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(même les petits)![Histoires de famille [solo] 3725701551](/users/1815/27/49/46/smiles/3725701551.gif)
Histoires de famille [solo]
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Histoires de famille
An 303, Lune 7
Noircouronne, domaine de la maison Bulwer, Bief
An 303, Lune 7
Noircouronne, domaine de la maison Bulwer, Bief
Les préparatifs allaient bon train depuis déjà quelques jours. Au sein de l'austère quoiqu'impressionnante forteresse qu'était Noircouronne, la maisonnée des seigneurs taureaux s'affairait à préparer le voyage du maitre des lieux. Un homme qui n'avait guère le titre de seigneur pour titre mais disposait en pratique de bien des attributions de la fonction. Durran Bulwer, surnommé le Taureau de Noircouronne, avait un jour renoncé à ses prétentions sur le fief ancestral de sa maison pour racheter un pêché mortel. Pour les croyants comme la pire des ordures blasphématrices... Un secret qu'il gardait depuis maintenant douze années et avait conditionné tous ces années de son existence. Un péché dans lequel il se complaisait pourtant toujours en partageant la couche de sa belle-sœur et mère de sa fille. Mais bientôt peut-être pourrait-il expier pour de bon cette faute. En faisant sienne la cause de Viserys Targaryen, le Taureau espérait tout autant élever d'avantage sa maison que trouver la rédemption d'une quelconque manière. Qu'il s'agisse de mourir au combat ou être victorieux et régulariser son union avec Victaria auprès des nouveaux maitres du Bief et des Sept Couronnes.
Quel que soit son propre destin, il convenait toutefois de protéger son héritage. Celle qui incarnait l'avenir des Bulwer et représentait le fruit de son amour avec une Tyrell. Alysanne Bulwer ne saurait souffrir des conséquences des actes de son véritable père. Il devait s'en assurer. Sur ce point, son jeune âge serait tout autant un avantage qu'un handicap. On ne pourrait la tenir responsable des actes de ses parents. Mais elle se retrouverait également sans défense s'il tombait au combat et que sa mère était condamnée au même titre que son amant. Cela, il ne saurait le permettre. Ses plus drastiques mesures pour protéger la jeune fille, il les avait fort heureusement prise dès son implication dans le complot contre le Trône de Fer. Les quelques navires battant le blason du Taureau et ses contacts en Essos seraient d'un grand secours pour contrer l'adversité.
Néanmoins, toutes les menaces contre la Dame de Noircouronne ne provenaient pas forcément de l'extérieur des murs. L'une d'elle rôdait depuis une petite décennie dans les parages. Et s'il avait pris sur lui de gérer le problème, Durran se faisait parfois violence pour ne pas y mettre un terme de façon définitive.
- « Jamais plus vous n'approcherez lady Alysanne de la sorte. Suis-je clair ? » Questionna le chevalier d'un ton où pointait une certaine haine pour le garçon recroquevillé sur lui-même à quelques pas derrière lui.
- « Nous évoquions mon entrainement. Lady Alysanne m'a juste demandé de lui montrer les exercices d'épée que nous pratiquons et... » Tenta de se justifier le gamin de dix ans.
Il fut toutefois coupé dans son élan par un geste brusque de son oncle. Le jeune Orwen, bâtard de feu Lord Jon Bulwer, était la proie d'une crise de colère de son oncle. Attrapé par le col, le garçon fut trainé par son maitre jusqu'au promontoire du donjon du château. Surplombant la mer, la tour promettait une mort rapide bien qu'horrible à quiconque avait le malheur d'en chuter.
- « Vous êtes un bâtard, n'oubliez jamais cela mon garçon. Votre mère n'était qu'une catin de paysanne qui a eu le bonheur d'ouvrir les cuisses au bon moment... Si votre destin avait été laissé à lady Victaria, on vous aurait déjà précipité de cette tour voilà des années. N'oubliez jamais ce que j'ai fait pour vous en vous faisant écuyer. Si vous blessez de nouveau votre cousine, c'est moi qui vous jetterais en personne de cette tour, sans aucun remord. SUIS-JE CLAIR ?! » Hurla son oncle à l'oreille du malheureux.
