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D'algues et de sel. [Solo Talya.]

Talya de Tyrosh
Le Soleil de Tyrosh

Talya de Tyrosh

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D’algues et de sel.
Temple de Trios de Tyrosh | An 304, lune 5, semaine 2



Il faisait nuit noire.


Malgré le voile bleuté qui masquait sa vision, Talya percevait cette obscurité qui les entouraient. Une obscurité lourde, envahissante. Même le bruit de leurs pas sur les pavés semblait comme étouffé, avalé par ces ténèbres. Seuls. Ils étaient seuls, pour ainsi dire, à errer ainsi dans les rues. Les marins ne quitteraient pas le port avant l’aurore. Quant aux tavernes et autres lieux de rencontre, ils étaient de toute façon trop éloignés du temple pour qu’on puisse les apercevoir. Pas un bruit si ce n’est celui de leurs pas, celui des tissus glissant sur le sol rendu humide par l’air marin. Même le vent semblait se faire discret. De nuit, la Cité aux mille couleurs semblait n’être plus que l’ombre d’elle-même.


Talya ne put retenir un frisson, alors que Nesa l’entourait de l’un de ses bras, la rapprochant d’elle. Un murmure suivit ce geste. Monter. Ils allaient débuter leur ascension et il faudrait redoubler de prudence. Du coin de l’œil, la jeune femme aperçu l’éclat d’une torche. Il faudrait bien cela pour ne pas trébucher dans ces escaliers parfois taillés à même le sol, à même la roche. Alors, la Tyroshi acquiesça, muette. Nesa la guiderait. Cela ne prendrait que peu de temps, selon les dires de la Prêtresse. Un pas devant l’autre. Parfois fallait-il réaliser de réelles enjambées, les marches pouvant être de tailles inégales.


C’est alors que Nesa s’arrêta. Quant à la torche, elle disparut du champ de vision de la jeune femme, remplacée par ce qui semblait être une chandelle. Le bras de la prêtresse quitta alors son bras, se glissant jusqu’à son coude. Elle était arrivée. Après plusieurs jours de voyage, après plusieurs nuits au sommeil encore troublés par d’étranges songes, elle était arrivée. Comme Talya aurait aimé retiré ce tissu qui lui masquait la vue, afin de se rendre compte de la magnificence de ce temple qu’elle avait déjà foulé par le passé. Cela était cependant impossible. Encore un peu de patience, se fustigeait la Tyroshi. Bientôt, elle pourrait se défaire de cet accoutrement.


L’air frais de la nuit laissa alors place à un air plus doux, bien que curieusement chargé de sel. Nesa ne prononçait plus le moindre mot, se contentant de pression sur son bras ou son avant-bras pour lui signifier certaines choses. La main de la prêtresse quitta cependant la chair de sa protégée. Un cliquetis métallique se fit entendre, puis un léger grincement. A nouveau saisie par le poignet, Talya fut entraînée dans la pièce ainsi ouverte. On lâcha son poignet, que la Tyroshi massa instinctivement bien que la poigne n’ait pas été forte. Il y eut un nouveau grincement puis un bruit sourd. La porte était désormais fermée.


« Permettez-moi de vous retirer cela, votre Altesse. » chuchota Nesa, en s’approchant de nouveau.


La prêtresse s’activa quelques instants autour de la princesse, ôtant épingles et plis, se retrouvant finalement avec le voile d’un bleu foncé dans les bras. Portant ses mains à son visage, Talya se frotta les paupières, tentant d’acclimater ses prunelles à l’obscurité ambiante, à peine troublée par la frêle chandelle que Nesa avait apportée avec elle. D’un dernier mouvement mut par une habitude certaine, la prêtresse de Trios qui l’avait accompagnée de Dorne jusqu’en ces lieux réarrangea sa chevelure teinte en bleu. Puis, l’autre femme s’écarta, hochant la tête.


