Barral [RP SOLO]

An 303, lune 6, semaine 1

Des frissons la parcouraient, elle venait d'ouvrir les yeux et sentait la fièvre l'envahir. Une fièvre qui lui prouvait que son rêve était encore un rêve vert. Il était si étrange en ce moment, si liés à des éléments ou elle ne saisissait pas réellement le sens. Se levant, l'histoire de l'oiseau ne voulait pas quitter son esprit. Se couvrant de sa longue cape pour éviter qu'on puisse observer ses tremblements, elle revoyait l'oiseau passer d'un dragon à un autre, chantant de l'un à l'autre, mais ce qui restait figer en elle, était que pour terminer en retournant sur le dragon le plus gros, ses chants n'étaient plus, il se transformait en oiseau moqueur. Delya savait qu'elle irait en chercher le sens. Trop de rêves liées au dragon, trop de rêves liés à cette couronne écarlate. Elle craignait pour l'avenir et se sentait à présent très seule. Delya avait besoin d'un Barral, elle avait besoin de se sentir en sécurité, mais rien y faisait, ici, elle se sentait en danger plus que jamais. Heureusement qu'elle avait Mya, mais elle ne voulait pas l'embêter avec ces songes. Sa cousine était mariée depuis une lune et devait elle-même s'habituer à la nouvelle place qui était sienne. Pour dire vrai, Delya faisait son maximum pour l'épauler, mais il y avait des moments où elle avait besoin de s'isoler comme elle le faisait à Corneilla auprès du Barral.

Avançant dans les couloirs de la porte de la lune, elle avait besoin de retrouver le contact avec l'extérieur. Les anciens étaient liés à la nature, c'était donc vers la nature qu'elle se tournait pour reprendre de l'aplomb. Concentrer dans son dernier rêve, elle se doutait que Rhaegar Targaryen, représentait le plus gros dragon, son frère Viserys, le plus jeune. Les dragons étaient leurs emblèmes, mais cet oiseau ! Peut-être qu'un homme proche d'eux avec un emblème d'oiseau et ce qui lui glaçait le sang, c'est qu'il s'agissait sûrement d'un traître, pourquoi revenir sur le premier dragon et se moquer. Le roi dragon avait donc un traître près de lui, mais qui ? Delya aurait pu se tourner vers Hoster, lui qui connaissait si bien les maisons de Westeros, elle ne doutait pas qu'il lui apporterait des réponses. Elle ne connaissait en rien ceux qui entouraient le Roi. Mais comment le contacter, hormis, par Corbeau. Elle avait peur de marquer ses mots et que cette lettre tombe entre de mauvaises mains. Delya se sentait entourée d'étranger, mais surtout ne savait plus à qui faire confiance. Hardyng ? Vanbois ? Royce ? Elle avait besoin d'apprendre à les connaître, pour savoir si Mya et elle étaient en sûreté. 

Ce fut la fraîcheur de l'air qui l'a sorti de ses pensées parasites. Delya ne s'était même pas aperçu qu'elle était enfin arrivé vers l'extérieur. Elle avançait seule, le jour se levait tout juste. Elle se colla au premier arbre qui croisa son chemin. Ce n'était pas un Barral, mais en fermant les yeux, elle sentait son écorce sous ses doigts, cela lui sembla tellement familier. Se tournant, elle se laissa glisser contre son tronc et s'imaginait dans le bois sacré de Corneilla. Les minutes furent remplacées par des heures, puis quand elle sentit que la fièvre l'avait quitté, elle vint à ouvrir les yeux et sentie une présence près d'elle. Un petit qui s'était engouffrer dans sa cape, pour rechercher de la chaleur. Tout doucement, Delya le prit dans ses mains, en vue de sa taille, il s'agissait d'un rapace. Un petit qui avait encore son duvet. Se levant, elle chercha le nid, mais fut bien incapable de le trouver. Lui caressant la tête, il arriva à lui rendre le sourire. Bien décidée à le sauver, elle se leva, prête à demander au mestre des lieux comment soigner ce petit rapace.

An 303, lune 6, semaine 1

Toutes pensées s'éloignèrent de son dernier rêve vert, elle n'était concentrée que sur le petit être que tenait entre ses deux mains. Il restait sans bouger, recherchant sûrement de la chaleur. Delya devait lui sauver la vie et elle ne voyait qu'une seule façon de le faire trouver le mestre des lieux. Cherchant dans son esprit, elle ne se souvenait pas de lui, elle l'avait forcement croisé et pourtant le néant total. Le seul mestre qui lui venait en tête, était celui de Corneilla, celui qu'elle avait toujours connu et surtout embarquer dans ses différentes idées qui avaient bercer sa jeunesse. Cela n'avait pas été de tout repos de devoir répondre aux demandes de la jeune Nerbosc, mais le Mestre des lieux l'avait fait et elle le respectait pour cela. À l'inverse, elle ne savait rien sur celui des lieux. L'aiderait-il pour le petit rapace ? Elle l'espérait et surtout ferait preuve de ténacité pour qu'il l'aide.

