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Le vrai tombeau des morts est le cœur des vivants. [Avec Oberyn]

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Talya de Tyrosh
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Le vrai tombeau des morts est le coeur des vivants.
Palais Vieux | An 304, lune 11, semaine 2


Talya avait longuement imaginé à quoi pourrait bien ressembler son retour à Lancehélion. A quoi pourraient ressembler ses retrouvailles avec cette partie de sa famille. Avec Dorne, de manière plus large, également. Elle s’était également inquiétée, il est vrai. Nümia​ n’était certes pas le premier dragon à vivre à Dorne ou même dans le Palais Vieux. Seralyon avait occupé cette place avant elle et si la méfiance restait de mise, de même que la curiosité, la jeune femme était certaine que les habitants de ces lieux se feraient aisément à la présence de sa dragonne, le temps qu’elle soit à même de se défendre seule.


Cela faisait maintenant plusieurs semaines qu’elle avait remis les pieds à Lancehélion, tâchant d’y reprendre son quotidien où elle l’avait laissé il y a de cela bien des lunes. Il lui avait fallu affronter le deuil d’Ysolde, dont la disparition ne lui avait été apprise qu’à son retour. Celle de Leliah Qorgyle également, pour des raisons étonnamment similaires. Si la Princesse avait été plus proche de la première que de la seconde, elle avait porté le deuil pour elles-deux, par égard aux Qorgyle qui avaient tant perdu en quelques lunes à peine.


Cela ne faisait que quelques jours à peine que la Tyroshi avait quitté ses vêtements sombres et qu’elle avait pu se teindre à nouveau les cheveux. Le deuil officiel était terminé, achevé, oublié. La douleur restait cependant vive dans son cœur. Bien sûr, tout n’avait pas toujours été simple entre Ysolde et elle. Mais elles avaient fini par s’entendre, par se lier d’amitié. Une amitié que Talya avait redécouverte aux détours de quelques lettres. Des missives anciennes qui n’avaient pu que lui arracher quelques larmes. Elle n’avait pas pu lui dire au revoir comme il se devait. N’avait pas pu prier pour elle comme elle l’aurait souhaité.


‘’Nous nous reverrons au Grès ! Vous pourrez me montrer vos jardins, ainsi ! Je suis sûre que les plantes que vous avez sélectionnées sont magnifiques !’’ Voilà une promesse qui ne serait jamais tenue, qui resterait un vain espoir. La jeune femme comptait bien se rendre au Grès, cependant. Une fois que tout cela serait terminé, lorsqu’elle en aurait la possibilité. Elle verrait Ysolde une dernière fois, d’une manière qu’elle n’avait pu imaginer ou prévoir. Un bien maigre réconfort, il est vrai. Cela n'effacerait en rien cette peine lancinante qui lui serrait le cœur, qui lui tirait parfois encore quelques sanglots.


A son retour, son époux n’avait pas manqué de lui expliquer la situation. De lui relater les récents évènements, ceux qui ne pouvaient être décrits sur une lettre. La jeune femme en avait tout d’abord voulu à son oncle de lui avoir caché la mort de son amie, de ne pas lui avoir permis de faire son deuil plus tôt. Un éclair de colère qui s’était cependant bien vite dissipé pour être remplacé par une inquiétude toute aussi vive. Quentyn lui avait fait part de son propre trouble concernant son oncle. Depuis le départ d’Ellaria pour les Cités Libres, il n’était plus que l’ombre de lui-même et semblait sombrer petit à petit dans des eaux bien profondes… La disparition d’Ysolde n’avait fait qu’amplifier cet état.


A l’instant où ces mots avaient atteint son esprit, Talya avait voulu agir. Partager cette peine avec celui qui était devenu son oncle, lui apporter son soutien. Essayer de le faire rire, de lui conter à nouveau les merveilles d’Essos pour essayer de le tirer de son marasme. Quentyn l’avait cependant retenue, avec force d’arguments. Elle devait se reposer, calmer sa propre peine également. Accepter le fait que la Vipère Rouge ait besoin de solitude pour accepter la disparition de l’une de ses amies de toujours.


Alors, la Tyroshi avait abdiqué, la mort dans l’âme. Elle avait patienté jusqu’à ce jour. Il était temps. Son oncle avait été son interlocuteur privilégié durant ces longues lunes d’absence. Ils avaient encore bien des choses à se dire. En son for intérieur, la jeune femme espérait que la vision de Nümia puisse sortir Oberyn de son marasme, ne serait-ce que pour quelques minutes. Cela serait déjà un bon début. Un dessin, puisse-t-il être tracé par une main experte, ne pouvait rendre tout à fait hommage à la magnificence d’un dragon.​


Forte de cette idée, la jeune femme avait donné leur congé à ses deux dames de compagnie pour la journée. Suite à cela, Talya avait quitté ses appartements, se rendant jusqu’à ceux de son oncle par alliance. La matinée débutait à peine et la Tyroshi ​escomptait bien trouver le Martell là-bas. S’arrêtant dans l’antichambre, la jeune femme fut approchée par un serviteur, qui s’affairait non loin.


« Bonjour, je souhaite être introduite auprès du Prince Oberyn Martell. déclara doucement la jeune femme, mais avec une pointe de détermination dans la voix. Auriez-vous l’obligeance de m’annoncer à lui ? »


Le serviteur s’inclina, disparaissant quelques instants plus tard dans les appartements tous proches. Talya resta là, les bras croisés, se prenant à observer, à étudier, les environs. Malgré la chape de plomb qui était tombée sur Dorne, ces couloirs, ces portes, ce décor ne semblait pas varier. Un lieu qui en devenait presque rassurant, après plusieurs lunes d’exil et tant de lugubres pertes et tristes départs. Alors, Talya s’imprégna de cette atmosphère, s’y ressourça. Affectant un sourire à l’égard du serviteur qui revenait, la jeune femme le suivit. L’heure était venue.

