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Le premier cercle [Jasper Rougefort]

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A aucun moment, Gerold Grafton n’avait oublié qu’il aurait pu être à la place de n’importe lequel de ses prisonniers. Il n’avait pas non plus oublié que son corps aurait pu être rapatrié comme tant d’autres sur une charrette pour être enterré sous les murs de Goëville, parfois si défigurés qu’on ne les reconnaissait pas. A quelques centimètres près, il aurait pu être tant défiguré que mort. Aussi, avait-il gardé, en accord avec le traitement qui lui avait été ordonné, ses prisonniers sous courtoisie et respect. Il avait appréhendé les instants de parole, ayant la sensation de ne jamais avoir été aussi entouré d’ennemis qu’aujourd’hui, alors que les avoir en face sans les excès d’un champ de bataille paraissait presque trop humanisant. Mais au fond, il fallait bien se rendre à l’évidence que ça ne changeait presque rien : Gerold s’était toujours méfié de tout le monde, avait vu des rivaux potentiels en chacun sans distinction, évaluant les différents domaines de concurrence. La bestialité de la terre s’en allait pour laisser une défensive convenance : ses entrevues suivaient le fil de brèves platitudes et de silences entendus. Un prisonnier n’avait souvent aucun avantage à proposer et peu s’aventuraient à avancer un changement d’allégeance, rendant les conversations particulièrement quelconques. Quelques rares fois, il s’était heurté à un mur d’hostilité, mais peu avaient l’énergie nécessaire à cette audace.
Il y avait quelque chose d’invariablement troublant cependant à retrouver ceux qu’on avait vu se marier dans le bonheur, ou remporter un tournoi, être réduits à d’infirmes claudicants. Ca l’était d’autant plus lorsqu’on songeait à Jasper Rougefort. D’autant que les liens particuliers de la noblesse en faisaient des parents éloignés par alliance. De beaux-frères en belles-sœurs, tout le Val se connaissait ainsi, partageant cousins et neveux, sœurs et frères… Curieusement, rien de tout cela n’en avait fait une grande famille. Les petits intérêts étaient toujours trop gras, mais Gerold se remémorait soudain qu’il y avait quelque part entre Bracken, Grafton, Royce et Rougefort, un long fil parental cousu dans leur discorde très banale. Mais il y avait autre chose que Jasper et Gerold reflétaient tous deux comme un miroir avec plus ou moins de subtilité : un silence renfermé. C’était probablement ce qui avait le plus attiré la sympathie du très difficile Grafton, qui naturellement appréciait et compatissait ce en quoi il se reconnaissait, faisant du Rougefort le captif qu’il regrettait le plus. Il avait semblé être un homme décidé à s’en tenir à des valeurs simples mais efficaces, entre loyauté et bravoure, sauvegarde et honneur. C’était un homme qui traçait une ligne droite respectable, mais sans souplesse : à l’image de son caractère. Malgré le faussé d’argutie de forme qui les séparait, Rougefort était le Seigneur qui avait suscité le plus vif intérêt chez Gerold. Aucune stratégie, seulement une curiosité personnelle pour ce barbare romantique, qui se battait et buvait comme une bête, mais montrait un touchant égard pour ce qui était faible. L’esquisse brouillonne de ce qu’on pouvait considérer être un homme bon.
Du reste, il n’avait jamais eu l’occasion de lui parler ainsi, alors qu’un tête à tête s’offrait au creux de la bataille. Comme à chaque fois, Gerold avait attendu la tombée de la nuit pour effectuer sa visite, y voyant une façon d’accentuer une intimité troublante et de prendre au dépourvu ceux qui allaient déjà se coucher. Il ne leur disait presque rien, diluant encore plus le peu dont ils étaient informés, ne donnant aucun espoir quant à leur avenir, que ce fut mort ou vie, captivité ou liberté. Quitte à leur rendre visite, autant que ce soit avec utilité ! Le reste du temps, on ne demandait rien à ces prisonniers de guerre, on ne les accusait pas, on ne les jugeait pas : ils se contentaient d’être là, de perdre leurs temps, à macérer dans le jus de leurs inquiétudes, comme des âmes coincées dans les limbes, sans certitude de quoi que ce fut.
La clé du garde, momentanément bossu, griffait méthodiquement la serrure, puis, il retrouva lentement sa taille normale et ouvrit la porte sur le silence de la pièce où était gardé le Rougefort ; un silence caverneux, mais peuplé de bourdonnements, de grondements, de roulements, de rugissements. Gerold se donnait un mal difficile à avoir l’air le plus rétabli de tous les blessés, se coltinant un douloureux corset à baleines en ivoire qui forçaient un maintien que ses blessures ne permettaient pas, le faisant invariablement plier d’un côté ou de l’autre. Il était comme un arbre dont les racines se déterraient lentement…
« Lord Rougefort » annonça-t-il davantage sa venue qu’une réelle salutation, de sa voix rituellement calme et pénétrante.
Et si le Lord en question avait souvent l’air grave, le Grafton était entré avec une sorte d’insouciance élégante, parce que tel devait être le goût de la victoire dans le bouche de ses ennemis : facile. Gerold, après s’être longuement avancé dans la pièce, s’était attaché à observer son aîné de quelques années seulement. Malgré les blessures, il fut frappé de voir à quel point cet homme portait en réalité sa sensibilité sur le visage : grands yeux presque féminins aux harmonies châtain et amande amère, cachés de longs cils relevés, fuligineux, une bouche large et des pommettes hautes, saillantes comme deux rochers contre lesquelles les joues creuses venaient s’ombrer, un nez étroit, exprimant autant de finesse que les sourcils quoi que froncés, toujours mobiles. Le front pâle et la peau brutalisée rappelaient encore le combat sur cette expression renfrognée. Malgré son assurance solide, Gerold gardait ses distances en n’oubliant pas les tournois qu’il avait eu l’occasion de voir, conscient que les êtres les plus blessés étaient ceux qui bondissaient parfois le plus haut de désespoir. Et il y avait toujours une main quelque part, soucieuse de lui enfoncer une dague entre les côtes, ou de sectionner un tendon derrière le genoux pour, dans une tentative suicidaire, entacher de sang cette victoire pour le moment dénuée de drames.
« Comment vous portez-vous ? Mieux ? entama-t-il les banalités habituelles, non sans un fond de sollicitude qui était là pour, selon les tempéraments et humeurs, pousser à la politesse ou à l’exaspération de trop. Désirez-vous quelque chose qui ne fut pas encore là ?… dans la mesure de l’envisageable. » para-t-il à tout trait d’humour inutile, dont son interlocuteur n’était de toute façon que peu friand, lui avait-il semblé.

