Le jour finira toujours par se lever. [PV Liliyana Ryger.]
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Le jour finira toujours par se lever.
An 303, lune 6, semaine 1.
Liliyana Ryger & Melior Vouyvère.
Le calme de la Mort.
Un calme lourd. Pesant. Une chape de plomb davantage qu’une sensation de plénitude. Plus encore lorsqu’il ne s’agissait pas de la seule perte qui avait animée ce milieu de l’an 303. Il semblait à Melior ne pas avoir quitté ses vêtements de deuil depuis plus d’une lune. N’était-ce pas le cas, dans les faits ? Une année de plus s’était écoulée depuis la mort de son cher Lorent et de sa petite Delena. L’Étranger était venu saisir Lady Gilianne dans ses serres, également. Lady Melantha Ryger avait subi pareil sort. L’année 303 depuis la conquête d’Aegon Targaryen, Premier de son nom, commençait bien mal et bien tristement…
Sans doute était-ce pour tout cela que Melior avait peiné à trouver le sommeil. A moins que cela ne soit du au voyage ? S’il n’avait pas été particulièrement éprouvant, la Vouivre avait connu bien pire situation, la Seigneur de Darkdell avait l’impression d’avoir encore les nerfs à vif. A moins que cela ne soit du au fait qu’elle se trouve si loin de son propre foyer ? En d’autres circonstances, cet état de fait ne l’aurait point troublée. Les choses étaient bien différentes, à présent qu’elle se devait de veiller sur ses gens, sur ses terres. Bertram était devenu, de facto, la Vouivre en titre de Darkdell. A charge de sa grand-mère et de son grand-oncle de veiller sur lui, de le former à son futur rôle durant son absence.
Poussant un léger soupir, Melior porta sa main au niveau de son front. Une heure ou deux de sommeil en plus lui auraient été nécessaire, sans doute. Bois-de-Saule s’éveillait petit à petit. Depuis qu’elle errait dans les couloirs, il lui semblait avoir aperçu davantage de serviteurs et de servantes. Quelques personnes de sang noble également, des Ryger, pour la plupart. Il leur était arrivé d’échanger quelques mots, de discrètes salutations surtout. Car, dans les faits, personne n’avait cœur à discuter, pour des raisons évidentes. La Vouivre s’arrêta quelques instants.
Une autre personne venait. Du moins, c’était là ce que pensait la Vouivre jusqu’au moment où un chien d’une taille pour le moins impressionnante se retrouva dans le même couloir qu’elle. Intriguée, Melior le fut plus qu’effrayée. Fléchissant légèrement les jambes, la Vouyvère fit signe au canidé de s’approcher, parvenant finalement à lui caresser la tête. Une bien belle créature, bien loin de ces cabots faméliques qui erraient parfois dans les rues de Vieilleville. Un chien pourvu d’une laisse, dont Melior se saisit délicatement, se redressant par la suite.
« Il me semble t’avoir déjà aperçu quelque part. murmura la Vouivre. Tu étais avec cette jeune fille. Lady Liliyana, si mon esprit ne me fait pas défaut. »
C’est alors que le chien dressa les oreilles, tirant sur la laisse pour repartir dans la direction d’où il venait. Avait-il entendu quelqu’un l’appeler ? Sans pour autant se laisser entraîner, Melior suivit le canidé, la laisse toujours en main. Il ne fallut guère que quelques instants pour que le chien ne retrouve sa maîtresse légitime, au détour d’un couloir. Lâchant la laisse, la Vouyvère laissa l’animal rejoindre sa propriétaire, esquissant un fin sourire en assistant à leurs retrouvailles. Lady Liliyana avait besoin de ce chien, lui avait-on glissé, à son arrivée. Il était, dans les faits, sa seule manière d’avoir un regard sur le monde extérieur.
Il fallut quelques instants à Melior pour se rappeler du fait que Liliyana Ryger ne pouvait point l’apercevoir et connaître son identité par le simple son de sa voix. Elles ne s’étaient que peu côtoyées, dans les faits. Se maudissant pour sa propre bêtise, la Seigneur de Darkdell se reprit cependant rapidement. Mieux valait dissiper les doutes de cette jeune femme. La situation devait déjà être bien assez complexe pour elle ainsi.