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There is no prince anymore


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Les rumeurs allaient vite à Lancehélion, aussi vite que dans tout Westeros d’ailleurs. Tout le monde avait les yeux et les oreilles dirigés vers le nord du continent et la guerre qui y faisait rage, les informations venant au compte-goutte. Il demeurait néanmoins certains curieux qui se demandaient ce que pouvait bien devenir le prince de Dorne. Ils ne parlaient de celui qui régnaient. Doran était souvent vu à Lancehélion ou aux Jardins Aquatiques. Les colporteurs parlaient surtout du prince Oberyn qui avait été peu voire pas vu depuis son retour du Grès. Certains disent qu’il se terre à Bourg-Cabane, attendant le retour de ses filles et de son amante. Des pêcheurs affirment même l’avoir entendu crier de rage lorsque la nuit tombe. D’autres pensent qu’il est tout simplement dans ses appartements et qu’il n’en sort plus. Ceux-là affirment même qu’ils l’ont vu se battre avec la bâtarde qui est à son service depuis quelques lunes maintenant. D’autres encore clament qu’il a été exilé de l’autre côté du Détroit. Chassé de Port-Réal par le roi Rhaegar, il aurait désormais été chassé de Lancehélion par le prince régnant. Peut-être a-t-il retrouvé son amante du côté de Lys ? Personne, en tout cas, ne l’a vu à Lancehélion depuis au moins une lune. Même les servants et servantes du Palais Vieux se demandent s’il est encore là. Personne n’a le droit de pénétrer ses appartements en tout cas. Un garde, fidèle et proche du prince, est posté dans le couloir menant à sa chambre. De là à dire que le prince est mort, il n’y a qu’un pas.

Mais au palais, aucun Martell ne prête attention à ces balivernes car ils savent tous, y compris et surtout Doran, que le prince est terré dans ses appartements et ne souhaitent pas en sortir. La mort d’Ysolde a plongé le prince dans un état dépressif profond. Il y a bien eu un affrontement avec Boadicée Sand quelques semaines auparavant. Le prince n’est plus lui-même et a préféré s’isoler. Rares furent les occasions où Arianne ou Quentyn aient pu rendre visite à leur oncle meurtri. Il se montrait presque présentable ces jours-là mais il n’avait plus l’allure qu’on lui prêtait de réputation. Il était loin le vainqueur de Lestival et si Ellaria le voyait maintenant, il n’était pas sûr qu’elle retombe sous son charme comme ce fut le cas vingt ans plus tôt. Pour les plus attentifs qui passaient non loin de ses appartements, il était possible de l’entendre marmonner tel un fou tournant en rond dans une cage. Cela attisait quelque peu les rumeurs qui disaient qu’il était dans ses appartements sans volonté d’en sortir. Il y avait un peu de vrai dans ces rumeurs là mais comme il y avait un peu de vérité dans toute rumeur qui s’échappe et s’étend.

- Deziel… combien de fois je vais devoir te le répéter, je ne veux voir personne…

- Mon prince… il s’agit de la princesse Talya.

Les yeux du prince s’illuminèrent. Talya ! Il est vrai qu’elle était rentrée quelques jours plus tôt, mais il n’avait pas eu la force nécessaire pour sortir et aller la voir, lui souhaiter la bienvenue à nouveau chez elle après celle longue absence. Deziel, le garde, et le serviteur qui avait annoncé la venue de la princesse, se regardaient sans trop savoir quoi faire à cet instant tandis que le prince semblait marmonner dans sa barbe. L’apparence physique du prince avait beaucoup changé ces derniers temps. Il avait un peu maigri, avait laissé ses cheveux pousser, sa barbe devenir un tas de poils en désordre. L’allure et la prestance de la Vipère Rouge en avaient pris un sacré coup. Reposant son regard sur les deux hommes qui attendaient, le prince lança d’un voix quelque peu chevrotante une réponse positive. Deziel autorisa donc le serviteur à faire entrer la princesse dans la chambre d’Oberyn. De son côté, ce-dernier tenta, en vain, de coiffer un peu mieux ses cheveux et sa barbe, tapota sa tunique, se redressa sur sa chaise et se resservit une coupe de vin avant d’en remplir une deuxième pour son invitée. Celle-ci apparut enfin dans l’encadrement de la porte et une fois le serviteur et le garde chasser, le prince invita la jeune femme à s’asseoir sans faire attention au regard qu’elle put porter sur lui, vu l’énorme changement que cela devait faire pour elle qui ne l’avait pas vu depuis une demi-année désormais. À son départ, il y avait un prince encore resplendissant. Aujourd’hui, il n’y avait plus de prince.


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Le vrai tombeau des morts est le coeur des vivants.
Palais Vieux | An 304, lune 11, semaine 2


Talya restait là, stoïque. Par moment, la pointe de son pied droit tapotait le sol. Il s’agissait-là du seul signe de son impatience, bien dissimulé par la longueur de ses vêtements. La jeune femme savait que la tâche qu’elle s’était attribuée n’était pas des plus simples. Son époux l’avait prévenue. D’autres personnes s’étaient risquées à agir tout comme elle, sans pour autant arriver à un quelconque résultat. Lui-même ne voyait que rarement son oncle, tout comme Arianne. Le pessimisme n’était cependant pas dans le caractère de la Tyroshi. Les rumeurs allaient bon train. En quelques jours, la toute nouvelle dragonnière avait l’impression de les avoir déjà toutes entendues. Que Trios lui en soit témoin, aucune d’entre elles ne lui convenait et elle se devait de découvrir la vérité ! Et ce, même s’il lui fallait revenir ici plusieurs jours durant, Nesa l’avait habituée à bien pire épreuve !


