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Guilt is the only remain of the past + Elys

Lowell Blount
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Lowell Blount

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Elys & Lowell
Guilt is the only remain of the past
303, lune 2, semaine 1


L’hommage est passé, étrange, comme hors du temps. Célébrer les morts est une bien drôle d’expression, songe Lowell. Mais tout est irrationnel, irréaliste. Cette bataille elle-même ne l’était-elle pas, au cœur d’une nuit qui semblait éternelle, contre des ennemis qui n’étaient même pas vivants ? Et les leurs qui tombaient…ils ont peut être sauvé le règne des hommes et l’été éternel viendra sans doute, mais jusqu’à la fin de son existence, il lui semble qu’il ne pourra jamais ne pas revivre Winterfell. Le seigneur en rêve ; dans ces occasions il remercie les Sept de sa blessure, qui le réveille la nuit. A tout prendre elle est moins pénible à supporter que ces cauchemars, même si fatalement, il se met à repenser à Chester et à revoir ce moment où il n’a pas pu le sauver. Cet hommage était pour lui, pour son cousin Anton Farring, aussi, et pour Lowell, cela aussi est étrange. Des noms parmi d’autres, si héroïques et si vite oubliés, et personne qui ne le juge mauvais frère pour ne pas avoir réussi à sauver son cadet. Non, lui aussi est un héros. A chaque jour suffit sa peine, songe Blount. C’est comme la guerre. A peine finie, il sait qu’elle reviendra. Qui pourrait en douter ? Le Dragon de l’Est est de retour sur le continent, chevauchant un dragon tout ce qu’il y a de plus réel…nul doute que de nouvelles batailles sont à venir. Pour le moment, Lowell espère simplement, si ce n’est pas trop demander, pouvoir pleurer en paix.

C’est vers la fin de l’hommage, alors que la musique a commencé, qu’il aperçoit parmi les bardes un visage qui lui semble venir du fond des âges. Le ménestrel ! Il ne lui faut que quelques secondes pour comprendre pourquoi sa figure lui est familière. Comment oublier le mariage d’Ornella et son propre départ ? Comment oublier les questions qu’il a pu se poser sur ce gamin, ce qu’il était devenu, une fois le prix de son silence encaissé, maigre prix d’une perte qu’on ne saurait compenser en dragons d’ors ou d’argent ? Depuis son retour à Fort-Épine, Lowell s’est parfois dit qu’il devrait se mettre en quête de ce garçon. Pourquoi ? Il n’en sait rien. Peut-être simplement pour être en paix avec lui-même. Parce que c’est la chose à faire. Mais il n’en a jamais réellement eu l’occasion, ni le temps : gérer son fief suppose d’autres priorités.

Mais à présent il est à Port-Réal pour quelques jours et il s’ennuie et ressasse, avec son bras en écharpe, et Elys est peut être là. Le lendemain matin, rendant visite à son frère au Donjon-Rouge, il finit par demander :  « Dis-moi, je peux te poser une question ? Te souviens-tu d’un des ménestrels de l’hommage ? Elys. Sais-tu où je pourrais le trouver ? » Boros répond qu’il verra ce qu’il peut faire et qu’il ne promet rien. Son ainé lève les yeux au ciel, décidant qu’il se renseignera par lui-même. Finalement, une demi-journée plus tard, les renseignements obtenus des deux côtés sont concordants. La prestation – fort bonne, Blount l’admet – ayant été apprécié, le barde est très sollicité par les nobles de la cour pour pleurer leurs morts et il se trouve encore à Port-Réal. Son chevalier de frère a simplement une longueur d’avance sur son lieu de résidence, autour de la rue de l’Argent.

