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L’ancienne Prestre avait délaissé quelques instants son livre pour porter son regard vers la côte que l’on pouvait apercevoir depuis les jardins du château de Kayce. Se retrouver aussi proche de la mer, le bruit des vagues s’écrasants sur la roche, l’air marin, le cri des mouettes, admirer le soleil se couchant dans l’océan toute cela lui avait manqué plus que ce qu’elle n’osait l’admettre lors de son passage à Dorne. Voilà un peu plus d’un an que Lehna était de retour dans son Ouest natal et qu’elle s’était remariée à Darren Kenning l’héritier de Kayce. Quand ce dernier s’était rendu à Feux-de-joie peu après qu’elle soit revenue pour lui demander sa main la jeune femme s’était montrée sceptique et avait longuement hésité. La brune n’avait pas particulièrement envie de revivre l’affront qui lui avait été fait à elle et sa famille. Faisant fi de ce que sa raison lui dictait Lehna, pour une fois, écouta son cœur.

Malgré toutes ces années éloignés l’un de l’autre elle ne pouvait nier qu’elle aimait encore le chevalier. Certes elle lui en voulait pour ne pas avoir défié son père de la rupture de leurs fiançailles mais cela n’avait rien changé aux sentiments qui l’habitaient. Les deux jeunes gens avaient reconstruit leur relation passée avec difficulté. L’ouestienne avait toujours quelques réticences qui, au fond d’elle, l’empêchaient de faire pleinement confiance à son époux bien. L’ancienne Prestre tenait à Darren mais il y avait toujours cette petite voix qui lui murmurait que ce dernier l’avait abandonné une première fois et que si un tel choix devait se reproduire rien ne garantissait qu’il ne récidiverait pas. Les deux jeunes mariés avaient à peine pu profiter de leurs unions que le devoir appela l’héritier de Kayce au nord, laissant Lehna seule avec ses pensées. La lady nota qu’une grande partie d’entre elles étaient des regrets.

Car oui, le retour de sa moitié, au vu de la tâche difficile qui lui incombait n’était pas garantie. La brune passa de longue soirée à prier les Sept, qu’ils lui permettent de le revoir, de s’expliquer, de mettre les choses à plat. Il a fallu qu’on risque de lui enlever son aimer pour réaliser à quel point ses craintes, peut-être fondées, paraissaient bien futiles et avaient eu l’effet inverse que celui escompté. Lehna regrettait ses réticences, ses doutes et ses peurs qui avaient entachés ces moments qu’ils avaient passé ensemble et qui l’avaient empêché de pleinement profiter de ces instants. Le retour de Darren avait été un grand soulagement pour la noble. La lady remercia les Sept pour avoir écouté ses prières mais omis la contrepartie stipulant qu’elle était censée s’expliquer auprès de l’héritier Kenning. La jeune femme fit tout pour que ses doutes se dissipent peu à peu de son esprit pour n’en occuper qu’un recoin qu’elle tentait d’oublier.

Les deux amants purent se reconnecter et profiter à nous de la présence de l’un l’autre et la noble tomba rapidement enceinte lors de la 4ème lune de l’an 303. Lehna n’avait encore rien dit à son époux, préférant éviter toute fausses joies et avait décidé d’attendre au moins deux lunes avant de faire son annonce. Nous étions désormais au début de la troisième et la jeune femme n’avait plus aucun doute sur sa grossesse. Bientôt il ne lui serait plus possible de le cacher d’ailleurs. C’était assez ironique. Lors de l’absence de son mari l’ancienne Prestre s’était arrangée pour qu’on la croie enceinte et maintenant que c’était le cas c’était le dernier de ses souhaits.

Il y avait plusieurs raisons à cela, la première en la personne de Terrence Kenning. Le vieil homme avait la rancune tenace et son état inquiétait de plus en plus Lehna. La lady et lord Terrence savaient tout deux que le meilleur moyen d’affecter Darren et surtout de le faire souffrir était par elle. Jusqu’à maintenant le seigneur de Kayce avait pu se montrer agressif dans ses mots mais jamais dans ses actes. Il ne cachait pas désapprouver l’union des deux amants mais jamais il n’avait levé la main sur elle, du moins pour le moment. Si certain seigneurs privilégie la continuité de leur nom et de leur lignée, il demeurait incertain qu’avec sa santé déclinante il en irait de même pour Terrence. Ce ne serait pas la première décision malavisée qu’il prendrait. Se venger ou prouver à son fils qu’il pouvait encore gagner plutôt que de se réjouir de l’avenir brillant que pouvait apporter Darren aux Kenning. Lehna en était persuadée, la question n’était plus si mais quand l’homme basculerait dans la violence et cela l’angoissait.

L’autre raison était Darren lui-même. Les plus récentes grossesses de la maison Kenning avaient été endeuillées. Le couple savait pertinemment qu’un héritier était une obligation mais Lehna craignait la réaction de son époux à l’annonce de la nouvelle. L’événement en soit était positif mais les possibles complications rendaient la chose difficile.

La noble caressa son ventre distraitement dans un soupire avant de se redresser en entendant des bruits de pas la tirant de ses songes. Son visage s’éclaira à la vue de son mari.


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An 303, Lune 6
Lehna Kenning et Darren Kenning
Enfin le sort ne s’acharnait plus. Après des lunes d’attente une ouverture se profilait à l’horizon. Que dire, des années passées à subir les humeurs d’un père et seigneur avare et aigri par une gloire passée depuis longtemps oubliée. Noyé dans l’alcool et les plaisirs de la bonne chair, Lord Terrence reflétait depuis déjà longtemps la caricature du riche seigneur ouestien veillant farouchement sur son trésor. Si les Terres de l’Ouest resplendissaient auprès des autres Couronnes pour la richesse de leurs mines, le seigneur de Kayce se distinguait auprès de ses pairs par la pingrerie et les humeurs détestables qui émanaient de sa personne lors des rares évènements mondains auxquels il jugeait encore bon de participer. Le bas peuple de la ville le surnommait, à juste titre, Sire Grippe-Sou. Une épithète si adéquate que même son héritier ne cherchait pas à faire taire les racontars. Plus depuis bien longtemps... Il aurait sans doute été de ceux propageant les rumeurs si cela ne nuisait pas outre mesure au prestige de sa maison.  