La jeune femme était tout à ses plans futurs lorsque du mouvement se fit entendre derrière la porte toute proche ? Ne sachant quoi en déduire, Talya fronça les sourcils, tendant l’oreille comme elle le pouvait. Peut-être n’aurait-elle pas besoin de monter un camp de base devant cette porte, finalement. Comme pour confirmer ses pensées, la porte s’ouvrit à nouveau. Une lueur d’espoir dans le regard, la princesse dévisagea le serviteur. Ce dernier s’inclina comme le requerrait le protocole, lui indiquant que le Prince Oberyn allait la recevoir. Talya eut grand mal à contenir sa joie, se contentant d’un sourire sans doute bien trop large malgré tout. A défaut de danser là, au milieu de ce couloir, elle le faisait en son for intérieur.


Remerciant le serviteur chaleureusement, Talya pénétra sans se faire prier davantage dans la pièce. Rapidement, le garde et le serviteur s’effacèrent. A dire vrai, la Tyroshi ne fit guère attention à eux. Toute son attention était portée sur son oncle. Celui-là même qui avait suivi son périple en Essos. La première personne à Dorne qui avait appris la naissance de Nümia. Comme elle aurait aimé le revoir dès son arrivée pour enfin lui parler autrement que par le papier ! Naturellement, la jeune femme accepta l’invitation qui lui était faite de s’asseoir. D’un geste mut par l’habitude, Talya replaça convenablement les plis de sa robe. Suite à cela, la jeune femme redressa la tête, adressant un sourire lumineux à son hôte.


« Bonjour mon Oncle ! Comme il m’est bon de vous revoir ! »


Nul mensonge derrière tout cela. Talya avait été réellement heureuse de retrouver tous les Martell. Ils étaient sa famille, au même titre que celle qu’elle avait pu laisser à Tyrosh. Sa plus grande crainte était d’être repoussée par ces personnes qu’elle avait quitté avec une grande précipitation. L’éclosion de l’œuf de Nümia semblait cependant avoir effacé une partie de ces questionnements. Oberyn était la seule personne qu’elle n’avait pu revoir. Le seul qui n’avait pas encore pu se rendre compte des changements qui avaient pu s’opérer chez elle.


Car ils avaient changé, tous les deux. La princesse n’avait pu que s’en rendre compte au fil des lettres qu’elle avait eu l’occasion de recevoir. Rejoindre Essos était le seul choix possible dans la situation qui était la sienne il y a encore quelques lunes. Laisser son oncle derrière elle, le sachant désemparé, avait été un crève-cœur de plus. Avait-elle réellement réussi à lui rendre le sourire, par ses lettres ou par le dessin que Nesa avait esquissé de Nümia à son intention ? Talya l’espérait profondément. Si elle ne voulait pas se montrer alarmante dans ses gestes, dans ses paroles, l’apparence du prince son oncle l’inquiétait grandement…


Talya ne voulait pas briser ces retrouvailles. Elle aurait l’occasion de tirer tout cela au clair plus tard. Le prince semblait réellement heureux de la revoir et elle ne souhaitait pas le plonger dans l’affliction. Pas maintenant alors que sa simple présence semblait lui avoir offert un regain d’énergie. Avec un entrain certain, la princesse accepta volontiers la coupe qui lui était offerte, y trempant ses lèvres. Elle devait lui occuper l’esprit. Les questions viendraient ensuite, peut-être.


« Ah, mon Oncle, si vous saviez comme la terre ferme a pu me manquer ! Les mets du Palais Vieux également. La jeune femme se laissa aller à un rire. Il n’y a pas que ma foi envers Trios qui a été mise à l’épreuve durant ce voyage. Mon estomac aussi ! Sans doute est-ce cela qui forge la foi, le fait d’imaginer de meilleurs repas ! »


La jeune femme se voulait rassurante. Rieuse. Pareille à celle qu’elle était au moment de son départ. Et pourtant, Nesa savait à quel point elle avait été ébranlée par leur voyage en Essos et dans les tréfonds de son âme. Elle avait pleuré sang et eau. L’espace de quelques lunes, elle n’était plus la fille de l’archonte de Tyrosh. Elle n’était plus une princesse de Dorne. Elle n’avait été qu’une novice et avait eu droit aux mêmes traitements. Elle n’était plus qu’une mère lésée par ses propres erreurs… L’éclosion de Nümia avait été un grand réconfort, il est vrai. Et ce, à tous les niveaux. Le bandage était cependant bien maigre, au vu de l’importance de la plaie…


« … Vous m’avez manqué, vous savez. Le sourire de Talya s’était fait plus doux, plus mélancolique. Tous et toutes autant que vous êtes. Je… La jeune femme prit une nouvelle gorgée de vin, comme pour se donner du courage. Je pense que je pourrais m’excuser des lunes durant pour ce départ précipité et sans doute incongru. Un rire quelque peu attristé suivi cette annonce. Pourriez-vous me pardonner pour cet acte ? »


Des excuses… Était-ce seulement possible d’imaginer cela pour l’ensemble de ses actes. Elle avait offert un dragon aux Martell, à Dorne. Dans quelques années, Nümia ferait leur fierté. Talya voulait y croire. Elle ferait en sorte que cela soit le cas. Trios lui avait offert une chance de se racheter. Au prix fort, bien sûr. Un prix qui n’aurait pas été payé en vain.

