[FB] Grandir, c'est partir ! Feat Brynden

Two meetings at once.
Brynden & @Delya Nerbosc

“So I shall die,” said the little mermaid, “and as the foam of the sea I shall be driven about never again to hear the music of the waves, or to see the pretty flowers nor the red sun.”

Il ne s'était passé que quelques semaines depuis son retour de Winterfell et, déjà, il s'apprêtait à repartir. Hoster avait accepté de reprendre son rôle en l'absence de l'aîné de la fratrie et Brynden pouvait presque entendre les serviteurs se hâter de préparer le départ prochain du seigneur pour Salvemer. Car c'était vers la côte que l'attention du Nerbosc se trouvait d'ors et déjà. La lettre de Lord Mallister n'avait pas tardé à le trouver: le seigneur de Salvemer, de retour sur ses terres bien avant son suzerain, avait eut l'ironique joie de découvrir, dans ses geôles, un équipage de fer-né. Le message était bref, hâté, concis. La présence de Brynden était indispensable et le Nerbosc ne se voyait pas retarder son séjour au prétexte de son retour récent à Corneilla. Ainsi était son devoir. En accord avec la place que semblait vouloir prendre son épouse, Brynden avait fait part de son départ prochain à Daenerys, lui proposant de l'accompagner dans cet exercice de justice et de représentation auprès des Mallister. Et elle avait accepté. Aussi, il ne s'agissait plus d'un petit voyage avec une escorte limité: le suzerain, et sa suzeraine, se déplaçaient vers Salvemer: cela nécessitait de plus grands préparatifs. Brynden ne s'y intéressait pas vraiment: les hommes à son service savait de quoi il aurait besoin et il pouvait se consacrer à prendre connaissance des attaques dont Hoster lui avait fait part par corbeaux, hâtant son retour vers Corneilla après la bataille. Il venait de laisser Hoster, après l'un de leurs, désormais habituel, point de discussion visant à lui donner les directives à appliquer en son absence. S'il regrettait d'accabler son cadet d'une si lourde tâche, la grossesse de Sansa la forçait à demeurer au calme dans le château Nerbosc, et il n'y avait qu'en Hoster et Lucas que Brynden avait suffisamment confiance pour laisser les clés de la Maison. Le chevalier étant absent, c'était au troisième fils que revenait la lourde charge de l'intendance.

Fuyant les allées et venues des serviteurs et habitants du château, Brynden quitta le confort de l'intérieur pour se rendre vers le bois sacré et le barral qui s'y trouvait. Comme bon nombre de fidèles des anciens dieux, le bois n'était pas qu'un lieu de prière et de recueillement, c'était aussi un lieu de méditation, de calme et de paix où Brynden aimait venir s'apaiser l'esprit et réfléchir loin du tumulte de la vie du château. Avec les années, les lieux s'étaient désertés à mesure que l'Etoile à Sept Branches gagnait des fidèles: avec la Foi des Sept venait le titre de chevalier et cela avait aidé à convertir bien des anciens pratiquant des anciens dieux. Une certaine forme de tolérance existait: les régions du nord étaient moins pieuses envers les Sept que ne l'étaient celles du Sud, et il n'était pas rare de jurer sur les anciens dieux comme les nouveaux. Cependant, Brynden n'avait besoin de ce titre de chevalier: il était héritier, il deviendrait seigneur et suzerain, aussi pouvait-il poursuivre la tradition ancestrale de sa famille, et la Foi qui l'accompagnait. Maintenant qu'il venait de succéder à son père, ses visites dans le bois sacré n'en étaient que plus régulières: c'était le seul endroit où on n'osait le déranger, lui permettant de trouver un peu de paix. Ce jour là, comme bien d'autres jours, Brynden y vit la silhouette familière de sa cousine. Delya avait toujours aimé cet endroit, se rappela-t-il avec nostalgie, se souvenant des yeux émerveillés de fillette qui regardait les feuilles rouges de l'arbre sacré. Il avait une idée de la raison de sa présence: il n'était pas le seul à quitter Corneilla prochainement ... En revanche, il était bien plus interrogatif sur le choix du lieu pour s'assoupir. Bien que tous remarquaient l'arrivée d'un redoux, le printemps n'avait pas encore officiellement fait son arrivée et il était plutôt dangereux de trainer à l'extérieur si l'on était pas bien couvert. Avec le soupir caractéristique des ainés, Brynden retira sa cape pour en couvrir la jeune fille: il serait dommage de tomber malade quelques jours avant ce grand voyage qui l'attendait. Se détournant de l'endormie, le Nerbosc retourna aux barral, priant les anciens dieux, et ses ancêtres, de le guider la tâche ardue qui serait la sienne.

