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War changes people. Sometimes, they see things they can't unsee.

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Aladore Costayne
Sa Majesté des Oies

Aladore Costayne

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The servant husband


- The First to Rise -



Un petit convoi s’était formé pour le départ d’Aladore, Aemon et Meredyth pour Darkdell. Alors que lord Tommen avait repris Trois Tours et que le calme revenait de ce côté du Murmure, le jeune chevalier Costayne avait décidé de retourner chez lui, avec l’accord de lord Hightower. Sa convalescence n’était pas finie, ses blessures le faisaient encore mal mais les mestres, notamment son frère Thaddeus, étaient confiants et l’avaient également autorisé à prendre la route. Quant à Meredyth, malgré le chagrin qui l’habitait avec la mort de Quentyn, elle s’était plutôt bien remise de son accouchement et la petite Rylène semblait en bonne santé. Il ne faisait nul doute qu’elle serait rapidement prise en charge par mestre Abelar si besoin une fois arrivé. Le petit convoi était ainsi composé de quelques gardes provenant de l’armée de Tommen mais également quelques hommes missionnés par les Hightower pour compléter les forces. Les adieux furent remplis d’émotion. Lady Calanthe et lady Helicent demeuraient à Villevieille, la première dans l’attente de pouvoir rentrer à Trois Tours, la seconde vivant désormais dans la demeure des Hightower, ayant épousé le jeune Humfrey. La matriarche répéta de nombreuses fois à ses deux enfants de faire très attention à eux, de se ménager, de se reposer aussi bien le corps que l’esprit. Elle répéta également aux gardes d’assurer la protection de ses enfants, sa petite-fille et son neveu. Ce n’est que lorsqu’Helicent s’interposa que la mère, en larmes, ne dit plus mot et fit simplement un mouvement de main envers le convoi qui prit la route de Darkdell.

Le frère, la sœur et le cousin mirent bien plus longtemps à faire le trajet qu’ils ne l’auraient pensé. Mais il s’effectua sans embûche. Aemon agrémenta le voyage de chansons connues mais aussi originales puisqu’il était un fin parolier. La Citadelle, visible de loin, s’effaça peu à peu pour ne laisser que les contrées verdoyantes du Bief. Bien que la guerre faisait rage, le paysage demeurait magnifique et n’était, pour le moment, pas entaché par les marques visibles de la guerre. Au milieu du voyage, Aladore eut du mal à contenir sa souffrance et dut être transporté allongé. De son côté, Meredyth s’occupait de son enfant et appréciait les chansons de son cousin qui, parfois, apaisait la très jeune Rylène. La bannière Costayne flottait dans les airs et était bien visible pour quiconque observait l’horizon. C’est pourquoi, ils ne furent pas étonnés d’être rejoints par quelques soldats Vouyvère qui demeuraient à Darkdell pour assurer la protection du château. Ils escortèrent ainsi l’époux de la seigneuresse, la sœur et le cousin jusqu’au fief des vouivres. Il était enfin de retour chez lui. Il allait enfin retrouver son épouse. Il allait enfin revoir ses enfants et faire la connaissance de son fils Gillian.

- Victor… quel plaisir de vous revoir !

- Plaisir partagé, ser Aladore. Vous avez manqué à Darkdell et nous sommes heureux d’avoir eu de vos nouvelles par lady Melior. Vous revoir à Darkdell est un soulagement pour tout le monde.

- Merci, Victor.

Le voyage avait presque achevé le pauvre chevalier qui s’effondra de fatigue. Il ne vit alors pas les quelques pas qui séparaient le convoi de la demeure familiale de son épouse. Il se réveilla néanmoins lorsque des acclamations retentirent dans la cour du château, les gens louant le retour de l’époux de la maîtresse des lieux. Il tenta de se redresser mais la main de son cousin Aemon l’en empêcha, ce-dernier souhaitant que le chevalier garde des forces. Les gardes Costayne et Hightower suivirent Victor, le capitaine des gardes de Darkdell tandis que les trois Costayne furent accueillis par lady Melior qui se tenait là avec, à ses côtés, les jumelles. Aladore la cherchait du regard, peinant à se relever. Il fut aidé par Aemon et mestre Abelar qui le mirent alors sur ses deux jambes. Ne montrant aucun signe de faiblesse ni de souffrance, Aladore marcha avec l’aide de son cousin jusqu’à son épouse. Il souffrait atrocement mais il voulait se montrer courageux et fort pour lady Melior. L’émotion des retrouvailles était palpable mais Aladore, très émotif et sensible, tenait bon. Il souriait en voyant ses filles qui avaient encore grandi et son épouse, toujours aussi belle, à qui il adressa ses premiers mots.

- Lady Melior…

Il s’appuya sur Aemon qui eut bien du mal à l’empêcher de se mettre à genou. Grimaçant de douleur, le chevalier avait baissé la tête pour que son épouse ne puisse pas le voir. En relevant la tête, il souriait, les yeux pétillants, le corps tremblant à cause de la posture qu’il tenait tant bien que mal, toujours avec l’aide de son cousin.

- … je vous avais promis de revenir. Me voici, ma seigneuresse. Prêt, de nouveau, à être votre époux et votre serviteur.

Il tint la position quelques secondes, tout juste pour entendre Melior l’accueillir mais le pauvre chevalier finit par tomber à la renverse, inconscient, son corps n’ayant pas supporté les quelques efforts qu’il avait fait jusque-là. Il se réveilla quelques minutes plus tard, dans son lit, entouré de mestre Abelar, lady Melior, les jumelles et Aemon, ainsi qu’une servante et une autre femme qui tenait dans ses bras un petit paquet qu’il ne put identifier sur l’instant. Le mestre le reprit fermement alors que le chevalier voulait s’asseoir. Ses cicatrices n’étaient pas trop mauvaises et il se remettait plutôt bien mais la fatigue et le choc psychologique avaient totalement épuisé son corps. Il aurait besoin de beaucoup de repos et de ménagement dans les jours et semaines à venir. Avant de quitter la pièce, suivant Aemon qui préférait laisser tranquille le couple seigneurial, le mestre répéta à la maîtresse des lieux qu’il fallait vraiment qu’Aladore se repose et ne face rien qui nécessite trop d’efforts. Il baissa ensuite le son de sa voix et prévint la jeune femme qu’il ne fallait pas s’attendre à ce que son époux soit le même qu’avant son départ. La guerre avait de lourdes conséquences sur les gens, dans leur esprit mais parfois aussi, dans leur cœur.


#E6C200 : Aladore Costayne
italique : Victor, le capitaine des gardes

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First to rise.
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Melior Vouyvère
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 War changes people. Sometimes, they see things they can't unsee.
Darkdell | An 304, lune 9, semaine 3.





« Aladore ! »


Ce qui aurait du être des salutations, des retrouvailles, c’était changé en un cri. Un cri que Melior n’avait pu retenir. Un cri du cœur. Un cri de l’âme.  Melior ne se souvenait que de cela. Elle savait qu’elle avait adressé quelques mots à sa belle-sœur. A Aemon également. Et pourtant… Il lui semblait qu’un battement de cœur avait suffit pour qu’elle se retrouve ici. Dans cette chambre qui empestait déjà ces plantes dont Mestre Abelar faisait usage pour guérir leurs maux. Dans cette chambre bien trop silencieuse. Même Gillian ne leur faisait pas grâce de ses babillages habituels. A croire que même lui avait pressentit que la situation était grave. Quant à Rhea et Melessa, Melior ne pouvait lâcher leurs mains. Quand bien même elle l’aurait voulu, ses filles étaient cramponnées à elle.


Les choses n’auraient pas du se dérouler ainsi.


Des pas se firent entendre. Aemon fut le premier à quitter la pièce. Leur Mestre s’avança afin de faire de même. Les mots qu’il glissa à l’oreille de la Seigneuresse la firent frémir. Alors, Melior se contenta d’acquiescer. L’homme partit, la Vouivre se baissa légèrement, se mettant à la hauteur de ses filles. Parvenant tant bien que mal à libérer ses mains de leurs emprises, la Vouivre les enveloppa de ses bras, les serrant contre elle. Rhea et Melessa ne pouvaient voir leur père dans cet état. Elle-même ne savait pas à quoi s’attendre, plus encore au vu du constat alarmant de leur Mestre. Mieux valait qu’elle rencontre Aladore seule, pour commencer. Elle se devait de préserver ses filles, pour le moment.


