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Les embruns sont les confidences de la mer. [Solo Talya]

Talya de Tyrosh
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Les embruns sont les confidences de la mer.
Temple de Trios de Tyrosh | An 304, lune 6, semaine 1.



Alors que Nesa refermait la porte de sa cellule, Talya ne put s’empêcher de jeter un regard derrière elle. Un premier cliquetis retentit, puis un second. Malgré cela, la jeune femme ne bougea pas, dans un premier temps, restant bien campée sur ses jambes. Tendue, la Tyroshi poussa un soupir de soulagement alors qu’elle entendait les pas de la prêtresse se faire de plus en plus distants. D’une main, la princesse ôta le peigne qui retenait son voile, récupérant ensuite ce dernier. Esquissant quelques pas, la jeune femme plia délicatement le voilage, le rangeant ensuite dans son sac.


Ceci fait, la jeune femme s’en retourna ensuite non loin de l’entrée, réenclenchant sa clepsydre. Plus le temps s’écoulait et plus Talya craignait d’avoir été découverte. Cette simple pensée suffisait à insuffler une crainte certaine dans toutes les fibres de son être. Plusieurs fois, la Tyroshi avait pensé s’être faite remarquée, alors qu’elle conservait un peu de sa propre nourriture. Il ne s’agissait pourtant que de quelques grammes de poisson ou de viande. Alors, Talya se posait de nombreuses questions. Avait-elle été remarquée par un autre novice, en de telles circonstances ? Est-ce que quelqu’un avait entendu Nümia alors qu’elle était absente ? Nesa pouvait-elle se douter de quelque chose ? Sans parler d’une dragonne, pouvait-elle imaginer qu’une autre créature se trouvait dans sa cellule ?


S’approchant de son coffre, la Tyroshi se baissa, finissant à genoux. Ses prunelles noisettes croisèrent immédiatement celles, plus sombres, de Nümia. La petite dragonne tendit son cou dans sa direction, poussant un cri d’une tonalité que Talya n’avait encore jamais entendue. La petite créature lui semblait plus… fébrile. Fébrile et nerveuse. Alors que Nümia bondissait sur le haut de l’une des parois du coffre, la jeune femme éloigna son visage, restant assise à côté du coffre. Les émotions des dragonniers pouvaient se répercuter sur leurs créatures. Il lui semblait avoir lu cela, lors de ses recherches en compagnie de Sarella. Était-ce de sa faute, si la petite créature se comportait ainsi ? Un nouveau soupir s’échappa des lèvres de la jeune femme. Comme elle aurait aimé que l’Aspic soit à ses côtés…


Et dire qu’en temps normal, la petite dragonne passait son temps à explorer son maigre territoire. A l’heure actuelle, Nümia restait à ses côtés, visiblement tendue. Tendant la main dans sa direction, Talya caressa tout d’abord la tête écailleuse de la créature. Il fallait qu’elle se calme. Pour le moment, rien ne laissait entendre qu’elles avaient été découvertes. La Tyroshi redoublerait de prudence, voilà tout. Prenant sa dragonne au creux de ses bras, la jeune femme laissa ses doigts se glisser de la tête au dos de la créature, évitant soigneusement de toucher ses ailes. Il lui semblait encore sentir une tension dans les muscles de Nümia, malgré les écailles qui recouvraient sa chair.


« Iksan kesïr, häedar. Les doigts de Talya se trouvait à nouveau au niveau du front de la petite dragonne. Mirre ödrikagon ao. Mirre. »


Telle une liane, la queue écailleuse de Nümia s’était enroulée autour de l’un de ses avant bras. Prenant appuie d’une main sur le rebord du coffre, Talya se redressa finalement. Il y avait bien autre chose qui pouvait apaiser la petite créature. Un meilleur outil encore que pouvaient ne l’être ses mots ou son étreinte. Le caractère joueur de la petite créature écailleuse ne lui avait pas échappé. Aussi, la jeune femme en jouait elle-même bien volontiers. Après une ultime caresse, la Tyroshi déposa la toute jeune dragonne sur son bureau, s’en retournant quelques instants auprès du coffre. Son premier dispositif d’entraînement avait été mis à mal, comme Talya s’y attendait. Dès qu’elle pourrait quitter ce temple, elle ferait en sorte de se procurer des matériaux plus rigides. Toujours est-il que celui que la princesse retrouva était le deuxième qu’elle avait pu fabriquer.