Il entendit un gémissement endormie quelques dizaines de minutes plus tard, l'informant que sa cousine était en passe de se réveiller mais il ne bougea guère cherchant dans le bruissement des feuilles écarlates, les conseils de son père disparu. Comment Tytos Nerbosc aurait gérer la situation lui ? Aurait-il envoyer un représentant à Salvemer pour s'occuper des attaques de l'Oeildieu ? Il craignait de faire les mauvais choix mais quelque part, la proximité de Lucas avec les Whent en faisait le meilleur pour obtenir des réponses au sujet des attaques de bandit qui avaient eut lieu en ce absence. De plus, seul le capital sympathie de son frère pouvait décrocher des informations sur Bracken et ses plans. Le suzerain ne pouvait cacher sa colère: Lord Bracken n'envoyait que quelques hommes au front mais pouvait se permettre de jouer les sauveurs sur des attaques perpétuées sur des terres qui n'étaient même pas les siennes ... Cela l'intriguait et il espérait que Lucas pourrait trouver de quoi pouvant expliquer la situation. Il finit par chasser ses pensées obsédantes pour revenir à l'instant présent, levant les yeux sur une Delya parfaitement réveillée, toujours enveloppée dans sa cape. Le silence n'était nullement pesant, chacun connaissant la paix qui émanait de ce lieu, l'étrange harmonie que l'on connaissait à respirer au rythme de la brise chantant contre les feuilles rouges. « Difficile de donner réponse à une telle question. » répondit-il d'une voix calme. « Je crains, cependant, que Lucas ne doive m'y représenter. Si Lord Mallister a fait appel à moi, c'est que cela dépasse ses attributions ou que l'heure est grave. » ajouta le suzerain, conscient que la présence de fer-nés n'étaient guère une bonne nouvelle. D'autant plus après le traumatisme que Salvemer avait déjà connu quelques années auparavant. A ces difficultés historiques s'ajoutait la complexité d'un traité qui dépassait les frontière du seul fief des Mallister. « Et puis ... Lucas est bien mieux avec toi qu'avec une bande de fer-nés sanguinaires ne crois-tu pas ? » demanda-t-il avec un sourire, préférant laisser à son cadet, la charge de faire acte de présence en de joyeuses occasion plutôt que de le l'affairer à des affaires toujours plus complexes. « Crains-tu de partir ? » finit-il par lui demander, changeant de position pour apaiser ses muscles endoloris.

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Brynden & @Delya Nerbosc

“So I shall die,” said the little mermaid, “and as the foam of the sea I shall be driven about never again to hear the music of the waves, or to see the pretty flowers nor the red sun.”

