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[FB] Vieille promesse et opportunités - Feat Marianne

Darren Kenning
Le Soleil Rouge

Darren Kenning

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Vieille promesse et opportunités

Castel-Bois, Conflans
An 303, Lune 3, semaine 4
@Marianne Harlton  et Darren Kenning
La Route de l'Or ne décevait jamais les voyageurs lorsqu'on cherchait à faire des rencontres. Grouillant d'ordinaire de vie, l'axe qui reliait Castral Roc à la capitale avait toutefois connu des jours meilleurs en matière de fréquentation. A la tête de sa petite troupe et d'un convoi marchand, Darren n'avait cessé de se faire la remarque que les routes du royaume, tout comme les fiefs qu'elles bordaient, étaient empreintes d'une atmosphère plus sombre, plus pesante qu'à l'accoutumée. A n'en point douter, les conséquences des combats contre les Morts à Winterfell n'y étaient pas étrangères. Alors que les derniers contingents armés regagnaient le sud, nombre de maisons se retrouvaient endeuillées, meurtries par la lutte pour la survie des Hommes. Il faudrait du temps au royaume pour guérir, permettre à chacun de faire son deuil.

Et pourtant il était là, à parcourir les vertes contrées du Conflans en quête d'opportunités. Dépêché par son irascible de père, l'héritier Kenning n'avait pas eu droit à un véritable moment de répit depuis son retour du Nord. Sitôt ses négociations terminées avec les Brax de Corval le voilà qui se présentait au siège de la maison Harlton afin de conclure un accord évoqué au hasard des rencontres faites à Lestival. A l'occasion du plus fastueux tournoi depuis deux décennies, le chevalier avait fait la connaissance de la jeune Lady Harlton, maitresse de Castel-Bois. Proche de Corneilla par son mariage avec un frère du suzerain du Conflans, elle pouvait devenir une alliée de poids pour les Kenning. Développer les liens d'amitié entre le Conflans et l'Ouest s'avérait crucial avec les tensions grandissantes qui montaient entre les Targaryen. La région serait celle qui souffrirait le plus d'un nouveau conflit, comme c'était la sinistre coutume dans les combats menés en Westeros. Gagner des soutiens n'était pas un luxe. Pas plus que développer d'avantage le commerce de Kayce en cherchant des partenaires commerciaux au-delà des frontières du domaine des Lannister.

Aussi Darren était-il accompagné d'un fort parti de marchands, d'artisans, mais surtout une trentaine de chevaux de toutes robes. Certains étaient taillés pour le travail des champs. De robustes bêtes de trait à la morphologie trapue, capables de tirer des charges impressionnantes si le besoin s'en faisait sentir. D'autres, quoique en minorité, étaient issus des meilleures lignées de destrier élevées dans le fief des Kenning. Des chevaux capables de galoper une journée entière s'enorgueillissait les haras où on les avaient élevés. Forte de sa tradition équestre depuis que sa lignée avait troqué ses snekkars dans Iles de Fer pour la terre ferme, la maison du chevalier ouestien espérait faire affaire avec les maisons les plus fortunées et étendues du Conflans. Pour une contrée si investie et dépendante de son agriculture, recourir à des animaux de cette qualité était une question de bon sens. A défaut de survie. Et si les Bracken de Haye-Pierre faisaient office d'autorité en matière d'élevage équin dans la région, Lord Terrence Kenning espérait bien tirer profit de l'animosité entre leur maison et les suzerains du Conflans pour s'enrichir d'avantage...

Un projet qui avait l'insigne honneur de recevoir le soutien de son unique fils survivant et héritier. Pour les personnes familières des intrigues de Kayce, c'était là quelque chose d'aussi inédit que suspicieux. Néanmoins Darren était sincère à ce sujet. Quand bien même il espérait chaque jour succéder à son père avec plus d'insistance, développer les relations de sa maison et relever le prestige disparu des Kenning était une question de survie. Aussi le négociant de fortune qu'il était en ce jour ne cessait d'arborer à sourire avenant et sincère aux quelques curieux qui suivaient le passage de sa caravane dans les rues du bourg. Rejoignant péniblement la cour de la forteresse après deux semaines d'un voyage laborieux, le chevalier espérait pouvoir échanger tout aussi gaiement et sincèrement qui soit avec Lady Harlton. La jeune femme lui avait laissé un excellent souvenir de leur rencontre à Lestival. De même que son intérêt pour les chevaux et l'équitation. Il lui avait fait alors la promesse de visiter ses terres. De venir lui présenter les plus belles bêtes de Kayce. C'était désormais chose faites.