« Emma va vous raccompagner auprès de votre grand-mère, d’accord ? murmura Melior. Je viendrai vous chercher lorsque votre père se sera un peu reposé. »


Melessa avait été la première à hocher la tête. Rhea avait voulu répliquer, mais s’était finalement abstenue. Emma avait adressé un sourire rassurant aux jumelles, avant de tendre ses mains vers elles. Toutes les trois avaient quitté la pièce en silence. Ne restait plus que la servante qui tenait son fils dans ses bras. Leur fils, se corrigea mentalement Melior. S’il y avait bien quelque chose qui pourrait faire réagir son époux, ce serait sans aucun doute Gillian. Indiquant doucement à l’autre femme qu’elle pouvait disposer, la Vouivre prit son dernier-né dans ses bras, le serrant délicatement contre elle, le berçant avec tout autant de douceur.


Ce ne fut qu’une fois la porte refermée pour de bon que Melior releva les yeux. Et dire qu’elle avait tant attendu ce moment. Et pourtant, à présent, elle ne savait plus sur quel pied danser… Les mots de Mestre Abelar tournaient dans son esprit comme une nuée de vautours. Des pensées parasites que la dame des lieux avait toutes les peines du monde à occulter. Elle lui avait promis, pourtant. Il y a de cela des années, lors de leur mariage. Une promesse qu’elle avait renouvelé, à l’écrit. Elle se devait d’être là. Aladore avait besoin d’elle. Sans doute n’avait-il jamais eu autant besoin d’elle qu’à ce moment.


« … J’ai quelqu’un à vous présenter, Gillian. annonça finalement la Vouivre, espérant avoir été entendue par son époux. Quelqu’un de très important pour moi. »


Joignant le geste à la parole, Melior s’approcha finalement du lit où son époux avait été déposé. Elle s’y assit, son fils toujours dans ses bras, prenant le soin de ne pas frôler de trop ce corps blessé qu’elle ne connaissait que trop mal. Les questions viendraient plus tard. Pour le moment, le plus important était d’aider Aladore à reprendre ses esprits.


« Aladore ? s’enquit Melior, hésitante. Est-ce que vous m’entendez ? La Vouivre s’était tut, avant de reprendre sur un ton plus léger. Je vous prie de m’excuser pour cette torture que je m’apprête à vous faire subir. Mestre Abelar ne veut pas que vous leviez pour le moment mais… Mais je tenais à vous présenter votre fils. Notre fils. »


Melior s’était légèrement retournée, afin que son époux puisse apercevoir le nourrisson emmailloté sans faire d’efforts inutiles. Elle avait fait le premier pas. A présent, quelque peu anxieuse, la Vouyvère attendait une réaction. N’importe laquelle, pour peu qu’elle retrouve un peu de son époux d’une manière ou d’une autre.


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The Broken Knight – Part 1 :

Awakening


- The First to Rise -



Droite. Gauche. Esquive. Glissade. Chute. Droite. Gauche. Touché. Aladore tomba à terre, n’ayant pas compris ce qu’il venait de se passer. La bataille faisait rage. Les épées s’entrechoquaient. Les hommes blessés hurlaient de douleur. Le sang giclait, se mélangeant à la boue du champ de bataille. Il tenta de se relever mais un homme, une ombre, une silhouette l’en empêchait. Il se débattait tant qu’il le pouvait, appelant son père, son frère, son mentor à l’aide. Mais personne ne venait le sauver. Il brandit son épée, fendant l’air avec, esquivant, parant, faisant tout ce qui était en son pouvoir pour rester en vie et ne pas mourir, ici, dans la boue et le sang, dans le tumulte de la bataille, lui, Aladore Costayne de Darkdell. Il avait beau être un chevalier, adoubé par l’oncle de son épouse, il n’était pas courageux, ni vaillant, ni belliqueux, ni vindicatif. Aladore était un chevalier bien à part mais qui savait se battre et se défendre. Seulement, il n’avait jamais vécu la guerre et fut immédiatement traumatisé par les premiers éclats de la bataille pour reprendre Trois Tours. Son ennemi l’avait immédiatement assailli. À terre, il se débattait pour sa survie tandis qu’il voyait les bannières des Florent, des Nègrebar, des Bulwer et des Des Essaims flotter au vent. Celles des loyalistes, les Tyrell, les Costayne, les Cuy, les Vouyvère, les Mullendore ne flottaient plus, percées par les flèches, déchirées par les épées. Aladore reprit alors courage et se releva pour faire face à son ennemi. Lewyn Des Essaims.

- Sale traître ! Sale… TRAÎTRE !

Aladore se réveilla en sursaut, faisant peur à la servante qui s’occupait de lui. Il l’avait, dans son sommeil, attraper par un jupon et l’avait fait tomber sur le lit. Mestre Abelar, ayant entendu les cris de la jeune femme et du chevalier, vint dans les appartements seigneuriaux et congédia la pauvre servante apeurée. De son côté, le mestre administra du lait de pavot au jeune chevalier, ce qui le calma dans les quelques minutes qui suivirent. Il s’était alors rendormi paisiblement et le mestre alla alors quérir lady Melior qui souhaitait, évidemment, se rendre au chevet de son époux. Seulement, son évanouissement dans la cour du château ne lui avait pas fait du bien. En plus de ses blessures de guerre, le pauvre chevalier s’était cogné la tête. Heureusement, le choc n’avait pas été trop violent. Le mestre était confiant sur cette blessure ainsi que sur les autres. Mais, comme il le précisa à lady Melior lorsqu’elle fit son entrée, Aladore ne serait plus jamais le même qu’avant. La guerre pouvait avoir de lourdes conséquences sur un homme.

- Me… Mel… Melior…

Aladore s’était réveillé en entendant la voix de son épouse. Il entendit également un son qu’il n’avait pas entendu depuis des années. Le bruit d’un enfant qui babille, un être encore si fragile. Il ouvrit quelque peu les yeux et regarda vers son épouse, présente à son chevet. Elle tenait dans ses bras un enfant, son enfant, son fils, né il y a quelques semaines maintenant.

- Gil… Gillian…

Aladore ne souffrait pas, pas trop en tout cas, mais se sentait extrêmement faible. Il aurait voulu s’asseoir, s’approcher de son épouse et de son fils mais il n’en eut pas la force. Il avait même du mal à garder les yeux ouverts, si bien que celles et ceux qui le regardaient pouvaient aisément penser qu’il dormait. Pourtant, il était bien réveillé, la plupart du temps en tout cas. À son prénom, il fit comprendre à Melior qu’il était bien là, réveillé, conscient, présent. Il força sur sa main pour qu’elle rencontre le bras de son épouse, pouvant ainsi se manifester auprès d’elle. Il marmonnait alors son prénom à nouveau, d’une voix faiblarde. Des larmes s’écoulèrent de ses yeux à moitié fermés. Son fils. Leurs fils. Gillian Vouyvère. Quel choix de prénom merveilleux ! Aladore esquissa un léger sourire et il voulut à nouveau bouger sans pouvoir. Cela réveilla alors la douleur et il lâcha un gémissement. Grimaçant, Aladore porta de nouveau son regard sur ce petit être qui était son fils. Il était si fier et n’avait qu’une hâte, d’être rétabli pour le porter, l’admirer, l’aimer et le protéger. Malheureusement, ce ne serait pas avant un moment. Si le corps guérissait bien grâce à l’intervention des mestres de la Citadelle, l’esprit du chevalier prendrait plus de temps. Il reprit alors la parole, forçant sur sa voix pour qu’il se fasse mieux entendre de son épouse.

- Mon amour… je suis… si heureux de vous revoir… Mon… notre… fils… Quel honneur… vous… me faites là...

Il marqua une courte pause avant de reprendre, les yeux plus ouverts cette fois, montrant bien qu’il était réveillé.

- Pardonnez… mon… état, ma douce… Le voyage… a été… épuisant…

Une ombre passa derrière Melior mais le chevalier n’y fit pas attention sur le moment. Il regardait son épouse et son fils, preuve qu’il était de retour chez lui, à Darkdell, en sécurité. Seulement, l’ombre se fit plus présente, oppressante. Son regard se dirigea alors vers elle tandis qu’elle prenait forme au fond de la pièce, derrière Melior. Les yeux d’Aladore s’écarquillèrent. Lewyn Des Essaims venait d’apparaître dans ses appartements. Pris de panique, le chevalier eut assez de force pour se relever. Il voulait fuir, comprenant que la présence de sa femme et de son fils était un leurre. Son ennemi le torturait. Il s’écroula sur le sol, réveillant encore plus les douleurs de ses blessures mais réussit à se hisser jusqu’au coin de la chambre. Là, tapis dans l’ombre, Aladore priait les Sept. Il marmonnait des paroles inaudibles tandis qu’il se recroquevillait sur lui-même, regardant de temps à autre là où il avait aperçu l’héritier de Mielbois. Il était encore là, il le toisait sans un bruit. Aladore vit également que son épouse et son fils étaient encore dans la pièce. Il était perdu, ne sachant quoi croire, quoi voir. Sans qu’Aladore s’en rende compte, le mestre était revenu avec un garde qui remit le chevalier au lit. La crise passa mais il était certain que ce ne serait pas la dernière.