Il était étrange de songer que c'était peut être la dernière fois qu'ils échangeaient ainsi. A son retour, Delya serait sans doute partie. Tout comme Mya. Et Corneilla perdrait deux de ses plus belles et joyeuses dames. Il ne s'opposait pas à ce mariage : tout comme l'union d'Hoster leur avait ouvert une alliance toute particulière avec le Nord, les noces de Mya renforcerait les liens entre Conflans et Val d'Arryn. Cependant, il redoutait que le mariage de sa cousine ne connaisse les mêmes déconvenues que le sien. Au milieu de couple évoluant dans l'amour, ces mariages politiques pouvaient se révéler à double tranchant et l'idée de savoir ses cousines malheureuses si loin de chez elle l'inquiétait grandement. Ils se souvenaient tous de la dernière Conflanaise partie épouser un suzerain du Val ... Mais Mya n'était pas Lysa Tully et Harrold Hardyng n'était certainement pas Jon Arryn. De plus, ce mariage avait été le dernier négocié par son père avant sa disparition. Lord Harrold n'était encore suzerain de quoi que ce soit et il aurait pu le rester si l'enfant Arryn avait survécu assez longtemps pour avoir sa propre descendance. Mais les dieux en avait décidé autrement et Mya s'apprêtait à changer de vie, de château et même d'amies. Dans ce remue-ménage violent, Brynden savait que la présence de Delya ne serait pas de trop. Les savoir présentes l'une pour l'autre le rassurait un peu et il espérait que leur départ prochain leur permettrait à toutes deux de s'épanouir loin du cocon familial. Mya était une femme a présent et Delya voulait voir du pays ... Si cela lui faisait mal au cœur d'imaginer le château sans leur sourire, il savait que c'était pour le mieux. Il releva la tête vers la jeune femme, un sourcil en l'air. Si elle semblait se réjouir de la présence de Lucas, il ne parvenait à retenir un rire à ses paroles. « Je te souhaite de trouver, un jour, quelqu'un qui te regardera comme Lucas regarde Lady Marianne. Tout comme j'espère que Mya trouvera le bonheur au bras de son nouveau mari. » lui dit-il avec un léger sourire et autant de tendresse qu'il le pouvait. Si son mariage lui avait apprit quelque chose, c'était bien qu'il était plus bourru et maladroit qu'il ne pensait l'être. « Hoster semble aussi parfaitement heureux avec Lady Sansa. » fit-il remarquer, bien que l'attachement de son cadet pour la belle nordienne n'avait rien de comparable avec l'histoire d'amour unique que vivait le second de la fratrie. Hoster avait eut de la chance de trouver, dans une alliance politique, l'affection d'une épouse. Lucas, lui, avait contracté une union matrilinéaire par amour. Il y avait de quoi être impressionné. Et Brynden l'était. L'exemple de leurs parents était magnifique et le chevalier Nerbosc suivait cette voie avec un naturel qui aurait presque rendu son aîné envieux. Toutefois, les choses semblaient s'arranger avec Daenerys, se fit-il remarqué. Depuis son retour de Winterfell, elle était différente et il appréciait les conversations qu'ils avaient. Il lui semblait qu'ils n'avaient jamais autant parler que ces derniers temps et c'était peut être la raison pour laquelle il lui avait demandé de l'accompagner à Salvemer. Il n'y avait pas d'amour entre eux et jamais ils ne seraient comme Lucas et Marianne, mais cela ne voulait pas dire qu'ils ne pouvaient pas apprendre à se connaitre et à se soutenir. Peut être qu'avec le temps, elle accepterait de le laisser être son ami avant que les années ne leur offre d'éprouver une certaine affection ? C'était des sujets qu'il n'abordait que très rarement, avare de détail sur sa vie privée, et désireux de les voir garder cet espoir dans leurs yeux. Mya méritait de débuter sa vie d'épouse sans se demander auxquels de ses cousins elle allait ressembler !