Peut-être cet interlude dans le Conflans lui permettrait-il de sceller de nouvelles amitiés, d'oublier pour un temps les horreurs qui hantaient  ses nuits. Mais du dernier point il doutait fortement d'en voir l'accomplissement et d'en ressentir les bienfaits de son vivant...  
 
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Vieille promesse et opportunités

Castel-Bois, Conflans
An 303, Lune 6, semaine 3
@Darren Kenning  et Marianne Harlton
Elle espérait que le monde puisse se révéler beaucoup plus clément, qu’il offre à nouveau des plénitudes dans lesquelles il serait aisé de s’y apaiser pour mieux vivre. Partager des rires, oser envisager un avenir beaucoup plus certain, et pourquoi pas, croire à nouveau en l’autre. Cet autre qui appartenait au même monde et qui aspirait malgré lui à des bontés. Elle l’avait tant espéré, tant désiré, que la jeune fille ne pouvait concevoir un monde sans paix. Sans cette once d’espoir qu’elle retrouvait aussi bien dans les agissements de son époux que dans les élans impatients et innocents de leur fille, Tysha. Malheureusement, l’ombre constituait une part encore bien trop énorme du tableau pour oser envisager ne serait-ce qu’un léger changement. Pas encore. Pas alors que les tensions grimpaient à nouveau de manière intempestives au sein du Conflans. Pas alors que les ambitions donnaient l’impression de grossir, telle une tumeur, dans les âmes des plus perfides. Elle avait réussi à vaincre des démons, grâce à Lucas, à concevoir à nouveau un monde dans lequel tous avait sa place, mais il persistait ce doute si gangrenant qu’elle avait l’impression que son monde finirait par s’effriter. Par les Sept et les Anciens, elle se convaincrait du contraire, du mieux qu’elle le pourrait afin de permettre à son époux et à sa fille de recouvrer ce courage duquel naissait l’espoir. Aussi maigre soit-t-il, elle ne pouvait concevoir un avenir sans lui, pas alors que Lucas avait tant risqué pour elles, pour tous. D’ailleurs, très proche de son époux, la jeune fille avait énormément de mal à s’en détacher, tant elle désirait profiter de sa présence et de ce tout qu’il lui offrait au quotidien. De même, elle ne se délectait jamais d’une occasion supplémentaire pour que leur famille puisse profiter simplement les uns des autres, afin que les souvenirs de Tysha s’engorgent de ces moments précis. Elle représentait leurs avenirs communs, leurs espoirs joints l’un à l’autre pour ainsi permettre au monde de découvrir combien elle était unique.

Toutefois son devoir de seigneur n’en demeurait pas moins oublié. Toujours encline à chercher le meilleur pour les siens, mais également afin d’assurer un meilleur soutien pour ses suzerains, la jeune fille ne tarda pas à répondre aux missives envoyées depuis le fief de la famille Kenning. Encline à renouveler la rencontre qui lui avait laissé un très bon souvenir au moment de leurs présentations, Marianne savait au fond d’elle que le jeune Darren était une personne fiable et sur laquelle elle pouvait compter. D’ailleurs, elle n’avait pas hésité bien longtemps avant de lui répondre et lui confirmer sa présence à Castel-Bois afin qu’il puisse lui présenter les équidés qu’il voulait lui vendre. La petite brune affectionnait depuis sa plus tendre enfance les chevaux. Les considérant aussi bien comme des animaux nobles, mais également comme des compagnons de vie sur lesquels elle était certaine de pouvoir se reposer. Leurs fidélités n’étaient pas une rumeur à fonder, mais bien une réalité qu’elle appuyait pour toujours et dont elle ne retirait que des points positifs. Aussi, alors que leurs retours sur Castel-Bois s’avérait court, elle avait simplement proposé au Seigneur de Kayce une invitation à Castel-Bois afin qu’il puisse lui-même se rendre compte de l’endroit d’où il laisserait ses destriers. Autant l’avouer, cet échange, même s’il se voulait commercial, lui prodiguait un nouvel élan d’espoir vers l’avenir, vers ces possibilités desquelles la bonté serait en mesure d’amener un meilleur pour tous. Car n’est-t-il pas véridique que les amitiés sont sources de soutien inébranlable ? Serait-ce un songe naïf que d’oser croire en cette vérité ? Marianne y accordait une véritable joie dans toute son honnêteté alors qu’elle savait que cette rencontre serait également une source de renouveau. Et ils en avaient besoin face à ces tourments qui grandissaient autour d’eux.