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I forgive you…


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L’insistance de Deziel, son serviteur et amant de quelques nuits, aurait pu avoir raison de la patience du prince mais il n’en fut rien. À la mention de l’identité de l’invitée inattendue, Oberyn avait changé de visage et même s’il ne désirait effectivement voir personne, il ne pouvait décemment pas fermer la porte au nez de sa nièce. Pas celle-là en tout cas. Passant une main dans sa barbe bien fournie, recoiffant ses cheveux hirsutes, il fit signe à Deziel de faire entrer la princesse qu’il invita à s’asseoir, leur servant alors un verre de vin chacun. Elle n’avait montré aucun signe d’horreur en voyant la tête de son oncle mais bien un sourire enjouée, un bonheur dans les yeux, un engouement presque communicatif. Talya était heureuse de revoir son oncle et cela ne pouvait qu’être réciproque. Les yeux du prince pétillèrent d’émotion en voyant le visage quelque peu changé de sa nièce. Son voyage l’avait sans aucun doute transformé et cela se ressentait. Il l’écoutait avec attention, oubliant tous ses tracas, ne se concentrant plus que sur son invitée. Elle avait sûrement plein de choses à lui dire, des choses bien plus intéressantes que lui, plus intéressantes que ce que Quentyn ou Arianne avaient pu lui dire. Il n’avait effectivement pas été un oncle exemplaire avec ces autres nièces et neveux, ni avec ses filles d’ailleurs. Le prince n’était plus celui qui rayonnait dans le Palais Vieux.

- Vous… aussi…

L’émotion était telle qu’il n’avait pu sortir plus de mots tandis que la jeune femme demandait le pardon pour son départ précipité. Oberyn fit signe de la main qu’il n’en était rien, que la jeune femme n’avait pas à s’excuser. Il lui prit alors sa main, plongeant son regard peu assuré, émotif, perdu, blessé dans le sien. Elle était toute pardonnée bien évidemment et l’homme ne pouvait qu’être heureux qu’elle soit enfin de retour. Si les Martell et d’autres gens du Palais Vieux auraient pu aider le prince à aller mieux, celui-ci ne le voulait pas. Seule Talya comptait pour lui, seule Talya pouvait avoir ce pouvoir. Ils avaient partagé tant de choses ensemble. Elle demeurait la seule en qui il pouvait compter, se condamnant lui-même pour ce qu’il avait fait pendant son absence, trahissant son amour pour Ellaria qui ne pourrait pas lui pardonner. Il n’en savait rien, cela dit mais s’était jeté sur des conclusions clairement hâtives, se complaisant dans cet état qui était le sien depuis plusieurs jours et semaines. Talya était sûrement au courant de tout ce qui se disait sur le prince, le vrai, le faux, tout. L’affrontement avec Boadicée, les entraînements intensifs avec Obara et Elia, les disparitions soudaines, les voyages à Bourg-Cabanes, l’éloignement de plus en plus marquant. Serrant sa main dans la sienne, il réussit finalement à formuler quelques mots.

- Il n’y a rien à pardonner, Talya. Rien. Votre destin était de partir pour mieux revenir et vous voilà de retour.

L’homme fatigué baissa ensuite le regard d’où s’échappa quelques larmes. Ils n’en avaient pas parlé par lettre, il n’avait pas pu mais désormais, elle était là. Il avait besoin de ses conseils comme il avait eu besoin de ceux de Boadicée. Il voulait être sûr avant d’agir, avant de faire quoi que ce soit qui pourrait empirer la situation. Talya devait sans doute être au courant déjà. Deux morts chez les Qorgyle en si peu de temps, cela n’était plus un secret depuis un long moment. La perte de Leliah avait déjà été d’une grande tristesse. Oberyn n’avait pas manqué de soutenir son ancien disciple via une lettre. La perte d’Ysolde avait été plus douloureuse pour le prince. Rien que d’y repenser, il ne pouvait dire un seul mot. C’était trop et il préféra ne rien tenter, demeurant là, la main dans celle de Talya, le regard baissé, quelques larmes tombant. Jamais personne, pas le prince lui-même, ne l’avait vu dans un tel état, lui qui était toujours fringuant, souriant, charmant et charmeur, séduisant et séducteur.


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Je dois être fatiguée


D’après ce qu’elle pouvait voir, elle n’était pas la seule. Malgré cela, Talya faisait bonne figure. En ce jour, la Tyroshi pouvait bien avoir de l’énergie pour deux, surtout au vu de la joie qui semblait animer son oncle désormais. Elle était parvenue à son but en entrant dans cette pièce. En d’autres circonstances, ce fait aurait été d’une grande banalité. Mais à cet instant, cette petite réussite avait tout d’un triomphe militaire aux yeux de la jeune femme ! Lorsque son époux lui avait narré l'état de la situation, Talya n’avait pu que s’en inquiéter. La Vipère Rouge avait failli disparaître une première fois, à Port-Réal. Jusqu’à son retour à Lancehélion, la jeune femme avait eu tout le loisir d’imaginer les conséquences d’un tel acte.


Les Martell, et Dorne de manière plus large, avaient déjà trop perdu à Port-Réal. Peut-être même qu’une guerre aurait fini par éclater, alors même que les troupes du Dragon revenaient du Nord. Un conflit qui aurait fini par s’enliser, le frère du Roi Dragon amassant ses propres troupes dans l’ombre depuis sans doute plusieurs lunes, si ce n’est des années. Seuls les Dieux pouvaient avoir conscience des chemins qui auraient été emprunté, dans de telles circonstances. Dès lors, la situation décrite par son époux était un écho pour le moins troublant. Un écho déformé de cet oncle qui aurait pu perdre la tête à une autre occasion. Telle était la source de son propre empressement. Le pire avait été évité une première fois. Pourquoi pas une deuxième ?


S’excuser et s’assurer de son état. Bien que leur sang n’était pas identique, le Prince Oberyn faisait partie de sa famille désormais. Une famille qu’elle avait délaissé bien malgré elle et dont elle cherchait à nouveau une sorte d’approbation, de compréhension. Non pas le pardon pour ses actes. Pouvait-elle juste se pardonner à elle-même ? Grise pensée que celle-ci. Talya avait toujours eu un attrait particulier pour la couleur. Le gris, comme une sorte de noir dilué, ne lui rappelait que le deuil, la tristesse ou une forme de désespoir latent. Le gris n'était pas une couleur forte, tout comme ces sentiments pernicieux. Ce gris terne représentait la perte de ce qui rendait le monde si beau, les âmes si douces. Lorsqu’elle se laissait porter de la sorte, Talya le monde extérieur lui donnait l’impression d’être peint en teintes de gris... La présence de Nümia n’en était que plus éclatante encore.