Sa question sembla laisser la jeune conflanaise songeuse. Il se doutait que cela aurait été réducteur de résumer la situation de la sorte mais il se demandait ce qui traversait l'esprit de sa cousine, à quelques jours de son départ. Il se joignit volontiers au rire de Delya :  sa volonté de partir n'était pas que celle d'une aventurière dans l'âme et il le savait. Jirelle Nerbosc n'était pas la personnalité la plus simple à vivre de la famille et la mort de son époux avait été un choc pour la née-Mouton. C'était comme si la disparition de son mari avait ébranlé ses certitudes et elle lui avait semblé accordé un intérêt nouveau pour sa fille aînée. Toutefois, on ne revenait pas sur des années de mésententes en quelques lunes. Et Delya avait beaucoup perdu, elle aussi. Peut être que de s'éloigner de Corneilla était la meilleure chose qui puisse lui arriver.  Il hocha la tête à sa question. S'il se doutait de l'enthousiasme qui avait du, et serait, le sien à découvrir le Val, l'appréhension du départ n'avait rien d'anormal. Toutefois, elle devait être moindre face à celle de Mya, songea le Nerbosc avant que la brune ne lui fasse part de ses interrogations. Il était vrai qu'elle avait bien des libertés: son tempérament le faisait rire et il se souvenait du regard de Tytos sur sa nièce, empreint de bienveillance. Si le Val n'était pas si loin et que les mœurs y étaient à peu près semblables, elle ne trouverait, en dehors de Mya, que des regards inconnus. « Tu te pose beaucoup de questions ... » fit-il remarquer calmement. « Delya ... Si quelque chose de mal venait à t'arriver, une lettre de toi et Lucas et moi ferions le siège des Eyriés jusqu'à ce que vous nous soyez rendues. » lui dit-il avec un sourire. « Cependant, je ne m'en fais pas pour toi. Tu es une femme intelligente, tu saura, de toi même, quoi faire ou ne pas faire. Ne penses pas au pire mais juste à cette nouvelle vie qui sera la tienne. » ajouta-t-il se refusant à lui rappeler que Mya la protégerait et qu'ils trouveraient un moyen de la faire rentrer si cela ne lui convenait pas. Elle devait penser au positif, à ces terres qu'elles avait voulu voir et à ce qu'elle allait vivre non plus en tant que Nerbosc de Corneilla, cousine du seigneur actuelle et enfant du château mais comme dame d'atour de la suzeraine du Val.  « Si l'hiver est bel et bien finit, la cour du Val retournera dans sa forteresse perchée. Il parait que c'est la plus belle vue des Sept Couronnes. » rajouta le brun avec un clin d'œil complice, espérant que la perspective de cette découverte lui fasse retrouver son entrain.

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Brynden & @Delya Nerbosc

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Malgré les doutes qui se révélait dans l'espace si intime de ce bois sacré, Brynden avait le sentiment que l'esprit de sa cousine était déjà parti. Les craintes exprimées n'avaient rien de déraisonnables et il aurait eut bien plus peur d'entendre dans sa bouche le désir ardent de partir. Il n'était pas toujours d'accord avec ce que Dannis pouvait dire bien qu'il eut comprit les raisons qui poussait son cousin à avoir de tels mots envers sa cadette. Les esprits libres, surtout féminins, n'étaient que peu trop peu appréciés dans ces contrées rudes qu'on appelait le monde civilisé. Sortez de la voie tracé par votre rang, votre nom, votre sexe et vous pourriez tout aussi bien être mis au banc de la société. Ce n'était pas ce que Dannis souhaitait pour sa soeur. Et ce n'était pas non plus ce que Brynden voulait pour sa cousine. Mais le seigneur Nerbosc ne redoutait pas que Delya fasse de faux pas qui pourrait leur couter à tous cher. Il craignait davantage qu'elle ne s'étouffe dans ce rôle auquel on attendait qu'elle se cantonne et il n'était pas certain qu'elle y trouverait un quelconque bonheur. Peut être était-ce cruel de l'encourager à faire vivre cette petite étincelle qui pétillait en elle, mais la vie lui donnerait bien trop d'occasion d'être triste pour qu'il soit l'une d'elle. « Ne t'envole pas trop loin, petite corneille, c'est tout ce que je te demande. » lui dit-il avec un sourire. Oui, la voir partir serait terrible mais la garder ici serait pire encore. Sa vie aevc Mya serait différente de celle qu'elle menait ici. Sans sa famille, elle serait libre d'y découvrir quelle femme elle deviendrait, en tant que dame d'atour, elle aurait une certaine part d'influence sur la cour du Val et savoir ses deux cousines présentes l'une pour l'autre le rassurait quand à l'avenir de Mya auprès de son époux. Il ne connaissait que peu celui qu'on avait, jusqu'alors cruellement nommé Harry l'héritier mais de ce qu'il en avait vu à Lestival, l'homme avait fort belle allure, et il le savait. Il comptait sur Delya pour transmettre un peu de confiance à Mya afin qu'elle vive au mieux son mariage et se fasse à sa nouvelle vie. Si Delya y trouvait sa place, il n'en serait que plus heureux.