#E6C200 : Aladore Costayne

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Melior Vouyvère
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Darkdell | An 304, lune 9, semaine 3.



Melior sentait que Mestre Abelar ne lui avait pas tout dit. Qu’il s’était contenté du strict nécessaire avant de quitter la pièce. Plus rien ne serait comme avant. C’était le plus important. Le plus grave également. Des informations plus précises viendraient plus tard. La Vouivre s’était promis de les demander, lorsqu’elle quitterait le chevet de son époux. Elle voulait savoir. Elle devait savoir. Son père n’avait plus été le même à son retour à Dakdell, après la Rébellion du Cerf. La mort de Bertram y était pour quelque chose, bien sûr. Les combats avaient marqué l’ancien Seigneur dans sa chair comme dans son esprit. Melior avait prié pour ne jamais avoir à vivre cela, pour que son père leur soit rendu. Hélas, dans un tel cas, faire le chemin en sens inverse était tout simplement impossible…


La voix d’Aladore était si faible. Si Melior n’avait pas eu Gillian dans ses bras, serré contre elle, cela aurait pu suffire pour qu’elle s’effondre. La Vouyvère était cependant déterminée à ne pas sombrer. Elle ne pouvait pas se le permettre. Elle était aussi le seigneur de cette maisonnée. Sa tête. Une tête qui ne pouvait pas tomber, pas maintenant. Elle était une épouse, une mère. Une épouse qui se devait d’être là pour son époux. Il s’était battu pour eux, avait sacrifié jusqu’à son sang pour leur apporter la victoire. Elle était une mère qui devait veiller sur ses enfants, qui devait faire en sorte que cette guerre n’imprègne pas trop leurs esprits si malléables encore. Melior devait être tout cela. Dans un seul et même temps.


« Nous sommes là, Aladore. Nous sommes là. assura doucement Melior. Ne bougez pas, nous ne comptons pas disparaître, d’accord ? Vous devez prendre du repos, c’est le plus important. »


Il en était même hors de question. Melior avait trop attendu ce moment. Elle l’avait imaginé mainte et mainte fois, sans pour autant arriver à la conclusion actuelle. Elle devait s’en contenter, se montrer présente, ne pas juger. L’envie de repousser la main d’Aladore ne lui manquait pas, cependant. Il était trop faible pour se permettre cela, la Vouivre le savait. Mestre Abelar avait été des plus clairs, à ce sujet. Aladore devait en faire le moins possible, préserver ses forces pour se remettre pleinement de ses blessures.


Melior n’avait pas le cœur à agir de la sorte. Elle avait besoin de ce contact. Besoin de sentir jusque sur sa chair que le retour de son époux était bien réel. Aussi, la Vouyvère dégagea délicatement l’un de ses bras, maintenant Gillian dans l’autre sans mal. Sa main libre rencontra celle d’Aladore, l’étreignant doucement. Les larmes lui montèrent aux yeux, sans que la dame des lieux ne puisse les retenir. Elle était là. Elle serait toujours là. Le serment qu’ils avaient prononcé au moment de leur mariage n’y était pour rien. Ou pour peu de choses. Leur couple, leur duo, avait déjà traversé bien des épreuves. En voici une nouvelle. Une de plus. Et Melior voulait croire qu’ils pourraient s’en relever, d’ici quelques lunes. Quelques années, peut-être.


« Vous m’avez manqué, Aladore. Ne me faites plus jamais cela, d’accord ? La Vouivre lâcha un petit rire, qui se brisa à cause des sanglots qui étreignaient sa gorge. Je ne veux pas que vous preniez une mauvaise habitude en partant loin de moi, loin de nous, trop longtemps et trop souvent. Gillian est encore jeune mais je lui ai déjà longuement parlé de vous. Il est grand temps que vous faisiez connaissance, lui et vous. »


Une tentative pénible de chasser cette chape de plomb qui était tombée sur Darkdell. Melior voulait offrir à Aladore un moment de répit. Qu’il puisse oublier sa douleur quelques instants. Juste une poignée de secondes, si elle en avait le pouvoir. Et pourtant, quelque chose clochait. La Vouivre n’eut cependant pas le temps de réagir. Impuissante, elle vit son époux tomber sur le sol, tentant de chasser une chimère que lui seul pouvait voir. Sans qu’elle ne puisse se contrôler, Melior referma son étreinte sur son fils.


Elle aurait du se précipiter, essayer de l’aider. Melior ne pouvait cependant que se rendre compte de son impuissance. Pantoise, elle le resta quelques instants, avant de trouver la force de se précipiter vers la porte, appelant à l’aide à qui pouvait l’entendre. Ce fut un garde qui répondit en premier à cet appel, à ce cri du cœur. L’homme disparu rapidement au détour d’un couloir, en quête de Mestre Abelar. Alors, Melior resta là, attendant l’homme de sciences avec la plus grande inquiétude. Fort heureusement, le garde fit montre de la plus grande des efficacités. Abelar entra en premier dans la pièce, l’homme d’armes sur ses talons.


Melior s’apprêtait à les suivre. L’entrée lui fut cependant refusée, dans une premier temps. Il fallait laisser le Mestre officier. La mort dans l’âme, la Vouivre abdiqua. L’attente reprit, la Vouyvère prenant juste le temps de confier son fils à sa mère. Ce ne fut qu’après cela, et sans doute bien des pas esquissés sans raison, que Melior put à nouveau rejoindre le chevet de son époux. Ce dernier avait été remis au lit et était désormais veillé par Mestre Abelar. Merel se tenait posté près de la porte. Quelque peu désorientée, la Vouivre lui rendit son salut, reconnaissante du fait qu’il soit intervenu avec autant de rapidité. Il lui semblait pourtant que le pire restait à venir. Les mains croisées, phalanges enchevêtrées, la Vouyvère attendait le verdict de leur Mestre, à nouveau. Elle était peut-être seigneur. A dire vrai, elle était bien des choses. Rien ne l’avait préparée à cela, malheureusement...


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The Broken Knight – Part 2 :

Recovering


- The First to Rise -



Les cauchemars se multipliaient. Les crises ne s’arrêtaient. Aladore Costayne avait vu son état régressé en seulement quelques jours après son retour parmi les Vouivres. Mestre Abelard avait alors conseillé à lady Melior de faire chambre à part, de mettre le jeune chevalier dans une des chambres réservées habituellement aux invités de marque. La décision avait du être sans aucun doute douloureuse. La seigneuresse ne pouvait rendre visite à son époux et ne pouvait s’en remettre qu’à Aemon dont la présence semblait être bénéfique pour le jeune homme. Aladore n’était plus le même. Bien qu’il y ait eu quelques épisodes de calme, la semaine suivant son retour avait suffi pour inquiéter le mestre qui s’en remit à Villevieille, là où Aladore avait passé sa convalescence. Il semblerait que la consommation de lait de pavot ait permis au chevalier de ne pas prendre conscience de son état psychique. Une lettre de Thaddeus, le frère d’Aladore, faisait état de tous les soins apportés au chevalier durant les semaines de convalescence qu’il passa dans la demeure des Hightower. Mestre Abelard put mieux comprendre le soudain changement dans l’état de l’époux de la maîtresse des lieux. Encore que, cela n’était pas une science exacte. Aladore souffrait d’un lourd traumatisme dû aux violences de la guerre. Personne ne pouvait prévoir le temps de réaction, le temps que prendre la conscience pour se réveiller après de si lourdes blessures. Quoiqu’il en soit, les jours qui suivirent la réception de cette lettre, le mestre administra une dose un peu plus élevée de lait de pavot afin de calmer les crises et les hallucinations évidentes du blessé.

- Lord Florent… Jason Nègrebar… Lewyn des Essaims… Durran Bulwer… Lord Florent… Jason Nègrebar… Lewyn des Essaims… Durran Bulwer…

Lorsqu’il était éveillé et conscient, Aladore ne cessait de répéter ces noms. Il prenait conscience que ceux qu’il avait pu connaitre par le passé n’étaient plus forcément loyaux au roi Rhaegar. La bataille de Trois Tours avait mis à jour le jeu de plusieurs familles Bieffoises. Aladore avait été obligé de se battre contre certaines, contre des hommes qu’il comptait parmi des connaissances, parfois sympathiques. Les Bulwer occupaient l’autre côté du détroit du Murmure. Les des Essaims étaient liés aux Costayne par alliance maritale. Les Florent demeuraient une famille que croisait souvent Aladore lors de ses missions diplomatiques. Les Nègrebar étaient liés aux Vouyvère, la sœur même de lady Melior était l’épouse d’un Nègrebar. L’explosion ou plutôt l’implosion de ces alliances, plus ou moins proches, avait grandement atteint l’esprit d’Aladore. De nature pacifiste, il s’était vu entraîner dans une guerre qu’il ne voulait mais qui demeurait nécessaire. Aujourd’hui, il demeurait alité, en proie à quelques épisodes de démence, croyant voir dans l’ombre, la silhouette de ses désormais ennemis.