« Veuillez m’excuser, je coupe à toutes les politesses. Je me présente, Lady Melior Vouyvère, de Darkdell. La Vouivre esquissa une légère révérence, aussi bien par habitude, que pour respecter les convenances malgré tout. Si je puis me permettre, c’est un bien beau chien, que vous avez là. Rares sont les personnes qui prennent autant soin de leurs bêtes. »
Melior avait l’ouïe fine. Il ne lui avait pas fallu énormément de temps pour apprendre l’attachement que la jeune Liliyana éprouvait pour sa défunte grand-mère. Les conséquences d’une telle perte étaient difficilement imaginables, même pour elle qui avait enterré bien des membres de sa lignée, les Sept aient leurs âmes. Sa jeune soeur avait un âge proche de celui de Lady Liliyana, lorsque Lorent les avaient quitté. Peut-être était-ce pour cela qu’elle cherchait instinctivement à éviter ce funeste sujet sans doute trop abordé avec la jeune femme ?
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Le jour finira toujours par se lever.
Damon m’embrassa le front avant de sortir, il passait beaucoup de temps avec moi… Ou pas ? Je ne savais pas. C’était comme une succession de moment d’ombre et de sommeil. Obscurité autour de moi en permanence. J’avais l’impression d’avoir perdu le phare qui me guidait dans la nuit. Toutes les nuits, depuis… je n’arrivais même pas en réalité, à penser ce qu’il s’était passé ! Toutes les nuits je me réveillais en hurlant de terreur et en pleurant. Damon ou ma servante personnelle venaient pour essayer de me calmer et de m’apaiser. Polar restait collé à moi en permanence, ou presque. Parfois il suivait Damon pour se détendre un peu, faire ses besoins dehors. Je sursautais en entendant parfois le bruit d’une canne. Parfois j’avais l’impression d’entendre grand-mère… Elle ne pouvait pas être partie… elle ne pouvait pas… Est-ce que… J’avais presque envie de me faire mal… peut-être que si je me faisais mal je pourrais peut-être entendre Grand-mère appeler le mestre ou s’assurer que j’allais bien. Je m’étais si souvent brûlée ou cognée… cela m’avait agacé parfois qu’elle me couve trop ! Mais… maintenant je donnerais tout pour l’entendre houspiller un serviteur, ou me gronder sur ma manière de me tenir.
Ce matin, Damon avait bataillé pour que je sorte du lit et que j’accepte que la servante ne m’habille, une robe noire de ce que me disait Damon. Il batailla à nouveau pour que j’accepte de manger un peu le matin avant de m’embrasser et me promettre qu’il allait juste s’entraîner un peu et qu’il allait revenir. Il me le promit alors que j’étais cramponnée à sa main en refusant qu’il parte. Je finis par lui lâcher la main, il laissa la porte ouverte pour que j’entende un peu la… vie… je sentis les larmes me monter aux yeux, la vie des couloirs. Je guettais. J’attendais le bruit de la canne de grand-mère sur la pierre… Elle n’était pas là. Ce bruit n’était pas là… Polar était couché à mes pieds, la laisse sur mes genoux. Si je bougeais j’allais tomber.
Polar se leva brusquement, il avait entendu quelque chose. Je ne réussis pas à l’appeler ! Il se sauva. Je ne pouvais pas rester seule… Polar ! Je me levais en essayant de l’appeler pour qu’il revienne. Peut-être qu’il avait senti grand-mère ? Je le suivis à tâtons en cherchant à le retrouver. Je l’appelais à nouveau. Des pas, je m’appuyais contre le mur en entendant le bruit de mon chien. Je sentis sa truffe sur ma main et je repris sa laisse. L’autre… une femme. Je ne dis rien, secouant juste doucement la tête. Je ne savais pas pourquoi il s’était sauvé… Melior Vouyvère… Le Bief, non ?