Il libéra l'une de ses mains, qu'elle avait emprisonné dans les siennes, pour caresser ses cheveux dans un geste presque paternel. Avant la naissance de Bethany, Delya était telle la soeur qu'il n'avait pas, un vent frais sur une fratrie de garçon. Malgré leur différence d'âge, Brynden avait toujours eut à coeur de la voir sourire. Si l'exemple de son père le marquait particulièrement, un exemple qu'il tentait de suivre dans toutes les sphères de sa vie. La naissance de sa soeur ne changea rien à l'affection qu'il portait à cette cousine si étrange et vive, bien au contraire, pas plus que la naissance de sa propre fille, il y a quelques années. Delya était Delya, nulle ne pouvait se substituer à elle. De la même manière, Bethany était la seule fille que ses parents avaient eut au cours de leur mariage, la précieuse princesse de la fratrie, et il veillait sur elle tant pour la mémoire de son père que pour l'affection qu'il portait à cette enfant de onze ans. Depuis qu'il était devenu père, depuis que Daenerys lui avait offert un fils et une fille, il ne pouvait que comprendre la fierté qu'avait pu ressentir Tytos face à ses enfants. Fierté et inquiétude. C'était le constat qu'il avait fait lorsqu'il avait tenu ses enfants dans ses bras. En devenant seigneur de sa maison, ce sentiment s'était généralisé à tous ceux qui portaient son nom et, dans une certaine mesure, au Conflans entier. Sa main quitta les mèches brune de la jeune fille pour descendre dans son dos et la rapprocher de lui. Il n'était guère un grand expressif, que cela soit avec sa femme ou avec n'importe qui d'autre. Lucas était peut être le seul à comprendre ce que Brynden avait au fond de son coeur et de sa tête. Mais si cette discussion devait être la dernière avant des lunes, voir des années, il voulait qu'elle comprenne combien elle lui manquerait. Face à une telle promesse, que pouvait-il faire d'autre que de lui communiquer comme il le pouvait, la fierté qu'elle lui inspirait en déployant ses ailes de la sorte pour voler vers sa nouvelle vie la tête haute. « Promets moi que tu feras attention. » lui dit-il. « Je serai là en cas de problème, mais promets moi que tu feras attention malgré tout. Le Val n'est pas une région qui nous est hostile, mais les mariages sont à la fois source de réjouissance et de jalousie. » ajouta-t-il. Il songea alors à Liane Vance. Il n'était pas stupide et savait bien que derrière l'amitié qu'elle lui exprimait, l'ancienne héritière de Bel-Accueil avait attendu plus de sa part. Pourtant, il ne s'était jamais demandé ce qu'elle avait ressenti en apprenant son mariage avec une princesse Targaryen. Aujourd'hui, l'amie était devenue un sujet d'inquiétude et bien qu'il espérait se tromper, c'était son rôle de suzerain de gérer ce genre de chose. Un rôle pour lequel il avait été formé depuis des années. Et l'avenir seul savait ce qui attendait les deux corneilles en partance pour le Val.