Le retenant tout juste de tomber, Durran arracha le garçon à la vision de cauchemar qu'exerçait le vide sur lui. Orwen Flowers, destiné à devenu un obscur chevalier au service de sa cousine si le sort le lui permettait, était en pleurs. Assis piteusement au centre de la plus haute tour de Noircouronne, il venait de voir sa courte vie défiler devant ses yeux. Une fois de plus, son oncle et maitre venait de lui rappeler la vérité de sa condition. A quel point son existence était tout aussi fragile qu'une source de honte pour certains. C'est en s'endurcissant qu'il parviendrait à surmonter l'adversité. Durran y veillerait. Mais qu'il n'oublie jamais sa véritable place et où sa loyauté devait être placée. Responsable d'avoir fracturé involontairement la main de sa cousine au cours d'un de leurs jeux voilà quelques heures, le gamin de dix ans était passé à deux doigts d'une sérieuse correction prodiguée par sa belle-mère.
En un sens, son oncle venait de lui éviter bien des complications...
- « Disposez. Allez préparer mon cheval, je pars avant la fin de la journée. Je dois encore m'entretenir avec lady Alysanne de cette affaire et d'autres sujets avant mon départ. Et éviter à tout prix lady Victaria... » Le mit-il finalement en garde, les mains jointes dans le dos en continuant de fixer inlassablement l'océan.
L'enfant s'exécuta sans demander son reste alors que son oncle parut perdu dans sa contemplation. La mer. Il avait semble t-il vécu une vie entière de l'autre côté du monde. Mais c'est ici, en Westeros, que se jouait son avenir et celui des siens. Les pourparlers de Corcolline se devaient de lui être favorables.
Quel que soit son propre destin, il convenait toutefois de protéger son héritage. Celle qui incarnait l'avenir des Bulwer et représentait le fruit de son amour avec une Tyrell. Alysanne Bulwer ne saurait souffrir des conséquences des actes de son véritable père. Il devait s'en assurer. Sur ce point, son jeune âge serait tout autant un avantage qu'un handicap. On ne pourrait la tenir responsable des actes de ses parents. Mais elle se retrouverait également sans défense s'il tombait au combat et que sa mère était condamnée au même titre que son amant. Cela, il ne saurait le permettre. Ses plus drastiques mesures pour protéger la jeune fille, il les avait fort heureusement prise dès son implication dans le complot contre le Trône de Fer. Les quelques navires battant le blason du Taureau et ses contacts en Essos seraient d'un grand secours pour contrer l'adversité.
Néanmoins, toutes les menaces contre la Dame de Noircouronne ne provenaient pas forcément de l'extérieur des murs. L'une d'elle rôdait depuis une petite décennie dans les parages. Et s'il avait pris sur lui de gérer le problème, Durran se faisait parfois violence pour ne pas y mettre un terme de façon définitive.
- « Jamais plus vous n'approcherez lady Alysanne de la sorte. Suis-je clair ? » Questionna le chevalier d'un ton où pointait une certaine haine pour le garçon recroquevillé sur lui-même à quelques pas derrière lui.
- « Nous évoquions mon entrainement. Lady Alysanne m'a juste demandé de lui montrer les exercices d'épée que nous pratiquons et... » Tenta de se justifier le gamin de dix ans.
Il fut toutefois coupé dans son élan par un geste brusque de son oncle. Le jeune Orwen, bâtard de feu Lord Jon Bulwer, était la proie d'une crise de colère de son oncle. Attrapé par le col, le garçon fut trainé par son maitre jusqu'au promontoire du donjon du château. Surplombant la mer, la tour promettait une mort rapide bien qu'horrible à quiconque avait le malheur d'en chuter.
- « Vous êtes un bâtard, n'oubliez jamais cela mon garçon. Votre mère n'était qu'une catin de paysanne qui a eu le bonheur d'ouvrir les cuisses au bon moment... Si votre destin avait été laissé à lady Victaria, on vous aurait déjà précipité de cette tour voilà des années. N'oubliez jamais ce que j'ai fait pour vous en vous faisant écuyer. Si vous blessez de nouveau votre cousine, c'est moi qui vous jetterais en personne de cette tour, sans aucun remord. SUIS-JE CLAIR ?! » Hurla son oncle à l'oreille du malheureux.