« Vous étiez une amie de Grand-mère… »
Qui était vraiment son amie ? Je ne savais pas… Je ne savais plus. Mon chien ? Beau ? Je ne savais pas.
« Si vous le dites… Je ne l’ai jamais vu… Il est surtout… très intelligent et très affectueux. »
J’avais l’impression que ma voix était rauque., rauque voilée… et ce n’était pas la mienne. Comme-ci mes rires et mes sourires étaient morts au même moment que Grand-Mère.
Ce matin, Damon avait bataillé pour que je sorte du lit et que j’accepte que la servante ne m’habille, une robe noire de ce que me disait Damon. Il batailla à nouveau pour que j’accepte de manger un peu le matin avant de m’embrasser et me promettre qu’il allait juste s’entraîner un peu et qu’il allait revenir. Il me le promit alors que j’étais cramponnée à sa main en refusant qu’il parte. Je finis par lui lâcher la main, il laissa la porte ouverte pour que j’entende un peu la… vie… je sentis les larmes me monter aux yeux, la vie des couloirs. Je guettais. J’attendais le bruit de la canne de grand-mère sur la pierre… Elle n’était pas là. Ce bruit n’était pas là… Polar était couché à mes pieds, la laisse sur mes genoux. Si je bougeais j’allais tomber.
Polar se leva brusquement, il avait entendu quelque chose. Je ne réussis pas à l’appeler ! Il se sauva. Je ne pouvais pas rester seule… Polar ! Je me levais en essayant de l’appeler pour qu’il revienne. Peut-être qu’il avait senti grand-mère ? Je le suivis à tâtons en cherchant à le retrouver. Je l’appelais à nouveau. Des pas, je m’appuyais contre le mur en entendant le bruit de mon chien. Je sentis sa truffe sur ma main et je repris sa laisse. L’autre… une femme. Je ne dis rien, secouant juste doucement la tête. Je ne savais pas pourquoi il s’était sauvé… Melior Vouyvère… Le Bief, non ?
« Vous étiez une amie de Grand-mère… »
Qui était vraiment son amie ? Je ne savais pas… Je ne savais plus. Mon chien ? Beau ? Je ne savais pas.
« Si vous le dites… Je ne l’ai jamais vu… Il est surtout… très intelligent et très affectueux. »
J’avais l’impression que ma voix était rauque., rauque voilée… et ce n’était pas la mienne. Comme-ci mes rires et mes sourires étaient morts au même moment que Grand-Mère.
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Liliyana Ryger & Melior Vouyvère.
Melior ne put que garder le silence. Au-delà des faits que la jeune femme évoquait, bien que la Vouivre ne pouvait voir en elle qu’une jeune fille encore, son trouble était palpable. La Mort était une épreuve à vivre, à surmonter. Peut-être était-ce la première fois que cette petite devait l’affronter. Comme elle lui semblait frêle. Un frêle roseau que le vent semblait pouvoir coucher d’un seul souffle. Un petit rameau de saule qui se laissait porter par la brise, par l’eau lorsqu’il y trempait. Une jeune femme si semblable à Elissa, il y a de cela une dizaine d’années.
« Je suis flattée que votre Grand-Mère ait évoqué mon nom en votre présence. répondit la Vouivre, esquissant un pâle sourire. Lady Melantha savait s’entourer et je suis heureuse d’avoir pu faire partie de ces âmes qui ont croisé son chemin. »
Le Tournoi de Lestival remontait à ce qui lui semblait être une éternité, désormais. A cette époque, la paix était encore sur toutes les lèvres, sur tous les visages. Le chevalier voisin n’était rien d’autre qu’un rival de passage, point annonciateur d’une mort certaine. Le premier événement durant lequel elle avait adopté aux yeux de tous son rôle de Seigneur de Darkdell. Secouant la tête, Melior redressa légèrement son dos. Seigneur, elle l’était en toutes circonstances, à chaque minute qui s’écoulait. L’Étranger lui était devenu familier, au fil des ans. Aussi s’approcha-t-elle de Liliyana, posant délicatement sa main sur son bras, craignant de la brusquer.
