Never forget what you are {FB / Delya}

# Dim 11 Juil - 18:08

Never forget what you are

« Portes de la Lune
303, lune 4, fin de semaine 4 »

Si les festivités de la cérémonie avaient réchauffé le cœur du Chevalier Nerbosc, lui faisant oublier les tracas de sa région natale, les choses étaient bien vite venues s’obscurcir à nouveau. Dès le lendemain, alors qu’il pensait pouvoir dormir un peu plus longtemps et essuyer les méfaits de l’alcool consommé lors du banquet, un serviteur était venu discrètement toquer à sa porte, de par son statut d’émissaire du Conflans. On venait lui apprendre le trépas de Lady Melantha Ryger dans son sommeil. Si Lucas pensait rester un peu dans le Val pour profiter de ses amis et s’assurer que ses deux cousines étaient bien installées, prêtes à voler de leurs propres ailes, bien que toujours ensemble, son devoir envers sa région l’obligeait à se détourner de celui envers sa famille. Si Melantha ne s’était jamais montrée tendre ou aimable à son égard, elle n’en était pas moins une compatriote et sa famille s’en retrouvait en deuil, et il ne pouvait pas se détourner d’eux. Alors voilà quelques jours que Ryger, Nerbosc et Harlton s’agitaient aux Portes de La Lune pour pouvoir reprendre la route au plus tôt, afin de ramener l’ancienne dame de Bois-de-Saule dans son fief pour un dernier hommage.

Le signal du départ serait donné le lendemain matin, aux premières lueurs du jour, alors Lucas profitait de sa dernière après-midi dans le fief hivernal des Hardyng pour passer un moment avec ses cousines. Il s’était habitué ces dernières années à moins les voir, entre ses voyages et son mariage à Marianne, mais ils savaient que pour elles, c’était la première fois qu’elles se trouvaient si loin de leur fief familial, non pas pour un simple voyage mais pour de bon. À moins que la position de Delya ne lui permette de contracter un mariage de retour dans le Conflans. Mais à peine arrivée, le sujet ne semblait pas être prêt d’être abordé. Alors il avait à cœur de passer un moment privilégié avec elles, de s’assurer qu’elles étaient à l’aise dans leur nouvelle demeure. Il y avait probablement là un élan égoïste aussi. Lucas avait besoin de se rassurer. Il lui serait plus simple de les quitter en les sachant heureuses et non sans avoir à constamment regarder par-dessus son épaule, observant le Val, pour s’inquiéter de leur état.

Finalement Mya avait dû les quitter plus tôt que prévu. Ses nouvelles fonctions de suzeraine du Val d’Arryn lui vallaient d’avoir certains comptes à rendre et d’autres à apprendre. Il ne resta donc plus que Lucas et Delya dans les appartements attribués aux jeunes femmes Nerbosc. “La voilà devenue une femme importante…” dit-il avec un sourire amusé mais également une pointe d’émotion dans le regard. Un tel mariage aurait plutôt du être contracté avec une femme de la branche principale, mais il avait fallu bien des années avant qu’Arwyn Nerbosc n’offre une seule et unique fille à son époux. Bethany était encore trop jeune pour se trouver au cœur de telles tractations, ce qui avait relégué un certain poids sur les épaules de leurs cousines plus âgées, même si Mya n’aurait jamais pu l’imaginer. “Veux-tu aller faire quelques pas dehors avant que le soleil ne disparaisse complètement ?” Il connaissait l’âme aventureuse de sa cousine et son amour pour l’extérieur. Ils étaient restés au calme pour contenter la femme d’intérieur qu’était leur cousine, mais à présent, ils avaient tout le loisir de quitter l’étouffant feu de cheminée pour observer ce qu’on voyait des Eyriés depuis le pied de la montagne.

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Date d'inscription : 16/02/2021

# Mar 27 Juil - 15:28

Never forget what you are

avec @Lucas Nerbosc

« Portes de la Lune
303, lune 4, fin de semaine 4 »

Un cri sourd s'échappa de sa gorge, tandis qu'elle se réveilla le visage en sueur. Ses mains se posèrent sur son coeur, cherchant à en faire ralentir ses battements. Sans même le remarquer, des larmes s'écoulaient sur ses joues. Cela lui avait semblé si réel. Elle ne pouvait sortir de sa tête, l'image de ses deux enfants attachés, mais le pire étant l'action de l'homme à la couronne écarlate. Rien qu'en y pensant, elle eut des nausées. Qui pouvait faire cela à des enfants ? Relevant ses jambes contre son torse, elle n'arrivait pas à arrêter ses tremblements. La peur la saisissait totalement. Il fallut les premiers rayons de soleil pour qu'elle arrive enfin à surmonter sa peur et assurer la tâche qui était sienne. Elle était décidée à s'occuper l'esprit, à ne plus penser à ce rêve vert.

Se trouvant rapidement auprès de sa cousine, elle arriva à se changer les idées, mais dès qu'elle arrêtait de parler et se retrouvait perdue dans ses pensées, les images du rêve lui revenait à l'esprit et ses tremblements reprennaient. Au fil des heures, elle ne devint que l'ombre d'elle-même, pourtant, la Nerbosc tentait de faire bonne figure. Elle remarqua bien les regards interrogateurs de sa cousine, mais elle lui offrait ses plus beaux sourires pour la rassurer, nul besoin de mot entre elles. La corneille était heureuse de pouvoir voir Mya, devenir la femme la plus importante du Val, elle était sa fierté et surtout savait qu'elle ferait honneur à leur famille. Finalement, Lucas vient les rejoindre. Il devait partir la journée suivante et si elle profita de sa présence, à un moment donné, la corneille ne les écoutaient plus, son dernier rêve prit totalement le contrôle de son esprit. Elle vint à se concentrer sur le début, de par l'horreur de la finalité du rêve, elle ne s'y était pas davantage intéressée. Son rêve était un lien avec un autre, le roi s'était mis en colère en observant une carte. Un lac avec deux pions, un lac dans le Conflans, un lac près d'Harrenhal. Un lac qu'elle avait déjà vu dans un autre rêve, les deux pions était donc les deux hommes qu'elle avait pu observer, deux hommes portant le B des Bracken. Les Bracken, étaient-ils liés à ce roi qui s'en était pris à ces enfants ?

“La voilà devenue une femme importante…”

Ce fut à ce moment-là qu'elle remarqua le départ de sa cousine, mais surtout que son cousin, lui parlait à elle ! Haussant les épaules avec un sourire, ce qu'il disait était vrai, elle avait toujours été une femme importante en son coeur, mais à présent, elle l'était aux yeux de tous.

“Veux-tu aller faire quelques pas dehors avant que le soleil ne disparaisse complètement ?”

Son coeur se serrait, elle n'arrivait à oublier ce qu'elle venait de conclure, elle n'avait jamais été autant effrayée, mais surtout ne voulait pas reproduire la même erreur qu'avec son oncle. Lucas était là, Lucas avait toujours eu une oreille attentive pour elle.

- Oui, avec plaisir !

D'un sourire, elle se leva calmement, alors qu'à l'habitude, elle aurait bondi de sa chaise, heureuse de cette proposition. Ce fut dans une silence pesant qu'elle suivit les pas de son cousin. L'air extérieur, lui était toujours d'un bon conseil, mais surtout, elle retrouvait le courage d'affronter la vérité. Delya devait lui dire, tout lui révéler, mais elle craignait de le perdre, de tous les perdre. "L'honneur plus cher que la vie", elle connaissait la citation de sa famille et pour le bien de sa famille, elle allait devoir lui dévoiler son don, mais surtout comment elle l'avait découvert. D'une main tremblante, elle attrapa le poignet de son cousin pour le faire arrêter.