Le retenant tout juste de tomber, Durran arracha le garçon à la vision de cauchemar qu'exerçait le vide sur lui. Orwen Flowers, destiné à devenu un obscur chevalier au service de sa cousine si le sort le lui permettait, était en pleurs. Assis piteusement au centre de la plus haute tour de Noircouronne, il venait de voir sa courte vie défiler devant ses yeux. Une fois de plus, son oncle et maitre venait de lui rappeler la vérité de sa condition. A quel point son existence était tout aussi fragile qu'une source de honte pour certains. C'est en s'endurcissant qu'il parviendrait à surmonter l'adversité. Durran y veillerait. Mais qu'il n'oublie jamais sa véritable place et où sa loyauté devait être placée. Responsable d'avoir fracturé involontairement la main de sa cousine au cours d'un de leurs jeux voilà quelques heures, le gamin de dix ans était passé à deux doigts d'une sérieuse correction prodiguée par sa belle-mère.
En un sens, son oncle venait de lui éviter bien des complications...
- « Disposez. Allez préparer mon cheval, je pars avant la fin de la journée. Je dois encore m'entretenir avec lady Alysanne de cette affaire et d'autres sujets avant mon départ. Et éviter à tout prix lady Victaria... » Le mit-il finalement en garde, les mains jointes dans le dos en continuant de fixer inlassablement l'océan.
L'enfant s'exécuta sans demander son reste alors que son oncle parut perdu dans sa contemplation. La mer. Il avait semble t-il vécu une vie entière de l'autre côté du monde. Mais c'est ici, en Westeros, que se jouait son avenir et celui des siens. Les pourparlers de Corcolline se devaient de lui être favorables.
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An 303, Lune 7
Noircouronne, domaine de la maison Bulwer, Bief
An 303, Lune 7
Noircouronne, domaine de la maison Bulwer, Bief
La maisonnée de la forteresse était en pleine effervescence. L'on avait prévenu deux jours auparavant les serviteurs que la mère et l'oncle de lady Alysanne quitteraient Noircouronne aujourd'hui sans guère plus de détails sur leur destination. Il était rare de voir le couple - du moins pour les plus fidèles et discrets d'entre eux - s'absenter sans leur fille. La future maitresse en titre des lieu était pour eux le joyau de leur existence. La laisser ainsi à la responsabilité de quelqu'un d'autres révélait une situation inhabituelle. Les plus perspicaces de leurs gens, à commencer par mestre Grasson et l'intendant Rolan, en avaient bien conscience. Mais il était au moins tout aussi conscients que s'ils échouaient dans leur tâche, chacun goûterait sitôt qu'il reviendrait au tranchant vermeil de la lame du Taureau, Mordeuse. Car ainsi gouvernait-il lorsqu'il avait la charge du domaine famillial et conseillait sa nièce. Tout comme il exigeait autrefois une loyauté entière de ses hommes au sein de la Compagnie Dorée et une discipline de fer, ceux à son service se devaient d'être prudents. Leur service pouvait être récompensé de la plus belle des façon si Durran en était satisfait, mais prendre fin de façon brutale s'il venait à s'en plaindre pour une quelconque raison. C'était là sa façon d'exiger et d'obtenir l'excellence.
Et pas plus d'une fois ou deux son arme avait eu à faire démonstration de sa qualité depuis son retour d'Essos...
Son jeune écuyer et neveu en aurait fait les frais s'il n'était pas si jeune et apprécié de la dame de Noircouronne. Car seule Victaria avait sur lui le pouvoir d'infléchir ses prises de décision dans ce genre de cas. Cette femme qui partageait avec lui l'éducation d'Alysanne ainsi que sa couche et son cœur savait comment le manœuvrer. Elle n'aurait pourtant jamais plaidé la cause du bâtard de feu son mari, trop contente de s'en débarrasser et de laver l'affront qu'il représentait pour elle. Mais il se l'était interdit. En mémoire de son frère. Car à l'insu de tous, le blondinet était tout ce qui restait en ce monde de Jon. Son cadet se refusait à faire du mal au garçon pour cette seule et unique raison. S'il venait toutefois un jour à nuire à l'avenir de sa fille... Toute réserve le quitterait immédiatement. Cette terrible vérité ne cessait ainsi de hanter son esprit alors qu'il finissait de descendre les marches du donjon. S'aventurant dans les appartements seigneuriaux, il trouva celle qui animait sa rage de vaincre et lui donnait la force de ne pas à nouveau fuir vers l'Est dans la bibliothèque du château. Assise devant un feu de cheminée qu'on avait allumé pour elle, sa prétendue nièce avait sombré dans un demi-sommeil.