« Je ne doute pas de la douceur de cette créature, ni de sa faculté à vous accompagner à chaque jours que les Sept font. Que diriez-vous de marcher en ma compagnie quelques minutes ? Je dois vous avouer que Bois-de-Saule m’est en grande partie inconnu et que l’aide de votre chien pourrait m’être d’une certaine utilité pour me repérer. Si le cœur vous dit de partager quelques pas en ma compagnie, cela va de soi. »
Lady Melantha tenait à cette petite. Elle l’avait même élevée, façonnée d’une certaine manière. Peut-être pourrait-elle soulager son cœur le temps d’une poignée de minutes ? Seul le temps pourrait pleinement apaiser ses larmes et ses sanglots. Avec le temps, sans doute ne lui resterait plus qu’un vide au creux de son cœur. Un vide qui n’était plus douloureux, juste présent, lancinant. Une vieille blessure qui se réveillerait parfois mais qui finirait par se faire oublier. Mais pour le moment, il s’agissait-là d’une plaie béante, laissant échapper un flot intarissable de larmes et de sang.
« Lady Melantha m’a dit grand bien de vous, Lady Liliyana. laissa finalement échapper Melior, sur un ton doux. Je ne puis savoir si elle vous a glissé plus de quelques mots à mon sujet, cependant. Permettez-moi de remédier à cela. Ma famille est originaire du Bief, du sud du Bief plus précisément. J’ai rencontré votre grand-mère au cours du Tournoi de Lestival. »
Pauvre petite que voilà. Le chagrin influençait son esprit. De cela, Melior ne pouvait que se rendre compte. Frêle et pâlotte, Lady Liliyana lui semblait sur le point de vaciller. Par égard envers Lady Melantha, la Vouivre de Darkdell se devait de s’assurer que sa petite-fille tiendrait le choc d’une telle épreuve. Du moins, le temps qu’elle se trouverait en sa compagnie. La Vouyvère ne doutait pas du fait que les Ryger se montraient soudés dans une situation comme celle-ci. Lady Liliyana s’en rendait peut-être déjà compte. A moins que la tristesse et la douleur n’embrument son esprit.
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Le jour finira toujours par se lever.
Flattée ? Oui. Grand-mère ne parlait que des gens qu’elle avait en estime ou alors pour m’avertir de quelconques rumeurs importantes sur ceux nous côtoyant. Grand-mère était Grand-mère. Matriarche impitoyable, mais surtout au-delà d’être ma grand-mère par le sang, elle était ma mère. Celle qui m’avait élevé depuis le jour où j’étais née dans l’obscurité la plus totale à ce dernier mariage aux Portes de la Lune. Peut-être aurais-je dû la retenir à Bois-De-Saule ? Si je l’avais retenue… peut-être qu’on en serait pas là aujourd’hui ? À enterrer grand-oncle et grand-mère ? Où sont le cheval et le cavalier ? Où est le cor qui sonnait ? Ils sont passés comme la pluie sur les montagnes, comme un vent dans les prairies. Les jours sont descendus à l’ouest derrières les collines, dans l’ombre… Ils sont passés… Les jours de Grand-mère sont descendus à l’ouest sans que personne ne s’en rende compte… Et jamais plus un jour ne se lèvera pour moi, sans que mon regard ne se tourne vers l’ouest… Le temps passe, mais pour l’instant, mes joues restent couvertes de larmes et mon cœur reste à n’être qu’un organe palpitant dans mon corps. Flattée d’avoir pu croiser sa route… Sans doute. Je ne fis qu’un hochement de tête, grand-mère était partie… le temps de la paix aussi…
Polar appuya doucement son nez dans ma paume, je le laissais faire. La femme s’approcha de moi et je tressaillis en sentant sa main sur mon bras. Mais je la laissais faire, Polar ne la fit pas reculer d’un grondement. Au contraire, il la laissa faire. Comme-ci la chaleur d’une paume pouvait suffit ? Je restais très droite, ainsi que Grand-mère me l’avait appris. Qu’est-ce que ma grand-mère ne m’avait pas appris en réalité ? Je lui devais tout… qui pouvait comprendre cela à part mon frère ? Personne. Le cœur ? Je n’avais plus cœur à rien… Mais malgré la douleur me restait-il le devoir d’hôtesse. J’inclinais la tête :
« Je vous suis. Où souhaitez-vous vous rendre ? »
Je connaissais normalement Bois-De-Saule par cœur, Polar aussi… mais néanmoins… je restai au bras de cette femme, de Melior, en la suivant en silence. J’avais répété la destination à Polar qui m’indiquait gentiment le chemin, j’entendais ses griffes cliqueter sur la pierre. Je « fixais » le sol, autant que possible, tournant à peine le regard vers la dame à mes côtés pour lui répondre.