- Melior ?

Une quinzaine de jours s’étaient déjà écoulés depuis son retour. Beaucoup de choses s’étaient passées pour Aladore dans ce laps de temps. Mestre Abelard commençait à peine à réduire le lait de pavot et à confier la surveillance du jeune homme à son cousin, Aemon. Même si Aladore et Melior formaient un couple uni et fusionnel, tout le monde s’accordait à dire que le cousin chanteur était la personne qui connaissait le mieux le jeune chevalier. C’était lui qui se tenait près de son chevet, pensant alors être en présence de son épouse. Il remarqua bien vite que la silhouette, la couleur des cheveux et le visage ne correspondaient pas du tout aux traits de son épouse.

- Aemon… mon frère… tu es là !

- Je suis là, ne t’inquiète pas. Je suis là, mon frère.

Aladore voulut s’asseoir mais en fut empêcher par Aemon. Il fallait qu’il reste allongé. Il n’était pas encore complètement guéri. Lors d’une crise, la semaine précédente, il en avait rouvert une blessure mal cicatrisée. Il fallait qu’il se repose, énormément et qu’il soit bien entouré. Si pour le moment le mestre n’avait autorisé que le jeune chanteur itinérant dans les appartements du malade, il avait donné son accord pour d’autres membres de son entourage viennent le voir. Mais il avait expressément ordonné qu’il n’y ait pas plus de deux-trois personnes dans la pièce. Pendant de longues minutes, Aemon raconta à Aladore les jours précédents, les crises qu’il avait eu. Le chevalier semblait fortement attristé par le récit de son cousin, pensant immédiatement à Melior, ses enfants, à Meredyth qui demeurait toujours à Darkdell avec sa fille. Puis soudainement, une pensée lui traversa l’esprit, comme l’ombre passant incessamment dans la chambre.

- Ser Andrew ? Est-ce que ser Andrew est rentré ? Aemon, comment va mon oncle ? Je ne l’ai pas vu depuis si longtemps…

Aemon lui tint la main et le calma d’une voix douce et posée.

- Calme-toi, Al’ ! Calme-toi ! Ser Andrew va bien. Aux dernières nouvelles, il demeurait auprès de ton père à Trois Tours.

Puis le chevalier se mit à pleurer.

- Oh… oh non… ser Quentyn… ser Quentyn est mort…

- Oui… Meredyth en est inconsolable mais elle se montre forte pour sa fille, pour sa merveilleuse petite fille. Tu pourras les voir plus tard, elles sont toujours à Darkdell. Meredyth ne souhaitait pas repartir pour Hautesterres avant que tu n’ailles mieux.

Aladore parut soulagé même si la tristesse demeurait encore sur son visage. Lorsque le mestre repassa dans la chambre, il s’était endormi, donnant la possibilité à Aemon de rendre compte au mestre. Le chevalier demeurait encore fragile mais l’espoir qu’il aille mieux était retrouvé. Les deux-trois jours qui suivirent permirent de le confirmer. Aladore n’avait pas fait de crise depuis plusieurs jours, réussissait même à se mettre en position assise. Il mangeait peu mais retrouvait l’appétit. Il ne le savait pas mais lady Melior lui rendait souvent visite lorsqu’il dormait. Il était bien impossible de l’en empêcher. Ni Aemon, ni le mestre n’auraient pu se mettre en travers de la route de ces deux âmes que les Sept avaient solidement lié. Les jours se succédaient et une nouvelle lune était passée. Aladore se sentait un peu mieux et se décida, un jour où il avait repris des couleurs, de la force, de la volonté, à sortir de ses appartements. Le mestre semblait quelque peu réticent mais voyant la volonté du chevalier et le soutien d’Aemon dans cette entreprise, il ne put refuser, voyant là un bon moyen de voir l’évolution de l’état de son maître. Habillé chaudement, bien que la température extérieure soit printanière, Aladore s’aidait d’une canne et de son cousin pour marcher. Il était décidé à aller voir Melior lui-même. Quelques pas avant l’entrée de l’office de son épouse, il ordonna à Aemon de le laisser terminer le trajet seul et même de le laisser tout court, de repartir vaquer à ses occupations pendant qu’il allait retrouver sa femme. Tout sourire, Aladore arriva péniblement jusqu’à la porte sur laquelle il frappa trois coups, puis fit une pause, puis refrappa un coup avant de refaire une pause pour finalement faire deux petits à-coups sur la porte. Il ne ferait aucun doute que Melior se souviendrait de ce code qu’eux seuls pouvaient connaître puisque c’est le code qu’ils avaient créé pour se voir en cachette autrefois.


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Darkdell | An 304, lune 9, semaine 3.



Melior ne savait que faire.


Il lui arrivait rarement de ressentir ce sentiment d’abatement. Elle savait sa position précaire à bien des égards. Alors, elle avait toujours fait en sorte de se montrer digne de son nouveau statut d’héritière puis de seigneuresse. Mais cette situation… Cette situation mettait à rude épreuve son esprit, sa résistance à la fois mentale et physique. Ce n’était pas la première fois qu’elle la vivait. La guerre lui avait déjà pris deux frères ainsi que son père. Personne ne revenait entier d’une telle boucherie. Les cauchemars persistaient, les terreurs également. Alors, Melior s’était inclinée lorsque Mestre Abelar lui avait demandé de se tenir en retrait, aussi bien pour elle que pour leurs enfants. Que pour Darkdell, à bien des égards. Car son fief, aussi petit soit-il, se devait de conserver sa tête.


Elle avait fui. Lâchement, sans même se retourner. Bien sûr, elle avait essayé de revenir, profitant des périodes où son époux dormait pour cela. Elle ne pouvait faire plus. Mestre Abelar la tenait informée de l’évolution de l’état d’Aladore. Il avait essayé de la préserver, encore et toujours. Melior s’en était rendue compte. Elle avait accepté cet état de fait, sachant que l’homme de sciences prenait soin de sa santé en agissant de la sorte. Il lui arrivait également de s’entretenir avec Aemon. Le reste du temps, Melior le passait dans son bureau, tentant de trouver une forme de réconfort dans ses tâches quotidiennes.


Sa mère venait parfois lui rendre visite avec Rhea et Melessa, qui la pressaient parfois de questions. Alors, la Vouivre essayait de bricoler des réponses de bric et de broc, ne savant pas la vérité elle-même. Ses filles semblaient s’en contenter pour le moment. Mais pour combien de temps encore ? Fort heureusement, Gillian ne semblait pas impacté par tout cela. Sa jeunesse le préservait encore de toute cette violence, bien que Melior se rendait de plus en plus compte, atterrée, qu’il ne connaîtrait peut-être jamais l’homme qu’il était réellement…


Mais cette fois, la Vouivre avait quitté son antre. Elle n’avait pas la tête aux comptes et aux missives qui l’attendaient pour la journée. Elle pourrait les rédiger un peu plus tard. Une heure ou deux, cela n’était que peu de choses à l’échelle d’une journée. Melior s’était rendue auprès de sa belle-sœur, tenant à lui tenir compagnie autant que possible. Comme pour s’aider elle-même, pour qu’elles puissent s’aider toutes les deux, la dame des lieux proposait à Meredyth de l’accompagner dans leurs jardins, arguant que cela ferait du bien Rylene et à Gillian, que cela renforceraient leur santé. Ou elles restaient toutes les deux dans la chambre que la Vouivre avait attribuée à sa belle-sœur. Alors, elles discutaient de tout et de rien, évitant ces sujets funèbres qui pouvaient tant les blesser. Un jour, peut-être pourraient-elles en parler. Mais pour le moment, les plaies étaient encore trop vives pour cela.


Au bout d’un moment, Melior prit congé de Meredyth, lui indiquant une fois de plus qu’elle était là si elle avait besoin de quoique ce soit. Il était grand temps de se remettre à ses tâches habituelles. La Vouivre rédigea quelques missives, étudia le dernier rapport de Victor. L’urgence de la guerre les avait forcé à revoir l’entraînement de leurs hommes et à en former de nouveaux. En l’absence de son oncle, Victor avait donc son entière confiance pour s’occuper de cette tâche. Si la Vouyvère n’était pas familière de la chose militaire, elle tenait à être informée de chaque avancée ou de chaque problème qui pouvait être rencontré.