- « Comment va votre bras ? » Demanda Durran d'une voix forte pour la réveiller complètement.
La main posée sur son épée en guise de signe d'autorité, il prit place à ses côtés dans l'imposant siège de bois massif tout proche. Il fallut quelques instants à la jeune fille pour émerger complètement. Laissée là depuis quelques heures par le mestre, elle s'était assoupie en pleine lecture d'un récit sur l'Âge des Héros. Le genre d'histoire dont raffolait également son géniteur étant enfant. Et une des choses qui avait forgé son âme d'aventurier... Quoique bercée et passionnée de ces légendes, Alysanne s'était cependant endormie après avoir une énième fois ressenti les douleurs de son bras en écharpe.
- « Qu'avez-vous fait d'Orwen, mon oncle ? » Le questionna t-elle d'un ton passablement énervé en pinçant les lèvres, une attitude qu'elle avait hérité de sa mère. « C'était un accident, il n'y est pour rien ! C'est moi qui lui ai demandé de me montrer comment il manie l'épée... » Continua t-elle en plaidant vainement la cause de son demi-frère.
- « Alysanne... » L'interrompit-il d'un soupir de lassitude.
- « C'est moi la fautive, vous n'aviez pas à le punir. Ce n'est pas jus... »
- « Alysanne... » Répéta t-il fermement en l'interrompant d'un signe autoritaire de la main. « Comment va votre bras ? »
La dame de Noircouronne ne répondit pas dans l'instant. Une intense réflexion put se lire sur son visage aux traits encore enfantins. Elle réfléchissait au poids qu'auraient ses mots sur lui. Elle le savait. Innocente et bienveillante comme elle l'était, elle ne voulait par voir la garçon souffrir à cause de ce qu'elle pourrait dire ici et maintenant. Cette empathie qu'elle avait faisait la fierté et l'admiration du Taureau. Mais il devrait pourtant un jour l'endurcir face à la réalité de ce monde...
- « Mestre Grasson dit qu'il ne faudra que quelques Lunes pour qu'il guérisse... » Répondit sobrement la gamine en posant sur lui un regard inquiet.
- « Très bien... » Conclut-il du même ton. « Je ne lui ai rien fait, si ça peut vous rassurer. Pas encore. Mais vous êtes l'avenir de cette maison. Je ne laisserai jamais personne vous faire de mal tant que je serais de ce monde, je vous l'ai déjà promis. Cela passe également par votre frère... Il doit apprendre sa place et ce qu'on attend de lui. Ne vous y trompez pas, Orwen est un bâtard. Vous êtes une fille. Que ce soit lui ou les autres maisons du Bief, chacun verra en vous une proie facile. On cherchera à vous évincer ou vous épouser pour hériter des terres qui vous reviennent par droit du sang. Il est temps que je vous montre de quoi ce monde est fait. A mon retour... »
Un silence s'installa entre eux après ses mots. Il n'était peut-être plus là pour très longtemps, mais comptait bien avoir une discussion longue et lourde de sens avec sa fille. Il était hors de question qu'il la laisse plusieurs lunes sans échanger longuement avec elle...
Et pas plus d'une fois ou deux son arme avait eu à faire démonstration de sa qualité depuis son retour d'Essos...
