Le Deal du moment : -14%
Apple MacBook Air (2020) 13,3″ Puce Apple M1 ...
Voir le deal
799 €


Le jour finira toujours par se lever. [PV Liliyana Ryger.]

2 participants
Melior Vouyvère
The White Wyvern

Melior Vouyvère

Informations
Le jour finira toujours par se lever. [PV Liliyana Ryger.] 23d9079bcdb30a2118ac1b220629e28e7e10646d
Ft : Lotte Verbeek
Multi-Compte : Talya de Tyrosh, le Soleil de Tyrosh et Aemma Massey, la tornade de Danse-des-Pierres.
Messages : 1767
Date d'inscription : 09/06/2020
Présence : Présent
Personnage
Badges
1000 messages
Solitaire
3e Dracanniversaire
Multicompte
100e RP
Time Traveler


   
# 
Le jour finira toujours par se lever.

An 303, lune 6, semaine 1.



Liliyana Ryger & Melior Vouyvère.

Le calme de la Mort.

Un calme lourd. Pesant. Une chape de plomb davantage qu’une sensation de plénitude. Plus encore lorsqu’il ne s’agissait pas de la seule perte qui avait animée ce milieu de l’an 303. Il semblait à Melior ne pas avoir quitté ses vêtements de deuil depuis plus d’une lune. N’était-ce pas le cas, dans les faits ? Une année de plus s’était écoulée depuis la mort de son cher Lorent et de sa petite Delena. L’Étranger était venu saisir Lady Gilianne dans ses serres, également. Lady Melantha Ryger avait subi pareil sort. L’année 303 depuis la conquête d’Aegon Targaryen, Premier de son nom, commençait bien mal et bien tristement…

Sans doute était-ce pour tout cela que Melior avait peiné à trouver le sommeil. A moins que cela ne soit du au voyage ? S’il n’avait pas été particulièrement éprouvant, la Vouivre avait connu bien pire situation, la Seigneur de Darkdell avait l’impression d’avoir encore les nerfs à vif. A moins que cela ne soit du au fait qu’elle se trouve si loin de son propre foyer ? En d’autres circonstances, cet état de fait ne l’aurait point troublée. Les choses étaient bien différentes, à présent qu’elle se devait de veiller sur ses gens, sur ses terres. Bertram était devenu, de facto, la Vouivre en titre de Darkdell. A charge de sa grand-mère et de son grand-oncle de veiller sur lui, de le former à son futur rôle durant son absence.

Poussant un léger soupir, Melior porta sa main au niveau de son front. Une heure ou deux de sommeil en plus lui auraient été nécessaire, sans doute. Bois-de-Saule s’éveillait petit à petit. Depuis qu’elle errait dans les couloirs, il lui semblait avoir aperçu davantage de serviteurs et de servantes. Quelques personnes de sang noble également, des Ryger, pour la plupart. Il leur était arrivé d’échanger quelques mots, de discrètes salutations surtout. Car, dans les faits, personne n’avait cœur à discuter, pour des raisons évidentes. La Vouivre s’arrêta quelques instants.

Une autre personne venait. Du moins, c’était là ce que pensait la Vouivre jusqu’au moment où un chien d’une taille pour le moins impressionnante se retrouva dans le même couloir qu’elle. Intriguée, Melior le fut plus qu’effrayée. Fléchissant légèrement les jambes, la Vouyvère fit signe au canidé de s’approcher, parvenant finalement à lui caresser la tête. Une bien belle créature, bien loin de ces cabots faméliques qui erraient parfois dans les rues de Vieilleville. Un chien pourvu d’une laisse, dont Melior se saisit délicatement, se redressant par la suite.

« Il me semble t’avoir déjà aperçu quelque part. murmura la Vouivre. Tu étais avec cette jeune fille. Lady Liliyana, si mon esprit ne me fait pas défaut. »


C’est alors que le chien dressa les oreilles, tirant sur la laisse pour repartir dans la direction d’où il venait. Avait-il entendu quelqu’un l’appeler ? Sans pour autant se laisser entraîner, Melior suivit le canidé, la laisse toujours en main. Il ne fallut guère que quelques instants pour que le chien ne retrouve sa maîtresse légitime, au détour d’un couloir. Lâchant la laisse, la Vouyvère laissa l’animal rejoindre sa propriétaire, esquissant un fin sourire en assistant à leurs retrouvailles. Lady Liliyana avait besoin de ce chien, lui avait-on glissé, à son arrivée. Il était, dans les faits, sa seule manière d’avoir un regard sur le monde extérieur.

« Vous êtes bien matinale, Lady Liliyana. commença doucement Melior. Je ne puis qu’espérer que l’absence de votre chien ne vous a pas causé trop d’inquiétudes. Il est venu à ma rencontre et m’a menée jusqu’à vous. »


Il fallut quelques instants à Melior pour se rappeler du fait que Liliyana Ryger ne pouvait point l’apercevoir et connaître son identité par le simple son de sa voix. Elles ne s’étaient que peu côtoyées, dans les faits. Se maudissant pour sa propre bêtise, la Seigneur de Darkdell se reprit cependant rapidement. Mieux valait dissiper les doutes de cette jeune femme. La situation devait déjà être bien assez complexe pour elle ainsi.

« Veuillez m’excuser, je coupe à toutes les politesses. Je me présente, Lady Melior Vouyvère, de Darkdell. La Vouivre esquissa une légère révérence, aussi bien par habitude, que pour respecter les convenances malgré tout. Si je puis me permettre, c’est un bien beau chien, que vous avez là. Rares sont les personnes qui prennent autant soin de leurs bêtes. »

Melior avait l’ouïe fine. Il ne lui avait pas fallu énormément de temps pour apprendre l’attachement que la jeune Liliyana éprouvait pour sa défunte grand-mère. Les conséquences d’une telle perte étaient difficilement imaginables, même pour elle qui avait enterré bien des membres de sa lignée, les Sept aient leurs âmes. Sa jeune soeur avait un âge proche de celui de Lady Liliyana, lorsque Lorent les avaient quitté. Peut-être était-ce pour cela qu’elle cherchait instinctivement à éviter ce funeste sujet sans doute trop abordé avec la jeune femme ?

DRACARYS


Sûre est notre protection❞ Je suis la Vouivre en haut des remparts, la dame de ces noires murailles, la seigneuresse de ces vallons, la femme aux maintes couleurs et je veille.
Liliyana Racin
Membre

Liliyana Racin

Informations
Ft : Elle Fanning
Multi-Compte : Arwen Wydman - Arya Stark - Boadicée Sand - Grayce Bonfrère - Sacha
Messages : 542
Date d'inscription : 16/05/2020
Présence : Présent
Personnage
Badges
3e Dracanniversaire
Multicompte


   
# 
Le jour finira toujours par se lever.

Damon m’embrassa le front avant de sortir, il passait beaucoup de temps avec moi… Ou pas ? Je ne savais pas. C’était comme une succession de moment d’ombre et de sommeil. Obscurité autour de moi en permanence. J’avais l’impression d’avoir perdu le phare qui me guidait dans la nuit. Toutes les nuits, depuis… je n’arrivais même pas en réalité, à penser ce qu’il s’était passé ! Toutes les nuits je me réveillais en hurlant de terreur et en pleurant. Damon ou ma servante personnelle venaient pour essayer de me calmer et de m’apaiser. Polar restait collé à moi en permanence, ou presque. Parfois il suivait Damon pour se détendre un peu, faire ses besoins dehors. Je sursautais en entendant parfois le bruit d’une canne. Parfois j’avais l’impression d’entendre grand-mère… Elle ne pouvait pas être partie… elle ne pouvait pas… Est-ce que… J’avais presque envie de me faire mal… peut-être que si je me faisais mal je pourrais peut-être entendre Grand-mère appeler le mestre ou s’assurer que j’allais bien. Je m’étais si souvent brûlée ou cognée… cela m’avait agacé parfois qu’elle me couve trop ! Mais… maintenant je donnerais tout pour l’entendre houspiller un serviteur, ou me gronder sur ma manière de me tenir.

Ce matin, Damon avait bataillé pour que je sorte du lit et que j’accepte que la servante ne m’habille, une robe noire de ce que me disait Damon. Il batailla à nouveau pour que j’accepte de manger un peu le matin avant de m’embrasser et me promettre qu’il allait juste s’entraîner un peu et qu’il allait revenir. Il me le promit alors que j’étais cramponnée à sa main en refusant qu’il parte. Je finis par lui lâcher la main, il laissa la porte ouverte pour que j’entende un peu la… vie… je sentis les larmes me monter aux yeux, la vie des couloirs. Je guettais. J’attendais le bruit de la canne de grand-mère sur la pierre… Elle n’était pas là. Ce bruit n’était pas là… Polar était couché à mes pieds, la laisse sur mes genoux. Si je bougeais j’allais tomber.