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Goëville | An 304, lune 5, semaine 4

Jasper avait lentement perdu la notion du temps. Même si les journées étaient rythmées au soin d’un mestre pour panser sa blessure et au repas qu’on lui apportait, le chevalier avait cessé de cherché à avoir quel jour de quelle semaine on était. La fièvre qu’il avait eu lui avait fait perdre sa lucidité durant quelques jours et la douleur de son abdomen lui faisait voir des étoiles inexistantes. Il s’enfonçait trop souvent dans des songes doux pour surmonter la souffrance physique. Talia et Marla hantaient ses rêves entre deux cauchemars de la guerre et la vision de Creighton étalé au sol inconscient. Il espérait que son frère ait pu s’échapper, fuir le champ de bataille, prévenir le jeune suzerain du Val. Protéger sa famille était sa priorité, notion que lui avait inculpé son père et son oncle Eldric. Ce dernier était resté à ses côtés, gravement blessé également, il n’avait pu fuir. Le Elesham devait être quelque part dans les geôles de Goëville tout comme lui.

Le bruit d’une clé dans la serrure de sa cellule, le tira du sommeil brumeux dans lequel il se trouvait. Le mestre ? Son geôlier lui apportant un repas ? Il n’en fut rien quand il vit dans la lumière apparaître le seigneur des lieux. L’humeur de Jasper s’assombrit aussitôt à la vue du traître. Le Rougefort chercha à se redresser, prenant péniblement appuie sur ses coudes pour se mettre en position semis à assise. L’effet lui arracha un grognement étouffé de douleur, sentent sa plaie qui était en train de cicatrisé lui tiré. Mais sa tunique ne vira pas rouge, signe que cette dernière n’était pas en train de se rouvrir. Il reporta son regard sur son ravisseur qui entama des banalités, d’un ton presque léger.  N’ayant rien d’autres à faire que de lui répondre, Jasper prit sur lui pour ne pas s’enfermer dans un silence renfrogné. « Je ne suis toujours pas mort… Ça pourrait être pire. » grommela-t-il d’un voix cassé et rauque.

Gerold semblait s’amuser de la situation, glissant de l’humour et de l’ironie dans sa requête. Jasper se doutait qu’à sa place Creighton aurait répondu avec le même humour. Il l’entendait presque lui répondre « Comment ça, ma libération n’est pas envisageable ? » mais il n’était pas son cadet. Ce genre de remarque, Jasper ne les pensait pas, ne les prononçait pas. Il n’avait pas cette ironie. Ce n’était pas dans sa façon d’être et de faire. Il était trop austère, trop sérieux pour cela. Le Rougefort poussa un soupire las avant de répondre.« Mon oncle… Comment va-t-il ? »La famille, encore et toujours. Seule préoccupation de Jasper. Sa plus grande faiblesse également. Mais le savoir vivant et dans un état pas trop déplorable, le rassurerait probablement.

Mais Jasper mit fin aux civilités, attaquant directement dans le vif du sujet aussi désagréable qu’il soit. Il se doutait bien que Gerold ne lui faisait pas une simple visite de courtoisie. « Que voulez-vous ? Vous n’êtes pas venu simplement pour voir dans quel état pitoyable je me trouve. »