Accompagné par Alliser, le maitre d’armes de Fort-Épine et de Balthus, son neveu, Blount se décide à aller voir par lui-même dans l’après-midi. Mais pas trace dudit barde : à force de poser des questions, songe le seigneur, peut-être le barde a-t-il eu vent de leurs recherches. Et s’il se souvient de sa famille ou même juste de Rowland, Elys a de bonnes raisons de vouloir fuir et de se terrer quelque part. Il va falloir trouver autre chose. « Comptez-vous le faire poursuivre, mon oncle ? » Demande son neveu sur la route du retour au Donjon-Rouge. « Par qui ? Nos gens ? Le guet ? La Garde Royale ? » Il secoue la tête avec un sourire. « Je ne suis pas en état de faire ça moi-même. Non. Nous allons faire autrement, ne t’en fais pas pour moi. »

Ah la jeunesse et son impétuosité. Le lord passe l’éponge avec un sourire. Lui aussi aurait pu réagir ainsi, plus jeune, mais avec l’âge il a appris que la patience et la préparation permettaient de mieux gagner les batailles et il est devenu stratège. Courses poursuites et duels ont certainement du panache, mais il ne s’agit pas réellement de protéger la veuve et l’orphelin, ici, et ça n’aura que peu d’efficacité.

En revanche, le rendez-vous qu’a donné un seigneur du Bief audit Elys, le soir même, à une bonne auberge situé rue de l’Anguille est plus exploitable. Si bien qu’à l’heure du diner, c’est là que Lowell se trouve, en grande discussion avec une serveuse : « Pouvez-vous lui dire qu’un futur employeur souhaite le voir ? Oui, bien sûr, j’attendrais. Oui, ceci sera très bien. Je vais diner.  » Et lorsque dit Elys émerge enfin de son rendez-vous et que la serveuse le dirige vers lui, le voilà coincé. Dévisageant le jeune homme de ses yeux clairs, Lowell commente non sans humour, dans un rire grave qui ressemble à s’y méprendre à un grondement de tonnerre : « Vous êtes difficile à aborder, maitre ménestrel. J’ai connu des anguilles qui filaient moins facilement entre les doigts, et pourtant le lieu s'y prête… » Manière de dire qu’il n’est pas dupe, avant qu’il ne désigne la chaise, en face de la sienne : « Asseyez-vous donc. Je ne vais pas diner seul. » Elys parait chercher une issue de secours ou un moyen de s’enfuir, ce qui conduit le seigneur à ajouter sans sévérité : « Je ne vous veux aucun mal. Il me serait difficile de vous en faire de toute façon. » Son épaule en écharpe compromet en effet tout projet de bagarre ou d’agression, dans la mesure où Lowell peine déjà à parvenir à manger seul la tourte qu’on lui a servi. Un silence se fait, avant qu’il n’interroge d’un ton neutre : « Vous souvenez vous de moi ? » Ça fait quoi ? Quinze ans ? Oui, ça doit être ça, calculant que le gamin dont il se souvenait doit avoir aujourd’hui à peu l’âge que lui avait lorsqu’il lui a conseillé de partir, comme lui l’a fait. Il a vieilli et c’est devenu un homme. Et lui ? A quarante-huit ans, se ressemble-t-il encore ? Il n’a plus rien à voir avec le jeune chevalier qui s’était brouillé avec son frère : le temps, les soucis et le chagrin l’ont transformé, même si le cœur et la tête sont les mêmes. Mais Elys se souviendra-t-il de lui, à supposer qu’il ait compris son geste d’alors, ou l’assimilera-t-il à Rowland qui avait ri de la mort de son amie ?

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ft Lowell Blount

Thème | L'hommage aux morts avait laissé dans la gorge d'Elys un parfum loin d'être agréable. Il n'avait pas eu la gorge noué mais croiser les regards qu'il avait déjà vu dans le passé n'était pas ce qu'il préférait. Non pas que le barde déteste la notoriété, bien au contraire. Mais pas dans ce genre d'instant, pas quand ce n'était pas lui qu'on observait mais les paroles qu'il glissait à ses chansons. Il était pourtant rentré à la taverne et s'était offert le luxe d'un bain bien trop chaud. Pas de compagne ce soir. Il voulait le silence et le calme, la discression qu'il n'avait pas et qu'il n'aurait jamais. Les cheveux dans l'eau, le nez en l'air, il observait les boiseries. Sa prochaine chanson porterait sur le calme d'un instant solitaire. Il en avait marre des ballades langoureuses ou des drames comme ils s'étaient tous abrever ce soir. Une bonne chanson de taverne, de celle qui font se soulever les jupons et rire grassement tous les hommes. L'eau s'échappa du bain alors que sa plus belle maitresse le prenait entre ses doigts et qu'il se précipitait sur une plume. Les notes filèrent d'elle-même.