- Je dois te dire quelque chose....Elle regarda autour d'elle pour vérifier que personnes ne pourraient l'entendre, avant d'oser ajouter : je sais que tu me verras différemment si je te confie mon secret ! Tu pourrais même m'en vouloir !

(c) DΛNDELION

"I can't listen my heart, my mission must remain the most important"

# Dim 22 Aoû - 13:40

Never forget what you are

avec @Delya Nerbosc

« Portes de la Lune
303, lune 4, fin de semaine 4 »

Lucas avait bien remarqué que Delya semblait ailleurs. Mais il ne savait guère sur quel compte mettre cette émotion. Était-ce parce qu’une partie du convoi conflanais quittait le Val et que la séparation de sa région natale se faisait plus concrète ? Était-ce parce que la mort de Melantha lui avait rappelé la mort de Dayron à qui elle était si chèrement attachée ? Ou encore autre chose qui lui échappait… ? Il avait essayé de garder des sujets de conversations légers, agréables, mais non, Delya semblait perdue dans ses pensées, hors d’atteinte. Il lui fallut attendre le départ de Mya et sa proposition d’une promenade à l’extérieur pour qu’enfin sa cousine soit de retour sur terre. Il avait espéré qu’une telle activité lui ferait plaisir, lui permettrait de lui redonner le sourire. Le chevalier aux Corneilles n’avait aucune envie que leur route se séparent de la sorte, il se poserait bien trop de questions sur son état dans les prochains jours et prochaines semaines autrement. Seulement, il avait hésité avant de l’interroger, Delya était plutôt du genre franche habituellement, à parler ouvertement, alors si elle tenait sa langue, il devait y avoir une bonne raison et il ne voulait pas la brusquer. Aussi avait-il espoir que cette marche en plein air, à l’écart, puisse l’aider à s’ouvrir.

Il fut donc heureux de la voir répondre avec cet enthousiasme qui lui était propre, lui offrant un sourire par la même occasion, rassurant doucement le nouveau père de famille quant à sa situation, bien qu’elle n’ait pas bondit de sa chaise. Ils marchèrent tranquillement, en silence, pour rejoindre l’extérieur, retrouvant avec plaisir l’air frais et revigorant du Val d’Arryn. Le regard de Lucas se perdait à l’horizon, admirant le paysage de part et d’autre, attendant d’être arrivé dans un coin des jardins plus agréables pour se poser et discuter, mais la main de Delya subitement sur son poignet l’arrêta net. Ses sourcils se froncèrent et son regard se posa curieusement sur la main de sa cousine avant de remonter sur son visage tandis que les mots jaillissaient de sa bouche comme un aveu. Les propos de la jolie Nerbosc l’inquiétèrent aussi sec. Il pivota de façon à lui faire face et vint poser ses mains sur ses bras en un geste de réconfort, libérant son poignet par la même occasion. “Du calme Delya, du calme.” Il l’avait vu vérifier les environs avant de lui parler. “Marchons encore quelques mètres par là, nous ne serons pas dérangés.” dit-il d’une voix douce. Après s’être exécutés, il se remit face à elle et ses mains revinrent en place en un geste rassurant. “Delya, tu es ma cousine, je te connais depuis ta naissance. Je ne vois pas bien ce qui pourrait me faire te voir autrement… ou même t’en vouloir ! Il ne faut pas que ça t’inquiète, tu sais que tu peux tout me dire, je serais là pour toi.” ajouta-t-il avec un nouveau sourire encourageant tandis que sa main frotter doucement son épaule. Liane avait réussi à le surprendre, il devait bien l’avouer et plutôt deux fois qu’une, mais Delya n’avait rien à voir avec son amie d’autrefois. Du moins, c’était ce qu’il se répétait en cet instant pour se rassurer et garder bonne figure face à sa jeune cousine.

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Date d'inscription : 16/02/2021

# Mar 24 Aoû - 16:57

Never forget what you are

avec @Lucas Nerbosc

« Portes de la Lune
303, lune 4, fin de semaine 4 »

Son corps tremblait, cela n'était plus dû à son rêve, mais plus à la peur des répercussions de son annonce. Elle était décidée à se dévoiler, jamais, la petite corneille n'avait prononcer ses paroles à voix haute. Son secret était resté cacher aux yeux de tous, hormis celui du Barral. Ces dernières lunes, elle avait réussi à camoufler son don, ayant toujours eu des symptômes de fièvres depuis son enfance, mais à présent, celle-ci révélait bien d'autres choses. C'était comme si, son don avait été endormi en elle puis un jour s'éveiller brusquement. La panique l'envahissait, mais elle devait agir, faire honneur à sa famille et surtout les protéger. Delya ne pouvait plus reculer, ses derniers rêves révélait un danger pour les siens et elle ne referait pas la même erreur qu'avec Tytos. Ce fut donc avec l'impression que son coeur allait exploser dans sa poitrine, qu'elle fit arrêter Lucas en lui saisissant le poignet. Dû courage, elle allait devoir en redoubler, mais surtout Delya devait combattre la peur qui la saisissait.

“Du calme Delya, du calme. Marchons encore quelques mètres par là, nous ne serons pas dérangés.”

Le contact de ses mains sur ses bras vint à la calmer légèrement, mais la tempête de la crainte la ravageait encore. Celle-ci ne se calmerait pas avant qu'il ne soit au courant de tout. Le suivant, il était certain que personne ne devait entendre ces confidences et Lucas semblait l'avoir compris pour la guider en sûreté.

“Delya, tu es ma cousine, je te connais depuis ta naissance. Je ne vois pas bien ce qui pourrait me faire te voir autrement… ou même t’en vouloir ! Il ne faut pas que ça t’inquiète, tu sais que tu peux tout me dire, je serais là pour toi.”

Elle aurait pu se perdre dans son sourire, elle aurait pu se laisser rassurer par sa main qui frottait doucement son épaule. Oui, cela avait toujours marché quand Lucas l'avait aidé à se calmer de ces colères. Mais là, le sentiment de peur était bien plus fort que tout ce qu'elle avait pu vivre auparavant.

- Tu ne peux pas dire cela sans avoir entendu mon secret !

Elle se sentait trop coupable de ne s'être jamais dévoilé, de n'avoir jamais rien dit à propos de ses rêves, mais surtout de n'avoir pas pu le sauver, lui ! Pour Ozven, cela était différent, jamais, il serait resté à Corneilla auprès d'elle, voulant forcément aller combattre dans le Nord. Elle avait choisi de l'envoyer avec l'espoir d'un meilleur jour au lieu qu'il sache son triste destin. Un choix qui lui avait brisé le coeur, un choix dont elle n'était pas encore remise, mais elle était au clair avec cette décision, mais pas par rapport à la mort de son Oncle. D'un coup, elle ne supporta plus qu'il la touche, elle ne le méritait pas. Se reculant brusquement, elle fixa son regard dans celui de son cousin.

- Je vous ai trahi... j'aurai pu sauver ton père !

Les larmes s'échappèrent de ses yeux, il lui était impossible de les retenir. Le dire à haute voix était encore pire ! Elle réalisait que c'était sûrement fini, à présent, il la verrait autrement. Continuant sur sa lancée, sa voix se brisait de plus en plus par la terreur et le chamboulement de ses aveux.