Regagnant la chaleur de la demeure, elle s'étonna encore de ne croiser personne. Se trouvait-elle dans un château fantôme ? Était-elle bien réveillée ? Se mordant les lèvres, une vive douleur lui fit dire que oui. Elle avançait, avançait et avançait encore en quête du mestre, mais une fois qu'elle arriva à ses appartements, elle eut beau frapper avec le pied, pour ne pas gêner l'animal entre ses mains. Personne ne répondait. Tournant autour d'elle, Delya se sentit d'un coup très seule, même légèrement agacée de trouver personne. C'était sûrement l'heure du petit-déjeuner, ce qui pouvait expliquer ses couloirs déserts, mais elle n'appréciait pas ce sentiment de solitude, ni même de sentir la colère l'envahir. Pouffant un grand coup, elle allait prendre les choses en main, seule, vu qu'elle l'était ! La patience, à ce moment précis, ne fut pas sa grande qualité !

- Nous allons te trouver de quoi te restaurer, petit !

Faisant demi-tour, elle était prête à gratter elle-même le sol pour trouver des vers. Oui, c'était bien la seule chose qui lui venait à l'esprit, des mamans oiseaux qui donnaient des vers à ses petits. Mais elle n'en était pas certaine. Il, y avait-il des fauconniers en ce lieu ? Elle réalisait à tel point, elle était encore ignorante de ce qui l'entourait dans cette nouvelle vie. Arrivée à l'extérieur, elle eu de la chance de voir un petit lézard sur le mur. Posant le petit, elle parti à la poursuite du reptile et finalement fut obliger de se servir d'une pierre. Le pauvre lézard écrasée, Delya eu pitié pour lui, mais sans attendre, et même sans grimacer, elle approcha le petit et lui donna des petits bout bien écraser de la proie. Un soulagement la parcouru en le voyant prendre une petite quantité de la nourriture qu'elle lui proposa. L'observant, elle retrouva sa sérénité, une sensation assez similaire que quand elle s'isolait dans le bois sacré à Corneilla. Un sourire éclaira sur son visage, la solitude ne la pesait plus, la colère avait cesser, elle ne voyait que ce petit rapace qui était prêt à se battre pour sa servie. Inclinant ses deux mains liés, le petit vint à une grimper avec maladresse :

- Tu sera mon Barral en ce lieu !

Le rapprochant de son visage, il vint à poser son bec sur son nez. La paix, elle avait retrouvé la paix. D'un regard rieur, elle ajouta :

- Cela te convient comme nom ?

Et elle imagina recevoir une réponse. Il devenait Barral. Peut-être pas fait d'écorces, de yeux sanglants, mais les anciens dieux étaient liés à la nature et l'arrivée de petit contre elle, plus tôt dans la journée, était pour elle, un cadeau de ses dieux. Il lui apportait une façon de rester en communion avec eux par le biais d'un Barral bien spécial.

An 303, lune 6, semaine 2

Dans une chambre, deux jeunes filles se sentaient à l'abri, parlant de leurs souvenirs d'enfance, riant aux éclats de tout ce qui pouvait les amuser. Elles étaient seules dans leurs cocons, seules dans leur relation privilégié. Elle était la seule, pour le moment, auprès de qui Delya se montrait véritablement sous son vrai visage, encore méfiante de tout ce qui n'était pas elles. C'est pourquoi quand une autre personne vint à les rejoindre, la Nerbosc arrêta ses blagues, pour effectuer avec un peu plus de sérieux sa mission, celle de servir sa cousine. Une routine était véritablement en train de s'installer dans son quotidien, entre sa place auprès de Mya et celle de prendre soin de Barral. Le petit faucon avait déjà bien évolué en une semaine. Delya s'était renseignée auprès d'un fauconnier et savait à présent quoi faire pour s'occuper de petit. Une bonne manière de se vider l'esprit et d'être en son coeur, en contact avec les anciens dieux. Et du coup, après avoir aidé sa cousine, elle lui demanda la permission de vaquer à ses propres occupations. Personne n'était dupe, si Delya avait réussi à cacher son don de vervue très longtemps et encore en ce lieu, cela n'avait pas été le cas pour le bébé rapace. 

Ses yeux brillaient dès qu'elle l'observait, il était étrange, mais elle avait l'impression d'avoir trouvé la place qui était sienne en s'occupant de ce petit. Delya avait toujours aimé la nature, se sentant en communion avec elle, mais cette relation était différente, sans elle, il serait sûrement mort et de suite, elle s'était responsable. Une grande utilité qui n'appartenait qu'à elle. Bien sûr, s'occuper de Mya était un privilège et elle savait être celle dont elle était la plus proche dans le Val, mais Mya avait d'autres personnes qui l'entourait, Barral n'avait qu'elle. Tenant le bas de sa robe, elle courrait dans les couloirs pour atteindre sa chambre, étant plus que presser de le revoir et comme à chaque fois, elle le retrouvait bien engouffré dans une de ses capes polaires, non loin du feu.

