Le petit paon [RP SOLO]

Le petit paon

An 303, lune 6, semaine 2
Des rayons de soleil vinrent à lui picoter le visage, Azilys vint à ouvrir les yeux, tout en réalisant qu'elle n'était pas seule. Sa tête était posée sur le torse d'un homme, elle pouvait sentir les élans de sa respiration. Il lui semblait si serein, mais le paon d'Argent était loin de l'être. Le plus discrètement possible, elle tenta de s'extirper des bras de son époux sans le réveiller. Elle ne voulait pas converser, surtout sur ce rapprochement charnel. Une belle erreur, n'arrêtait elle pas penser. Juste un besoin physique à contenter. Cela ne pouvait n'être que la raison de leurs retrouvailles après plus de deux ans sans qu'elle ne le laisse la toucher. Par chance, son idiot d'époux avait le sommeil lourd, elle arriva donc à se faufiler loin de lit, attrapant un vêtement pour couvrir son corps et quitter sa chambre. 

Quand, elle aperçut le soleil haut dans le ciel, elle réalisa avoir trop dormi. En même temps, cela faisait bien longtemps qu'elle ne s'était pas aussi bien reposée. Non, elle ne voulait pas penser aux raisons d'un si bon sommeil, comme à celle qui l'avait fait de partager sa couche avec Humfrey. C'était de sa faute, de toute manière, c'était toujours de la sienne. Sa paix, il l'avait obtenu et bien plus. Azilys était bien décidée à ne plus jamais se laisser berner par son regard charmeur. Il ne l'attraperait pas deux fois et pourtant, cela avait été si bon. Grognant contre elle-même, sa servante l'aida à se vêtir, tout en cachant un sourire sur ses lèvres. Le Paon d'Argent n'était pas dupe, mais elle était aussi décidée à l'ignorer. Après cet restaurer et n'avait pu penser qu'à la nuit précédente, Azilys se décida à aller se promener et aller nourrir, son paon, Silver, mais rien n'y faisait. Ses caresses, ses lèvres...Il l'avait ensorcelé, ce n'était pas possible autrement. Quand, elle décida d'aller travailler, des bruits venants de la salle des enfants lui parut suspect. Les nourrices, faisaient-elles un grand ménage ou une grande fête ?

Ouvrant la porte, elle resta stupéfaite, devant sa petite dernière. Luciana lançait les belles poupées de sa soeur, et rigolait aux éclats. Mais qui avait créé ce monstre ? Quand, la petite la remarqua, elle se précipita vers elle avec un grand sourire et s'accrocha à sa jambe. Les nourrices semblaient désarmées face à cette petite, puis Azilys réalisa l'absence de ses aînées. Baissant la tête vers sa fille, elle la regardait avec ses grands yeux bleus, remplis de malice. Un regard qui lui rappelait tant celui d'Humfrey. La petite était trait pour trait, une Serrett, hormis cette intensité de regard, qui ne cherchait qu'à la faire plier. Comme l'avait fait son époux pour la remettre dans son lit. Faisant signe aux nourrices de quitter la pièce, elle demanda à la petite :

- Dame Luciana, ceci n'est pas un comportement pour une Serrett. Voulez-vous bien lâcher ma jambe ?

Si Azilys avait été très présente pour les débuts d'années de ses jumeaux, cela n'avait pas été le cas pour Luciana. Ceci était son explication pour que sa dernière soit si différente de ses ainées. 

Le petit paon

An 303, lune 6, semaine 2
Une paix avait été scellé, une paix qui lui permettait de pouvoir élever ses enfants à la façon Serrett, mais Azilys n'avait pas imaginer l'idée qu'un de ses enfants puissent avoir un tempérament à l'inverse de ce qu'elle espérait. Il était vrai que de tous les enfants de son père, elle fut la seule a hérité de sa personnalité, la seule a écouter ses leçons, la seule à faire passer Montargent et sa famille avait tout le reste. Elle avait aimé sa soeur, bien plus que de raison, un amour inconditionnelle, mais Azilys s'était toujours dit que comme sa mère, Aliénor viendrait à se détruire. Trop rêveuse pour ce monde. Lucian n'avait pas eu le temps de montrer ce qu'il valait, mais il ressortait déjà de lui une douceur dès son plus jeune âge. Puis que dire de Tybolt, l'homme dévorer par ses émotions, émotions qui dictait ses décisions. Elle ignorait s'il avait trouvé ce qu'il recherchait au mur, mais Azilys lui en voulait toujours, et même si aux fils des années, la colère s'estompait, jamais elle n'oublierait ses actions et le fait de l'avoir abandonné à un moment ou elle se retrouvait si faible. Pour le coup, il lui parut évident que les Serrett étaient composées d'âme bien différentes, mais Azilys voulait que ses enfants soient préparées au monde, elle ne voulait pas les voir être détruit par lui. Elle fondait beaucoup d'espoir dans ses aînées, mais Luciana était encore si jeune. Pourtant, elle venait d'avoir la preuve que la petite avait déjà développer un caractère bien différent de tout ce qu'elle avait déjà connu.