La Vouivre étant tant prise par sa tâche qu’elle ne prêta même pas attention aux pas qui se rapprochaient de la porte. Une partie de son inconscient semblait cependant avoir un autre avis à ce sujet. On frappa trois fois à la porte, avant que le silence ne revienne. Silence qui fut brisé à nouveau par un autre coup, suivi d’une nouvelle pause et de deux derniers coups, moins marqués. Alors, naturellement, sans même s’en rendre compte, Melior répéta le code, tapant du poing sur son bureau. Alors, la seigneuresse se rendit compte de son geste, fronçant les sourcils par la même occasion. Ce code était fort simple, il est vrai. Elle était cependant certaine que personne d’autre qu’elle et lui n’étaient au courant ou ne l’utilisaient de cette manière.


Ne sachant que faire, Melior finit par se lever de son siège, se dirigeant vers la porte. Elle ne l’ouvrit pas en totalité, tout d’abord, ne passant que sa tête dans l’embrasure de l’huis. En voyant Aladore, son épouse cligna plusieurs fois les yeux, croyant rêvé. Mestre Abelar l’avait bien sûr prévenue que l’état de son époux s’était amélioré. Mais de là le trouver derrière sa porte, en haut d’un escalier, voilà qui sortait tout de même de l’ordinaire ! Précipitamment, Melior ouvrit plus largement la porte, tendant son bras à Aladore pour qu’il puisse s’y appuyer.


« Aladore, vous auriez du me faire mander ! s’exclama Melior, en le guidant à l’intérieur de son bureau, le guidant jusqu’à une chaise toute proche. Cet escalier est si raide que vous auriez pu vous rompre le cou ! »


Melior sentait ses yeux lui brûler. Elle ne savait pas à quoi rattacher son état. Au fait de voir Aladore devant elle, de la manière la plus imprévue qui soit ? A la culpabilité qu’elle ressentait toujours ? Au fait qu’il aurait pu se blesser en cherchant à la rejoindre ? A la peur générale que lui inspirait son état, à cette crainte viscérale qu’elle avait de le perdre ? De rendre leurs enfants orphelins de père, comme elle-même avait pu l’être d’une certaine manière ? Ou à cette guerre qui la mettait dans une situation bien délicate, son sang s’étant retournée contre elle, contre eux ?


Peut-être était-ce un mélange de tout cela.


Quelques larmes dévalèrent alors ses joues, sans qu’elle ne puisse les retenir.

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The Broken Knight – Part 3 :

The Code


- The First to Rise -



Trois coups. Une pause. Un coup. Une pause. Deux coups. C’était un code inventé par Aladore lui-même il y a très longtemps, lorsqu’ils n’étaient encore qu’enfants. Melior et lui finissaient par échapper à leurs chaperons pour mieux se retrouver. Cela avait tendance à énerver la septa mais à amuser ser Andrew qui avait totalement compris ce qui se passait entre son écuyer et sa nièce. Il avait donc fallu créer ce code pour éviter de se faire repérer et encore parfois aujourd’hui, le jeune chevalier s’amusait à le faire. Comme à cet instant alors qu’il arriva péniblement jusqu’en haut de l’escalier infernal qu’il venait de monter. En voyant le visage de son épouse passer la porte, son sourire s’agrandit et repensa à leurs jeunes années, à leur mariage, à leurs enfants, à leur vie de couple à Trois Tours puis à Darkdell. Il s’agissait là d’un moment de lucidité dont il voulait profiter, malgré la souffrance de son corps et surtout celle de son esprit. Il ne pouvait qu’être heureux de retrouver ce visage et cette chevelure flamboyante. C’est alors que la jeune femme le disputa quelque peu, le guidant jusqu’à une chaise où il se laissa tomber. Elle avait sans doute raison, il aurait dû lui demander de venir l’aider. Mais la pénibilité du chemin séparant sa chambre du bureau de Melior en valait le coup.

- Tout va bien, Melior. Je vais bien. Je vais… bien. Vraiment. Le mestre dit que je vais mieux même. Mon corps se remet mais mon esprit a besoin de plus de temps.

Les hallucinations allaient et venaient encore lorsqu’Aladore repensait à tout ce qu’il avait vécu, au combat contre le Nègrebar, contre Alester Florent, contre Lewyn Des Essaims. Même lorsqu’il dormait, il voyait tous ces visages l’entourer, le torturer, le malmener, le tuer même parfois. Rien n’y faisait, pas même le lait de pavot que lui administrait mestre Abelard. Le temps devait faire son œuvre et l’esprit du chevalier avait un long chemin à parcourir. Mais aujourd’hui, il avait mis tout cela de côté pour retrouver celle qu’il aimait plus que tout au monde. Melior était sa force, son courage, sa vaillance. Sans elle, il ne pourrait tenir tout comme sans ses enfants. Il avait également hâte de les retrouver, de leur apparaître sous un meilleur jour qu’à son arrivée et les jours suivants. Rhea et Melessa lui manquaient et il avait envie de faire connaissance avec son nouveau fils, Gillian. Assis sur sa chaise, il souriait encore et prit la main de son épouse en larme. Il la fit approcher de lui et se blottit contre elle, qui demeurait debout. Il était si heureux de la retrouver, il profita de ce moment autant qu’il put avant de relever son regard vers elle, tendant une main pour essuyer ses larmes.

- Ne pleurez pas, mon amour. Je suis là, je suis là. Je… Je…

L’émotion était présente dans sa voix, conscient que les jours passés n’ont été agréables pour personne. Il se souvenait des crises, des moments de délires, d’hallucinations, la peur qu’il avait pu percevoir quelques secondes dans le regard de son épouse. Il espérait que ses enfants ne l’avaient pas vu dans cet état. Il reprit son souffle et poursuivit alors.

- Je suis désolé… Désolé pour tout cela…

Sa main posée sur sa joue, il se leva avec difficulté mais réussit. Face à son épouse, la main toujours sur son visage, il revoyait alors la scène de leur premier baiser, un baiser simple, innocent, fragile, rempli d’amour. Il se souviendrait toujours de ce moment qu’elle lui offrit bien avant l’annonce de leurs fiançailles, un moment rien qu’à eux, un moment unique, un moment qui lui permettait, encore aujourd’hui, de se relever à chaque chute. Sans un mot, aucun, il s’approcha doucement et murmura quelques mots.

- Ferme les yeux…

Il s’approcha de nouveau, sa main quittant son visage et trouvant la sienne, entrelaçant alors leurs doigts. Fermant les yeux à son tour, il vint ensuite déposer un doux baiser sur ses lèvres, un baiser simple, innocent, fragile, rempli d’amour. Se souvient-elle de ce moment ? De ce baiser ? De ce jour où ils déclarèrent mutuellement leurs sentiments l’un à l’autre ? Il espérait de tout cœur tandis qu’il s’éloigna quelque peu, ne quittant pas sa main, replongeant son regard dans le sien. Il lui sourit et dit à demi-mot.

- Je t’aime.


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Darkdell | An 304, lune 9, semaine 3.



Non, non ! Rien n’allait ! Rien du tout ! A chaque minute qui passait, Melior essayait de conserver son calme de façade, à défaut de l’abriter en son for intérieur. Et pourtant, elle tremblait, serrant ses mains l’une contre contre l’autre. Elles trahissaient sa fébrilité plus que le reste de son corps. A cet instant, la Vouivre ne savait pas ce qui la contrariait, non l’effrayait le plus. Savoir qu’Aladore avait fait une partie de ce long chemin seul ou… ou ce mensonge que son esprit persistait à lire sous les mots rassurants de son époux. Sans doute tenait-elle plus de la toute jeune fille qu’elle était durant la Rébellion que de la femme qu’elle était désormais, à la tête d’un fief et d’une famille.


Ces mots… Son père avait-il prononcé les mêmes pour rassurer sa mère, lors de son retour ? Alors qu’ils enterraient tous les deux un fils partit trop tôt ? Melior ne pouvait le savoir. Au fond, elle ne voulait même pas le savoir. Et pourtant, cela restait possible. Une possibilité qui lui donnait presque la nausée. Car au fond, rien ne revenait jamais à la normale. Lorent hurlait toujours dans son sommeil. Elle l’avait entendu. Elle se levait toujours dans ces moments, tant les cris résonnaient, se répercutaient contre les pierres sombres. Le lait de pavot n’avait rien changé. Il s’était battu contre des ennemis invisibles durant des années, avant de succomber. Leur père avait eu plus de chance. A moins que son mal n’ait pris une autre forme ? Au fond, ils étaient tous perdants dans cette histoire...