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« Je ne suis toujours pas mort… Ça pourrait être pire. »
Le sourire du Grafton s’étira légèrement. Un semblant d’humour, du relativisme… c’était déjà une bonne chose. C’était mieux que rien. Considérant le regard que le Lord lui avait lancé à son arrivée, ça aurait pu être pire. Sans être naïf, Gerold se demandait à quoi était due cette hostilité systématique : à une haine personnelle ou à la vanité d’avoir été humilié par la défaite de ce qu’on pensait être juste et bien ?
Gerold préférait la seconde option. Non pas parce que se faire détester le peinait – quoi que ce fut tout de même incommodant – mais parce que c’était plus honnête. Il comprenait l’orgueil, c’était un trait subjectif très personnel qui dépendait entièrement de la façon dont on se plaçait dans le monde réel. Mais ceux qui justifiaient leur haine par sa traîtrise seule étaient souvent dans l’illusion de leur propre candeur. Si l’histoire était écrite par les vainqueurs, notre propre histoire s’écrivait à travers nos yeux. Cela faisait des années que la situation du continent était à l’image de l’esprit du vieux roi : instable. La surprise du Hardyng face à ce soulèvement était, elle, à l’image de sa prétention, parce qu’au grand renversement n’advenait jamais sans des signes avant-coureurs que personne ne daignait écouter. Ils vivaient malheureusement dans un monde où il n’était plus envisageable d’avoir de petits conflits pour éviter les grands : les loyautés étaient si intriquées et les intérêts si protégés qu’il devenait impossible de questionner les fondations sans se faire traiter de lâche, de traître ou d’hérétique. Aujourd’hui, tous ces Suzerains et Seigneurs qui s’étaient jusqu’alors imaginés être en sécurité, tombaient dans le précipice d’un chaos qui s’était depuis longtemps tramé devant leurs yeux aveugles. Gerold aurait pu les détester pour ce vice en retour : celui de l’ignorance, de l’entêtement, d’une cécité si persistante qu’elle avait engendré une guerre. N’était-ce pas une trahison ? N’était-ce pas un manquement envers son propre peuple ? Gerold souriait d’autant plus que la mine sombre du Rougefort et ses principes moraux devaient, quelque part à l’arrière de sa conscience, refuser de se confronter au fait que sa famille aussi avait trahi, et plus d’une fois. Ou peut-être ne l’avait-il pas mis en perspective ? La trahison était une monnaie commune : si ce n’était pas un roi, c’était un suzerain, si ce n’était pas un suzerain, c’était un Lord, si ce n’était pas un Lord, c’étaient les parents, la femme, le mari, les enfants, les serviteurs, jusqu’à sa propre conscience… Mais l’on réagissait toujours avec beaucoup plus d’émoi lorsqu’on était du mauvais côté de la barricade, là où le reste du temps, la fin justifiait les moyens. A se demander si la loyauté n’avait pas été dépossédé de son sens par des générations d’individus se ralliant au pouvoir du plus fort ; un principe bien vertueux ayant servi à des besognes bien basses.  
« Mon oncle… Comment va-t-il ? »
Gerold demeura silencieux, le sourire figé. L’incertitude était une plante qu’il affectionnait de cultiver pour son efficacité. Mais surtout, c’était une façon d’appuyer le contrôle en ne répondant qu’aux questions auxquelles il voulait bien répondre. Puis, si la famille était ce qui importait plus au Lord Rougefort, Gerold n’avait pas encore déterminé ce qu’il était capable de sacrifier pour faire honneur à sa loyauté. Peut-être qu’à trop vite savoir son oncle en relative sécurité, son choix serait moins hésitant. Mais le Grafton n’eut pas le temps d’étayer son idée car le silence prolongé et souriant, ou bien simplement l’impatience naturelle du Chevalier, eut raison de sa tolérance :
« Que voulez-vous ? Vous n’êtes pas venu simplement pour voir dans quel état pitoyable je me trouve. »

Bien sûr que si.

Supportait-il mal ne serait-ce que l’idée d’être la victime impuissante ? Jasper Rougefort était un homme certes introverti, mais néanmoins un homme d’action ; l’immobilité devait lui être étrangère, insupportable lorsqu’elle lui était imposée. Que Gerold soit venu dans le seul but de contempler sa vulnérabilité devait être suffisamment intolérable pour qu’il en vienne à suggérer cette possibilité comme une absurdité, espérant au fond qu’il n’en fut pas véritablement réduit à cette honte. Pourtant, Le Seigneur Rougefort en était précisément là : un vaillant combattant se trouvant dans l’obligation de reconnaître sa défaite.
« Je suis venu savoir quel homme vous êtes, dit-il après un long silence étudié dont il avait le secret. Ou n’êtes pas, spécifia-t-il sans dévoiler davantage, retranché derrière un calme à toute épreuve. Etes-vous prêt à vous laisser convaincre pour la sécurité de vôtre oncle ? Ou est-il plus enclin au compromis que votre caractère inflexible ? »
Sans doute le sens ne venait-il pas dans l’immédiat, mais Gerold avait choisi de n’être ni brusque, ni barbare, mais de distiller son intention derrière tout un champ de mots aux reliefs plus tendres que la réalité ne l’était. Il aurait pu  prétendre Jasper enclin à la corruption de son caractère plutôt qu’au compromis, mais ç’aurait laissé entendre un préjudice pour l’orgueil du Rougefort, ce qui était toujours plus difficile à admettre qu’un « compromis ». Quelqu’un allait demeurer ici pour contrecarrer l’inconséquence de toutes ces manœuvres, là était la vérité.
«  Ou bien aucun de vous deux n’est-il sujet à la conciliation, et dois-je me tourner vers votre frère ? Votre femme ?… Vos enfants ? »
A défaut de posséder le domaine des Rougefort, il était toujours possible de décider du maître en accordant l’instrument selon la musique à jouer. Si ni Jasper, ni son oncle n’étaient dans la perspective de céder sur leur morale, peut-être que Creighton tremblerait davantage de perdre l’un des deux ; ou s’il ne s’y décidait pas, serait-ce à Talia de craindre pour la mort prématurée de son époux. Il y avait toujours quelqu’un ayant suffisamment peur pour rouiller la maille la plus serrée.
Le ton avait été mesuré tout du long, presque caressant ; une négociation. Gerold faisait peu confiance aux sentiments et savait que cela pouvait se retourner contre lui, aussi s’en était-il gardé pour se contenter d’une formulation polie mais pragmatique. Etrangement, se contenter de dessiner le contour des mots paraissait garder certains esprits tranquilles – peut-être parce qu’ils se retrouvaient à devoir remplir le vide de leur propre initiative, s’appropriant la parenté d’un sens jamais véritablement explicité. Sans chercher à être un ami, Gerold excluait autant que ce fut possible dans son geste ou sa parole ce qui pouvait évoquer l’ennemi. Mais dans cette longue chaîne de Rougefort, il y avait, comme on se plaisait à l’appeler, un maillon faible qu’i les devait de trouver.
« Votre destin vous appartient encore, mais viendra un moment où quelqu’un d’autre prendra la décision à votre place. »