Il retravaillerait le chant. il retravaillait toujours les chants avant de les offrir aux oreilles du public. C'est qu'il n'avait pas le droit à mille chance devant les hommes si exigeant. Encore moins devant le public de port réal. C'était ici qu'il avait ses plus beaux potentiels clients.

Ce fut pourtant nu comme un vers qu'il fut interrompu. Elle était jolie la domestique et rougissante alors qu'elle s'excusait de le déranger et qu'elle apercevait sa tenue.  On le quémandait. On l'appelait à l'autre bout de la ville, futur employeur dont il n'avait que le titre en gage de bonne foi. Homme du Bief, de ce que soufflait la rumeur de sa tenue. Le barde avait levé les yeux au ciel. Il ne retournait pas au Bief. Il ne travaillerait plus au Bief, en respect à cette amie injustement enlevée et remise aux Sept dans toute la cruauté dont était capable les Hommes se croyant en haut du monde.

Mais Elys n'était pas avare de sa présence et il se rendit à la taverne le soir même, vêtu bien trop élégamment pour son rang. On l'avait mis en garde, à de nombres reprises. S'habiller comme un bourgeois entrainait les convoitises. Il s'en fichait. Combien de fois avait-on menacer de lui briser tout ce qu'il avait pour une bourse qui demeurait pourtant bien vide ?

Ce n'était le sujet. C'était plutôt le visage qu'on lui indiqua à peine rentrer dans la taverne. Oh Elys voulu faire demi tour. Immédiatement, fuir à l'autre bout de la ville. Cette fois, ce n'était pour une épouse comblée par le barde au détriment de l'époux. Non c'était ce visage qui allait de paire avec un nom qu'Elys honnissait. Blount. Assassins. Cruels barbares aux moeurs sadiques.

Mais il n'avait le choix le barde. Il s'approcha et, ce jour, son visage n'offrait nul sourire habituel. Il était bien moyen guilleret le séducteur quand il confrontait le frère du bourreau.

Je ne me cache pourtant de personne. Soyez bref Ser Blount. Si vous voulez que je vienne chanter chez vous, sachez que je refuse de salir mon art en un lieu taché de sang.

L'humour, la verve, tout ça n'est plus chez le barde qui s'assoit, bien grès mal grès, en face de celui que les années n'ont pas épargnés. Lowell a changé mais Elys reconnaitrait le Blount n'importe où. C'est que les souvenirs ne le quittent jamais car Claire est morte à cause de lui, alors qu'il s'amusait en d"autre cuisse, à séduire noblette en jupons.

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Elys & Lowell
Guilt is the only remain of the past
303, lune 2, semaine 1


Lowell ne s’était pas attendu à tant d’hostilité de la part d’Elys, ce serait mentir que de le dire. Mais il a sa propre vision de l’histoire et sa mémoire lui joue des tours. Il n’a participé à rien et il a même demandé justice, c’est vrai, mais qu’en sait le ménestrel ? Ce dernier n’a vu en lui qu’un noble comme les autres qui l’incitait à prendre l’argent qu’on lui offrait pour s’assoir sur l’idée de justice. Une bourse bien garnie, c’est tout ce que valait la vie d’une gueuse, avait semblé son frère, Rowland, en riant de cette manière. L’idée l’avait révoltée, lui, à l’époque, mais après tout Elys n’avait pas assisté à cette conversation non plus et il ne pouvait pas le savoir. Il ne peut d’ailleurs toujours pas le savoir, et surtout, c’était il y a longtemps. Les souvenirs se sont effacés, perdus, confondus  - tous ces nobles, semble dire son attitude, sont à ranger dans le même panier et sont haissables au même degré. Bon, qu’à cela ne tienne, Blount n’en prend pas ombrage : après tout, c’est bien aussi pour rétablir la vérité, pour dire des choses qui n’ont jamais été dites, qu’il est là.

