La vie a une fin. Le chagrin n'en a pas.
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An 303, Lune 6, semaine 2
La vie a une fin. La chagrin n'en a pas.
Le silence relatif de la demeure des Ryger était assourdissant après qu’elle eut grouillé de vie pour un enterrement… Quelle ironie ! Plus de vie pour enterrer grand-mère que de vie après… Je remontais mes genoux contre ma poitrine et posai ma tête dessus. Polar tendit le museau pour tirer sur le bas de ma robe. J’étais assise dans un fauteuil quand bien même j’aurais pu être sur mon lit que la situation aurait été la même. Je sentais la chaleur des rayons du soleil décroître. Quoi que… je ne la sentais pas vraiment. Je la sentais comme une information extérieure… mais depuis que mon propre soleil humain était partie, la chaleur semblait avoir déserté mon monde d’obscurité. Je poussais Polar du pied, il eut un gémissement et tourna sur lui-même.
« Lili ? Est-ce que tu veux venir manger avec nous ? Dans la grande salle ? »
Je secouai la tête : non, je ne voulais pas sortir de ma chambre. Je ne voulais plus sortir. Dès que j’étais en dehors, j’avais l’impression d’être perdue. J’avais réussi encore un peu la semaine dernière, mais depuis la fin de la semaine dernière, je refusais de sortir. Damon usait tous ses trésors de patience et de douceur pour tenter de me faire sortir… mais je refusais. Tout comme je ne supportais plus du tout d’être seule. Il passait beaucoup de temps avec moi, en silence, faisant son rôle de chevalier, étudiant quelques textes, parfois m’en lisant… Et quand il devait sortir avec Polar, il me laissait seule avec une servante. La nuit c’était d’horribles cauchemars, si bien qu’une servante dormait toujours près de moi pour venir m’apaiser et me rassurer.
Damon soupira, insista un peu avant de céder et de m’embrasser le front. Il demanda à une servante de rester avec moi, mais il prit Polar pour que mon chien puisse se dépenser. J’entendis le chien grogner et visiblement ne pas avoir envie de le suivre. Je restais silencieuse alors que la servante rouvrit la porte pour porter le plateau repas devant moi. Je n’y touchais pas, rien que l’odeur me levait le cœur. Je n’y touchais pas du tout. J’entendis des coups à la porte… La servante s’y dirigea pour ouvrir.
« Oh ! Dame Celia ! »
Je ne bougeais pas malgré la présence de ma tante. Je resserrais juste ma prise autour de mes genoux, toujours recroquevillée sur moi-même.
« Lili ? Est-ce que tu veux venir manger avec nous ? Dans la grande salle ? »
Je secouai la tête : non, je ne voulais pas sortir de ma chambre. Je ne voulais plus sortir. Dès que j’étais en dehors, j’avais l’impression d’être perdue. J’avais réussi encore un peu la semaine dernière, mais depuis la fin de la semaine dernière, je refusais de sortir. Damon usait tous ses trésors de patience et de douceur pour tenter de me faire sortir… mais je refusais. Tout comme je ne supportais plus du tout d’être seule. Il passait beaucoup de temps avec moi, en silence, faisant son rôle de chevalier, étudiant quelques textes, parfois m’en lisant… Et quand il devait sortir avec Polar, il me laissait seule avec une servante. La nuit c’était d’horribles cauchemars, si bien qu’une servante dormait toujours près de moi pour venir m’apaiser et me rassurer.
Damon soupira, insista un peu avant de céder et de m’embrasser le front. Il demanda à une servante de rester avec moi, mais il prit Polar pour que mon chien puisse se dépenser. J’entendis le chien grogner et visiblement ne pas avoir envie de le suivre. Je restais silencieuse alors que la servante rouvrit la porte pour porter le plateau repas devant moi. Je n’y touchais pas, rien que l’odeur me levait le cœur. Je n’y touchais pas du tout. J’entendis des coups à la porte… La servante s’y dirigea pour ouvrir.
« Oh ! Dame Celia ! »
Je ne bougeais pas malgré la présence de ma tante. Je resserrais juste ma prise autour de mes genoux, toujours recroquevillée sur moi-même.