Nombre de lignées plus anciennes et nobles pouvaient voir en eux des arrivistes, d’anciens fer-nés devenus seigneurs par un simple concours de circonstance et des manières retors. Le contexte nébuleux entourant la fondation de la maison Kenning se suffisait à lui-même lorsqu’il était question d’attirer le mépris de certains. Tout comme leur affiliation à une lignée vassale des Harloi des Iles de Fer...  Les tensions avec le royaume des Greyjoy n’étaient pas près de diminuer. Dans l’Ouest et au-delà. L’incident récent de Salvemer en était un exemple éloquent. Alors, que dirait-on lorsque cela se saurait ? Quelle serait la réaction de leurs voisins ? Celle des Lannister? Et bien... le tout leur nuirait certainement. A moins que cela ne soit joué finement. A moins qu’il tire profit de la situation pour enfin écarter le seul obstacle à son avènement...  

C'est donc avec un sourire satisfait que Darren quitta les geôles de Kayce de bon matin. Occupé une partie de la nuit à y discuter avec un invité de marque, l’héritier de Lord Terrence s’était adonné à un entretien des plus enrichissant en enseignements. Mis aux fers la veille sur le soupçon du chevalier, l’intendant de la ville s’était vu contraint à un interrogatoire musclé de la part du fils de son maitre. Au prix de deux de ses doigts sectionnés et abandonnés aux chiens, le malheureux avait cédé face à la pression et la menace pesant sur ses proches. Contre la promesse que sa famille serait épargnée et protégée par les hommes fidèles à son tortionnaire, il avait accepté de lui céder de quoi mettre à mal le seigneur Kenning. Des écrits comptables retraçant ses malversations et trahissant son avarice maladive. De “simples” livres de comptes au contenu sulfureux qui pourraient lui coûter sa tête, si mis entre de mauvaises mains.

Mais les siennes l'étaient-elles? Assurément !  

- « Je vous savais retors, lâche, alcoolique et avare, mais à ce point-là ? Vous en arrivez à voler ouvertement vos sujets ? » Beugla un chevalier remonté en surgissant soudainement dans les appartements seigneuriaux.

Tout juste annoncé par des sentinelles peu bravaches, il fut reçu sans grand enthousiasme par son père, qui monta tout autant dans les tons en se retrouvant insulté de la sorte.

- « Que diable me veux-tu ?! Mes gardes me disent que tu arpentes mon château en vociférant à tue-tête, maudissant publiquement mon nom ! As-tu perdu la raison, fils ingrat ? » Questionna Lord Terrence du même ton haineux en déposant violemment une coupe de vin maintenant vide sur le plateau d'un servante tremblotante.

La malheureuse s'éclipsa dans l'instant sans demander son reste sur un signe de tête de l'héritier des lieux. Laissant les deux hommes seuls pour régler leurs comptes. Un répit qui arrangeait surement d'avantage le maitre des lieux que son accusateur, pour qui la moindre paire d'oreilles indiscrètes serait du pain béni des Sept pour semer le trouble et gagner en partisans.

- « Je vocifère, c’est vrai. Et a raison. Pensiez-vous véritablement pouvoir agir de la sorte sans que cela ne se sache ? » Surenchérit-il en commençant à tourner autour de son géniteur comme un lynx de fumée jouant avec sa proie avant de la mettre à mort.

- « Vas-tu donc me dire de quoi il est question ?! Ta présence et tes cris m’indisposent ! Fiche le camp d’ici ! »  S'obstinant à ne pas vouloir comprendre ce dont son fils l'accusait, le vieillard leva sa canne de rage en direction de la porte pour donner plus de poids à ses ordres.

Peine perdu face à un Darren dans tout ses états...

- « Je sortirais lorsque vous aurez reconnu les faits. Je sais que vous extorquez le peu qu’elles possèdent encore aux familles des soldats morts à Winterfell. Vous n’avez pas aimé que je pioche dans le trésor pour dédommager ces familles... Alors vous avez réclamé votre dû, et des intérêts faramineux, grâce à des malandrins gracement rémunérés. La garde m’est acquise, et vous le savez... »  

- « La peste ! Tu affabules comme toujours, fils indigne. Les idées de grandeur qui t’assaillent depuis ton retour du Nord te montent à la tête. Que je sois maudis si j’accepte encore d’écouter un mot de plus! Sors d’ici ! Retourne auprès de cette catin dornienne qui te sert d'épouse ! Elle t'as complètement retourné l'esprit. »  

La main gauche du noble se porta instinctivement sur la poignée de son épée valyrienne. Son poing s'y crispa de rage, l'allusion de son ivrogne de père à Lehna ne faisant que le mettre plus encore hors de lui. Les dieux seuls savaient à quel point l'idée de dégainer l'arme pour lui détacher la tête du corps lui parut séduisante en cet instant. Tout en cet homme le dégoutait. Depuis ses vices, son allure, ses agissements jusqu'à sa seule existence. Sa pulsion meurtrière fut heureusement évacuée par un soupir appuyé, presque théâtral, mais pourtant sincère et salvateur. Pour son interlocuteur, toujours en vie, mais aussi pour lui.

Il ne deviendrait pas un parricide. Pas aujourd'hui du moins.

S'il ne parut pas se rendre compte du dilemme qui assaillit son unique fils, le chef de la maison Kenning mit d'instinct un pas de distance entre eux.

- « Je sais que vous écoulez ces biens en secret pour payer les taxes de Castral Roc... Ce qui vous permet de limiter la part de l’impôt vraiment versée aux Lannister sur les recettes du commerce. Vous détournez les recettes de la ville pour votre seul profit ! » Conclut-il finalement en pointant et pianotant à plusieurs reprises d'un doigt accusateur sur le buste du Lord, manquant de peu de le faire chuter.

