle frappa à la porte du bureau de Triston, attendant que sa voix lui indique d'entrer pour la pousser et découvrir, sur le visage de son frère, une mine illisible. Il n'aviat pas le visage d'un homme qui avait une mauvaise nouvelle, mais guère celle qu'on arborait lorsqu'on se réjouissait de quelque chose.

(c) oxymort




┗ DESTINY ┛
The ending doesn’t matter. What matters is how we get there. To face what’s ahead with as much dignity as we can muster and make the most of the time we have left.
Delena Oldflowers
Staff

Delena Oldflowers

Informations
time will tell who was right (solo) 685ad078f24240684b750e29d03132134ba538b2
Ft : Rosamund Pike
Multi-Compte : m. targaryen, a. caron, t. greyjoy, r. royce, b. nerbosc, r. baratheon, h. swyft, v. antaryon & h. karstark
Messages : 494
Date d'inscription : 03/06/2020
Présence : Présent
Personnage
Badges
3e Dracanniversaire
Multicompte


   
# 


time will tell who was right

Delena Pommingham

play



Elle avait opté pour une robe d'un rouge profond, hommage à la maison natale de l'épousée. Triston en avait été fortement choqué mais Delena songea que c'était plus ses épaules dénudées que la couleur de la robe qui lui valait l'oeillade inquiète et désapprobatrice de son petit frère. Toutefois, Dorca, dans sa somptueuse robe orangée, la complimenta empêchant son époux de dire quoi que ce soit. Les deux femmes se mirent à glousser tandis que, rendant les armes, Triston déclarait forfait et proposait son bras à son épouse tandis que Delena se plaçait derrière le couple, ricanant encore dans sa main. Les noces étaient superbes, digne de ce que Hautjardin pouvait proposer de mieux et, puisque ceci n'était que le mariage d'un troisième fils, elle chuchota à l'oreille de Dorca avoir hâte de découvrir le mariage de l'héritier en titre. La curiosité brilla dans les yeux de sa belle-soeur tandis qu'elle saluait Lady Olenna avant de présenter leurs respects aux mariés. Loras Tyrell était plutôt bel homme si l'on considérait qu'il était bien trop jeune pour que Delena lui trouve un quelconque charme. A ses yeux, il n'était encore qu'un garçon mais elle devait admettre que les dieux avaient été plus que généreux avec celui qui portait le sobriquet mielleux de chevalier des fleurs. La mariée n'était pas en reste. Bien qu'elle soit sans doute plus proche en âge de Delena que de son jeune époux, les dires au sujets de Cersei Lannister était bien en dessous de la réalité et la veuve fut bien obligée de le reconnaitre. Elle portait les atours des Lannister : une épaisse crinière d'un blond doré et des yeux émeraudes perçants que mettait en valeur un visage de porcelaine et une silhouette que peu de femmes pouvait se vanter d'avoir. Il était certain qu'elle connaissait ses atouts et savait les mettre en valeur toutefois, elle n'avait pas l'air de prendre autant de plaisir à la noce que le reste des invités à s'y enivrer. Elle du donner un coup de coude à Triston pour l'arracher à sa contemplation presque insultante de la fille de Lord Tywin et finit presque par remercier le ciel de ne pas avoir à supporter le regard trainant d'un époux sur une autre femme. Elle se demandait, par moment, si Galladon en avait regardé une autre avec les yeux enivré du désir comme Triston venait de le faire. Ils se connaissaient depuis l'enfance et elle doutait d'avoir été la seule jouvencelle de sa connaissance mais elle n'avait jamais surprit de regard dérobés qui aurait amené sa jalousie. Par moment, Delena se repassait le fil de son mariage à la lumière des tares des hommes, cherchant si son défunt époux avait partagé ces traits si masculins ou s'il était aussi parfait et idéal que son esprit endeuillé se le représentait.

Elle avait dansé avec Triston, puis avec un lointain cousin par alliance de la maison Des Essaims, avec Elbois de la Nouë et avait finit par un cadet de la maison Tyrell qui lui était tombé dessus par hasard après qu'une danse de groupe s'acheva en duo tournoyant. Elle alla s'asseoir, encore souriante des éclats de rire que sa dernière danse lui avait provoqué, fourbue d'avoir tant bouger elle qui n'était plus habitué aux mondanités depuis bien longtemps. Triston s'était approché d'une dame de la famille du Rouvre tandis que Dorca discutait avec des cousines et Delena posa sur eux un regard tendre. Sa famille. Sans eux, le deuil aurait été plus difficile, sans eux, peut être serait-elle toujours en train de pleurer son amour disparu.