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The Sad Little Willow – Part 1
- Better Bent than Broken -
Ce début de sixième lune avait été bien lourd pour la famille Ryger de retour en hâte à Bois-de-Saule alors que lady Melantha avait rendu son dernier souffle aux Portes de la Lune. Quelle ne fut pas l’horreur de découvrir en rentrant que ser Merwyn avait également péri. Personne hormis Hector ne savait qu’il avait quitté ce monde en apprenant la mort de celle qu’il avait toujours aimé. Il avait longtemps hésité avant de le dire à Célia, son amante depuis maintes années maintenant. Il ne pouvait garder ce secret là pour lui seul. Célia, déjà triste de perdre deux membres de sa famille dont sa mère, accueillit cette révélation avec chagrin. C’était donc ça le véritable amour. Lorsque l’un quittait la vie, l’autre le rejoignait dans la mort. Elle lui fit promettre de ne rien dire à personne, surtout pas à son père, lord Perwyn. Il était bien plus atteint par la mort de son épouse et de son frère qu’il ne le laissait paraître. Reprenant chacun leurs occupations, Célia en tant que maîtresse des lieux pour les invités qui avaient fait le déplacement pour rendre un ultime hommage à sa mère, Hector en tant qu’intendant, reprenant aux côtés de lord Perwyn et ser Richard son rôle. La semaine fut chargée et quel soulagement de voir tous ces gens repartir dans leurs contrées, lointaines comme proches. Il fallait de nouveau réapprendre à vivre. C’était là les conséquences de chaque épreuve orchestrée par les Sept. Bois-de-Saule ne devait pas dépérir. Les beaux jours revenaient. L’hiver quittait Westeros petit à petit et le printemps prenait ses aises. Il serait alors plus agréable de profiter des magnifiques jardins de la demeure des Ryger qui étaient et seraient toujours à l’image de cette grande dame qu’était Melantha Ryger.
Les jours passèrent et Célia remarquait que sa jeune nièce, Liliyana, se faisait bien rare voire complètement absente des repas, des journées promenades. Si les premiers jours, Damon lui assurait qu’il s’en occupait, Célia commençait sérieusement à s’inquiéter pour la pauvre petite. Avec tout ce remue-ménage d’invités et d’hommages, elle n’avait eu de temps à consacrer à celle qui, sans aucun doute, devait avoir un chagrin immense de la perte de lady Melantha. C’est ainsi qu’un jour, alors que Bois-de-Saule retrouvait une certaine sérénité, Célia décida de monter dans les appartements de la jeune fille où Damon lui avait fait porter un repas. La conflanaise ne savait pas trop comment faire avec Lily, non pas qu’elle sache comment s’occuper d’elle – elle-même avait eu trois enfants dont deux filles – mais il y avait un lien bien particulier entre le Saule disparu et elle. Privée de parents, Lanner étant mort lors de la rébellion et Eleanor en couches, Liliyana avait dû grandir sous la coupe de sa grand-mère, affublée d’une cécité qui la handicapait grandement. Mais, la jeune fille devenue femme s’en accommodait et démontrait à tout le monde, chaque jour, qu’elle n’était pas sotte ni maladroite. Grâce à Polar que sa grand-mère lui avait offert il y a quelques années, elle pouvait se mouvoir sans aide d’une servante même s’il en avait tout de même une attribuée pour l’habillage si jamais elle en ressentait le besoin. Célia arriva alors aux appartements de la jeune femme et frappa. Elle n’entendit pas de chien, il devait être de sortie avec Damon. Tant mieux, cela voulait dire qu’il n’y avait que la servante et elle. Se présentant alors à elle, la servante parut comme étonnée de sa venue. Célia n’attendit guère d’invitation et s’engouffra dans la chambre où elle trouva Liliyana, assise dans un fauteuil, les genoux repliés sur elle.
- Laissez-nous.
Le ton sec de Célia atteignit non sans mal la servante qui avait du s’imaginer être devant la vieille conflanaise qui, habituellement, usait de ce ton pour parler aux servantes. Si Célia semblait plus abordable que sa mère, elle n’en demeurait pas sèche et autoritaire comme cette-dernière quand il le fallait. Se retrouvant seule avec Liliyana, alors que la porte se fermait derrière elle, Célia se dirigea vers la fenêtre dont les rideaux étaient encore fermés. Quelle idée ! Elle les ouvrit en grand laissant entrer la lumière dans la chambre de la jeune Ryger. Célia put alors constater que cela manquait de rangement par ici mais ne préféra pas relever la chose et se contenta de venir s’asseoir auprès de sa nièce. Elle avait sa charge désormais. Melantha lui avait confié sa perle précieuse et Célia s’efforcerait de respecter cette volonté. De prime abord silencieuse, la quinquagénaire vint déposer une main dans la chevelure blonde de Liliyana, chevelure bien typique de certaines Ryger à l’instar de Melantha dans sa jeunesse et actuellement de Célia mais aussi de sa sœur Leana. Caressant doucement sa nièce, Célia finit par briser le silence entre elles. Son but n’était surtout pas de la brusquer. Elle comprenait son chagrin et le partageait même. Célia ne voulait juste pas que sa nièce se laisse dépérir. Ce n’est pas ce que Melantha aurait voulu.