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Goëville | An 304, lune 5, semaine 4

Gerold laissa planer un silence long, trop long pour Jasper. Il se jouait de lui, si la torture n’était pas des souffrances physiques, il jouait avec ses nerfs. Et la patience avait déserté le valois qui était mal en point depuis la fin de la bataille. La fatigue et la douleur de son abdomen l’empêchait d’être raisonnable. Mais les mots dû Grafton eurent l’effet d’un venin sûr le chevalier. « Me convaincre de ? Vous savez bien que les mots ne sont pas ma spécialité. Et si vous cherchez à comprendre d’où vient mon caractère inflexible comme vous dites, demandez à mon oncle. » siffla le seigneur de Rougefort entre deux râles de douleur. Mais quand son ennemi évoqua une partie de la famille, Jasper cessa de respirer. « Aucun d’entre eux se trouve dans vos geôles. J’ai veillé à ce que Creighton quitte le champ de bataille avant qu’il ne soit trop tard et le reste de ma famille est en sécurité à Rougefort. » Sauf Mychel qui se trouvait au côté d’Harrold comme toujours, mais ce détail, il n’allait pas le donner à Gerold, tout comme le détail que le reste des troupes de son armée était sous le commandement de Jon restait à Rougefort pour la protection du fief.

Cependant Jasper avait perdu la notion du temps, il ignorait tous des mouvements qui se jouaient à l’extérieur des murs de Goëville. Qu’avait dit Creighton ? Comment avait réagi Jon et Talia ? Et leur suzerain ? Que faisait-il ? Venait-il rétablir l’ordre et prêté main fort à ceux qui avait cherché à défendre ses terres et son honneur ? L’absence de connaissance à ce sujet rendait Jasper plus faible, avec moins d’argument. Alors que son geôlier avait un regard sur le monde extérieur et pouvait user des informations contre son prisonnier. « Vous n’avez pas formuler précisément vos exigences Lord Gerold. Je ne peux prendre de décision si vous n'explicitez pas clairement votre demande. » Il ne voulait pas s’enfoncer dans un discours où il pouvait être mis en porte à faux, il ne voulait pas de non-dit ou des sous-entendus caché qui pourraient se retourner contre lui et les siens. « Je ne suis pas en état de comprendre vos sous-entendus... » dit-il en désignant son corps tout entier qui restait faible malgré les soins qu’on lui prodiguait en tant qu’otage de marque. Jasper mort dans les geôles de l’ennemi n’apporterait rien à part la féroce envie de vengeance dû reste de sa famille.