Mais Elys a un sacré culot tout de même. Jamais roturier ne lui aura parlé aussi directement et de façon aussi insolente. D’autres, plus aigris, méprisants, le prendraient mal ou réclameraient la langue de son interlocuteur. Il aurait tendance à en rire, pas seulement parce qu’il est en incapacité totale de se battre ou de flanquer une rouste – même méritée – à quiconque, avec son bras en écharpe. Non, Lowell est bien du genre à s’amuser de ce genre d’insolence : il aime les gens avec du caractère, les soldats qui se démarquent, les fortes têtes et les têtes brulées. Et puis le lord sait bien qu’il y a ici le réflexe d’un chat sauvage, qui mord et attaque comme tactique de défense pour décourager l’adversaire, échaudé par les coups et les humiliations reçues. Il pardonne, parce que Elys a de bonnes raisons pour cela, justement. « C’est Lord Blount, à présent. Mon frère est mort de la mort de la peste rouge. Je ne suis pas lui, de toute évidence. Je ne suis pas bieffois, non plus, mais un vassal direct du roi.  » Rétorque-t-il amicalement, du ton le plus égal du monde. Evidemment, la précision géographique n'a pas beaucoup d’importance, mais Lowell ne tient pas à ce qu’on le confonde avec la famille de son beau-frère ni avec l’assassin de la jeune Claire. Il ne tient pas non plus à ce qu’on le confonde avec Rowland. Ses relations avec son frère, et le souvenir qu’il en garde sont trop complexes et conflictuelles pour cela. Surtout, en ce qui concerne Elys, Blount ne tient pas à être confondu avec l’un de ceux qui se moquaient de l’assassinat de la jeune femme, parce que ça n’a jamais été son cas. Pour autant, ce dernier parait bien se souvenir de lui et lui en vouloir comme tel. Bon, qu’à cela ne tienne. Bien décidé à ne pas se laisser atteindre et à aller jusqu’au bout de son discours, il poursuit en enfournant une bouchée de son plat : « Peu importe. Je ne vous ai pas fait venir pour parler de mes titres ni de notre succession. »

Il abandonne son assiette, qu’il a bien du mal à finir à une seule main, pour planter de nouveau son regard dans celui du ménestrel. « Cela fait un moment que je vous cherchais. » C’est la fin des énigmes. Il a attendu, réellement, longtemps, ce moment, cherchant même activement le barde depuis son retour, menant son enquête, posant des questions de ça et là. Faisant trêve de mystères, sans chercher pardon ni compassion, Blount entreprend donc d’expliquer : « Je sais ce qui est arrivé à votre amie et à quel point vous nous en voulez à tous. Je voulais que vous sachiez que certains d’entre nous – j’en étais – avaient trouvé cela injuste. » En réalité, la révolte est intacte. Elle n’a jamais changée. Elle est encore là, dans cette taverne aussi animée qu’enfumée que lorsque Lowell a quitté le Bief à bride abattue sans jamais se retourner, sachant qu’il ne reviendrait pas, ou sinon qu’il finirait par en tuer Rowland, horrifié par son frère et par ses actes. Horrifié de ne pas pouvoir être capable de faire mieux, de s’élever plus haut contre l’injustice. Encore aujourd’hui, la colère le dispute à la tristesse lorsqu’il lance à Elys : « Je me souviens vous avoir incité à accepter l’argent et à partir parce qu’il n’y avait rien à attendre de plus de leur part. C’était vrai. Mon idée quant à cela était qu’il fallait livrer le bourreau de votre amie aux Tyrell et qu’ils rendent justice. Mon frère m’a ri au nez. Alors je suis parti, moi aussi. Nous n’avions rien en commun. Cela faisait des années que je m’en doutais, mais je n’en ai réellement pris conscience qu’à ce moment-là. » Il fronce les sourcils. Ses propres mots ne le convainquent pas. Il voudrait trouver mieux, même s’il n’est pas pleurnichard, mais y a-t-il mieux à dire ? Sans doute pas, alors Lowell décide d’achever et il conclut : « J’aurais voulu faire mieux à ce moment-là, pour votre amie et pour vous. Vous me direz sans doute que c’est trop tard et que cela ne change rien, mais je voudrais aussi vous présenter mes excuses au nom des Blount. » N’est-ce pas tout ce qu’il y a dire, tout ce qui compte ? Au moins c’est fait et dit. Au moins il assume leurs erreurs…lui.