- « SORS D’ICI ! DEHORS. »  

Les vociférations supplémentaires du vieil homme malade se perdirent dans le vent alors que son héritier claqua derrière lui les portes des appartements seigneuriaux. Un sourire se dessina tout de même au coin de ses lèvres alors qu'il perçu une dernière fois son père hurler. Tel un animal blessé, l'intéressé paraissait lentement comprendre que quelque chose de plus grave l'attendait.

- « Aren ?! Où est Aren ?! Qu'on aille me chercher mon intendant ! »

Il pouvait toujours le chercher... Ses hommes veillaient désormais à sa sécurité. Mais peut-être serait-il assez magnanime pour lui renvoyer ses doigts en gage de paix?

***

Quelque chose commençait à se mettre en branle au château. Des bruits de couloirs circulaient alors que les serviteurs se faisaient plus discrets, voire introuvables pour certains. Les tours de garde se multipliaient, de même que les relèves. Une certaine effervescence régnait, sans que personne ne sache réellement en déterminer la cause. Une lutte d'influence se jouait dans les couloirs de la forteresse. Les symptômes ne paraissaient pas encore avoir gagné la ville en elle-même, et Darren espérait ne pas en arriver là.

Tout ceci se devait d'être orchestré et exécuté avec la plus grande minutie.  

Aussi Lady Lehna, épouse de Ser Darren Kenning, entendit-elle non seulement les pas de son mari la rejoindre dans les jardins, mais aussi ceux de nombreux hommes engagés à sa suite. Et s'ils restèrent tous dans l'ombre, leur présence toute proche n'était pas difficile à deviner.

- « S'en est fini de lui. Je le tiens... » Déclara finalement un héritier à la mine réjouie en retrouvant son épouse. Se portant à sa hauteur, il déposa un baiser sur son front en l'étreignant tendrement.

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Le pas pressé de son époux, suivis du claquement rapide des bottes de ses hommes sur le pavé la fit se retourner. Son sourire laissa rapidement place à de l’inquiétude en voyant l’attroupement et l’air crispé de Darren. Mais les mots de son compagnon vinrent rapidement la rassurer si ce n’est l’emplir de joie. Elle attendait ce moment depuis si longtemps et avait longuement prié les sept pour sa chute… voir même son trépas. Ses prières étaient-elles enfin exaucées ?  :

« Tu as enfin pu l’arrêter ? » S’enquit la noble, blottie dans les bras du chevalier, enthousiaste à la nouvelle.

C’était comme un si un poids qui pesait sur ses épaules lui était retiré. Elle n’avait plus à craindre Terrence, lui, qui l’avait tant inquiété ces dernières semaines au vu de son état. Darren et elle allaient enfin être libres de mener leurs vies et Kayce comme ils l’entendaient sans avoir à être accablé par les remarques et actes de son père. Ils allaient enfin être débarrassés de la vermine qui gangrénait la cité. Ils n’auraient enfin plus d’obstacles sur leur chemin.

Lehna se redresse pour prendre le visage de son époux en coupe avec dans l’idée de l’embrasser mais la grimace de ce dernier lui fit rapidement comprendre que son père n’était pas mis aux arrêts. La dornienne fronça ses sourcils d’incompréhension. Pourquoi y avait-il tant d’agitation si cela ne résultait pas de l’arrestation du seigneur de Kayce pour ses méfaits ? Pourquoi Darren était contrarié si ce n’était dû à une énième confrontation avec son géniteur ? L’ancienne Prestre médita quelques secondes sur la question et compris rapidement la situation. Connaissant l’héritier Kenning et l’actuel seigneur depuis suffisamment longtemps il n’était pas bien difficile de dessiner la trame de cette intrigue :

« Oh Darren…Ne penses-tu pas t’être un peu précipité ? Pourquoi annoncer ta main si ce n’est pour la poser ? Tu lui laisses l’occasion de jouer ses cartes. S’il est acculé… Qui sait de quoi il est capable ?! » Soupire Lehna en se pinçant l’arête du nez.

La jeune femme pince les lèvres. Elle était de nouveau inquiète. Plus encore qu’il y a quelques minutes. Elle comprenait difficilement pourquoi son époux avait agi au vu des conditions actuelles. Le moment était plus que mal choisit. Il y allait assurément avoir des représailles de la part de Terrence. Et si ce dernier ne s’attaquait pas à son fils, il aurait assurément moins de scrupule à se rabattre sur Lehna voire même Ellena. Darren avait il songé à envoyer ses hommes à ses côtés avant de confronter son paternel ? La dornienne regrettait ne pas s’être procuré cette fiole de poison. Elle avait été à sa portée. Cela aurait été si simple. Personne n’aurait pleuré la disparition du vieux Kenning. Le problème aurait été réglé beaucoup plus rapidement et sans accrocs. Tout le monde y aurait trouvé son compte. L’ancienne Prestre s’était montrée trop préoccupée ces dernières semaines par sa grossesse et les non-dits entre elle et son compagnon pour ne serait-ce que remarquer ce qu’il se tramait. D’ordinaire elle aurait assurément remarqué les changements dans le comportement de Darren et l’aurait interrogé à ce sujet. Ils auraient pu discuter stratégie ensemble avant de se lancer dans la mêlée. Mais il était trop tard pour cela désormais :

« Et Ellena ? Est-elle en sécurité ? » S’enquit Lehna, inquiète pour sa belle-sœur qui avait été pratiquement sa seule compagnie lors de l’absence de son époux. Les deux jeunes femmes avaient tissé des liens d’amitiés solides et la brune était réellement soucieuse de son état.

La priorité n’allait plus à sa grossesse pour le moment au vu des événements actuels mais pouvait-elle réellement se permettre de retarder encore l’annonce qu’elle était censée avoir fait à Darren il y des semaines ? La noble soupira intérieurement. Cela avait bien pu attendre jusqu’à maintenant. Quelques heures ou jours supplémentaires n’y changeraient rien. La brune, prise de vertiges s’accrocha plus fermement aux bras de son compagnon le temps que les effets s’estompent. Son regard devint vitreux quelques instants jusqu’à ce qu’elle reprenne rapidement ses esprits et son sens de l’équilibre. Le stress en plus de son état l’affectait plus qu’elle ne voulait l’admettre. Lehna continua comme si de rien était.  