Polar se leva brusquement, il avait entendu quelque chose. Je ne réussis pas à l’appeler ! Il se sauva. Je ne pouvais pas rester seule… Polar ! Je me levais en essayant de l’appeler pour qu’il revienne. Peut-être qu’il avait senti grand-mère ? Je le suivis à tâtons en cherchant à le retrouver. Je l’appelais à nouveau. Des pas, je m’appuyais contre le mur en entendant le bruit de mon chien. Je sentis sa truffe sur ma main et je repris sa laisse. L’autre… une femme. Je ne dis rien, secouant juste doucement la tête. Je ne savais pas pourquoi il s’était sauvé… Melior Vouyvère… Le Bief, non ?

« Vous étiez une amie de Grand-mère… »

Qui était vraiment son amie ? Je ne savais pas… Je ne savais plus. Mon chien ? Beau ? Je ne savais pas.

« Si vous le dites… Je ne l’ai jamais vu… Il est surtout… très intelligent et très affectueux. »

J’avais l’impression que ma voix était rauque., rauque voilée… et ce n’était pas la mienne. Comme-ci mes rires et mes sourires étaient morts au même moment que Grand-Mère.
Codage par Libella sur Graphiorum
Melior Vouyvère
The White Wyvern

Melior Vouyvère

Informations
Le jour finira toujours par se lever. [PV Liliyana Ryger.] 23d9079bcdb30a2118ac1b220629e28e7e10646d
Ft : Lotte Verbeek
Multi-Compte : Talya de Tyrosh, le Soleil de Tyrosh et Aemma Massey, la tornade de Danse-des-Pierres.
Messages : 1767
Date d'inscription : 09/06/2020
Présence : Présent
Personnage
Badges
1000 messages
Solitaire
3e Dracanniversaire
Multicompte
100e RP
Time Traveler


   
# 
Le jour finira toujours par se lever.

An 303, lune 6, semaine 1.



Liliyana Ryger & Melior Vouyvère.




Melior ne put que garder le silence. Au-delà des faits que la jeune femme évoquait, bien que la Vouivre ne pouvait voir en elle qu’une jeune fille encore, son trouble était palpable. La Mort était une épreuve à vivre, à surmonter. Peut-être était-ce la première fois que cette petite devait l’affronter. Comme elle lui semblait frêle. Un frêle roseau que le vent semblait pouvoir coucher d’un seul souffle. Un petit rameau de saule qui se laissait porter par la brise, par l’eau lorsqu’il y trempait. Une jeune femme si semblable à Elissa, il y a de cela une dizaine d’années.


« Je suis flattée que votre Grand-Mère ait évoqué mon nom en votre présence. répondit la Vouivre, esquissant un pâle sourire. Lady Melantha savait s’entourer et je suis heureuse d’avoir pu faire partie de ces âmes qui ont croisé son chemin. »


Le Tournoi de Lestival remontait à ce qui lui semblait être une éternité, désormais. A cette époque, la paix était encore sur toutes les lèvres, sur tous les visages. Le chevalier voisin n’était rien d’autre qu’un rival de passage, point annonciateur d’une mort certaine. Le premier événement durant lequel elle avait adopté aux yeux de tous son rôle de Seigneur de Darkdell. Secouant la tête, Melior redressa légèrement son dos. Seigneur, elle l’était en toutes circonstances, à chaque minute qui s’écoulait. L’Étranger lui était devenu familier, au fil des ans. Aussi s’approcha-t-elle de Liliyana, posant délicatement sa main sur son bras, craignant de la brusquer.

« Je ne doute pas de la douceur de cette créature, ni de sa faculté à vous accompagner à chaque jours que les Sept font. Que diriez-vous de marcher en ma compagnie quelques minutes ? Je dois vous avouer que Bois-de-Saule m’est en grande partie inconnu et que l’aide de votre chien pourrait m’être d’une certaine utilité pour me repérer. Si le cœur vous dit de partager quelques pas en ma compagnie, cela va de soi. »

Lady Melantha tenait à cette petite. Elle l’avait même élevée, façonnée d’une certaine manière. Peut-être pourrait-elle soulager son cœur le temps d’une poignée de minutes ? Seul le temps pourrait pleinement apaiser ses larmes et ses sanglots. Avec le temps, sans doute ne lui resterait plus qu’un vide au creux de son cœur. Un vide qui n’était plus douloureux, juste présent, lancinant. Une vieille blessure qui se réveillerait parfois mais qui finirait par se faire oublier. Mais pour le moment, il s’agissait-là d’une plaie béante, laissant échapper un flot intarissable de larmes et de sang.

« Lady Melantha m’a dit grand bien de vous, Lady Liliyana. laissa finalement échapper Melior, sur un ton doux. Je ne puis savoir si elle vous a glissé plus de quelques mots à mon sujet, cependant. Permettez-moi de remédier à cela. Ma famille est originaire du Bief, du sud du Bief plus précisément. J’ai rencontré votre grand-mère au cours du Tournoi de Lestival. »
Pauvre petite que voilà. Le chagrin influençait son esprit. De cela, Melior ne pouvait que se rendre compte. Frêle et pâlotte, Lady Liliyana lui semblait sur le point de vaciller. Par égard envers Lady Melantha, la Vouivre de Darkdell se devait de s’assurer que sa petite-fille tiendrait le choc d’une telle épreuve. Du moins, le temps qu’elle se trouverait en sa compagnie. La Vouyvère ne doutait pas du fait que les Ryger se montraient soudés dans une situation comme celle-ci. Lady Liliyana s’en rendait peut-être déjà compte. A moins que la tristesse et la douleur n’embrument son esprit.

DRACARYS


Sûre est notre protection❞ Je suis la Vouivre en haut des remparts, la dame de ces noires murailles, la seigneuresse de ces vallons, la femme aux maintes couleurs et je veille.
Liliyana Racin
Membre

Liliyana Racin

Informations
Ft : Elle Fanning
Multi-Compte : Arwen Wydman - Arya Stark - Boadicée Sand - Grayce Bonfrère - Sacha
Messages : 542
Date d'inscription : 16/05/2020
Présence : Présent
Personnage
Badges
3e Dracanniversaire
Multicompte


   
# 
Le jour finira toujours par se lever.

Flattée ? Oui. Grand-mère ne parlait que des gens qu’elle avait en estime ou alors pour m’avertir de quelconques rumeurs importantes sur ceux nous côtoyant. Grand-mère était Grand-mère. Matriarche impitoyable, mais surtout au-delà d’être ma grand-mère par le sang, elle était ma mère. Celle qui m’avait élevé depuis le jour où j’étais née dans l’obscurité la plus totale à ce dernier mariage aux Portes de la Lune. Peut-être aurais-je dû la retenir à Bois-De-Saule ? Si je l’avais retenue… peut-être qu’on en serait pas là aujourd’hui ? À enterrer grand-oncle et grand-mère ? Où sont le cheval et le cavalier ? Où est le cor qui sonnait ? Ils sont passés comme la pluie sur les montagnes, comme un vent dans les prairies. Les jours sont descendus à l’ouest derrières les collines, dans l’ombre… Ils sont passés… Les jours de Grand-mère sont descendus à l’ouest sans que personne ne s’en rende compte… Et jamais plus un jour ne se lèvera pour moi, sans que mon regard ne se tourne vers l’ouest… Le temps passe, mais pour l’instant, mes joues restent couvertes de larmes et mon cœur reste à n’être qu’un organe palpitant dans mon corps. Flattée d’avoir pu croiser sa route… Sans doute. Je ne fis qu’un hochement de tête, grand-mère était partie… le temps de la paix aussi…

Polar appuya doucement son nez dans ma paume, je le laissais faire. La femme s’approcha de moi et je tressaillis en sentant sa main sur mon bras. Mais je la laissais faire, Polar ne la fit pas reculer d’un grondement. Au contraire, il la laissa faire. Comme-ci la chaleur d’une paume pouvait suffit ? Je restais très droite, ainsi que Grand-mère me l’avait appris. Qu’est-ce que ma grand-mère ne m’avait pas appris en réalité ? Je lui devais tout… qui pouvait comprendre cela à part mon frère ? Personne. Le cœur ? Je n’avais plus cœur à rien… Mais malgré la douleur me restait-il le devoir d’hôtesse. J’inclinais la tête :

« Je vous suis. Où souhaitez-vous vous rendre ? »

Je connaissais normalement Bois-De-Saule par cœur, Polar aussi… mais néanmoins… je restai au bras de cette femme, de Melior, en la suivant en silence. J’avais répété la destination à Polar qui m’indiquait gentiment le chemin, j’entendais ses griffes cliqueter sur la pierre. Je « fixais » le sol, autant que possible, tournant à peine le regard vers la dame à mes côtés pour lui répondre.

« Nous avons rencontré bien des gens à Lestival. J’en garde un beau souvenir… J’imagine que votre domaine est beau. Quoi que je ne pourrais sans doute jamais le comparer à Bois-De-Saule. Je crois savoir que vous êtes… la seigneur de votre maison également. »

Je me forçais à parler. À faire comme grand-mère m’avait appris. Mais le cœur n’y était pas. Gentille et docile petite marionnette qui faisait ce que les fils des convenances l’obligeaient à faire.

