Family is a life jacket in the stormy sea of life - ft. Randa

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# Mer 21 Juil - 12:48

Stannis and Shireen

- The night is dark and full of terrors -

Après toutes les péripéties que Stannis avait vécu depuis son départ pour Winterfell, il lui était agréable d’avoir quelques moments de paix. Il savait que cela ne durerait pas, pas avec le retour de Viserys et des dragons en Westeros. Cela ne pouvait annoncer que bien des tragédies et des guerres à venir à commencer par une nouvelle Danse des Dragons. Cette idée avait déjà fait son chemin dans l’esprit des gens du Mur, s’il tenait encore debout, jusqu’à La Treille au sud-ouest et Lancehélion au sud-est. Tout Westeros était conscient qu’un nouveau conflit allait rapidement pointer le bout de son nez. Les forces opposées s’y préparaient déjà. Quelques semaines plus tôt, Stannis avait reçu un corbeau de la capitale. Le roi le sommait de s’y rendre pour un conseil royal exceptionnel. La missive était courte mais traduisait l’urgence de réunir les Suzerains de chaque région en vue de se préparer à la guerre contre Viserys. Elle était inévitable et ce, depuis l’ordalie du prince déchu. Mais là qu’il était de retour, elle l’était encore moins. L’échiquier se remettait tout juste de la bataille de Winterfell qu’il fallait remettre les pièces en place. Il avait eu tout le temps de réfléchir à cette missive, le conseil n’ayant lieu qu’en lune 9, qui approchait à grand pas. Il préparait par ailleurs son départ. Il avait tout prévu, avait donné ses directives. Son frère était déjà parti d’Accalmie pour le mariage à Serena de lord Bryce Caron avec une sœur Lefford. Lady Desmera demeurerait ici afin d’éviter tout incident diplomatique, la jeune femme étant reliée à l’ex-épouse du seigneur orageois, récemment exécutée sur ordre royale. Ser Davos, fidèle chevalier et conseiller, épaulerait son épouse, lady Randa pour diriger Accalmie en son absence. Seule Neina l’accompagnerait. Il avait besoin d’elle auprès de lui, qu’elle le suive comme son ombre. Son conseil est des plus précieux. Elle est un véritable guide pour lui et il était bien difficile de s’en passer, surtout après les événements qui ont accompagné la bataille contre les Marcheurs Blancs.

- Père ? Vous m’écoutez ?

Le Suzerain de l’Orage sembla se réveiller d’un profond sommeil. Il s’était simplement laissé aller à quelques réflexions et pensées concernant le futur de sa région et celui de tout le royaume. La voix de sa fille l’avait ramené au temps présent et lorsqu’il posa son regard sur elle, ses yeux s’illuminèrent. Il reprenait conscience de l’endroit et du moment. Il était assis à une table et était en compagnie de Shôren, sa fille aînée. Ils étaient effectivement en train de discuter de sa volonté à aider sa belle-mère durant son absence. La jeune fille faisait la fierté de son père, elle qui s’était montrée si forte dès la naissance. Atteinte de la grisécaille, Stannis avait tout tenté pour la sauver. Il était hors de question de perdre cette enfant, la seule qui survécut à son mariage avec lady Selyse. Les autres grossesses n’avaient pas abouti si ce n’est à des fausses couches ou bien des mort-nés. Un fils aurait pu voir le jour mais il semblerait que son mariage avec la jeune bieffoise ait été maudit. Cela n’avait que renforcé la haine de Stannis envers les Sept qu’ils tenaient encore pour responsable de la mort de ses parents. Cela ne l’avait aucunement empêché d’élever cette fille qu’il adorait et chérissait tendrement. Elle s’était montrée forte également durant l’épidémie de Peste Rouge qui ébranla la région et avait bien failli coûter la vie à lady Randa et l’enfant qu’elle portait. Les deux dames semblaient s’apprécier et cela ne pouvait que ravir Stannis, quand bien même il ne montrait jamais un signe de ravissement.

- Vous pensez que lady Randa me laissera s’occuper d’Orys ?

- Lady Randa vous apprécie beaucoup et vous avez été toujours là pour elle depuis mon mariage. Je suis sûr qu’elle vous le confiera si vous le lui demandez.

Alors que sa fille, qui avançait en âge et n’était plus une petite fille désormais – elle avançait doucement vers ses quinze ans – lui souriait, Stannis demeurait impassible. Pourtant, il passait un bon moment avec sa fille, elle qui lui racontait sa volonté d’épauler sa belle-mère comme le ferait une dame d’atour pour sa Suzeraine. D’autant qu’un nouvel enfant était en route, la grossesse ayant été confirmée quelques semaines plus tôt. Un nouveau, ou bien une nouvelle, Baratheon verrait le jour entre les murs d’Accalmie. Voilà qui devait réjouir le Suzerain. Il allait de nouveau être père. Il avait déjà une fille et fils. Qu’importe le sexe de ce nouvel enfant, il serait dans tous les cas la bienvenue. Quelque part, au fond, loin derrière la joie d’être père, de pérenniser le nom des Baratheon, d’agrandir les rangs de son illustre famille, l’Orageois était heureux de voir la place de son frère reculer dans l’ordre de succession. Il avait longtemps été l’héritier de Stannis au grand désarroi de ce-dernier mais l’arrivée d’Orys tout comme la loi de la princesse Rhaenys avait permis de l’écarter et cette nouvelle grossesse de son épouse de l’écarter encore plus. C’est alors que lady Randa fit son entrer dans la pièce. Si un époux normal avait accueilli son épouse avec un sourire et probablement un baiser, cela n’était pas du tout dans le caractère de Stannis. Homme austère et renfermé, il agissait avec retenu, ne montrait aucunement ses sentiments et ses émotions, pas devant un public en tout cas. Tout le monde l’avait toujours connu et peu de gens pouvait se targuer d’avoir un jour vu Stannis sourire, rire, pleurer, s’émerveiller, s’enthousiasmer, etc.

- Lady Randa !!!

Shôren s’était levée et avait effectué une belle révérence devant sa belle-mère, lui souriant avec entrain tandis que Stannis s’était simplement contenté de se lever.

- Ma Dame. Vous tombez à point nommé, je dois dire. Nous étions justement en train de parler de vous avec lady Shôren.

La jeune fille se retourna vers son père et lui lança un regard. C’était ce fameux regard qu’elle lui lançait à chaque fois qu’il la mettait dans une posture délicate. Il ne voyait pourtant pas d’intérêt à tergiverser sur une telle chose. De son côté, Stannis les invita à se rasseoir et se versa un verre de vin dont il but une gorgée. La présence de sa femme et de sa fille devrait sans aucun doute l’apaiser avant son départ prochain pour une réunion dont les tenants et les aboutissants n’annonceraient sûrement rien de bon pour l’avenir.

#FFD133 : Stannis Baratheon
#FFF168 : Shôren Baratheon

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# Mer 21 Juil - 15:21

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Randa & @Stannis Baratheon

My mind had been so clouded and confused, I didn’t recognized the road when we rode in. There was no mistaking it. I was back, to the place where it had all begun. So much had happened, so much had changed.

play.

L'homme rinça ses mains dans le grand bol d'eau qui se trouvait sur la commode de la chambre tandis que la trentenaire finissait de remettre ses jupes en ordre. « Vous me confirmez donc que tout va bien ? » lui demanda-t-elle d'un ton assuré tandis que le vieux mestre hochait la tête avec un sourire entendu. « Oui, ma Dame. Il n'y a pas de quoi s'inquiéter, tout à l'air en ordre et la grossesse ne présente aucun signe de faiblesse.» répéta le vieil homme avec bienveillance tandis que Randa hochait, à son tour, la tête d'un air distrait. Elle posa la main sur son ventre, massant avec douceur son abdomen sous les couches des tissus de sa robe. « Sans vouloir vous offenser, ma Dame, il n'est pas rare que des dames de votre âge présentent quelques désagréments supplémentaires en début de grossesse. Des nausées plus importantes, des crampes voir même des saignements. Mais je vous assure que votre enfant va bien.» ajouta le mestre tandis que la trentenaire demeurait silencieuse. Elle avait été pris de maux de ventre un peu plus tôt dans la journée et avait redouté le pire mais après un léger mais inconfortable examen, la conclusion était plutôt encourageante : cela n'était qu'un vestige des haut-le-cœur dont elle était victime depuis plusieurs semaines. Un simple effet secondaire de son état et de la fatigue qu'elle commençait, déjà, à ressentir. Il lui tardait que les premiers mois soient derrière elle : lorsqu'elle attendait Orys, les nausées avaient disparues presque aussi vite qu'elles étaient venues. « Je vous remercie, mestre. » finit-elle par dire avec un sourire un peu forcé tandis qu'elle le raccompagnait à la porte. « Je vous en prie, Lady Baratheon. Vous savez où me trouver en cas de soucis.» conclut-il avant de se retirer vers son antre pleine de livres, de parchemin et d'objet en tout genre. Une fois son visiteur parti, Randa s'adossa un instant contre la porte, reprenant son souffle doucement. Elle avait eut peur. La convocation de Stannis à Port-Réal n'augurait rien de bon et l'inquiétait plus qu'elle ne voulait bien l'admettre. Elle ne redoutait guère de se retrouver seule quelques semaines : son époux avait déjà pris les dispositions, organisant son départ et son remplacement avec une minutie qui le caractérisait bien. Cependant, elle craignait son retour et les nouvelles qu'il ramènerait avec lui. La guerre semblait inévitable et Accalmie ne pourrait accueillir toutes les victimes et rescapés des batailles contre les traitres. Elle avait entendu bien des choses sur le dernier siège que la forteresse avait connu et elle espérait, pour ses enfants comme pour tous ceux qui vivaient là, qu'ils n'auraient à subir pareille épreuve, que Neina continuerait de les guider sur la voie de la Lumière et de la Vie.

Elle prit le temps de remettre en place les épingles à cheveux qui avaient bougé durant l'examen et se rendit dans la chambre de son fils où elle trouva Orys jouant avec sa nourrice. Un sourire attendrie se dessina sur les lèvres de Randa face à l'air ronchon de son garçon qui semblait mécontent. « Lady Shoren n'est pas là ? » demanda-t-elle à cette femme en qui elle avait toute confiance pour prendre soin de la prunelle de ses yeux. La jeune femme, de quelques années plus jeune qu'elle, secoua la tête. « Non, madame. Je crois qu'elle était partie voir Lord Stannis. » lui répondit-elle. Randa hocha la tête, prenant la direction des lieux que son époux avaient l'habitude d'hanter en journée. Elle finit par entrapercevoir la silhouette des deux Baratheon par une porte ouverte. Egal à lui même, Stannis semblait avoir l'esprit loin de la pièce mais offrait une attention rare à sa progéniture. Shoren, elle, quittait petit à petit les rondeurs de l'enfance pour devenir une belle jeune femme. Elle avait cette chevelure sombre typique de sa maison et seules les cicatrices de sa grisécaille venait troubler l'harmonie de son visage. Cependant, Randa aurait trouver dure que de dire que cela l'enlaidissait : cela lui donnait, certes, des traits atypiques, mais une véritable gentillesse se lisait dans les yeux de sa belle-fille dont le visage s'illuminait dès que lui était donné l'opportunité de montrer combien elle était brillante. Elle toqua doucement à la porte ouverte, annonçant sa présence et attirant le regard des deux cerfs tandis qu'elle entrait dans la pièce. Shoren se leva immédiatement, offrant, en plus de son sourire, une révérence pour saluer l'arrivée de sa belle-mère. Plus las, son mari se leva également, la sévérité de son visage sonnant comme un salut auquel elle était habituée mais qui, en un sens, la rassurait : tant qu'il restait fidèle à lui même, c'est que tout allait bien. « Révérence parfaite. » murmura Randa à sa belle-fille, félicitant la grâce de son exécution. Sa voix était tellement basse qu'elle douta que son époux ait pu l'entendre, mais elle savait qu'à défaut d'une voix portante, Shoren, elle, aurait lu ses félicitations sur ses lèvres. « Mon seigneur.» répondit-elle alors à son époux, inclinant respectueusement la tête. « Vraiment ?» ajouta-t-elle avec un sourire, glissant un regard vers la jeune fille. « En bien, j'espère ? Peut être aviez vous quelque chose à me demander, ma chère ? A moins que cela ne soit des confidences qui devraient me rester étrangère ? » demanda-t-elle à Shoren en souriant, tout en sachant pertinemment que si Stannis lui en parlait, c'était qu'elle connaitrait le contenu de cette conversation tôt ou tard.