- J'ai vu la scène dans un rêve, je l'ai vu lever son verre, puis le boire et s'étrangler. J'en ai rêvé quelques jours avant que cela ne se produise. Paniquant de plus en plus...mais je ne savais pas, je te jure de me croire, j'ignorais que les anciens m'envoyaient des rêves. Je suis désolée, je regrette tellement de n'en avoir parlé à personne, de ne pas l'avoir arrêté en reconnaissant les similitudes avec mon rêve et après d'avoir gardé mon secret pour moi. Mais j'avais peur ! Après une petite pause, ses larmes se firent plus intenses : j'aurai pu le sauver, Lucas et je n'ai rien fait !

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# Dim 24 Oct - 19:12

Never forget what you are

avec @Delya Nerbosc

« Portes de la Lune
303, lune 4, fin de semaine 4 »

La panique envahissait Delya et elle était lisible pour son cousin. Lucas tenta de la rassurer, horrifié à l’idée que quelque chose puisse mettre sa cousine dans un tel état alors qu’il devait la quitter dans quelques heures. Il avait déjà connu sa cousine agitée, il connaissait sa peine à s’endormir et le rituel de son oncle d’aller la récupérer dans le barral pour la ramener dans son lit, du temps où il était encore en vie, mais quelque chose était différent. Peut-être parce qu’il n’était plus avec eux depuis trop longtemps à présent, ou que le déracinement de Corneilla ne faisait qu’accentuer cela pour Delya. Le Chevalier aux Corneilles tenta de se rassurer lorsqu’elle lui répondit avec aplomb. Les mots n’étaient pas rassurants… “Un secret ?” répéta-t-il doucement, avec surprise… Mais au moins elle ne se laissait pas faire, et c’était quelque chose qui lui ressemblait, quelque chose qu’il essayait de voir comme rassurant dans cet instant. Lucas se tut néanmoins. Delya était résolue à lui confier quelque chose et il ne voulait pas la bousculer, il voulait lui laisser le temps. Néanmoins, lorsqu’elle évoqua Tytos, il ne put s’empêcher d’avancer vers elle, alors qu’elle avait reculé. “Delya, enfin voyons…” Mais il se mordit la langue. Évidemment que l’idée même qu’elle les ait trahis et ait pu jouer ne serait-ce qu’une part dans la mort de Tytos était on ne peut plus absurde, mais ça n’était pas ce qu’elle avait envie d’entendre à ce moment-là. Aussi Lucas ne savait pas s’il en était capable. Il n’aimait pas songer à ce jour-là, à la colère qui avait noyé son cœur et aux violentes pensées qui avaient occupé son esprit. Il ne pouvait nier la véracité de l’émotion que sa cousine ressentait en cet instant. Visiblement cette culpabilité, aussi fausse pouvait-elle être, lui pesait depuis longtemps et il n’avait jamais vu Delya dans un tel état. Il se contenta de lui offrir un triste sourire, tentant de la réconforter, de lui faire savoir qu’elle était en sécurité et toujours aimée, malgré le sujet qu’ils abordaient et la gravité avec lequel elle le faisait.

Puis les mots se précipitèrent à nouveau dans sa bouche et eurent le même effet qu’un coup de poing dans le ventre pour l’émissaire du Conflans. Il était soudainement à bout de souffle, pris de vertiges. Si Delya lui avait parlé de ça quelques lunes plus tôt, il en aurait ri grossièrement et lui aurait dit que cela aurait pu arriver à n’importe qui et que cela ne voulait rien dire, simplement pour la libérer de sa culpabilité. Mais il avait appris depuis qu’il n’aurait pas pu prononcer pire mensonge et pire tentative de réconfort. Alors il était paralysé. Il repassait la soirée dans sa tête. Est-ce qu’ils auraient pu réellement empêcher la mort de Tytos ? Est-ce que Delya serait parvenue à trouver une oreille compatissante qui aurait empêché la consommation de vin de Tytos tout au long de la soirée ? Si les Nerbosc priaient tous les Anciens Dieux c’était avec plus ou moins de convictions selon les personnes. Et si tous étaient initiés aux récits des Premiers Hommes et à leurs légendes, ces histoires de rêves verts n’étaient pas acceptés par tous. Nul doute qu’on avait encore moins envie d’y croire s’ils venaient annoncer sa propre fin. L’homme vivant était plus fort et plus vaillant que n’importe quelle vieille légende après tout ? “Je vois…” finit par prononcer Lucas, les yeux dans le vide, tandis qu’il se perdait dans ses propres pensées.

Il fallut finalement que les sanglots de Delya se fassent plus fort pour qu’il sorte de cette transe et de sa torpeur pour revenir sur terre et auprès de sa cousine. Il râla contre lui-même, faisant claquer sa langue contre son palais, avant de franchir les derniers pas qui la séparer de sa cousine pour l’envelopper dans ses bras. Il la berça doucement contre lui, frottant son dos de sa large main pour la réconforter. Elle avait besoin de pleurer son saoul et il ne l’en empêcherait pas. Avisant un banc à quelques pas d’eux, il l’attira doucement, craignant qu’elle ne s'effondre s’il venait à la libérer de son étreinte. “Viens.” Il manœuvra avec délicatesse et finalement, ils se retrouvèrent assis tous les deux sur le banc de pierre, refroidi par les températures. Il s’écarta peu à peu d’elle, juste assez pour pouvoir voir son visage et le prendre dans ses mains, essuyant ses dernières larmes d’un mouvement de ses pouces. “Tu l’as dit toi-même Delya… Tu ne savais pas que les Anciens te parlaient… Comment aurais-tu pu le savoir ? Père aurait probablement rit même si on le lui avait dit, et son envie de trinquer à la santé de Hoster et Sansa n’en aurait été que décuplé je pense… Tu sais, c’était un homme de défi…” Il tenait ce discours aussi bien pour elle que pour lui. Il soupira doucement. Ses yeux verts quittèrent un instant le visage familier de Delya pour se poser froidement sur le paysage. “Et même s’il t’avait cru Delya, ça n’aurait rien changé. Notre foi nous apprend à nous fier aux Anciens Dieux et à leurs messages. Je pense sincèrement qu’il nous aurait répondu qu’Ils avaient donc décidé que son heure était venue, et qu’il n’était personne pour Les contredire…” L’Honneur plus cher que la vie après tout… Son visage revint vers sa cousine. “Les seuls responsables de sa mort, ce sont les Bracken. Si tu es responsable de sa mort, alors je le suis tout autant si ce n’est plus. Je suis celui qui milite pour la paix entre nos deux familles depuis que je suis en âge de le faire… S’il ne m’avait pas écouté, ils n’auraient probablement pas été invités et Harry n’aurait jamais pu passer à l’acte…” Il soupira à nouveau. Ses mains avaient quitté le visage de Delya pour se poser sur ses épaules affectueusement. “Cela fait vraiment un an que tu gardes tout cela pour toi Delya ?” lui demanda-t-il avec un air qui trahissait son inquiétude.

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# Mar 7 Déc - 15:02

Never forget what you are

avec @Lucas Nerbosc

« Portes de la Lune
303, lune 4, fin de semaine 4 »

La culpabilité transparaissait à travers ses larmes multiples, la jeune corneille ne contrôlait plus ses émotions, c'était le débordement. Tant de regret, tant de cachotteries, tant de peur. Son don était un cadeau des anciens dieux, mais il pouvait être aussi un lourd fardeau à porter, un fardeau qu'elle avait porter seul jusqu'à ce jour. Les mots avaient filé de sa bouche, racontant sa plus grande erreur à son cousin. C'était comme se libérer d'un poids qui l'oppressait depuis bien trop longtemps, la crainte du jugement était toujours présente, mais à la fois, elle se sentait en sécurité auprès de Lucas. Delya pouvait arrêter de retenir ses larmes, de toute manière, elle en était incapable.