« Êtes-vous venues seule ? »

Si je la connaissais de nom… j’ignorais absolument tout de sa vie, si elle était mariée, avait des enfants… ou que ne sais-je encore ? Peut-être avait-elle déjà parlé à mon grand-père pour potentiellement un mariage ? Ou alors était-elle la dernière de sa lignée ? Qu’en savais-je vraiment ? Peut-être avait-elle l’âge de grand-mère ? Non, sa peau était trop lisse… Rien n’avait d’importance.
Codage par Libella sur Graphiorum
Melior Vouyvère
The White Wyvern

Melior Vouyvère

Informations
Le jour finira toujours par se lever. [PV Liliyana Ryger.] 23d9079bcdb30a2118ac1b220629e28e7e10646d
Ft : Lotte Verbeek
Multi-Compte : Talya de Tyrosh, le Soleil de Tyrosh et Aemma Massey, la tornade de Danse-des-Pierres.
Messages : 1767
Date d'inscription : 09/06/2020
Présence : Présent
Personnage
Badges
1000 messages
Solitaire
3e Dracanniversaire
Multicompte
100e RP
Time Traveler


   
# 
Le jour finira toujours par se lever.

An 303, lune 6, semaine 1.



Liliyana Ryger & Melior Vouyvère.



Délicatement, Melior tendit son mouchoir à la jeune femme qui se trouvait ses côtés, le glissant entre ses mains, resserrant son poing autour de la petite pièce d’étoffe. Cette petite en avait bien plus besoin qu’elle. Un simple geste, sans la moindre parole. La Vouivre comprenait. Elle comprenait même trop bien ce sentiment si profond, si intense, qu’il vous en faisait perdre pied. Certains ne s’en remettaient jamais réellement, jamais tout à fait. Lorent avait été de ce nombre. Comme le monde lui avait semblé fade, après avoir perdu son jumeau, qui lui ressemblait trait pour trait. A tous, il rappelait Bertram. Un souvenir vivace, vivant. Un souvenir qui l’avait tué à petit feu, soufflé son existence comme on souffle une chandelle après que cette dernière se soit retrouvée à cours de cire.



« Que diriez-vous de sortir quelques instants ? Les Sept soient loués, le printemps semble bel et bien de retour. Il ne tient qu’à nous de leur faire honneur en profitant de ce don. La Vouivre ce tut quelques instants, avant de reprendre, sur un ton plus bas. Je ne peux qu’imaginer la peine qui est la vôtre, Lady Liliyana. Faites-moi confiance, prendre une grande bouffée d’air frais vous fera le plus grand bien. »


Un sourire peiné étirait les lèvres de la Vouivre. Un conseil que sa propre tante, la sœur de son père, lui avait donné, alors que le corps de son frère aîné était préparé afin d’être inhumé dans leur crypte. Du haut de ses onze ans, c’était la première fois qu’elle voyait l’Étranger de si près, de manière si tangible. L’enfant qu’elle était n’avait gardé nul souvenir de Mark, l’autre frère qu’elle avait perdu alors qu’il n’était qu’un nourrisson. Melior se souvenait encore de ce jour comme si c’était hier. Pour des raisons évidentes, Mère n’était pas en état de prendre soin d’elle, d’Elissa et de Lorent. Leurs tantes avaient naturellement pris le frère et les sœurs du défunt sous leur aile. Lady Rohanne l’avait emmenée loin de Darkdell, dans les terres entourant leur demeure. Loin de cette chape de plomb. Loin de ces larmes. Pour reprendre son souffle. Pour retrouver contenance.


« Le Tournoi de Lestival était d’une telle ampleur… Le sourire de la Vouyvère s’étira sensiblement. Je vous prie de croire que vous ne participerez pas à de plus belles réjouissances. A moins qu’un événement semblable au Tournoi d’Harrenhal ait lieu. »


Une voix faible, basse. Si Melior n’avait pas déjà une vague idée de l’âge de la jeune femme, sans doute n’aurait-elle pas pu lui donner plus de dix-huit ans. Peut-être un peu moins, tant la Ryger lui semblait fragilisée par ce deuil qui lui courbait l’échine. Et pourtant, il fallait que cette discussion se poursuive. Pour lui ôter, ne serait-ce que quelques instants, ses noires pensées. Il ne fallait pas laisser l’Etranger murmurer à l’oreille de cette jeune femme. Pas alors qu’il semblait avoir pris ses quartiers en cette demeure, emportant dans son sillage deux des membres de cette famille.


« C’est cela. Lady Melior Vouyvère, anciennement épouse Costayne, Seigneuresse de Darkdell et de ses alentours. Mes terres sont sont principalement connues pour leurs plantes tinctoriales. La Vouivre se tut quelques instants. Vous trouveriez sans doute leurs odeurs assez étonnantes. Si ces fleurs ont de belles corolles, l’odeur qui se dégage des préparations pour en ôter les couleurs et les pigments sont parfois assez désagréables. Les champs sont cependant très colorés. Vous pourriez y retrouver les sept couleurs de l’arc-en-ciel sans mal. »


Une fierté certaine se dégageait de la voix de la Vouivre. Toute jeune déjà, elle s’était intéressée à ces plantes bigarrées, s’attirant les moqueries, encore enfantines, de ses frères et de son cousin. Elle n’était qu’une femme. Ces richesses ne seraient jamais les siennes. A quoi bon s’en farcir la tête ? Qu’elle garde sa mémoire pour les ressources du fief de son époux. Comme la situation actuelle leur avait donné tort. Funestement tort. Car c’était aussi pour ces connaissances que son père l’avait rappelée à lui, alors même que la branche de son oncle Andrew restait pressenti pour lui succéder.
« Prenez garde à cette marche. Melior devança légèrement la jeune Ryger, faisant en sorte qu’elle ne chute pas. Pour le reste, je ne peux que confirmer vos dires. Mon époux, Aladore Costayne, m’a accompagnée. Mes filles auraient également pu faire partie du voyage, il est vrai. Nous avons bien fait de les laisser à Trois-Tours. Votre chien n’aurait pu qu’attirer leur attention et je crains qu’il ne vous ait délaissé pour s’amuser avec elles. »

Ce simple stratagème ne suffirait sans doute pas à effacer la tristesse des traits de la jeune femme. Melior ne disposait pas d’un tel pouvoir. Un fait dont elle avait pleinement conscience. Lady Liliyana était une jeune femme de sang noble. Aussi devait-elle faire honneur à son rang malgré sa tristesse, malgré sa peine. Elle n’était qu’une Bieffoise. De petite noblesse, qui plus est. Cette leçon devait cependant être apprise par toutes et tous à un moment ou à un autre. Une leçon que la Vouivre avait appris dans des circonstances semblables. Sa prévenance à ce sujet venait sans doute de ce fait.
 

DRACARYS


Sûre est notre protection❞ Je suis la Vouivre en haut des remparts, la dame de ces noires murailles, la seigneuresse de ces vallons, la femme aux maintes couleurs et je veille.
Liliyana Racin
Membre

Liliyana Racin

Informations
Ft : Elle Fanning
Multi-Compte : Arwen Wydman - Arya Stark - Boadicée Sand - Grayce Bonfrère - Sacha
Messages : 542
Date d'inscription : 16/05/2020
Présence : Présent
Personnage
Badges
3e Dracanniversaire
Multicompte


   
# 
Le jour finira toujours par se lever.

Je hochais la tête : sortons si c’était cela qu’elle voulait… Les jardins… les beaux jardins que Grand-mère m’avait tant décrit. Qui en faisait sa fierté… Qui allait en prendre soin maintenant ? Je serais même incapable de… de prendre soin de ce qu’elle nous avait laissé ! Pourquoi ces maudites fleurs étaient-elles encore vivantes alors que Grand-mère nous avait quittée ! Quand bien même ce n’était encore que L’hiver, à peine le printemps… Mais bientôt il serait à nouveau resplendissant et si avant j’aurais pu en profiter avec Grand-mère, maintenant… non, plus jamais… Je sentis un mouchoir, je le pris et m’essuyais vaguement quelques larmes.

« Si vous le dîtes… »

Soufflais-je à sa remarque. Grand air ou pas… qu’est-ce que je m’en fichais… J’avais plus envie de rentrer, m’enfermer dans ma chambre… et ne plus jamais en sortir. Polar avançait docilement, connaissant trop bine ces couloirs pour s’y perdre rien qu’une seconde. Je haussais les épaules à sa remarque. Moi et la beauté… J’étais aveugle à la beauté physique du monde. Je ne répondis pas à cela. Je ne parvenais même pas à me souvenir des derniers beaux évènements… Je posais machinalement des questions sur elle. Anciennement épouse Costayne… Elle avait donc hérité du domaine de son père ? Était-ce pour cela qu’elle avait reprit son nom de jeune fille alors qu’elle était Veuve ? Je lui jetais un… regard… enfin, non, pas vraiment…

« Je vous crois sur parole… Mais j’ignore tout des couleurs des arc-en-ciels. Si bien qu’en retrouver dans vos champs… j’en serais incapable. Cela doit être beau… »

Une marche ? Oui, Polar m’avait averti en posant une seconde sa patte sur ma jambe. Je remerciais quand même la Vouivre d’un petit hochement de tête alors que Polar m’accompagnait à chaque marche. Elle ne venait pas de dire qu’elle était veuve ? Avait-elle eu un second mariage avec un frère ? Et des filles ?