Sans même s’en rendre compte, Talya serra à son tour la main de son oncle dans la sienne. Tous deux avaient besoin d’une ancre dans ce monde. Par Trios, que voyait-elle dans son regard ? Était-ce une nouvelle épreuve du Dieu Ivre ? C’était la première fois qu’elle discernait cela dans les yeux de la Vipère Rouge. De la douleur, du doute. Le deuil et l’absence d’Ellaria avaient fait des ravages malgré tous les efforts que leur entourage avait pu déployer pour parer à toute cette douleur. Que pouvait-elle faire qui n’avait pas déjà été tenté ? Être là, tout simplement. Réellement, en chairs et os et non pas d’encre et de parchemin. C’était un premier pas.


« Soit, je ne vais pas m’opposer à vous en ce cas. répondit Talya, une pointe d’humour perçant ses mots. Je… J’ai entendu bien des choses, mon Oncle. Je sais que vous avez souffert pour plusieurs âmes. »


Talya aurait voulu poursuivre. Les larmes du Prince ne purent que la faire taire. Naturellement, la jeune femme lui tendit son mouchoir. [C’était un petit morceau de tissu, rouge bien sûr. La Tyroshi l’avait découvert parmi ses affaires, peu de temps après son retour à Dorne. Un présent de l’une de ses belles sœurs. Ici et là, des oiseaux marins avaient été brodés. Des goélands, des cormoran peut-être. L’un d’eux, d’un blanc laiteux qui détonnait sur cette étoffe écarlate, était disposait cependant d’ailes étonnamment membraneuses. Une petite bizarrerie que la Princesse était la seule à percevoir et à apprécier.] Elle-même aurait pu en avoir besoin. A dire vrai, ses yeux lui brûlaient. Le simple fait de se rendre ici, de revoir son oncle… Par Trios, c’était un réel combat qui se déroulait dans son esprit, afin de ne pas se laisser aller à de profonds sanglots.


« … Parlez-moi, je vous en prie. Je peux tout entendre. Absolument tout. Une boule s’était formée dans sa gorge. Elle me manque aussi, vous savez... »


Ce simple aveu lui transperçait le cœur de part en part.

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I miss her


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La présence de Talya dans ses appartements avait comme effet un véritable soulagement. Quelques jours plus tôt, il avait pu se défouler sur Boadicée, chose qu’il regrettait mais qui avait été finalement nécessaire et bénéfique. Aujourd’hui, retrouver sa nièce, de retour de Tyrosh, était un grand bonheur. Il savait qu’il pouvait tout lui dire, tout lui confier. Au fil des lunes, elle était devenue une confidente, via les correspondances mais aussi les rendez-vous çà et là. Oberyn ne se voyait pas se confier à Arianne qui avait bien d’autres préoccupations ni à Quentyn ou encore à Trystan et encore moins à Doran. Il s’était volontairement éloigné de la maison Martell dont il faisait partie car il pensait au fond qu’aucun ne pourrait comprendre et aussi qu’aucun ne saurait garder le lourd secret qu’il détenait et cachait à toutes et tous. Les larmes lui étaient venus si naturellement lui qui était connu pour sa retenue. Le prince Oberyn pleure ? Comment cela est-ce possible ? Et pourtant. Il n’est pas une pierre ni un métal dur. Il demeure comme tout le monde, humain avant tout. Il savait qu’ils allaient en parler, qu’il viendrait à lui révéler certaines choses. Il savait qu’elle n’était pas venue simplement pour voir s’il était toujours en vie mais aussi pour l’aider du mieux qu’elle le pouvait. La princesse avait toujours été bienveillante de la sorte avec son entourage.

- Je… Je n’saurais par où… com… commencer.

L’émotion était présente et s’était bien installée entre eux. Les mots de Talya atteignirent son cœur. À qui elle ne manquerait pas ? Lady Ysolde était une dame avec une grande popularité à Dorne, respectée et respectable. Oberyn l’aimait, ça, il ne l’avait jamais nié, pas même à son meilleur ami Quentyn. L’amour entre la femme scorpion et le prince était platonique et nullement ambigu. Ils se taquinaient, c’était bon enfant, depuis toujours, depuis leur enfance. Au fond, seul le prince était au courant de ses sentiments pour la belle blonde. Il n’en avait jamais parlé à qui que ce soit. Oberyn n’était pas fait pour le mariage ni pour être fidèle à une seule femme. Que les gens ne s’y méprennent pas, il aime éperdument Ellaria, d’un amour infaillible et éternel mais cela ne l’empêche pas d’apprécier le corps d’autres femmes ou d’autres hommes. Cela n’est pas de l’infidélité, en tout cas, pas à Dorne où les mœurs sont bien plus ouvertes qu’ailleurs.

- Ysolde était une amie si chère à mon cœur. Sa… sa mort soudaine est une tragédie...

Fatigué et épuisé, le prince se laissa aller à quelques sanglots incontrôlés. Il n’osa même plus regarder Talya en face, gardant néanmoins le contact de leurs mains jointes. Il lui fallut bien du courage pour poursuivre la conversation tandis qu’il s’apprêtait à confier les premiers éléments de sa relation récente avec la défunte dame du Grès.

- J’ose espérer, ma nièce, que tout ce qui se dira ici restera ici et ne sortira jamais de cette pièce. J’ai pleinement confiance en vous mais je veux que vous me le promettiez.