“Je vois…”

Deux mots ! Deux mots qui terrorisèrent la Nerbosc, car Lucas paraissait lointain. Allait-il la rejeter comme elle l'avait toujours craint. Delya n'arrivait pas à se raisonner face à son flot de larmes, réfléchir était vraiment trop compliqué. Puis d'un coup, tout s'évapora. Lucas l'avait pris dans ses bras, il était là, il n'avait pas fui ! Tant d'émotion déferlait en elle qu'elle avait l'impression que le monde tournait autour d'elle, beaucoup trop rapidement.

“Viens.”

Elle se sentit guidée par son cousin et se laissa faire. Une fois installée sur le petit banc, Delya sentit la force lui revenir, puis de sentir la présence de Lucas ne pouvait que l'aider dans son sens. Il était si doux avec lui, elle ne voyait aucune peur dans son regard. Il vint même à essuyer ses dernières larmes qui coulaient sur ses joues.

“Tu l’as dit toi-même Delya… Tu ne savais pas que les Anciens te parlaient… Comment aurais-tu pu le savoir ? Père aurait probablement rit même si on le lui avait dit, et son envie de trinquer à la santé de Hoster et Sansa n’en aurait été que décuplé je pense… Tu sais, c’était un homme de défi…Et même s’il t’avait cru Delya, ça n’aurait rien changé. Notre foi nous apprend à nous fier aux Anciens Dieux et à leurs messages. Je pense sincèrement qu’il nous aurait répondu qu’Ils avaient donc décidé que son heure était venue, et qu’il n’était personne pour Les contredire…Les seuls responsables de sa mort, ce sont les Bracken. Si tu es responsable de sa mort, alors je le suis tout autant si ce n’est plus. Je suis celui qui milite pour la paix entre nos deux familles depuis que je suis en âge de le faire… S’il ne m’avait pas écouté, ils n’auraient probablement pas été invités et Harry n’aurait jamais pu passer à l’acte…Cela fait vraiment un an que tu gardes tout cela pour toi Delya ?”

Il avait toujours eu ce don sur elle, celui de l'apaiser et surtout la convaincre. Rien d'étonnant qu'il soit un bon émissaire pour le Conflans. Il n'y avait pas plus belle âme que son cousin. Son regard se fit plus intense et désapprobateur, quand il vint à signaler qu'il pourrait être tout aussi fautif qu'elle, par rapport à la mort de Tytos. Il était inconcevable qu'il pense cela, personne n'aurait pu savoir et surtout, c'était ce qu'il y avait de mieux en lui, d'espérer que les guerres d'hiers puissent s'arranger. C'est en disant cela qu'il vint à la convaincre qu'elle n'aurait sans doute rien pu faire, que les anciens en avaient décidé ainsi comme pour Ozven. Pourquoi avait-elle réussi à le concevoir de suite pour l'homme qu'elle aimait et pas pour Tytos ? Elle était bien incapable de le savoir, mais en tout cas, sa main vint à saisir l'une des mains de son cousin poser sur son épaule et elle la serra fermement dans la sienne. Voulant lui prouver qu'elle avait compris et que la crise de larmes était bel et bien passer. Ils étaient ensemble face à l'adversité et surtout, elle était prête à répondre à sa question :

- Je ne voulais pas vous accabler davantage, puis je ne pouvais pas supporter que vous me regardiez différemment !

Cela n'avait été facile pour aucun Nerbosc, une épreuve venue après celle de Lucas en tant qu'otage, puis de la perte d'un autre de ses cousins et de son père lors de l'attaque de Salvemer. Pour dire vrai, Delya n'avait pas eu la force de se confier à quiconque. Voulant simplement n'être que la Delya qu'il avait tous connus, qu'ainsi tout ne change pas totalement.

- Une part de moi, espérait me tromper, même si je suis une servante des anciens dieux, je me disais que c'était peut-être mon imagination. Prenant un instant de pause, elle souffla un grand coup, avant de continuer : Quand j'ai vu une chose étrange tué Ozven, entouré de tant d'hommes qui se battaient...qu'ensuite j'ai appris de sa bouche le futur départ des troupes à Winterfell et son propre départ, tous mes doutes ont disparu ! J'ai laissé partir Ozven à la mort qui l'attendait dans le Nord, car je sais que je n'aurai pas pu le retenir même si je...l'aimais et je me suis promis de ne plus jamais douter des anciens dieux !

Machinalement, elle avait posé sa main sur l'écorce du Barral de Corneilla qu'Ozven lui avait fait en collier. Elle avait prononcé à voix haute un mot qu'elle ne lui avait jamais dit à lui. Leur dernière moment lui revint en mémoire, quand elle déposa ses lèvres sur les siennes, un doux en revoir empli d'espoir pour Ozven. Aucun mot prononcé, mais elle lui avait prouver son attachement et il était mort en le sachant. Cela était douloureux à vivre, mais au moins, elle ne regrettait rien. Finalement, son regard vint à se faire plus dur, prouvant qu'elle reprenait de la contenance :

- Mais je me refuse de porter le fardeau de d'autres morts que les anciens me transmette ! Les anciens m'ont montré un nouveau danger pour les nôtres...un danger qui m'a poussée à tout te dire...je crois que les Bracken sont liées à Viserys Targaryen !

Le nom du Targaryen avait fait trembler sa voix, revoyant dans son esprit ce qu'il avait fait aux deux enfants.

(c) DΛNDELION

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# Dim 19 Déc - 18:56

Never forget what you are

avec @Delya Nerbosc

« Portes de la Lune
303, lune 4, fin de semaine 4 »

C’était un lourd fardeau dont Delya venait de se débarrasser, partageant son poids avec son cousin. Les paroles de la Nerbosc étaient pour le moins importantes aux oreilles de Lucas. Cela remettait en question plusieurs choses et pourtant il n’avait pas le temps d’y réfléchir pour le moment. Le désespoir de sa cousine était tel qu’il était devenu sa priorité. Il prit seulement quelques secondes pour remercier les Anciens Dieux d’avoir mis Beth Cassel sur sa route quelques lunes plus tôt, le familiarisant quelques peu avec ce type de révélations et l’évitant ainsi de passer pour un sombre idiot indifférent, avec des réactions inappropriées. Les larmes de la jolie Nerbosc vinrent sécher progressivement sur ses joues et elle retrouva peu à peu sa respiration habituelle. Lorsqu’elle posa une main sur la sienne pour la serre, il sut que lui plus dur était derrière eux. Il lui offrit un nouveau sourire rempli de tendresse.

Il l’avait questionné sur la durée du secret, bien conscient que cela avait dû être on ne peut plus compliqué pour elle de le conserver depuis le mariage puis Winterfell. Il soupçonnait aussi sa cousine d’avoir une raison particulière de lui dévoiler la vérité en ce jour-ci, juste avant la séparation, au-delà de son besoin de se libérer d’un poids ou d’assumer cette culpabilité mal placée. Mais il n’était pas plus décidé à la brusquer que l’instant d’avant, alors il la laissa reprendre la parole tranquillement et s’expliquer. Néanmoins la réponse de Delya lui fit baisser les yeux un instant… le replongeant dans le quotidien de Corneilla à cette période… Il s’était remis à faire des cauchemars, à repenser à son temps dans les geôles Fer-nées. Brynden s’était renfermé sur lui-même dans une des ces colères noires qui ne ressemblaient en rien à celles de Lucas. Lui s’énervait pour un rien, en quelques secondes, et puis le sentiment s’estompait. Il en fallait bien plus pour fâcher son frère aîné, mais lorsqu’il était effectivement en colère, tout le monde en prenait pour son grade pendant un moment. Et puis il y avait eu Hoster au milieu de tout ça, qui s’était retrouvé à vouloir maintenir un semblant de paix lorsque même Lucas n’en voulait plus, marchant sur la nouvelle autorité de Brynden. L’émissaire du Conflans ne pouvait pas reprocher à sa cousine ne pas leur avoir parlé à ce moment-là… “Je suis navré Delya. Ça n'a pas dû être simple pour toi de vivre ça toute seule… Et je suis désolé qu’on ait pu te donner l’impression que tu ne pouvais pas te confier à nous sur ce genre de sujets…” Il avait doucement relevé son visage vers elle. Il parlait d’un temps où l’existence des dragons semblaient encore relever des rêves et des prophéties plus que de la réalité, même pour eux prieurs des Anciens.