Alors, lorsque les premiers messagers vinrent lui annoncer l’arrivée presqu’imminente d’un convoi de l’Ouest aux bannières ensoleillées d’or et de noir, la jeune fille recouvra son sourire bienveillant et communicatif qu’on lui connaissait. Désireuse avant tout de pouvoir accueillir ses invités de ce long voyage depuis le domaine des Kenning, la jeune Seigneur s’empressa d’appeler quelques-uns de ses gens afin d’assurer un relai qui leur permettrait de souffler un peu. Et puis, ses pas la menèrent rapidement jusqu’au niveau de la cour extérieure afin de pouvoir se présenter sans attendre devant les quelques cavaliers en approche. La joie se lisait finement sur son visage et lorsqu’elle reconnut la prestance et le visage du Seigneur Darren Kenning, son sourire étira un peu plus encore ses lèvres, révélant combien son honnêteté et sa bienveillance accompagnait le jeune homme. « Bien le bonjour Seigneur Kenning, j’espère que votre voyage s’est passé à votre convenance et que vous n’avez connu aucun désagrément. » clama-t-elle de sa petite voix enjouée, bientôt couverte par le brouhaha des fers claquant sur le sol. Emerveillée, il n’y avait aucun autre mot qui aurait pu la qualifier en cet instant que ce dernier, alors qu’elle admirait les équidés montés. « Serait-t-il surement plus opportun de laisser paître les libres devant le domaine, n’ayez crainte, nous avons toujours eu à cœur de bien traiter nos compagnons. » évoquait-t-elle sans émettre d’ordre particulièrement, mais certainement pour permettre aux hommes de se reposer de ce long voyage. D’ailleurs, elle n’hésita pas à lancer un appel auprès de ses gens pour ainsi agir en raison de ses intentions. « Vous méritez gîtes et couverts avant de nous lancer dans les présentations et négociations. N’hésitez pas à approcher, nous avons préparé de quoi vous restaurer à l’intérieur. » C’est à ce moment là que la jeune fille s’inclina en guise de respect mais également d’honneur en raison de la présence de Darren.
 
 
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Castel-Bois, Conflans
An 303, Lune 3, semaine 4
@Marianne Harlton  et Darren Kenning
Le Conflans. Pays des rivières et de nombreux échanges favorisés par sa position centrale au sein du royaume. De cette région, Darren connaissait surtout les nombreuses routes qui la reliait aux autres Couronnes. Il était rare qu'il se rende en personne chez des seigneurs riverains, l'endroit ne constituant pour lui qu'une étape vers la capitale ou tout autre endroit d'importance. Malgré son importance et sa puissance dans l'Ouest, sa maison ne brillait guère au-delà du domaine des Lannister. La faute à son ascendance fer-née tout autant que les récents déboires et la perte de prestige que subissait Kayce depuis les vieux jours de Lord Terrence, son père et seigneur. L'amertume que nourrissait le chevalier à l'encontre de ce dernier ne disparaissait véritablement qu'une fois éloigné de ses terres natales. Là où l'aura de son géniteur ne se faisait pas ressentir. Aussi saisissait-il la moindre occasion pour s'éloigner quelques lunes, le rôle d'émissaire qui lui incombait ne faisant que l'aider en cela. S'il n'y avait d'ailleurs eu son épouse l'attendant dans l'Ouest, sans doute le Kenning aurait-il fait en sorte de s'éloigner toujours plus longtemps. Ces voyages lui permettaient notamment de nouer des liens dans les Sept Couronnes, de rencontrer nombre de seigneurs qui pourraient se montrer utiles et d'un soutien précieux lorsqu'il prendrait enfin sa place sur le siège seigneurial. Un évènement si attendu par l'héritier qu'il avait récemment accéléré le choses pour faire chuter son père. Il pouvait notamment compter sur sa jeune sœur Elena pour veiller sur ses intérêts en leur absence...