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Thème | Mon frère est mort. Les yeux du barde ne peuvent cacher tout le tumulte qui bondit dans son coeur à la nouvelle. Mon frère est mort. L'homme n'est plus. la peste rouge. Il n'aurait pu lui souhaiter pire souffrance. Mon frère est mort. Dans l'oubli, comme un nom qu'on ne prononce plus parce que le Lord est déjà remplacé. Ironie que la vision des nobles : ils veulent marquer l'histoire mais ne sont que des prénoms qui changent sous un titre qui lui perdurent. Qui se souviendrait de cette ordure ? N'avait-il pas d'enfants ? mon frère est mort... Ah... fut la seule onomatopée qui pu s'échapper des lèvres d'Elys. Parce qu'il n'avait nulle condoléances à offrir. Au contraire. Il n'était que trop heureux que l'ordure soit morte. Il ne le pleurerait pas et il espérait que personne ne l'ait fait. Parce que le croquemitaine sous le lit était mort, enfin.

Elys ne tique pas même sur la mention du Bief. Il n'en a pas parlé. C'est du château dont il parle. Enfin.... Le Bief tout entier s'éloigne de lui maintenant : il n'y posera pas un pied et s'est bien amusé d'eux dans ses chansons. Son héros les déteste, lui le valeureux chevalier du Val.

Le barde ne peut que soulever un sourcil interrogatif à la question. Etrangement, le poids sur ses épaules s'adoucit à peine. Il s'assoit en face de son interlocuteur, demande une bière d'un signe. Ce sera sur la note du noble : après tout, c'est lui qui l'a fait venir. Que peut-il bien lui vouloir ? Elys sait que sa réputation dépasse les frontières et il en est fier comme un paon. Lui, le roturier né de la glaise, lui envoyé sous les coups par une catin orageoise, lui qu'on méprise, est pourtant aussi connu que ces abrutis de noble. Il est quelqu'un. Non par son père ou par ses titres mais par son art.

Elys lève les yeux au ciel avant de s'installer plus confortablement. Un léger sourire ourle ses lèvres, pieu mensonge qui n'en prends pourtant pas l'air. Le barde est maitre de la séduction, pas forcement des mensonges. Il n'y a nul coeur à prendre ici bas. Plutôt un coeur à consoler et cette fois, l'exercice est improbable : car il s'agit du sien, égratigner sur la pierre de ses espoir. Claire est morte à cause de lui et rien ne pourra la ramener. Vous avez fait tout ce chemin pour des excuses ? Il rit, légèrement. Décidément, la vie des nobles est bien peu palpitante. Claire est morte Lord Blount. Je ne suis pas grand chose et ma rancœur ne changera pas grand chose à qui vous êtes.  Les années ont passé. J'ose seulement espérer que votre frère à souffert. Pour le reste... Vous ne me la ramènerez pas. Allons bon, seigneur Blount. Qu'est-ce que vous voulez réellement ? Je peine à croire que vous vous êtes donné tout ce mal seulement pour me dire à quel point vous êtes désolé. Il y a autre chose pas vrai ?  Je vous écoute.

Elys sourit, toujours séducteur envers des courbes tentatrices quand la serveur vient déposer sa bière. Elle n'est pas forcement excellente mais elle suffira à désaltérer sa gorge. Il n'ajoute pas un mot, ses yeux clairs fixés sur ceux de son interlocuteur. Le frère a au moins le mérite de ne pas ressembler au bourreau. Il se souvient maintenant très bien de ce visage, qui lui demandait de prendre l'argent et de tourner les talons. Une vie pour une petite bourse à peine garnie... L'injure l'avait mis hors de lui. Les années avaient cicatrisé la blessure. Claire ne le faisait plus saigner maintenant. Plus autant qu'avant. Du moins, c'était ce qu'il voulait croire. Ce qu'il se tuait à être.