Son jeune écuyer et neveu en aurait fait les frais s'il n'était pas si jeune et apprécié de la dame de Noircouronne. Car seule Victaria avait sur lui le pouvoir d'infléchir ses prises de décision dans ce genre de cas. Cette femme qui partageait avec lui l'éducation d'Alysanne ainsi que sa couche et son cœur savait comment le manœuvrer. Elle n'aurait pourtant jamais plaidé la cause du bâtard de feu son mari, trop contente de s'en débarrasser et de laver l'affront qu'il représentait pour elle. Mais il se l'était interdit. En mémoire de son frère. Car à l'insu de tous, le blondinet était tout ce qui restait en ce monde de Jon. Son cadet se refusait à faire du mal au garçon pour cette seule et unique raison. S'il venait toutefois un jour à nuire à l'avenir de sa fille... Toute réserve le quitterait immédiatement. Cette terrible vérité ne cessait ainsi de hanter son esprit alors qu'il finissait de descendre les marches du donjon. S'aventurant dans les appartements seigneuriaux, il trouva celle qui animait sa rage de vaincre et lui donnait la force de ne pas à nouveau fuir vers l'Est dans la bibliothèque du château. Assise devant un feu de cheminée qu'on avait allumé pour elle, sa prétendue nièce avait sombré dans un demi-sommeil.
- « Comment va votre bras ? » Demanda Durran d'une voix forte pour la réveiller complètement.
La main posée sur son épée en guise de signe d'autorité, il prit place à ses côtés dans l'imposant siège de bois massif tout proche. Il fallut quelques instants à la jeune fille pour émerger complètement. Laissée là depuis quelques heures par le mestre, elle s'était assoupie en pleine lecture d'un récit sur l'Âge des Héros. Le genre d'histoire dont raffolait également son géniteur étant enfant. Et une des choses qui avait forgé son âme d'aventurier... Quoique bercée et passionnée de ces légendes, Alysanne s'était cependant endormie après avoir une énième fois ressenti les douleurs de son bras en écharpe.
- « Qu'avez-vous fait d'Orwen, mon oncle ? » Le questionna t-elle d'un ton passablement énervé en pinçant les lèvres, une attitude qu'elle avait hérité de sa mère. « C'était un accident, il n'y est pour rien ! C'est moi qui lui ai demandé de me montrer comment il manie l'épée... » Continua t-elle en plaidant vainement la cause de son demi-frère.
- « Alysanne... » L'interrompit-il d'un soupir de lassitude.
- « C'est moi la fautive, vous n'aviez pas à le punir. Ce n'est pas jus... »
- « Alysanne... » Répéta t-il fermement en l'interrompant d'un signe autoritaire de la main. « Comment va votre bras ? »
La dame de Noircouronne ne répondit pas dans l'instant. Une intense réflexion put se lire sur son visage aux traits encore enfantins. Elle réfléchissait au poids qu'auraient ses mots sur lui. Elle le savait. Innocente et bienveillante comme elle l'était, elle ne voulait par voir la garçon souffrir à cause de ce qu'elle pourrait dire ici et maintenant. Cette empathie qu'elle avait faisait la fierté et l'admiration du Taureau. Mais il devrait pourtant un jour l'endurcir face à la réalité de ce monde...
- « Mestre Grasson dit qu'il ne faudra que quelques Lunes pour qu'il guérisse... » Répondit sobrement la gamine en posant sur lui un regard inquiet.
- « Très bien... » Conclut-il du même ton. « Je ne lui ai rien fait, si ça peut vous rassurer. Pas encore. Mais vous êtes l'avenir de cette maison. Je ne laisserai jamais personne vous faire de mal tant que je serais de ce monde, je vous l'ai déjà promis. Cela passe également par votre frère... Il doit apprendre sa place et ce qu'on attend de lui. Ne vous y trompez pas, Orwen est un bâtard. Vous êtes une fille. Que ce soit lui ou les autres maisons du Bief, chacun verra en vous une proie facile. On cherchera à vous évincer ou vous épouser pour hériter des terres qui vous reviennent par droit du sang. Il est temps que je vous montre de quoi ce monde est fait. A mon retour... »
Un silence s'installa entre eux après ses mots. Il n'était peut-être plus là pour très longtemps, mais comptait bien avoir une discussion longue et lourde de sens avec sa fille. Il était hors de question qu'il la laisse plusieurs lunes sans échanger longuement avec elle...