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Brynden & @Delya Nerbosc

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L'ambiance s'était alourdie malgré les paroles rassurantes qui avaient été prononcées : le départ prochain des deux jeunes corneilles pesait dans les coeurs de leur famille natale et Brynden, sans chercher à effrayer sa cousine, voulait s'assurer que tout se passerait au mieux. Ce n'était pas lui qui avait discuté ces fiançailles, pas plus qu'il ne s'était occupé de celles d'Hoster, mais si Mya deviendrait une Hardyng une fois ses vœux prononcés, Delya, elle, demeurait sous son autorité. Il était de sa responsabilité de l'avertir de ce qui pourrait l'attendre loin de la demeure qui l'avait vu naitre et grandir, lui confier une part de cette lourde charge qu'était de veiller sur les siens auprès de la future épousée. Il souhaitait vivement que ses mises en garde soient inutiles, mais il aurait été inconscient de les laisser partir sans avoir été certain qu'elles savaient Corneilla toujours ouverte à leur venue au moindre problème, à la moindre envie. Il hocha la tête, satisfait, à la promesse de la jeune femme, conscient de ce qu'il lui demandait à elle, l'esprit libre prisonnier du corps frêle d'une demoiselle aux cheveux bruns dont le coeur s'attachait si vite à ce qui l'entourait. Il ne voulait pas qu'elle cesse de s'émerveiller, mais il ne voulait pas non plus que cet émerveillement l'aveugle au point de ne pas voir les pièges disséminés sur sa route. « Ne t'en fais pas, je ferais attention à la moindre feuille. » lui dit-il avec un sourire. C'était l'une des rares choses qu'ils n'avaient que pour eux : ce barral et les histoires, les vies, qui l'accompagnaient. « Je te laisserai même toutes les compter lorsque tu viendras nous rendre visite. » lui promit-il, le rire dans la voix. Il savait combien l'arbre sacré était important au coeur de la conflanaise dont l'âme était étroitement lié à ce lieux autant que l'était celle de Brynden dont la foi ne pouvait s'exprimer qu'ici.

Leurs mots sonnaient comme les adieux intimes qu'ils ne pourraient avoir une fois sortis du bois sacré. Ils avaient leurs obligations et lorsque viendrait l'heure pour lui de partir pour Salvemer, elle serait noyé dans la foule des Nerbosc et de leur maisonnée saluant le départ qu'il effectuerait bientôt vers Salvemer avec son épouse. Il lui semblait qu'en dehors de leur visite à Lestival, ils n'avaient jamais fait de déplacement ensemble et l'intérêt soudaine qu'elle portait à ses fonctions, à son rôle de suzeraine suscitait autant la surprise du conflanais qu'un brin de soulagement. Les maintes discussions qu'il avait pu avoir avec Lucas, avec Lady Marianne ou même avec son père, de son vivant, l'avait toujours incité à garder espoir qu'un jour, elle s'ouvre à lui et il semblait que les dieux aient entendu ses prières alors que depuis son retour de Winterfell, l'argentée se montrait plus avenante. Il était peut être trop tôt pour tester jusqu'où ils pouvaient aller ensemble, il n'osait aborder la question de leur intimité conjugale, craignant de la voir faire un nouveau pas en arrière en se montrant maladroitement brusque dans ses mots. Cependant, le fait que Daenerys se décide à l'accompagner dans son rôle de suzerain, à l'épauler dans la justice qu'on lui demandait de rendre sonnait comme une récompense à sa patience. Tout était encore possible, et cela suffisait à éclaircir ses pensées. Il n'eut le temps de dire un mot à l'invitation à la prudence que Delya lui lançait que, déjà, elle se jetait dans ses bras. Il revoyait alors la petite fille têtue et aux cheveux en bataille qu'elle avait été qui se lançait, confiante, contre lui, déjà presque un homme. Il passa une main dans ses cheveux, éloignant le seigneur qu'il était pour le reste du monde pour redevenir cet adolescent de quatorze qu'il avait pu être le jour où cette cousine était venue au monde. « Tu me manquera aussi, petite Delya. » lui dit-il tout en regardant cet arbre devant lequel on ne pouvait mentir. « J'espère que ma visite à Lord Patrek me permettra de revenir à temps pour vous voir partir, mais je sais que tu es entre de bonnes mains avec Lucas. » ajouta le Nerbosc, conscient que le Mallister n'aurait cependant pas fait appel à lui pour une affaire si légère qu'elle lui permettrait de repartir dans l'heure. C'était un espoir vain que d'espérer assister au départ des deux jeunes femmes pour le Val, mais il refusait de la voir s'attrister que cet instant soit le dernier. « Il n'y a nul homme en qui j'ai plus confiance qu'en mon frère pour me remplacer là bas. Ne le fais pas trop tourner en bourrique sur la route. » dit-il, presque taquin sur sa dernière phrase. Il pouvait se fier à Lucas les yeux fermés et espérait vivement que la mission qu'il lui confiait soit la dernière de celle qui hantait son esprit. Avec un peu de chance, son cadet lui rapporterait que les attaques près de l'Oeildieu n'étaient réellement que le forfait de malfrat enorgueillit par l'absence des armées conflanaise. Avec un peu de folie, il lui annoncerait que Lord Bracken n'avait fait qu'aider cordialement ses voisins sans rien préparer comme le vil serpent qu'il était et que, pour une fois, il donnerait tord à la pensée profonde de son suzerain selon laquelle lui, et toute son engeance, étaient pourris jusqu'à la moelle. Oui, avec un peu de chance, il connaitrait enfin la paix après son retour de Salvemer, et il pourrait se concentrer sur des affaires plus personnelles.  

