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eux vous regardent, tout petit ♔ lester

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Eux vous regardent, tout petit

Assise dans un large fauteuil, Walpurge observait l'âtre crépitant qui lui faisait face. Un verre de vin dornien à la main, elle faisait tourner négligemment le liquide rougeoyant, perdue dans ses pensées, repassant le fil de cette journée riche en rencontres et événements. Grandview avait accueilli la maison Cole. Revenus des contrées lointaines d'Essos par un astucieux stratagème du seigneur Tylan. Hugh Grandison avait accueilli à bras ouverts ces exilés, et leur avait offert un toit pour la nuit, un espace chaud pour se reposer et se restaurer. Walpurge était restée majoritairement observatrice de ces nouveaux nobliaux arrivés du confin des âges pour retrouver une place qui n'était pas restée à les attendre après de si longues années. Réfléchissant un peu plus, elle avait repassé le fil des discussions qu'elle avait tenu avec la dame de la maison, Lanna Cole. Elle avait parue fatiguée. Un si long voyage avait certainement dû user son corps ainsi que son esprit. Walpurge doutait fortement qu'elle ait mis le pied à Westeros sereine et apaisée, elle devait être à la fois méfiante, craintive et dans l'expectative de retrouvailles avec son époux et sa fille. Walpurge, de cela, en était sure, puisque la dame de l'Est s'était confiée à ce sujet. Comment en aurait-il pu en être autrement ? Walpurge connaissait bien le déchirement d'une séparation, que ce soit avec n'importe quel membre de sa famille, mais la douleur était différente lorsqu'il s'agissait de l'un de ses enfants… Son propre sang, sa propre chair. Voir ses garçons partir au service de seigneurs voisins l'avait particulièrement peiné, alors les imaginer embarquer sur un bateau allant vers l'autre bout du monde, c'était inenvisageable. Certainement que les idéaux ne devaient pas être les mêmes au-delà des mers.

Avalant une gorgée du liquide corsé, Walpurge observait ces flammes que la maison Cole vénérait. Une grande fascination se dégageait de cet élément qui était source de réconfort, de bien-être, et qui pouvait, tout à la fois, ravager la terre et les corps. Mais n'en était-il pas de même pour l'eau ? Ainsi, existait-il un dieu de la moiteur ? Ou bien des liquides ? Walpurge sourit à cette idée saugrenue. Elle se souvenait qu'on lui avait rapporté que certains dorniens parvenaient, autrefois, à dompter les eaux de la Sang-Verte. Mais tout ceci était mythique. Tournant son poignet dans un geste perpétuel, elle était plongée dans ses réflexions, lovée dans ce fauteuil bombé, profitant du confort de sa maisonnée et du silence de la nuit. Tous avaient dîner ensemble, puis, les invités s'étaient retirés dans les appartements qui leur avaient été attribués lors de leur arrivée, plus tôt dans la journée. Lanna Cole avait été logée non loin de Walpurge, au cas où, dans les ténèbres de la nuit, elle aurait besoin de quelque chose ou de quelqu'un. Arriver ainsi en des lieux inconnus pouvait être si perturbant. Les enfants Cole avaient été installés proche de leur mère, dans des chambres d'invités. Walpurge avait pris le chemin de sa chambre, s'était changée, puis avait regagné un salon pour profiter des lueurs d'un grand feu de cheminée. Le silence l'avait rapidement englobé. Mais la solitude, elle, ne l'avait pas accompagnée.


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Eux qui nous regardent, tous petit



Grandview était un château comme jamais Lester n’en n’avait vu auparavant. Trônant sur son affleurement rocheux, le donjon surplombait la vallée et son village, offrant aux heureux spectateurs une vue imprenable sur la campagne environnante. Depuis leur première halte à Accalmie, dès leur sortie du bateau, Lester qui n’avait pu retenir toutes les demeures où sa mère son frère et lui avaient été accueillis, ne doutât pourtant pas que Grandview fut la plus belle. Et avant que la nuit n’entoure le château, le faisant flotter dans un halo d’obscurité, le jeune homme eut la chance d’observer les jardins à travers les vitraux joliment colorés, qui ne faisaient que parfaire la beauté des lieux.

Le diner avait été charmant : Lester s’était surtout tût pour écouter la discussion entre sa mère et leur chaleureux hôle, Lord Grandison qui semblait avoir mille et une question sur Essos. Puis, une fois leur estomac si remplis qu’ils ne pouvaient plus avaler une miette de pain, toute la famille Cole avait été dirigée vers ses appartements le temps d’un soir. Lester s’était finalement rapidement fait à cette vie de nomade, toujours sur les routes. Il savait aussi qu’une récompense inestimable les attendait au bout du chemin : son père et sa sœur perdue, la famille Cole à nouveau réunie à jamais.

Plus les jours passaient plus l’impatience grandissait en Lester, il avait du mal à contenir son excitation à l’idée de ces retrouvailles. Mais plus il laissait sa joie s’exprimer plus il sentait sa mère sombrer dans l’angoisse de l’attente. Alors il la relayait, s'occupant son petit-frère Landor tant qu’il le pouvait. Ce soir-là, épuisé par le long voyage, l’enfant était tombé de sommeil rapidement laissant Lester sans obligation fraternel.