« Je… Quelles preuves as-tu trouvé à son encontre ? » Demande la noble pour qu’elle puisse avoir une idée de quelle était leur position actuelle et de ce que Terrence tenterait de concocter pour se défendre.



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An 303, Lune 6
Lehna Kenning et Darren Kenning
L’affairement dans les couloirs du château gagnait en intensité à mesure que la matinée avançait. Plus d’un serviteur s’était de peu confronté à la garde remuant en tous sens sous les ordres de l’un ou de l’autre des Kenning. S’il pouvait compter sur le soutien de la majorité des hommes d’armes de Kayce du fait de ses récents faits d’armes à Winterfell et sa volonté d’investir dans le fief de ses ancêtres, Darren devait tout de même compter sur l’opposition d’un noyau solide de gardes à la solde de son père. Pour la plupart coupe-jarrets notoires des campagnes ouestiennes, leur recrutement avait été grandement accéléré et facilité par l’absence de l’héritier des lieux au Nord. Lord Terrence, surnommé Seigneur Grippe-sou par ses gens, avait ainsi assemblé une solide garde de mécréants à sa solde. Non pas que ces gibiers de potence soient d’une quelconque loyauté. Mais les promesses de richesses murmurées par le seigneur de Kayce, agrémentées de quelques bourses d’or bien remplies lorsqu’il ne pouvait y couper permirent au fil des lunes de gagner l’intérêt de ces épées à vendre. Des hommes dont le nombre était même inconnu du fils de leur maitre. Des hommes portant et déshonorant les couleurs des Kenning en se livrant à bien des exactions dans les campagnes et chez certains riches marchands de la ville.  

Les petites mains et muscles des malversations manigancées par son père. Celles-là même qui valaient un tel remue-ménage chez une famille de premier plan des Terres de l’Ouest.

L’espace d’un instant cette tâche au prestige de sa famille, l’angoisse qu’il ressentait à chaque instant en y repensant, s’évanouit de son esprit plus vite que la brume du petit matin. Dans les bras de son épouse, elle qu’il avait longtemps désiré, plus rien n’avait d’importance. Lehna avait sur lui cet effet de pouvoir le calmer. Le modérer dans ses humeurs les plus pernicieuses. Avec elle à ses côtés, ses nuits n’en étaient que plus reposantes. Ses jours que plus sereins. Il savait pouvoir toujours compter sur son conseil. Elle était le roc sur lequel reposait la santé de son esprit. Hélas, la curiosité maladive mais compréhensible de sa belle ne fit qu’écourter cet étant de sérénité. Après les semaines éprouvantes qu’elle venait de vivre, le chevalier ne pouvait guère lui en vouloir. Entre l’incertitude de l’avoir perdu à Winterfell et subir les humeurs d’un beau-père aussi instable qu’il devenait sénile... Darren ne se voyait pas lui refuser la vérité. Il en aurait été de toute façon bien incapable.  

Elle seule pouvait affirmer avec certitude s’il mentait ou non. Elle et peut-être sa jeune sœur.  

- « Ne t’en fais pas. Ellena va bien. Je l’ai mise à l’abri. » Promit l’héritier de Kayce en déposant un baiser sur le front de son épouse.

Il eut du mal à en dire plus. Non pas que la présence de ses hommes l’indisposait. Il savait pouvoir compter sur leur discrétion tout comme sur leur fidélité. Les faits seraient d’ailleurs bientôt connus de tous. Mais évoquer la vérité qu’il venait de découvrir lui coûtait. Il savait son père fourbe, manipulateur et avare, mais déshonorer de la sorte leur nom. Et pour la vaine satisfaction de s’asseoir sur un tas d’or dont il faisait au final bien peu usage... L’état de son épouse l’inquiétait également. Le stress provoqué par cette situation inattendue parut lui peser au point de lui donner un malaise. Ce qui amena son époux à raffermir leur étreinte alors qu’il poursuivit son explication sur la raison de ses agissements.

- « J’avais besoin de le mettre au pied du mur. Autrement mes éléments n’auraient pas été suffisamment concluants. Je voulais faire en sorte qu’il abatte ses dernières cartes. C’est chose faites. J’ai la preuve qu’il a détourné une partie des taxes de Castral Roc à son profit. Il a surtaxé certaines familles des morts de Winterfell, a prétexté de faux emprunts pour saisir des biens, organisé des activités de rapines dans les campagnes... Tout ce qui a pu lui venir à l’esprit pour fournir à Castral Roc la part qu’il s’arrogeait. Histoire de ne pas attirer l’attention. Aren a tout avoué. J’ai ses livres de comptes. Mais il me fallait donner un coup dans la fourmilière. Qu’il ne puisse se défendre par la suite. Et surtout savoir sur qui je peux compt... »

Il ne termina pas sa phrase. Le bruit de bottes ferrées s’approchant le coupa dans son élan. Tout proche, un contingent armé venait à leur rencontre dans les jardins. Des hommes qui n’étaient pas à la solde du survivant de la Longue Nuit. La raison même pour laquelle il avait agi de la sorte. Savoir sur qui il pouvait compter et qui resterait du côté de son père. Il était bien plus aisé de le faire maintenant, purger les rangs de Kayce dès à présent plutôt qu’une fois seigneur de la place. Et ce en dépit du danger. C’est ainsi une petite dizaine d’hommes qui vint à leur rencontre. Quoique dépenaillés et à l’allure bien peu crédible dans le rôle d’hommes d’armes disciplinés, ils n’en restaient pas moins capables de manier l’épée. Et si aucunes des désagréables figures de ces brigands ne lui évoquait autre chose que du dégoût, celle de l’homme à leur tête lui était bien connue.

- « Ser Kennos. » Salua l’héritier Kenning en lâchant son épouse.  