« Skoros lo ïlon lilagon, häedar ? »


En prononçant ces mots, Talya s’était retournée, tout sourire. Naturellement, la jeune femme avait fait glisser la bande de lin qu’elle tenait, faisant pendre le dispositif pour oiseau de proie qu’elle avait improvisé. Puis, d’un mouvement circulaire, la Tyroshi le mis en mouvement. S’il fallait en passer par là pour apaiser Nümia, soit. Elle s’y pliait bien volontiers.


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L’éternité, c’est la Mer mêlée au Soleil.

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Temple de Trios de Tyrosh | An 304, lune 6, semaine 1.



A la lueur d’une bougie, ses jambes repliées en guise de support, Talya noircissait quelques feuillets. Lorsque le jour se lèverait, Nesa ne manquerait pas de lui rappeler à nouveau la teneur de sa journée. Elles commenceraient par leurs prières habituelles, en compagnie de d’autres novices et prêtres. Puis viendrait le temps des débats, car religion sans esprit n’était que peu de chose, dans les faits. C’était pour la seconde partie de la mâtinée que la Tyroshi se préparait de la sorte. Si piéger Nesa lui semblait impossible, tant Trios se trouvait au creux de son cœur et dans toutes les fibres de son âme, elle ne pouvait se laisser vaincre aisément. Son départ de Tyrosh ne datait que d’une poignée d’années. Ce n’était là que peu de choses. Elle n’avait pas tout oublié et devait le lui prouver.


C’était ainsi que la jeune femme s’était retrouvée assise dans sa couche, tâchant de se remémorer aussi bien ses lectures récentes que les plus anciennes. Afin qu’elle puisse se préparer en conséquences, Nesa l’avait informée du sujet de leur discussion du lendemain. Ainsi, il était possible à la princesse de préparer ses outils en conséquence. Les incarnations du dieu Ivre. Voilà un sujet dont elle se serait bien passé, c’était un fait. Raison de plus pour s’y préparer avec plus d’ardeur encore. Sa foi valait bien cela.


Prise dans ses réflexions et ses mots, Talya ne remarquait cependant pas le théâtre se jouait pourtant à côté d’elle. Si la nuit était maintenant tombée depuis bien longtemps, Nümia ne semblait guère avoir sommeil. Si la petite dragonne avait tenté d’attirer son attention, en restant à ses côtés, en essayant de capturer son regard, la Tyroshi était trop prise dans son étude pour ne lui accorder plus de quelques secondes de son temps, en cette soirée. Déposant un nouveau feuillet noirci à côté d’elle, la jeune femme ne remarqua pas immédiatement que ce dernier avait attiré l’intérêt de la toute jeune créature. Intérêt qui se mua rapidement en un bruit fort caractéristique.


Le bruit d’une déchirure. Suivi d’une autre, puis d’encore une.


Immédiatement, Talya releva la tête, cherchant Nümia du regard. Si la jeune femme la trouva aisément, au milieu des lambeaux de ses pensées mises à l’écrit, sa tentative d’attraper la dragonne fut vaine. Avec ce qui s’apparentait à un crachement, la créature reptilienne s’était éloignée de la couche, éparpillant les morceaux de feuillets dans son sillage. Quant bien même la Tyroshi avait bondi sur ses jambes, le mal était déjà fait et il était trop tard pour rattraper la fautive. Une poignée de secondes. Voilà ce qu’il s’était écoulé pour que son travail de plusieurs heures soit changé en charpie. Portant une main à son front, Talya ne put retenir un profond et long soupir. A croire qu’elle avait trouvé une autre incarnation du Dieu Ivre dans sa propre cellule…


Mettant un genou à terre, la jeune femme entreprit de réunir ce qui pouvait rester de ses écrits. Un feuillet ou deux. Voilà tout ce qui avait survécu aux crocs et aux griffes de sa dragonne. Tout cela n’était plus bon que pour alimenter un feu. Ses chances de s’opposer à Nesa efficacement venaient de s’amoindrir considérablement… Serrant les dents à cette pensée, Talya dissimula ce qui restait des feuillets dans sa sacoche. Elle ferait en sorte de se défaire de cela à l’abri des regards, lorsque l’occasion se présenterait. Quant à la mâtinée qui s’annoncerait dans quelques heures… Il ne lui restait que bien peu de temps pour la préparer, à son grand désarroi.