Il avait besoin de parler. Il avait besoin de sortir les mots qu’il retenait depuis des lunes. Il n’avait jamais parlé de sa liaison brève avec Ysolde et pensait ne jamais à avoir le faire. Mais le destin tragique de la dame a tout bouleversé. Il ne peut plus garder ça pour lui et même s’il sait qu’il devra le dire à Ellaria un jour, sur le moment, Talya est la seule personne à qui il veut se confier.


#FC7F3C : Oberyn Martell

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« Commencez par ce qui vous vient à l’esprit, en ce cas. proposa doucement Talya. Rien de futile ne sortira de votre bouche, je le sais. »


Avec délicatesse, la jeune femme tapota les joues de son oncle de la pointe de son mouchoir. Elle combattait ces larmes comme elle le pouvait, armée d’un bien petit morceau de tissu pour cela. Alors que son oncle reprenait la parole, la Tyroshi acquiesça. Oui, une véritable tragédie. Ayant achevé son office pour le moment, elle referma ses doigts autour de son mouchoir, le dissimulant de la sorte, déposant son poing contre l’un de ses genoux. Elle ne devait pas pleurer. Elle ne voulait pas. Ne devait pas. Elle était ici pour apaiser, non pas pour souffrir à nouveau. Alors, Talya souriait doucement, de la pointe des lèvres, encourageant le Dornien à poursuivre. C’était un bon début. Un triste début mais un bon pour mettre le doigt sur ce qui lui tenaillait le cœur au point de ne plus souhaiter quitter son antre.    


Le prince pleurait à nouveau. Alors, inlassablement, Talya essuyait ses larmes de sa main libre et de son mouchoir. Elle faisait cela en silence, murmurant avec douceur l’un de ces chants venus de l’autre côté du Détroit. Une chanson de deuil. Une chanson qu’elle avait apprise, qu’elle avait chanté alors qu’on emportait le corps de sa mère loin d’eux. Loin d’elle. Les paroles ne dépassaient guère la barrière de ses lèvres. Il ne s’agissait que d’une douce mélopée à peine fredonnée. Une mélodie qui contait une histoire qu’elle seule comprenait dans cette pièce mais à laquelle la jeune femme avait toujours connu un caractère réconfortant. Ysolde aurait du l’entendre. Elle aurait voulu lui chanter pour accompagner son dernier jour sur terre. Mais après tout, pour qui chantait-on dans de telles circonstances ? Pour le défunt ou pour ceux qui restaient dans son sillage d’écume ? Cette chanson, elle était désormais pour eux-deux. Pour ceux qui avaient connus la Qorgyle et pour laquelle une année ne suffirait pas pour effacer son souvenir.


« Mon Oncle… Talya avait cessé de fredonner, de combattre ces pleurs et sanglots. Je sais qu’il arrive que je sois comparée à un perroquet mais n’ayez crainte, je sais garder un secret. Durant plusieurs lunes, vous avez aussi détenu et protégé celui qui était le plus précieux à mes yeux. Je pourrais vous le jurer sur les écailles de Nümia, rien ne sortira de cette pièce. Vous n’avez rien à craindre de moi. »


Oberyn avait tant fait pour elle. Depuis leur rencontre à Lestival, il avait été une constante dans sa vie à Westeros. Ses lettres s’entassaient dans un coffret qui serait bientôt trop petit pour toutes les accueillir. Son ombre rassurante avait planée sur Nümia avait même son éclosion. Et dire qu’il n’avait pas encore pu la rencontrer en chairs, en os et en écailles ! Après tout ce qu’il avait fait pour assurer sa protection ou une meilleure compréhension de son espèce ! Talya se jura d’arranger cela au plus vite. Ne disait-on pas qu’un dragon était la plus belle créature au monde ? Que sa simple vue rendait fade tout le reste ? C’était vrai. Talya n’avait rien trouvé de plus beau au monde que la dragonne à laquelle elle s’était liée. Si ce n’était le rire de sa fille… Ou les bras d’Elena et Myria… Ou la confiance de Quentyn. Les larmes lui montèrent alors aux yeux. Pour Ysolde. Pour lui. Pour Oberyn. Pour elles.


Elle ne devait pas se laisser submerger, cependant. Ce qui était fait était fait et à présent. Elle devait l’accepter, qu’importe la douleur.


« Je peux tout entendre. »


Une promesse. C’était là une promesse.