« Nous avons rencontré bien des gens à Lestival. J’en garde un beau souvenir… J’imagine que votre domaine est beau. Quoi que je ne pourrais sans doute jamais le comparer à Bois-De-Saule. Je crois savoir que vous êtes… la seigneur de votre maison également. »
Je me forçais à parler. À faire comme grand-mère m’avait appris. Mais le cœur n’y était pas. Gentille et docile petite marionnette qui faisait ce que les fils des convenances l’obligeaient à faire.
« Êtes-vous venues seule ? »
Si je la connaissais de nom… j’ignorais absolument tout de sa vie, si elle était mariée, avait des enfants… ou que ne sais-je encore ? Peut-être avait-elle déjà parlé à mon grand-père pour potentiellement un mariage ? Ou alors était-elle la dernière de sa lignée ? Qu’en savais-je vraiment ? Peut-être avait-elle l’âge de grand-mère ? Non, sa peau était trop lisse… Rien n’avait d’importance.
Polar appuya doucement son nez dans ma paume, je le laissais faire. La femme s’approcha de moi et je tressaillis en sentant sa main sur mon bras. Mais je la laissais faire, Polar ne la fit pas reculer d’un grondement. Au contraire, il la laissa faire. Comme-ci la chaleur d’une paume pouvait suffit ? Je restais très droite, ainsi que Grand-mère me l’avait appris. Qu’est-ce que ma grand-mère ne m’avait pas appris en réalité ? Je lui devais tout… qui pouvait comprendre cela à part mon frère ? Personne. Le cœur ? Je n’avais plus cœur à rien… Mais malgré la douleur me restait-il le devoir d’hôtesse. J’inclinais la tête :
« Je vous suis. Où souhaitez-vous vous rendre ? »
Je connaissais normalement Bois-De-Saule par cœur, Polar aussi… mais néanmoins… je restai au bras de cette femme, de Melior, en la suivant en silence. J’avais répété la destination à Polar qui m’indiquait gentiment le chemin, j’entendais ses griffes cliqueter sur la pierre. Je « fixais » le sol, autant que possible, tournant à peine le regard vers la dame à mes côtés pour lui répondre.
« Nous avons rencontré bien des gens à Lestival. J’en garde un beau souvenir… J’imagine que votre domaine est beau. Quoi que je ne pourrais sans doute jamais le comparer à Bois-De-Saule. Je crois savoir que vous êtes… la seigneur de votre maison également. »
Je me forçais à parler. À faire comme grand-mère m’avait appris. Mais le cœur n’y était pas. Gentille et docile petite marionnette qui faisait ce que les fils des convenances l’obligeaient à faire.
« Êtes-vous venues seule ? »
Si je la connaissais de nom… j’ignorais absolument tout de sa vie, si elle était mariée, avait des enfants… ou que ne sais-je encore ? Peut-être avait-elle déjà parlé à mon grand-père pour potentiellement un mariage ? Ou alors était-elle la dernière de sa lignée ? Qu’en savais-je vraiment ? Peut-être avait-elle l’âge de grand-mère ? Non, sa peau était trop lisse… Rien n’avait d’importance.
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