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# Mer 21 Juil - 18:08

Shireen and Randa

- The night is dark and full of terrors -

Bien qu’inexpressif, lorsqu’il vit son épouse entrer dans la pièce, il ne put que se replonger quelques années auparavant. Stannis était un grand nostalgique, regardant toujours derrière lui, au plus loin parfois dans son passé. Son mariage avec Randa avait donné à sa vie de Suzerain de l’Orage un nouveau souffle. La belle et jeune Randa Rykker venait d’une famille qui était parvenue à la tête de Sombreval après la chute des Sombrelyn. Voilà une ascension des plus intéressantes. La jeune Couronnienne était donc désormais l’épouse du suzerain. Cela le changeait de la froideur de son ex-femme, décédée il y a bien des années maintenant. Randa apportait une vague de douceur et de fraicheur à Accalmie, conjuguée à celle que la jeune Shôren apportait déjà depuis sa plus tendre enfance. Le couple ne tarda guère à accueillir un nouvel enfant. Aucun mal ne put empêcher cette naissance, pas même la Peste Rouge et ce, grâce à l’intervention d’une prêtresse rouge. Voilà comment Stannis était désormais un pion du Dieu de la Lumière dans cet immense échiquier. Voilà comment il avait retrouvé l’espoir de devenir père d’un garçon. Voilà comment la famille Baratheon allait perdurer. Bien qu’Orys fut accueilli avec une immense joie, Stannis n’en oubliait pas sa fille aînée. Il lui offrait là l’opportunité d’avoir une fratrie et l’arrivée d’un deuxième enfant permettait l’accomplissement de cette volonté. Stannis avait ainsi un héritier mâle – mais aurait tout à fait pu compter sur Shôren pour lui succéder grâce à la loi de la princesse – et sa fille n’était plus la seule enfant Baratheon.

- Évidemment en bien, lady Randa. Je ne peux que parler de vous en des termes élogieux tellement vous êtes bonne avec moi.

Stannis ne pouvait dire le contraire effectivement. Randa et Shôren s’étaient facilement apprivoisées. Il n’y avait entre elles aucune animosité comme il y aurait pu en avoir entre une belle-mère et sa belle-fille. C’était là tout le contraire. Présente durant la maladie, elle l’était tout autant dans les joies qui comblaient les murs d’Accalmie, demeure bien trop longtemps perçue comme lugubre et déprimante. Pourtant aujourd’hui, la vie y reprenait goût. Le suzerain espérait que cela le serait encore pendant de longues années malgré le conflit à venir, un conflit qu’il appréhendait fortement mais envers lequel il se devait de demeurer confiant. Rhaegar et ses fidèles vassaux gagneront. Mais pour l’heure, il devait concentrer ses pensées sur sa famille, son épouse et sa fille présentes devant lui. Il devait aussi penser à elles et au jeune Orys. Ce n’était pas simplement pour son roi qu’il se battrait bien tôt, c’est aussi pour sa famille, cette famille qui lui apporte tant et à laquelle il rend si peu. Il était conscient qu’il n’était ni l’époux ni le père de l’année. Il s’efforçait pourtant, parfois, à être présent pour eux. Il n’était pas homme à montrer ses sentiments et les gens autour de lui avaient appris à faire avec en voyant qu’il ne changerait pas. Reportant son attention sur Shôren, il l’entendit alors faire sa demande à lady Randa. Elle était quelque peu timide et avait finalement eu besoin du petit coup de pouce de son père.

- En effet, j’aurai quelque chose à vous demander… Comme mon père part bientôt et que vous serez, avec ser Davos, en charge d’Accalmie, je me suis dit que j’aurai pu vous aider… Je peux m’occuper d’Orys quand vous êtes occupée…

La jeune fille s’interrompit et avant même que lady Randa ait pu répondre ou même Stannis, elle surenchérit sur un ton très rapide.

- Oh je sais qu’il a déjà une nourrice mais j’aimerai tellement si vous êtes d’accord…

Elle se tourna vers son père.

- … et si vous aussi, père, êtes d’accord bien sûr.

Stannis les regarda toutes les deux sans un mot. Soudainement, il pensait à la chance qu’il avait de les avoir. Shôren avait toujours montré son amour pour lui. Elle lui était complètement dévouée, s’était convertie à R’hllor, avait été présente à la naissance d’Orys et le demeurait à chaque instant de sa vie. Cette enfant était une merveille et elle était si précieuse pour lui. Quant à Randa, il n’était pas fou amoureux d’elle comme certain mari pouvait l’être de leur femme. Leur mariage n’était que pure alliance et pourtant il éprouvait un semblant d’affection pour elle. Au fond de lui, ce sentiment grandissait à mesure que les années passaient. Il ne saurait dire si c’était pour sa beauté, sa bienveillance, sa gentillesse ou encore pour le fait qu’elle lui ait donné un fils et potentiellement un deuxième d’ici quelques lunes. Randa et Shôren étaient ainsi les deux femmes de sa vie, celles qu’il chérissait à sa façon et sans en faire trop. Son regard passa de sa fille à son épouse et lui adressa alors ces quelques mots.

- Je n’y vois aucun inconvénient mais la décision vous revient. Après tout, vous serez en charge pendant mon absence, il vous faudra bien prendre certaines décisions sans passer par moi. Voici donc la première d’entre elles.

Stannis accordait difficilement sa confiance et pourtant, Randa pouvait se vanter de l’avoir obtenu plus rapidement que des personnes qui étaient présentes à ses côtés depuis plus longtemps qu’elle. Il finit alors par recroiser le regard de sa fille, un regard rempli de bonté, d’amour et de joie. Cela le ravissait et pourtant, son visage ne s’éclaircissait pas pour autant. Il servait le Dieu de la Lumière et pourtant il n’y en avait aucune sur son visage.

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# Lun 16 Aoû - 12:35

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My mind had been so clouded and confused, I didn’t recognized the road when we rode in. There was no mistaking it. I was back, to the place where it had all begun. So much had happened, so much had changed.

play.

Elle était issue d'une fratrie solide. Ils n'avait été que trois, certes, mais les liens qui l'unissait à Renfred et Rayna avaient toujours été particulièrement fort, d'autant plus après la mort de leur mère. Rayna n'était alors qu'une enfant et elle, guère plus qu'une adolescente. Ces liens du sang étaient d'une importance capitale pour la trentenaire qui s'était imaginé une famille aussi unie que celle de son enfance. Aujourd'hui, son rôle de suzeraine l'empêchait peut être de voir son frère et sa soeur, mais leurs échanges étaient toujours très réguliers bien qu'elle se sente, depuis la naissance d'Orys, être plus que jamais une Baratheon. La chance avait voulu que sa belle-fille soit à la recherche d'une affection féminine et maternelle qui lui manquait depuis la disparition de Lady Selyse et face à l'accueil chaleureux que Shoren lui avait offert, Randa n'avait pu que plier face à la bonne volonté de cette enfant. Elle ne ressentait nulle animosité ou désintérêt envers l'adolescente : Stannis et elle ne s'étaient mariés par amour et Shoren n'avait toujours été que gentillesse à son égard et à celui d'Orys. Sa dernière envie était que la jeune fille se sente rejeté, qu'elle se mette à détester ce petit frère qui lui prenait son héritage et l'attention de son père. Non, Randa voulait reproduire le schéma de son enfance, l'image de la fratrie soudée malgré le sang différent qui coulait dans les veines de Shoren. Elle posa sa main sur la joue de l'adolescente, épargnée par les cicatrices de la léprose qui avait manqué de la tuer enfant. « Je ne suis peut être pas votre mère mais vous êtes ma fille, Shoren.» lui dit-elle avec un sourire avant d'oter sa main. Elle n'aimait pas Stannis. Pas comme les jouvencelles pouvaient aimer leurs chevaliers servants ou comme les contes vantait les mérites de l'amour. Elle l'admirait, le respectait et lui portait une réelle affection. Mais elle ne l'aimait pas. Et il ne l'aimait pas non plus, bien qu'elle ne doutait guère qu'il lui porta au moins autant de respect que ce qu'elle avait à son égard. Ils formaient, trouvait-elle, un bon duo et elle était avide de pouvoir lui rendre service car elle lui devait tout : il lui avait donné une position enviable, un fils magnifique, une famille et il lui avait sauvé la vie. Il n'y avait d'homme envers qui elle eut pu être plus fidèle qu'envers Stannis Baratheon et si on ne pouvait considéré que l'homme ait des "amis", elle aimait à penser que c'était ce qu'il était pour elle, et ce qu'elle voulait être pour lui. Un soutient indéfectible dans les heures sombres, un partenaire avec qui célébrer les victoires de la Lumière et de la Vie. Une affection de même nature la liait à Shoren : elle ne voulait effacer celle qui l'avait précédé mais elle faisait de son mieux pour offrir à la jeune fille ce qu'une mère aurait pu lui apporter. Et en cela, Rannda se montrait intransigeante et aussi exigeante que si Shoren avait été sa propre chair, son propre sang : il était de sa responsabilité de faire de sa belle-fille, une femme accomplie, aussi brillante que talentueuse dans les arts féminins afin de lui offrir le meilleur parti possible.