« Elles sont nombreuses ? Polar… n’aurait sans doute pas aimé… Quand bien même il aime les câlins et les caresses… »

Il n’aimait pas s’éloigner trop de moi. Si ce n’était avec Damon. Et encore moins maintenant. Les jardins. Machinalement je me tournai pour m’y diriger. Polar ralentit à nouveau sa course et je descendis à nouveau quelques marches. Ici, j’étais chez moi… Pour combien de temps encore ? Je sentis l’air frais sur mon visage.

« C’était… grand-mère qui s’occupait des jardins… »
Codage par Libella sur Graphiorum
Melior Vouyvère
The White Wyvern

Melior Vouyvère

Informations
Le jour finira toujours par se lever. [PV Liliyana Ryger.] 23d9079bcdb30a2118ac1b220629e28e7e10646d
Ft : Lotte Verbeek
Multi-Compte : Talya de Tyrosh, le Soleil de Tyrosh et Aemma Massey, la tornade de Danse-des-Pierres.
Messages : 1767
Date d'inscription : 09/06/2020
Présence : Présent
Personnage
Badges
1000 messages
Solitaire
3e Dracanniversaire
Multicompte
100e RP
Time Traveler


   
# 
Le jour finira toujours par se lever.

An 303, lune 6, semaine 1.



Liliyana Ryger & Melior Vouyvère.


Comme cette scène lui semblait familière. Il était vrai que la mort de Lady Gilliane était encore profondément marquée dans son esprit. Si de part son rang d’héritier, et son âge, Melior avait annoncé la terrible nouvelle à son fils dans ses bureaux, il lui avait fallu agir autrement avec ses deux filles. Aussi les avaient-elle emmené avec elle, en promenade, afin d’y trouver un peu de calme, de plénitude, avant de leur expliquer avec des termes simplifiés ce qui s’était produit. Leur expliquer cette tristesse que les adultes ressentaient, ce concept encore abstrait que la Mort et l’Étranger représentaient pour elles-deux. Ce n’était point dans une bâtisse grouillante de monde qu’il était aisé de sécher ses larmes. Ou de les cacher.


« Faites-moi confiance. se contenta de répondre Melior, dans un premier temps. Hélas, ce n’est pas la première fois que je traverse une épreuve comme celle que vous vivez. »


La voix de la Vouivre s’était évanouie dans un soupir. Le Destin et l’Étranger auraient pu avoir raison des siens. Si Elissa était encore assez jeune au moment où Bertram avait rejoint leurs ancêtres dans la crypte, Melior se souvenait de ce jour dans les moindres détails. Ils avaient été imprégnés, marqués au fer rouge, dans son esprit et dans son âme. Cet aîné qu’elle chérissait, qui lui avait tant manqué alors qu’il partait faire son écuyage ailleurs qu’en leur demeure, cet aîné de qui, au final, elle avait pris la place. Comme elle avait pleuré, ce jour-là. Prié, également. Pour que tout cela ne soit qu’un rêve. Pour que ce corps ne soit pas celui de son frère. Que tout cela ne soit qu’une erreur. Duper son esprit avec de faux espoirs pour espérer souffrir un peu moins. Pour espérer voir ses larmes s’apaiser.


« Laissez-vous porter par ma voix dans ce cas. proposa la Vouivre, doucement. Imaginez donc. Sur mes terres, vous ne pouvez point faire un pas sans tomber sur une parcelle de céréales ou agrémentées de nombreuses fleurs. Si vous tendez les mains vers le sol, au niveau de vos genoux, vous pourrez les sentir du bout du doigt. Certaines ont les pétales légèrement dentelés, d’autres totalement arrondis. D’autres ont des corolles si fines que vous pourriez même croire que leurs fleurs n’ont point éclos. Certaines ne sont dotées que de feuilles, plus ou moins grandes. Une fois séchées, ces fleurs ou ces feuilles prennent l’aspect d’un vieux parchemin au toucher. Vous pourriez les réduire en petits morceaux d’une simple pression entre vos doigts. »


Comme elle avait passé du temps en compagnie du prédécesseur de Mestre Abelar, alors que ce dernier se rendait dans les sous-sols de leur demeure pour s’assurer que le processus de séchage des plantes suivait son cours. Son père faisait souvent le déplacement également, Bertram ou Lorent dans son sillage, tant ces plantes étaient précieuses. On ne lui prêtait que peu d’attention, dans ce dernier cas, là où le Mestre seul n’hésitait pas à lui mettre un escabeau à sa disposition, afin qu’elle soit à hauteur de regard de ces bacs remplis de fleurs, de feuilles et de brindilles séchées. Un geste qu’elle ne pouvait qu’apprécier. Un geste qui s’était révélé des plus utiles par la suite, alors que son père la rappelait à elle pour en faire son héritière.


« Par les Sept, fort heureusement, elles ne sont que deux. ironisa la Vouivre, tout sourire. Jumelles, deux petites gouttes d’eau, qui plus est. Bien peu de personnes savent les différencier. Si vous voulez mon avis, elles aiment en jouer. »

De bien noires pensées semblaient animer les pensées de cette jeune femme. De noires pensées que Melior ne comprenait que trop bien. Plusieurs lunes passeraient avant qu’elle puisse rire à nouveau de bon cœur, sourire l’âme légère, qu’elle puisse considérer le reste de son existence plus sereinement. Melior ne voulait pas, ne pouvait pas croire que cette jeune Lady achèverait son existence de la même manière que le dernier frère qui lui était resté. Et pourtant, la Vouivre s’évertuait à les chasser, autant que faire ce peut. L’Étranger ne faisait que son devoir, en emportant dans son sillage de malheureux esprits. Il ne fallait cependant point lui donner envie de revenir dans une demeure qu’il avait déjà visité bien trop de fois.



« Elle vous a laissé un bien beau souvenir, je puis vous l’assurer. commenta Melior, son regard clair se portant sur les différents bosquets. Lorsque le printemps sera plus avancé, vous pourrez en profiter pleinement. Il n’y a rien de plus doux que les senteurs d’un jardin printanier. Vous est-il déjà arrivé d’aider votre Grand-Mère à en prendre soin ? »


Si la cécité de la jeune femme pouvait complexifier bien des tâches, Melior doutait qu’elle n’ait pas appris, avec le temps, à effectuer certaines choses par elle-même ou sans être surveillée à chaque instant. Peut-être qu’avec une aide visuelle, cette jeune femme pourrait donner quelques ordres aux personnes qui entretenaient les bosquets ? Sélectionner au toucher les plantes qui devaient être plantées, s’assurer rien que par leur parfum qu’elles étaient viables ? Si cela n’irait pas sans un certain nombre de précautions, sans une aide extérieure, la chose n’était pas pour autant impossible.
 

DRACARYS


Sûre est notre protection❞ Je suis la Vouivre en haut des remparts, la dame de ces noires murailles, la seigneuresse de ces vallons, la femme aux maintes couleurs et je veille.
Liliyana Racin
Membre

Liliyana Racin

Informations
Ft : Elle Fanning
Multi-Compte : Arwen Wydman - Arya Stark - Boadicée Sand - Grayce Bonfrère - Sacha
Messages : 542
Date d'inscription : 16/05/2020
Présence : Présent
Personnage
Badges
3e Dracanniversaire
Multicompte


   
# 
Le jour finira toujours par se lever.

Non… cela faisait déjà trois fois que je la vivais. Mais bien la première fois que cela était aussi violent… Deux grands-oncles et une mère que je devais nommer grand-mère. Je savais que ce n’était pas la dernière fois… Peut-être était-ce juste la dernière fois que c’était aussi douloureux ? Est-ce qu’on pouvait mourir d’un cœur brisé par l’émotion ? Sans doute… Peut-être était-ce juste une mort plus lente ? Comme une noyade ? Une noyade métaphorique dans mes larmes et mon chagrin. Je préférais ne pas rebondir sur son affirmation. Qui donc serait le prochain à m’être enlevé ? Mon frère ? Mon Grand-Père ? Qui serait le prochain qui me brisera le cœur ? Qui serait le prochain que ma malédiction frappera de pleins fouet ? Une chute de cheval, dans les escaliers… L’étouffement par un os de poulet ? Qu’en savais-je. Melior reprit la parole pour me décrire ces champs. J’écoutais sans que pourtant dans mon obscurité ce paysage ne vienne égayer la noirceur. J’inclinais vaguement la tête :

« J’imagine que cela doit être beau… »

Chose que je ne pourrais jamais voir, dont je ne pourrais jamais profiter. Après mes yeux c’était maintenant mon cœur et ma lumière dont les dieux m’avaient privé. Dans quel but ?! Dans quels dessins ?! Je ne savais pas. J’écoutai à nouveau la dame à mes côtés. Parce que tout le monde se fiait à ses yeux pour les différencier. Peut-être que leur démarche, leur manière de bouger, n’étaient pas tout à fait identiques. Peut-être que moi je pourrais le percevoir… Peut-être, ou peut-être pas.