Lucas ne put retenir un nouveau soupir désolé à la mention du jeune garde de Corneilla dont elle s’était éprise, hochant doucement son visage par la positive. Les Nerbosc n’avaient pas connu une année facile et Delya ne faisait certainement pas exception. Puis il la vit relever le visage et prendre un air déterminé avant de s’ouvrir sur un nouveau rêve. À nouveau il garda le silence et la laissa s’exprimer avec résolution. Elle confirmait ainsi son pressentiment. Le Chevalier aux Corneilles soupira à nouveau, mais cette fois-ci, nulle déception. C’était plutôt d’agacement et il n’était pas tourné vers Delya bien au contraire. Lucas fit de son mieux pour se contrôler et garder l’esprit le plus clair possible. Au moins la fraîcheur de l’air extérieur l’aidait en cela. “Je crois que je ne trouverais pas cela bien surprenant… L’accession de Rhaegar au trône, leur trahison à la Couronne les a fait perdre de leur stature… S’allier au traître représente leur seule chance de retrouver leur position d’antan. Mais qu’est-ce que te faire dire ça exactement ?” Il savait que les rêves verts n’étaient jamais précis et clairs, il avait retenu ses leçons. Mais il se rappelait aussi les révélations de la jeune Cassel. Ces deux hommes au B brodé sur leurs tuniques, se détournant d’un barral blanc pour rejoindre un cheval cabrant à la baie écarlate. Deux hommes ou deux maisons se détournant du symbole des Nerbosc pour rejoindre les Bracken. Beth aussi l’avait alerté sur la trahison de la famille, mais Brynden ne pouvait pas les convoquer pour des rêves d’une Cassel à Winterfell. C’est pourquoi il devait trouver les preuves exactes. Mais si les Anciens Dieux acceptaient de parsemer sa route d’indices, il n’allait pas s’en détourner.

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# Dim 2 Jan - 15:30

Never forget what you are

avec @Lucas Nerbosc

« Portes de la Lune
303, lune 4, fin de semaine 4 »

La jeune corneille reprenait le dessus, mais son dernier rêve vert, la rendait encore tremblante. Beaucoup d'émotion la traversait, mais elle avait fait le plus dur, dévoiler son don, puis Lucas n'avait finalement pas fui, il était près d'elle, il la soutenait. Le regardant droit dans les yeux, elle vint à lui signaler qu'elle pensait que les Bracken étaient liées à Viserys Targaryen.

“Je crois que je ne trouverais pas cela bien surprenant… L’accession de Rhaegar au trône, leur trahison à la Couronne les a fait perdre de leur stature… S’allier au traître représente leur seule chance de retrouver leur position d’antan. Mais qu’est-ce que te faire dire ça exactement ?”

Une époque que Delya n'avait que peu connu, pour dire vrai, elle était née durant la rébellion de Robert Baratheon. Mais tous savaient ce qui s'était passé, tous pensaient à ce qui arrivait au Tully, mais surtout à la déchéance des Bracken, alors que les Nerbosc gagnaient la suzeraineté du Conflans. Lucas avait raison, c'était une chance pour eux, une chance dont sa famille était l'obstacle.

- J'ai fait un rêve vert hier soir, un rêve en lien avec un autre que j'ai fait sur la route pour nous mener dans le Val.

C'était bien la première fois qu'elle allait expliquer ses rêves à voix haute, comment formuler ce qu'elle pouvait voir. Tous les détails avaient leur importance, les symboles représentés, l'odeur, le vent, les scènes... Oui, aucun rêve ressemblait à un autre et Delya avait mis plusieurs années à bien interpréter certains rêves, même si elle n'était pas vraiment certaine de bien le faire.

- Mon premier rêve se passait près d'Harrenhal, je n'y suis jamais allé, mais je suis quasiment certaine que mon rêve se passait en ce lieu. C'était dans une clairière, près d'un grand lac et d'un Barral. Deux hommes sont remontés sur leurs chevaux avec des B broder sur leurs tuniques. Ils se détournait d'un Barral tandis que je pouvais sentir le vent qui changeait de direction. Les chevaux était représenter à l'image de l'emblème des Bracken. Faisant une pause, elle ajouta : le rêve d'hier soir m'a terrifié. C'était dans un château, l'homme à la couronne écarlate était en colère, il y avait une carte militaire dont il renversa tous les pions, hormis deux, deux positionner près d'un lac, comme mon autre rêve. Sa voix se mit à trembler, puis il a pris ses deux pions et les a enfoncer dans la...gorge de deux enfants...attachés ! Le chiffre de deux ressort dans mes deux rêves, je ne sais pas ce que cela signifie, mais il y eut trahison où il va y avoir trahison et tout cela à cause d'une chose qui s'est produite près d'Harrenhal.

Il y avait tant de possibilités par rapport à ce nombre deux, mais Delya pouvait juste pointer ce détail sans en comprendre vraiment le sens. Pour la trahison, elle en avait aucun doute, une trahison en faveur des Bracken, une trahison qui servait aussi Viserys, mais pourquoi les anciens dieux lui montrait ce geste symbolique et empli de fureur envers ses deux enfants.

- J'ai aussi fait un rêve par rapport à un dragon qui passe au-dessus d'un port avec une grande tour, ainsi qu'un autre par rapport à un plateau de Cyvosse. Un cavalier quitte son dragon noir pour rejoindre son dragon blanc... Je te donne sûrement trop de rêves à la fois, mais les deux premiers me parle beaucoup plus que ses deux derniers. Tout ce qui est sur c'est que les dragons sont omniprésents et vont bousculer nos vies à tous.

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# Dim 23 Jan - 18:49

Never forget what you are

avec @Delya Nerbosc

« Portes de la Lune
303, lune 4, fin de semaine 4 »

Les révélations de Delya donnaient beaucoup à réfléchir. Lucas avait bien compris qu’elle voulait l’avertir de certaines choses avant que leurs routes ne se séparent pour un temps, sa place étant à présent auprès de Mya dans le Val et non plus à Corneilla avec le reste des Nerbosc. Ils avaient bien conscience que l’avenir se faisait menaçant pour certains. Certes Westeros avait réussi à s’allier face à la menace au Nord, mais cela n’avait pas réchauffer tous les cœurs d’un élan solidaire. Après avoir lutté contre des morts ramenés à la terre des vivants, les hommes voulaient se déchirer entre eux pour une Couronne et du pouvoir. Une vision du monde que n’approuvaient pas les Nerbosc. Et Delya voulait les aider à maintenir leur cap comme ils le faisaient toujours depuis l’accession de leur famille à la suzeraineté. Mais ça n’était pas chose aisée pour elle. Alors Lucas faisait de son mieux pour se montrer doux et patient. Il voulait aider son aîné, après tout il lui avait fait cette promesse là alors qu’ils n’étaient encore que des adolescents, mais il aimait sa cousine et elle ne serait jamais un outil pour quoi que ce soit. “Je t’écoute…” dit-il simplement à voix basse, tandis que les rides qui apparaissaient sur son front trahissaient sa curiosité. Alors que les mots franchissaient les lèvres de sa cousine, l’émissaire devenait de plus en plus livide. Son échine fut parcourue par un bref frisson. “Par les Anciens Dieux…” souffla-t-il. Qu’il était étrange d’entendre une deuxième fois ce même témoignage. Le choix des mots et les impressions laissées par les rêves aux jeunes femmes qui témoignaient… Lucas déglutit avec difficulté avant de se tourner vraiment vers Delya pour la regarder droit dans les yeux.