Le regard de Stannis se posa sur son aînée et Randa en fit de même attendant la demande de l'adolescente. La voix légèrement hésitante, sans doute par manque d'habitude à demander quoi que ce soit, la suzeraine écouta la jeune Baratheon expliquer son envie de s'occuper de son cadet pendant qu'elle serait occupée, avec ser Davos, à gérer les affaires qui ne pouvait attendre le retour du seigneur et suzerain de l'Orage. Randa haussa un sourcil, quelque peu surprise. Elle ne s'attendait pas à ce que la jeune fille veuille d'une telle responsabilité : Orys n'était pas à un âge facile et mettait la patience de tous à rude épreuve lorsqu'il piquait ses colères ou se mettait à crier. Lorsque cela avait commencé, Randa elle même avait eut de fort peu avouables pensées avant que la culpabilité ne la prenne. Le coin de ses lèvre se releva légèrement : au delà de la demande en elle même, qui la surprenait, elle reconnaissait la beauté et la pureté de l'âme prisonnière de ce corps enfantin. Elle appréciait d'être incluse dans la demande tout comme elle aima la manière dont Shoren y ajoutait son père. Orys était petit mais ce n'était pas qu'une affaire de femme; c'était l'héritier mais son bien-être ne concernait pas que Stannis. Randa en était certaine, la jeune femme serait une diplomate redoutable avec l'âge. La brunde glissa son regard vers son époux, souriant aux mots qu'il leur offrit. Elle ne s'impliquait pas dans les affaires de l'Orage, suivant avec attention ce qu'il se déroulait, écoutant ce que Stannis acceptait de lui confier sans s'imposer dans ses décisions ou sa politique. Son rang lui imposait de savoir mais elle connaissait suffisamment son mari pour savoir ce qu'elle pouvait se permettre ou non. En revanche, dans le fonctionnement de la maison, il lui avait toujours laissé carte blanche et, cette fois encore, elle sentait toute la confiance qu'il lui témoignait en laissant cette affaire entre Shoren et elle. « Et bien ...» commença Randa qui cherchait ses mots. « J'étais un peu plus jeune que vous lorsqu'il m'a fallu m'occuper de ma soeur. Vous êtes à un âge où il vous faudra apprendre d'autres choses que la broderie ou l'héraldique alors ... » Elle lui offrit un sourire. Après tout, être une femme ne se limitait pas à connaitre les bannerets de son époux et à chanter comme un oiseau. Il y avait des choses plus importantes et attendues. « Je n'y vois pas d’inconvénient. Je vous apprendrais à vous occuper de lui jusqu'au départ de votre Père et lorsque je serai avec Ser Davos, vous aurez la responsabilité d'Orys.» conclut-elle. Orys n'avait plus la fragilité des nourrissons et la nourrice ne serait jamais vraiment loin, elle n'avait pas de soucis à se faire et cela serait formateur pour la jeune fille, dont elle espérait que cela la rapprocherait davantage de son petit frère. Avec l'arrivée d'un deuxième enfant, elle ne voulait pas que Shoren ait le sentiment d'être mise de côté. Elle se tourna vers Stannis, une ride barrant son front délicat. « Le Roi vous a-t-il dit combien de temps votre présence était requise au Donjon Rouge ?» lui demanda-t-elle, s'inquiétant de le savoir, lui et Neina, loin trop longtemps. Elle n'était pas certaine d'avoir autant d'autorité sur les familles de l'Orage, surtout lorsque leurs relations se tendaient sur des questions de religion.

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# Dim 19 Sep - 10:21

House Baratheon - Part 1

- The night is dark and full of terrors -

La maison Baratheon était une grande maison dans le sens où elle descendait directement des Targaryen. Le Dragon et le Cerf ont toujours plus ou moins été proches, réitérant parfois leur amitié par des alliances matrimoniales. Ce fut le cas pour le grand-père de Stannis, Ormund Baratheon, qui épousa Rhaelle Targaryen, la fille du roi Aegon V. Par cette alliance, le suzerain de l’Orage était ainsi un cousin du roi, Rhaegar Targaryen et de sa fratrie. Mais jamais, il ne mit en avant cet aspect familial entre eux. Il y a quelques années néanmoins, c’est le prince déchu lui-même qui lui avait rappelé ce lien familial et avait permis une amitié pour le moins assez inattendue entre eux, permettant ainsi à Stannis de se remarier avec lady Randa Rykker. C’était là un besoin nécessaire comme ne cessait de le lui dire mestre Cressen. Il avait finalement consenti à reprendre une épouse, afin d’assurer l’avenir de la famille Baratheon. En effet, lorsqu’il devient le chef de sa maison, sa famille ne compte qu’un héritier, Renly, son frère, bien trop jeune pour gérer un fief et encore moins une région. Il avait alors épousé lady Selyse Florent qu’il n’avait jamais vraiment apprécié. Sans compte tous les morts-nés et les fausses couches, la bieffoise lui avait donné une fille, Shôren. C’était là tout ce que Stannis avait comme descendance alors qu’il avançait en âge et que sa famille était menacée d’extinction. Ils n’étaient pas aussi nombreux que les Stark où Eddard pouvait compter sur la présence de trois fils ; les Lannister qui se reproduisaient à vue d’œil ; les Tyrell tout autant ; les Nerbosc la même. Excepté les Arryn qui avaient fini par s’éteindre et les Targaryen qui se multipliaient peu même si leur avenir n’était pas menacé – du moins pour d’autres raisons que le Trône de Fer – les Baratheon étaient ainsi la famille qui comptait le moins de membre. Deux frères. Un veuf, père d’une fille. Un jeune célibataire peu pressé de se marier. Voilà ce qu’était devenu la grande maison des Baratheon.

Les années étaient passés et Stannis s’était finalement résolu à reprendre une épouse. Il lui fallait une descendance mâle. Il était hors de question de laisser le pouvoir à Renly. Il n’avait que peu confiance en lui et le méprisait ouvertement. Cela ne l’empêchait pas de lui donner quelques responsabilités çà et là ainsi que de le respecter car il s’agissait malgré tout de son frère mais jamais il ne lui permettrait d’hériter. Son mariage avec Randa sembla répondre à ses prières car un fils était né à l’heure actuelle et un autre était en route, du moins il espérait que cela serait également un fils. Quoi de mieux, d’ailleurs, que des prénoms illustres de sa famille pour symboliser ces deux naissances. Orys. Ormund. Ils représentaient l’avenir de la famille Baratheon et désormais Shôren également, grâce à la loi sur l’héritage de la fille du roi. Ainsi, Renly n’était plus en seconde position dans l’ordre de succession mais en quatrième, bien loin derrière, quand bien même l’enfant à naître serait une fille. Sans parler de ce mépris constant pour le seul frère qu’il lui restait, Stannis était rassuré de voir qu’il pouvait engendrer des fils. Cela ne put que permettre une appréciation toute particulière envers Randa qu’il préférait sans aucun doute à Selyse.

Stannis s’était laissé plonger dans ses pensées tandis que sa fille discutait avec sa belle-mère, lui demandant alors si elle pouvait s’occuper d’Orys pendant l’absence de son père. Randa ne semblait pas avoir été contre à en juger par le visage de Shôren, toute contente. Une fois leur échange terminé, la jeune fille revint vers son père qui se contenta d’un bref sourire en réponse au sien qui était bien plus enjoué, cela va s’en dire. La jeune couronnienne se tourna alors vers son époux qui la regarda à son tour. Stannis n’était pas un grand démonstrateur mais il l’appréciait, vraiment. On le disait antipathique et pourtant, il adorait sa fille, était fier d’avoir un fils et éprouvait une sorte d’affection pour son épouse qu’il ne saurait expliquer lui-même tant la chose lui est inconnue et surtout inattendue. Quoiqu’il en soit, la réalité revient rapidement à son esprit lorsque Randa lui demande si le roi l’avait convié pour une durée déterminée. Tandis que Shôren repartit près de la table, où elle y avait laissé son livre dont elle poursuivit la lecture, Stannis invita son épouse à s’asseoir auprès de lui et lui répondit très sobrement.

- Non.

Avant de rajouter en contemplant le feu qui était allumé.

- Quelques jours, deux semaines, tout au plus. Au vu de l’urgence de la situation, le roi ne voudra pas que l’on s’attarde trop longtemps à la capitale.

Ses pensées, des prières, se dirigèrent vers R’hllor. Il s’en était complètement remis à lui il y a trois ans maintenant alors que son épouse et son fils à naître avaient été sauvés par la prêtresse rouge Neina. Il ne remercierait jamais assez Béric pour cela et malgré la disparition de ce-dernier, il n’avait de cesse de lui accorder une pensée en prière. Face à la situation actuelle, cette guerre qui était sur le point d’éclater sans que personne ne sache quand ni comment et encore moins où, préoccupait Stannis. Il ne doutait pas que le roi pourrait gagner face à son frère mais il ne pouvait pas s’empêcher de penser à ce qui adviendrait si Viserys remportait la guerre et montait sur le trône de Fer. Horrible pensée qu’il chassa immédiatement en reportant son attention vers son épouse.

- Ser Davos sera à vos côtés ainsi que lady Desmera mais je vous fais entièrement confiance pour tenir Accalmie en mon absence.

Stannis accordait peur sa confiance. Il n’était pas homme à accorder facilement sa confiance. Seule une poignée de personne pouvait se targuer de l’avoir. Béric Dondarrion qui n’était malheureusement plus là pour en témoigner. Davos Mervault, le sauveur d’Accalmie. Neina, celle qui lui éclaire son chemin si obscur. Randa Baratheon, son épouse, celle qui redonna espoir à un avenir radieux pour la maison du Cerf. Shôren Baratheon, son joyau qu’il aime tant malgré son incapacité à le montrer. Son regard se porta alors sur elle, plongée dans un livre. Il était fier d’elle et se disait au fond que s’il n’avait pas eu de fils, il n’aurait pas été mécontent qu’elle soit son héritière.

#DB2218 : Stannis Baratheon
#A67E2E : Shôren Baratheon

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# Jeu 7 Oct - 20:07

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Randa & @Stannis Baratheon

My mind had been so clouded and confused, I didn’t recognized the road when we rode in. There was no mistaking it. I was back, to the place where it had all begun. So much had happened, so much had changed.

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Personne n'avait jamais ouvertement plaint Randa du mariage qui avait été le sien mais la brune savait que la noblesse ne pouvait s'empêcher de ricaner et bavasser lorsqu'elle en avait l'occasion. D'un âge déjà avancé lorsque vint la proposition au Fort Jaune, son frère s'était empressé d'accepter cette union fort avantageuse : certes, sa soeur serait une seconde épouse, mais un mariage avec un maison suzeraine ne se refusait pas. Qu'importe que ce fut Stannis Baratheon, l'homme le moins souriant des Sept Couronnes. Randa partageait un peu cet avis : bien qu'elle n'ait jamais été une grande ambitieuse, le rang auquel elle accédait via son union avec le Cerf lui aurait fait accepter n'importe quel mari. Ce n'était pas le pouvoir que la jeune femme avait chercher, seulement l'assurance de pouvoir offrir à sa cadette, un refuge et un soutien qu'une vieille fille célibataire ne serait en mesure. de lui donner. De plus, tant qu'elle même n'était pas mariée, les noces de sa soeur n'était pas une priorité. Avec la naissance de sa nièce, la jeune femme savait qu'un compte à rebours s'était lancé : quand la petite Mariya saignerait, les soeurs de Lord Renfred perdraient tout intérêt pour une alliance intéressante. Telles avaient été les préoccupation de la Rykker, lorsqu'on lui avait annoncé ses fiançailles. Comme un signe du destin, quelques années plus tard, Rayna épousait l'héritier de Viergétang. De son côté, la Dame d'Accalmie considérait ne pas avoir à se plaindre. Certes, Stannis n'était pas l'homme le plus bavard du continent, il n'était guère plus démonstratif en marque d'affection qu'en humour, mais il lui offrait une relative liberté de faire ce qu'il lui plaisait et une protection indéfectible. Et bien qu'il n'eut rien du plus bel homme sur terre, Randa lui trouvait toutefois un certain charme lorsqu'il laissait une fine barbe recouvrir ses joues et qu'il arborait cet air assuré de puissant suzerain. Aussi, qu'importe ce qui pouvait ce murmurer sur leur vie personnelle, son existence lui convenait telle qu'elle était et ce n'était ni la météo difficile des terres de l'Orage, ni le tempérament taciturne de son époux qui lui ôterait ce sentiment.