Etape majeure de son voyage, Castel-Bois reflétait la richesse des terres du Conflans. A peine l'hiver était-il passé que déjà les cultures autour du château des Harlton étaient en pleine effervescence pour la prochaine récolte. Le bétail semblait bien nourri, de même que les paysans qui s'affairaient autour des bêtes. A n'en pas douter la maitresse des lieux veillait au bien-être de ses gens. Car c'était là la force de la région: offrir à ses habitants des conditions de vie agréables et des récoltes généreuses, irriguées par les ramifications du Trident ou la Néra. Quant à savoir combien de temps durerait cette opulence retrouvée une fois les Targaryen partis en guerre... Ces préoccupations n'était pas à l'ordre du jour néanmoins. Pragmatique jusqu'au bout des ongles, Darren n'avait d'autre intérêt dans ce périple qu'obtenir des accords commerciaux lucratifs pour sa maison. La guerre pouvait bien attendre. Et ne disait-on pas que se sont les dragons qui font gagner des guerres ? Qu'ils volent ou soient faits d'or, chacun était bien libre de sa propre interprétation aux yeux de l'héritier de Kayce.

En débouchant dans la cour de la demeure ancestrale des Harlton, Darren oublia tout de même pour un temps ses intentions purement mercantiles. De leur première rencontre jusqu'à aujourd'hui, la jeune Marianne Harlton lui avait semblé quelqu'un de profondément bienveillant. L'état de son fief ne vint pas faner son impression sur la jeune femme. Car même s'ils n'avaient conversé que de façon éphémère, le futur seigneur de Kayce s'était toujours crut bon juge du genre humain. Profondément allergique aux messes basses et faux-semblants communs aux banquets, bals et tournois, le Kenning s'était surpris à apprécier d'échanger avec la dame de Castel-Bois. Un sentiment suffisamment rare chez un homme aussi peu loquace que lui pour lui laisser une bonne impression. L'accueil chaleureux et solennel qu'elle réserva à son hôte et son convoi ne fit que renforcer la certitude du chevalier, qui s'empressa de mettre pied à terre sitôt arrivé à hauteur de la jeune femme.

- « Lady Hartlon. Merci pour votre accueil. Le voyage fut long mais c'est toujours avec joie que je j'arpente les routes lorsqu'il s'agit de découvrir de nouveaux lieux et discuter d'accords profitables entre deux maisons. » Répondit ainsi le meneur du convoi ouestien d'un signe de tête respectueux à l'égard de la maitresse des lieux.

Usé par de nombreuses lieux de chevauchées et les épaules lourdes sous le coup du poids des mailles qu'il portait, Darren mit en branle ses propres gens pour que leur arrivée et installation temporaire se fasse dans les meilleures conditions. Confiant son épée à son écuyer, il intima l'ordre à ses hommes d'armes d'encadrer l'envoi des chevaux vers les pâturages entourant le château. Sa propre monture fut laissée à la garde du jeune garçon s'occupant de son arme, le chevalier rabrouant brièvement le gamin lorsqu'il manqua de faire tomber la lame par maladresse.

- « Mes hommes s'occuperont de garder la harde si vous le permettez. Ces bêtes sont toutes d'excellent caractère, mais nous avons eu affaire à des voleurs de bétail en quittant Charmchamp. Je crains que certains d'entre eux ne nous aient suivi... » Annonça le chevalier à sur un ton d'excuse.

Il se garda bien d'exposer à son hôte le sort réservé à ceux qu'ils avaient attrapé par une nuit sombre voilà quelques jours. Les malheureux devaient toujours de balancer sur leur branche à l'orée des bois séparant l'Ouest du Conflans... L'idée que certains de leurs compagnons assez fous pour vouloir quérir vengeance et un paiement crapuleux pour leur méfait les suivent n'était pas si farfelue lorsque l'on connaissait l'état des routes à la sortie de l'hiver éprouvant qu'ils venaient de vivre. Laissant cependant de côté ces sombres pensées, Darren fit de son mieux pour se montrer avenant à l'égard de Marianne, lui emboitant le pas sitôt qu'elle leur proposa de s'installer et prendre un peu de repos avant de rentrer dans le vif du sujet qui l'avait sorti de ses terres.


HRP:
 
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