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An 303, Lune 7
Noircouronne, domaine de la maison Bulwer, Bief
An 303, Lune 7
Noircouronne, domaine de la maison Bulwer, Bief
Le voyage qu'il s'apprêtait à entreprendre avait beau promettre des temps difficiles et incertains, Durran trouvait l'exercice d'échanger en tête à tête avec la jeune fille bien plus complexe et périlleux que certains champs de bataille qu'il avait arpenté. Il la savait incroyablement éveillée pour son âge. Il s'en était d'ailleurs assuré en prenant en main son éducation. Mais chaque fois qu'ils se retrouvaient seuls, l'ancien mercenaire marchaient sur des œufs pour ne pas révéler les secrets les plus sombres de leur maison. Ceux-là même dont il craignait qu'elle apprenne l'existence et en vienne à le voir différemment. La vérité sur sa conception suffirait sans doute, à elle seule, à changer les choses de façon drastique. Il n'avait donc jamais évoqué le sujet. Malgré qu'il la soupçonne de se questionner.
Elle arriverait certainement un jour à se créer sa propre vérité sur le sujet.
Le lourd silence qui s'était établi entre eux n'avait fait que le plonger plus avant dans ses propres doutes. Ceux qui l'amenèrent presque à remettre en cause la voie qu'il faisait emprunter aux Bulwer par pure ambition. Pour lui comme pour celle qu'il espérait arracher à la servitude des Hightower. Mais aucun retour en arrière n'était possible aujourd'hui. Tous y avait veillé. Ils avaient leur camp, prendre parti pour un autre dragon sonnerait leur arrêt de mort immédiat. Seule la victoire du Dragon de l'Est était envisageable aujourd'hui. Quant à savoir ce qu'il adviendrait d'eux en cas de défaite... C'était là son devoir de faire en sorte que la jeune fille n'ait pas à subir les erreurs de ses parents. Il y veillerait sitôt rentré de Corcolline. Lui préparer un départ en exil en Essos ou fiancer la Dame de Noircouronne pour plaider l'apaisement seraient là les ultimes mesures qu'il viendrait à prendre. Lui-même ne serait de toute façon plus de ce monde si les Sept leur refuserait la victoire. Tué au combat au exécuté sur le billot, c'est lui qu'on jugerait responsable de la fourberie de sa maison.
A juste titre.
- « Serez-vous partis longtemps avec mère ? Je ne cesse de la questionner sur votre voyage. Mais elle refuse de m'en donner la raison, ni même de discuter avec moi de votre destination et de la durée de votre absence. » Osa finalement demander la gamine en mettant fin à un long blanc entre eux.
Tiré de ses pensées, et pendant un temps de ses griefs contre elle, le Taureau plongea son regard bleu perçant dans les prunelles identiques en tout point aux siennes qu'elle lui offrait.
- « Votre mère ne fait jamais rien sans une bonne raison, sachez-le. » Rétorqua t-il d'un ton plus dur qu'il ne l'aurait voulu.
- « Je le sais, bien sûr. Mais jamais elle n'a été aussi secrète avec moi. »
Comment lui dire ? Le devait-il seulement ? Il s'y était refusé depuis son retour en Westeros. Mais peut-être le moment était-il venu...
Elle arriverait certainement un jour à se créer sa propre vérité sur le sujet.
Le lourd silence qui s'était établi entre eux n'avait fait que le plonger plus avant dans ses propres doutes. Ceux qui l'amenèrent presque à remettre en cause la voie qu'il faisait emprunter aux Bulwer par pure ambition. Pour lui comme pour celle qu'il espérait arracher à la servitude des Hightower. Mais aucun retour en arrière n'était possible aujourd'hui. Tous y avait veillé. Ils avaient leur camp, prendre parti pour un autre dragon sonnerait leur arrêt de mort immédiat. Seule la victoire du Dragon de l'Est était envisageable aujourd'hui. Quant à savoir ce qu'il adviendrait d'eux en cas de défaite... C'était là son devoir de faire en sorte que la jeune fille n'ait pas à subir les erreurs de ses parents. Il y veillerait sitôt rentré de Corcolline. Lui préparer un départ en exil en Essos ou fiancer la Dame de Noircouronne pour plaider l'apaisement seraient là les ultimes mesures qu'il viendrait à prendre. Lui-même ne serait de toute façon plus de ce monde si les Sept leur refuserait la victoire. Tué au combat au exécuté sur le billot, c'est lui qu'on jugerait responsable de la fourberie de sa maison.