Peut être était-ce pour cela qu'elle redoutait un peu son départ ? Au fur et à mesure du temps passé ensemble, Randa commençait à bien connaitre celui qui partageait sa vie : si elle était dans la confidence de l'objet de cette convocation, elle demeurait tout de même mal à l'aise à l'idée de demeurer seule. Ce ne serait pas la première fois, mais elle songeait avant tout à sa grossesse. La dernière fois qu'elle avait porté la vie, elle avait failli mourir et emporter Orys avec elle. Aussi priait-elle pour que le dieu rouge les protège, son enfant et elle, et lui permette de donner la vie à un petit garçon, ou une petite fille en bonne santé. Voilà des préoccupation, toutefois, qu'elle se garderait bien de ire à voir haute. Si elle ne doutait pas que Stannis eut pu comprendre son anxiété, il n'était ni dans sa nature à elle, ni dans ses projets à lui, de faire passer ce genre de peur irrationnelle avant le devoir. Ses inquiétudes étaient choses de femme et elle ne comptait pas embêter son mari avec ce sujet. « Deux semaines ... » répéta-t-elle machinalement en hochant la tête, les yeux dans le vague, l'esprit calculant déjà les dates. Notant dans un coin de sa tête de s'entretenir avec Neina avant leur départ pour Port-Réal, Randa poursuivit ses hochement de tête tandis que Stannis lui répétait ce qu'il lui avait déjà confier dans l'intimité de leurs appartements : elle ne serait pas seule à la barre, bien qu'elle serait le visage d'Accalmie en son absence. Le plus loyal conseiller de son époux demeurerait pour traiter les affaires courantes et l'aider dans sa tâche. Cependant, Randa ne put retenir sa moue dubitative lorsqu'il mentionna Lady Desmera. La brune n'avait rien à reprocher à la bieffoise. Desmera avait eut le malheur d'épouse Renly et si femme il y avait à plaindre, Randa considérait que sa belle-soeur méritait bien plus de compassion qu'elle même. Au moins son mari visitait-il sa couche, en témoignait Orys et l'enfant qu'elle portait, ce qui n'était pas le cas de la née-Redwyne, bien que le seigneur de l'Orage en eut déjà houspiller son cadet. Tous savaient pourquoi mais personne n'en disait mot. Oui, Randa appréciait Desmera : c'était une demoiselle intelligente et volontaire bien que leurs religions tendent à créer quelques frictions. Cependant, elles n'étaient pas amies, et Randa peinait à ne pas songer à l'ambition qui coulait dans les veines de la bieffoise comme dans celle des siens. Après tout, n'était-elle pas la petite fille de la Reine des Epines ? Fille d'une Tyrell ? L'ambition faisait bien des dégâts dans cette famille ces derniers temps, songea Randa qui, bien qu'elle refusa de donner son opinion sur la question, ne pouvait s'empêcher de penser que la maison Tyrell connaissait des revers depuis que leur bien aimée princesse avait été accusée de parricide pour obtenir la main de l'héritier du trône. « Et je tâcherai de m'en montrer digne. » répondit-elle avec un sourire entendu. Elle était l'épouse de Lord Stannis, elle se devait aussi de faire ses preuves, d'une certaine manière.

« Shoren, que diriez-vous d'aller chercher votre frère ? Nous pourrions ainsi prendre une collation tous les quatre avant que votre Père ne retourne à son travail. » finit-elle par proposer, sans réellement laisser d'opportunité de refuser à la jeune fille. Il était des choses qu'elle voulait discuter avec son époux loin des oreilles innocentes de l'adolescentes, des choses graves, des hypothèse qu'elle préférait ne pas mentionner devant une enfant. Elle attendit que la jeune fille sorte avant de reposer son regard sur le Baratheon. « Pensez-vous que nous devons nous inquiéter, Stannis ? Accalmie pourrait-elle être une cible dans ce qui se prépare ? » demanda-t-elle avec une voix bien plus inquiète que face à Shoren. Songeant que Sombreval n'était pas loin de Port-Réal et qu'en cas d'évacuation, tous se replierait vers les demeures Targaryen, Randa songea qu'il lui faudrait peut-être demander à son frère s'il pouvait accueillir les enfants en cas de problème avant de se souvenir que, de mémoire d'homme, Accalmie n'était jamais tombée. Sans doute Stannis préférerait garder les enfant ici, dans cette forteresse imprenable, plutôt que de prendre le risque de les faire voyager jusqu'aux terres de la couronne, mais Randa ne pouvait oublier ce qu'elle avait entendu au sujet du dernier siège du château ... Et sur la période difficile qu'avait traversé ses habitants.

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# Dim 24 Oct - 12:06

A Worrying Future – Part 1

- The night is dark and full of terrors -

La dernière fois que Stannis avait quitté Accalmie, c’était pour se rendre à Havrenoir pour soutenir lady Allyria, devenue veuve. Quant à la dernière fois qu’il avait laissée femme et enfant seuls dans la demeure de sa famille, c’était pour aller se battre dans le Nord, contre un ennemi qu’ils avaient cru invincible. Aujourd’hui, il repartait à nouveau, quittait son doux foyer pour se rendre à la capitale. Le roi avait convoqué les suzerains du royaume, à l’exception de Dorne qui était désormais considéré comme des traitres. La guerre contre Viserys se préparait. Une autre. Encore une. Tout bon ouestrien connaissait l’histoire des Sept Couronnes et savait que cette guerre à venir aurait des impressions de déjà-vu. La Danse des Dragons à la fin du premier tiers du second siècle après la conquête d’Aegon était une référence que tout le monde avait. L’affrontement qui se profilait entre Rhaegar et Viserys était une nouvelle danse qui verrait l’un ou l’autre tombé sans aucune possibilité d’y échapper. Stannis était conscient de tout cela et en était tout aussi inquiet. Cette guerre, tout comme l’avait été la rébellion de son frère Robert à l’époque, allait déchirer les Sept Couronnes qui menaçaient déjà d’imploser depuis de nombreuses années. Les rébellions de 282-283 et 289 avaient fragilisé le pouvoir de Rhaegar, c’était malheureusement indéniable. Les Îles de Fer étaient désormais indépendantes. Dorne était déclarée traitresse. Quelle sera la prochaine étape ? Malgré ses inquiétudes et cet avenir toujours plus incertain qui se profilait devant eux, Stannis n’en demeurait pas serein face à son épouse et sa fille aînée. Il ne voulait pas inquiéter la femme qui portait son enfant, encore un – que R’hllor les protège à nouveau – et sa fille qu’il aimait tant. Annonçant une absence d’environ deux semaines, le suzerain de l’Orage avait néanmoins tout prévu depuis la missive royale deux lunes plus tôt.

Renly Baratheon avait été missionné pour assister au mariage de lord Bryce Caron et lady Alysanne Lefford. Bon débarras. Pendant ce temps, il n’était pas dans le champ de vision de son frère et cela lui allait bien. Depuis leur retour de Winterfell, Stannis semble à nouveau préoccuper par cette absence de grossesse de sa belle-sœur. Cela faisait maintenant deux ans qu’ils étaient mariés et aucun enfant n’avait vu le jour de cette union. Cela devait faire parler. Certes, Renly n’était plus l’héritier mais l’alliance avec les Redwyne était primordiale. Il y avait eu de longues discussions avec lord Paxter pour obtenir cette alliance. Stannis refusait que celle-ci s’amenuise à cause de son frère et, malgré les affaires bien plus urgentes qui l’occupaient, l’Orageois comptait bien avoir à nouveau une conversation avec son frère sur ce point. De son côté, l’épouse Baratheon resterait ici, à Accalmie, aux côtés de lady Randa, en charge du fief, et de ser Davos, fidèle conseiller. Lady Desmera étant cousine de feu lady Abygaëlle Rowan, il aurait été bien imprudent et très maladroit de l’envoyer à Serena pour ces nouvelles noces. Stannis ne voulait pas risquer de scandale avec l’un de ses vassaux. Quoiqu’il en soit, tout était organisé pour son absence. Lady Randa avait toute la confiance de son époux pour gérer les affaires en son absence, et surtout se reposer au vu de son état. Il voulait la protéger et la préserver. Elle lui avait donné un fils tant attendu et il en espérait un autre. Après tout, pourquoi pas ? Ce mariage semblait si prolifique mais qu’importe au fond si ce nouvel enfant était une fille ou un garçon. Tant qu’il survit et vient agrandir les rangs des Baratheon, Stannis était content.

Shôren Baratheon était bien jeune encore pour entendre de telles histoires comme la guerre. Aussi, lady Randa l’invita alors à aller chercher son frère, le jeune Orys, pour une collation familiale. Stannis appréciait la relation que sa nouvelle épouse entretenait avec sa fille aînée. Il avait espéré que celle-ci ne ferait pas trop de misère à cette nouvelle femme qui entrait dans leur vie. Lady Selyse, la mère de Shôren, était morte depuis près de cinq ans à ce moment-là et la petite fille l’avait finalement que très peu connu. Stannis avait donc été ravi de voir qu’elles s’étaient tout de suite entendues. Aujourd’hui, lady Randa était une véritable mère pour Shôren et elle le lui rendait bien. Dans un sourire, elle fit une révérence au couple suzerain et prit congé d’eux. L’Orageois vit alors son épouse se rapprocher de lui avec comme interrogation l’avenir qui semblait se dessiner devant eux. Devaient-ils être inquiets ? Accalmie serait-elle une cible pour l’ennemi ? Le regard vers le feu qui dansait dans la cheminée, Stannis ne savait pas. Fin stratège, il avait tenté de comprendre comment Viserys comptait s’y prendre mais cela était bien difficile. Il n’y avait aucune donnée connue. Il s’était montré avec son acolyte à Winterfell. La seule chose certaine était qu’il possédait un dragon. Avait-il des alliés sur Westeros ? Des maisons en apparence fidèles au roi s’étaient-elles secrètement retournées ? Lors de son exil en Essos, avait-il levé une armée, engagé des mercenaires, prêts à débarquer sur Westeros pour tout embraser et prendre le trône ? Il était bien difficile de savoir où tout cela débuterait et c’était en cela que le conseil des Suzerains serait important. Des mesures seront prises, parant à toute éventualité. Mais quand bien même ils étaient préparés, Stannis redoutait l’avantage de Viserys qui était la surprise. Où frapperait-il en premier ? C’était une question à laquelle personne n’aurait de réponse avant que cela n’arrive et cela arriverait bien plus vite qu’il ne l’aurait pensé.

- Ce serait vous mentir que de dire qu’il n’y a pas à s’inquiéter. Le frère du roi s’est évaporé après la bataille de Winterfell. Qui sait ce qu’il a pu faire depuis tout ce temps et où il a pu se trouver.

Il prit quelques secondes, tournant son regard vers son épouse, saisissant sa main. Se voulant rassurant, il poursuivit ainsi.

- Accalmie est imprenable. Il le sait, il en est conscient. S’il décidait de frapper l’Orage pour je ne sais quelle raison, il ne s’en prendrait pas à Accalmie en premier lieu. De cela, nous pouvons en être sûrs.