Melior ne savait pas, ne voulait pas savoir. Tout ce qu’elle souhaitait à cet instant, c’était de ne pas revivre ce calvaire qu’on avait imposé à l’enfant qu’elle était. Que ses filles n’aient pas, elles aussi, cette vision ancrée dans leurs mémoires encore si jeunes. Une pensée égoïste. Car cela signifiait éloigner Aladore d’elle, d’eux. Elle ne souhaitait pas en arriver là. Elle n’était pas une créature craintive. Que cela ne tienne, elle était une Vouivre ! Alors, la guerre aurait encore l’ascendant sur eux. Elle pourrait insuffler une terreur latente dans chacun des membres de sa famille, répéter encore et encore ce cycle que Melior s’échinait à éviter. Mais comment lutter contre cet ennemi invisible ? Les flèches ne pouvaient l’atteindre, pas plus que la pointe d’une plume ou d’une épée. Quant à ses mots ou à ses gestes, leur impact semblait si dérisoire…


Alors, au comble de l’impuissance, Melior pleurait sans pouvoir se retenir. Elle pleurait ces larmes trop longtemps retenues. Elle pleurait de peur, de fatigue, de colère. Elle pleurait pour ces mots rassurants qu’elle avait glissé à l’oreille de ses filles pour qu’elles trouvent le sommeil, pour qu’elles fassent preuve de patience à l’égard de leur père. De tout cela à la fois. Aladore avait beau les essuyer, elles coulaient toujours d’avantage. Pourquoi fallait-il que tout recommence encore ? La dernière guerre remontait à une génération à peine. Combien devrait-elle encore en vivre avant de disparaître ?


« Je… Je ne peux pas… »


Un aveu qui lui brisa le cœur. Elle ne pouvait supporter tout cela. Ne pouvait endiguer ses propres pleurs, ces hoquets qui la privaient d’air. Pour la première fois depuis bien longtemps, la peur prenait le dessus. Et Melior avait l’impression qu’il lui serait impossible de s’en remettre, de la chasser. Elle avait vécu d’autres épreuves. Un fait que son esprit semblait pourtant occulter, pourtant. Et elle se détestait pour cela.


« Nous sommes… Nous sommes deux, dans ce cas. »


Oui, elle l’était. Sincèrement et profondément désolée. Sa voix chevrotait, se brisait au même titre que le rire qui s’échappa de ses lèvres. Elle pleurait et riait en même temps, sans trop savoir pourquoi. De l’une de ses mains toujours tremblantes, Melior frôla celle de son époux, qui se trouvait toujours sur sa joue. Ce contact la rassura quelque peu, la ramena presque à la réalité. Il fallait qu’elle se ressaisisse. Gouverner un fief, aussi modeste puisse-t-il être, n’était pas une sinécure et il lui fallait retrouver le contrôle sur son esprit. Cette tempête qui l’animait n’était bonne pour personne.


Sans trop savoir comment se comporter, Melior hocha la tête. Sa main quitta celle de son époux, alors qu’elle fermait les yeux. Elle tremblait encore et le ressentait davantage alors qu’elle perdait l’un de ses derniers liens avec le monde qui l’entourait. Aladore avait sa confiance. Il l’avait encore, son inconscient avait parlé pour elle. Instinctivement, Melior l’avait écouté. Il y avait de ces choses qui ne pouvaient changer. Son cœur fit comme un bond dans sa poitrine alors que leurs lèvres se frôlaient. Un geste coutumier. Avant, du moins. Avant tout cela. Car il fallait se rendre à l’évidence, cela faisait plusieurs lunes qu’ils n’avaient pas pu se retrouver de la sorte.


« Aladore... »


Melior avait rouvert les yeux. Sa main quitta celle de son époux, les deux venant se poser sur ses joues. Elle avait cessé de pleurer. Il lui semblait qu’elle avait sangloté assez pour plusieurs jours, plusieurs semaines peut-être.


« Comment ai-je pu en douter… murmura la Vouyèvre, plus pour elle-même. Je suis désolée, Aladore, vraiment désolée… Je t’aime. Maudite soit cette guerre qui s’est mise et se met entre nous. »


La Vouivre poussa un soupir. Elle essuya les derniers reliquats de larmes qui se trouvaient encore sur ses joues. La crise était passée. Melior espérait que cela serait la dernière. Ses mains retrouvèrent celles de son époux. Elle ne voulait pas rester là. Le travail pourrait attendre pour la journée. Aladore avait pu se lever, elle devait s’en réjouir et en profiter. Rhea et Melessa étaient avec leur Mestre à l’heure qu’il était. Mais Gillian, lui, devait être réveillé. C’était le moment où jamais.


« Je serais bien égoïste de vous garder pour moi… Votre première rencontre a été écourtée avec Gillian, la dernière fois. Que diriez-vous… Cela vous plairait que nous lui rendions visite ? Je suis sûre qu’il sera heureux de nous voir. Melior se tut. Mais pour cela, vous devez me promettre de vous ménager, mon amour. Ai-je votre parole ? »

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The Broken Knight – Part 4 :

The Newborn


- The First to Rise -



Depuis tout jeune, Aladore désirait être père. Il était né dans une famille nombreuse, monnaie courante en Westeros. Malgré les moqueries de sa maladresse, il avait vécu parmi ses frères et ses sœurs, avait grandi avec des gens de son âge durant son écuyage, avait vu les familles se former, s’agrandir. Il était donc normal qu’à son tour, il veuille fonder une famille, l’agrandir. Secrètement, dans les premiers instants où il était tombé amoureux de Melior, il imaginait déjà leur vie de famille ensemble. Il ne savait même pas ce que l’avenir lui réservait ni si Melior serait un parti accessible pour lui. Mais il ne pouvait s’empêcher d’y penser. Cela le motivait et il aurait été capable de dégainer l’épée si un rival était apparu. La dame de ses pensées aurait pu craindre cet énergumène follement épris d’elle mais, ils avaient grandi ensemble, s’étaient apprivoisés avec une telle facilité. Tout était si facile et évident avec Melior. Il était tout naturel qu’ils finissent ensemble. Même ser Andrew l’avait remarqué bien avant l’officialisation des fiançailles. Aujourd’hui, le rêve du chevalier maladroit se concrétisait. Cinq enfants étaient nés de son union avec son premier et seul amour. Bertram. Delena. Melessa et Rhea. Gillian. Ils en avaient perdu une en chemin mais elle demeurait toujours présente en pensée. Cette fille perdue qu’ils ne connurent que très peu restait en mémoire malgré tout.

Lorsqu’Aladore regarda à nouveau son épouse, il lui sourit, la rassura, l’embrassa, lui déclara à nouveau son amour comme il l’avait fait de si nombreuses fois maintenant. Il n’avait d’yeux que pour elle et n’avait toujours eu d’yeux que pour elle. Tous les Ouestriens n’étaient pas comme ça, loin de là. Chaque jour que les Sept faisaient, Aladore se montrait présent pour son épouse, l’épaulait du mieux qu’il pouvait, la soutenait dans chacune de ses décisions. Il était un mari aimant, un soutien infaillible, une force dans laquelle elle pouvait puiser. Il n’avait aucunement ressenti de jalousie lorsqu’elle devint héritière pour seigneuresse de Darkdell. Bien au contraire. Aladore n’avait jamais aspiré à aucun pouvoir. Même son statut d’émissaire, il n’en avait pas voulu dans les premiers temps. C’était l’occasion rêvée pour lui de repasser un peu dans l’ombre, de faire oublier sa maladresse, de ne plus être au premier plan. Car en effet, Melior étant seigneuresse, elle passait avant lui lorsqu’ils se rendaient à des mariages, banquets, funérailles ou autres mondanités.

- Ne vous excusez pas, ma douce. Comme vous le dîtes, maudite soit cette guerre. Mais maintenant, je suis là, ici, avec vous, avec les enfants.

Une ombre passa et attira l’attention d’Aladore. Sans rien laisser paraître, il commença à prendre peur. Ses démons rôdaient encore dans les parages. Il n’était plus le même qu’avant, le mestre avait mis au courant toute la maisonnée. Les hallucinations étaient encore bien présentes. Une situation, un mot, un son, une personne ou un objet pouvaient le faire partir dans une crise d’angoisse violente. Le fait de mentionner la guerre semblait avoir déclenché un petit quelque chose mais la voix de Melior le ramena à la réalité, à l’instant présent. Il est vrai qu’il n’avait pas revu ses enfants depuis son retour. Mais il n’était pas en état lorsqu’il les avait vu l’autre jour. Ses filles lui manquaient atrocement et elles avaient reçu l’ordre de ne pas déranger leur père. Quant au dernier de la fratrie, il était encore tout bébé et Aladore n’avait aucun souvenir de lui. Il l’avait vu brièvement à son retour mais n’en gardait rien dans sa mémoire. Pour lui, cet enfant, Gillian, lui était inconnu et lorsque Melior lui proposa d’aller le voir, il ne put se retenir de verser quelques larmes.