- Ma chérie ? Liliyana ? C’est Célia. Voilà des jours que tu ne sors plus, que tu ne manges presque pas. Tu veux m’en parler ? Tu sais que je suis là pour toi.
Les mots de Célia étaient moins tranchants que ceux qu’avaient pu dire Melantha. Bien qu’elle adorât cette enfant, la grand-mère se montrait toujours sèche, inexpressive, ne laissant transparaître aucune émotion. Célia se voulait beaucoup moins tranchante. De plus, les morts de sa mère et de son oncle l’avaient elle aussi, énormément atteint. C’était un véritablement coup dur pour les Ryger. Mais il fallait qu’ils se relèvent, qu’ils acceptent et avancent ensemble. Pour cela, il fallait donc ne pas s’isoler et se laisser abattre mais Célia se doutait que pour Liliyana, cela serait bien plus facile à dire et penser qu’à faire.
#677E52 : Célia Van
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An 303, Lune 6, semaine 2
La vie a une fin. La chagrin n'en a pas.
Je sursautais presque à la voix de ma tante. Elle avait presque le même ton que Grand-mère. Presque. De très légers accents me faisaient comprendre que ce n’était que la copie de la femme qui m’avait tout donné. J’entendis la petite servante s’enfuir. C’était celle qui, lors du repas avec Elys avait posé trop près la soupière et je m’étais brûlée. J’avais demandé à Grand-mère, cela me semblait il y a si longtemps !, qu’elle soit mise à mon service pour m’aider à m’habiller et me coiffer. Quelle importance maintenant ? Pourquoi cette maudite servante était encore là et pas ma grand-mère ? Ne pourrais-je échanger leur place ? Pourquoi ? Pourquoi était-ce ainsi ? Ma tante s’agaça avec les rideaux. Je n’avais même pas fait attention à cela. Je m’en moquais. Je me moquais du peut-être désordre de ma chambre ou même de ma tenue. Je n’avais plus envie de sortir, de quitter cette pièce. Pourquoi sortir ? Il n’y avait rien dehors qui était bien ou bon… Je préférais rester cloîtrer ici… De toute manière, ce n’était qu’une question de temps avant qu’on ne m’envoie chez les sœurs du silence ou chez les septas…
Je ne réagis pas plus à l’annonce que ma tante vienne me rendre visite que lorsque sa main se mit à me caresser les cheveux. Je gardai le front sur mes genoux, mes bras les pressant contre mon torse. N’étais-je pas maudite ? Pourquoi tous ceux à qui je tenais finissais par mourir ? Père, avant même que je ne puisse naître, j’avais tué ma propre mère en naissant, ma grand-mère et mon grand-oncle. Qui serait le prochain ? Damon ? Tante Célia ? Une de ses filles ? Un de mes cousins ? Hortense ? Jayne ? Qui allais-je encore perdre ? À qui allais-je encore porter malheurs ? Je clignais des yeux. Oui, je savais que c’était Celia, la servante l’avait dit, et je reconnaissais sa voix…
« Je sais que c’est vous Tante Célia. »
Finis-je par souffler après un moment de silence. Parler… Y avait-il seulement quelque chose à dire ? Quant à sortir… pourquoi ? Pour lancer le mauvais sort à quelqu’un ? Autant que je reste ici, au moins entre ces quatre murs… peut-être que ma malédiction ne toucherait plus personne ?
« Je n’ai ni faim ni envie de sortir… »
Parler… Pourquoi parler ? Lui dire quoi ? Que Grand-mère me manquait ? Que j’étais en train de me demander si me laisser chuter par ma fenêtre ne serait pas une meilleure idée que de rester à vivre dans cette obscurité qui courait maintenant même sous ma peau ? Je serrais plus fort la prise autour de mes genoux :
« Il… n’y a rien à dire ma tante… Je ne veux pas sortir… quant à manger… rien que l’odeur me lève le cœur. »
Rien que la vérité après tout. Est-ce que Damon était allé lui parler ? Qu’en savais-je ? Rien. E ‘avais pas envie de savoir sans doute.