Ce dernier s’était allongé, encore habillé, dans son lit pour constater que sommeil tarderait à venir. Dès qu’il regardait le plafond, il entendait son cœur battre dans sa poitrine si fort qu’il pensât que jamais il ne pourrait trouver le sommeil. Sa vie avait pris un tournant drastique depuis les quelques mois où ils avaient quitté Tyrosh. Déjà, alors même qu’il à peine amarré, il était l’héritier officiel de la maison Cole, vassale de l’Orage. Bientôt, il en été sûr, son père ferait de lui un chevalier. Il apprendrait à se battre comme un westerosi, et ne serait alors plus jamais contester.

S'il voulait pouvoir dormir il devait se trouver une occupation car ses rêveries, il le savait, ne pourrait disparaitre si facilement. Après un dernier coup d’œil en direction d’un Landor endormi, Lester quitta la chambre qui leur était attribuée. Les couloirs dans lesquels il déambula étaient richement décoré. En Essos, il avait été familier des belles choses, de l’opulence, mais sur ce continent tout semblait à la fois coutumier et pourtant si différents. L’art n’était pas tout à fait pareil dans un sens qu’il n’aurait pu l’expliquer.

Ses déambulations l’amenèrent finalement dans l’un des salons où un feu crépitait. Il ne la vit pas directement mais Lady Grandison était assise sur l’un des fauteuils, sirotant un verre de vin.

- Lady Grandison, dit-il poliment dès qu’il aperçut sa présence. Je me dois de vous remercier de votre accueil et vous faire savoir que votre demeure est ravissante.

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Eux vous regardent, tout petit

Plongée dans ses réflexions, elle était pourtant parvenue à entendre les pas du jeune Lester Cole, avant même de savoir qu'il s'agissait de lui… Grandview craquait, Grandview couinait, Grandview emflait, de la petite grange à la plus gargantuesque des tours du château, Grandview vivait. Vivant. Walpurge était persuadée de sentir parfois le souffle de la maisonnée sur sa peau, lorsque la nuit était sombre, lorsque l'eau de pluie venait frapper aux carreaux de cette demeure qu'elle avait depuis longtemps adoptée. Désormais, elle était en paix avec Grandview. Il lui avait fallu du temps pour apprendre, pour retrouver son chemin dans les couloirs, reconnaître un détail qui lui indiquait qu'elle était sur le bon chemin. Hugh Grandison avait été patient. Hedward aussi. Elle était après tous une femme arrivée d'un royaume voisin. Elle avait choisi son mari. Elle avait choisi sa future demeure. Elle avait toujours pris ses décisions avec réflexion et tact, et ce même lorsque les sentiments tentaient de la submerger, de l'influencer. Walpurge avait tendu l'oreille pour écouter la suave paix intérieure derrière l'euphorie de l'instant, la calamité des événements et tous ces moments où le désespoir vient frapper à votre porte. Elle avait façonné sa vie. Elle avait toujours fait ainsi, quoi qu'on lui dise, quoi qu’on tente de lui imposer. Jamais elle ne s'était laissé faire, par esprit de survie certainement, et en cela, elle comprenait Lanna Cole et les siens.

« Je vous remercie sir Cole. » Répondit Walpurge, le regard tourné vers le feu. « Nous essayons d'être aussi chaleureux que faire se peut. L'Orage est connue comme une terre d'accueil. Nous devons faire honneur à notre Histoire. » Elle détourna le visage vers son interlocuteur et l'invita de la main à prendre place sur un fauteuil de la pièce. « Il est vrai que Grandview est un château impressionnant. Je suis certaine que s'il pouvait parler, il serait très certainement bouffi d'orgueil et de vanité. » Commenta-t-elle, à elle-même, sans nécessairement attendre de réponse du jeune Lester. Corcolline était différent de Grandview, de bien des façons. Et Hautjardin, en comparaison, était inoubliable. Grandview était beau, mais Walpurge avait été aveuglée par tant d'éclat que la demeure des lions noirs lui paraissait bien simple. Un bon mot était parfois nécessaire pour rappeler la chance que vous possédiez. « Je crains, cependant, que vous n'ayez que peu de comparatif, hormis peut-être avec Essos… Je ne peux qu'imaginer les différences qui séparent ces deux architectures. Nous autres, nous nous enfermons dans du bâti aux murs épais. Décrivez-moi votre ancienne demeure, sir Cole, que je me fasse une idée. » Walpurge but une nouvelle gorgée de vin avant de sourire. « Je vous sers une coupe de vin, sir Cole ? » Demanda-t-elle avant de réorganiser la vaisselle d'un geste rapide de la main. « Votre récit risque de vous donner soif. » À défaut d'autre chose. Walpurge appréciait d'être entourée, mais il y avait des instants où même la présence de la domesticité lui était insupportable… Toutes ces fourmis autour d'elle lui donnaient parfois l'envie de brandir une chaussure, et de les écraser, retrouvant par là même du calme et de la solitude.


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