Summer light is more grazing than a speech ⚘ andar
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Willos glissa son bras dans son celui de sa grand-mère pour l'accompagner jusqu'à leur table. Olenna était fatiguée de cette journée. Comment en aurait-il pu être autrement ? Elle était même épuisée par cette année si riche en événements pour Hautjardin. Autant de noces à organiser, de naissances à célébrer et de fatigue accumulée, de la bonne fatigue. Refusant de rabrouer son petit-fils pour son geste tendre, Olenna leva néanmoins les yeux vers lui et dans un sourire qui se voulait doux, énonça un conseil qu'elle jugea sage. « Laissez donc votre grand-mère vaquer à ses occupations, et allez plutôt escorter votre lady Tyrell. » Olenna tapota la main de son petit-fils et avant qu'il ne formule une objection, elle jeta un œil à l'assistance et croisant le regard d'un homme brun d'allure tout à fait convenable. Elle l'apostropha. « Vous. » Tonna-t-elle d'une voix ferme. « Tendez votre bras à la vieille dame que je suis, et conduisez-moi à ma table. » Olenna ne lui laissa pas le temps de répondre et agrippa son bras avec vigueur, délaissant Willos à ses occupations de suzerain. « Allons. Une table à la nappe verte et couverte de roses jaunes je suppose. Quelle surprise cela sera. » Commenta-t-elle à elle-même.
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Ils se dirigeaient vers le banquet organisé, comme tous les convives qui y convergeaient. Les enfants furent confiés aux nourrices. Le Seigneur avait évité de peu l’incident diplomatique, sa fille ayant jeté ses chaussures partout. Les jumeaux ne cessaient de redoubler de créativité pour faire des bêtises. Il se navrait d’un tel comportement, probablement était-ce dû à l’âge. Le Royce ne relâchait pas les efforts, faisant preuve de fermeté, la même qu’usa feu son père. Avec le temps, leur comportement se corrigera, ils seraient dignes de leur rang, il en était sûr. Son épouse non loin lui adressa un doux sourire alors qu’elle s’apprêtait à lui attraper le bras. Néanmoins, Lady Olenna fut plus rapide, l’obligeant à s’éloigner. La Reine des Epines avait une réputation dépassant les frontières du Bief. A l’image d’Anya Vanbois, elle attisait crainte dans son sillage. « Ma Dame, vos désirs sont des ordres. » Articula le valois à son égard avec un léger sourire, quelque peu pris de court. L’on ne pouvait pas refuser d’aider une vieille dame, aussi dangereuse pouvait-elle être. Car derrière cette apparence de fragilité se cachait une politicienne avisée. Dans ce comportement, il ne pouvait s’empêcher de la comparer à la Dame de Fer. Deux femmes fortes ayant traversé les âges. Des exemples pour tant de jeunes filles. En tout cas, la Tyrell était piquante, à l’image de son surnom. « Les Orageois ne sont pas réputés pour leur originalité. » Ils étaient à l’opposé même des Bieffois qui dénotaient par leur excentricité. « Appréciez-vous les joutes Ma Dame ? » Une question innocente qui se voulait ouverte. Bon nombre jubilait en étant spectateur de combats épiques : des démonstrations de force débordant de testostérones. C’était un moyen pour lui de faire la conversation en attendant le repas. La table qu’il put apercevoir au loin était effectivement verte parsemée de roses jaunes. « Tellement prévisibles. » Chuchota-t-il à la Dame qui tenait son bras, la rose piquant que beaucoup redoutait. Pour sûr qu’Andar n’avait pas droit à l’erreur. Le Bief était loin, mais pas tant que ça.