Pourtant, Stannis l’était-il vraiment ? Viserys possédait un énorme dragon. Cette créature volante et destructrice devait avoir plusieurs années pour avoir une telle taille. Dans l’Orage, il n’avait pas cette chance de posséder un dragon. Il savait néanmoins que d’autres en possédaient. Une jeune nordienne, une Manderly, s’était montrée également à Winterfell avec son acolyte cracheur de feu. Les Targaryens en possédaient également. Le prince qui fut promis était venu se battre avec son allié volant. Peut-être y aurait-il une chance pour que certains dragons dans le camp de Rhaegar puissent rivaliser avec la puissance de celui de Viserys. Tout cela, ils en discuteraient entre suzerains d’ici quelques jours. L’inquiétude était néanmoins là et le serait jusqu’à ce que Viserys sorte de sa cachette pour frapper.

#DB2218 : Stannis Baratheon

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# Lun 22 Nov - 0:01

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Elle n'aurait pu dire connaitre Stannis assez pour lire quoi que ce soit sur son visage constamment sévère mais elle sentait bien qu'il y avait quelque chose derrière la voix morose de son mari. Considérant qu'il ne se livrerait sans doute pas devant sa fille, Randa demanda à la jeune fille de prendre ses premières responsabilité auprès de l'héritier en allant chercher Orys pour les rejoindre. Le temps que sa nourrice le prépare à quitter les appartements et qu'elle revienne, ils avaient de précieuses minutes en tête à tête. Randa n'était pas femme à tourner autour du pot. Elle s'était rapidement rendu compte que Stannis n'était pas un homme si compliqué à comprendre et avait toujours agit en conséquence, respectant son besoin de solitude, son silence ou ses monologues. Randa n'avait jamais été très impliquée dans la politique : du temps de son père ou de son frère, elle s'occupait de sa soeur et de la maisonnée mais rarement des relations au delà des frontières de leur fief. Cela n'avait pas changé en devenant suzeraine : dans les premiers temps de leur union, ses relations avec Stannis se limitaient principalement à ses visites nocturnes dans sa chambre pour accomplir leur devoir conjugal. Mais petit à petit, il s'était ouvert à quelques confidence. Parfois, il la faisait appeler juste pour avoir une oreille qui écoutait sans rien objecter, pour se vider la tête des centaines d'hypothèse la traversant. C'était là qu'elle avait commencé à l'apprécier. Le Baratheon apparaissait peut être comme peu avenant, mais il était brillant et Randa écoutait toujours, sans forcément comprendre le cheminement de cette pensée qu'il lui partageait. Cela avait toujours rapport avec l'Orage, jamais il n'abordait de thématique personnelle mais elle ne s'en plaignait pas. Quoi qu'il pensa d'elle, elle préférait ne pas le savoir. Et Orys était arrivé. Sa maladie, l'idée de perdre leur enfant, les paroles de Neina ... C'était la première fois qu'ils faisaient quelque chose ensemble. Car contrairement aux apparences, il n'avait eut à la convaincre de se convertir au dieu de la Lumière; elle ne l'avait pas suivi. C'était une décision qu'ils avaient pris chacun de leur côté, officialisant leur position ensemble. Dès lors, elle avait ressentie un rapprochement. Une ouverture plus personnelle, plus intime chez lui. Ses visites nocturnes étaient moins protocolaires et n'impliquait pas forcément qu'ils fassent quoi que ce soit d'autre que se parler. Avoir la confiance de Stannis avait été un travail de longue haleine, mais elle n'était pas peu fière d'avoir pu entrapercevoir l'homme derrière le masque glacial.

Elle n'avait pas eu tort en songeant que la présence de Shoren l'empêchait de parler. Ce qui paraissait n'être qu'un voyage frôlant la simple courtoisie prenait un tournant plus inquiétant. « Pensez-vous qu'il aurait pu traverser le détroit en entendant parler des mouvements de troupes vers le Nord ? » demanda-t-elle, connaissant déjà la réponse qu'il lui donnerait. Elle n'oubliait pas le rôle que Viserys Targaryen avait eut dans leur mariage, mais elle savait que Stannis était un homme d'honneur : le prince avait été reconnu coupable lors de son procès, et même l'ordalie demandée auprès de faux dieux n'avaient pu le sauver du châtiment royal. Elle aurait pensé qu'après sa conversion, Stannis remette en question tout ce qui avait pu advenir "selon la volonté des Sept" mais il n'avait jamais remis en doute la culpabilité du prince ou n'était revenu sur ce qu'il pensait de tout cela. A vrai dire, Randa ignorait l'avis réel de son époux sur le sujet, mais elle connaissait le passif familial des Baratheon et des Targaryen. Ainsi, elle pouvait aisément comprendre qu'il n'ait nul envie de se dresser contre Rhaegar comme son frère aîné avait pu le faire des années auparavant. « Je ne le connaissais pas mais j'imagine que ... Si le Roi vous appelle au Donjon Rouge c'est que vous avez de bonnes raisons de penser qu'il n'est pas sagement retourner en Essos ?» Là aussi, elle se doutait de la réponse. Il prit sa main, exerçant une rassurante pression sur cette dernière avant d'assurer de la protection que le château lui apporterait. Elle hocha la tête. Elle ne connaissait que trop bien l'histoire du dernier siège d'Accalmie. Des lunes qu'il avait passé enfermé avec ces habitants tandis qu'une armée se tenait à ses portes. « Je tâcherai de ne pas vous décevoir et de faire honneur à votre nom.» lui répéta-t-elle consciente qu'intérieurement, elle espérait de tout coeur qu'il soit rentré avant que ne s'abatte sur eux les premiers conflits. C'était lui qui avait tenu la place durant le siège, pas elle. Lui qui avait résisté, sa force d'esprit défiant les plus grandes armées. Ses doigts serrèrent à leur tour ceux de son époux. « Je suis certaine qu'avec Ser Davos, nous nous en sortirons très bien. Et maintenant que Shoren s'est proposée pour occuper Orys ... Promettez moi de faire attention à vous. » lui demanda-t-elle. Sa main libre prit celle du suzerain pour la poser sur le léger rebondi de son ventre. Il y avait tant en jeu. « Nous en ferons tous de même en attendant votre retour. »

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# Jeu 9 Déc - 22:51

A Worrying Future – Part 2

- The night is dark and full of terrors -

Stannis Baratheon faisait partie de cette catégorie de personnes qui ont eu plusieurs femmes. Bien loin d’égaler le record de feu lord Walder Frey ni même d’espérer battre celui-ci, le suzerain de l’Orage s’était marié deux fois au cours de son existence. Son premier mariage, remontant à des temps bien révolus désormais, avait été une catastrophe. Selyse Florent ne lui avait donné qu’une fille, Shôren. Cette-dernière avait failli mourir étant petite mais elle avait survécu et Stannis n’avait d’yeux que pour elle sans que personne ne le sache. Il n’était pas homme à montrer ses sentiments et émotions. Il avait tout fait pour la sauver, que quelqu’un la soigne et qu’elle survive car s’il n’avait pas de fils en vie, il avait au moins cette petite, quand bien même elle ne pouvait pas héritier. Les années s’écoulèrent et Selyse ne donna aucun enfant mâle viable à Stannis. Était-ce là un problème venant d’elle ? de lui ? Son aversion pour la religion des Sept le mettait-il à mal ? Les Dieux le punissaient de ne plus croire en eux. L’ambiance plus que gênante entre les deux époux y était-elle pour quelque chose ? Stannis et Selyse n’étaient pas un couple uni ni harmonieux ni rien du tout d’ailleurs. C’était un mariage de convenance entre deux grandes familles. La seule bonne chose, pensait Stannis, qui sortit de ce mariage fut la naissance de Shôren. Rien d’autre et la jeune Bieffoise mourut dans l’oubli le plus totale. Cela faisait près de dix ans maintenant et le suzerain ne pouvait pas dire qu’elle avait laissé un souvenir impérissable.

Désormais veuf, père d’une enfant d’à peine dix ans, Stannis ne pensait jamais se remarier. Sa fille ne pouvait pas hériter et plus les années avançaient, plus il désespérait de voir que Renly serait le prochain suzerain de l’Orage et seigneur d’Accalmie. Cet enfant précieux qui ressemblait bien plus à Robert que lui-même, l’insupportait. Mais l’insistance de mestre Cressen aura porté ses fruits et Stannis consentit à se remarier. C’est ce qu’il le mènera vers le Dieu de la Lumière et vers l’assurance d’un avenir pour la maison Baratheon. L’année 300-301 avait chamboulé pas mal de chose. Renly se voyait reculer dans l’ordre de succession passant de la première à la troisième place. La princesse Rhaenys avait fait adopter une loi transformant les ordres de succession maintenant que les femmes pouvaient hériter en l’absence d’hommes. Remarié, père d’un fils, Stannis retrouva la foi, non pas envers les Sept mais envers R’hllor, une divinité ayant voyagé depuis Essos jusqu’à lui, lui montrant un nouveau chemin plus lumineux que celui que les Sept avaient à lui offrir. Si Neina avait été la porteuse de cette lumière – il pourrait également donner un peu de crédit à feu lord Beric – Stannis remerciait parfois dans ses prières à R’hllor sa femme. Randa Rykker. Son arrivée à Accalmie n’était finalement pas anodine et l’avait mis, en quelque sorte, dans le droit chemin. Depuis, elle l’accompagne et l’épaule, parfois rien que par sa douce présence et sa sérénité contagieuse. Randa est tout l’opposée de Selyse Florent, ou du moins de la vision que Stannis avait de son ex-épouse. Avec Randa à ses côtés, il se sentait plus fort, plus vaillant, capable de tout même de surmonter ce qui allait leur tomber dessus d’ici peu.

- Vous avez tout juste, Randa. Le roi est inquiet depuis notre retour de Winterfell et je le suis tout autant face à son état qui semble se détériorer. Nul n’a oublié la folie qui s’est emparé de Aerys. Qui sait combien de temps elle emportera Rhaegar à son tour...

Ce fut là une réflexion qui s’éteignit à demi-mot tandis que le suzerain regardait, presque envouté, les flammes qui dansaient dans la cheminée. Le retour de Viserys avait dès Winterfell annoncer l’arrivée d’une nouvelle guerre. Il ne servait à rien de mentir à son épouse. Il lui rappela néanmoins, afin de la rassurer, qu’Accalmie était imprenable et que le prince le savait. Il n’oserait pas attaquer directement la capitale de la région quand bien même il possède un dragon. À ce moment-là, Stannis était loin d’imaginer ce qu’il se passerait réellement dans sa région d’ici quelques lunes. Mais il voulait se montrer rassurant malgré son inquiétude. Cette réunion des suzerains n’était pas innocente bien évidemment. Elle permettrait de mettre à plat les affaires de chaque région et surtout, pour le roi, de transmettre ses ordres par rapport au mal qui rôde dans l’ombre. Viserys était introuvable, caché dans quelques montagnes sans doute, attendant patiemment son heure, réunissant ses alliés. En avaient-ils ici, à Westeros ? Stannis n’était pas dupe. Il connaissait le prince et il ne serait pas étonné d’apprendre que des vers soient présents dans la pomme. Aux mots de Randa, il releva son regard vers elle, observant sa beauté, sa douceur, son ventre arrondi marquant la présence d’un nouveau Baratheon en route, un garçon ou une fille. Peu importe. Stannis était déjà heureux d’avoir eu Orys. Son jeune garçon portait un nom illustre et serait amené à de grandes choses. Il ferait en sorte, en tout cas, de lui laisser cette possibilité, de mener l’Orage et la famille Baratheon dans une ère nouvelle, débarrassé de Viserys et de sa quête du pouvoir bien futile.

- J’ai toute confiance en vous et en ser Davos. Je pars sereinement. Accalmie est entre de bonnes mains. R’hllor veille sur vous comme il veille sur moi.