- Cela me plairait beaucoup…

L’émotion le gagna et il prit quelques secondes pour reprendre ses esprits avant d’acquiescer d’un signe de tête.

- Promis, mon amour, je me ménagerai mais… je veux voir mon fils.

Quelle fierté pour Aladore de compter un nouvel enfant, un nouveau fils parmi ses enfants. La famille nombreuse qu’il avait toujours souhaitée se formait, s’agrandissait, prospérait. Une pensée pour son fils Bertram lui traversa l’esprit et il prévoyait déjà de lui écrire dans les prochains jours. Le jeune héritier de Darkdell demeurait à Solfoyer depuis un moment pour son écuyage et se tenait bien loin du tumulte qui secouait et secoue encore le Bief.


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Doucement, Melior hocha la tête. En son for intérieur, elle craignait toujours les réactions de leurs filles. Ou même de Bertram, qui n’avait pas manqué de lui transmettre un corbeau au sujet de son père. La Vouivre avait temporisé, que cela soit pour leur aîné ou pour leurs cadettes. Elle était leur mère et se devait de les protéger. De faire mieux que ce que sa propre mère avait pu lui offrir, malgré tous ses efforts. Aladore leur était revenu, son épouse en avait la certitude à présent. Et pourtant… Et pourtant elle avait toujours l’impression d’avoir cette petite aiguille dans le crâne. Une petite pointe de doute qu’elle ne parvenait à chasser, qu’importe l’énergie qu’elle pouvait mettre pour atteindre ce but. Elle voulait croire que ces fêlures pouvaient être pleinement comblées. Que tout cela était sans danger pour leurs petites, pour Bertram qui se trouvait au loin désormais. Le passé lui donnait cependant tort. Mais tout serait différent cette fois, n’est-ce pas ?


« Melessa et Rhea sont avec dame ma mère pour le moment. répondit doucement Melior. Nous essayons de les maintenir dans un semblant de paix, bien que cela ne soit pas simple tous les jours. La Vouivre se tait, visiblement songeuse. Il me faudra m’entretenir de certaines choses avec vous, à leur sujet. Je crains que certains de nos serviteurs ou de nos gardes aient la langue trop pendue… ou que nos filles aient déjà la fâcheuse manie d’écouter des choses qui ne conviennent pas à leurs jeunes oreilles. »


Melior se souvenait de ce jour où elle avait trouvé leurs jumelles en train de se chamailler au sujet de leurs cousins de Bandallon. Leurs avis divergeaient grandement et si la querelle avait vite été oubliée par les deux intéressées, leur mère restait marquée par cet évènement. Elles avaient fait de leur mieux pour préserver Rhea et Melessa de cette violence que connaissait leur monde. Tout cela pour rien, pour qu’une petite parcelle du drame qui se jouait parvienne tout de même jusqu’à elles-deux.


« Pour autant, cela peut attendre encore une heure ou deux. tempéra finalement la dame des lieux, se faisant plus rassurante. Je n’aimerai pas vous mettre de bien mauvaises pensées en tête alors que vous vous apprêtez à rencontrer notre fils. Veuillez m’en excuser. Suivez-moi et prêtez attention à l’endroit où vous mettez les pieds, il est hors de question que nous basculions tous les deux. »


Une petite pointe de légèreté avait accompagnée cette dernière phrase. Ces escaliers étaient à l’image de ceux qui pouvaient se trouver dans bien des demeures de Westeros. Les marches n’étaient pas forcément de taille régulières, lorsqu’elles n’étaient pas quelques peu abîmées par les nombreuses générations de personnes qui les avaient foulées. Dès lors, descendre l’escalier à deux, au coude-à-coude, relevait d’une situation quelque peu ubuesque, bien qu’étant loin d’être impossible. Melior retint à grand peine un soupir de soulagement lorsqu’ils parvinrent à l’étage convoité. Quant à savoir si le plus dur avait été fait ou non… La Vouivre l’espérait. Elle priait pour que cette rencontre se déroule pour le mieux, contrairement à la première.


« Nous devrions être seuls à l’heure qu’il est, bien que je vous conseille de prendre un peu de temps pour voir votre sœur également, lorsque vous en aurez l’occasion. Melior avait ouvert la porte. Si je fais en sorte de lui rendre régulièrement visite, de la soutenir et de l’aider avec notre nièce, je pense que vous voir sur pieds lui mettrait du baume au cœur. L’air de Darkdell semble lui faire du bien, cependant. C’est là tout ce que nous pouvions souhaiter dans son état. »


Avec délicatesse, Melior aida son époux à s’asseoir dans l’une des chaises qui se trouvait là. Cela faisait un moment que Darkdell n’avait pas accueilli plusieurs enfants en même temps. Dès lors, la dame des lieux avait demandé à ce qu’une pièce soit aménagée le temps du séjour de sa belle-sœur et de sa fille entre leurs murs. Bien qu’aménagée rapidement, l’endroit était confortable et permettait à Gillian et Rylène de se reposer à leur guise. Lorsque les deux mères étaient absentes, Emma veillait sur leurs enfants, tout à son ouvrage de couture. Alors que les époux faisaient leur entrée, la servante s’était éclipsée, sur la pointe des pieds. Sage Emma. Melior se félicitait de l’avoir gardée à ses côtés.


« Là, voilà qui est mieux. Melior se détourna quelques instants, s’approchant du berceau où se trouvait son fils. Ah, je connais quelqu’un qui est bien éveillé. La Vouivre se laisse aller à un rire léger, alors que son fils s’amuse avec l’une de ses mèches de feu. Doucement, mon fils, doucement. Vous aurez les mêmes, un jour prochain. J’ose espérer que vous les maltraiterez moins que les miens. »


Melior se redressa légèrement, berçant doucement son plus jeune enfant. Gillian lui ressemblerait, comme le reste de sa fratrie. Un fait qui l’amusait. Elle avait gagné son pari haut la main. Gillian serait une fière Vouivre, d’ici quelques années. Quant à elle… Avec un enfant de plus, fort était de constater que la Vouyvère n’avait pas fini de se faire du mauvais sang. La Vouivre se retourna finalement, un doux sourire aux lèvres. Gillian gazouillait contre elle. Un petit chant qui la ravissait à chaque fois qu’elle l’entendait. Profitant d’un siège proche de celui où se trouvait son époux, Melior l’utilisait pour discuter à son aise avec sa belle-sœur lorsqu’elle était présente, la Vouivre déposa doucement le petit dans les bras de son père. Aladore avait l’habitude de porter de jeunes enfants. En plus des leurs, ils pouvaient se targuer d’avoir toute une flopée de neveux et de nièces. Malgré ce fait, Melior ne put s’empêcher de s’assurait que tout allait bien. Que Gillian était en sécurité. Une peur de mère, sans doute. Il n’y avait rien de rationnel là-dessous.


« Les présentations ont été écourtées la dernière fois. rappela doucement Melior. Permettez-moi de reprendre où nous en étions restés la dernière fois. Gillian, je vous présente votre père, Aladore. Il rêvait de vous rencontrer depuis plusieurs lunes maintenant, j’ose espérer que vous pourrez rattraper ce temps perdu dès à présent. La Vouivre esquissa un sourire. Aladore, je vous présente notre fils, Gillian Vouyvère. Je vous prie de m’excuser à nouveau d’avoir pris la liberté de le nommer seul, bien que j’ai la certitude que mon choix était le bon. »

DRACARYS
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Sûre est notre protection❞ Je suis la Vouivre en haut des remparts, la dame de ces noires murailles, la seigneuresse de ces vallons, la femme aux maintes couleurs et je veille.
Aladore Costayne
Sa Majesté des Oies

Aladore Costayne

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The Broken Knight – Part 5 : Crisis