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« Pourquoi sont-ils réputés dites-moi ? » Demanda Olenna. « Ils ne sont pas loués pour leurs charmes, ni particulièrement pour leurs réflexions philosophiques. » Olenna observa attentivement le seigneur auquel elle était accrochée. Il était évident qu'il n'était pas de l'orage, sans quoi, il se serait permis de reprendre Olenna, ou du moins, de le lui souligner avec finesse… Bien que cela ne soit pas le fort des Orageois. Ils étaient odorants, forts en gueule, sentaient mauvais et vivaient dans des châteaux humides se gargarisant d'une gloire qui avait disparu dans les feux de la rébellion de Robert Baratheon. Stannis Baratheon avait apporté un vent d'austérité sur cette contrée, puis de fanatisme à la suite de la peste rouge. Rien de bien glorieux aux yeux de la douairière Tyrell. Cela allait sans dire. « Je conçois que les joutes soient un divertissement nécessaire pour évacuer les pulsions de la jeunesse… Vous n'êtes pas sans savoir que feu mon petit-fils, Loras Tyrell, était un excellent jouteur. Néanmoins, observer des seigneurs ventrus, rendus bruyants par l'ivresse et incapable de tenir une lance par la faute des affres du temps me ravit bien moins. Je crois que nous apprécierions d'autant mieux les tournois si l'assistance était composée exclusivement de femmes. » La vérité. C'était qu'Olenna n'assistait plus aux tournois que lorsque cela était nécessaire depuis la blessure de Willos. Ce tragique incident l'avait laissé boiteux. Et Olenna depuis, avait une sainte horreur de ces démonstrations de force, que, malgré tout, elle ne pouvait empêcher d'avoir lieu. « Quand est-il de vous ? Je ne me souviens pas vous avoir vue fracasser au sol par un adversaire. Vous sentiriez bien plus mauvais que cela. Tous ces jouteurs ont comme point commun de tôt ou tard aller baigner dans le crottin de cheval. Une victoire qui sent la merde. Ah. Un honneur assurément. » Olenna observait la foule, faisant des signes de tête pour saluer ses connaissances, amicales ou non. Comme si cela pouvait avoir de l'importance. « Jouteur ou observateur ? » Ils arrivèrent à la table Tyrell. Olenna soupira. Elle retint un sourire, arborant ce visage impassible qu'on lui connaissait. Elle appréciait le ton employé. Elle appréciait son esprit à défaut de sa conversation qui ne portait pas sur des sujets vraiment intéressants. « Je mange dans des assiettes décorées de roses jaunes, on me présente sans cesse les mêmes broderies de roses jaunes, le monde entier se parfume à la rose lorsqu'ils se rendent à Hautjardin… Comme si cela pouvait changer quelque chose à leur laideur ou à leur morosité. Et maintenant, cette table. Mon cher. La créativité se meurt, sachez-le. » Olenna releva le nez vers son cavalier. « Quel est votre nom déjà ? »
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Olenna faisait partie des rares femmes jouissant d’une telle autorité. Nul besoin de dire qu’Andar remarquait des ressemblances avec sa grand-mère maternelle. Des femmes fortes ayant traversé les âges. Leur expérience était salvatrice, l’aîné s’était souvent tourné vers la Dame de Fer pour quémander des conseils. Evidemment, leurs conversations avaient souvent été douloureuses de vérité, la langue d’Anya ne mentait jamais, affichant la réalité avec dureté. Il se souvenait encore de la façon dont elle l’avait traité alors qu’il traversait une tempête : celle de l’alcoolisme. Elle ne s’était pas montrée plaintive ou douce, non, ce n’était pas son genre. Malgré tout, elle aimait chacun de ses petits-enfants, à sa façon. L’aîné des Royce l’avait compris dès son adolescence où ses mots parvinrent à le déstabiliser. Ordre et discipline, maîtres mots ayant dicté la vie de la matriarche. Nul plaisir, nulle divagation pour la Dame de Fer. Alors oui, être en compagnie de la bieffoise lui rappelait plus que jamais celle qui l’avait presque élevée. A la différence que la Reine des Epines n’hésitait pas à user de manipulations pour arriver à ses fins. Un animal politique féroce auquel il valait mieux ne pas se frotter ou courroucer. Il se doutait bien que l’actuel Suzerain du Bief devait être conseillé par la vieille dame dont la réputation dépassait les frontières. Pour sûr que son épouse s’impatientait déjà de savoir la teneur de leur conversation.