Elle lui demanda alors de prendre soin de lui. Demeurant toujours ce mur inexpressif et sans émotion, Stannis la laissa prendre sa main et la mettre sur son ventre. L’avenir. Il avait beau être incertain à bien des égards, le suzerain de l’Orage l’espérait radieux. Content d’être à nouveau père, il voyait son nom prospéré à nouveau – Renly et Desmera n’ayant toujours pas donné naissance à un enfant en plus de deux ans de mariage. Mais il s’agissait là d’un tout autre problème auquel Stannis n’avait pas envie de penser actuellement. Se laissant aller à cette main posée sur le ventre de son épouse, il aurait presque pu esquisser un sourire à l’idée que son futur enfant soit un garçon. Trois ans de mariage. Deux garçons. C’était inespéré pour Stannis lui qui, en presque dix ans de mariage avec Selyse, n’en avait pas eu un seul. Que des mort-nés ou bien des fausses couches ou pire encore des enfants emportés par la mort subite du nourrisson à une, deux voire trois lunes d’existence. Mais tout cela était derrière lui. Le nom des Baratheon résonnerait encore pendant longtemps entre les murs d’Accalmie et rien ni personne ne pourra les en empêcher.

- Rassurez-vous, ce n’est qu’un voyage à Port-Réal. Même si cela fait bien des années que je n’y ai pas mis les pieds, je pense pouvoir faire en sorte de vous revenir en un seul morceau.

Il marqua une courte pause puis reprit, le regard plongé dans le sien, lui répondant.

- Vous avez intérêt. Dans votre état et ce pour les sept ou huit lunes à venir, je veux que vous vous ménagiez.

Ce n’était pas à son habitude mais Stannis se montrait inquiet. La première grossesse de son épouse l’avait profondément marqué. La peste rouge avait fait rage à l’époque et cela n’avait pas permis d’en avoir un souvenir agréable. Il voulait que son épouse se repose, se ménage, n’en fasse pas trop. C’était pour cela qu’il comptait sur ser Davos mais également sur lady Desmera ou encore la jeune Shôren pour épauler lady Randa dans ses fonctions et responsabilités. Stannis espérait ne pas être parti pour longtemps. Il ne souhaitait pas être absent le jour de l’accouchement. Il avait encore le temps devant lui. Le mestre avait annoncé un terme en début d’année prochaine. Il aurait bien le temps d’assister à ce conseil, d’échanger avec ses homologues, de réceptionner les ordres du roi et de revenir à Accalmie. Que pourrait-il arriver d’ici là ?

#FFD133 : Stannis Baratheon

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# Mar 4 Jan - 23:42

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Randa n'était pas de ceux qui détestait la cour royale : elle avait entendu bien des choses sur le Donjon Rouge mais plutôt que de redouter l'amas de courtisans, les coupe-gorges de la ville ou l'indifférence que les êtres humains se portait dans cette cour si particulière, elle en appréciait le dynamisme, la vie. Elle avait toujours envisagé l'endroit comme le point de rencontre des plus loyaux sujets du Roi mais les années venaient la détromper : si le prince déchu prenait ses aises, c'est qu'il avait des soutiens et elle ne doutait pas que certains courtisans songent sérieusement à retourner leur veste si le vent venait à changer de sens. S'il était une chose que Randa détestait, c'était bien la déloyauté. L'histoire de sa maison lui avait apprit qu'un seigneur ne devait faillir dans la confiance accordée par ses métayers et bannerets, mais l'inverse était tout aussi vrai : face à la protection et à la paix apporté par un seigneur, un suzerain ou un roi, ce dernier était en droit d'attendre un minimum de reconnaissance et de fidélité. Elle songeait à son père, qui avait prit en compte les souffrances des gens de Sombreval et avait choisit de demeurer veuf malgré son jeune âge. Elle songeait à Renfred et à sa manière de diriger, au choix de son épouse et à la façon qu'il avait de partager les joies de sa famille avec le reste de ses gens. Et enfin elle pensait à Stannis. Stannis qui n'était un homme porté sur le rire, la joie et le partage franc, mais dont le coeur n'avait d'égal que son sens du devoir : Stannis n'avait peut être pas le charme d'un Harrold Hardyng ou ou ne suscitait une directe sympathie comme Willos Tyrell mais il accordait une importance sans borne à la justice et s'intéressait à la moindre maison sous sa direction. « Il est triste de se souvenir du prince si prometteur qu'il était ... Et de voir où la vie l'a mené. Mais, en définitive, il est le Roi. Prions pour qu'il cède son pouvoir avant de sombrer, une retraite bien mérité aura peut être la chance d'éloigner ses démons plus longtemps ...» se désola la Baratheon qui était déjà une jeune fille lorsque la guerre avait prit la vie d'Aerys II pour laisser son fils sur le trône. Son père, ayant connu l'ancien roi d'assez prêt, ne tarissait pas d'éloge sur Rhaegar Targaryen : toujours en privé bien sur, il prévoyait un règne glorieux à ce prince qui se souciait des inquiétudes de la noblesse sans s'en sentir supérieur. Quel dommage que leur prince promis eut renoncé à son trône, elle comprenait la réticence qui aurait pu exister à abdiquer en faveur d'un nourrisson ... Elle même n'imaginait pas prendre la direction d'un régence jusqu'à la majorité d'Orys. Mais, par chance, Stannis était encore jeune, bien portant et sain d'esprit : de belles années s'offraient à eux, si les nuages noirs des préoccupations du cerf se dissipaient.

La confiance qu'il avait en elle lui fit chaud au coeur : son absence de la vie politique n'était pas une nouveauté dans les couples suzerain : Lady Tyrell n'avait jamais été très présente et Lady Lysa n'avait gagné en influence et visibilité qu'après la mort de son époux. Elle avait hâte de voir ce que la nouvelle génération de suzerain, et de suzeraine offrirait, mais elle avait conscience que Stannis aurait pu ne laisser la charge de ses affaires qu'à Ser Davos seul. En lui laissant la direction d'Accalmie, à elle, il lui offrait bien plus que toutes les paroles du monde. « Neina vous protègera, j'ai confiance en ses prières et en Lui pour vous ramener à la maison.» approuva-t-elle. Elle ne ressentait nulle jalousie à l'idée de la proximité qu'occupait la prêtresse et son époux : Neina était une envoyée du dieu de la lumière, sa parole dans leur monde physique. Depuis que Neina était entrée dans leurs vies, tout semblait aller pour le mieux. De plus, elle connaissait son époux et doutait qu'il puisse être capable d'une telle infidélité. Pas avec sa conseillère spirituelle. Elle eut un sourire et hocha la tête à sa remarque. « Cela ne pourra se passer que mieux cette fois : mais je vous promets de me faire emmurer dans ma chambre si une nouvelle épidémie se répand sur nos terres.» plaisanta-t-elle légèrement. La peste rouge avait failli la tuer, elle et Orys. Bien sur, elle se sentait anxieuse dans cette nouvelle grossesse au souvenir de la précédente, mais elle avait confiance : ils avaient été bénis par tant de grâce qu'elle n'imaginait pas qu'Il les punisse soudainement. « Lorsque vous reviendrez, peut être pourront nous le, ou la, sentir bouger ?» ajouta-t-elle pour éloigner le spectre de la maladie. Elle était jeune, elle avait survécue à cette pandémie, rien ne l'empêcherait de donner à nouveau la vie. « Stannis .. Je ...» commença-t-elle, oubliant le titre de rigueur tandis qu'elle voulait lui transmettre son envie de lui donner encore bien d'autres enfants, qu'ils tentent de former un cocon plus heureux que ce qu'il avait, lui même connu dans sa jeunesse. Elle n'en eut cependant pas l'occasion.

Interrompue par des bruits dans le couloir, elle se tourna vers la porte qu'entrouvrit Shoren comme elle le put, le poids d'Orys dans ses bras. « Oh attendez ma chère.» dit-elle en s'éloignant de son époux pour aider sa belle-fille en prenant l'héritier contre elle. Libérant l'adolescente du poids de l'enfant, elle l'invita silencieusement à revenir vers le seigneur des lieux. « Regardez qui voilà, Orys ... C'est votre papa ?» dit-elle doucement à l'oreille du petit en regardant Stannis avec un sourire. Tandis qu'ils étaient là tous les quatre, tous les cinq si l'on comptait la vie qui grandissait en elle, Randa ressentit une plénitude et un apaisement : il avait raison, Neina avait raison ... Ce qu'ils avaient ne pouvait disparaitre face à Viserys.

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# Dim 23 Jan - 17:09

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Accalmie | An 303, lune 8, semaine 3

Shôren s’était contentée de hocher la tête, tout sourire, exécutant une dernière révérence avant de quitter la pièce. Père avait l’esprit ailleurs. La jeune fille doutait d’être la seule à s’en être rendue compte. Elle n’était cependant pas en position pour en apprendre davantage. Tout juste savait-elle qu’il devrait s’absenter un moment. Les quelques moments qu’ils pouvaient passer ensemble n’en devenaient que plus précieux. Si le faon d’Accalmie appréciait grandement leur nouvelle famille, fort était de constater qu’elle avait encore besoin de ces quelques instants un peu hors du temps. Plus encore en gardant à l’esprit qu’ils n’auraient plus lieu pendant un moment.

Une pensée qui aurait pu obscurcir ses pensées. La jeune fille était cependant toute à la tâche qu’on venait de lui confier. Elle devait se montrer à la hauteur dès à présent ! Lady Randa lui faisait confiance, elle devait lui prouver qu’elle avait fait un bon choix en acceptant sa demande. Qui plus est, Shôren était désormais habituée à vivre différemment. La venue de Lady Randa avait changé bien des choses à Accalmie. En bien. Aussi, si l’idée de savoir Père loin d’eux ne pouvaient qu’effrayer la jeune fille, pour bien des raisons, elle faisait en sorte de se persuader que cela ne serait que de courte durée. Une absence temporaire. En attendant, elle aurait fort à faire, comme Lady Randa ou Davos !

Toquant à la porte, Shôren attendit quelques instants qu’on daigne lui ouvrir. Ceci fait, la jeune fille se faufila dans la pièce réservée à Orys. Elle-même y avait passé un certain temps, durant ses plus jeunes années. En la voyant arriver, la nourrice attitrée de son frère exécuta une révérence quelque peu maladroite, que la jeune Baratheon oublia bien vite. Sa venue n’était pas prévue, Shôren en avait parfaitement conscience. Saluant poliment la femme qui se trouvait là, la jeune fille demanda ensuite à voir son frère, expliquant la raison de sa venue pour la même occasion. L’espace de quelques instants, la nourrice s’affaira autour du jeune Orys, le préparant à la demande sa sœur aînée, qui ne semblait que peu apprécier cet état de fait.

« Bonjour Orys. Shôren esquissa un sourire, alors que la femme déposait son frère dans ses bras. Lady Randa m’envoie te chercher. Père aussi est là, il veut te voir. Es-tu d’accord pour venir avec moi ? »

Doucement, la jeune fille effleura le nez de son frère, dans le but de le faire rire. Accompagnée par la nourrice, Shôren s’en retourna de là où elle était venue. Remerciant chaleureusement la femme pour son aide, la Baratheon entra cependant seule dans la pièce, son frère contre elle. Première mission accomplie ! Songeait la jeune fille, tout sourire. Rendant volontiers Orys à sa mère, Shôren resta sur ses talons, s’en retournant auprès de son père. Si avant l’arrivée de Randa, puis d’Orys, les Baratheon ne se limitaient pas à elle et son père, les choses avaient toujours eu une saveur étonnante. Il ne s’était jamais dégagé autant de chaleur alors qu’elle se trouvait en compagnie de son oncle et de sa tante ou lorsque Père était avec eux. Son départ prochain donnerait une autre teinte à leurs existences le temps de ces quelques semaines. On ne pouvait rester silencieux face au Roi, après tout.