Il était calme, en même temps, cela ne faisait pas longtemps qu'elle l'avait nourri. Sans attendre, elle se décida à aller le promener, un besoin à combler pour Delya. La Nerbosc ne pourra jamais rester des journées entières entres quatre mur, elle se devait de ressentir l'air sur son visage, sentir simplement l'extérieur. Installant Barral entre ses mains, bien protéger, elle avança d'un pas beaucoup plus lent, puis fut bien récompensée. Il faisait toujours frais, mais elle trouvait que le temps était agréable. En même temps, elle n'avait pas facilement froid. Perdu dans ses pensées, caressant le duvet d'un doigt de Barral, elle avança sur quelques mètres et s'étonna encore de voir ce corbeau blanc. Ses derniers jours, l'oiseau n'avait fait que de la suivre, murmurant quelques mots au-dessus de sa tête. Pour dire vrai, Delya avait peur qu'il s'en prenne au petit rapace, mais tout ce qui semblait plaire à au Corbeau, c'était de venir l'embêter. La jeune dame n'arrivait pas à trouver un moment de calme, ce genre d'instant qui lui permettait de se ressourcer. 

- Tu ne peux pas aller annoncer la fin de l'hiver autre part !

Une belle erreur qu'elle venait de faire, il vint à répéter le mot hiver sans pour autant arrêter de virevolter autour d'elle. Delya avait l'impression qu'elle avait tout tentée avec lui, même l'ignorance, mais il s'acharnait sur elle. Il était temps qu'elle se confronte à l'oiseau, installant Barral que dans une de ses mains, elle leva la tête vers la corneille Blanche et lui demanda finalement :

- Qu'est-ce que tu me veux ?

An 303, lune 6, semaine 2

Delya protégeait le petit faucon face à ce corbeau blanc qui volait au-dessus de leurs têtes. Des jours qu'il la suivait, des jours qu'elle tentait de l'ignorer en vain. Le temps était venu de le confronter, ne doutant pas de l'esprit de l'animal. Il avait été créé par les anciens tout comme elle, mais à ce moment précis, elle ne le voyait pas comme un signe divin. Non, elle le trouvait plutôt envahissant et dangereux pour Barral. Levant la tête vers le corbeau blanc, elle lui demandait ce qu'il voulait. Pas certaine d'obtenir une réponse, mais elle était prête à tout tenter. La surprise vint à parcourir son visage en le voyant s'approcher davantage d'elle. Elle n'allait pas fuir, ce n'était pas digne d'une Nerbosc, puis elle n'avait pas peur de lui, seulement qu'il s'en prenne à Barral. Puis il vint finalement s'accrocher à son épaule et prononcer un simple mot :

- TOI

Que voulait-il dire par "toi" ? Est-ce elle qu'il voulait ? Mais pourquoi faire ? Delya se retrouva bien démina face à l'animal qui semblait l'avoir choisi pour d'obscures raisons. Jetant des coups d'oeil en biais à son épaule, ce n'était pas douloureux, mais pas non plus fort agréable à le sentir s'accrocher à son épaule. Puis pour avoir vu des corbeaux noirs de prêts, il était bien plus grand, plus imposant, plus mystérieux...Oui, des frissons la parcouraient, l'animal aux plumes blanches avait des allures étranges. Se murmurant quelques paroles à elle-même, elle décida de reprendre sa marche. Le corbeau blanc lui venait à répéter certains mots sans cesse quand elle croisa des personnes. Delya gardait le sourire aux lèvres. Est-ce ce que ressentait Dannis à son contact quand elle n'en faisait qu'à sa tête ? 

Finalement, elle décida de regagner sa chambre, le corbeau vint à prendre son envol qu'au moment où elle referma la porte et s'installer sur le rebord de son lit. Avec précaution, elle lui tourna le dos, déposant Barral près de la cheminée. S'éloignant de son protégée, le corbeau blanc se tenait sur son lit. Une telle fierté ressortait de lui. Pour dire vrai, elle le trouvait à présent magnifique, certes, il était agaçant, mais il y avait en lui une chose captivante et toujours effrayante. Ce corbeau était simplement différent, tout comme elle l'était aussi. Est-ce pour cela qu'il l'avait choisi ?

S'approchant de lui, sa main trembla légèrement, mais il ne fit aucun geste quand elle vint à caresser ses plumes. Plongeant son regard dans le sien, il lui semblait aussi mystérieux que Noblecoeur. Ce lieu qui serait hanté par les spectres des enfants de la forêt. Une colline d'une histoire sanglante, d'une histoire liée aux anciens dieux. Une histoire qui avait bercé son enfance.

- Tu seras Noblecoeur !

Il croassa, comme pour valider son choix. Delya observait à présent les deux volatiles qui s'était immiscée dans sa vie. Le Val était vraiment un tournant dans sa vie, un tournant positif. S'ils étaient envoyés par les anciens, c'est qu'elle avait sûrement trouver sa place. Prenant une grande aspiration, elle alla s'allonger auprès de Barral. Noblecoeur veillant sur eux de son perchoir.