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« Me convaincre de ? Vous savez bien que les mots ne sont pas ma spécialité... »
Ses yeux faillirent rouler dans leurs orbites comme les “rrrr” que l’on glissait contre sa langue par exaspération, mais il se retint. Le priver de la subtilité voilée des degrés qu’offrait le versatile langage était semblable aux poignets liés solidement dans le dos : on devenait malhabile et grossier. Gerold soupira pour la peine, mais comprenant qu’on ne pouvait pas tous tirer un plaisir égal en arpentant les souterrains des sous-entendus, il envisagea la colère de son prisonnier pour l’éventuelle facilité qu’elle lui offrait : Lord Rougefort était aussi linéaire que le chemin entre deux points perdus dans l’espace. Il n’y aurait en lui, dans son regard et sur sa langue, rien de plus et rien de mois. En cet individu rare, les paroles se confondaient dans les intentions et les intentions ne dépassaient jamais le bout des lèvres.
« La sécurité est une notion relative... surtout dans le temps, répondit-il aux réassurances d’un homme dénué d’un luxe qu’il espérait, par son sacrifice, avoir légué à ses proches. Et tout dépend de ce dont on est prêt à offrir sur l’autel de la tranquillité, avait-il ajouté, avant de se rendre compte qu’il parlait peut-être encore un peu trop en énigmes, et crut bon de se faire aussi clair que possible : Pensez-vous que votre famille serait prête à vous laisser mourir ici ? A ce que vous restiez enfermé ici pour le reste de votre existence ? Ou troqueront-ils un peu de leur “sécurité” pour vous savoir vous aussi en lieu sûr ? »
Son regard, jusqu’alors oisif et vague, se dessina habilement, et il se plongea dans l’expression du Lord Rougefort pour en saisir les moindres nuances susceptibles de lui révéler un aveu. Toutes les familles n’étaient pas les mêmes et certaines se dissimulaient bien, sachant donner l’illusion d’une entente cordiale alors que dans les ombres, chacun avait les doigts autour du cou de son voisin. Les Rougefort néanmoins, malgré la brutalité revêche et taciturne de certains de leurs descendants, paraissaient être unis par les liens étroits de l’affection parentale. Dans ce genre de cas, il était raisonnable de penser que la sentimentalité excessive puisse chérir cette même paix que Jasper avait souhaité pour ses proches. Jasper devait bien le comprendre quelque part : il souffrait des blessures que lui coutaient la liberté et la santé de son frère, mais surtout, devait-il se douter de l’inquiétude que l’on nourrissait pour un descendant, pour un mari, pour un Seigneur...
« Donc, avant de formuler quoi que ce soit, c’est à vous de me dire si vous êtes prêts à entendre des exigences ? Vous avez déjà cédé votre liberté pour celle de vos proches. Qu’êtes-vous prêts à abandonner alors que votre demeure se retrouvera fatalement sur le chemin de nos hommes et dragon… ? »
Gerold soupira. Il n’était pas dupe. Certains hommes avaient l’orgueil en bannière, et il était l’un d’eux. Tous n’étaient pas prêts à faire face à la réalité et à capituler ne serait-ce qu’un peu. Souvent, il leur fallait un coup de pouce, une première souffrance ; pas la leur, mais celle d’un être cher. Et même là, les irréductibles refusaient de fléchir, quitter à essuyer avec leur fierté les larmes du deuil.
« Dites-moi simplement si j’ai bien fait de venir ici et si nous avons encore quelque chose à nous dire, ou si la négociation est impossible et que je suis en train de perdre mon temps ? »
En cela Elesham et Rougefort se ressemblaient : ils ne voyaient pas l’intérêt du mensonge. C’était peut-être pour eux une forme de déshonneur. Inutile d’en préciser davantage ; si son ignorance lui laissait ignorer quels étaient les dangers que pouvait courir un héritier de son âge en temps de guerre, il y avait certains dangers qu’on n’eût pas besoin de connaitre pour les craintes ; il y avait même une chose à remarquer, c’était que les justement les dangers inconnus nous inspiraient les plus grandes terreurs. D’autres, quant à elles, naissaient dans notre tête simplement parce qu’on les avait caressées sans les avoir jamais commises et Jasper Rougefort avait, dans sa nature animale, caressé le fantasme de torturer, tuer ou faire souffrir ses ennemis.
« Ce soir sera votre seule possibilité de… montrer votre bonne volonté, dit-il posément, mais intraitable. Après quoi je m’en irai, me réservant le droit de vous considérer comme un… invité hostile, goûta-t-il ironiquement ces mots, et vous ne me reverrez plus jamais » acheva-t-il d’un ton aussi souple que catégorique, laissant la fin de sa phrase descendre dans la gravité d’une voix naturellement basse et donnant à l'imagination le soin de figurer quelle solitude et marge de manœuvre cela impliquait pour lui, renvoyant potentiellement tout le poids des négociations sur son très cher oncle, ou le reste de sa famille...


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Goëville | An 304, lune 5, semaine 4

La sécurité de sa famille. Le regard de Jasper déjà sombre ne fit que s’assombrir davantage. Cependant il connaissait assez bien les membres de sa famille pour savoir qu’ils ne resteraient pas les bras ballant en attendant que Gerold daigne à le libérer. Ils feraient tout ce qu’il était en leur pouvoir pour chercher à le sauver. Mais Jasper savait également que les Rougefort le sauverait d’abord avant de penser à Eldric. Et le seigneur n’était pas prêt à cela. Il refusait de laisser son mentor dans le même état. Il avait perdu son père dans la guerre à Winterfell, il ne perdrait pas son oncle non plus. « Non… » grogna-t-il de mauvaise grâce « Mais je ne peux assurer avec certitude ce qu’ils sont prêts à négocier pour ma libération. Et même s’il remplisse vos exigences, j’aurais les miennes et en tant que seigneur de Rougefort, j’ose espérer que ma parole aura plus de poids. » Il préférait rester prisonnier avec son oncle que d’être libérer seul. Il avait espoir que Creighton pense à leur oncle mais il n’entretenait pas la même relation que lui avec le chevalier des Piz.

Il avait des exigences, Jasper s’en doutait. Jamais il ne serait relâché sans contrepartie de la part des Rougefort. « Si vos exigences ne nécessitent pas réponse immédiate, et que vous me laissez un temps de réflexion… dites toujours. J’ai beau avoir confiance en ma forteresse contre votre armée…face à un dragon nous ne ferons pas le poids. » Il avait vu la puissance du feu du dragon de Viserys, il savait que les pierres de Rougefort ne résisteraient pas. Et Jasper ne désirait que protéger sa famille sans trahir son héritage. Il avait pourtant conscience que cela serait compliqué d’obtenir les deux. Il devait jouer à une politique compliqué chose dont il n’était absolu pas friand surtout sans conseillé autour de lui. « Est-ce que négociation il y a réellement ou vos exigences ne seraient que dans votre intérêt ? Au-delà de ma vie qui se trouve entre vos mains, y’a-t-il réellement moyen d’avoir une vraie négociation avec des compromis des deux côtés ? » Le regard noisette de Jasper se plongea dans celui de son geôlier. « Si oui, alors peut-être que vous ne perdez pas votre temps Lord Gerold. »  

Jasper en avait marre des menaces, la colère grondait mais il devait la ravaler bien que cela le lui coute. « Je suis toute ouïe. » ronchonna-t-il. Prêt à entendre que Gerold attendait un dépôt des armes de la part des Rougefort, de changer de camps et autres fantaisies qui attaquerait directement l’honneur de sa famille et la sienne. Ses poings se serrèrent pour accuser les mots qui distillerait son poison sur l’avenir de sa famille.