« Je peux les comprendre. Peut-être aussi qu’elles ont des différences dans… leur gestuelle, leur manière de bouger… ou de parler. »

Combien de fois avais-je deviné qui était derrière moi parce que j’avais reconnu le pas ! Entre serviteur et ma famille, j’avais fini par mémoriser des noms et des démarches. Me laisser un souvenir ?! Ce n’était pas des souvenirs de ma grand-mère dont j’avais besoin ! C’était d’elle ! Elle et uniquement elle ! Qu’en avais-je à faire des souvenirs ! Serait-ce les souvenirs qui allaient diriger cet endroit ? M’offrir une discussion avec elle, m’offrir une main, ou me couver d’attention ?! Serait-ce des souvenirs qui m’aideraient à trouver un époux ou une voie pour moi ?! Ces souvenirs… Ce souvenir… C’était tout ce qu’il me restait d’elle maintenant. Ça et la mèche de cheveux que j’avais caché dans mon collier qu’elle m’avait offert. Profiter du jardin… Quelle importance que j’en profite ! J’aimais y aller parce que Grand-mère était là ! Pour écouter jouer Polar avec mon frère… e n’avais plus envie de m’y rendre. Des taches que je faisais pour elle, avec elle dans ce jardin ? Je haussais les épaules.

« Si ce n’est indiquer les bosquets et quelques parfums… Non, je ne pouvais l’aider. Grand-mère avait toujours peur que je me fasse mal. »

La scène avec Elys et la soupière brûlante me revient. Cela n’aurait été ni la première, ni la dernière fois que cela m’arrivait sous le regard de Grand-mère. Maintenant… Polar tira un peu sur la laisse et je compris. D’un petit coup sec je le fis revenir vers moi avant de le détacher qu’il puisse se dégourdir un peu les pattes, il s’élança dans les allées, il savait où il avait le droit de poser les pattes et où il n’avait pas le droit.

« Si vous voulez lancer un bâton à Polar, il en serait ravi. »

Une fois, il avait chipé la canne de grand-mère qu’elle avait posé près d’elle et il n’avait pas eu envie de lui rendre tout de suite. C’était au tout début…
Codage par Libella sur Graphiorum
Melior Vouyvère
The White Wyvern

Melior Vouyvère

Informations
Le jour finira toujours par se lever. [PV Liliyana Ryger.] 23d9079bcdb30a2118ac1b220629e28e7e10646d
Ft : Lotte Verbeek
Multi-Compte : Talya de Tyrosh, le Soleil de Tyrosh et Aemma Massey, la tornade de Danse-des-Pierres.
Messages : 1767
Date d'inscription : 09/06/2020
Présence : Présent
Personnage
Badges
1000 messages
Solitaire
3e Dracanniversaire
Multicompte
100e RP
Time Traveler


   
# 
Le jour finira toujours par se lever.

An 303, lune 6, semaine 1.



Liliyana Ryger & Melior Vouyvère.



Au sujet de sa demeure, Melior ne parvenait à être objective. Leur tanière était bien plus modeste que Hautjardin, il est vrai. Il n’y avait par ailleurs rien d’étonnant dans ce fait. Il n’en restait pas moins qu’il y faisait bon vivre. Que les Vouyvère et leurs gens s’y sentaient en sécurité et disposaient de toutes les denrées dont ils pouvaient avoir besoin. Les choses ne seraient que plus vrai lorsque le printemps serait plus avancé et qu’ils pourraient à nouveau remplir leurs granges, leurs greniers et leurs caves. Darkdell était une petite forteresse, bâtie dans une zone vallonnée, creusant jusque dans le cœur de ces collines, entourée de champs colorés au printemps et en été qui ne pouvaient que contraster avec la roche noire qui composait murs et murailles. Comme il était regrettable que cette jeune femme ne puisse point se rendre compte de cette réalité de ses propres yeux.



« Hautjardin l’est bien davantage encore. Si vous vous rendiez un jour dans la demeure de nos suzerains, vous seriez sans doute assailli par toutes les senteurs qui se dégagent de leurs jardins. Vous en perdriez la tête. commenta la Vouivre, conservant son sourire. Mon lignage n’a cependant guère de matière à se plaindre pour ce qui est de notre demeure. Nous ne voudrions résider ailleurs. »


Trois-Tours avait un certain charme également, Melior ne pouvait point le nier. Après tout, cette demeure aurait du être la sienne jusqu’à ce que l’Étranger vienne à son tour la quérir. Bertram en garderait plus de souvenirs que ses sœurs, à n’en pas douter. De part leur jeune âge au moment de leur départ de la demeure des Costayne, elles n’avaient guère eu de difficultés à se faire à Darkdell. La maisonnée déjà présente avait eu plus fort à faire, à ce sujet. Bien trop semblables l’une de l’autre, jouant désormais sciemment de leur forte ressemblance, il fallait leur porter une attention marquée pendant parfois plusieurs minutes pour savoir s’il s’agissait-là de Rhea ou de Melessa. Sa servante personnelle, Emma, avait fait partie de ces personnes qui se prêtaient le plus aisément à une pareille tâche, raison pour laquelle elle veillait souvent sur les filles de son Seigneur.


« En cela, je ne peux que vous donner raison. Peut-être même ne vous feriez-vous pas avoir par leur fâcheuse manie à s’imiter mutuellement, d’autres signes vous permettraient de les différencier aisément. »


De part son rang, il était rare que Melior mette elle-même ses mains dans la terre ou dans l’humus. Tout juste lui arrivait-il de prélever certaines plantes en cours de séchage, afin de s’assurer par elle-même que le processus se poursuivait de la meilleure des manières. Les autres besognes ne dépendaient guère d’elle, bien que pour les plus délicates, il était déjà arrivée de la voir aux côtés de son père et de l’homme qu’il avait désigné pour surveiller leurs ouvriers. Une tâche pour laquelle Bertram l’accompagnerait, lorsque les premières récoltes d’importance auraient lieu. Aussi, malgré sa cécité, la Vouivre ne doutait point du fait que Lady Liliyana pourrait prendre un rôle en ces lieux. Un rôle sans doute moins important que celui de feu son aïeule, mais un rôle tout de même. La tristesse devait lui obscurcir l’esprit. Peut-être y verrait-elle plus clair d’ici quelques semaines ou quelques lunes ? Quand sa peine se serait quelque peu apaisée ? La Vouyvère ne préféra pas insister. Il y avait de ces choses que seul le temps pouvait guérir, rendre évidentes.


« Si cela peut vous faire plaisir, je n’ai nulle raison de m’y opposer. » répondit la Vouivre, avec l'espérance de chasser cette tristesse des traits de la jeune femme.


Trouver une branche ne fut guère une tâche malaisé. Aussi, Melior ne tarda pas à l’envoyer en direction de l’animal, avant de reprendre sa marche. Si la Vouivre portait une affection toute particulière à ses faucons et à ses autres oiseaux de proie, il n’en restait pas moins qu’elle appréciait également les autres créations des Sept. Comme bien des familles de noble lignage, les Vouyvère disposaient d’un petit chenil, aussi bien pour assurer la protection de leur demeure et un équipage convenable pour la chasse. Il fallait cependant avouer que Polar était une créature bien différente de ces chiens à la fine carrure qui pouvaient rattraper sans mal un lièvre lancé à vive allure. Et si la Vouivre avait déjà entendu parlé d’animaux qui permettait aux personnes souffrant de divers maux de vivre d’une manière plus aisée, c’était la première fois dans son existence qu’elle se trouvait en présence d’un chien d’une intelligence telle qu’il avait pu être dressé pour guider une jeune femme dont les yeux ne pouvaient voir.


« … Tout porte sa marque ici, n’est-ce pas ? Que cela soit ce jardin, votre chien… La Vouivre se tut quelques instants. Vous, également. Si les Sept l’ont rappelé à elle, fort est de constater que son œuvre reste et persiste. Je suis sûre qu’elle est fière de vous, au côté du Père et de la Mère. Que vous lui ferez honneur, quand le moment sera venu. Laissez-vous du temps, Lady Lilliyana. Qu’importe que cela se compte en semaines ou en lunes. Laissez-vous juste du temps. » murmura la Vouivre, tout en ayant la certitude que la Ryger l'entendrait, de part leur proximité.


Lady Liliyana ne se rendait sans doute pas compte de ses réelles forces, de ses réelles capacités. Vivre dans l’obscurité nécessitait cependant un courage certain et une résilience tout aussi grande. Plus encore dans un mode aussi dangereux que le leur, où même les personnes dotées de toutes leurs forces pouvaient si aisément périr. En cela ressemblait-elle davantage à son aïeule qu’elle ne pouvait l’imaginer. Si une certaine ressemblance persistait dans les traits de la jeune femme, preuve qu’elles appartenaient bien à un même lignage, cette similitude ne se limitait pas à ce fait. Lady Melantha avait forgé là une bien belle lame. Qu’importe que ses yeux ne puissent point se poser sur le monde, sur ces bosquets, sur ces fleurs qui poussaient là. Le percevoir comme la Vouivre pouvait le faire. Elle y avait sa place. La défunte à qui elles rendraient bientôt hommage l’avait remarqué avant tout les autres membres de son lignage.
 