Je ne réagis pas plus à l’annonce que ma tante vienne me rendre visite que lorsque sa main se mit à me caresser les cheveux. Je gardai le front sur mes genoux, mes bras les pressant contre mon torse. N’étais-je pas maudite ? Pourquoi tous ceux à qui je tenais finissais par mourir ? Père, avant même que je ne puisse naître, j’avais tué ma propre mère en naissant, ma grand-mère et mon grand-oncle. Qui serait le prochain ? Damon ? Tante Célia ? Une de ses filles ? Un de mes cousins ? Hortense ? Jayne ? Qui allais-je encore perdre ? À qui allais-je encore porter malheurs ? Je clignais des yeux. Oui, je savais que c’était Celia, la servante l’avait dit, et je reconnaissais sa voix…
« Je sais que c’est vous Tante Célia. »
Finis-je par souffler après un moment de silence. Parler… Y avait-il seulement quelque chose à dire ? Quant à sortir… pourquoi ? Pour lancer le mauvais sort à quelqu’un ? Autant que je reste ici, au moins entre ces quatre murs… peut-être que ma malédiction ne toucherait plus personne ?
« Je n’ai ni faim ni envie de sortir… »
Parler… Pourquoi parler ? Lui dire quoi ? Que Grand-mère me manquait ? Que j’étais en train de me demander si me laisser chuter par ma fenêtre ne serait pas une meilleure idée que de rester à vivre dans cette obscurité qui courait maintenant même sous ma peau ? Je serrais plus fort la prise autour de mes genoux :
« Il… n’y a rien à dire ma tante… Je ne veux pas sortir… quant à manger… rien que l’odeur me lève le cœur. »
Rien que la vérité après tout. Est-ce que Damon était allé lui parler ? Qu’en savais-je ? Rien. E ‘avais pas envie de savoir sans doute.
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The Sad Little Willow – Part 2
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La disparition de Melantha Ryger était une catastrophe pour Bois-de-Saule, pour les Ryger, pour Liliyana. Le Vieux Saule était une personnalité hors du commun qui s’était fait un nom dans le Conflans, dans une partie du moins. Elle s’était imposée dans les diverses cours seigneuriales, voire dans les cours suzeraines. Il était connu que la vieille conflanaise n’appréciait guère les Nerbosc. Malgré sa courtoisie à leurs égards, elle ne les portait pas dans son cœur et ce pour une raison qui échappait encore à sa fille. Quoiqu’il en soit, elle avait réussi l’exploit d’implanter dans quasiment toutes les régions de Westeros un pion Ryger. Bien sûr, le Nord, les Îles de Fer et Dorne étaient exclus pour des raisons évidentes même si lord Perwyn n’aurait pas dit non à une alliance nordienne pour Tristan, le dernier garçon de la fratrie mais un destin tout autre était venu à lui : celui de septon. Il avait voulu consacrer sa vie aux Sept. C’était là probablement une conséquence directe de ce qu’il avait vécu dans le Nord. Qui pouvait lui en vouloir ? Personne, pas même Melantha qui ne s’opposa pas à ce projet soudain, quand bien même elle n’aurait pas dit non à ce qu’il trouve un bon parti qui ramènerait une dot non négligeable dans les poches des Ryger. Ainsi, Melantha était une femme dont il serait difficile d’oublier l’existence et la longue vie qu’elle mena principalement à Bois-de-Saule. Pour Liliyana, cela représentait toute sa vie et Célia était bien consciente, avant même d’entrer dans la chambre de sa nièce, de l’importance que sa mère avait eue sur celle-ci et des conséquences désastreuses qu’aurait sa mort.
L’absence de Liliyana ces derniers jours l’avait inquiété mais la présence des derniers convives lui prenait son temps, notamment celle de son frère Duncan à qui elle voulait tirer les vers du nez mais que rien n’y faisait, il ne disait mot, restait vague et était bien pressé de rentrer chez lui, à Castel-Lychester. Cette fois-ci, elle avait tout le temps nécessaire pour sa petite nièce car elle était désormais sa référente. Melantha les avait quittés bien brutalement le lendemain du mariage du Suzerain du Val et il fallait désormais penser à la suite. La vieille dame avait bien évidemment tout prévu et si Célia avait consenti du vivant de sa mère à s’occuper de sa nièce, elle ne connaissait pas encore tous les détails qui se trouvaient dans une longue lettre présente sur le bureau de lord Perwyn et qu’ils liraient ensemble, en temps et en heure. Pour l’instant, le recueillement était de mise. Pour Célia, il était surtout temps de faire bouger Liliyana, recroquevillée sur son fauteuil, dans une chambre qui semblait avoir été traversé par une tempête. Les servantes ne faisaient-elles plus leur travail ? Ou bien Liliyana dérangeait-elle tout une fois qu’elles étaient passées ? Quoiqu’il en soit, il fallait remettre de l’ordre ici et au plus vite. La voix de la jeune fille la rassure. Au moins, elle parle et ne se terre guère dans un mutisme désagréable comme peuvent parfois faire les gens endeuillés. Certes, la perte de deux Ryger avaient grandement attristé Bois-de-Saule mais il fallait malheureusement avancer. C’est ce que Melantha aurait voulu.