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Gerold rechignait à acquérir les allégeances de gens comme le Lord Rougefort. Son caractère était comme un bâton qui se brisait difficilement, et une fois brisé, ne trouvait plus jamais son utilité. Il avait peut-être tort, car même les individus les plus inflexibles évoluaient au gré de leur point de vue. Il fallait bien comprendre ce qui était capable de transcender leur noblesse, car les Jasper Rougefort de ce monde ne trouvaient que très rarement des compromis à leur droiture, et lorsqu'ils en acceptaient certains, il était nécessaire d'en saisir les tenants et aboutissements. Quelqu'un de corrompu ou de vénal était peu fiable, mais n'était en même temps un mystère pour personne et l'on savait toujours pourquoi ils étaient là où ils étaient ; il suffisait de suivre l'argent, de comprendre à qui cela donnait un avantage. Mais si Jasper Rougefort décidait de se joindre à vôtre cause, il valait mieux que ce fut pour les bonnes raisons.
Lorsque Lord Jasper grogna, Gerold sentit ses sourcils grimper vers le haut dans une expression de tranquille étonnement. Il avait des exigences ? En voilà une bonne nouvelle. La parole du Seigneur de Chêne-En-Fer valait bien évidemment plus que celle de ses suiveurs dans l'absolu, s'il désirait rester vivant et retrouver un jour l'étreinte de son épouse. Cependant, il n'y avait pas beaucoup d'alternatives, soit il leur concédait quelque chose et redevenait un homme libre, soit il restait ici et demeurait une éternelle monnaie d'échange, pesant sur la conscience de ses amis et de sa famille. Pour sa part, Gerold ne savait pas encore s'il était trop fier pour être ainsi privé de liberté, ou trop fier pour justement abandonner ses principes.
Pour ne pas brusquer leur sens de l'estime, le Grafton ne jugeait jamais ses prisonniers. Il ne fallait surtout pas que la capitulation fut la voie du déshonneur pour ces hommes privés de liberté. L'humiliation ne rendrait service à personne et n'encourageait pas la bonne volonté. Néanmoins méfiant, Gerold considérait cet invité involontaire avec suspicion ; il était un prisonnier étonnamment pragmatique, de ceux qu'il ne fallait ni calmer, ni séduire inutilement. Jasper tâtait, comme un animal tentant de traverser un lac gelé, prudent mais honnête, posant pied avec espoir de ne pas entendre un fatidique craquement. Alors, il ne bondit pas, ni ne ricana à son infériorité qui requérait déjà une contrepartie à une vie qu'il pouvait perdre à tout instant, comme s'il avait encore quelque chose offrir pour se permettre de demander un poids en plus dans sa balance. Il aurait pu pourtant lui retorquer qu'en prenant les armes, Jasper avait compromis pour sa famille la possibilité d'un choix ; qu'en se battant et tuant d'autres valois, il avait perdu le privilège des gagnants d'espérer une autre vie que celle des mauvais stratèges. Que les gens comme lui, figés, ne méritaient que la mort, parce qu'il en allait ainsi : la vie brisait les branches les plus sèches. Le vrai compromis, c'était que Jasper n'était toujours pas mort.  
Mais il n'en fit rien.  
« Il y aura toujours un acheteur pour qui sait vendre » dit Gerold avec une facétie plus sérieuse que souriante.  
Il était ici non pas pour se moquer, ou tomber dans l'impasse. Ultimement, avec chaque prisonnier, il tentait de se frayer un passage selon ses possibilités vers la tête du Val, puis vers la couronne pour son Roi, un pas après l'autre, un compromis après l'autre. La guerre donnait l'impression que le souverain de l'Est était une déferlante qu'il fallait absolument arrêter sous peine d'une totale dévastation. Mais qui voulait régner sur un désert ? A quoi bon tous ces efforts, si c'était pour ne finir avec rien. Non, il y avait la force d'un côté, et la politique de l'autre et si tout commençait par la force, tout se terminait par la politique.  
« Il n'est jamais trop tard pour venir nous rejoindre. A vos conditions. Dans l'immédiat, c'est votre seule option pour reprendre votre vie habituelle. Et selon comment les choses évoluent, c'est peut-être votre dernière. »
Gerold avait le ton neutre et tranquille des négociateurs qui cherchaient une solution au problème de son vis-à-vis, plutôt qu'au sien. Être brillant, calme ou vigoureux ne suffisait pas pour être persuasif. Ce qui comptait, c'était que l'autre partie soit persuadée que la solution venait d'elle-même. La logique et la force brute ne servaient à rien.  
« Je me doute que vous ayez le sentiment de ne pas vous être fidèle, de manquer à votre devoir. Ce n'est pas quelque chose que je vous souhaite. »
Ce qui était vrai. Le Seigneur de Goëville avait beau être dur, et malgré les apparences, il n'était pas indifférent à ce qu'on pensait de lui. Des alliés effrayés, contraints ou serviles accomplissaient peu et demandaient trop d'efforts.
« Mais je ne vous souhaite pas non plus à ce que votre devoir devienne obstination et orgueil, dit-il très sérieusement à celui qui avait été vaincu par l'ennemi, et que la persistance inutile pouvait mener à la tombe. Vous pouvez choisir l'objectivité et ne soutenir personne, ajouta-t-il après un certain silence, si prendre parti vous paraît trop demandant. Votre première loyauté allant à la sécurité de votre famille, après tout. Gerold soupira, puis considéra cet otage si particulier : Je crois qu'il ne s'agit pas tant de négociation que de savoir ce qui vous paraît acceptable. Car il y a forcément un chemin sur lequel nous pouvons nous rencontrer sans nous confondre. Qu'en dites-vous ? »
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Jasper écouta les mots de Gerold. S’il commença avec malice, le sérieux gagna rapidement la geôle. Comme il s’y attendait, le Grafton lui proposa de soutenir le camp de Viserys. Mais avec les conditions que le Rougefort choisirait. C’était un choix bien étrange. Pourtant il se doutait que s’il voulait retrouver sa famille, c’était l’une des seules options qui s’offraient à lui. Même si au fond de lui il espérait que cela pouvait être autre chose. Pourtant, son hôte semblait lucide sur le sacrifice que cela pouvait demander à son homologue valois. Mais il souligna que le fort caractère que pouvait avoir Jasper dans certaines situations pouvait ici, jouer contre lui. L’alternative qu’il proposa fit cependant relever les yeux sombres du seigneur vers celui qui dirigeait Goëville.