« Vous êtes ici chez vous, votre Altesse. Lorsque l’aube se répandra dans le ciel, vous serez officiellement une novice et moi, votre guide. En attendant, reposez-vous. Vos effets arriveront demain. Alors, nous aviserons. »


Ne sachant que dire, Talya hocha à son tour la tête. Et pourtant, bien des mots lui brûlaient les lèvres. Darna était-elle bien arrivée parmi les siens ? Allait-elle bien ? Mais ce n’était plus à elle de s’en soucier. Nesa quitta alors la pièce, laissant la chandelle derrière elle. Il y eut un nouveau grincement, puis de nouveaux cliquetis. La porte était désormais close. Le premier acte de la jeune femme fut de déposer sur le sol le sac qu’elle avait emmené avec elle. Jouant nerveusement avec l’une de ses mèches bouclées, la chandelle dans son autre main, le regard noisette de la jeune femme détailla la pièce où elle se trouvait. Le sol était composé de ces pierres qui semblaient polies, lissées par le passage de tant de novices avant elles. Les murs étaient nus, froids. Il n’y avait là pas la moindre fenêtre. Talya se souvenait d’avoir descendu des escaliers. Sans doute sa cellule se trouvait en sous-sol. Le mobilier était tout aussi chiche. Un tabouret, une petite table afin qu’elle puisse prendre ses repas ou travailler ainsi qu’une couche, déposée à même le sol.


Reposant la chandelle sur la table, la jeune femme avisa deux cruches déposées là, ainsi qu’un gobelet en bois et un récipient un peu plus large. De quoi faire une toilette sommaire. La fatigue l’empêchait de songer à cela. La soif la tenaillait, par contre. Remplissant son gobelet à moitié, Talya le porta ensuite à ses lèvres… pour le recracher aussitôt. De l’eau salée. Rapprochant la chandelle des deux cruches, la jeune femme poussa un soupir. La cruche en verre bleu contenait de l’eau de mer pour ses ablutions et sa toilette. La cruche de bois, de l’eau pure, apte à être consommée. Et dire que toutes les familles de Tyrosh possédaient de pareils récipients. Elle aurait du s’en souvenir.


Ayant enfin pu se désaltérer, Talya récupéra sa sacoche, allant s’asseoir sur sa couche. Glissant ses mains dans le sac, la jeune femme poussa un soupir de soulagement alors que ses phalanges frôlaient la surface tiède, presque chaude, de son œuf de dragon. Nesa avait tenté de la dissuader de l’emporter. Après tout, que pouvait-il y avoir de plus précieux qu’un œuf de dragon fossilisé ? La princesse s’y était fermement opposée. Sa véhémence semblait avoir surpris la prêtresse, qui avait du abdiquer. Son œuf la suivait, il n’y avait pas d’autre possibilité. A la lueur mourante de la chandelle, posée sur le sol, la coquille de pierre se paraient de reflets argentés, presque lunaires. Doucement, la jeune femme caressa la surface de l’œuf, avant de s’allonger de tout son long. D’un souffle, elle éteignit la chandelle.


Et pour la première fois depuis plusieurs semaines, le coeur lourd, son œuf serré contre sa poitrine, Talya eut droit à un sommeil sans rêve.


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L’éternité, c’est la Mer mêlée au Soleil.

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Temple de Trios de Tyrosh | An 304, lune 5, semaine 2



La première journée était passée.


En rentrant dans sa cellule, qui fut immédiatement refermée derrière elle, Talya leva les yeux au plafond. Comme s’il lui était possible de s’échapper. Elle ne pouvait même pas y songer. Déposant sa chandelle sur la table, la jeune femme y remarqua alors plusieurs rouleaux, déposés avec soin. Bien qu’intriguée, la Tyroshi n’y prêta pas plus d’attention. Un coffre avait rejoint la pièce où elle vivrait désormais. La jeune femme le reconnu sans mal. Il s’agissait-là des seuls effets que Nesa lui avait permis d’emporter jusqu’ici. La jeune femme posa sa main sur le bois, laissant ses doigts se perdre dans les creux et les cernes qu’il affichait. La serrure avait été cassée. Alors, Talya poussa un soupir. Ce coffre ne contenait déjà que peu de choses et on se permettait de les traiter de la sorte.


S’asseyant sur le sol, la jeune femme ouvrit le coffre, plongeant ses mains à l’intérieur. Il n’y avait là que quelques vêtements et d’autres accessoires nécessaires à sa toilette, examinés avec soin par Nesa ainsi que quelques ouvrages emportés avec, une fois de plus, la bénédiction de la Prêtresse. A cela s’ajoutait sa dague, précautionneusement enveloppée dans une autre étoffe que la jeune femme avait placée au fond du coffre. Cette arme l’avait suivie de Tyrosh à Dorne, elle la suivrait encore de Dorne à Tyrosh. Au moins, aucun des objets ne semblait être manquant malgré la serrure fracturée. Et dire que ses frères étaient tous proches. Dans les faits, ils n’avaient jamais été aussi proches d’elle, ces dernières années. Il lui était pourtant impossible de les voir. A cette pensée, la jeune femme poussa un long soupir. Elle était parmi les siens, et pourtant, elle ne s’était jamais sentie aussi seule.