Penser à sa rencontre avec Nesa. Voilà tout ce qui lui restait pour éviter de songer à ce qui venait de se produire. Car, en cette nuit, Nümia n’était encore qu’une toute jeune créature dont les colères ne prenaient que peu d’ampleur. Une toute jeune créature qu’il était encore possible d’apaiser, de contenir physiquement même pour sa dragonnière, qui n’était pas connue pour sa forte carrure. Au cœur de la nuit, Talya jurait que c’était désormais le Dieu Ivre qui murmurait à son oreille. Que se passerait-il si une telle chose se reproduisait dans quelques années ?


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Temple de Trios de Tyrosh | An 304, lune 6, semaine 1.



Tout s’était passé si vite.


A une vitesse telle que Talya n’avait même pas eu le loisir de réagir.


Prise de panique, tout se mêlait dans son esprit. Nesa s’était attardée dans sa cellule, afin de lui apporter une nouvelle bougie. La Tyroshi avait tenté de couper court à la conversation, en toute courtoisie. Plus les secondes s’écoulaient, se changeant en minutes et plus les risques grandissaient, au point d’en devenir des plus importants. Des plus importants et des plus effrayants. Car Nümia se trouvait là, dans le coffre. Il n’y avait qu’un mètre, sans doute moins, entre elle et la prêtresse. Alors que Nesa faisait part de sa présence derrière la porte, la jeune femme n’avait eu le temps que de refermer le couvercle, espérant que sa dragonne resterait endormie.


Le Dieu Ivre s’était joué d’elle.


Une fois de plus.


Car Nümia avait réussi à soulever le couvercle de bois. Ce n’était pas la première fois qu’elle agissait de la sorte. Au contraire. La jeune femme avait déjà retrouvé son coffre fermé, alors qu’elle était persuadée de l’avoir laissé ouvert en quittant sa cellule. Les mouvements de la petite créature pouvaient suffire pour cela. Une situation qui ne la dérangeait guère, plusieurs coups de museau lui permettant de quitter le creux de sa tanière sans effort. Bien sûr, ce n’était pas la première fois que Nesa s’attardait dans sa cellule. Dans de telles circonstances, la jeune femme faisait en sorte d’alourdir le couvercle, ces grammes supplémentaires évitant que la petite dragonne puisse s’échapper. Talya n’agissait jamais ainsi de gaieté de cœur. Il s’agissait pourtant de la seule solution. Seul le secret pouvait préserver la petite dragonne des desseins que le Dieu Ivre pouvait insuffler aux Hommes. De lui éviter de devenir l’outil d’idées bien sombres.


Assise sur son tabouret, Talya avait vu la dragonne agir, poussant le couvercle du bout de son museau. Sa tête était vite apparue dans l’ouverture, suivie par son cou. En quelques instants, le coffre s’ouvrait plus largement, la petite créature sautant ensuite sur le sol. En entendant le claquement provenant du coffre, la prêtresse s’était retournée. Il n’avait s’agit là que d’une réaction instinctive. Si seulement Nesa ne s’était pas retournée. Talya aurait trouvé un moyen de détourner son attention le temps qu’elle décide de quitter sa cellule. Alors, rien de tout cela ne se serait produit.


Nesa n’avait même pas poussé le moindre cri. Sans doute aurait-elle crié, si Nümia avait été un serpent venimeux, un loup ou encore un tigre. Sans doute n’en croyait-elle pas ses yeux, alors que la petite dragonne s’approchait d’elle, intriguée par sa présence, comme appréciant le fait d’avoir son attention. Instinctivement, Talya avait bondi sur ses jambes afin de s’interposer. Elle portait une affection sans faille à la petite créature. Une affection qui s’était diffusée dans chacune des fibres de son être, alors qu’elle posait pour la première fois les yeux sur elle. C’était pour elle qu’elle dissimulait de la nourriture aux yeux et à la barbe des autres novices et des cuisiniers. Qu’elle tissait des mensonges afin de ne pas ébruiter sa présence. Elle devait la protéger, veiller sur elle jusqu’au moment où elle serait capable de tenir prédateurs, qu’ils soient animaux ou humains, loin d’elle.