Mettant fin à leur étreinte pour se mettre entre elle et le capitaine des gardes de son père, Darren porta instinctivement la main à l’épée. L’éclat sombre de sa lame d’acier valyrien émergea quelque peu du fourreau alors qu’il était imité par ses propres hommes. D'un aspect rondouillard, le chevalier grisonnant n'en restait pas moins un adversaire capable. Il avait souvent eut l'occasion de se mesurer à lui dans ses jeunes années, n'apprenant à véritablement le surpasser qu'une fois devenu chevalier et après des années supplémentaires de pratique. Mais quand bien même il l'estimait, le malheureux chevalier sans terres n'en restait pas moins une offense pour Darren. Celle de porter au ceinturon la trompe de Sarocq.  Trésor familial de la maison Kenning, il incombait normalement à l'héritier de Kayce de le porter au combat. Un honneur que son père lui avait toujours refusé, préférant le confier à un homme bien plus docile quant à sa façon de gouverner.  

- « Ser Darren... Veuillez me suivre. J’ai ordre du seigneur votre père de vous mettre aux fers le temps de tirer au clair les évènements récents et de tenir la ville... » Déclara le chevalier d’un ton nerveux en dévisageant tour à tour le fils de son maitre puis les hommes lui barrant la route.  

- « Et avec quelle armée, chevalier ? Les gibiers de potence qui vous accompagnent? Mon père vous a-t-il entretenu de la nature du différent qui nous oppose ? »

- « Je n’ai pas à discuter les ordres de mon seigneur, Ser. J’ai prêté serment. Et celui-ci m’impose de vous mettre aux fers... »

- « Et où est-il en ce moment, votre "Seigneur" ? Mon père a refusé son droit à ce titre au moment où il a fuit ce château... » Déclara t-il fermement en raffermissant sa prise sur le pommeau de son arme, prêt à tirer l'épée au moindre signe d'agression.

Sur le chemin des jardins, un serviteur était venu l'alerter qu'on avait vu Lord Terrence fuir la ville avec une escorte d'une vingtaine d'hommes. Ses mercenaires les plus "fidèles", ralentis par la frêle constitution de leur maitre, et que Darren avait envoyé chasser par un groupe de cavaliers. Il devait lui-même partir à leur rencontre sitôt s'être assuré d'avoir Lehna mise en sécurité. Après quoi il avait prévu d'empêcher la fuite de son père, de le mettre au fers, avant de décider pour de bon de son sort. Un projet mis en difficulté par l'arrivée soudaine du leader des sbires de son géniteur. Restait à savoir si la loyauté bien mal placée et récompensée du fidèle Ser Kennos de Kayce pouvait être raisonnée...

- « Avez-vous l’intention de faire couler le sang, chevalier ? Ici, dans la forteresse de ma famille ? Devant mon épouse ? Mon sang, mais aussi celui de ces hommes qui me sont fidèles ? Je n’en ai pas l’intention en ce qui me concerne. Mais sachez que si votre résolution restait entière, et même si cela me peinerait de le faire contre vous, alors je ferais en sorte que Lamentation entretienne la légende de son nom... »

A ces mots, un silence de mort s'installa entre les différents protagonistes. Comme si chacun attendait le prétexte idéal pour commettre l'impardonnable...
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La jeune femme pince les lèvres et fronce les sourcils alors que son époux énumère les méfaits de son géniteur. Il y avait un certains nombreux d’entre eux qui lui était connu ou dont elle avait de forte suspicions mais d’autres qu’elle n’aurait jamais imaginé. Les agissements du chef de la maison Kenning étaient pires que ceux escomptés et rendaient Lehna nauséeuse. En particulier ses agissements envers les familles de ceux tombés lors de la bataille de Winterfell. Elle comprend désormais mieux ce qui avait mis son partenaire dans un tel état, lui qui avait combattu au nord aux côtés de ceux qui n’étaient pas revenus. Evidemment qu’il prendrait cela comme un outrage. Surtout que son père avait assurément mis cette taxe en place justement pour blesser son fils. La lady est également rassurée d’apprendre que Darren a pris ses précautions par rapport à Ellena. La pauvre ne méritait pas de finir entre les griffes de son père. Cet état d’esprit ne dura malheureusement pas longtemps. L’héritier Kenning se stoppa dans ses explications pour faire face aux nouveaux arrivants, laissant la brune en retrait. La tension était palpable et n’annonçait rien de bon. Bien qu’ils aient l’avantage du nombre et de la qualité des hommes qui les entouraient la dornienne préfèrerait éviter de se retrouver au milieu d’un champ de bataille.

La noble demeure un pas derrière son époux. Son discours aurait assurément plus d’impact si elle s’était placée devant Darren mais bien que l’une ses priorités soit d’éviter une effusion de sang sa première restait son intégrité physique, surtout au vu de sa condition. De plus bien qu’elle ait une confiance relative en Ser Kennos, cela ne s’appliquait aucunement aux hommes qui l’accompagnaient. Lehna se contenta donc le placer sa main sur cette de son compagnon essayant ainsi de temporiser la situation avant de déclarer :

« Nul ne doute de votre loyauté envers Kayce et sa famille Ser Kennos… Votre service, et celle de votre famille est des plus appréciés. » Commence la jeune lady sur un ton solennel.   « Si tout ceci n’est qu’une méprise, Lord Terrence s’en est assurément allé apporter les preuves de son innocence qu’il possède à Castral Roc. Si Darren est en tort il sera condamné pour ses agissements et arrêté. Lord Terrence reprendra ainsi la place qui lui est dû sans que le sang n’ait coulé. Votre honneur est sauf et vous aurez contribué à sauver de nombreuses vies » Explique la jeune femme. « Dans le cas contraire… si vous continuez mais que l’héritier Kenning s’avère être innocent… Vous serez en porte à faux auprès d’une famille à laquelle vous avez toujours été loyal… » Continue la brune en espérant que ses arguments aient eu raison des intentions belliqueuses de Ser Kennos. « En attendant que cette situation se dénoue et que notre suzerain légifère sur le problème en question je vous implore, au nom de la famille Kenning, de déposer les armes. » finit l’ancienne Prestre.