“Ils sont réputés pour l’art du combat, à l’image de leurs réflexions philosophiques.” Ses sourcils se haussèrent, il sous-entendait largement la bassesse d’esprit des orageois. Il fallait l’avouer : l’Orage ne recélait pas d’esprits avisés. Ils étaient à bien des égards semblables aux Nordiens. Francs, bourrus, sauvages, les clichés dont ils étaient affublés ne cessaient pas, ils perduraient avec le temps. Et désormais d’illuminés avec leur religion obscure. La naissance de ce fanatisme prouvait bien qu’ils n’étaient pas suffisamment futés pour y résister. Le désespoir menait à tout, surtout au pire. Un rictus apparut sur ses lèvres en écoutant les paroles cinglantes de la Fleur concernant les joutes. Sa description était assez proche de la vérité, si bon nombre de participants étaient jeunes, ils restaient les plus anciens. Ceux que l’on attendait le plus ne s’étaient franchement pas montrés glorieux, à l’image de l’échec de Robar, excellent jouteur. Quant à Loras, son absence se faisait sentir. S’il ne le connaissait pas personnellement, il avait eu vent de ses habilités hors normes. Le chevalier lui avait rappelé celui qu’il était autrefois. Un féru de tournois en quête de gloire. Un temps révolu, les yeux ouverts quant à cette gloire illusoire. “Il s’agit malheureusement d’un divertissement nécessaire, le peuple a besoin de s’amuser, et ce, depuis toujours. Force est de constater que les jouteurs n’ont plus les mêmes qualités aujourd’hui qu’avant.” Il ne pouvait nier qu’elle n’avait pas tort sur la question, pas totalement du moins. Elle ne pouvait être objective au vu du lourd passif de son petit-fils ayant perdu l’usage de sa jambe, le rendant infirme pour le restant de ses jours. Une tragédie, mais qui n’en n’avait pas connu ? Sa cicatrice sur sa joue en témoignait, que ce soit en tournoi ou sur un véritable champ de bataille, nul n’en sortait indemne. “Observateur en effet. Je n’ai plus l’âge pour cela, je laisse cet honneur à mon frère.” Un sourire amusé tandis qu’il appuyait sur le mot honneur à juste titre. Ses paroles acerbes concernant ce tournoi étaient familières, Anya Vanbois étant capable de les proférer également. Les voilà arrivés à la table Tyrell aux couleurs de la maison du Bief. Tellement prévisible. “La créativité se perd au profit de la sécurité.” Les Orageois craignaient certainement de commettre un impair qu’ils préféraient rester sur les sentiers battus.”Lord Andar Royce ma Dame. Vous devriez vous rendre dans le Val, nous tâcherons de nous montrer plus originaux et prompts à la conversation.” Le Val et l’Orage étaient différents, il espérait au moins que sa région natale serait dans les bonnes grâces de son interlocutrice.
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« Laissez-moi seule juge de ce qui était mieux avant… Au regard de vos cernes et de votre chevelure, les années ne vous ont pas suffisamment érodé pour que vous puissiez tenir un tel discours. » Coupa sèchement la vieille rose. « Je ne peux que reconnaître, néanmoins, la justesse de vos propos concernant le peuple et son besoin de loisir… Nous devons pourvoir à cela sans quoi nous devenons le divertissement. Dans de telles circonstances, le peuple se découvre une inventivité nouvelle... Et croyez-moi. Rien n'est moins enviable. Nous avons compris ceci depuis fort longtemps dans le Bief. Du pain et des jeux. » S'amusa Olenna. Ainsi subsistait la maison Tyrell en assurant une loyauté de ses bannerets par des yeux émerveillés, des ventres bien remplis et une paysannerie satisfaite de son servage. « Votre frère ? » Demanda la dame douairière de Hautjardin. Olenna lâcha le bras de son cavalier pour prendre place sur un siège à sa table. « La sécurité. Ah. Douce mélodie que l'on entonne aux sots et aux simples. Vous ne connaîtrez la sécurité qu'au moment de votre mort. Pas avant. » Olenna fit signe à lord Andar Royce de prendre place. « Royce. » Répéta-t-elle. « Oh oui. Vous devez être l'aîné de Robar Royce. Votre frère n'a pas particulièrement brillé lors du tournoi… Malgré tout l'honneur de se trouver ainsi exposer sous les yeux de l'ensemble de la noblesse de Westeros. » Finit par avouer Olenna, amusée, moqueuse. « Vous êtes bien assez prompt à la conversation maintenant… Et le Val. Un si long trajet pour quelques rochers, un peu de neige et beaucoup d'humidité. Je me garderai bien de venir attraper la mort dans vos contrées. La vigne poussa mal au-delà de la Mander. Vous n'êtes pas sans l'ignorer. » Olenna arrêta un serveur en l’attrapant par le poignet. « Du vin. » Exigea-t-elle sans ajouter un mot de plus. « Êtes-vous déjà venu à Hautjardin ? Lord Royce. » Olenna s'installa confortablement sur son siège, posant ses bras à la chair molle sur les accoudoirs et étirant ses jambes sous la table aux couleurs de la maison Tyrell. « Je n'ai pas besoin de me rendre au Val pour savoir à qui je m'adresse… Royce. Rougefort. Tallett. Rompierre. » Énuméra-t-elle avec lassitude avant de sourire. « Vous êtes le petit-fils de la Dame de fer. Vous êtes le petit-fils de lady Vanbois. »