Nümia n’avait pas apprécié son geste, se débattant alors qu’elle resserrait son étreinte autour d’elle. La dragonne s’était débattue, usant de ses ailes et de sa queue pour cela. Murmurant quelques mots en Haut Valyrien, les accompagnant de caresses, Talya était cependant parvenue à l’apaiser. La dragonne se trouvait au creux de ses bras, sa queue enroulée telle une liane autour de l’un d’eux. Ce n’était qu’une fois la petite créature apaisée que la Tyroshi avait reporté son attention sur Nesa. La prêtresse se trouvait toujours là, stoïque, comme perdue dans un autre monde. Ce fut d’une voix tremblante que Talya s’adressa à elle :


« Reculez-vous, je vous en supplie. Reculez-vous... »


Les deux derniers mots s’étaient perdus dans un fin filet de voix. Dans la petite cellule, la tension était palpable. Nesa s’était éloignée, s’appuyant contre la porte close. Talya l’avait suivie du regard, alors qu’elle s’éloignait. En cet instant, la princesse ne pouvait qu’avoir un goût amer sur la langue. Elle avait failli. Qu’allait-il se passer, à présent ? La jeune femme ne pouvait s’empêcher d’imaginer le pire. Allait-on lui prendre Nümia ? Lui faire du mal ? Leur faire du mal ? Les œufs de dragon fossilisés étaient des objets d’une grande rareté… alors que dire de dragons bien vivants comme Westeros en comptait à nouveau ?


« … Un miracle. »


Talya releva alors la tête, cessant d’observer Nümia. Nesa ne lui avait jamais semblé aussi fébrile qu’en cet instant. Le regard de la prêtresse passa de celle qui était devenue sa novice à la créature mythique qu’elle tenait contre elle. Elle resta cependant adossée contre la porte, situation qui apaisa quelque peu la princesse. Un trop plein d’émotions ne serait pas dommageable uniquement pour elle. Si seulement la jeune femme arrivait à contenir davantage ses sentiments en cet instant.


« … Comment ? Comment est-ce possible ?
- … Je ne le sais moi-même, Nesa. Talya avait caressé les écailles tièdes de Nümia en prononçant ces mots, lui adressant le plus doux sourire dont elle était capable. Je me plaît à croire que Trios a souhaité me faire un présent en permettant sa naissance. »


Nesa s’était contentée de hocher la tête. Seul un Dieu était capable d’une telle chose. Talya s’imagina qu’elles se rejoignaient sur ce point. Si les Tyroshis ne vénéraient plus les Divinités Valyriennes comme pouvaient encore le faire les Volantains, Trios semblait avoir des pouvoirs semblables aux leurs. Appréciant la présence de Nümia contre elle, la jeune femme planta son regard sombre dans celui de la prêtresse. Personne ne devait savoir. Personne d’autre, en tout cas. Ce qui se dirait dans cette cellule devrait y rester. Quoi qu’il puise leur en coûter. Quoi qu’il puisse lui en coûter à elle.


« Je vous dois des explications. » lâcha finalement Talya.


En prononçant ces mots, la jeune femme s’était assise sur le sol, gardant précieusement sa dragonne avec elle. Nesa n’avait pas tardé à faire de même. Par quoi commencer ? Il y avait tant et si peu à dire à la fois… Une nouvelle fois, le regard de Talya passa de Nesa à Nümia, avant de se reporter à nouveau sur la prêtresse. Cette histoire avait bien un début. Autant commencer par cela.