Se redressant finalement, Talya ôta le voile qui couvrait sa chevelure bleutée. D’un bleu fort clair, piqueté de touches blanches, il ressemblait presque à un ciel d’été, là où celui de Nesa était d’un bleu aussi sombre que les abysses ou d’un vert tout aussi sombre selon les jours. Elle en changerait prochainement, d’après ce que lui avait dit la prêtresse. Pour cela, elle devait s’en montrer digne. Ce voilage avait au moins l’avantage de ne plus lui masquer la vue et d’être fort léger. Pliant l’étoffe délicatement, la Tyroshi la déposa ensuite dans son coffre. Son sac ne tarda pas à le rejoindre. Si cette cellule était fermée à clef, Talya devait avouer qu’elle préférait savoir son objet le plus précieux davantage encore à l’abri des regards. Il lui appartenait à elle-seule, quoique puisse en penser Nesa.


Le coffre désormais fermé, Talya s’en retourna près de la table, se saisissant de l’un des parchemins. Toujours debout, la jeune femme le déroula, laissant son regard se oser sur l’écriture qui s’écoulait là. Retrouver la langue parlé par les siens lui faisait un étrange effet, la Tyroshi ne pouvait pas le nier. Fort heureusement, le fait d’écrire assez régulièrement à sa famille dans sa langue natale faisait que le déchiffrage restait aisé. Il s’agissait-là d’un rouleau de prières. Naturellement, Talya essaya de se remémorer certaines d’entre elles, s’égarant cependant dans les vers ou les phonèmes. Alors, la jeune femme poussa un nouveau soupir. Si même sa mémoire lui jouait des tours, revoir le soleil relèverait vite de l’impossible.


Se saisissant des autres parchemins, la Tyroshi les déposa sur le haut de son coffre. Ainsi, il lui fut possible d’étaler entièrement celui qu’elle tenait sur la table. Si certaines de ces prières étaient propres aux membres du clergé, d’autres étaient prononcés par tout un chacun en bien des circonstances. Elle devait se rappeler. Tout cela ne pouvait s’oublier aussi aisément. Elle n’avait pourtant consacré que peu de prières aux Sept, bien qu’elle n’avait pu cacher à Nesa avoir étudié cette religion afin de mieux s’imprégner de sa nouvelle vie. Et pour toute réponse, la jeune femme n’avait reçu aucun mot, aucune phrase. Juste un regard réprobateur.


Plongée dans sa lecture, sa bougie diminuant à chaque heure qui s’écoulait, Talya sursauta alors que plusieurs cliquetis se faisaient entendre. La porte s’ouvrit alors sur Nesa, dont le regard se posa immédiatement sur sa protégée. La voyant ainsi affairée, la prêtresse se contenta de hocher la tête, un air que la Tyroshi jugea satisfait sur le visage. L’heure de la première prière de la soirée était venue. Ensuite, elle pourrait se restaurer et étudier encore une heure ou deux avant la suivante. Après avoir acquiescé, Talya se leva, récupérant son voile, retenu sur sa tête par un simple peigne. Ceci fait, la jeune femme souffla sur sa bougie, afin de l’économiser. Alors, l’obscurité se fit à nouveau tandis que d’autres mouvements se faisaient entendre dans le couloir à proximité.


Avec tout cela, la fille de l’archonte en avait presque oublié que nombreuses étaient les personnes en ces lieux à tisser leur foi comme elle se devait de le faire. Il n’y avait là que des jeunes filles et des adolescentes, toutes vêtues à sa manière. Certaines saluèrent Nesa, qui leur rendit la pareille, un sourire aux lèvres. S’il existait des prêtres de Trios, et des novices de ce même genre, ils logeaient dans une autre partie du temple, ne se retrouvant que pour les repas ou les prières. Alors que Nesa commençait à s’éloigner, Talya se mit rapidement à sa hauteur. Il fallait qu’elle fasse ses preuves. Elle avait participé à bien plus de rites que beaucoup de ces jeunes filles, à bien plus de célébrations également.