Une ombre passa dans son champ de vision, s'asseyant à ses côtés avant qu'elle ne tourne la tête pour reconnaitre la mine familière qui se présentait à elle. « Lord Morgon. » finit-elle par dire, son sourire se dissipant face à la surprise de le revoir, le léger malaise de savoir qu'il avait prétendu à sa main. Même si cela tenait plus de l'acte de générosité, d'une affection fraternelle, l'idée qu'il ait pu envisager la prendre comme épouse avait créer un fossé entre elle et l'image qu'elle avait toujours eut de sa personne. « Delena, je vous en prie, pas de ça entre nous ... » Elle ignorait si elle appréciait, ou non, qu'il fasse preuve de cette familiarité. Il avait été son beau-frère si longtemps qu'il lui était difficile d'imaginer s'adresser à lui comme à un seigneur qu'elle n'avait qu'entraperçue, mais elle ne pouvait nier que le ton doucereux invitait sans doute à des sujets de conversation qu'elle ne voulait pas avoir avec lui, ni en ce jour si spécial, ni jamais. Il sembla le comprendre et, reprenant le ton qui avait toujours été sien, lui compta ce que devenait Vieux Jardin depuis son départ. Alors, seulement, elle commença à se détendre. Elle rit en entendant les nouvelles histoires au sujet de Barris, s'enquit de la santé de la dame douairière ou du mestre à qui elle avait été tant attaché. Après une heure de discussion, elle accepta une danse, finissant dans les bras de Triston au changement de cavalier, puis dans ceux d'un chevalier aux couleurs des Costayne. On annonça la cérémonie du coucher et Delena, applaudissant au départ des jeunes mariés, demeura dans la salle de réception avec quelques invités trop vieux pour courir dans les couloirs du palais ou trop jeune pour être conviés à ce genre de festivités graveleuse. « Vous n'y allez pas ? » demanda une voix à son oreille, la faisant sursauter pour retrouver le sourire de Morgon. Elle secoua la tête, les mèches chatins de son chignon avaient commencé à retrouver leur liberté après quelques danses et collaient à sa nuque. « Je n'étais pas à la vôtre non plus si vous vous souvenez bien. Je n'apprécie guère ce genre de chose. Cela me rappelle des souvenirs dont je me passerai bien. » Elle regretta presque immédiatement sa phrase, maladroitement prononcé pour désigner les spectateurs de la perte de sa virginité mais qui semblait accuser la nuit de noce et celui avec qui elle l'avait passé. Il avait été aussi doux que possible mais la présence de leurs pères n'étaient jamais sorti de son esprit, l'empêchant de se livrer totalement à cette première et si importante étreinte de sa vie de femme. Trop jeune peut être, songea-t-elle. Une fois de plus, son trouble sembla perceptible et il lui proposa de se promener dans les jardins. Ne pouvant manquer l'occasion de s'arracher à la gêne de ses derniers mots, elle accepta. Il faisait encore bon malgré l'heure avancée et elle lui désigna d'un signe de tête un autre duo plus loin. La lune se reflétant dans la chevelure argentée du jeune homme ne laissait aucun doute sur l'identité des deux jeunes gens et elle s'attendrit face à tant d'innocence et de romantisme juvénile.

« Cela me fait plaisir de vous voir porter des couleurs, vous savez ? » finit-il par dire, brisant le silence relatif que la nature nocturne proposaient. « Je craignais que vous ne le pleuriez encore, que vous passiez à côté du reste de votre vie pour un fantôme. » Il n'y avait pas de jugement dans ce constat mais elle fut attristé de le voir considérer son frère avec si peu d'émotion. Galladon était le sujet qu'ils avaient évité tout au long de la soirée même si, à travers ses questions détournées Delena tentait de savoir si Ermesande s'était remise de la perte de son premier né, si le château vivait encore avec son absence comme elle le faisait. « Je ne veux pas rester ces dames en noir incapable d'avancer dans la vie. Cependant, je ne pense pas que le deuil se limite à l'année où l'on nous impose de prier l'Etranger. » Il semblait réfléchir à ses mots et la conversation s'orienta sur leurs deuils respectif : lui d'une épouse, puis d'un frère, elle de celui qui avait été l'amour de sa vie. C'était la première fois que Delena pouvait ainsi se livrer sur son veuvage, se refusant à en parler avec Rylène mais devisant volontiers avec celui qui avait été son beau-frère si longtemps. Lorsqu'elle frissonna sous la brise légère, ils reprirent la direction du palais mais alors qu'elle allait entrer dans la salle de réception, il la retint par le bras. « Delena, je sais que je m'y suis pris fort maladroitement en demandant votre main à votre frère mais j'espère que vous savez que je ne le faisais que pour vous permettre de retrouver votre statut mais ... J'aimerai que vous me permettiez de ... » La suite se perdit dans un bourdonnement qui vint l'abasourdir. Pendant une seconde, elle imagina ce que son accord signifierait, ce que son retour à Vieux Jardin signifierait. Il serait plaisant retrouver ce château qui avait été sien, les serviteurs qu'elle avait cotoyé, le mestre qui l'avait tant soutenu, la famille qu'elle avait tant aimé. Serait-ce si terrible d'imaginer ouvrir de nouveau son coeur ? Serait-ce une trahison à la mémoire de son défunt mari de se décider à revivre, à se sentir désiré et peut être aimé ? Voulait-elle refaire sa vie et surtout, voulait-elle la refaire dans ces conditions ? Après tout, elle le connaissait ... Le silence soudain devint pesant et elle ouvrit la bouche pour répondre à sa question.

« Non. »

(c) oxymort




┗ DESTINY ┛
The ending doesn’t matter. What matters is how we get there. To face what’s ahead with as much dignity as we can muster and make the most of the time we have left.
Contenu sponsorisé


Informations
Personnage
Badges


   
#