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- Cela fait maintenant huit longues lunes que les évacuations dorniennes ont été permises par mon frère. Vous savez comme moi que le contexte en Westeros ne permettait pas de demeurer serein quant à la suite des événements. Du part d’Ellaria et mes filles jusqu’à aujourd’hui, je n’ai eu de cesse de penser à elles, à ce qu’elles vivaient là-bas, si loin de nous, si loin de moi. Lys est une cité merveilleuse mais Ellaria a besoin de moi tout comme j’ai besoin d’elle. Mes filles ont besoin de moi tout comme j’ai besoin d’elles. Je pensais que la simple présence d’Obara, Tyerne ou encore Elia me permettrait de tenir, de garder la tête hors de l’eau. En vain. Les entraînements, les balades dans les jardins, le repos, rien n’y a fait. Je me suis laissé enfermer dans un cercle vicieux qui m’a amené à commettre des choses auxquelles je n’aurai jamais songé. Ellaria m’a énormément manqué. Mes filles m’ont énormément manqué. J’ai eu ainsi tout le temps de ressasser bien des choses. J’ai évidemment repensé à mon échec à la cour royale. Mon renvoi a été une énorme blessure. Je n'ai pas réussi à bien servir Dorne dans cette tâche et je ne peux me sentir quelque part innocent de ce qui arrive désormais à notre région. Deux ans se sont écoulés depuis mon renvoi et nous avons vécu des temps difficiles qu’il m’ait difficile d’accepter. Je n’ai pas à me rendre coupable, me direz-vous. Et pourtant. Mais qu’importe, cela, je peux le gérer moi-même. Les choses se sont empirées ensuite car vous êtes partie. Je ne vous le reproche aucunement. Vous aviez vos raisons. Mais, je me suis senti à nouveau abandonné. De surcroît, Obara et Elia s’entraînent souvent seules, sans moi. Je pense qu’elles ont besoin d’être entre sœur. Tyerne est auprès d’Arianne. Boadicée a ses occupations. Il ne me reste plus personne là où il y a quelque temps il y avait Ellaria. Un trou béant s’est formé en moi et je m’y suis engouffré avec une telle faiblesse. Je n'ai pas su me contrôler. Je n’ai pas su me relever et j’ai commis l’irréparable. Alors que les Qorgyle étaient à Lancehélion pour faire évacuer certains des leurs, j’ai cédé à une pulsion interdite un soir. Dans un moment de faiblesse, j’ai embrassé Ysolde. Elle n’est pourtant qu’une amie, elle a toujours été une amie mais il est clair qu’entre nous traînaient quelques taquineries que l’on pensait innocentes. Aujourd’hui, il est clair que ce qui est arrivé devait sans doute arriver un jour ou l’autre. Un baiser ? Rien qu’un baiser ? Ce n’est rien. Nous sommes d’accord. C’est ce que je me suis dit pour me rassurer face à cet acte que j’ai aussitôt regretté. Mais le pire est à venir. Si pendant plusieurs semaines, Ysolde et moi, nous nous sommes évités, il était clair que nous pourrions le faire indéfiniment. Nous nous retrouvâmes dans mes appartements alors que je me cachais d’elle. Quel idiot ! Quel idiot ! Où est la vaillante Vipère Rouge ? Je vous le demande. Si un baiser pouvait aisément s’oublier, ce que nous fîmes ce jour-là restera à jamais graver dans ma mémoire. J’ai fauté, Talya, fauté avec une amie, une amie proche, l’épouse d’un seigneur, l’épouse d’un ami. Je n’ose plus me regarder dans un miroir tellement j’ai honte de ce que j’ai fait à cet ami. Quentyn est comme un frère pour moi. Je n’ose imaginer ce qu’il se passera s’il l’apprend un jour. Que dire des événements qui ont suivi ? Lady Ysolde quitte Lancehélion pour Le Grès et nous apprenons rapidement la mort de lady Leliah. Quelle tragédie. Pire encore… lady Ysolde meurt à son tour ensuite. Je vous laisse imaginer l’état dans lequel je suis depuis, surtout en apprenant sa fausse couche. Si les Dieux existent, qu’ils s’agissent des Sept, des Anciens, du Noyé, de R’hllor ou qu’importe, quel est leur but ? Sommes-nous simplement des jouets avec lesquels ils jouent ? Cela les amuse-t-il à nous faire souffrir constamment de la sorte ? Je n’y suis pour rien, vous allez me dire, mais je ne peux m’empêcher d’y penser, de me dire que si nous n’avions pas fauté, si je ne l’avais pas embrassé, si j’étais parti avec Ellaria comme je le voulais, si je n’avais pas échoué dans ma mission, si je n’étais finalement pas l’homme que je suis. Je.. Je… J...

Oberyn ne put continuer plus longtemps. Les larmes lui venaient si naturellement mais cela ne l’étonnait plus. Ces derniers jours avaient été bien difficiles et reparler d’Ysolde lui était atrocement douloureux. Mais déballer tout cela à la princesse venait de lui faire un bien fou. Tout ce qu’il avait retenu depuis des lunes venait de se libérer un peu en l’espace de quelques minutes. Il en faudrait tout autant à Talya pour digérer ce lot d’informations et ces révélations. Il n’osa même pas relever le regard vers sa nièce et préféra reprendre un verre de vin, selon lui, bien mérité, qu’il descendit aussi vite qu’il s’était servi, lui permettant ainsi de se resservir à nouveau. La Vipère Rouge avait perdu de sa superbe ces derniers temps et il ne restait plus que cette ombre avachie sur sa chaise, le visage marqué par la douleur et le laisser aller. Il savait au fond qu’il devrait se relever, pour Ellaria, pour ses filles. Il ne pourrait pas rester dans cet état indéfiniment. Mais comment ? Comment passer l’étape suivante qui était, clairement, celle de l’aveu à Ellaria ? Comment lui dire tout ce qu’il venait de dire à Talya ? La princesse n’était pas directement concernée, cela rendait la révélation plus facile en soi. Qui sait comment son amante réagirait à ses propos ? Il aurait pu poursuivre son récit, raconter comment il avait perdu son sang-froid face à Boadicée lors d’un simple entraînement mais il n’en eut pas la force. Buvant gorgée de vin sur gorgée de vin, il attendait un mot de la princesse ou bien son départ. S’il redoutait la réaction d’Ellaria alors qu’il n’était même pas sûr qu’il le lui dirait un jour, le prince de Dorne redoutait finalement tout autant celle de la princesse présente en face de lui et qu’il ne devrait pas tarder à recevoir.


#C82605 : Oberyn Martell

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Le vrai tombeau des morts est le coeur des vivants.
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Talya n’avait jamais été connue pour tenir en place. Sans pour autant cesser d’écouter son oncle, elle se leva, esquissa quelques pas. Elle lui tourna le dos quelques instants, l’écoutant toujours, bien que plongée dans ses pensées. Il s’était passé tant de choses en son absence. Elle s’en doutait, bien sûr. Elle s’en voulait, bien évidemment. ​Elle aurait dû être là​. La jeune femme ne prétendait pas pouvoir remplacer les Aspics ou Ellaria. Là n’était pas la question, non. Son départ précipité avait été une cause parmi d’autres, un maillon dans cette chaîne qui​ avait étranglé, étouffé, petit à petit la Vipère Rouge depuis son départ, sa fuite de Port-Réal.