Un silence se pose à nouveau dans les jardins. Les deux groupes se regardant en chien de faïence, attendant la décision de Ser Kennos quand à ce qui allait suivre. Ce dernier semble hésiter quant à la marche à suivre. Les mots de l’épouse de l’héritier de la famille qu’il était censé protéger l’avaient ils touché ? Lehna retint sa respiration, priant intérieurement les Sept pour que ce soit le cas. Le regard de Ser Kennos s’assombrit. La lady lâcha le bras de son époux qu’elle avait tenu jusqu’alors. Le chevalier avait fait son choix :

« De belles paroles ne me feront pas renier mon serment » Déclare le chevalier. « Ser Darren ceci est mon dernier avertissement… »  Ajoute-t-il en tirant son épée suivis de près par ses hommes.
« Ainsi soit-il… » Répond l’héritier Kenning en dégainant Lamentation et poussant son épouse derrière lui.

Le chaos se déchaine dans les jardins alors que les deux groupes chargeaient. Lehna se trouve tirée vers l’arrière par l’un des hommes de Darren pour l’éloigner des combats et la mettre en sécurité. L’escouade de son époux faisant barrage, aucun de leurs assaillants ne se trouve directement à leur poursuite mais cela ne signifie pas qu’ils soient en sécurité pour autant. Le duo avance prudemment à travers le château, se sachant pas combien d’hommes fidèles à Terrence étaient encore présent. Au détour d’un couloir, Lehna et son protecteur se trouvent pris en tenailles par des sympathisants du vieux fou. Alors que Ser Carden se charge de l’adversaire en face de lui, le second en profite pour se concentrer sur la noble. Lehna est malheureusement trop lente pour éviter l’épée de son opposant et se retrouve avec une entaille à la cuisse. La jeune femme lâche un cri de douleur en tombant au sol. Son escorte finit rapidement le premier bougre avant de riposter face au deuxième qui s’apprêtait à asséner à la dornienne un second coup d’épée. L’ancienne Prestre essaye de se relever pour s’éloigner mais sa jambe ne semble pas la soutenir et elle s’effondre à nouveau au sol dans un gémissement de douleur. Le chevalier achève promptement son adversaire avant de s’enquérir de l’état de sa charge.

La brune se relève avec difficulté à l’aide du chevalier qui l’accompagnait. Malheureusement Lehna ne peut plus se mouvoir sans aide ce qui rend d’autant plus dangereux leur déplacement. De plus il était impossible de laisser la blessure ouverte de la sorte plus longtemps. Ser Carden la mène donc dans la pièce la plus proche pour s’y réfugier le temps que les choses se tassent. Le chevalier s’empresse de barricader la porte avec les meubles environnants alors que la jeune femme comprime sa blessure. La robe de la noble se teint rapidement en rouge malgré les efforts de la brune. Lehna est plus que paniquée par la situation bien qu’elle essaye de se maîtriser. L’ancienne Prestre n’était pas habituée aux scènes de violences et encore moins à en faire les frais. Son titre et son rang l’avaient protégé de bien des aléas de la vie et ne l’avaient assurément pas préparé à ce type de scénarios. Après avoir sécurisé la pièce Carden s’empresse de revenir aux côté de la dame pour vérifier son état et tenter de la rassurer. Le chevalier décide promptement de lui faire un bandage de fortune en déchirant les pans de sa robe. Le mestre s’occuperait de refaire tout cela proprement dès qu’ils pourraient quitter l’endroit mais en attendant cela devrait suffire. Chaque bruit de pas, ordres beuglés au loin faisait sursauter la dornienne. Lehna s’inquiétait pour elle, la santé de son enfant mais aussi pour Darren et la suite des événements. La jeune femme retient ses sanglots de peur d’être entendue.

Après quelques heures d’attente, qui avaient paru extrêmement longues à l’épouse Kenning on vient finalement tambouriner à la porte du bureau où s’était barricadé le duo. Ser Carden semble reconnaitre les voix et décide de retirer la barricade de fortune qu’il avait érigé. Les gardes entrent dans la pièce, Lehna les reconnait également. La brune lâche un long soupir de soulagement. Son calvaire était terminé. La jeune lady est transportée jusqu’à ses appartements où l’on fait querir prestement le Mestre pour qu’il s’occupe de son état. Bien que la blessure ne soit pas mortelle, l’entaille était relativement importante et l’ancienne Prestre en gardera assurément une cicatrice. Par chance cette dernière ne s’était pas infectée. La brune s’empresse de lui demander ce qu’il en était de son enfant. Le Mestre l’examine, pince les lèvres :

« Les prochains jours seront assurément décisif. Vous devrez rester alitée quelques temps et éviter toute activité risquant de vous fatiguer » finit par annoncer le vieux sage. Ca n’était pas un oui, mais ça n’était pas un non non plus. Lehna ne saurait dire si elle était rassurée par sa déclaration.

Ellena est la première à la rejoindre. Sa belle-sœur se précipite pour l’enlacer. Une fois les deux jeunes femmes seules dans la pièce, Lehna finit par craquer et se laisser aller. Elle se met à sangloter, relâchant la tension qui l’avait habité jusqu’à présent. La lady encore sous le choc des derniers événements, épuisée, s’endort avant qu’elle n’ait pu recevoir des nouvelles de l’arrestation de Terrence.


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Darren Kenning
Le Soleil Rouge

Darren Kenning

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An expected journey

An 303, Lune 6
Lehna Kenning et Darren Kenning
Les choses dérapèrent bien plus vite qu’on aurait pu s’y attendre après un tel exemple d’éloquence de la part de Lehna. Inconditionnellement fidèle à son serment et en dépit des chances de triompher en sa défaveur, Ser Kennos n’en démordait pas. Ce qui précipita hélas le trépas de bien des hommes en ces lieux dont il émanait pourtant une profonde quiétude. Alors que l’homme à la tête des coupe-jarrets de son père faisait part de son refus de considérer la reddition ou de renier son serment, Darren tira instinctivement l’épée. Imité par son escorte d’hommes aguerris et pour la plupart vétérans de Winterfell, le seigneur auto-proclamé de Kayce laissa l’initiative de la première charge à leurs agresseurs. Se sachant bien plus à l’aise dans le maniement des armes et la discipline que leurs agresseurs, il ordonna à un de ses hommes de mettre son épouse en sécurité alors que le choc se profilait.  