A juste titre.
- « Serez-vous partis longtemps avec mère ? Je ne cesse de la questionner sur votre voyage. Mais elle refuse de m'en donner la raison, ni même de discuter avec moi de votre destination et de la durée de votre absence. » Osa finalement demander la gamine en mettant fin à un long blanc entre eux.
Tiré de ses pensées, et pendant un temps de ses griefs contre elle, le Taureau plongea son regard bleu perçant dans les prunelles identiques en tout point aux siennes qu'elle lui offrait.
- « Votre mère ne fait jamais rien sans une bonne raison, sachez-le. » Rétorqua t-il d'un ton plus dur qu'il ne l'aurait voulu.
- « Je le sais, bien sûr. Mais jamais elle n'a été aussi secrète avec moi. »
Comment lui dire ? Le devait-il seulement ? Il s'y était refusé depuis son retour en Westeros. Mais peut-être le moment était-il venu...
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Noircouronne, domaine de la maison Bulwer, Bief
An 303, Lune 7
Noircouronne, domaine de la maison Bulwer, Bief
Jamais il n'avait été aussi soucieux. Pas même dans ses heures les plus sombres, lorsque son frère et seigneur avait risqué de trépasser, le jetant dans les bras de celle avec qui il partageait encore aujourd'hui un amour interdit. Le fruit de cette union était là, devant ses yeux. Il la chérissait plus que tout, plus que sa propre vie qu'il avait pourtant si ardemment défendu de l'autre côté du Détroit. Qu'il y avait gâché en un sens. Peut-être les choses auraient-elles tourné différents s'il n'était pas resté si longtemps à l'autre bout du monde. Peut-être connaitrait-elle déjà la vérité. Car s'il n'osait se l'avouer, la jeune fille avait sur lui le même pouvoir que sa mère. Celui de se faire se sentir un autre homme en sa présence. Plus posé, plus expressif, plus aimant. Plus humain à bien des égards. Depuis son retour en Westeros, pas une lune ne s'était écoulée sans que le Taureau ne se questionne sur ses choix de vie. Pourtant, chaque fois une certitude s'imprimait au plus profond de son être: retrouver ses terres natales, se consacrer à sa famille - aussi particulière soit-elle - l'avait sauvé. Quelques années de plus en Essos et il aurait trépassé. Au fil de l'épée, au goulot d'une bouteille ou par la faute de catins, le résultat aurait été le même.
Conscient de ses propres faiblesses, Durran n'avait jamais pu faire étalage de ses véritables sentiments pour la Dame de Noircouronne. Il lui était impossible d'assumer le rôle de père qui était le sien. Peut-être ne le pourrait-il jamais. Il aurait pu être pour elle un oncle présent, aimant. Mais c'était au-dessus de ses forces. S'il devait lui cacher la vérité, mentir sur ses sentiments pour la chair de sa chair était inconcevable. Il s'était donc muré dans cette caricature d'oncle protecteur, exigeant et froid le plus souvent. Les moments de tendresse qu'ils s'accordèrent l'un l'autre au fil des années pouvaient se compter sur les doigts de la main. Mais elle avait été blessée par son bâtard de frère... Les Sept le maudissent s'il ne réagissait pas dans cette situation !
- « Vous vous préparez à partir en guerre. » Souligna la jeune fille perspicace qui lui faisait face, arrachant son géniteur de ses pensées les plus sombres.
Inconsciemment, ses traits se déformèrent sous le coup coup d'une surprise soudaine teintée d'inquiétude et d'amertume. Elle savait. Bien sûr qu'elle savait. Elle n'était pas comme les jeunes filles de son âge. A bien des égards, elle était au-dessus du commun. Son intelligence précoce faisait d'elle la fierté de l'ancien mercenaire. Mais aujourd'hui, elle lui jouait des tours.
- « Comment... » Bredouilla t-il difficilement en cherchant à rassembler le fil de ses pensées.