- Pourtant, il va falloir, Liliyana. Il va falloir que tu te reprennes.
Le ton était plus sec, plus tranché. Il était hors de question que la jeune fille se laisse totalement aller de la sorte. Lord Lymond, le frère de Melantha, en avait fait les frais. Ce n’était guère un exemple à suivre. Célia, elle, au contraire, était le bon exemple. Malgré la mort de son mari qui l’avait attristé, certes pas au point de Liliyana pour la mort de sa grand-mère mais tout de même, elle ne s’était pas laissé mourir de faim, de soif. Elle avait remonté la pente, s’était forcée à vivre pour ses enfants. Elle était même revenue à Bois-de-Saule, auprès de sa mère, là était sa place depuis toujours d’ailleurs. Elle ne savait que faire. Polar ne semblait pas avoir ce pouvoir. Damon faisait tous les efforts du monde pour sa sœur et arriverait bien mieux que Célia à lui faire entendre raison. Hortense Piper, sa jeune amie, n’était guère présente dans la région. Sa nomination au service de la reine l’avait bien éloigné de la jeune fille. Prenant une grande inspiration, gardant la proximité entre sa nièce et elle, Célia poursuivit, sur un ton bien plus doux, bien plus compatissant.
- Je sais que c’est dure. Je sais que la douleur ne s’en ira jamais. Il te faudra apprendre à vivre avec. C’est là l’une des plus grandes épreuves des Sept. Mais sache que ta grand-mère veillera toujours sur toi. Tu la connais aussi bien que moi.
Les mots de Célia se voulaient forts. Aussi, elle termina par ceux-ci.
- À ton avis, que dirait-elle si elle te voyait dans un pareil état ?
#677E52 : Célia Van
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La vie a une fin. La chagrin n'en a pas.
J’avais froid. Terriblement froid. Je le savais que ce n’était que la tristesse. Mais le savoir ne changeait pas mon état. Qu’est-ce que j’aurais dû faire ? Je n’étais pas la seule triste, je le savais, mais moi j’avais l’impression d’avoir une plaie béante à la place du cœur. J’avais du mal à me dire que c’était vrai. Et pourtant… le bruit de sa canne, sa manière de parler… C’était de toutes petites choses qui me manquaient, mais aussi sa présence, sa main sur la mienne, sa manière de s’inquiéter pour tout et rien pour moi. Qui avant m’agaçait, maintenant je rêvais de l’entendre râler ou s’inquiéter pour rien. Je voulais à nouveau me blottir dans ses bras, lui embrasser la joue… Si je n’avais pas été aussi égoïste j’aurais été plus attentive pour elle… J’aurais réussi à la convaincre de se reposer ! Mais non ! Je n’avais rien fait ! J’avais été aveugle ! Encore plus que cela pouvait être le cas ! Je me sentais juste… très mal, je n’arrivais pas à me voir dans le futur sans ma Grand-mère, que j’aurais pu appeler « Mère ». Je ne réagis même pas à sa phrase, ou alors pas comme elle l’aurait aimé. Je serrais simplement plus fort mes genoux contre moi, posant ma tête contre eux pour me cacher d’elle et du monde.
Je ne l’écoutais pas vraiment. Ces mots… Ces mots encore et encore ! C’était absolument toujours pareil. Je sentis les larmes se remettre à couler sur mes joues alors que je serrais plus fort encore mes genoux contre moi. Je ne voulais pas les entendre encore et encore ces stupides mots… On me les répétait toujours, ça ne changeait rien à ma tristesse. J’aurais aimé que Polar soit là. Peut-être que j’aurais pu l’utiliser pour la faire fuir ? Tu parles… je n’aurais même pas osé. Mon Polar était trop précieux pour que j’accepte qu’il fasse cela.