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Elys & Lowell
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303, lune 2, semaine 1


A quoi t’attendais-tu, aurait grondé Hugh Grandison, son mentor. Il n’a là aucune raison de te pardonner. Et si c’est pour cela que tu l’as fait, ta démarche n’était pas sincère. C’est vrai, songe tristement Lowell. Mais précisément, ce n’est pas pour cela qu’il a recherché Elys toutes ces années. Régler les comptes de sa famille lui semblait indispensable parce que c’est son rôle en tant que seigneur. Parce qu’il n’a jamais approuvé ce qu’a fait Rowland et ce qu’il s’est passé ce jour là. Lowell Blount a la mémoire longue et il est tenace. Il n’abandonnera pas. C’est son devoir. Quant à la réponse de Elys, eh bien…il n’en est tout simplement pas maître. D’aucun reprocheraient au barde son insolence et le feraient emprisonner pour moins que ces simples mots. Ce n’est pas son genre. D’autres répondraient au moins pour reprocher au ménestrel d’être particulièrement amer, ce qui est sans doute vrai. Ce serait, du point du vue du Ferrailleur, une insulte que de nier que l’orageois a de bonnes raisons de l’être. Alors non, le vieux seigneur n’en fait rien, se contentant de darder sur Elys un regard clair : « C’est bien pratique, maitre barde. Si je ne l’avais pas fait, vous me reprocheriez d’être comme mon frère ; si maintenant je m’excuse, tout ceci est vain. Dites-moi donc ce qu’il faudrait que je fasse ? » La question est rhétorique, mais c’est aussi une manière polie de souligner certaines contradictions.

S’il est venu, c’est peut être pour prouver qu’il est différent des autres nobles, différent de son frère, différent des tyrans et des profiteurs. L’est-il vraiment ? Il aimerait s’en convaincre, mais ne reprocherait pas à Elys de ne pas le croire, car après tout, ils ne se connaissent pas et il n’a que leurs seules rencontres pour se faire une idée. Mais objectivement, savoir si Lowell est différent des autres nobles… c’est une autre histoire. Blount n’est plus un jeune homme, il est devenu un peu conservateur avec l’âge, et il a les défauts et préjugés de son milieu. Mais d’abord, Lowell a tout de même pour lui de savoir que face à une épée, on est bien tous égaux, noble ou non. Et ensuite, il a aussi pour lui d’être viscéralement attaché à la justice, viscéralement sincère, viscéralement haineux, précisément, des tyrans et toujours en quête de meilleures manières de s’en débarrasser ou de les combattre.

Alors, parce qu’il est droit dans ses bottes, la provocation ne l’atteindra pas. Il est en paix avec Rowland, mais il est aussi lucide. Pour que ce qui se veut être une insulte fasse mouche, il faudrait que Lowell eut un jour aimé son ainé, et ce ne fut jamais vraiment le cas. Et puis il y a là une sorte de colère qu’il connait bien. Il s’agit de mordre ou de s’effondrer en pleurant. La plupart des gens, à tout prendre, préfèrent mordre. Plutôt attaquer que la pitié, plutôt mordre que fendre l’armure, parce qu’alors on ne se relèverait pas. Il connait ça par cœur et dans la rage que déploie Elys ne lui fait pas peur. C’est la sienne, au fond, celle qui a gagné Lowell quand Rosamund est morte en mettant au monde le fils de ce frère qu’il haïssait tant. « Je l’ignore. Je n’ai pas revu mon frère depuis que j’ai quitté le Bief après la mort de votre amie. »