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Brutaux et entêtés. Ces deux mots représentaient parfaitement l’état d’esprit des orageois, Il hochait la tête, ne pouvant qu’être en accord avec ses dires. Les Nordiens aussi après tout. Des contrées rudes qui n’engendraient pas des esprits aussi avisés que dans le Bief, summum de la beauté. “Il ne reste rien de plus que le sang qui n’a que trop coulé.” Le sac de Port-Réal auquel il avait participé malgré lui, alors simple écuyer de Brynden Tully. Les horreurs vécues l’avaient changé, indéniablement. A peine âgé de 13 ans, il avait été spectateur du pire que pouvait dévoiler l’humanité. Viols, saccages, meurtres, le sang n’avait que trop coulé dans la Capitale. Le seul responsable de ce chaos avait été Robert Baratheon dont la stupidité dépassait l’entendement. Pensait-il réellement pouvoir renverser l’Empire des Targaryen aussi aisément ? Pensait-il réellement mériter de s’asseoir sur le Trône de Fer ? De lui ne restait alors plus que le sang et la désolation. “Sa furie l’aura mené au tombeau avec bien d’autres innocents.” Rétorqua-t-il d’une voix quelque peu brisée par les souvenirs l’assaillant. Jamais Andar n’évoquait de vive voix ce qu’il avait pu vivre là-bas. Seule sa cicatrice sur sa joue témoignait de ce traumatisme. Personne ne pouvait le comprendre, Brynden Tully étant mort, déclaré comme traître à la Couronne. Le Valois avait échappé à la sentence fatale, regagnant ses terres et quittant celles de la Couronne souillées. Désormais, la maison Baratheon tentait de faire oublier ce lourd héritage. Par chance, la Maison ne s’était pas éteinte, Robert n’ayant pas entraîné tous ses frères dans son sillage. Stannis tentait de redorer l’image de sa famille auprès du Roi. Les rancœurs du passés oubliées, ils avançaient pas-à-pas. L’on ne pouvait vivre dans le passé éternellement au risque de ne pas vivre de futur.
Ses opales se plissaient légèrement à sa réponse sèche. Il était vrai que son expérience ne valait certainement pas la sienne. Elle avait vu défiler bien plus de combattants, d’événements que lui. A l’image de Lady Anya, elle était un puits de savoir dont le Seigneur ne se lassait jamais. Même à son âge, il continuait d’apprendre. Après tout, nul ne pouvait se targuer de ne rien ignorer. “Il est vrai que certains peuvent se montrer très inventifs en terme de jeux.” Il était évident que le peuple trouvait toujours de quoi s’amuser, quitte à tuer, quitte à ce que ces pratiques soient barbares. Le Bief en était le berceau, les Tyrell en avaient été les investigateurs et punis, le jeune Willos étant privé de sa motricité. Un drame qu’il ne fallait pas oublier, ces fameux jeux n’en n’étaient pas, ils brisaient des vies. Et pour quoi ? La gloire ? Ah la belle affaire. Si autrefois Andar appréciait les tournois et n’y cherchaient que cette fameuse gloire, les années lui avaient appris à s’en méfier. Rien ne durait éternellement. S’asseyant à ses côtés après y être invité, l’homme acquiesça vivement. La Mort était probablement le seul moment de sécurité dans une existence. Le repos éternel auquel avaient droit les mortels. Ils n’étaient plus dérangés par les guerres et les intrigues politiques. “Je ne peux le nier, il n’a pas été à la hauteur de nos espérances, lui qui est un si bon jouteur.” Probablement meilleur que lui, mais il s’avérait bien meilleur encore dans l’art du badinage que celui de l’épée. Dans un soupir, Andar reprenait la parole pour conclure. “Mais il aura d’autres occasions pour nous faire honneur.” Le principal étant que ses blessures avaient été superficielles. Voilà bien longtemps que le Seigneur Royce avait tourné le dos à la gloire. Une chimère à laquelle il ne croyait plus vraiment, au même titre que les dieux. Le verre rempli de vin, il levait les yeux vers la dame douairière de Hautjardin. Sa vision du Val paraissait quelque peu simpliste