DRACARYS


Sûre est notre protection❞ Je suis la Vouivre en haut des remparts, la dame de ces noires murailles, la seigneuresse de ces vallons, la femme aux maintes couleurs et je veille.
Liliyana Racin
Membre

Liliyana Racin

Informations
Ft : Elle Fanning
Multi-Compte : Arwen Wydman - Arya Stark - Boadicée Sand - Grayce Bonfrère - Sacha
Messages : 542
Date d'inscription : 16/05/2020
Présence : Présent
Personnage
Badges
3e Dracanniversaire
Multicompte


   
# 
Le jour finira toujours par se lever.

Hautjardin. Est-ce que nous étions déjà allées là-bas avec Grand-Mère ? Je n’arrivais pas à me souvenir aujourd’hui. Peut-être. Mais j’imaginais que c’était un bel endroit… Peut-être. Je n’arrivais plus à me représenter les paysages comme avant. C’était comme-ci les images de mon esprit étaient mortes, mortes avec Grand-Mère ? Peut-être parce que je voyais bien souvent le monde par ses yeux… Perdre la tête… Peut-être l’avais-je déjà perdu ? Moi… est-ce qu’un jour je voudrais quitter Bois-de-Saule ? Est-ce qu’un jour je trouverais un foyer ? Peut-être que si je suivais Damon, lorsque lui se marierait, pour devenir la suivante ou je ne sais quoi de son épouse je pourrais. Mais Bois-De-Saule était ma maison… Et je n’aurais pas beaucoup d’autres choix. Un septuaire, à la limite, mais pas grand-chose d’autres. Je haussais les épaules à sa remarque.

« Je ne reconnais pas une personne par son visage, Dame Melior, mais par son pas, sa manière de rythmer ses phrases ou sa voix. Des choses toujours particulièrement difficiles à reproduire à la perfection. »

Il faudrait que je sois très attentive malgré tout ! Mais jamais je ne les verrais, pourquoi tirer des hypothèses ou des idées ? Jamais je n’y poserais le pied sur ces terres. Pourquoi s’encombrer de moi ? Je lâchai son bras le temps de détacher mon chien qui s’étira et s’ébroua avant d’attendre le bâton. Melior la trouva, je l’entendis, le bâton fendre l’air et mon chien détala brusquement dans allés, je continuais d’avancer lentement. Porter sa marque ?! Grand-Mère avait vécu ici ! Elle l’avait façonné. Comme elle avait façonné des vies, la mienne, celle de Damon, de Celia… De tant de personne… Je ne tournais même pas le regard vers la femme.

« Et qui a dit que moi j’étais prête à affronter le monde sans elle ? »

C’était si simple de dire qu’il fallait du temps… Je ne pouvais pas dire qu’elle n’y savait rien, ou quoi que ce soit. Dans ce monde, on pouvait tous perdre quelqu’un très rapidement. Je secouais la tête.

« Elle a remplacé ma mère qui est morte en me donnant la vie… J’avais encore besoin d’elle ! »

J’avais encore besoin de ma grand-mère… Elle pouvait être fière, elle pouvait même diriger les dieux eux-mêmes ! Mais… moi je me sentais perdue sans elle. Seule, isolée, perdue, retournée à l’état d’enfant sans défense…
Codage par Libella sur Graphiorum
Melior Vouyvère
The White Wyvern

Melior Vouyvère

Informations
Le jour finira toujours par se lever. [PV Liliyana Ryger.] 23d9079bcdb30a2118ac1b220629e28e7e10646d
Ft : Lotte Verbeek
Multi-Compte : Talya de Tyrosh, le Soleil de Tyrosh et Aemma Massey, la tornade de Danse-des-Pierres.
Messages : 1767
Date d'inscription : 09/06/2020
Présence : Présent
Personnage
Badges
1000 messages
Solitaire
3e Dracanniversaire
Multicompte
100e RP
Time Traveler


   
# 
Le jour finira toujours par se lever.

An 303, lune 6, semaine 1.



Liliyana Ryger & Melior Vouyvère.




Rhea et Melessa n’acquéraient des caractéristiques qui leur seraient propres en grandissant. De cela, Melior n’avait que peu de doutes. Elle était par ailleurs la principale instigatrice de tels changements. Ses filles ne pouvaient être les deux faces d’une même pièce. Elles devaient être Rhea et Melessa, ses deux filles, et non pas une seule. Jamais la tragédie entourant Bertram et Lorent ne devait se reproduire. La Vouivre ne pouvait le permettre. Elle avait déjà versé bien trop de larmes à ce sujet pour ne pas tout faire pour éviter qu’une pareille chose ne puisse se reproduire. Il fallait que ses jumelles aient une démarche différente, des centres d’intérêt divers. Si elles resteraient des sœurs, nées en un même jour, ces petits tics, ces petites choses que Lady Liliyana remarquait aisément, seraient une manière de plus de marquer leurs différences.


Polar semblait tarder à revenir sur ses pas. Sans doute avait-elle lancé sa proie factice bien trop loin. L’espace de quelques instants, le regard de la Vouivre se perdit dans les bosquets les environnant. Si elle chercha le canidé ainsi plusieurs secondes, Melior fut sortie de ses recherches et de ses réflexions par la voix de la jeune femme qui résonnait à nouveau. Qui résonnait d’autant plus dans l’âme de la Vouyvère qui avait posé de pareilles questions ou en avait déjà entendu de semblables. Lorent pensait sûrement ainsi, après la mort de Bertram. « Comment avait-il fait pour vivre sans lui toutes ces années ? » Telle était la question que Melior se posait désormais, lorsque la peine se faisait à nouveau lourde à porter. Car si son deuil était fait, il y avait de ces dates où la douleur revenait, encore et toujours, avant de la laisser, attendant qu’une nouvelle année ne s’écoule.


« Sans doute trouvez-vous les Sept et les Mortels bien cruels. laissa échapper Melior, son regard clair rencontrant le regard trouble de la jeune femme, sa voix tout d’abord légèrement tremblante. Sans doute pensez-vous que vous ne pourrez jamais vous en relever. Que désormais, vous êtes seule, sans le moindre repère. Que jamais votre vie ne retrouvera ce goût si doux qu’elle pouvait avoir lorsque Lady Melantha était encore parmi nous. Peut-être vous arrivera-t-il d’entendre sa voix, le bruit de ses pas, avant de vous rendre compte que vous êtes seule. La Vouivre se tut avant de reprendre, sur un ton bien plus assuré. Cela sera le cas. Votre colère, vos fureurs, tout cela n’aura d’égal que votre chagrin. »



Détournant le regard, Melior joignit ses mains au niveau de son ventre. Peinée, la Vouyvère l’était. Profondément, même. Car tout cela, elle l’avait déjà vécu. Trop souvent, même. Et pourtant, elle était toujours là. Sûre était sa protection. Car elle le devait. Elle le devait pour son père, reposant désormais dans les cryptes familiales, à ses frères désormais endormis à jamais à ses côtés, pour sa mère qui avait déjà perdu trop d’enfants pour supporter une perte de plus. Pour ceux qui avaient rejoins sa famille par la suite, pour cet homme qui lui avait permis de fonder la sienne, pour leur fille qui n’avait pas vécu. Elle devait demeurer. Et elle l’avait fait. Aux prix d’efforts qui lui avaient semblé surhumains. Mais elle demeurait encore et toujours.


« Et tout cela, oui, tout cela sera normal. Cruellement normal. Personne ne vous demande de vous relever à présent, Lady Liliyana. Vous pensez n’avoir aucune arme, n’être qu’une proie dans un monde de loups et de fauves. Être seule dans un monde que vous percevez d’une manière qui vous est propre. Peut-être avez-vous raison. Peut-être avez-vous tort. La Vouivre haussa délicatement les épaules. De cela, je ne puis être la juge. »



Lady Liliyana n’avait alors que deux choix, aux yeux de la Vouivre. Subsister ou accepter de connaître un sort semblable à celui de son aïeule. A ne devenir rien de plus que l’ombre d’elle-même. A n’être qu’un esprit, étonnamment vivant aux yeux des Mortels, mais possédant une tristesse infinie. Dans certains de ses traits, encore juvéniles à bien des égards, Melior remarquait cependant l’empreinte de cette grande Dame qu’elle avait rencontré à Lestival. Une grande Dame qui aurait compris la détresse et la tristesse de sa petite-fille mais qui l’aurait poussée à voir au-delà de ces sentiments aveuglants.


« De cela, je ne doute pas. Bien des personnes pourraient formuler un souhait semblable au vôtre. remarqua Melior, doucement. De votre lignage comme de d’autres encore. La Vouivre se tut quelques instants. Votre Grand-Mère vous a élevée. Si tel est le cas, pourriez-vous me rappeler la votre devise familiale ? Celle que toutes les mères, ou grands-mères, apprennent à leurs nobles rejetons à Bois-de-Saule ? »


Sûre est notre protection. Telle était la devise des Vouyvère. Les premiers à s’élever, pour ce qui était des Costayne. Deux devises que Melior connaissait depuis son enfance, comme bien d’autres devises du Bief et des Couronnes limitrophes à la sienne. La Vouivre n’avait appris celle des Ryger que plus tardivement dans son existence, pour des raisons évidentes. Nul ne brise ce qui ploie. Des mots que la Vouivre jugeaient éloquents, dans la situation actuelle. Lady Liliyana devait être telle un saule, comme Lady Melantha l’avait été avant elle, délaissant son nom de naissance. Un saule vénérable, souple, qui ploierait mais ne se briserait pas devant les épreuves. Qui pleurerait tels ces rameaux de feuilles mais qui resterait enracinés dans le sol malgré tout.
 