Reste que la question est valide. Qu’attend-il d’Elys précisément ? Rien. Ni pardon, ni colère, ni pleurs. Rien. Parce que ça ne change rien et que ce n’est pas pour cela que Lowell l’a fait. Oh bien sûr, dans un monde idéal, Elys l’aurait pardonné et changé immédiatement d’avis sur lui. Mais Blount sait bien que cela ne marche pas comme ça. Evidemment, ça peut paraitre étrange. Tout le monde attend toujours quelque chose de l’autre. Personne ne fait rien au hasard, gratuitement. On attend toujours quelque chose de l’autre…mais pas ici. Lowell n’attend rien de Elys. Le pardon ? Le lui accorderait-il que cela ne changerait rien. Si Blount attendait quelque chose de quelqu’un, c’était de s’autoriser lui-même à tourner la page. Mais ça n’est pas le cas. Il a fait ce qu’il devait, et maintenant ? Et maintenant rien. Il ne se pardonne pas à lui-même. Ca ne change rien au fait qu’il aurait du arrêter Rowland, et cet abruti qui tua cette pauvre fille, et qu’il aurait du faire mieux, et qu’au final, il ne pouvait rien faire. C’est l’aboutissement d’une longue quête, mais la fatigue le prend, et un peu d’abattement, aussi. Parce que voilà, il est là, et il a dit ce qu’il voulait dire, mais rien n’a changé justement. Lowell vit toujours avec les morts, des années en arrière, et ils marchent avec lui.

Alors, ignorant la serveuse et la bière, les plats, la taverne, tout, il finit par sourire tristement : « Non. Non. Il n’y a rien d’autre. Que voudriez vous qu’il y ait ? » Blount secoue la tête : « Changer le passé m’est impossible, peu importe à quel point je le voudrais. Je ne peux pas faire cela. Je vous devais des excuses même si elles ne changent rien. Je le sais bien, qu’elles ne valent pas grand-chose au regard du tort qu’on a fait à votre amie ou qu’on vous a fait à vous. Mais ça ne change rien. C’est le mieux que j’ai à offrir et je devais l’offrir. Maintenant, c’est fait. » Et chacun pourra repartir de son côté. Avait-il imaginé autre chose ? Peut être, mais ça ne sert à rien de faire des plans sur la comète et de s’imaginer ce qui aurait pu être et arriver. La réalité est celle-ci, cette méfiance que Elys lui réserve, peut être méritée, et l’idée qu’au fond, le deuil et la culpabilité resteront des poids à porter. Ca n’est pas grave, il faut faire avec. « Comme soldat, on m’a appris à prendre ce qu’on me donnait et à faire avec ce que je pouvais. Ca n’est pas toujours suffisant, mais ce n’est pas une raison pour ne rien faire. Pour ne pas essayer. » Dit-il avec gravité, justement. Quel autre choix a-t-il ? S’il n’essaie pas, de plus, qui le fera ? Personne, Lowell le sait. Alors il fait son devoir parce qu’il faut bien que quelqu’un le fasse, peu importe s’il est seul ou non à essayer. « Au demeurant, je comprendrais si vous ne vouliez pas ou si vous ne les acceptiez pas. Vous n’en avez aucune obligation et je n’ai pas non plus le pouvoir de vous y forcer. » Ce serait un comble. En tout cas, c’est bien ce qui a l’air de se passer, à voir la mine incrédule d’Elys. Mais chacun décide pour lui-même, et comme le Ferrailleur l’a dit, il ne peut en rien le forcer. Secouant la tête, il répète doucement : « Non, je voulais m’excuser parce qu’il y avait lieu de le faire. J’ai dit ce que j’avais à dire. Pour le reste, maitre barde, vous êtes parfaitement libre de partir. Je n’attends rien de vous en particulier. » Il a tout dit, au final. Ce qui lui semble presque curieux, c’est que Elys reste là. Est-ce si difficile à imaginer, qu’il ne veuille pas lui demander autre chose ? Lowell lui jette un coup d’œil curieux par-dessus son plat : « Allez, maitre barde, si vous le souhaitez, et que les Sept vous soient favorables. » La rencontre aura eu un gout amer, si le ménestrel part, mais il ne pouvait pas, finalement, en être autrement.



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