La petite tenait sa jambe, son intensité dans le regard et son sourire, elle ne voyait qu'Humfrey en elle. Cela dépassait même le fait que Luciana lui ressemblait physiquement, oui, tous qui l'a verrait de loin serait dire que Luciana était une Serrett, tout comme ses ainées. Mais l'aura qui ressortait de sa personne était semblable à celle de son père. Azilys se retrouva seule avec ce petit monstre, étant bien décidé de la raisonner et étonnant la petite ne se fit pas attendre pour obéir. Lâchant la jambe de sa mère, comme elle lui avait demandé. Elle garda le sourire et retourna jouer, mais plus calmement. Une certaine fierté l'envahi, Azilys avait réussi l'a ou avait échouer les nourrices. Peut-être différente, mais elle l'écoutait.

- Les Serrett n'ont nul rivaux !

Un sursaut l'envahit, elle ignorait, à ce moment précis, que la scène avait été observer. Humfrey était là, elle ne l'avait pas revu et croiser son regard lui procura un drôle d'effet. Le Paon d'Argent en oubliait même la phrase qu'il venait de dire, ne cherchant même pas à savoir ce qu'il cherchait à lui faire comprendre. Alors qu'il vint à lui baiser la main, Azilys la retira rapidement. Elle lisait trop de sous-entendus dans son regard. Il fallait qu'il comprenne que ce qui était arrivé, ne se reproduirait pas de sitôt. Tout en se tournant de nouveau pour observer leur fille, elle prononça d'une voix claire, sans émotions dans la voix :

- Cette nuit n'a rien changé !

Et pourtant, cela avait apporté bien des doutes dans son esprit. Un esprit qu'elle se devait de garder claire à toute épreuve. Que ressentait-elle vraiment pour son époux ? De l'amour ? De la haine ? Du mépris ? De l'attachement ? Elle était incapable de savoir, peut-être tout cela à la fois.

Le petit paon

An 303, lune 6, semaine 2
Son regard restait braqué vers sa fille qui jouait. Le paon d'argent ne voulait pas échanger de regard avec son époux, trop de questions lui traversaient l'esprit, trop de petites voix qu'elle voulait faire taire. Azilys ne savait plus quoi penser d'Humfrey. Il avait pourtant déjà fait l'amour, certes la dernière fois remontait à plusieurs années, mais jamais, elle n'avait pas été troublée de la sorte. Il était hors de question que le coq voit l'emprise qu'il avait sûr elle, à ce moment précis. Comme elle lui avait dit, cette nuit n'avait rien changé, rien du tout. Azilys s'imaginait très bien, reprendre sa vie sans avoir besoin de partager sa couche. À l'entente de sa phrase, Humfrey n'émit aucune réponse, elle ne pouvait pas voir son visage, mais du moins, elle imaginait qu'il avait bien compris. La fierté reprenait le dessus, elle avait réussi, s'imaginant qu'il allait à présent reprendre ses distances. Ils s'étaient promis de faire la paix pour leurs enfants, mais pas d'en créer de nouveau. 

Luciana jouait seule, elle semblait si heureuse de le faire. Là, Azilys vint à se perdre dans ses pensées à cette vue. Dire que si tout s'était bien passé, deux enfants jouerais ensemble et non une seule. Est-ce que sa fille pouvait ressentir cette solitude ? Solitude dont elle avait fait sienne à la mort d'Aliénor. D'un coup, elle sentit sa peau chaude venir frôler sa main, puis la saisir. D'un regard surpris, elle tourna la tête vers son époux. Qu'était-il en train de manigancer encore ? Une dualité dans cet échange de regard, mais il n'y avait rien d'une attaque, mais bien à savoir lequel des deux viendraient à céder. Humfrey tenait sa main fermement et sans rien dire vint à avancer vers leur fille. Mystérieusement, Azilys se laissa guider, n'omit pas plus de réticence à le suivre. 

Quand Luciana remarqua qu'ils s'approchaient d'eux, son regard pétilla de bonheur, faisant même de la place auprès d'elle pour que ses parents s'installent. Le Paon d'Argent vint à s'agenouiller auprès de l'enfant, Humfrey gardait leurs mains liés, tandis que la petite leur donna à chacun un jouet fait en bois. Azilys eut le droit d'être un chevalier, une grimace se dessina sur son visage, mais elle reconnue à qui il appartenait. Elle ignorait que les nourrices avaient ressorti ce qui avait appartenu à son jeune frère. Petite, elle avait partagé des moments de jeu avec Lucian, mais elle n'avait jamais pris réellement le temps de le faire avec ses propres enfants. 

Là, elle partagea un regard avec Humfrey, Luciana était peut-être différente, mais elle était plus mignonne que l'était un monstre. Azilys s'était longtemps promis de ne plus s'attacher depuis la perte de son frère et sa soeur, mais comment résister à son propre sang ? Oui, elle aimait ses enfants, à sa façon, c'était certains, mais elle les aimaient.