DRACARYS


Sûre est notre protection❞ Je suis la Vouivre en haut des remparts, la dame de ces noires murailles, la seigneuresse de ces vallons, la femme aux maintes couleurs et je veille.
Liliyana Racin
Membre

Liliyana Racin

Informations
Ft : Elle Fanning
Multi-Compte : Arwen Wydman - Arya Stark - Boadicée Sand - Grayce Bonfrère - Sacha
Messages : 542
Date d'inscription : 16/05/2020
Présence : Présent
Personnage
Badges
3e Dracanniversaire
Multicompte


   
# 
Le jour finira toujours par se lever.

Les jardins me semblaient morts… alors que pourtant j’entendais les milles petits bruits que personnes d’autres que moi semblaient percevoir, le bruissement léger des feuilles, les branches… Mon Polar… où tu es… Je tournais à nouveau vaguement la tête vers Melior pour l’écouter. Oui. Oui je les trouvais cruels tout en comprenant pourquoi… Mais j’aurais presque aimé prendre la place de ma Grand-mère… Elle aurait détesté que je pense ça. Je le savais bien ! Mais je n’y pouvais rien… je pensais cela malgré tout. Me relever, être seule… Non, je savais très bien que je n’étais pas seule, j’avais mon frère avec moi. J’avais encore grand-père… Tout cela. Je le savais que je n’étais pas seule… Mais oui, elle posait bien les mots sur ce que je ressentais… J’avais l’impression que plus rien ne serait comme avant et que plus jamais je ne pourrais sourire. Je n’entendais pas sa voix, ni ses pas. Il y avait des ressemblances, oui surtout avec Tante Celia !, mais je ne confondais pas. De la colère… Il faudrait que je sois capable d’en ressentir.. Je hochais vaguement la tête. Je ne savais pas quoi répondre à cela. Avait-elle raison ? Tord ? Peut-être que je ne voulais pas réfléchir à cela. J’eus à nouveau un haussement d’épaules. Je n’étais pas stupide. Avec mon handicap j’étais et serais jusqu’à la fin de ma vie une proie facile, ou un poids dont tout ce qu’on voulait c’était se débarrasser. Je savais ce que j’étais… Grand-mère aurait été la seule à m’aider à me trouver un avenir correct qui ne m’aurait pas cloîtré entre les murs d’un septuaire ou de Bois-De-Saule en attendant ma mort.

« Nul ne brise ce qui ploie… »

Polar revient, je tournais la tête vers lui pour tendre la main vers lui et lui offrir une caresse alors qu’il tenait dans sa gueule un bâton. Je le sentis parce qu’il le pressait contre ma jambe. Je tendis la main.

« Donne. »

Il posa gentiment le bâton qu’il avait trouvé dans ma paume et je le tendis à Melior pour qu’elle lui lance à nouveau. Polar s’approcha de Melior pour jouer encore un peu avec elle. Je caressais du bout des doigts la laisse que j’avais encore dans les mains. Polar avait besoin de se défouler, ça lui ferait du bien. J’attendis qu’il reparte, comme-ci c’était possible qu’il rapporte tout ce qu’il entendait…

« Je sais que je ne suis pas seule dame Melior. Mon frère est là… ma famille aussi. Mais plus ma Grand-mère. Et j’avais besoin d’elle. »

Plus que n’importe qui. Parce que je ne me sentais pas prête à être seule dans ce monde… J’ignorais tout de sa vie. J’entendis à nouveau Polar arriver en courant, avec ou sans bâton, j’en n’en avais rien, mais il s’ébroua avant de poser sa tête sur mes genoux et d’attraper ma main entre ses crocs. Je pris brusquement conscience que j’avais très froid.

« Polar veut rentrer. »

Il veillait sur moi. Je déroulais la laisse pour l’accrocher à son collier avant de me lever lentement pour partir.
Codage par Libella sur Graphiorum
Melior Vouyvère
The White Wyvern

Melior Vouyvère

Informations
Le jour finira toujours par se lever. [PV Liliyana Ryger.] 23d9079bcdb30a2118ac1b220629e28e7e10646d
Ft : Lotte Verbeek
Multi-Compte : Talya de Tyrosh, le Soleil de Tyrosh et Aemma Massey, la tornade de Danse-des-Pierres.
Messages : 1767
Date d'inscription : 09/06/2020
Présence : Présent
Personnage
Badges
1000 messages
Solitaire
3e Dracanniversaire
Multicompte
100e RP
Time Traveler


   
# 
Le jour finira toujours par se lever.

An 303, lune 6, semaine 1.



Liliyana Ryger & Melior Vouyvère.



Ainsi, cette pauvre lady ressemblait bien plus à Lorent que Melior ne pouvait l’imaginer jusqu’alors. Dès lors, une moue attristée ne pouvait que planer sur le visage de la Vouyvère. Lady Melantha regretterait sans doute pareille situation. La Vouivre avait eu l’occasion de s’entretenir avec bien des enfants de sa défunte amie, lors de son arrivée et après celle-ci. Peut-être pourrait-elle s’ouvrir du problème avec Lady Celia ? La Van lui avait semblé être dotée d’une bonne âme, tout en lui semblant être assez proche de sa nièce. Ses propos ne pourraient que la toucher, la Bieffoise en avait la certitude. Il existait bien des solutions, pour sortir cette enfant de son trouble. Car il n’y avait pas là d’autres termes. Si Lady Liliyana était sans aucun doute plus âgée que sa tendre sœur à l’époque où elles avaient assisté à l’inhumation de leur frère aîné, leurs comportements restaient assez proches.


« Sûre est notre protection, pour ma part. répondit alors Melior, en écho à la devise précédente. Je suis certaine que vous trouverez une certaine inspiration dans vos mots, le moment venu et une fois que toute cette brume aura quitté votre esprit. La Vouivre se tut quelques instants. Voyez cela comme une vérité. Une vérité que vous pourrez vous répéter lorsque vous irez au plus mal. Croyez-moi, cela pourrait vous permettre de garder l’esprit clair même au cœur des pires tempêtes. »


D’un mouvement ample, la Vouivre renvoya la brindille dans une autre direction. L’espace de quelques instants, Melior suivit le canidé du regard, un sourire en coin. D’une oreille, la Vouyvère écoutait toujours les propos de la jeune femme. Les morts ne souffraient point de leur propre trépas. C’était là une vérité. Seuls les vivants devaient vivre avec le poids de leur disparition et la douleur du deuil. La Bieffoise aurait aimé avoir encore ses frères à ses côtés. Elle aussi, avait encore besoin d’eux. Il y a quelques années encore, sans doute aurait-elle tout donné pour entendre à nouveau leurs rires, le son de leurs voix. Pour être à nouveau la victime de leurs taquineries, ou une cause à défendre à leurs yeux. Hélas, il ne restait d’eux-deux que des os et une lame pour chacun, glissées dans leurs tombeaux de pierre. Rires et souvenirs ne résonneraient plus que dans son esprit, désormais. Et dans le regard de sa mère qui s’illuminait dès qu’elle faisait mention de Bertram et de Lorent, au détour de leurs conversations.


« La Mort est toujours plus douloureuse pour ceux et celles qui restent, que pour ceux et celles qui la subissent. énonça Melior, davantage pour elle-même que pour la jeune Ryger, toujours plongée dans ses pensées. Il vous restera toujours un creux dans votre cœur et dans votre âme. C’est là le lot de toutes les personnes qui perdent un Être estimé. Je gage cependant que vous ressemblez à votre grand-mère plus que vous ne l’imaginez. Et que, comme elle, vous ploierez mais vous ne vous briserez point. »


Du moins, la Vouivre l’espérait. Car un doute était né dans son esprit. Les Sept pouvaient sembler bien cruels, aux yeux des Mortels qu’ils étaient. Sur certains points, Melior les rejoignait. Au sujet de la Mort, il ne s’agissait-là que du devoir de l’Étranger, de les guider jusqu’au Père et à la Mère. Melior l’avait accepté. Elissa également, malgré son jeune âge alors que la Mort se dressait devant elle pour la première fois. Elles avaient survécu. Lorent n’avait pas eu cette chance. Lady Van ne laisserait pas arriver une telle chose à cette enfant, car il n’y avait pas là d’autres termes plus appropriée, si chérie par Lady Melantha. La Vouivre préférait voir les choses sous cet angle, ne pouvant accepter les réactions de la Ryger que sous le prisme d’un âge plus jeune que celui qu’elle possédait réellement.