« Permettez-moi de vous présenter Nümia. »


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Alors que Nesa la raccompagnait à sa cellule, Talya ne prononça pas le moindre mot. Elle n’avait pas eu à s’occuper des défunts, aujourd’hui. Nesa l’avait emmené dans la pièce qui lui était dévolue, sous le prétexte de faire un point sur son apprentissage. Il était vrai que cela faisait une lune que la princesse avait rejoint ce temple. Une lune… La jeune femme avait l’impression que cela remontait à davantage encore. Il était vrai que l’arrivée de Nümia avait bouleversé bien des choses dans son existence. Prendre la notion du temps n’était qu’un autre de ces effets. A moins que cela ne soit du au fait que la fille de l’archonte voyait davantage la lueur des bougies et trop peu celle du soleil ou de la lune ?


Un fait pour lequel Talya n’aurait plus à s’inquiéter. Sa surprise passée, Nesa n’avait pas manqué de lui promettre son entière discrétion, et un soutien qui l’était tout autant. Il n’y avait que Trios pour permettre un tel miracle. Un miracle qui avait prouvé à la prêtresse que sa novice avait fait bien des progrès. Dès lors, son envoyée ne pouvait que veiller sur la petite créature. C’était là les mots que la princesse avait entendu. Alors, la jeune femme s’était contentée d’acquiescer. Bien que Nesa semblait sincère, un creux persistait dans le cœur de la princesse de Dorne tandis qu’une certaine tension animait les fibres de son âme. Nümia valait plus que la fortune amassée par bien des familles marchandes. Comment ne pas craindre que son secret ne s’ébruite ? Que sa dragonne ne devienne alors qu’un outil pour quelques fanatiques ?


Et pourtant, fort était de constater que l’aide de Nesa lui serait fort précieuse. La prêtresse pourrait lui procurer tout ce dont elle pourrait avoir besoin. A présent, prélever de la nourriture au nez et à la barbe des novices et des cuisiniers, parfois gramme par gramme pour ne pas attirer les soupçons, ne serait plus obligation. De même que de trouver des excuses, parfois fantasques il est vrai, quant à l’état de ses maigres biens. Nümia deviendrait une dragonne digne de ce nom grâce à leurs soins conjoints. Le Dieu Ivre n’était peut-être pas à accuser, en ce cas. Peut-être s’agissait-il d’une volonté de Trios, dans les faits ?


Si tel était le cas, il lui faudrait du temps pour l’accepter…


Après la première prière de la journée, les deux femmes avaient donc discuté. Talya avait échangé ses maigres informations avec la prêtresse, ne gardant que les plus sensibles pour elle. Si des dragons peuplaient à nouveau les cieux de Westeros, la jeune femme doutait du fait que l’éclosion de Seralyon ait déjà dépassé leurs propres frontières. Mieux valait entretenir le doute, à ce sujet. Nesa l’avait écoutée avec attention. Cette même attention qu’elle lui accordait, lorsqu’elles débattaient. Son regard n’était cependant pas acéré comme dans de telles circonstances. Le fauve, le tigre, que la prêtresse se révélait être lorsqu’il était question de sa foi perdue s’était comme muée en une toute autre créature. Car au sujet de Nümia, seule sa dragonnière pouvait mener la danse.


« Au vu des circonstances, je vous recommande d’étudier les textes que je vous apporterai tout à l’heure. Nesa avait ouvert la porte de sa cellule en prononçant ces mots. Il ne vous reste que peu de temps pour vous préparer à vos premières tâches en dehors de notre temple mais Trios semble vous avoir accordé son attention. Si lui vous juge prête, je n’ai guère de raison de m’opposer à Ses Volontés. »


D’un nouveau hochement de tête, Talya avait signifié son accord. Sortir. Sortir et se dégourdir les jambes. Voilà une lune que cela ne lui était pas arrivé. Si seulement Nümia pouvait l’accompagner. Un dragon ne pouvait rester enfermé toute sa vie durant. Ce sort, peu enviable pour des hommes et des femmes, n’en devenait que plus cruel encore pour ces créatures qui avaient le ciel pour domaine. Il lui faudrait faire preuve de patience et d’esprit afin d’offrir à la petite créature ces quelques instants de liberté à laquelle elle n’avait pu goûter depuis son éclosion. Elle trouverait une solution.


« … Je tâcherai également de vous procurer ce qui est nécessaire à vos tâches. » commenta finalement la prêtresse, un fin sourire aux lèvres.