« Si vous n’avez que ces mots vous pouvez partir Tante Celia. »
Fis-je simplement entre mes genoux, refusant de la regarder. Comme-ci cela aurait changé quelque chose. Je ne l’avais jamais vu. Et c’était comme ça. Et aujourd’hui, je ne voulais plus l’entendre. Je préférais rester toute seule, cela valait mieux.
« Vous répétez tous les mêmes choses. Laissez-moi tranquille. »
Finis-je par souffler en refusant de redresser la tête vers elle. Qu’elle sorte, qu’elle sorte… Qu’est-ce que ça changeait ses mots ? Rien. Rien ne me rendra la lumière et le guide de ma vie. Alors elle pouvait partir, vraiment partir. Qu’on me laisse toute seule… C’était sans doute mieux pour tous et d’ici quelques lunes on m’enfermerait dans un couvent, chez les septa, c’était tout ce qui m’attendait, et je le savais très bien. Qu’elle me le cache autant qu’elle, ce n’était qu’une question de temps.
Je ne l’écoutais pas vraiment. Ces mots… Ces mots encore et encore ! C’était absolument toujours pareil. Je sentis les larmes se remettre à couler sur mes joues alors que je serrais plus fort encore mes genoux contre moi. Je ne voulais pas les entendre encore et encore ces stupides mots… On me les répétait toujours, ça ne changeait rien à ma tristesse. J’aurais aimé que Polar soit là. Peut-être que j’aurais pu l’utiliser pour la faire fuir ? Tu parles… je n’aurais même pas osé. Mon Polar était trop précieux pour que j’accepte qu’il fasse cela.
« Si vous n’avez que ces mots vous pouvez partir Tante Celia. »
Fis-je simplement entre mes genoux, refusant de la regarder. Comme-ci cela aurait changé quelque chose. Je ne l’avais jamais vu. Et c’était comme ça. Et aujourd’hui, je ne voulais plus l’entendre. Je préférais rester toute seule, cela valait mieux.
« Vous répétez tous les mêmes choses. Laissez-moi tranquille. »
Finis-je par souffler en refusant de redresser la tête vers elle. Qu’elle sorte, qu’elle sorte… Qu’est-ce que ça changeait ses mots ? Rien. Rien ne me rendra la lumière et le guide de ma vie. Alors elle pouvait partir, vraiment partir. Qu’on me laisse toute seule… C’était sans doute mieux pour tous et d’ici quelques lunes on m’enfermerait dans un couvent, chez les septa, c’était tout ce qui m’attendait, et je le savais très bien. Qu’elle me le cache autant qu’elle, ce n’était qu’une question de temps.
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The Sad Little Willow – Part 3
- Better Bent than Broken -
Célia ne savait que dire à sa nièce Liliyana face à cette situation qu’il vivait toutes et tous. Ses propres enfants étaient quelque peu plus vieux que la jeune conflanaise et elle n’avait pas à les consoler. Bien qu’attristés par la disparition des deux Saules, ils n’avaient pas le même lien, la même connexion, le même rapport que Liliyana avait pu avoir avec Melantha. C’était quelque chose d’unique pour la jeune fille. Célia pouvait aisément le comprendre puisqu’elle avait eu le même lien fusionnel. Pourtant, elle ne savait pas quoi dire. Elle avait déjà entendu tout ce que sa tante lui disait mais quels mots pouvaient être justes ? Quels mots seraient assez forts pour que cette enfant qui n’en était plus une depuis longtemps reprennent sa vie en main ? Elle avait trop couvé par lady Melantha, elle-même l’avouait secrètement, l’avait avoué à Célia. Damon était le seul à avoir réussi à faire manquer et boire la jeune femme. Polar demeurait à ses côtés, protecteur comme il l’avait toujours été. Seulement là, Liliyana était seule, seule face à sa tante. Elle n’avait d’autre choix que de l’écouter et malgré la réponse claire de sa nièce, la conflanaise ne bougea pas. Il était hors de question qu’elle quitte la chambre sans que Liliyana ne sorte de cet état. Se laisser mourir n’était pas la solution et Célia n’avait pas le temps de gérer tout ça. Liliyana passait avant tout du tout de Melantha. Le vieux Saule s’assurait que sa petite-fille ait tout ce qu’il lui faut et Célia n’en a jamais rien dit. Sa nièce était une enfant charmante, sympathique, agréable. Elle l’aimait beaucoup mais aujourd’hui, Melantha n’était plus et le quotidien des Ryger à Bois-de-Saule s’en trouvait chambouler. Il fallait faire avec malheureusement. C’était comme ça. Elle n’avait pas le choix.
- Je ne partirai pas et tu le sais.