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# Ven 28 Jan - 19:19

House Baratheon – Part 2

- The night is dark and full of terrors -

Un an plus tôt, les nouvelles du Nord étaient inquiétantes. Stannis tournait alors son regard vers le Mur qui avait subi des dégâts. Tout le Nord était en danger. Stannis devait intervenir. Guidé par R’hllor, il partit donc avec des volontaires pour soutenir ses comparses, lord Robb et lord Brynden déjà sur place. Ils furent rejoints par le roi, lord Tywin et lord Harrold. La bataille fut meurtrière et grandiose, marquant là un véritable tournant dans l’histoire de Westeros dont on parlerait encore dans cent ans. Stannis en faisant encore des cauchemars. Les morts. Le Roi de la Nuit. La mort du prince qui fut promis. Il fallait croire que la paix n’était pas pour tout de suite. L’appel du roi pour un conseil exceptionnel ne disait rien de bon. Il le savait. Il le sentait. Stannis n’avait ainsi pas perdu de temps pour prévenir sa famille et ses conseillers. Il devait partir pour Port-Réal et confier Accalmie à une personne de confiance, épaulant sa jeune épouse de nouveau enceinte. Il voulait qu’elle se ménage et ne subisse pas la pression de trop grandes responsabilités. Ser Davos était tout indiqué pour cela. Il avait montré à de nombreuses reprises sa loyauté envers Stannis. À une semaine du départ, Stannis repensait à tout ça, à tout ce qu’ils avaient vécu depuis près d’un an. Il doutait, s’inquiétait de ce futur incertain qui semblait s’annoncer à eux. Le retour de Viserys impliquait une guerre fratricide qui se finirait indubitablement par la mort de l’un ou de l’autre dragon. En parlant de dragon d’ailleurs, ceux-ci faisaient également leur retour. Le ciel Ouestrien se peuplait à nouveau et ouvrait une nouvelle ère.

Ces quelques moments passés avec son épouse mais également ses enfants étaient précieux pour le Suzerain. Il retrouvait une certaine joie de vivre depuis qu’il était marié à Randa Rykker. Son mariage se profilait bien mieux que le précédent. La jeune couronnienne tomba rapidement enceinte de leur premier enfant. Orys Baratheon. La lignée des Cerf était ainsi relancée et un second enfant était en cours de route. Le couple espérait que son arrivée serait moins tumultueuse que celle du premier qui était arrivée en pleine épidémie de peste Rouge. À la mention de Neina par Randa, Stannis se souvint de cette arrivée presque divine de la prêtresse, sauvant sa femme et son fils à venir. Depuis, elle ne le quittait plus et il était donc évident que la jeune femme le suive à Port-Réal. Elle était de bons conseils et portait la voix de R’hllor jusqu’aux oreilles du suzerain. Il resta là, plongé dans ses pensées, ne réagissant pas au trait d’humour qu’elle avait tenté de faire. Stannis demeurait impassible jusqu’à ce qu’elle l’appelle par son prénom. C’était si peu commun entre eux, du moins pas sans leur titre. L’intonation qu’elle avait donnée était également différente. Hésitante. Fragile. Douce. Mais rien ne sortit de sa bouche. La porte s’ouvrit sur deux enfants : Shôren et son petit-frère Orys qu’elle portait à bout de bras. Le jeune héritier d’Accalmie grandissait et prenait du poids. Il avait bientôt trois ans et commençait à dire quelques mots, rien de bien construit encore mais il savait se faire comprendre.

- Merci, ma fille. J’espère que votre frère ne vous aura pas fait vivre quelques mauvaises aventures en venant jusqu’à nous.

Quittant les bras de Shôren, le jeune enfant se retrouva dans ceux de sa mère. Un regard fut échangé entre les suzerains. Ils reprendraient assurément leur discussion plus tard. Stannis sentait que son épouse avait voulu lui confier là quelque chose qui lui tenait à cœur. C’est sans doute l’effet d’un départ proche. Pourtant, il ne partait pas à la guerre, pas encore en tout cas. Quand il reviendrait à Accalmie d’ici quelques semaines, possible cependant que la guerre vienne à lui mais il serait fort étonnant que les premiers coups frappent l’Orage. Ses pensées se perdirent à nouveau mais le regard de son fils l’attira. Cet être, tout petit, était si innocent, si insouciant encore des choses de la vie. Il songeait, par moment, à ce qui se passerait s’il venait à mourir dans cette guerre à venir. Orys était bien trop jeune pour gouverner. Quand bien même il ait pris des dispositions, malgré son âge qui n’était pas si avancé que cela, la période qui suivrait la sienne serait une période de régence. Les périodes de régence étaient craintes et à raison. Elles étaient certes le symbole de la transition entre deux seigneurs mais ouvraient également la voix à la convoitise. Stannis compterait sur ser Davos et Neina pour guider Randa et ses enfants. Malgré son mépris, il espérait que son jeune frère, Renly, se montrerait loyal et de bons conseils pour son fils. R’hllor lui avait donné cette chance d’avoir une descendance mâle et il ne voulait en aucun cas qu’elle s’éteigne sous le coup de personnes avides de pouvoir.

Le temps était ainsi propice aux doutes, aux interrogations, aux peurs, aux appréhensions quant au futur qui s’annonçait. Stannis s’en remettait complètement à R’hllor, se laissait guider par le dieu de la Lumière qui se montrait bon et clément avec lui. C’est pourquoi il tenait à être accompagné par Neina dans ses déplacements. Elle était sa conseillère bien sûr mais représentait R’hllor à ses côtés, sa présence, ses conseils, sa lumière. Il regarda alors sa famille, sa famille. Son épouse. Sa fille. Son fils. Son enfant à naître. Il ne pouvait qu’être heureux de ce qu’il avait et ferait tout pour les protéger, pour protéger ce qu’on lui avait enfin offert. Une cocon familial chaleureux et aimant, chose que lui avaient tragiquement enlevé les Sept en quelques années. Il avait perdu ses parents et son frère. Plus tardivement, il avait perdu des enfants, non viables, mort-nés, des garçons qu’il n’avait pu tenir dans ses bras, qu’il n’avait pu prénommer. Désormais, ces années sombres étaient derrière lui. La Lumière l’enveloppait et l’éclairait sur un chemin bien différent, un chemin qu’il comptait bien ne pas voir finir de sitôt.

#FFD133 : Stannis Baratheon

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# Dim 20 Fév - 15:48

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Randa & @Stannis Baratheon
& @Shôren Baratheon

My mind had been so clouded and confused, I didn’t recognized the road when we rode in. There was no mistaking it. I was back, to the place where it had all begun. So much had happened, so much had changed.

play.

Alors qu'ils se retrouvaient, tous les quatre, presque cinq, Randa songea au chemin parcourut par la jeune femme arrivée de Sombreval dans ce château inconnu, dans cette région inconnue. Elle regarda Shôren, qui l'avait accueilli avec chaleur. Elle regarda Stannis, qui lui avait tout offert. Elle regarda Orys, qui était sa plus grande fierté en ce monde. Car si la nuit était était sombre et pleine de terreur, elle savait qu'en son foyer brillait la flamme ardente du Dieu de la Lumière, qu'ici, ils étaient protégés de tout. Cette assurance lui donnait de la détermination, celle de garder Accalmie en l'absence de Stannis et de tenir comme il l'aurait fait s'il avait été présent Son voyage à Port-Réal ne durerait que quelques semaines, mais Randa voyait plus loin : elle envisageait l'après, la guerre arrivant et le serment de son mari au Roi, l'obligeant à conduire ses troupes une nouvelle foi pour protéger leurs vies. Alors, une fois de plus, elle serait à la tête de la forteresse et là, elle ne devrait avoir aucune hésitation. Elle songea à nouveau aux enfants, à leur protection. Seraient-ils vraiment en sécurité ici ? Voilà un sujet dont ils devraient parler au retour du suzerain, lorsqu'ils auraient plus d'information sur la suite des évènements, sur les projets du Roi ou sur les éventuels bruits qui suivaient le prince déchu. Instinctivement, Randa pensa à Sombreval, à son frère et à sa belle-soeur qui pourraient cacher les petits Baratheon au besoin. Shôren, par les cicatrices laissés sur son visage, serait plus compliqué à dissimuler au sein d'une maisonnée mais elle ferait ce qu'elle avait à faire pour protéger sa famille. Le souvenir des récits du siège d'Accalmie lui donnait des sueurs froides et elle ne voulait pas que les enfants connaissent pareilles souffrances, qu'ils vivent ce que Stannis et Renly avait du enduré tandis qu'ils étaient prit en tenaille entre Mace Tyrell par les terres et Paxter Redwyne par les mers. Non. Et elle ne doutait pas que son époux partage ce sentiment. Randa avait conscience que son angoisse était, pour l'heure, irraisonnée : il n'y avait encore nulle trace de la guerre en dehors de cette convocation royale, mais elle était née Rykker, et cela voulait dire beaucoup.

Elle se sentit rire aux mots de son mari, songeant que le caractère de leur garçon n'était pas qu'une projection de mère bien trop fière. « Ne vous laissez pas faire, Shôren, vous êtes l'ainée. » lui glissa-t-elle avec tendresse. Pour l'heure, Orys était trop jeune pour comprendre le sens des leçons qu'ils lui donnaient, pour comprendre pourquoi il fallait agir ainsi et pas autrement. Mais ce n'était pas parce que c'était son fils, le garçon tant attendu par Stannis, qu'elle le laisserait devenir un jeune homme capricieux et gâté. Elle espérait qu'avec le temps, il ait la fermeté de son père autant que la modestie de sa soeur. Elle même avait été parfois trop douce avec Rayna : la jeune fille n'en était pas devenue une femme extravagante ou capricieuse mais elle avait souvent été débordé par l'énergie de sa soeur et avait, par moment, regretté cette place qui était la sienne. Randa ne voulait pas que Shôren en vienne à avoir ce même ressentiment alors même qu'elle se proposait pour cette tâche. Cependant, elle devait admettre que savoir Orys entre les mains de sa soeur était un soulagement pour elle maintenant qu'elle devait prendre la place de son mari. De longues heures de travail avec Ser Davos l'attendait et elle aurait sans doute eut du mal à gérer sa vie de mère tout en assurant l'intendance de l'Orage sans l'aide de quelqu'un. Bien sur, elle aurait pu demander de l'aide à Lady Desmera mais elle n'était pas certaine que d'imposer un enfant en bas âge à sa belle-soeur, laquelle peinait à obtenir assez d'attention de son mari pour pouvoir procréer soit une bonne idée. Elle ne voulait pas tourner le couteau dans la plaie de la féminité, et de la maternité, bafouée de la bieffoise. « Lorsque ce petit faon arrivera, Orys aura plus que jamais besoin de votre attention. » dit-elle à sa belle-fille, tout en touchant son ventre du bout des doigts. « Ce sera à vous de lui montrer comme être un grand frère. » ajouta-t-elle avec un sourire. C'était un exercice, un évènement, que Shôren avait réussi avec brio : Randa était toujours admirative de l'affection que la jeune fille semblait éprouvé envers son frère et elle se demanda si, finalement, la jeune Baratheon n'avait pas autant souffert de la solitude et de l'absence de fratrie que son père. Se penchant légèrement vers elle, Randa lui souffla « Prions pour qu'Il nous accorde une fille, que nous retrouvions notre supériorité numérique. » Son ton était plein de rire tandis qu'elle regardait la réaction de Stannis à cette idée. Aux larmes de son effort c'était mêlées celles de la joie et du soulagement lorsqu'on lui avait annoncé que l'enfant était un garçon. A présent, elle ignorait si Stannis préférait assurer sa lignée avec un second fils, si l'idée d'une fille lui était dérangeante.