Elle devait se souvenir.


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Quatre jours.


Cela faisait déjà quatre jours. Précautionneusement, Talya avait tracé un trait de plus sur un parchemin qu’elle conservait précieusement. Ainsi enfermée, il s’agissait-là du seul moyen dont elle disposais pour garder un compte plus ou moins juste du temps qui pouvait s’écouler. Si les chants et les prières rythmaient la vie de tout le temple, la jeune femme trouvait rassurant d’agir de la sorte. Sans doute était-ce la seule chose qu’elle pouvait contrôler, d’une certaine manière. Quatre jours. Et dire que la Tyroshi avait l’impression d’être là depuis une éternité. Il ne s’agissait pourtant que du temps nécessaire pour rallier Dorne depuis Tyrosh.


Enroulant son parchemin avant de le faire disparaître dans son sac, Talya se leva de son tabouret afin de se diriger vers son coffre. A l’intérieur de ce dernier, la jeune femme trouva un autre parchemin, celui-là même qu’elle étudiait la veille. Nesa ne tarderait pas. La prêtresse lui faisait répéter inlassablement les mêmes vers, les mêmes mots, les mêmes chants. La moindre erreur ne signifiait qu’une chose : reprendre au commencement. Alors, Talya étudiait. Au moins faisait-elle moins d’erreurs qu’à son arrivée. Ses souvenirs se réveillaient, petit à petit, lui semblait-il.


La princesse n’eut cependant pas le temps de se rasseoir. Le cliquetis familier de la porte résonna alors, de même qu’un grincement qui l’était tout autant. Talya releva la tête, saluant naturellement Nesa qui faisait son entrée. La prêtresse lui rendit la pareille, avant de lui indiquer de cesser sa lecture. Intriguée, la jeune femme obtempéra, suivant finalement l’autre Tyroshie dans le couloir. Sans un mot, la femme la guida jusqu’à ce qui semblait être les profondeurs du temple. Ici et là, les marches étaient couvertes de ce qui s’apparentait à de la mousse. Quant à l’odeur de sel, elle devenait de plus en plus prégnante alors que les deux femmes poursuivaient leur marche.


Bien que se trouvant légèrement en surplomb de la ville, le temple de Trios était doté d’entrailles pour le moins profondes. Ces dernières menaient à ce qui s’apparentait à une petite salle, où s’aventurait de l’eau salée. Plusieurs alcôves avaient été creusées dans les murs, n’étant éclairées que par quelques braseros, soutenus au plafond par des chaînes. A la lueur de ces flammes vacillantes, plusieurs ombres se découpaient, tantôt de petite taille, tantôt d’une taille plus proche de la sienne. On murmurait, on chuchotait, mais de là où Talya se trouvait, il était tout simplement impossible d’en saisir le moindre mot.

TW mort:

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L’eau était glaciale.


Talya se trouvait là, allongée dans l’eau, en partie immergée. Ses jambes étaient jointes, tandis que ses bras étaient écartés. Les yeux clos, la jeune femme se laissait bercer à la fois par le bruit de l’eau qu’elle agitait pas quelques mouvements, mais aussi par la voix de Nesa. La Prêtresse se trouvait sur le bord du bassin, derrière ce qui s’apparentait à un paravent. Ce moment était destiné à la purification. C’était là le second bain que la Tyroshi prenait, après un premier, prit dans l’eau salée. Il fallait bien cela, avant qu’elle ne puisse réellement retourner parmi les vivants, laissant la Mort derrière elle. Cette même Mort qu’elle avait côtoyé la veille.


Du moins était-ce là l’utilité habituelle de tels bains. Un premier dans l’eau salée, pour que le sel éloigne les esprits et les mânes qui pouvaient s’être attachés à elle, un second dans l’eau pure pour parachever le phénomène. Talya supposait cependant que tout cela avait une autre utilité. Si la jeune femme avait pu faire quelques toilettes depuis son arrivée, il s’agissait de la première fois depuis son arrivée qu’elle pouvait se plonger entièrement dans de l’eau. Se purifier pouvait donc avoir plusieurs sens. Lorsqu’elle quitterait ce bassin, elle laisserait encore davantage ses erreurs derrière elle, si Trios le voulait. Certaines des prières de Nesa allaient dans ce sens, en tout cas.