« Voulez-vous que je vous raccompagne quelque part ? proposa la Vouivre. Je crains que mon époux ne finisse par s’inquiéter de mon absence. Il me faudra bientôt prendre congé pour retourner à ses côtés. »


En cette demeure, Aladore était sans doute le seul à qui elle pouvait se confier sans détour, à pouvoir réellement apaiser ses nerfs. La Vouyvère les savait à fleur de peau, non pas de colère, mais bien de tristesse. Deux deuils en quelques lunes, c’était bien plus qu’elle s’était imaginée à supporter pour cette année débutante. Les vouivres de pierre ne pouvaient cesser leur garde et se devaient de rester dignes en toutes circonstances. Une chose pour laquelle Melior luttait, ces dernières semaines, son naturel caractère n’ayant pu qu’être ébranlé par la tristesse, la fatigue et l’inquiétude qu’elle ressentait pour ses enfants restés à Trois-Tours et Darkdell. Et pourtant, la Vouivre se tenait toujours là, droite et stoïque comme une statue. Les Vouivres étaient ainsi.
 


DRACARYS


Sûre est notre protection❞ Je suis la Vouivre en haut des remparts, la dame de ces noires murailles, la seigneuresse de ces vallons, la femme aux maintes couleurs et je veille.
Liliyana Racin
Membre

Liliyana Racin

Informations
Ft : Elle Fanning
Multi-Compte : Arwen Wydman - Arya Stark - Boadicée Sand - Grayce Bonfrère - Sacha
Messages : 542
Date d'inscription : 16/05/2020
Présence : Présent
Personnage
Badges
3e Dracanniversaire
Multicompte


   
# 
Le jour finira toujours par se lever.

Sûre est notre protection… C’était joli comme devise… J’aimais beaucoup… Mais j’écoutais encore la jeune femme sans rien dire. Elle avait raison, j’aimais ces mots. Mais à nouveau ce n’était que des mots. Qu’est-ce que pouvait faire une protection contre la mort ? La retarder ? C’était juste un retardement. Mais peut-être que c’était mieux que rien. Sûre est notre protection. Ces mots étaient beaux… La brume, quitter mon esprit… Je pense que oui. Un jour… Quand ? Je ne savais pas. J’inclinais légèrement la tête. Sans doute qu’un jour oui, cela irait mieux… Mais pas aujourd’hui en tout cas… Quand bien même sa Vouivre était gentille et fort aimable. Mais… je n’étais pas sûre qu’aujourd’hui garder…

« Sans doute, je vous crois sur parole. »

Elle avait plus d’expérience pour moi. C’était horrible de se dire qu’on avait de l’expérience dans le deuil. Comment on pouvait… l’accepter ? Le supporter ? Je ne savais pas. J’avais déjà perdu ma grand-mère, mon grand-oncle dans la même semaine et si c’était mon grand-père dans quelques lunes ? Je me posais beaucoup de questions, peut-être trop, peut-être pas assez ? Je ne savais pas. Polar revient, il voulait se dépenser… tout en restant près de moi. Mon pauvre chien… Je lui offris une caresse avant qu’il ne reparte au galop. Elle reprit la parole quand mon chien s’éloigna, comme-ci nous avions peur qu’il nous écoute. Quoi qu’il nous écoutât, mais il ne pouvait pas répéter. Mon Bravo Polar. Ça je m’en doutais que la mort était plus difficile pour les vivants que pour les morts… Quoi que peut-être qu’ils nous regardaient des sept paradis ? Je ne voyais que ma grand-mère dans ces paradis aux côtés de la Mère et du Père. Je serrais le collier qu’elle m’avait offert dans ma main. À l’intérieur, une de ses mèches de cheveux. Elle était toujours avec moi, mais… ce n’était qu’une mèche de cheveux et rien d’autre. C’était tout ce qu’il me restait avec ses souvenirs. Je haussais les épaules à sa remarque.

« Grand-Mère disait parfois que je ressemblais plus à Lanner… Mon père. Mon frère dit que je lui ressemble aussi. »

Quand bien même il ne devait pas beaucoup s’en souvenir. Je ne savais pas vraiment. Mais visiblement je ressemblais beaucoup plus à mon père que ma grand-mère. Père qui, de ce qu’on m’avait raconté, était doux, très doux et avait le sourire facile. Un homme doux. Mort à la guerre. Quelle triste ironie. Polar me fit sentir qu’il voulait rentrer, ou il sentait mon envie sous-jacente. Je secouais la tête à sa question.

« Non, je ne voudrais pas que votre époux s’inquiète de votre absence. Polar saura m’escorter à mes appartements. »

Je tendis la main pour prendre son collier en douceur pour y attacher la laisse. J’inclinais doucement la tête vers Melior.

« Je vous remercie de votre présence et de vos mots dame Melior. Que les sept veillent sur vous et votre famille. Polar, chambre. »

Il connaissait les localisations, les mots… Il était dressé pour ça après tout. Je m’inclinais avec respect devant l’amie à ma grand-mère avant que Polar ne se mette à s’avancer lentement pour me conduire dans ma chambre. En espérant ne croiser personne…
Codage par Libella sur Graphiorum
Melior Vouyvère
The White Wyvern

Melior Vouyvère

Informations
Le jour finira toujours par se lever. [PV Liliyana Ryger.] 23d9079bcdb30a2118ac1b220629e28e7e10646d
Ft : Lotte Verbeek
Multi-Compte : Talya de Tyrosh, le Soleil de Tyrosh et Aemma Massey, la tornade de Danse-des-Pierres.
Messages : 1767
Date d'inscription : 09/06/2020
Présence : Présent
Personnage
Badges
1000 messages
Solitaire
3e Dracanniversaire
Multicompte
100e RP
Time Traveler


   
# 
Le jour finira toujours par se lever.

An 303, lune 6, semaine 1.



Liliyana Ryger & Melior Vouyvère.



Melior hocha doucement la tête, bien que sa moue dénotait d’une toute autre expression. Une expression pour le moins dubitative. Ses propos n’avaient eu un effet que limité. De cela, la Vouivre ne pouvait qu’avoir conscience. Comme il était regrettable qu’elle ne puisse pas faire davantage pour la protégée de feue son amie. Les Mortels ne semblaient pas disposer d’un tel pouvoir. Le cas de Lorent ne pouvait en être qu’un douloureux écho. Seuls les Sept semblaient pouvoir jouer un pareil rôle. Des parents disparus trop tôt, des aïeux dont le maître des lieux était le dernier représentant, un frère qui devait désormais être son dernier réel repère, selon elle.


Cette petite était décidément entourée de bon nombre d’ombres. D’ombres et de souvenirs, dont certains devaient être rassurants, à bien des égards. L’expression de la Vouivre se teinta d’une certaine tristesse, alors que la jeune femme portait sa main au collier qu’elle portait autour de son cou. Un présent de Lady Melantha ou d’un autre de ses proches, peut-être. Un souvenir de plus. Une chaîne de plus à bien des égards également, hélas. Melior ne prononça cependant pas le moindre mot à ce sujet, préférant à nouveau porter son regard sur les bosquets les entourant. Se faire dévorer par ses souvenirs. La Vouyvère sentit un frisson lui parcourir le dos, alors que son esprit émettait cette pensée.


« Je ne doute pas de la véracité de leurs propos. Le regard de Melior se posa finalement sur le chien à l’épais pelage neigeux, qu’elle gratifia d’une dernière caresse. Tout comme je ne doute pas que votre frère saura veiller sur vous comme il semble l’avoir toujours fait. Prenez soin de vous, Lady Liliyana. Les Sept sauront entendre vos prières lorsque vous ressentirez le besoin de les formuler, j’en ai la certitude. »


Délicatement, Melior hocha la tête à son tour. Qu’importe que la jeune femme ne puisse point la voir. Les convenances se devaient de s’appliquer qu’importe les circonstances. Malgré les doutes que la Vouivre pouvait avoir à ce sujet, fort était de constater qu’elle espérait de tout cœur que ses mots aient eu un quelconque pouvoir. Lorent n’avait pu être sauvé, à son grand désarroi et malgré ses efforts. Leurs efforts. Car, si leur père semblait avoir préféré occulter ce fait, il n’en avait pas été de même pour leur mère et pour leur petite sœur. Dès lors, Melior ne pouvait qu’espérer que les choses seraient différentes pour Lady Liliyana. Qu’il lui serait possible de surmonter cette épreuve, aussi inexpugnable semblait-elle être.


« Le plaisir de la rencontre fut partagé, Lady Liliyana. Que les Sept veillent sur vous et nous permettent de nous recroiser, si telles sont Leurs Volontés. »


Aussi bien par prudence, que par acquis de conscience que tout se passerait bien, Melior suivit du regard la jeune Dame et son guide canin. Il ne fallut  que quelques instants pour que la jeune femme ne disparaisse dans le bâtiment le plus proche. Alors, la Vouivre laissa échapper un soupir, restant stoïque quelques minutes de plus. Puis, prenant une grande inspiration, la Vouyvère détourna ses prunelles des bosquets et des fleurs toutes proches, s’en retournant à son tour dans la demeure endeuillée.
 


DRACARYS


Sûre est notre protection❞ Je suis la Vouivre en haut des remparts, la dame de ces noires murailles, la seigneuresse de ces vallons, la femme aux maintes couleurs et je veille.
Contenu sponsorisé


Informations
Personnage
Badges


   
#