Esquissant un sourire à son tour, Talya entra dans sa cellule, jetant un dernier regard derrière elle. En quelques instants, Nesa avait disparu, un cliquetis se faisait entendre. Tout juste avait-elle eu l’occasion d’apercevoir une dernière fois la chevelure aussi verte qu’une liane qu’arborait la prêtresse, ces derniers temps. Si tout se passait pour le mieux, Nesa reviendrait avec plusieurs feuillets, de l’encre ainsi que de la cire. La prêtresse se chargerait de transmettre ses lettres à sa famille. A ses familles. L’existence de Nümia ne pouvait leur être dissimulée davantage, à présent qu’elle pouvait écrire sans crainte.


La jeune femme n’eut cependant pas le loisir de songer davantage à cela. Un grondement se fit alors entendre. Un grondement que Talya ne connaissait que trop bien. Pressant le pas, la Tyroshi retrouva Nümia non loin de sa couche, un parchemin en guise de proie. Y reconnaissant l’un des écrits confié par Nesa, la jeune femme saisit sa dragonne en-dessous de ses ailes, l’éloignant ainsi du précieux écrit. Surprise, la dragonne n’eut guère le temps de riposter, se contentant d’un couinement comme signe de son mécontentement. Déposant la dragonne sur son bureau, Talya attrapa le parchemin, le dépliant pour en apprécier l’état. Il lui semblait avoir évité le pire, bien que le support semblait quelque peu éprouvé.


L’écrit avait du chuter de son étagère en son absence. Poussant un soupir, Talya enroula le parchemin à nouveau, le déposant à sa juste place. Voilà au moins une chose que la jeune femme n’aurait pas à dissimuler à Nesa. L’excuse d’un rat n’aurait pas suffit à expliquer les déchirures présentes ici et là sur le parchemin. La jeune femme s’estimait cependant heureuse qu’il n’ait pas connu le même sort que certaines de ses notes. Que Trios permettent à ses missives d’arriver en un seul morceau à Dorne et au palais de l’archonte...


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A la lueur d’une bougie, Talya s’était attelée, l’espace de quelques instants, à une curieuse activité. Non loin d’elle, sur un coin de son bureau, une lettre scellée avait été déposée tandis que sa parèdre attendait que la jeune femme se remette à l’ouvrage. En cet instant, la Tyroshi avait cependant une tout autre idée en tête. Entre ses mains, la jeune femme tenait deux morceaux de coquille blanchâtre. Cette même coquille au creux de laquelle Nümia avait peut-être patienté des siècles que Trios décide de la doter de cette vie qu’elle semblait pourtant avoir perdu. La princesse s’étonnait de la légèreté de la coquille, à présent que son occupante n’y résidait plus. Il lui semblait que les deux éclats qu’elle avait choisi ne pesaient que quelques grammes.


Un éclat pour son père, un éclat pour les Martell. Telle était la preuve qu’elle leur offrirait, à défaut de les accepter à ses côtés. Pour le moment, seule sa foi comptait. Elle ne pouvait se laisser aller, se laisser submerger par ces émotions qui seraient les siennes en de telles circonstances. Reposant finalement les deux éclats de coquille, Talya prit un premier morceau de tissu, enveloppant un premier morceau. Le déposant sur la missive déjà scellée, la jeune femme se remit ensuite à la tâche avec l’autre petite relique. Ne lui restait plus qu’à écrire sa deuxième lettre. La Tyroshi la destinait aux Martell, bien que son Oncle restait le premier destinataire. A sa charge d’annoncer la nouvelle au reste de leur famille, pour les membres qui se révéleraient présents à Lancehélion du moins.


Avait-elle songé à écrire à son époux ? A cette pensée, Talya poussa un profond soupir, sentant une certaine tension se glisser dans ses membres. Comme pour réprimer les tremblements qui animaient ses mains désormais, la jeune femme serra les poings. Elle avait tenté de lui expliquer la situation par lettre, alors qu’elle devait quitter Dorne. Comme elle aurait aimé pouvoir lui parler une dernière fois. Tenter de lui expliquer ce typhon qui avait déchiré les fibres de son esprit. Ces doutes qui avaient été les siens.