Le ton demeurait encore doux mais Célia commençait à être agacée par celui employé par sa nièce. Sa deuxième réflexion fit Célia se relever et regarder par la fenêtre. Quelle insolence et pourtant, au fond, elle la comprenait. Elle voulait être tranquille. Elle avait perdu sa grand-mère. Elle était profondément triste mais elle ne pouvait pas la laisser dans cet état-là. Elle-même faisait face au deuil de sa mère mais elle ne s’en laissait pas le temps. Elle avait relégué cela au second plan pour se charger de la tenue de Bois-de-Saule pour les funérailles. Si Richard reprenait sa place auprès de leur père, l’épaulant dans la gestion des affaires du domaine et de leur maison, Célia devait faire face seule aux responsabilités qui l’incombait. Elle n’avait plus sa mère dont sa présence derrière elle lui manquait. Elle n’avait plus la matriarche pour lui montrer la voie. Elle n’avait plus ce pilier essentiel dans la vie de Bois-de-Saule. Une larme apparut alors sur le visage de Célia et coula le long de sa joue. Le regard plongé dans l’horizon, Célia se reprit, chassa la larme et revint vers sa nièce. Elle demeurait compréhensive mais il fallait également qu’elle se fasse comprendre par Liliyana. Son chagrin était légitime mais cela ne lui donnait pas tous les droits.
- Je comprends et partage ton chagrin, Liliyana mais je te prierai de faire attention à qui tu parles.
Célia demeurait debout et dominait l’enfant recroquevillée sur son fauteuil. Sa voix était forte, ne tremblait pas, son ton était sec et sérieux. Elle reprit ainsi.
- Quels autres mots veux-tu que je te dise ? Quels mots seraient plus à même de te faire comprendre que te laisser là, dans ta chambre, dans le noir, n’est pas la solution à ton chagrin ? N’oublie pas que tu n’es pas la seule à avoir perdu une mère, Liliyana. Alors te laisser tranquille, non, sûrement pas. Il est hors de question que je te regarde dépérir de la sorte.
Les mots sortaient naturellement. Célia ne se retenait pas. Liliyana avait besoin d’entendre ces mots. Il valait mieux aujourd’hui, avant qu’il ne soit trop tard. Il était bien difficile de voir comment la jeune fille percevait ce discours. Elle avait baissé la tête mais Célia n’osait pas la toucher. Les mots étaient tranchants, elle ne voulait pas rajouter un contact non voulu.
- Je ne partirai donc pas avant que tu ne sois sortie de ce fauteuil et de ta chambre.
Chambre qui avait besoin d’être rangée. À l’avenir, Célia consacrerait davantage de temps à surveiller Liliyana. Ces derniers jours ont plutôt été intenses et notamment depuis les funérailles de Melantha et Merwyn. Mais désormais la vie reprenait son cours, comme toujours. Elle ne lâcherait pas cette petite tant qu’elle n’aurait pas fait un geste vers elle. Son but n’était pas de la malmener ni rien. Elle l’aimait et la voir dans cet état lui fendait le cœur. Elle avait perdu sa mère, elle ne voulait pas perdre Liliyana.
#B0CC99 : Célia Van
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La vie a une fin. La chagrin n'en a pas.
Elle ne voulait pas me laisser. Soit, qu’elle fasse ce qu’elle voulait, je n’avais pas la force de la chasser, pas la force de quoi que ce soit… Je ne dis rien, gardant mes genoux serrés contre mon torse, mon front dessus. Qu’elle parte, qu’elle reste… Je n’avais pas la force de la chasser. Avais-je de la force pour quoi que ce soit ? Je n’en avais pas l’impression. Alors qu’elle refuse de partir… Qu’elle perde son temps… Je n’avais pas la force de lui dire. Je fermais les yeux, les larmes coulaient sur mon visage, elle ne voyait pas, qu’elle voit ou non ce n’était pas mon problème. Si elle ne voulait pas me voir ainsi, qu’elle ne vienne pas me voir. J’essayais vaguement de la chasser. J’eus presque un sentiment de soulagement quand elle se leva. Mais elle ne fit que s’éloigner, je n’entendis pas la porte claquer ou quoi… Dommage. Je serais bien restée ici toute seule. Elle revient vers moi.