Rouvrant les yeux, Talya prit une profonde inspiration avant de disparaître sous l’eau quelques instants. L’eau était assez claire. Aussi, sa vision s’y adapta rapidement. Esquissant quelques gestes, la jeune femme étira ainsi ses membres endoloris par le froid et par le fait d’être restée statique autant de temps. La Tyroshi ne remonta à la surface qu’après que ses poumons aient crié au supplice. Les emplissant à nouveau d’air après avoir rejoint la surface, Talya rassembla sa chevelure désormais détrempée à l’arrière de son crâne. Nesa ne semblait pas avoir réagi à sa disparition d’une poignée de secondes. Tout juste lui demanda-t-elle si elle était prête pour la récitation.


A cette réponse, Talya répondit par la positive avant de s’immerger à nouveau en partie. Nesa prononça alors quelques phrases, auxquelles la princesse répondit à son tour, poursuivant la prière ainsi débutée. Elle dut s’y reprendre à deux fois, avant que Nesa ne soit contentée et accepte de passer à un autre récit. Deux fois. Voilà qui était déjà une sorte d’amélioration. Un certain temps s’écoula encore, avant qu’il ne lui soit possible de sortir du bassin. Après s’être séchée, la jeune femme passa à nouveau sa robe bleutée, masquant par la suite sa chevelure d’une couleur semblable.


Nesa la raccompagna ensuite jusqu’à sa cellule, lui rappelant, une fois de plus, les heures des différentes prières. Talya se contenta de dodeliner de la tête, se rappelant aisément de ces informations mais ne faisant pas part de ses pensées. Avant de refermer la porte derrière elle, la prêtresse l’informa du fait que d’autres textes lui seraient transmis. Il lui faudrait en faire une étude plus approfondie. Avoir la foi était une chose, la comprendre en était une autre, bien que toute aussi importante. Peut-être était-ce cela qu’il lui manquait ?


La jeune femme le saurait bien assez tôt. Un grincement retentit, suivit d’un cliquetis. Talya était à nouveau seule. Ouvrant son coffre, la jeune femme en sortit le coffret qui contenait sa statuette de Trios. Statuette qu’elle déposa sur le coffre, après l’avoir refermé. A genoux, la Tyroshi pria un moment en murmurant, confiant à la divinité ces choses qu’elle ne pouvait dire durant les prières communes. Ceci fait, la statuette retrouva l’abri de son coffret, puis celui du coffre. Alors que la jeune femme agissait de la sorte, son regard s’accrocha, non sans réconfort, à la coquille blanchâtre de son œuf. Prenant délicatement l’étoffe dans laquelle il se trouvait, la jeune femme caressa la coquille de pierre, appréciant la chaleur qu’elle semblait dégager. Comme cela pouvait être bon, de retrouver un peu de chaleur.


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Temple de Trios de Tyrosh | An 304, lune 5, semaine 3



Dans l’obscurité, Talya pouvait entendre la clepsydre s’écouler.


Son sommeil tenait à ce mince filet d’eau qui s’échappait d’un récipient pour finir sa course dans un autre. Trois heures séparaient deux remplissages. Trois petites heures avant une nouvelle prières. De jour comme de nuit, cette maudite clepsydre contrôlait son existence. Apprentissage de prières et de chants. Prières. Débats religieux avec Nesa. Prières à nouveau. Tâches diverses, allant de tâches ménagères qu’elle ne s’était jamais imaginé accomplir de part son rang. Prières encore. Temps libre ou repos. Prières encore et toujours. A cela s’ajoutait des temps dédiés aux repas. Puis, la danse reprenait, encore et toujours, les seules variables étant les tâches que Nesa lui commandait d’effectuer.


Une semaine s’était déjà écoulée, si la jeune femme ne faisait pas erreur. Une semaine, matérialisée par ces sept petits traits, esquissés sur ce feuillet qu’elle conservait précieusement. Darna allait-elle bien ? Était-elle choyée comme son rang le demandait ? Était-elle aimée ? Elena et Myria avaient-elles pu retrouver leurs familles ? Aux heures les plus sombres de la nuit, de telles pensées finissaient toujours par l’assaillir. Alors, Talya se fustigeait encore et toujours. Elle devait se concentrer sur sa présence ici ou sur son sommeil. Sommeil qui la fuyait pourtant en cette nuit.


