The kindness of a heart. (Durran)

the kindness of a heart.
Brynden Nerbosc &  @Durran Cressey

The sun shines differently, the air is different, water is not as it used to be. The things we used to eat, made use of, are dying, diminishing, deteriorating.

Il ne s'était guère attardé dans la cour, après la prononciation du jugement. Pas qu'il redoutait de voir l'application de la sentence, mais il avait préféré escorter son épouse loin de la vision barbare des mutilations imposées à l'équipage de Maron Volmark. Les supplications du jeune seigneur n'avaient rien changé au regard glacial que Brynden posait sur le fer-né mais il ne voulait pas que Daenerys assiste au reste. Brynden imaginait sans peine le chaos qui régnait à l'extérieur entre la punition infligée à l'équipage pour châtier l'attitude provocante de leur capitaine, et la demande formulée pour que Lord Patrek renvoi le groupe d'insulaire sur leurs maudits cailloux. Le Mallister n'avait pas bronché : en échange du bateau le plus miteux qu'il pouvait fournir, il obtenait le navire de son ennemi et bien que le Nerbosc douta qu'il en fasse quoi que ce soit, il imaginait sans peine la satisfaction qu'en retirerait son banneret à réduire tout cela en bois de chauffage. Ainsi s'achevait sa mission ici. D'ici quelques jours, Daenerys et lui reprendraient la route de Corneilla où Brynden s'occuperait des condoléances pour les pertes de Winterfell mais aussi d'interroger certains de ces seigneurs sur leur faible implication dans l'effort de guerre. Il doutait que Jonos Bracken ne réponde mais espérait que Liane Vance sortirait de son mutisme pour expliquer pourquoi son époux s'était retrouvé à la tête d'une minuscule et ridicule poignée d'homme. Bel-Accueil, siège d'une maison majeure qui envoyait moins d'homme en réponse à la levée du ban qu'une maison mineure ? C'était tout bonnement impensable. Il connaissait le poids du deuil, la douleur de perdre un père, mais il n'avait pas laissé le Conflans à feu et à sang en attendant de se remettre de l'assassinat de Tytos Nerbosc. Peut être qu'une remontrance suffirait à réveiller la Dame des lieux et à la faire sortir de sa torpeur ... Du moins l'espérait-il. Il laissa Daenerys avec Lady Myrielle, leur hôtesse sans doute chamboulée par les évènements serait peut être plus à l'aise en compagnie d'une dame que sous l'oeil de son suzerain. Pour sa part, Brynden avait encore quelques détails à voir avec Lord Patrek.

Ce dernier devait sans doute être en train de superviser l'application du jugement mais il était une offre, faite à une femme de l'équipage, dont il voulait qu'on s'assure qu'elle soit bien délivrée à la concernée. Les pillages étaient choses terribles, guère la place d'une dame, quelque fut sa condition. Il avait offert à celle ci de demeurer dans le Conflans, comme femme libre au service de la région, si elle le désirait. Il ignorait s'il s'agissait d'une femme-sel, d'une serve ou d'autre chose, mais on ne dirait pas de Brynden Nerbosc qu'il fermait les yeux sur les injustices de ce monde : par égard pour Daenerys, il avait traité la dame différemment, il voulait maintenant s'assurer que la porte ouverte à cette pauvre âme le soit réellement. Il était encore dans ses réflexions lorsqu'il quitta la pièce où son épouse et leur hôtesse se trouvaient, se demandant au service de quelle famille il mettrait la fille. Mais la silhouette qui apparue dans son champ de vision périphérique n'était guère celle de Lord Patrek.

Durran Cressey n'était pas inconnu au suzerain du Conflans : il l'avait rencontré en de maintes occasions et ce, avant même son mariage avec la princesse Targaryen. A l'époque bouclier-lige de sa nièce par alliance, ils s'étaient vu à de nombreux mariages et en de moins heureuses circonstances lorsqu'il s'agit des funérailles de Lord Tytos. Le Nerbosc n'avait d'opinion sur le renvoi soudain du Cressey du service de sa fille : la raison n'avait été mentionnée et Brynden n'était homme curieux se mêlant de ce qui ne le regardait pas. Il avait été surprit de le voir au service de Lady Myrielle, quelques temps auparavant, mais n'avait guère posé de question, jugeant que la chose ne le regardait en aucune façon et que tant que la présence du chevalier couronnien ne perturbait le Conflans ou les relations qu'il entretenait avec Targaryen et Mallister, Ser DUrran aurait bien pu être le valet de chambre de Lord Patrek que cela l'indifférait. Il reconnaissait sa valeur en tant qu'homme et soldat et n'avait pas d'autre question à se poser.  « Ser Durran ! » s'exclama-t-il, saluant le Cressey par la même occasion. Ils n'avaient eut l'occasion de se retrouver seuls depuis son arrivée à Salvemer. Le devoir du chevalier était auprès de la dame dont il assurait la sécurité, celui du suzerain était de répondre à l'appel de son banneret. Peu bavard, Brynden entretenait rarement des conversations pour le plaisir de la discussion : il ne connaissait pas réellement davantage le bouclier lige de sa propre épouse. Ser Jorah et lui avaient eut des occasions d'échanger mais le Mormont demeurerait à jamais un mystère pour le Nerbosc qui ne comprenait pas pourquoi sa femme semblait plus ouverte auprès de son garde du corps quand elle peinait parfois à l'accepter lui, son mari. « Lady Myrielle et la princesse Daenerys s'entretiennent des évènements de ce matin. Je crains que nous soyons bien trop habitué à de telles visions que nous ne puissions comprendre leur trouble. »  dit le trentenaire en désignant la porte derrière lui. Il ignorait si la sentence était réellement la cause de leur besoin d'isolement ... Sans doutes les paroles du Volmark, tenu la veille au sein du petit groupe qu'ils avaient formé pour l'écouter, étaient la cause de l'état de la Lannister. « Votre dame a été très éprouvée ... Est-elle comme ça depuis que les soldats ont mit la main sur ces fer-nés ? Ou est-ce le procès ? » demanda-t-il malgré tout, jugeant du désagrément que les insulaires avaient causé à la jeune femme dont le spectre de sa captivité à Pyk ne devait être très loin.