mais pas si éloignée de la vérité, il ne pouvait que le concéder. “Notre climat n’est pas aussi rude que celui du Nord mais il n’en reste pas moins unique en son genre. Mais il est vrai que l’humidité est toujours là, été comme hiver. Si d’aventure vous changez d’avis, vous serez la bienvenue à Roches-aux-Runes.” Il aimait sa région mais ne pouvait nier l’évidence : le climat n’y était pas le plus facile à supporter, loin de la douceur du Bief ou de la chaleur de Dorne. Andar n’avait pour l’heure, rien vu de Hautjardin. “Malheureusement non. J’espère pouvoir m’y rendre un jour. J’ai pu entendre à plusieurs reprises que Hautjardin est un lieu sublime où il fait bon vivre.” Peut-être était-ce enjolivé. Peu importait, il espérait avoir l’opportunité de s’y rendre. Ses responsabilités l’empêchaient de s’éloigner trop longtemps de sa demeure. “Cela doit vous paraître bien simpliste pour décrire Hautjardin.” S’amusa-t-il en buvant une gorgée de son verre de vin, il se devait de boire afin de ne pas éveiller les soupçons. Son épouse n'était pas à ses côtés et pourtant, il avait la sensation qu'elle l'observait, l'intimant à ne pas en abuser, mais non, il n'en ferait rien. “Tout à fait. Il semble que sa réputation dépasse les frontières. L’avez-vous déjà rencontré ?” Anya et Olenna dans une même pièce, cela devait forcément déclencher des étincelles. Avec deux caractères aussi forts, les murs ne pourraient pas résister. Andar manqua de peu d’avaler son vin de travers en imaginant une pareille scène.
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« Je gage que si vous posez le pied à Hautjardin, comme bon nombre de nos visiteurs, vous ne voudrez plus en partir… Château. Jardin. Tout se confond. Tout est ravissement, beauté, nature et amusement. Mais cela, j'imagine parfaitement que vous le savez déjà. Il est coutumier que les bardes, les ménestrels et tous les artistes, entretenus en partie par feu mon fils, lord Mace, finissent par atterrir dans l'une des cours seigneuriales de Westeros… Un havre de paix. Une idylle en somme. Vous comprendriez, en visitant notre demeure, pourquoi je ne suis pas prompt à me rendre dans des couronnes aux climats différents. Hautjardin est unique. Tout comme je le suis. » S'amusa la doyenne Tyrell tandis qu'un domestique vint servir deux coupes de vin. Elle porta cette dernière à son nez avant d'en résumer les effluves. Elle soupira. « La Treille. Un vin qui n'a pas son pareil… Avez-vous des vignes lord Royce ? Vous, ou l'un de vos voisins, ou importez-vous, dans le Val, l'ensemble de vos consommations de vins ? » Olenna bu une gorgée. Délicat. Fruité. Un léger goût de groseille. « J'espère que vous n'achetez pas cette piquette venue d'Essos… Une honte. De l'eau. Un peu de vin, et beaucoup d'épices. Un rince gosier tout juste bout à se désinfecter les mains. » Olenna tendit finalement l'oreille aux mots de son interlocuteur. « Je ne vous dénigrerai pas pour la simplicité de vos mots… C'est le propre des Valois, après tout, d'être simples, de faire preuve de sobriété. L'excentricité c'est pour la cour et les westerosi du sud. » Olenna posa son verre sur la table avant de fouiller dans sa mémoire. « À un certain âge c'est difficile de se remémorer toutes les rencontres… Vous finissez par vous rappelez que de ceux qui vous ont procuré une grande joie, de lourds soucis ou… qui furent parfaitement détestables. Je crois, qu'au regard de ces catégories, lady Vanbois ne fait partie d'aucune d'elle. »
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Il ne pouvait qu’imaginer la rancœur de la Tyrell à l’égard des tournois, ayant été responsables de l’infirmité de son petit-fils. Le suzerain du Bief vivait avec cette blessure qui le rendait impotent, mais cela n’altérait aucunement ses capacités intellectuelles. Un bon seigneur n’était pas forcément un combattant hors pair. Les qualités requises n’avaient rien à y voir car ce n’était pas lui qui était dans les premiers rangs sur le front. Andar ne connaissait rien de Willos, au-delà de ses capacités, il ne doutait pas de la présence rassurante de la dame aux épines à ses côtés dont la sagesse éclairait ses décisions. A l’image d’Olenna, le Royce pouvait compter sur la Dame de Fer s’il ressentait le besoin. Évidemment, il avait été élevé, éduqué pour sa future position, mais tout cela ne suffisait pas tout le temps. Ce n’était que dans l’action que l’on apprenait le plus. L’apprentissage théorique ne valait pas la pratique.