Jasper laissa planer un long silence après la proposition de Gerold. Réfléchissant à ce qui s’offrait à lui. Quels pouvaient être ses conditions ? Que désiraient Gerold pour garantir la neutralité des Rougefort ? Car le prisonnier n’était pas dupe, s’il sortait de Goëville vivant, le Grafton s’assurerait qu’il tienne sa part du marché. « Votre proposition de neutralité est ce qu’il me semble à l’heure actuelle la proposition la plus raisonnable. Mais je ne veux pas prendre de décision parce que je me retrouve acculer et sans avoir réellement le choix. Une décision sur un coup de tête et dicter par nos émotions sont rarement de bonnes décisions en politique n’est-ce pas ? » Jasper espérait pouvoir gagner un peu de temps. Un temps pour réfléchir, il ignorait si Harrold viendrait au secours de ceux qui était fait prisonnier. « Mettons que j’accepte votre proposition de neutralité. Quels sont vos limites à mes conditions ? Et quelle garantie désirez-vous pour vous assurer que je respecte ce deal ? » Le Rougefort voulait savoir jusqu’où ses demandes pouvaient aller. Sa libération et celle d’Eldric ? Celle de Robar bien qu’il en doutait. Il pouvait toujours essayer en ayant une penser pour la jeune Ysilla qui était la sœur de ce dernier et l’épouse de Creighton. Il voulait connaître sa marge de manœuvre et ce qu’elle serait ses chaînes pour ne plus envoyer ses hommes auprès d’Harrold. Car il n’était pas dupe, ils conserveraient des chaînes à ses poignées jusqu’à la fin de ce conflit, que cela se solde par une victoire de Rhaegar ou de Viserys.

« Je doute pouvoir vous apporter une réponse. Mais je vous promets de réfléchir sérieusement à vos propositions, notamment quand mes blessures seront un peu moins difficiles à supporter. » Si la fièvre avait baissé, il restait encore faible et la concentration que lui demandait cette discussion le fatiguait d’autant plus. Il savait que dès que Gerold repasserait la porte de sa cellule, il replongerait dans le sommeil. Son esprit était de moins en moins en clair malgré les efforts qu’il fournissait.