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# Mar 1 Mar - 16:57

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Accalmie | An 303, lune 8, semaine 3

A la question de son père, Shôren se contenta d’un nouveau sourire, haussant doucement les épaules. Il était vrai qu’Orys faisait preuve d’un caractère certain. Un caractère qu’on retrouvait aisément dans leur lignage, qui animait parfois toutes les fibres de leur être. Ne descendaient-ils pas de l’Orage Moqueur, qui plus est ? Ou encore des anciens Rois de l’Orage, dont Argilac Durrandon et sa fille Argella ? Ils avaient également pour eux du sang du dragon également. Qui plus est, la jeune fille était bien heureuse qu’on lui confie quelques responsabilités. Elle ne pouvait abandonner aux premières difficultés !

« Nullement, Père ! affirma la jeune fille, de vive voix. Qui plus est, même si cela s’était révélé être le cas, j’ai moi-même un peu de caractère à lui opposer. Shôren s’amusait à cette pensée. Du moins, je le pense. »

Dans ses jeunes années, Shôren avait manqué de repères féminins, il est vrai. Ne gardant que peu de souvenirs de sa mère, nourrices et Septa s’étaient occupées d’elle. Grande lectrice, la jeune fille s’était donc vite attachée aux récits qu’elle avait pu trouver dans la bibliothèque d’Accalmie, les lisant parfois à la lueur d’une bougie. Argella Durrandon, Jocelyn Baratheon, sa fille Rhaenys Targaryen ou encore Rhaelle Targaryen avaient nourris son univers, son imaginaire. Puis était venue Lady Randa ! Bien loin de ces figures de papier, devenues historiques pour certaines, c’était aussi bien pour son père que pour sa belle-mère qu’elle tentait de se montrer à la hauteur. Au creux de son cœur, la jeune fille ne voulait pas leur causer plus de troubles, ni plus de tensions, que la situation actuelle ne semblait en provoquer…

Elle ne devait plus être une enfant. Elle devait être une Dame. Elle devait être l’aînée, comme Lady Randa le rappelait si bien. Tout sourire, la jeune fille acquiesça avec vigueur aux mots de sa belle-mère. L’aînée. Oui, après avoir été unique, elle était l’aînée. Elle le serait même deux fois ! Une idée qui aurait pu étonner Shôren, il y a encore quelques années. Étonner et non pas déranger cependant. Au contraire. La jeune Baratheon appréciait le fait de se trouver en présence d’Orys. Son frère semblait nourrir un pareil sentiment. Bien sûr, tout ne serait pas toujours aussi simple, la jeune fille en avait conscience. Elle ferait cependant de son mieux pour que sa belle-mère n’ait pas à s’en inquiéter.

« Je saurais garder tout cela à l’esprit ! Une étincelle d’amusement brillait dans les prunelles bleutées de la jeune fille, alors qu’elle prononçait ces mots. Je ferais de mon mieux pour lui apprendre tout ce qu’il y a à savoir à ce sujet. Shôren s’était faite plus songeuse après ces mots. Et d’autres choses aussi. J’ai retrouvé un autre livre qui pourrait plaire à Orys. Peut-être pourrais-je lui lire ? »

Mestre Cressen n’avait jamais manqué de compliments au sujet de ses compétences, pour ce qui était de la lecture ou de l’écriture. C’était tout naturellement qu’il lui avait montré les livres les plus à même de l’intéresser, au fil des ans. En grandissant, Shôren avait finalement été à même de choisir ces livres par elle-même, comme un artisan choisissait lui-même ses outils. Une tâche qu’elle avait naturellement réitéré pour Orys. S’il ne parlait pas encore très bien, écouter n’était pas un problème pour lui, si le récit était assez intéressant. Dès lors, la sélection effectuée par son aînée avait du être des plus minutieuses.

« Cela ne me semble pas être une mauvaise idée. Shôren porta l’une de ses mains à ses lèvres, pour tenter d’étouffer le rire qu’elle peinait à contenir. Au contraire, Il ferait même un très bon choix, à mon sens. »

Femmes comme hommes avaient marqué l’histoire de Baratheon. Pour ce qui était de Père, la jeune fille était la preuve vivante que son sexe n’importait que peu. Du moins, c’était ainsi que le faon voyait les choses. Pour elle, pour sa santé, pour sa survie, il avait remué ciel et terre disait-on. Une quête qu’il avait réussi, ne lui laissant que quelques marques sur le visage et le cou. Des marques qui étaient, dans les faits, aussi bien un symbole de la triste destinée qui aurait pu être la sienne, que de la victoire ainsi remportée.

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# Dim 17 Avr - 22:37

House Baratheon – Part 3

- The night is dark and full of terrors -

La maison Baratheon d’Accalmie était une ancienne maison de Westeros issue d’un bâtard Targaryen, selon la légende. Quoiqu’il en soit, elle demeure une maison prestigieuse, à la tête de l’Orage. Stannis en était le seigneur depuis près de vingt longues années au cours desquelles la maison se retrouva menacer. Bien loin des grandes heures des grandes familles de ce monde, les Baratheon n’étaient pas nombreux. Après la mort de Steffon, seuls trois fils demeuraient. Robert. Stannis. Renly. Le premier n’eut aucun enfant légitime avant de mourir, vaincu durant sa rébellion par Rhaegar Targaryen. Le second peina à donner un fils avec sa première femme et n’eut qu’une fille, marquée par la maladie. Le troisième n’était pas intéressé par la chose et ce, malgré un mariage plutôt prestigieux avec une famille majeure du Bief. Mais depuis le remariage de Stannis avec Randa Rykker, une jeune dame de la Couronne, la menace qui pesait sur eux s’évanouit. La jeune femme tomba enceinte une première fois et si le bébé et elle faillirent succomber à la peste rouge, ils avaient été sauvés et demeuraient en bonne santé. Un fils. Enfin. Stannis avait un fils, assurant l’avenir de la famille et écartant Renly de la succession. Puis une deuxième grossesse fut annoncée, tout récemment. Stannis espérait un second fils pour plus d’assurance quand bien même la loi sur l’héritage permettait à Shôren ou tout autre fille de la famille d’hériter en absence de garçon et ce, avant la branche suivante. Cependant, la branche cadette était celle de Renly pour qui aucun enfant n’arrivait. Essayait-il seulement ? Il n'en était pas sûr mais avait bien d’autres affaires à s’occuper que les problèmes conjugaux de son frère.

Inexpressif, Stannis écoutait pourtant attention son épouse et sa fille, discutant, rigolant tandis que le jeune Orys voulait s’échapper des bras de sa mère. Lorsque Randa mentionna, sur le ton de l’humour, qu’elle espérait une fille pour récupérer la supériorité numérique, cela n’amusa guère Stannis. Il n’était pas homme à plaisanter, surtout dans ce contexte tendu. Mais il ne releva pas et n’en tint pas rigueur son épouse. Il ne devait aucunement lui en vouloir. Il était comme il était, cet homme renfermé, parfois antipathique, dénué de sens de l’humour et clairement pas réceptif à celui-ci. Il contemplait alors sa famille qui s’agrandissait toujours plus. Il sentit alors de petites mains se poser sur lui. C’était le jeune Orys qui s’avançait et souhaitait venir sur ses genoux. Il le prit alors et le posa sur lui. Leurs regards se croisèrent et Stannis fut comme transporté des années et des années en arrière. Il se trouvait à la même place que son père, lord Staffon. Tandis qu’Orys avait sa place à lui, quand il était enfant. Un souvenir longtemps effacé par le chagrin qui lui revint soudainement, lui décrochant presque une larme qu’il réprima immédiatement. Il était fier de ce qu’il était devenu. Il ne regrettait aucune de ses décisions, aucun de ses gestes. Aujourd’hui, il était heureux d’avoir un fils, un fils qui deviendrait seigneur d’Accalmie et suzerain de l’Orage après lui, redorant toujours plus le blason des Baratheon, perdurant leur famille, les menant à la gloire et à la victoire aux côtés des Targaryen.

- Orys Baratheon. Vous ressemblez de plus en plus à votre oncle, mon fils.

Bien sûr, Orys ressemblait à Stannis mais le suzerain y voyait également son défunt frère, celui qu’il admirait, celui qu’il aimait tant. À chaque fois qu’il observait son fils, Stannis était comme différent. La présence de ce petit être le changeait le temps d’un instant. Il avait acquiescé lorsque celle-ci parla d’un livre. La lecture, c’était là sa passion et sa plus grande force. Cette petite était si bien instruite, elle serait un modèle parfait pour ses petits frères et sœurs. Il regarda tour à tour son épouse et lady Shôren sans un mot. Il ne faisait jamais dans les sentiments mais à l’aube de son départ, il ne pouvait s’empêcher de penser à eux-trois et au quatrième membre de la famille qui viendrait bien rapidement. La guerre s’annonçait, la missive royale était très claire. Le Conseil des Suzerains était exceptionnel. Cela ne pouvait signifier qu’une chose. La guerre était inévitable entre Rhaegar et Viserys. Une nouvelle Danse des Dragons éclaterait et secouerait tout Westeros. La suite de la journée se passa plutôt bien. Stannis demeura quelques instants auprès de son épouse, de sa fille et son fils, sommant aux deux derniers de demeurer sage et de ménager lady Randa, enceinte. Puis ser Davos était venu les interrompre. Des affaires attendaient le suzerain concernant son départ. Des décisions devaient être prises. Aussi, la réunion familiale prit fin et Stannis laissa Randa, Shôren et Orys pour suivre son fidèle conseiller à l’extérieur du château où se trouvait également Neina.

De longues journées attendaient le suzerain de l’Orage et le Conseil exceptionnel de Port-Réal n’était que le commencement. Ce n’est qu’une lune plus tard qu’il retrouva sa famille, porteuse d’une bien mauvaise nouvelle cependant. Granview avait été l’objet d’une tragédie, à l’image de celle de Bourgfaon. À peine arrivé, lord Stannis devait repartir. Une autre lune s’écoula. Des ordres royaux arrivèrent. Une autre lune s’écoula. Des attaques furent perpétrées sur les Terres de l’Orage. De longues nuits s’écoulèrent. Stannis Baratheon était rudement mis à l’épreuve et sa région avait été le commencement de cette guerre, là où le perfide dragon de l’Est avait décidé de débuter ses attaques. Il était plus prêt que jamais à affronter cet ennemi. Il avait, une fois de plus, réitérer son allégeance au roi Rhaegar et sa promesse qu’il se combattrait pour lui. Il n’attendait plus que les ordres de son souverain et maître désormais.

#DB2218 : Stannis Baratheon

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