Et pour cela, elle se sentait responsable de cette situation. ​Elle était une goutte d’eau. Une petite goutte d’eau dans une carafe déjà bien pleine, d’après ce qu’elle entendait. Une goutte pour Ellaria, une goutte pour chaque Aspics partie au loin, une goutte pour Ysolde, une autre pour Leliah. Les gouttes d’une pluie qui assaillait le Prince depuis bien trop longtemps. Même ​si Oberyn disait ne pas lui en vouloir, Talya regrettait amèrement de faire partie de cette averse qui était loin d’être ​anodine.


Talya écoutait toujours, témoin silencieux de cette pièce qui se déroulait au fil des maux du Prince. Elle finit par contourner la table, se saisissant des deux carafes qui étaient là. Du vin et de l’eau. Le serviteur avait dû apporter la seconde à son attention. A son grand désarroi, la Princesse doutait que son oncle ait pour habitude d’en consommer régulièrement. A nouveau de dos, la Tyroshie hésita quant à la marche à suivre. Elle pouvait toujours essayer. Ce ne serait pas grand chose mais il fallait bien commencer quelque part. Oberyn refusait la plupart des visites. Dans les faits, elle était peut-être la première​ à échanger une réelle conversation avec lui depuis plusieurs semaines.


Avec précaution, Talya entreprit de mêler un peu d’eau à la carafe de vin. Les vins dorniens étaient réputés pour leur goût intense. Elle espérait que leur caractère suffirait à dissimuler sa ruse. La jeune femme était toute à ses mélanges lorsque la nouvelle la frappa. Un baiser, ce n’était rien. Il n’engageait à rien, plus encore à Dorne ou au sujet de la Vipère Rouge. Talya l’avait appris au fil des lunes. Sans s’y prêter elle-même,​ elle savait les moeurs dorniennes plus douces ​​​et l’acceptait.


Ses mains tremblaient, alors que la vérité se glissait dans ses pensées comme une anguille. Les carafes menaçaient de se renverser, quelques larmes d’eau et de vin tombèrent ​sur le sol. Talya se rendit alors compte qu’elle se mordait avec force l’intérieur de l’une de ses joues, un goût métallique imprégnant sa langue. Elle était toujours de dos, tel était son maigre réconfort. Ses yeux se faisaient à nouveau humides. Cette fausse-couche… Oberyn s’en sentait responsable. Peut-être autant que l’époux de sa chère Ysolde. Et le pire était que seuls les Dieux connaissaient la vérité à ce sujet. Pour les mortels qu’ils étaient, le doute persisterait encore et toujours.


A jamais.


Tout comme les regrets et les remords d’Oberyn, la vérité lui étant inaccessible. Il devait pourtant y avoir une autre solution. Son cœur saignait d’en apprendre davantage sur la mort de celle qui avait été une ancienne ennemie et une si bonne amie au cours de sa vie. Elle aurait aimé hurler, projeter ces carafes contre le mur le plus proche. Elle aurait aimé le détester, tous les détester. Elle aurait aimé quitter cette pièce, claquer la porte et ne jamais revenir.


Peut-être​ qu’elle aurait dû.


Talya sentait ses jambes faiblir. L’air lui manquait. Ils étaient des ombres, des fantômes tou​s les deux. Les artisans malheureux de la volonté des Dieux, qu’ils soient de ces contrées ou des siennes. Des dieux jaloux qui s’étaient rappelés à eux de la pire des manières. Précipitamment, Talya reposa les carafes sur leur plateau, ​renversant une partie de leur contenu sur la table sans le vouloir. Elle tremblait encore, ne sachant que dire. Il était rare que les mots lui manquent, pourtant. L’anguille avait mordu ses pensées, refusant de les lâcher sans les avoir entièrement dévorées.


« Les Dieux… Les Dieux sont cruels. C’est pour ça qu’ils sont des Dieux. »


Talya s’était laissée retombée sur son siège, prenant sa tête entre ses mains.​ ​​Elle ne parvenait pas à en dire plus. Les dieux demandaient toujours plus à leurs créations. Plus de sacrifices, plus de prières. Et si par malheur ils se détournaient d’eux… Le rappel à l’ordre se retrouvait marqué au fer rouge dans leurs chairs et dans leurs âmes. ​​Elle avait perdu Darna et avait gagné Nümia. Une punition suivie d’une offre qu’elle n’avait pu refuser. Trios avait été dur mais il s’était montré miséricordieux en lui donnant une nouvelle raison de vivre, de ne pas se laisser mourir malgré le fait qu’elle se soit détournée de lui.


« Ysolde… Talya prit une profonde inspiration, comme pour se donner du courage. Ysolde le voulait aussi. Elle savait. Le reste n’est que le fruit du hasard, de la destinée, de choix que nous ne pouvons connaître, que nous n’aurions peut-être pas pu éviter​. »


Talya s’était redressée, entrelaçant ses mains pour leur éviter de trembler. Ysolde aurait-elle pu être​ sauvée, si un Mestre différent s’était trouvé à ses côtés ? Si son enfant avait été celui de son époux à la place de celui d’Oberyn ou inversement ? Si elle n’avait pas subi l’inquiétude du départ de ses enfants pour Essos et le voyage pour se rendre à Lancehélion dans ce but ? Il ne servait à rien de se torturer avec ces questions. Au fond, elles étaient et resteraient sans réponse…


« Vous… Vous êtes encore là malgré tout. Les Dieux sont cruels autant que miséricordieux. Aucune âme n’est perdue, aucune. Le chemin est juste bien caché mais si vous prenez la peine de le chercher, il réapparaîtra. Il n’aura peut-être pas la même apparence qu’auparavant mais il est toujours là, quelque part. Vous avez encore le choix de l’emprunter ou de le refuser. »


Demain serait un autre jour. Un jour qui pouvait être meilleur ou pire selon leurs choix et leurs désirs. Pour sa part, elle avait décidé qu’il serait meilleur. ​


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