Elle reprit la parole et cette fois-ci, les mots étaient nouveaux à ses oreilles, mais l’émotion de sa cousine lui était familière. Il vint poser ses mains sur les siennes en guise de réconfort, se refusant à l’interrompre alors qu’elle trouvait le courage de lui dévoiler quelque chose d’aussi atroce. Lorsqu’elle eut fini de parler des enfants torturés, il s’approcha d’elle pour la serrer un instant contre lui. “J’aimerais te dire que je suis capable de faire sens de tout cela. Qu’à présent nous avons toutes les clés en main et que nous allons empêcher les traîtres de réaliser leurs desseins… Mais je t’aime trop pour te mentir Delya. Je ne peux qu’imaginer le sentiment de solitude qui doit t’envahir, la peur qui peut t’habiter… J’espère que tu trouveras un peu de réconfort en sachant maintenant que tu peux compter sur moi, que tu pourras partager tes peines et tes doutes, que tu n’es pas seule, cousine. Je ne peux que te recommander d’écrire à Brynden pour lui en parler si tu ne l’as pas déjà fait… Et puis Mya évidemment. Elle sera à tes côtés. Certes elle va avoir certaines préoccupations à partir de maintenant, mais elle sera toujours là pour toi, sans attente déplacée… Et puis il y a une jeune femme dont j’ai fait la connaissance à Winterfell qui semble dotée du même don que toi. Je lui écrirais pour savoir si elle accepte que je te communique son nom, tu pourras peut-être lui écrire et trouver en elle une amie toute particulière ?” Il fit une pause pour reprendre son souffle et s’écarta légèrement de sa cousine pour retrouver son regard. “Et puis Brynden, ton frère, tes autres cousins et moi, on va faire tout ce qui est en notre pouvoir pour protéger ceux qu’on aime et les valeurs auxquelles on croit. Tu as ma parole. Et si tu le souhaites, on te tiendra au courant de nos recherches.” Il souffla doucement par le nez, quelque peu dépité par la situation. Il creusait sa mémoire, cherchant à se rappeler lequel des Rois Targaryens possédait une couronne connue pour sa couleur ou ses pierres écarlates. À moins qu’il ne faille chercher du côté des anciens rois, avant même la Conquête…

Mais il n’était pas temps de songer à toutes les hypothèses plausibles. Delya évoqua un nouveau rêve et Lucas interrompit ses supputations pour l’écouter. Elle avait visiblement beaucoup de choses à partager. “Te rappelles-tu toujours aussi bien des rêves verts ? Comment sais-tu que ça n’est pas un simple rêve ?” Son ton était doux, il ne remettait pas en question son don, il était simplement curieux de savoir comment ça affectait sa vie, pour être certain qu’il faisait tout ce qui était en son pouvoir pour la lui simplifier, la lui rendre plus douce et agréable malgré ce fardeau.

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# Sam 19 Fév - 14:26

Never forget what you are

avec @Lucas Nerbosc

« Portes de la Lune
303, lune 4, fin de semaine 4 »

L'horreur de son dernier rêve vert ne la quittait pas. Elle n'arrivait pas à oublier l'expression terrifiée de ses enfants, ni même de la colère de ce roi à la couronne écarlate. Delya était apeurée, à la fois par ce qu'elle disait, mais aussi de faire face à ses révélations. Il lui était si étrange de dire cela à voix haute, de se confier ! Durant plus d'un an, elle avait vécu seule avec son secret, mais à présent, ils étaient deux à être au courant. Les mots de Lucas vinrent à la rassurer, il n'allait pas changer de comportement envers elle, malgré son don. Elle avait tellement eu peur d'être rejeté, de par sa différence. Il lui conseillait même d'en parler à Brynden, à Mya, à ses proches, mais Delya ne se sentait pas encore prête. Se dévoiler, elle le ferait sûrement, mais quand elle serait qu'elle doit le faire. Puis d'un coup, son regard prit des teintes de surprises face à la révélation de la fille de Winterfell, une personne qui possédait son don. Il lui parut étrange de concevoir qu'elle n'était pas seule. Il était certain qu'elle n'était pas unique, mais de là, à savoir qu'elle n'était pas seule à cette époque actuel était rassurant et à la fois terrifiant. Si les anciens avaient choisi plusieurs élus, c'est qu'un temps de chaos se préparait. Finalement, elle vint à lui dire calmement :

- Laisse-moi du temps avant d'en parler à d'autres ! Il n'est pas facile d'être différent et d'être accepté ainsi ! Je te promets d'en parler, mais quand je sentirais que je suis prête à le faire !

En avoir parlé à Lucas, ne faisait pas qu'elle puisse dévoiler son don à tous ses proches. Delya n'avait pas honte de posséder un tel don, mais elle était simplement attaché à ses relations et ne voulait pas les voir changer, parce qu'elle était différente. Puis est-ce que tout le monde voudrait la croire ? Elle était déjà heureuse de voir aucun doute dans le regard de Lucas. Puis, elle allait devoir s'habituer à une nouvelle vie, pour son bien-être, Delya ne voulait pas subir trop de changement d'un coup. Elle hocha la tête, pour dire à Lucas qu'elle était d'accord pour être tenue au courant de leur recherche. Les Nerbosc étaient sa famille et elle était prête à tout pour les protéger. Finalement, elle vint à évoquer des rêves verts dont elle n'avait pas saisi la signification, enfin des rêves verts moins précis.

“Te rappelles-tu toujours aussi bien des rêves verts ? Comment sais-tu que ça n’est pas un simple rêve ?”

Le ton de son cousin, ne laissait aucun doute dans la possibilité qu'il doutait de ses rêves, mais il vint à lui poser une question qui la poussa à la réflexion. Pour dire vrai, Delya ne s'était jamais réellement demander la différence entre rêve et rêve vert. C'était un sentiment inné, elle le ressentait simplement que c'était différent, en tout cas, à présent, elle était capable de comprendre pourquoi ces rêves verts n'étaient pas comme les autres, mais comment l'expliquer avec des mots ?

- Cela dépend des rêves, certains reviennent à plusieurs occasions, sont plus insistant, plus clairs, des visages reconnaissables, d'autres parle avec des emblèmes, ils sont plus dur à interpréter, ils sont plus furtif, plus lointain à mon esprit.

Tant de rêves différents, tant de différence dans leurs réalisations, il était vrai que les anciens ne lui facilitaient pas toujours la tâche de l'interprétation. Tout n'était pas éclatant de clarté.

- Ce n'est souvent qu'à son réveil qu'on réalisé que ce qui s'est passé en dormant n'était qu'un rêve, mais un rêve vert...puise en nous...Je ne sais pas comment t'expliquer, je vois, mais je ne suis pas une personne du rêve, je ne le vis pas vraiment, je n'ai pas d'interférence. Ça me demande de moi pour bien tout visualiser. C'est une atmosphère différente, épuisante. Prenant une aspiration, elle ajouta : tu sais, j'ai toujours eu des monter de fièvre depuis ma naissance, que notre mestre n'a jamais compris, je pense que c'est ainsi que mon don réagit sur mon corps... Les anciens ne peuvent pas nous montrer leurs messages sans en affaiblir l'hôte.