- « Ainsi soit-il... » Furent les mots qui sonnèrent le glas de la quiétude et du temps de la parole.

Aux mots succéda la mélodie des lames s’entrechoquant dans un fracas étranger aux raffinés jardins de la forteresse familiale. Des cris de douleur, insultes et bruits de lutte s’élevèrent des bosquets et allées, rameutant ici et là quelques gardes inquiétés par les combats. S’en prenant directement à l’homme qui servait si bien son criminel de père, Darren trouva en Ser Kennos un adversaire ventripotent mais valeureux. A maintes reprises l’un d’eux parût prendre l’avantage dans leur lutte, mais la promiscuité due aux affrontements qui se tenaient tout autour d’eux interdit toute possibilité de rompre le contact ou de se montrer trop entreprenant. Ils n’eurent la place que d’entrecroiser leur lame à maintes reprises avant qu’une tendance ne se décide réellement. Aidés par leur expérience du combat et le nombre, Darren et ses suivants prirent finalement l’avantage sur les coupe-jarrets du fuyard qu’était devenu Terrence Kenning.  

Affolé de voir les hommes sous son commandement tomber un à un autour de lui, Ser Kennos eut un regard de côté de trop. Privé de sa pleine concentration l’espace d’un instant, il ne put que sentir la lame en acier valyrien de son adversaire lui perforer le flanc droit. Lamentation avait percé là où s’effectuait la jonction entre le corselet et la spallière du malheureux chevalier. Hélas, l’antique lame avait beau le transpercer de part en part, le vieux soldat n’en restait pas moins toujours vivant. Crachant du sang, un long râle d’agonie se faisant entendre chaque fois qu’il respirait. Ne faisant que donner encore plus d’écho à la dernière promesse que Darren lui avait fait quelques instants auparavant. Celle de faire en sorte que son épée soit fidèle à son nom...

- « Navré Ser, mais vous avez choisi le mauvais camp... » Annonça finalement son bourreau d’un air grave, presque compatissant.  

Désireux de mettre fin aux souffrances de vieil homme, il fit usage de sa dague dont la lame se glissa sous le gorgerin de sa victime. Le sang se mit à couler en abondance de son cou sitôt qu’il lui trancha la carotide d’un coup sec, retirant d’un même geste son épée du torse de son ennemi vaincu. A genoux depuis qu’il l’avait frappé de son arme, Ser Kennos termina ses derniers instants de vie dans une mare de son propre sang. La face étalée sur la pierre grisonnante et froide d’une allée pavée des jardins de son maitre. Un sort bien triste pour un homme dont la fidélité sans faille à son serment lui avait coûté son discernement. Et par extension la vie.

- « Qu’on fouille le château. Maitrisez les derniers et rassemblez-moi les survivants. Je veux les voir tous se balancer à mes remparts avant la nuit. Qu’on prépare mon cheval. » Ordonna finalement le nouveau seigneur auto-proclamé de Kayce après un dernier coup d’œil à son opposant.  

Il avait gagné ce droit de réclamer le titre. Par le sang tout d’abord. Celui qui coulait dans ses veines, mais aussi celui qui ruisselait encore de Lamentation qu’il tenait fermement en main. Par sa quête de vérité et sa fidélité aux Lannister ensuite. Là où certains verraient dans son action un acte de rébellion contre son seigneur et père, lui saurait mettre en avant la défense des intérêts de sa famille comme ceux de l’Ouest. Castral Roc ne saurait souffrir de telles exactions d’un de ses vassaux à quelques jours de chevauchée.  Et par nécessité enfin. Les Kenning avaient déjà assez souffert comme cela. Un prestige mis à mal depuis des années, la perte d’un fils à Winterfell, une population au bord de la révolte par endroit... Oui, ce coup de force saurait se justifier à qui de droit.

***


Il se tenait devant lui. Passablement amoché par l’affrontement qui avait eu lieu à la lisière de leurs terres, mais bien vivant et toujours aussi fier. Dépenaillé, se tenant avec difficulté sur sa canne contre laquelle il haletait, le père dévisageait le fils avec une grimace de haine sur le visage. Seulement quelques heures s’étaient écoulées depuis le trépas de Ser Kennos. On avait annoncé à Darren que son épouse avait été agressé avec son escorte par des partisans de l’accusé. Et si Ser Carden était venu à bout de ceux assez fous pour mettre en danger la vie de lady Lehna, la haine et la rancune de Darren n’en était pas moins forte pour le responsable de tous ces massacres. Aussi, alors que son épouse récupérait de ses mésaventures dans ses appartements, il avait réuni en urgence un conseil des plus importants notables de la ville.  

Car là où la raison lui dictait de prendre le temps de mettre son paternel au cachot pour lui offrir un procès retentissant, quitte à laisser plusieurs jours s’écouler, le chevalier et nouveau seigneur décida que tout se terminerait aujourd’hui. D’une façon ou d’une autre. Assis dans le siège seigneurial qui lui revenait désormais, appuyé sur son épée au fourreau, il défiait silencieusement son père du même regard haineux. Il fallut un long moment pour réunir toutes les personnes concernées. De quoi offrir au duo tout le temps nécessaire pour exotériser silencieusement leur haine de la sorte. Chevaliers, notables et riches marchands de la ville furent conviés. Ceux-là mêmes qui avaient un minimum de pouvoir de décision et d’influence à Kayce. Ceux devant lesquels la passation de pouvoir s’effectuerait de façon abrupte, mais officielle.  