Se retournant sur sa couche, Talya poussa un soupir, relevant sa mince couverture jusqu’au dissimuler sa tête. Nesa ne tarderait pas, la jeune femme en était certaine. La clepsydre s’arrêtait toujours trop tôt, au moment où elle finissait par trouver le sommeil lorsque celui-ci la fuyait. Sans doute aurait-elle pu rester éveillée, attendant la prochaine prière ? Hélas, sa chandelle ne lui permettait pas un tel luxe. Elle n’avait droit qu’à une chandelle tous les trois jours, ni plus, ni moins. Aussi économisait-elle la cire autant que possible. Celle que la Tyroshi possédait actuellement devait lui durer encore deux jours.


Dans l’obscurité, Talya tâta le sol froid, comme à la recherche de quelque chose. Après quelques instants, sa main se posa sur une zone du sol qui dégageait une douce chaleur. Alors, la Tyroshi poussa un soupir de soulagement. Elle l’avait retrouvé. Son œuf avait du glisser en dehors de sa couche alors qu’elle s’était retournée pour une énième fois. Faisant rouler l’œuf fossilisé jusqu’à elle, Talya ne tarda pas à l’entourer de ses bras. Se recroquevillant sur elle-même, la princesse posa son menton sur la pierre, fermant les yeux. Il fallait qu’elle dorme, ne serait-ce qu’une heure ou deux.


Il lui semblait avoir dormi. Tout du moins, la jeune femme sursauta, alors qu’un cliquetis se faisait entendre, suivi d’un grincement. Quant à la clepsydre, elle était désormais totalement silencieuse. Nesa pénétra alors dans sa cellule, déposant sa chandelle sur la table toute proche. Alors, Talya se redressa sur sa couche, se frottant les yeux. Elle ne sut s’il s’agissait-là d’un moyen de s’accoutumer à la lueur de la chandelle ou d’une manière de chasser sa fatigue. Nesa murmura quelques mots. Elle lui laissait quelques instants pour se lever et la rejoindre dans le couloir. La prière ne tarderait pas à débuter. Silencieuse, Talya se contenta de hocher la tête.


La dernière chose que Talya remarqua fut le regard de la prêtresse, qui se posa sur l’œuf de pierre. Un regard qu’elle jugea dédaigneux. Tout d’un coup parfaitement alerte, la princesse posa sa main sur la pierre, la dissimulant par la suite à l’aide de son drap. Puis, la jeune femme se leva, quittant sa tunique de lin pour sa tenue de novice. Ceci fait, le regard de la Tyroshi se posa sur sa couche, sur la forme que la pierre formait sous le tissu.


Qu’importe ce que pouvait penser Nesa au sujet de cet œuf. Qu'importe la fatigue, les douleurs qui s'étaient nouées autour de ses muscles. Qu'importe tout cela. Talya était certaine d’avoir fait le bon choix, en l’emportant avec elle.


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Grimaçant, se tordant dans son sommeil, Talya se tourna une première fois. Pour la première fois depuis son arrivée au temple de Trios, la jeune femme était prise de rêves. Des rêves, qui dans les faits, tenaient davantage de cauchemars. Au cours de la journée, la jeune femme avait été obligée de se purifier à nouveau. Son esprit en avait gardé une image des plus déformées, tenant plus de la noyade que de la purification que la Tyroshi avait reçue à cette occasion. On maintenait sa tête sous l’eau, l’empêchant de retrouver la surface, d’emplir à nouveau ses poumons d’air. Un ricanement parvenait à ses oreilles. A moins qu’il ne s’agisse de remontrances ? La jeune femme n’en savait rien, trop paniquée qu’elle était pour réfléchir.


Son esprit tourmenté assemblait ses souvenirs pour créer une étrange chimère. Les morts étaient là, semblant plus vivants qu’ils n’avaient pu l’être au cours de leur existence première. A présent, c’étaient leurs mains osseuses et puantes qui la retenaient sous la surface. Les prières étaient devenues comme dissonantes. D’un nouveau mouvement, Talya parvint à se défaire de leur funèbre emprise. Rouvrant les yeux, la jeune femme haleta plusieurs instants. Tremblante, la Tyroshi essuya son front, le trouvant couvert de sueur. Elle préférait mille fois les ténèbres de sa cellule, devenues presque rassurantes, au fait de retrouver le sommeil, en cet instant.