- The First to Rise -



Le temps s’était arrêté soudainement tandis que Melior posait délicatement dans les bras maladroits de son époux le jeune bambin de six lunes. Il semblait si fragile. Le chevalier avait peur mais pouvait compter sur la présence de son épouse. Il ne faisait aucun doute qu’elle veillait au grain. Aladore n’était pas encore tout à fait guéri et il lui faudrait encore de nombreuses lunes pour s’en remettre, voire plusieurs années. Le mestre s’était montré plutôt réaliste et c’est ce que le jeune homme souhaitait. Pas d’espoir infondé, il voulait être conscient de son état physique mais surtout psychique. Il était encore en proie à des terreurs nocturnes, des hallucinations, des voix çà et là. Mais pour l’heure, il n’avait d’yeux que son dernier fils, Gillian. Aux mots de Melior, quelques larmes s’écoulèrent. Il ne put former des mots pour dire à quel point le choix du prénom était plus que bon. Tenant fermement le bébé, il libéra une main qui alla trouver celle de son épouse. Ils n’avaient pas besoin de mots pour se comprendre. Un contact physique suffisait. Un regard suffisait. Un sourire suffisait. Depuis plus de vingt ans maintenant, ils fonctionnaient comme ça et ils fonctionneraient ainsi encore longtemps. Ils demeurèrent là encore quelques instants, profitant de ce moment à trois, dans le silence, dans le calme, permettant à Aladore de contrôler son esprit tourmenté. Le regard plongé dans celui de son fils qui était bien éveillé, il entrevoyait son futur, leur futur, un futur radieux où leur famille vivrait en harmonie et avec beaucoup d’amour. Car de l’amour, Aladore en avait à donner, encore et encore. Il n’avait qu’une hâte, c’était retrouvé son fils aîné, Bertram ou bien de serrer ses filles dans ses bras. Il avait également une pensée pour Delena qui n’avait pu voir le jour une seule fois. Son cœur en avait été brisé et si Melior avait su recoller quelques morceaux – elle seul avait ce magnifique pouvoir – il était encore bien difficile pour le chevalier Bieffois de supporter cette tragédie qui les avait frappés autrefois. La fatigue le prenant, il redonna l’enfant à Melior et lui demanda de le raccompagner dans leurs appartements pour qu’il se repose. Il sentait, au fond, qu’une crise pointait le bout de son nez. En témoignait l’ombre d’une silhouette dans le coin de la pièce. Mais Aladore refusait que cela se passe ici, devant son fils, dans cette pièce où la paix devait régner, où l’innocence et l’insouciance étaient maîtresses.

***

- LA… LÂCHEZ-MOI ! Savez-vous qui je suis ! Comment osez-vous ? MELIOR !!! MELIOR, AIDEZ-MOI !!

Torse nu, en sueur, tenu par deux gardes, Aladore se débattait de toutes ses forces et tentait d’attirer l’attention de son épouse qui se trouvait dans l’encadrement de la porte devant le mestre qui lui parlait. Il n’entendait pas les mots qu’il prononçait. Il ne voulait pas qu’elle l’écoute. Il ne voulait pas qu’on le touche. L’ennemi était revenu et ils l’empêchaient de l’atteindre. Sa famille était en danger. Alester Florent avait trouvé le moyen de pénétrer Darkdell afin de se terminer sa quête. Il voulait les tuer. Il voulait tous les tuer. Mais il ne pouvait rien faire. Se débattant toujours plus, il réussit à se libérer du bras gauche et surprit alors l’autre garde dont il réussit à se défaire. Il faisait alors face au mestre et à son épouse qu’il implorait de venir auprès de lui. Mais le mestre l’en empêchait. Son visage se fronça, fou de rage. Il ne savait que faire et n’eut pas le temps d’y réfléchir alors qu’Aemon, son cousin, se saisit de lui pour le coucher sur le lit. Le mestre se rapprocha une fois le chevalier en crise maîtrisé et lui administra une forte dose de lait de pavot. Cela calme le Bieffois dans l’instant. Les deux gardes furent postés devant les appartements et personne en dehors du mestre, d’Aemon et de Melior ne pouvaient entrer dans cette pièce, pas même les enfants, surtout pas les enfants. Le chemin de la guérison était encore long pour le chevalier qui se réveilla le lendemain en ayant conscience de tout ce qui s’était passé la veille. C’est donc tout recroquevillé sur lui-même dans le lit que Melior le retrouva en venant le voir pour prendre connaissance de son état du jour.

***

Quelques semaines s’écoulèrent depuis le retour d’Aladore à Darkdell. Les crises avaient été violentes sur les premiers instants mais semblaient se calmer. Si le lait de pavot aidait beaucoup, le mestre avait doucement commencé un traitement moins drastique à base de plantes. L’idée n’était pas d’assommer le chevalier mais de le guérir, de l’apaiser. Il semblait l’être. En proie encore à quelques cauchemars, Aladore se réveilla plutôt sereinement ce jour-là. Melior avait déjà quitté la couche. Elle était une lève-tôt. Même avant d’être seigneuresse, elle se levait plus tôt qu’Aladore. Il se leva donc, s’habilla après un bain bien mérité qu’on lui avait préparé. Il se rendit quelques portes plus loin, là où se trouvaient les invités de marque de Darkdell. Il y en avait une, d’invitée, qu’il n’avait pas beaucoup vu depuis leur retour. Il frappa à la porte et une septa ouvrit, faisant immédiatement la révérence lorsqu’elle posa son regard sur l’époux de la dame des lieux. Aladore entra d’un pas hésitant et se présenta à la dame qui se trouvait près de la fenêtre, portant un enfant dans ses bras.

- Bonjour Meredyth…

Il n’osait s’approcher. Le regard fuyant, il afficha un léger sourire, espérant que sa sœur souhaite bien sa présence ici, en présence de sa fille et que son état des dernières lunes ne l’ait pas trop traumatisé. Ce fut une réaction totalement contraire qu’il reçut. Confiant le bébé à la nourrice qui se trouvait à ses côtés, Meredyth, en larmes, se jeta au cou de son frère.

- Oh mon Ala ! Je suis si heureuse de te voir… Mon frère…

Sanglotant dans les bras de son aîné, Meredyth le serra fort. Des larmes s’échappèrent des yeux du chevalier qui serra sa sœur en retour sous le regard ému de la nourrice et de la septa. Le frère et la sœur se retrouvaient enfin et purent passer quelques instants seuls ensemble, remerciant ainsi les deux dames qui prirent congé. Si dans les premiers temps, Meredyth avait eu du mal à laisser Rylène dans les bras d’une autre, aujourd’hui, elle semblait elle aussi avoir fait un grand pas sur le chemin de la guérison. Ils passèrent une bonne partie de la matinée ensemble, profitant du temps clément pour parcourir les jardins de Darkdell. Aladore retrouva également le chemin des écuries où se trouvait son cerf blanc.

***

Solfoyer, an 305, lune 2, semaine 4. Lettre non envoyée, froissée, jetée puis brûlée.

À lady Melior Vouyvère, seigneuresse de Darkdell,

Ma très chère épouse,

Bien que je ne serai pas absent bien longtemps, je profite de quelques instants seul pour vous écrire, mon amour. Depuis mon retour de Villevieille et les lunes compliquées que nous avons vécu ensuite, il ne se passe pas une seconde sans que je ne pense à vous. Assister aux funérailles de ser Emmon, revoir notre fils, penser à tout ce qui est en train de se passer près de chez nous et loin de chez nous, tout cela me fait réfléchir et me fait peur quant à l’avenir qui se dessine. J’ose espérer que le calme reviendra bien un jour dans nos vertes contrées. Vous me connaissez que trop bien. Je suis un homme de paix et loin d’être un homme de guerre. Mes blessures physiques m’ont épuisé. Mes blessures mentales m’ont transformé. Je crois bien que si je devais repartir à la guerre, au nom de notre roi bien-aimé, ce serait là, mon dernier voyage. Je ne pourrai supporter d’autres batailles, je le sais, je le sens au fond de moi. Pardonnez ses mots et pardonnez-moi si je vous fais peur en vous les écrivant mais il me fallait les écrire, les sortir de mon esprit. Il me fallait extérioser cette peur incontrôlable. Je vois encore des visages dans mes rêves, des ombres quand je suis éveillé, je sens des présences. Je me sens lourd. Je me sens parfois partir. J’ai bien failli frapper Bertram l’autre jour alors qu’il ne cherchait qu’à attirer mon attention pour me montrer ses progrès. Je ne sais pas ce qui m’a pris. J’étais, comme ailleurs. Heureusement, lord Branston était à nos côtés et j’ai pu me raisonner à temps. Je n’aurais pas pu me supporter si mon geste avait dépassé ma pensée. Pardonnez-moi, Melior… Pardonnez-moi…

***

Solfoyer, An 305, lune 2, semaine 4. Lettre envoyée.

À lady Melior Vouyvère, seigneuresse de Darkdell.

Mon amour,

Bien que les circonstances qui m’ont fait venir ici soient tragiques, quel bonheur de retrouver notre fils, Bertram. Il a fait d’incroyables progrès et lord Branston ne tarie pas d’éloge sur lui-même s’il a son petit caractère. Je ne ferai pas long. Je voulais juste profiter d’un petit moment de tranquillité pour vous écrire. Vous me manquez chaque fois que nous nous éloignons l’un de l’autre. Je pense à vous tous les jours et il me tarde d’à nouveau vous retrouver. J’espère que les filles, Gillian et vous, vous portez bien ainsi que ma sœur, ma nièce et mon cousin malgré ce contexte bien inquiétant.

Nous nous retrouverons tout bientôt. Que les Sept vous protègent et vous accompagnent d’ici là.

Avec tout mon amour,

Aladore.


#9A7D0A : Aladore Costayne
#677E52 : Meredyth Mullendore

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