Ce dernier mot venait à mourir dans sa gorge, elle se posa pour la première fois une question à laquelle elle n'avait jamais pensé. Est-ce que trop de rêve vert d'un coup pourrait venir à la tuer ? Se ressaisissant, elle vint à se rattraper en disant :

- Enfin, j'en sais rien, je me trompe peut-être, je n'ai jamais croisé quelqu'un comme moi. La fille du Nord t'a t'elle parler de ce que les rêves verts lui provoquaient ?

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# Dim 20 Mar - 17:02

Never forget what you are

avec @Delya Nerbosc

« Portes de la Lune
303, lune 4, fin de semaine 4 »

Lucas ne ressentait que trop bien le besoin de Delya d’être rassurée. Il n’était pas certain de pouvoir imaginer à quel point elle s’était sentie seule, isolée, avec ce don et personne pour en parler, personne à qui se confier et sur qui s’appuyer alors que les Anciens lui confiaient des secrets troublants et choquants. Le Chevalier à la Corneille évoqua évidemment les membres de sa famille, persuadé que comme lui, avec un peu de temps pour s’habituer à l’idée, se montrerait plein de supports pour elle. S’il y avait bien une chose dont tous les Nerbosc pouvaient se targuer, c'était de ne jamais tourner le dos à sa famille. Celle du sang ou celle choisie avec le cœur. Mais il ne s’arrêta pas là dans ses confidences. S’il comptait bien conserver le secret de Beth Cassel et ne pas parler de son identité sans son accord, son intuition lui soufflait que Delya y retrouverait du réconfort à savoir qu’elle n’était pas la seule jeune femme au sang des Premiers Hommes à vivre cela. Peut-être l’une comme l’autre pourraient-elles s’en trouver soulagées et comprises, comme jamais leurs familles, leurs proches n’en seraient capables malgré tout leur amour. Les yeux de la jeune femme semblèrent briller d’un certain espoir à cette annonce, mais cela n’empêchait pas d’avoir besoin de temps. Alors le Nerbosc afficha un sourire de façade rassurant, frottant affectueusement les mains de sa cousine dans les siennes, plus larges. “Évidemment Delya. Je ne te précipiterai jamais sur aucun chemin. Tu as le temps. Je veux juste que tu saches que tu n’es pas seule, et que tu as des options. Il te suffira de m’écrire que tu as besoin d’une amie au Nord et je comprendrais tout de suite.” Il se pencha vers elle pour déposer un léger baiser sur ses cheveux, comme son père aurait pu le faire.

Après la longue confession de Delya, à laquelle il n’avait guère de réponse à apporter, bien qu’il aurait aimé pouvoir la soulager de la sorte, il la questionna sur la distinction qu’elle faisait avec les autres rêves, ceux du commun des mortels au repos. Sa cousine sembla entrer dans une certaine réflexion et il en fut surpris. Mais peut-être, de par sa nature curieuse, questionnait-il trop de choses… Le silence s’installa à nouveau et il ne le brisa pas, laissant la jeune conflanaise trouver ses mots. Elle reprit la parole et au fur et à mesure qu’elle lui expliquait ce qu’elle vivait, il cherchait à se rappeler de ses propres rêves, cherchant à savoir s’il avait jamais expérimenté quelque chose de similaire. Et s’il lui était arrivé de rêver d’Arwyn de manière vive et précise, le réveillant en sursaut et persuadé d’avoir eu une véritable conversation avec elle, rien d’autre n’en avait découlé. Aussi avait-il mis cela sur le compte d’une simple visite grâce aux Anciens Dieux. Puis elle se mit à évoquer les fièvres et les fatigues et sa curiosité s’estompa aussitôt au profit d’une nouvelle inquiétude. “Bon sang…” souffla-t-il doucement, réalisant les dangers qui la guettaient et qu’il n’avait même pas soupçonné jusque-là. Il aurait voulu lui demander si ça n’était finalement pas trop risqué pour elle de vivre avec un tel don, mais le moment ne semblait pas le bienvenue, alors il préféra garder le silence et se promettre de faire ses propres recherches de son côté. “Peut-être faudrait-il prévenir le mestre au moins ? Ou alors souhaites-tu qu’on t’envoie celui qui s’occupait de toi à Corneilla, sur un motif quelconque ? Je ne veux pas que tu ais à t’inquiéter des soins en plus du reste…” Et sans même qu’il s’en rende compte, un nouveau soupir inquiet franchi ses lèvres. “D’ailleurs, peut-être devrait-on penser à rentrer au chaud ? Ou au moins se mettre en mouvement ? L’hiver est encore au dessus de nous… Ne tentons pas les Anciens…” Si les rêves puisaient dans son énergie comme elle le lui avait raconté, alors la moindre maladie devenait plus dangereuse pour elle…

Il lâcha ses mains et se redressa, lui tendant son bras pour qu’elle s’y accroche. “Je te crois. Mais malheureusement, je n’ai guère d’informations à te rapporter du Nord. Elle était plus jeune que toi… plus jeune que Sansa, ou de son âge à peu près. Elle n’était pas certaine de pouvoir me parler de tout, alors je n’ai pas insisté, je n’ai pas creusé. Je crois qu’elle ne s’est confiée à moi, que parce que Brandon m’accompagnait et qu’elle ne désirait pas qu’il puisse être en danger à cause des Bracken. Maintenant que tu le dis… oui elle avait l’air assez fatiguée, le teint pâle, pas bien épaisse… mais je ne l’ai pas questionné. Après tout, on venait d’affronter le retour de la Longue Nuit…”

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# Mer 8 Juin - 10:52

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avec @Lucas Nerbosc

« Portes de la Lune
303, lune 4, fin de semaine 4 »

Elle savait au fond d'elle, que sa famille la soutiendrait, enfin, elle ne doutait pas d'eux, mais c'était un sentiment humain de se méfier de la différence. Jamais, sa mère ne pourrait l'envisager, enfin pour sûr, elle avait déjà eu beaucoup de mal à l'accepter telle qu'elle l'était alors avec un don de plus, cela ne serait que l'énerver davantage. Delya aimait sa mère, mais leur relation était si compliquée, si conflictuelle. Enfin, elle pouvait faire confiance à Lucas pour garder cela pour lui, le temps qu'elle soit prête à se dévoiler.

Après avoir expliqué la façon dont elle percevait ses rêves, la petite corneille vint très vite à dévoiler ce qu'elle pensait être des risques de son don. Cela lui paraissait évident, à présent, que c'est monter de fièvre venait de son lien avec les anciens, mais elle n'avait aucune preuve à ce sujet et était quasiment certaines que les Mestres ne pourraient pas l'aider davantage. Ce don venait des enfants de la forêt et leurs coutumes ancestrales s'étaient perdu avec le temps. Pour le coup, elle n'avait pas souhaité inquiéter son cousin et se traita d'idiote en pensée Le coté protecteur de Lucas vint à refaire son apparition, ce qui lui arracha un sourire. Elle avait l'impression d'être de retour chez elle, d'être plus que protéger par ses proches.

- Ça ira, Lucas, j'en suis certaine ! Je n'ai jamais été clouée au lit trop longtemps à cause de mes rêves. La seule chose qui m'aidait vraiment, c'était notre Barral et je ne suis pas certaine que tu puisse me le faire parvenir !

Delya reprenait véritablement contenance, se laissant même envahir par son humour naturel. Elle doutait que le Mestre de Corneilla puisse l'aider plus que cela présent en ce lieu. Mais après tout, peut-être, irait-elle interroger ce nouveau mestre qui partagerait sa vie ! Mais, au moins, elle décida de lui saisir le bras pour reprendre la marche. La Nerbosc ne pensait pas craindre le froid, mais marcher lui ferait le plus grand bien.