Déglutissant, Talya se redressa à demi. Il fallut quelques minutes à la jeune femme pour retrouver son souffle. Au retour de la dernière prière de la nuit, la Tyroshi s’était trouvée mal, au point que c’était Nesa qui l’avait raccompagnée jusqu’à sa couche. Pour la première fois depuis son arrivée, la prêtresse avait semblé inquiète à son égard. En cet instant, il n’y avait rien d’autre que le silence. La clepsydre. Nesa avait du l’arrêter. Sa respiration apaisée, la jeune femme tâcha de rassembler ses esprits. Ses yeux étaient désormais accoutumés à l’obscurité, ce qui la rassura davantage. Elle était bien revenue à la réalité.


Son esprit désormais alerte, la jeune femme tâtonna quelques instants autour de sa couche. Avait-elle perdu son œuf dans ses cauchemars ? Alors que sa main se posait sur une surface chaude, Talya poussa un soupir de soulagement, ses traits se détendant. Cet instant de calme ne dura pas, cependant. Non, ce n’était pas possible. Elle se souvenait d’avoir vue Nesa prendre son œuf pour le mettre dans son coffre. Un animal aurait-il pu profiter de la porte laissée ouverte par la prêtresse pour se faufiler dans sa cellule à l’insu de cette dernière, restant ainsi enfermé ?


Ôtant doucement sa main de la possible créature, craignant une morsure ou une griffure, Talya chercha de quoi chasser l’obscurité. Ce fut chose faite après quelques instants, une lueur orangée se répandant dans la cellule. Heureusement que Nesa lui avait déposé une nouvelle chandelle en début de journée. Prudemment, la Tyroshi approcha le bougeoir de sa couche, craignant quelque peu ce qu’elle pourrait découvrir à ses côtés. Peut-être ne s’agissait-il que d’un chat ? Il était vrai que le temple de Trios possédait quelques spécimens, afin de s’assurer que leurs victuailles resteraient à l’abri des rongeurs. A moins qu’il ne s’agisse de l’un de ces rats dont une novice lui avait parlé ?


« Par le Dieu Ivre ! » glapit Talya.


Immédiatement, la jeune femme plaqua sa main libre sur sa bouche. Ni un chat. Ni un rat. Non, non, non... Elle devait rêver. C’était impossible. Elle devait se tromper. Peut-être n’était-elle pas sortie de ses rêves, après tout ? Était-ce… Était-ce à cela que Seralyon ressemblait dans ses premiers moments de vie ? Alors que ses prunelles se posaient plus longuement sur la petite créature écailleuse, le cœur de Talya fut prise d’une bouffée de chaleur. La plus douce chaleur qui pouvait être, liée à une sorte d’euphorie que la Tyroshi peinait à comprendre. Il s’agissait-là de la plus belle chose qui pouvait exister au monde.


Un petit dragon. Un petit dragon, à peine de la taille d’un chat. Non, ce n’était pas un dragon. Une dragonne, c’était une dragonne. Au fond de son âme, Talya en avait la conviction. Une dragonne minuscule, aux écailles entièrement blanches. Sa main quittant ses lèvres, la Tyroshi retint son souffle, alors que ses phalanges s’approchaient de la petite créature. Des écailles blanches comme cet œuf qu’elle s’était évertuée à conserver à ses côtés. Ce pourrait-il qu’il s’agisse de la créature qui s’y trouvait, fossilisée aux yeux du reste du monde ? Ainsi lovée contre ses jambes, le petit reptile ressemblait à une perle posée dans un écrin sombre. La plus belle perle que Talya ait jamais vue.


Les écailles de la dragonne dégageaient une douce chaleur. Elle ne rêvait pas. La princesse en avait la certitude, à présent. Son œuf avait éclos. Tout cela était bien réel. C’est alors que la créature s’étira quelque peu, ce qui arracha un sourire à Talya. La jeune femme resta un moment ainsi, muette, observant ce miracle qui dormait à ses côtés. Sa main restait posée sur le dos de la dragonne, comme si la Tyroshi craignait de la voir disparaître si, ne serait-ce que quelques instants, elle détournait le regard.


« Une perle… murmura Talya, usant naturellement du Haut Valyrien pour cela. Trios m’a offert la plus belle des perles et il en sera grandement remercié. La jeune femme esquissa un sourire. En cet honneur, tu t’appellera Nümia. »


DRACARYS



Réactions de Nümia:




L’éternité, c’est la Mer mêlée au Soleil.

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