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Brynden & @Delya Nerbosc

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Voir partir deux de ses cousines serrait son coeur. Brynden n'était pas un grand démonstratif, mais cela ne l'empêchait pas de ressentir la perte des deux corneilles qu'il laisser s'envoler vers le Val. Ses pensées lui murmurèrent que les choses seraient sans doute tout aussi difficile, peut être plus, lorsque l'heure viendrait pour Bethany de partir elle aussi. Mais la fillette de dix ans était loin d'être encore la cible des projets conjugaux de ses bannerets. Trop tôt viendrait son départ, celui de Betha et des autres enfants qu'il espérait que Daenerys lui donne un jour. Mais tel était le lot des parents, des frères et, dans ce cas, des cousins. Delya devait aussi prendre son envol vers une vie de dame loin des regards de sa mère et de son frère, loin du cocon forgé à Corneilla. Un chemin différent de celui de Mya et des obligations qui lui incomberait, mais un chemin vers celle qu'elle serait en tant que Dame et non Demoiselle. Il ricana au ton faussement taquin et à son aplomb. Peut être était-ce de la lâcheté que de laisser à Lucas la lourde charge de les emmener aux Portes de la Lune. S'il n'y avait eut Salvemer, aurait-il pu se joindre à la petite troupe ? C'était une porte qu'il ne voulait pas ouvrir, pas maintenant. Il n'avait pas de temps pour les introspections, pas alors que la menace fer-née se remontrait dans le port de Salvemer.  « Voilà une Delya que je connais bien. » dit-il avec un sourire en coin. Il craignait que la vie dans le Val ne la déçoive. Pas qu'il douta de la beauté des lieux et de l'intérêt qu'elle trouverait à en découvrir chaque recoin. Mais bien parce que Lord Harrold avait une réputation et qu'il ignorait à quoi s'attendre : aussi quelle serait la réaction de la brune si le suzerain valois se trouvait être peu fidèle envers son épouse ? Il évitait l'idée depuis que ce mariage prenait un tournant plus réel dans son esprit mais maintenant, il ne pouvait s'empêcher d'y penser, conscient que Mya ne ferait guère de vague de ce genre de chose. Cependant, Delya serait-elle capable d'accepter aussi facilement la chose ? Il espérait vivement que les frasques de Lord Harrold soit celle d'un jeune homme en recherche de lui même ...

Brynden leva les yeux en même temps que Delya se tournait vers Jirelle. Ainsi se terminait leur tête à tête, songea-t-il. Il acquiesça aux mots de sa cousine et salua sa tante d'un signe de tête. En passant ces portes, Delya quitterait une partie de sa vie et elle le quitterait lui. Mais c'était sa route et il n'avait pas le droit de l'y retenir. Reprenant son épée dans ses mains, Brynden se remis à la polir, mais son regard ne lâcha pas la jeune fille.

Et elle passa la porte.