- « Terrence Kenning, vous êtes accusé d’avoir volé vos sujets en saisissant leurs biens sous des motifs fallacieux, en pratiquant l’usure de façon outrancière et d’avoir recouru aux services de coupe-jarrets pour extorquer des sommes qui ne vous revenaient en aucun droit. Vous avez en outre utilisé ces mêmes hommes pour vous livrer au brigandage dans les campagnes de Kayce, prétextant prélever l’impôt au nom des Lannister. Vous avez en réalité gardé pour vous ces richesses, n’envoyant que le strict minimum à Castral Roc et vous constituant de ce fait un trésor pour votre seul caprice. Ces mêmes hommes que vous avez substitués à des membres fidèles de la garde se sont livrés à plusieurs destructions de fermes, à des viols et des pillages sur ceux qui refusaient ou ne pouvaient payer... Enfin, lorsque vos crimes ont été révélés au grand jour, vous avez lâché sur votre fils et son épouse des mercenaires commandés par un homme vous étant inconditionnellement fidèle en vue d’intenter à leur vie...  » Commença-t-il à énoncer distinctement, sa voix raisonnant dans l’imposant hall de pierre brute.  

Un murmure se fit entendre à mesure qu’il exposait ses griefs contre son père. Dans l’assistance, certains ne mesuraient pas encore toute l’étendue de la lutte de pouvoir qui venait de se jouer. Seules quelques rumeurs sur l’embuscade menée par Darren et ses cavaliers contre l’escorte de son père fuyant le fief s’étaient répandues çà et là. Et aucune d’elle ne rendait véritablement justice aux motifs d’un tel évènement fratricide.  

- « Je suis le Seigneur de Kayce! Vous me devez obéissance, chacun d’entre vous !  Pourquoi ne faites-vous rien pour mettre aux fers ce criminel ?! »  S’égosilla Terrence Kenning en guise de réponse à ces accusations.  

S’il balaya du regard l’assistance d’un air dément, son fils n’eut guère besoin d’en faire autant. Les maigres soutiens dont pouvait encore se targuer son géniteur furent tous passablement refroidis par le sort réservé aux mercenaires survivants des affrontements. Tous condamnées sommairement pour brigandage, près d’une trentaine de malandrins se balançaient au gré du vent tout le long des remparts de la ville. Pendus en place publique par groupe de cinq, peu de personnes les avaient pleurés. Si ce n’est une dizaine de familles, bannies de la ville et dont les biens furent saisie en dédommagement de leurs exactions. Pour la plupart des foyers pauvres, fondés auprès de jeunes femmes ou veuves du petit peuple. S’ils n’étaient responsables des agissements de leurs pères et maris, ces pauvres hères n’étaient plus les bienvenus à Kayce. Darren ne put les autoriser à rester. Tant en guise de sanction que pour assurer une relative sécurité, s’arrogeant le choix de couper court à toute volonté de vengeance.  

Un sort suffisamment dissuasif pour étouffer dans l’œuf tout protestation... Aussi poursuivit-il sans être interrompu.

- « Tout seigneur que vous étiez, cela ne vous autorisait en rien à vous livrer à ces méfaits. La maison Kenning ne saurait être affublée d’un seigneur brigand... Ce conseil de notables s’est donc arrogé le droit de vous destituer. S’il n’en a guère le droit en vérité, je doute que la maison Lannister voit d’un mauvais œil cette décision. A l’heure où nous parlons, une partie de vos livres de compte sont déjà entre leurs mains.  Sous peu, un corbeau viendra pour réclamer votre tête. S’il ne reçoit aucune réponse, c’est un barde qui viendra ici se faire une joie de chanter les Pluies de Castamere... Je ne peux permettre cela... » Annonça-t-il d’un ton lourd de sens.  

La salle sembla retenir son souffle d’un seul homme, attendant avec fébrilité le verdict d’un si étrange procès. Il aurait presque pu entendre les multiples suppositions traversant l’esprit de ses sujets tant l’ambiance se montra oppressante. Pourtant, il poursuivit sans rien laisser transparaitre. Car telle était sa nouvelle fonction. Celle de seigneur. Il ne pouvait se laisser gagner par l’émotion.

- « Mais en tant que votre fils, je ne saurais vous condamner à mort sans être accusé de parricide. Je ne vous laisserais qu’une seule possibilité de vous retirer et de finir vos jours dans une paix toute relative. Renoncez à vos titres et prenez le noir immédiatement. Vous quitterez Kayce et finirez vos jours au Mur. Peut-être la Garde de Nuit saura-t-elle mettre à profit vos talents de gestionnaire chez les intendants pour obtenir au sein du Don ce dont elle a besoin pour la reconstruction... Si vous refusez tout net, vous serez laissé aux soins de Lord Tywin. Peut-être étiez-vous un de ses compagnons d’armes autrefois, mais je doute qu’il fasse preuve de clémence à votre égard... Vous avez usé de son nom pour extorquer vos victimes. Et n’imaginez même pas demander une ordalie judiciaire. Personne ici ne se portera garant de vous pour risquer sa vie... »  

D’une certaine façon, il s’agissait là d’une condamnation à mort. Quoiqu’une mort lente et dans l’oubli, qui pouvait se faire sur bien des années encore. Décharné et malade de la goutte, qui sait combien de temps il tiendrait au Nord? Mais c’était là un sort peut-être plus enviable que de perdre sa tête dans les prochaines semaines. Du moins pour quelqu’un d’aussi attaché à la vie que Terrence Kenning. Crachant au sol de dédain, son paternel le gratifia ainsi d’un regard de dément alors qu’il se mit à vociférer en réponse

- « Oh, je renonce... Mais puisses-tu un jour connaître la même disgrâce que la mienne ! La peste soit sur toi et tes descendants. Je me réjouis à l’idée que ta catin dornienne te donne des héritiers aussi ingrats et arrivistes que tu peux l’être. Que tes gamins te mettent à terre avant de s’étriper jusqu’au dernier pour cette maudite ville pleine de traitres et de lâches ! »  

“L’entretien” n’alla pas plus loin. Il n’avait guère besoin de plus. Sitôt que l’accusé renonça officiellement à toute prétention sur ses titres, il était dans son bon droit. Il saurait faire ce qu’il faut auprès des personnes concernées. Alors qu'on emmenait Terrence Kenning vers son nouveau destin les chaines aux poignets, il réalisa enfin : il avait gagné. Mais un nouveau défi s’imposait à lui : reconstruire sa maison.  

Une tâche qui, s’il ne le savait pas encore, serait peut-être grandement facilitée par la providence dans un avenir proche...

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