Entendre que la Nordienne avait l'air fatiguée, le teint pâle et n'était pas bien épaisse, vient à lui souffler qu'elle ne se trompait pas. Il y avait un prix à leurs dons. Un prix qu'elle était prête à payer si cela pouvait aider ses proches. Les créatures venant du plus profond du Nord avaient été vaincues, mais son don n'était encore que frêle à ce moment-là, à présent, elle trouvait les anciens plus insistant, le véritable danger n'était pas fait de glace, mais de feu. Là, d'un simple murmure, elle demanda :

- Tu penses que les dragons sont le futur danger ?

Et de là, elle ne parlait pas des créatures de feu, mais de la famille qui en portait l'emblème. Elle repensa à son dernier rêve et surtout à ce roi. Il était un danger, car il provoquait le chaos.

- Cet homme à la couronne écarlate m'a vraiment fait froid dans le dos, j'ai peur pour notre avenir à tous !

Elle venait à citer ce rêve, sans trembler, comme si son corps commençait à s'habituer à la frayeur. Reprenant sa respiration, elle se sentait à présent plus en paix et vint à ajouter :

- Je me sens libérée d'avoir pu t'en parler, je ne comprends pas la raison qui a poussé les anciens à me choisir, mais je dois leur faire honneur et je ferai mon maximum pour comprendre leur message et tenter de vous protéger si je rêve d'une nouvelle menace !

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# Dim 16 Oct - 20:19

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avec @Delya Nerbosc

« Portes de la Lune
303, lune 4, fin de semaine 4 »

Cela avait été plus fort que lui. Dès que sa cousine avait commencé à évoquer le prix à payer de son don, le Chevalier à la Corneille s’était inquiété, listant mentalement et à haute voix tout ce qu’il était possible de faire pour l’aider à surmonter tout cela sereinement. Il ne s’était certainement pas attendu à voir un sourire amusé se dessiner sur le visage de Delya face à tant d’inquiétude de sa part. Percevant sa réaction, il se tut et soupira légèrement, conscient de projeter ses angoisses sur sa jeune cousine. Elle était visiblement plus sereine avec son sort que lui. Mais peut-être était-ce parce qu’elle avait eu des années pour se faire à l’idée et en accepter le prix, alors qu’il venait tout simplement d’apprendre la véritable nature de ses rêves et de ses dons dans un contexte qu’il trouvait finalement peu rassurant. “C’est vrai que personne ne s’est douté de quoi que ce soit jusque là…” reconnut-il d’une voix douce. “Et tu as raison… je ne pourrais rien faire d’une telle requête. Le barral doit rester où il est.” ajouta-t-il avec un rire quelque peu nerveux, haussant les épaules d’un air penaud.

Le Nerbosc proposa ensuite à la jeune femme de se remettre en marche afin de ne pas prendre froid, ainsi installés sur leur banc de pierre, immobile au grès des vents. Cette dernière accepta de bon cœur, accrochant son bras à celui qu’il lui tendait et le silence revint entre eux l’espace de quelques instants. Delya semblait marquée par ses dernières révélations et véritablement habitée par cet horrible rêve. Sa prise de parole une poignée de secondes plus tard vint couper le souffle de l’émissaire conflanais. Ses yeux passèrent de droite et de gauche plusieurs fois d’affilée pour vérifier que personne n’était aux alentours et qu’aucune oreille n’avait pu entendre la question de sa cousine. “Je n’en sais rien Delya.” dit-il d’une voix basse mais incontestablement nerveuse. “Sans eux, je ne pense pas qu’on aurait pu revoir la lueur du jour à Winterfell. Et je parle aussi bien des créatures que de la famille.” précisa-t-il d’une voix plus discrète encore. “Un conflit digne de celui de la Danse des Dragons apporterait son lot de sang et de feu, c’est tout à fait certain… C’est pourquoi il est de notre devoir de tout faire pour éviter d’en arriver là, en servant le roi correctement. Et nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour protéger les nôtres.” Il parlait aussi bien de leur famille que des gens qu’ils avaient sous leur responsabilité et protection. Les Nerbosc restaient toujours fidèles à leurs mots.

Face à l’inquiétude de la conflanaise, Lucas posa une main réconfortante sur son bras. “Dès que je serai de retour à Corneilla, je ferai les recherches nécessaires sur cette couronne. Je demanderais même à Hoster son avis. Si quelqu’un à la maison peut avoir la réponse, ça sera lui ! Je te promets qu’on viendra au bout de ce rêve énigmatique et que l’on fera le nécessaire pour empêcher ce roi d’accomplir son œuvre.” Puis c’est un regard attendri qu’il posa sur sa cousine alors qu’elle se questionnait sur le choix des Anciens de la doter d’une telle responsabilité. “Et bien je ne suis pas surpris de mon côté Delya. Tu es une vraie Nerbosc, loyale et courageuse. Les Anciens ne pouvaient pas trouver meilleure messagère pour porter leur voix que toi.” Il s’était arrêté pour lui faire face et lui offrir un sourire réconfortant. “Ils te font confiance, et moi aussi.” Il hocha doucement la tête par la positive pour l’assurer de sa sincérité.

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# Mar 21 Mar - 15:20

Never forget what you are

avec @Lucas Nerbosc

« Portes de la Lune
303, lune 4, fin de semaine 4 »

C'est comme si j'étais quelqu'un d'autres. Delya pensait cela sans cesse, tandis que son rêve avec les deux jeunes enfants se dévoilait... Face à tous cela, Delya ne pouvait voir que le rouge. Le rouge représentait sa crainte, la couleur du sang, sa sensation de suffoquer. Le Rouge l'entourait comme une aura, la submergeait de l'intérieur. Le Rouge la poussait à vouloir crier, à se réveiller. Le rouge représentait sa perte de l'espoir. Ce rouge avait une telle place en elle, tandis qu'elle rêvait, une couleur trop représentative qu'elle était incapable d'expliquer à Lucas. Mais pour le coup, celui-ci vint à répondre à son interrogation face aux choix des Anciens de la choisir pour son don :

“Et bien je ne suis pas surpris de mon côté Delya. Tu es une vraie Nerbosc, loyale et courageuse. Les Anciens ne pouvaient pas trouver meilleure messagère pour porter leur voix que toi. Ils te font confiance, et moi aussi.”

Un sourire se dessina sur son visage. Il était bon de pouvoir parler a coeur ouvert avec son cousin, elle était heureuse de ne plus porter seul le fardeau de son secret. Il avait raison, elle n'était pas une mauvaise personne. Qu'est-ce que cela aurait donné si elle avait été différente ? Maléfique ? Une Nerbosc qui aurait pu trahir les siens pour rejoindre les Bracken, ou pire exploiter les petits gens avec ses dons, leur faire payer ses rêves verts, les arnaquer en racontant bien ce qu'ils voulaient entendre. Se croire supérieur... Oui, Delya était assez forte pour ne pas tourner malveillante avec son don.

Finalement, les deux cousins vinrent à parler d'autres choses, de sujets de moindres importances. C'était leur dernier moment ensemble avant le départ de Lucas et ils voulaient profiter l'un de l'autre. Cela lui était étrange de se dire qu'elle allait à présent vivre dans le Val, découvrir une tout autre vie, se créer de nouvelles habitudes et que Lucas vivrait sa vie dans le Conflans. À leur dernier instant, elle déposa un baiser sur sa joue et lui promit de lui écrire au plus vite.

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