Il écoutait attentivement la vieille dame décrire Hautjardin. S’il y avait bien une région qu’il souhaitait visiter, c’était le Bief. Mais jamais il n’eut l’occasion d’y mettre les pieds. Nulle connaissance ne l’y attendait, contrairement au Conflans, à l’Ouest où il avait noué des amitiés. Désormais seigneur, il ignorait s’il pourrait remédier à cela un jour. Ses obligations ne lui permettaient pas de s’éloigner de Roches-Aux-Runes trop longtemps. “Votre description n’a fait que renforcer mon idée de me rendre à Hautjardin.” Un sourire alors qu’il se faisait la promesse, peut-être vaine, de connaître ce havre de paix dont elle louait tant les vertus. Rien à voir avec la sobriété du Val qu’il aimait par-dessus-tout mais ne convenait pas à tout le monde, et surtout pas aux bieffois. Ils préféraient l’excentricité de leur région et non l’ennuyante simplicité des valois. Chaque région avait ses qualités et ses défauts, et sans nul doute que ce vin venait de lui prouver que le Bief savait faire de bons vins. S’il ne buvait que lors de ces événements, afin d’éviter les potentiels soupçons, il ne buvait plus une fois rentré. “Certains de mes voisins ont quelques vignes mais notre climat assez venteux et moins ensoleillé nous apporte un vin bien moins fruité. Son goût est plus âpre.” En tant qu’ancien alcoolique, il ne connaissait que trop bien les arômes différents, dont ceux d’Essos. Alors qu’il n’était qu’une épave, il avait alors consommé tout et n’importe quoi, tant que cela étanchait sa soif. Ce détail, il le gardait pour lui. “J’aurai aimé avoir mes propres vignes, mais la proximité avec la mer rend la chose compliquée, le vin n’apprécie pas l’air de la mer.” Et cette humidité constante. Le soleil manquait à Roches-Aux-Runes et était plus présent dans les terres. Malgré le climat, il aimait le vin de chez lui qui avait sa propre identité. Loin de celui d’Essos dont les effluves étaient insipides. “J’en conviens, le vin d’Essos est à éviter.” Pour en avoir goûté une fois lors d’une énième soirée où il avait fini dans un état lamentable. Son cadet le ramassait plusieurs fois, assistant à la chute vertigineuse de cet aîné tant admiré. “Nous ressemblons beaucoup aux orageois et au nordiens.” Disait-il avec un léger sourire, nul doute que ces trois régions partageaient cette même sobriété. En moins sauvages et plus civilisés que leurs voisins. “Je suis soulagé de savoir que vous n’avez pas une mauvaise image de Lady Vanbois.” La matriarche était attachée au protocole, elle ne commettait aucun impair et surtout pas en compagnie d’Olenna Tyrell. “Ses conseils avisés me sont précieux. J’espère qu’un jour, vous aurez l’occasion de la connaître davantage. Elle non plus n'apprécie guère les tournois.”
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Olenna entraperçu Willos se faufiler à travers la foule, Daena à son bras, ils souriaient tous deux par convenance. Olenna pouvait bien concéder qu'en matière maritale ces deux-là n'étaient pas très bien assortis. Néanmoins, ils étaient le futur de la maison Tyrell, ils étaient le futur du Bief, ils apprendraient à faire ensemble. Un seigneur Tyrell n'était rien sans son épouse, Willos devrait le comprendre et peut-être qu'il l'avait déjà compris. « Grand-mère. Lord Royce. » Dit-il en approchant, posant sa main sur l'épaule de la douairière des roses. « Je vous remercie pour votre compagnie, lord Royce. Vous m'êtes parfaitement agréable. Je serai ravie de vous faire visiter Hautjardin à l’occasion ainsi que les vignes Redwyne. Mon petit-fils Hobber est intarissable à leur sujet. » Formula Olenna pour clore cette discussion. Lord Royce semblait être un homme ayant les pieds sur terre, et cela plaisait à la vieille rose. Elle désespérait de voir le monde remplit de plus d'hommes réellement attachés à leurs terres et ne lorgnant pas sur la parcelle de leurs voisins. « Transmettez également mes salutations à lady Anya Vanbois. De reine des épines à dame de fer, nous nous comprenons, nous sommes faites du même bois. »
@Andar Royce @Anya Vanbois
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