- « Nos troupes n'ont jamais été aussi nombreuses. Et j'ai eu vent des dépenses que vous faites depuis quelques temps pour les équiper. Je ne vous en demanderai pas les raisons. Je vous fais confiance, à vous et à mère. La guerre est cependant une entreprise hasardeuse, destructrice. Dangereuse pour votre vie. Pourrons-nous au moins discuter avant votre départ du sujet qui vous mine tous les deux depuis si longtemps ? » Ses prunelles d'un bleu identique à l'océan bordant Noircouronne le fixèrent avec insistance. « Depuis ma naissance... » Renchérit-elle, ses yeux hérités de son père se teintant de larmes.
Complètement déstabilisé par la perspicacité de sa fille, le chevalier posa sur elle un regard éberlué. Elle savait. Elle savait absolument tout. Bien plus tôt qu'il ne l'avait prévu. Peut-être n'était-elle pas consciente de certaines vérités. Celles à l'origine de son existence lui était néanmoins connues... Un fait qui plongea le Taureau dans un profond désarroi alors qu'il en arriva à se demander s'il n'avait pas fauté d'une quelconque façon en lui dévoilant inconsciemment quelque chose. Le visage plongé dans ses mains, le biefois se plongea de nouveau dans un profond mutisme l'espace d'un instant. Il devait réfléchir. Trouver quoi dire. Quelle position adopter au pied du mur...
Conscient de ses propres faiblesses, Durran n'avait jamais pu faire étalage de ses véritables sentiments pour la Dame de Noircouronne. Il lui était impossible d'assumer le rôle de père qui était le sien. Peut-être ne le pourrait-il jamais. Il aurait pu être pour elle un oncle présent, aimant. Mais c'était au-dessus de ses forces. S'il devait lui cacher la vérité, mentir sur ses sentiments pour la chair de sa chair était inconcevable. Il s'était donc muré dans cette caricature d'oncle protecteur, exigeant et froid le plus souvent. Les moments de tendresse qu'ils s'accordèrent l'un l'autre au fil des années pouvaient se compter sur les doigts de la main. Mais elle avait été blessée par son bâtard de frère... Les Sept le maudissent s'il ne réagissait pas dans cette situation !
- « Vous vous préparez à partir en guerre. » Souligna la jeune fille perspicace qui lui faisait face, arrachant son géniteur de ses pensées les plus sombres.
Inconsciemment, ses traits se déformèrent sous le coup coup d'une surprise soudaine teintée d'inquiétude et d'amertume. Elle savait. Bien sûr qu'elle savait. Elle n'était pas comme les jeunes filles de son âge. A bien des égards, elle était au-dessus du commun. Son intelligence précoce faisait d'elle la fierté de l'ancien mercenaire. Mais aujourd'hui, elle lui jouait des tours.
- « Comment... » Bredouilla t-il difficilement en cherchant à rassembler le fil de ses pensées.
- « Nos troupes n'ont jamais été aussi nombreuses. Et j'ai eu vent des dépenses que vous faites depuis quelques temps pour les équiper. Je ne vous en demanderai pas les raisons. Je vous fais confiance, à vous et à mère. La guerre est cependant une entreprise hasardeuse, destructrice. Dangereuse pour votre vie. Pourrons-nous au moins discuter avant votre départ du sujet qui vous mine tous les deux depuis si longtemps ? » Ses prunelles d'un bleu identique à l'océan bordant Noircouronne le fixèrent avec insistance. « Depuis ma naissance... » Renchérit-elle, ses yeux hérités de son père se teintant de larmes.
Complètement déstabilisé par la perspicacité de sa fille, le chevalier posa sur elle un regard éberlué. Elle savait. Elle savait absolument tout. Bien plus tôt qu'il ne l'avait prévu. Peut-être n'était-elle pas consciente de certaines vérités. Celles à l'origine de son existence lui était néanmoins connues... Un fait qui plongea le Taureau dans un profond désarroi alors qu'il en arriva à se demander s'il n'avait pas fauté d'une quelconque façon en lui dévoilant inconsciemment quelque chose. Le visage plongé dans ses mains, le biefois se plongea de nouveau dans un profond mutisme l'espace d'un instant. Il devait réfléchir. Trouver quoi dire. Quelle position adopter au pied du mur...
Codage par Libella sur Graphiorum