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La neutralité. Ce n'était pas leur meilleure option. Mais c'était parfois la seule option possible, et la conjecture des évènements leur favorisait davantage de n'avoir pas d'ennemis que d'avoir des alliés. Coincés sur la péninsule, leur victoire tenait à leur propre excès, ou au nombre réduit de leur adversaire. Un compromis que Gerold tolérait, mais qui allait s'étioler au fil des victoires. Pour le Rougefort, c'était un luxe. Un luxe qui se faisait passer pour une forme de générosité, mais qui au fond était un aveu de faiblesse de la part du Seigneur de Goëville. Il le savait parce qu'en d'autres circonstances, il n'aurait jamais songé à cette possibilité avec un tel sentiment de contrainte. Ces indifférents, ayant choisi le rôle de spectateur, se condamnaient à le rester si Viserys remportait la couronne, car qui allait récompenser leur prudence ? Cette dernière serait sûrement punie dans le cas où l'actuelle folie venait à se maintenir sur place. Ils choisissaient donc le moindre des deux mondes, car tous deux promettaient une existence réduite et dans chacun, ils ne pouvaient qu'espérer passer inaperçu jusqu'à ce qu'on oublie leur héritage.
Néanmoins, cette proposition semblait faire à chaque fois mouche : les sourcils s'arquaient, les yeux se relevaient, les bouches se crispaient. Sans haine, sans appréhension, mais seulement d'étonnement. Cette idée-là faisait meilleur chemin dans les esprits que n'importe quelle soumission. Gerold se disait que finalement, la soumission pouvait venir par la suite. Avec les victoires, elle viendrait assurément et l'absence d'actes était déjà une forme de soumission...
Lorsque le Rougefort parla, Gerold se rendit compte de la tension qui avait habité son corps, car ses épaules s'étaient détendues. Il ne pouvait pas vraiment se dire soulagé, mais l'absence de conflit était, depuis quelques temps, une omission agréable. Néanmoins, le mitige de Jasper le laissa circonspect, car sous quelle autre circonstance voulait-il pouvoir prendre sa décision que celle de la contrainte ? L'intention toutefois était compréhensible, et Gerold hocha silencieusement la tête. Cet accord devait donner lieu à une promesse durable et on ne pouvait pas dire que les caprices du cœur étaient fiables. Néanmoins, le temps était une denrée précieuse et Lord Jasper ne devait surtout pas se dire qu'il pouvait ainsi à loisir s'allonger comme un serpent et attendre que l'occasion favorable se présente à portée de dents.
« Vos conditions...? » Dit-il ce qui ressemblait à une question sans en être une.  
Bien sûr. Gerold soupira. Etrange, cette propension à demander une contrepartie, comme si leur vie n'en était pas une. Une vie qui avait abrité et abritait encore une renégate Bracken. Gerold sourit finement et brièvement ; il n'avait jamais apprécié cette partie des négociations, parce qu'il avait toujours l'impression qu'à formuler clairement ce qu'il voulait, il risquait de manquer un avantage qui lui était dissimulé. En tant que favori, il décida d'être élusif, puisqu'ils n'en étaient qu'au temps des réflexions.
« Donnez-moi ce qui, en ma possession, garantirait votre... il goutta la soumission et l'obédience, mais opta pour un terme plus doux pour une notion de neutralité : observance du vœu d'abstention. Vous saurez mieux définir que moi ce qui en aurait le pouvoir. Plus vous êtes généreux, plus je le serai concernant les limites de vos conditions. Du reste, c'est une question de confiance mutuelle et je n'aurai aucun intérêt à rompre par la suite ce que vous m'accorderez. En attendant, je vous laisse le temps de choisir ce que vous êtes prêt à sacrifier. Moi, je sacrifie déjà votre appui là où j'aurais été en mesure de l'exiger. » conclut-il avec une certaine sévérité.  
Gerold se releva lentement, comprenant que l'entretiens prenait fin. Il n'était pas mécontent de cette note relativement positive. Ce ne serait pas leur dernière conversation, il en était certain, et pour le moment, il pouvait se permettre un peu de laxisme, d'autant que tous deux étaient fatigués. Il n'aurait pas été mécontent de récupérer Barbara, mais il avait un doute quant au pouvoir de persuasion que sa détention aurait sur le Seigneur de Rougefort. Puis, c'aurait été une façon de spécifier qu'elle était moins importante, puisque sacrifiable, là où quelqu'un de proche était au contraire un symbole d'importance.
« Je puis donc vous souhaiter un bon rétablissement, dit-il en s'en allant, d'un air déjà plus délicat et complaisant, mais s'arrêta devant la porte et se retourna à moitié, comme s'il avait oublié quelque chose et venait de s'en souvenir : Une dernière chose... si je ne m'abuse, les Rougefort n'ont jamais possédé d'archers, et n'en possèdent pas à ce jour ? »


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Gerold était prêt à entendre ses revendications, ses conditions. Mais Jasper devait réfléchir de manière astucieuse. Il fallait se montrer assez convainquant et donner à Gerold quelque chose qui pourrait le satisfaire et qui permettrait de garder Jasper sous le serment de sa neutralité. Jasper devrait faire des sacrifices. Il en était parfaitement conscient. Mais lesquels ? Pour l’heure, la douleur de sa blessure ne lui permettait pas d’avoir se raisonnement. Il l’ignorait depuis déjà de longues minutes en échangeant avec l’homme qui l’avait enfermé dans les geôles de son château. Il n’était probablement le prisonnier le plus maltraité, loin de là, mais sa blessure était assez grave pour être prise en charge par un mestre afin qu’il ne décède pas d’une infection de cette dernière. Lutter pour ne pas la rouvrir était une épreuve quotidienne depuis plusieurs jours maintenant.

Le seigneur de Rougefort acquiesça aux mots sévères de son hôte. « Bien sûr. Je vous ferais une proposition en conséquence. » La discussion touchait à sa fin, Gerold s’apprêta à partir mais se figea alors qu’il était sur le pas de la porte, alors que Jasper commençait à se rallonger pour soulager ses douleurs. Il grogna quand le Grafton se retourna. Mais la question qu’il posa le laissa un moment interdit. Il fronça les sourcils. Pourquoi cette question sur les forces qui constituaient son ban. « Non, ce n’est pas la force de ma maison. Nous n’avons que la cavalerie et les fantassins. Si certains possèdent des arcs, cela n’en fait pas des archers pour autant. Nous n’en formons pas. » Si certains utilisaient les arcs, ils n’étaient ni précis et ne possédaient pas des arcs ayant une force de frappe digne des archers de la maison Veneur. Non, la cavalerie lourde était indéniablement la force de la maison Rougefort.  Mais il n’eu pas le temps de demander la raison de cette question.

Dès que la porte de sa cellule se referma, les muscles du valois se détendirent et il se laissa retomber mollement sur le matelas insortable de sa paillasse et il ne tarda pas à sombrer dans le sommeil, épuisé par cet entretien inattendu.


FIN


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