[MINI-EVENT] Chasse Bieffoise

A la tête du cortège de chasseurs, Garlan salua son frère d’un hochement de tête et d’un large sourire avant que le suzerain du Bief ne cède sa place à son cadet pour mener à bien cette partie de chasse. Compte sur moi pour apporter la plus jolie prise mon frère, songea le Tyrell avec une insolence feinte. Le groupe se scinda en deux, les fauconniers s’éloignant du tumulte des chevaux et des chiens pour laisser libre de leurs mouvements leurs oiseaux de proies. Juché sur sa monture, entouré de quelques serviteurs qui le suivaient à pieds et de limiers qui déjà se tenaient aux aguets, ser Garlan s’enfonça dans la forêt en compagnie de ceux qui s’étaient joint à lui pour cette partie de chasse. Il croisa ser Meliodas accompagnée de Sacha. Garlan était heureux de recroiser leur route à tous deux, il répondit avec joie au salut de son ancienne protégée mais ne put que s’amuser de la voir l’arc à la main. Sacha était redoutable une épée à la main et ne s’en était jamais laissé compter, ne prenant ni son âge ni son sexe comme fardeaux. Mais le bieffois était dubitatif quant à sa capacité à manier un arc correctement. Ce n’était certainement pas l’arme avec laquelle elle l’avait ébloui par le passé.  

La demoiselle aux allures de guerrier ne tarda pas à lui montrer ses talents puisqu’un blaireau apparu à bonne distance de tir mais l’animal fut plus rapide qu’elle et elle manqua sa cible qui sans crier gare se précipita en direction du Tyrell qui vit sa chance arriver. Il avait fait le choix de la lance pour sa part, il se savait bien moins doué avec cette arme que ne pouvait l’être Loras mais lorsqu’il en avait l’occasion il appréciait s’en servir, ne serait-ce que pour faire survivre encore un peu le souvenir de ce cadet tant aimé et regretté. L’animal au pelage blanc et noir fit volte-face au dernier moment. Garlan eut à peine le temps de lancer son arme dans sa direction. Dans un léger sifflement la lance fit mouche mais la bestiole était vivace et parvint malgré tout à prendre la fuite. « Il faut croire que je n’ai pas plus de chance. » lança-t-il en direction de son ancien écuyer presque un peu honteux à l’idée d’avoir failli à la tache. Il descendit de sa monture afin d’aller récupérer sa lance plantée quelques mètres plus bas et lorsqu’il se retourna il se rendit compte qu’on s’agitait plus loin.

Il accourut et découvrit ser Meliodas en bien fâcheuse posture. Lui n’avait pas du faire face à un blaireau inoffensif qui avait aussitôt détalé. La bestiole était autrement plus massive et dangereuse et le sanglier qu’il avait pris pour cible n’avait pas tardé à se venger et n’avait pas raté l’orageois. Ce n’était pas très beau à voir mais Garlan fit en sorte de n’en rien montrer, préférant éviter d’inquiéter son ami inutilement. Sur les ordres du jeune Reynold Grandison, quelques serviteurs restèrent lui prodiguer des soins élémentaires avant de s’atteler à construire une civière de fortune pour le conduire hors des bois. « Nous ne sommes en effet pas loin du château, vous serez rapidement pris en charge, mon ami. Toi, pars en avant afin que le mestre soit prévenu le plus rapidement possible. » conclut ser Garlan à un jeune garçon qui ne demanda pas son reste avant de déguerpir. Le mestre de Hautjardin devait se tenir prêt, si la chasse était un loisir fort apprécié et restait précisément un loisir pour les gens bien nés, cela n’en restait pas moins fort dangereux. Là où les premiers tirs avaient été malheureux et que tous étaient pour l’instant bredouille, le Trant, lui, avait joué plus de malchance encore et le chevalier bieffois en était navré pour lui. « Vous ne vous êtes pas raté, c’est le moins que l’on puisse dire. » commenta-t-il finalement, essayant de détendre l’atmosphère.