Faire attention ? Si je pouvais la chasser en me montrant irrespectueuse, alors c’était une bonne chose. Je ne dis rien, je ne relevais pas la tête. Je m’en fichais, je n’allais pas m’excuser pour avoir dit ce que je disais. Rester là dans le noir ? Qu’est-ce que je pouvais faire d’autre ?! J’étais aveugle, l’obscurité c’était mon quotidien ! Avant ou après Grand-Mère, mais depuis sa mort… il était plus épais, plus effrayant… ce noir, cette obscurité… Pas la seule… Je serrais les lèvres. E ne voulais pas sortir, je ne voulais pas manger. Je voulais qu’on me laisse seule, qu’on me laisse tranquille, avec mon chien, ou toute seule… Quelle importance. D’ici quelques lunes on m’enverrait dans un couvent de Septa ou de sœur du silence pour que je ne fasse honte à personne, pour qu’on oublie la tâche que j’étais sur l’arbre de Ryger.
« Je suis née dans l’obscurité. »
Fis-je entre mes genoux, toujours sans même la regarder. Quant à perdre une mère… Je l’avais perdu deux fois. Une en lui arrachant de mes propres mains à ma naissance et l’autre était morte dans son sommeil.
« Je n’en ai pas perdu qu’une… J’en ai perdu deux… »
Tout comme j’avais perdu un père et mon grand-père l’avait remplacé. Là où elle avait perdu un frère, pour moi il n’y avait qu’une ombre qui prenait forme par les mots des autres. Une ombre dont visiblement le sourire hantait encore les lieux parfois, ou son rire… Damon disait qu’il se souvenait un peu d’une voix ou d’une silhouette, mais il disait aussi qu’il ne savait pas si c’était vraiment lui ou son imagination. J’avais envie d’entendre Polar arriver, mon frère… et être seule en même temps. Je serrais plus fort mes bras autour de mes genoux, je n’avais pas envie de sortir de mon fauteuil, et encore moins de ma chambre. J’y étais en sécurité. Elle pouvait attendre autant qu’elle voulait, je ne bougerais pas… Elle perdait juste son temps…
« Vous perdez votre temps… »
Autant lui dire, qu’elle sache qu’elle pouvait partir, qu’est-ce qu’elle pourrait faire ? Me traîner de force ? Appeler deux gardes pour me sortir de force ? Me changer de chambre ? Qu’est-ce que j’en savais…
Faire attention ? Si je pouvais la chasser en me montrant irrespectueuse, alors c’était une bonne chose. Je ne dis rien, je ne relevais pas la tête. Je m’en fichais, je n’allais pas m’excuser pour avoir dit ce que je disais. Rester là dans le noir ? Qu’est-ce que je pouvais faire d’autre ?! J’étais aveugle, l’obscurité c’était mon quotidien ! Avant ou après Grand-Mère, mais depuis sa mort… il était plus épais, plus effrayant… ce noir, cette obscurité… Pas la seule… Je serrais les lèvres. E ne voulais pas sortir, je ne voulais pas manger. Je voulais qu’on me laisse seule, qu’on me laisse tranquille, avec mon chien, ou toute seule… Quelle importance. D’ici quelques lunes on m’enverrait dans un couvent de Septa ou de sœur du silence pour que je ne fasse honte à personne, pour qu’on oublie la tâche que j’étais sur l’arbre de Ryger.
« Je suis née dans l’obscurité. »
Fis-je entre mes genoux, toujours sans même la regarder. Quant à perdre une mère… Je l’avais perdu deux fois. Une en lui arrachant de mes propres mains à ma naissance et l’autre était morte dans son sommeil.
« Je n’en ai pas perdu qu’une… J’en ai perdu deux… »
Tout comme j’avais perdu un père et mon grand-père l’avait remplacé. Là où elle avait perdu un frère, pour moi il n’y avait qu’une ombre qui prenait forme par les mots des autres. Une ombre dont visiblement le sourire hantait encore les lieux parfois, ou son rire… Damon disait qu’il se souvenait un peu d’une voix ou d’une silhouette, mais il disait aussi qu’il ne savait pas si c’était vraiment lui ou son imagination. J’avais envie d’entendre Polar arriver, mon frère… et être seule en même temps. Je serrais plus fort mes bras autour de mes genoux, je n’avais pas envie de sortir de mon fauteuil, et encore moins de ma chambre. J’y étais en sécurité. Elle pouvait attendre autant qu’elle voulait, je ne bougerais pas… Elle perdait juste son temps…
« Vous perdez votre temps… »
Autant lui dire, qu’elle sache qu’elle pouvait partir, qu’est-ce qu’elle pourrait faire ? Me traîner de force ? Appeler deux gardes pour me sortir de force ? Me changer de chambre ? Qu’est-ce que j’en savais…
Codage par Libella sur Graphiorum