Comme elle aurait aimé pouvoir lui dire au revoir autrement qu’avec une plume pour seul outil


Les mots ne venaient pas. Des heures durant, la jeune femme s’était penchée sur cet épineux problème. Un ami. Elle avait laissé un ami à Dorne. Que pensait-il d’elle, à présent ? Ils s’étaient soutenus des lunes durant. Et elle était partie, ne laissant que de l’encre pour expliquer sa disparition. Elle était partie sans même pouvoir annoncer une date pour son retour, elle-même ne sachant pas quand Trios lui donnerait de revenir en ce foyer qui était le sien. Quentyn avait-il songé à lui écrire ? Et si tel était le cas, sa lettre était-elle arrivée à Tyrosh ? Talya avait demandé à ce que les lettres soient remises à sa famille, qui les lui transmettrait par la suite. Elle en venait à douter de son propre sang…


Essuyant quelques larmes qui s’étaient frayé un chemin sur ses joues, Talya serra les dents. Il fallait qu’elle se ressaisisse. Il le fallait. Sans quoi, le Dieu Ivre parviendrait à s’emparer d’elle, cette fois-ci. Se levant quelques instants, la jeune femme chercha du regard sa dragonne. Ne la trouvant pas en agissant de la sorte, la Tyroshi l’appela doucement, espérant la faire sortir de sa cachette. Il fallait qu’elle la voit, ne serait-ce quelques secondes. Le son de sa voix eut l’effet escompté, car après quelques instants, la petite tête écailleuse de Nümia sortit du coffre. D’un mouvement souple, la petite créature sauta sur le rebord du coffre, poussant un petit cri.


Réitérant son appel, Talya eut la satisfaction de voir Nümia s’approcher davantage, s’arrêtant finalement non loin de ses jambes. Il semblait à la jeune femme que la créature était de bonne humeur. Tout du moins, cela avait été le cas lorsque Nesa avait apporté de la viande bien cuite afin de la nourrir. La prêtresse était ma seule personne qu’elle connaissait à pouvoir agir de la sorte sans avoir à passer par les cuisiniers. Enroulant sa queue autour d’elle, telle une liane, Nümia resta quelques instants à l’observer en retour. Ressentait-elle la tristesse qui enserrait son propre cœur ? Était-ce pour cette raison que la toute jeune créature avait répondu à son appel aussi rapidement ?


Doucement, Talya se pencha, s’apprêtant à glisser ses mains sous les ailes diaphanes de la petite créature. Un acte qui sembla déplaire à Nümia, la petite dragonne commençant à se débattre comme un tigre. Si la jeune femme tenta de la raisonner comme à son habitude, rien n’y faisait. Seule la liberté semblait pouvoir apaiser la créature reptilienne. Alors, malgré la tristesse qui lui étreignait le cœur et l’âme, la Tyroshi céda, laissant Nümia retrouver toute l’amplitude de ses mouvements. Sa tristesse devait avoir atteint la créature. Un fait pour lequel la jeune femme ne pouvait que ressentir que quelques remords.


Ne prenant même pas la peine de suivre Nümia du regard, Talya s’en retourna à son tabouret. Il fallait qu’elle écrive. Le messager envoyé par sa famille ne pourrait pas attendre. Elle avait déjà repoussé de trop cette échéance. Se saisissant à nouveau de sa plume, la jeune femme la racla sur le bord de l’encrier que Nesa lui avait apporté. Elle avait déjà rédigé quelques phrases. Des banalités qui ne pouvaient que lui déplaire. Aussi changea-t-elle de feuillet. Comment débuter une telle lettre ? Ce n’était pourtant pas la première qu’elle rédigeait, à ce sujet. Passant une main dans sa chevelure bleutée, Talya finit par appliquer la pointe de sa plume sur le feuillet. Il fallait qu’elle annonce cette bonne nouvelle, ce miracle, aux siens. Et ce, qu’importe le côté du Détroit où ils pouvaient se trouver.


« A mon Oncle,


Je vous prie de m’excuser pour mon silence. Si j’avais tant de mots à vous offrir à tous et à toutes, ma plume se montra bien vile de me priver ainsi du bonheur de vous écrire. »

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L’éternité, c’est la Mer mêlée au Soleil.

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