A rose and a wolf (Margaery)

A rose and a wolf
Margaery & @Brandon Stark

These days, there are angry ghosts all around us, dead from wars, sickness, starvation--and nobody cares.  

Margaery ignorait par quel miracle elle avait réussit à obtenir un peu de calme et de solitude. Il lui semblait que, depuis qu'Alla était au courant de sa nouvelle grossesse, elle ne la lâchait plus, et bien que cela ne fut pas pour lui déplaire, elle était épuisée de ses nausées persistantes et de l'attitude surprotectrice de sa cousine. De plus, Aegon n'était encore au courant: la jeune femme voulait un peu d'intimité à présent qu'elle était certaine de son état, et le voyage vers le Val n'avait guère facilité les choses. Tout était une histoire de bon moment et Margaery avait déjà tout planifié: lorsque le mariage serait célébré, ils pourraient souffler un peu avant de reprendre la route en direction de Lamack. Là, loin de la cour du Val qui s'intéresserait à sa nouvelle suzeraine, elle aurait le temps, et l'intimité pour parler à Aegon. Ensuite, leur départ vers la Nera et les festivités qui s'y dérouleraient sur plusieurs jours, leur offrirait de bien meilleures, et joyeuses, occasions d'officialiser la chose. Avec un sourire, Margaery pensa à Elinor qu'elle n'avait revu depuis plusieurs lunes, se demandant si la Tyrell se sentait prête pour ce grand jour ? La proximité des Velaryon avec la Couronne ne manquerait pas, pour sur, de voir le Roi ou la Reine venir féliciter les jeunes mariés, si le temps le permettait, et la princesse y voyait là un meilleur moment. Quoi de mieux qu'un mariage, que la présence de la maison royale pour voir que la grâce du Roi s'accompagnait à nouveau de la grâce des dieux envers la Rose ? Oui cela serait parfait et dès lors, elle pourrait quitter ses robes trop serrées pour retrouver les jupes de grossesse qu'Alla ne manquerait pas de faire venir à Lamarck avec Lady Sarwyck. Elle soupira de contentement: son cauchemar était derrière elle. Maintenant, Aegon et elle devaient se construire une famille, assurer une descendance nombreuse qui les rendraient moins attaquable, créer une branche qui viendrait soutenir celle qui naitrait d'Aerion, qui forgerait des alliances et restaurerait la maison Targaryen. Déjà, sa main se posa sur son ventre, comme si elle voulait y percevoir la vie qui s'y trouvait. Garçon ? Fille ? Il était bien trop tôt pour émettre des spéculations ! La légère bosse qui angoissait Myrena, lorsqu'elle devait l'habiller, n'était qu'à peine perceptible et il faudrait encore quelques semaines avant que ne commence les hypothèses. Le porterait-elle haut ? Bas ? Son état nauséeux se poursuivrait-il ? Aurait-elle d'étranges envies ? Chaque geste, chaque détails serait sujet à interprétation pour déterminer si la princesse portait un fils ou une fille et les paris s'ouvriraient alors sur le sexe de l'enfant. Margaery, elle, n'avait de préférence. Bien sur, il serait de bon ton d'offrir à Aegon un second garçon pour assurer sa lignée si malheur arrivait à Aemon. Mais après avoir porté deux garçons, Margaery se rêvait à avoir une fille. Une petite princesse à qui elle apprendrait à danser, à chanter et dont elle coifferait les cheveux avec amour en la préparant à son premier bal. Non, Margaery n'avait de préférence: elle portait un nouvel enfant, un enfant d'Aegon, et cela lui suffisait. Cependant, elle se demandait si Aegon avait, lui, une préférence ?

Entre toutes ces questions, elle s'impatientait cependant de le mettre dans l'heure confidence: la jeune femme voulait annoncer la nouvelle à Daena et Willos, à sa grand-mère ainsi qu'à ses amies qui, malgré les rumeurs, ne l'avaient jamais laissé tomber. Elle hésitait à envoyer une lettre à Lady Melara, entre la surprise de le lui annoncer lorsqu'elles se verrait d'ici quelques semaines, ou la hâte d'avoir de ses nouvelles dès à présent, la Rose ne savait que faire. Elle opta pour la seconde solution, désireuse que la Cole se concentre sur son mariage uniquement lorsque le jour serait venu, plutôt que risquer de la vexer d'apprendre, après tout le monde, la grande nouvelle. Elle était encore en pleine réflexion sur la manière dont elle apprendrait à Aegon qu'elle était de nouveau enceinte lorsqu'elle fut prise d'une nouvelle crise. Sentant la chaleur se répandre à la limite du supportable dans son être, son estomac se soulever, elle parvint à retenir le haut le coeur qui la secoua. Par chance, il n'y avait nul témoin, mais son teint, lui, trahissait son état: il lui faudrait quelques minutes pour retrouver des couleurs et marcher pour prendre l'air était ce qu'Alla lui recommandait toujours depuis que la princesse Talya le lui avait conseillé à Lancehélion. Elle sursauta en entendant une voix aigue, enfantine, appeler et son regard rencontra celui d'un animal. Il n'avait pas les pupilles énigmatiques -et parfois limite moqueuse- de Jaelyx, ni le regard idiot d'Alester, mais la taille de la créature la décontenança malgré la douceur bienveillante qui se révélait dans ces orbes brunes. Ce n'était pas un chien, ça c'était certain, se dit la jeune femme alors qu'arrivait près d'eux, un jeune garçon à l'aube de l'adolescence. Les armoiries du Loup Géant de Winterfell lui indiquèrent rapidement la maison du garçon. Stark ? Il ne lui semblait pas avoir vu de délégation nordienne aux Portes ? Elle lui sourit. « Je dois encore sentir Alester, sans doute cela l'a-t-il attiré. » dit-elle, bienveillante face aux excuses du jeune Stark. « Mon chien a beau être resté à Port-Réal, je crains que mes robes n'attirent toujours celui des autres bien que ... Été, c'est cela ? Et bien ... Disons qu'il n'a rien en commun avec mon Alester. » fit-elle remarquer, un peu gênée de le voir si protocolaire pour un enfant. Margaery n'avait vu que deux Stark dans sa vie: le jeune suzerain du Nord, Robb, lorsqu'il vivait encore à la Capitale, et sa soeur cadette, Sansa, à Lestival bien qu'elles se soient envoyé maintes lettres avant cela. Elle retint une caresse pour le loup, ignorant encore si elle pouvait totalement se détendre face à une créature qui avait l'air aussi sauvage. De plus, ses nausées étaient toujours présente et la main sur son ventre apaisait légèrement son mal. « Tu es un Stark n'est-ce pas ? » finit-elle par demander, désignant Été comme s'il s'agissait de son blason. « Serais-tu le petit frère de Lord Robb et de Lady Sansa ? » ajouta la Rose en penchant sa tête légèrement sur le côté comme si cela lui permettait de découvrir les ressemblances entre les trois.

A rose and a wolf
Margaery & @Brandon Stark

These days, there are angry ghosts all around us, dead from wars, sickness, starvation--and nobody cares.  

Margaery était la cadette, la dernière de sa fratrie. Avant elle, il y avait eut Willos, enfant calme et brillant dont le tragique accident, lors d'une joute, avait rendu infirme. S'il n'y avait déjà eut de tension avec Dorne, sans doute cela aurait-il contribué à l'animosité entre le Bief et Dorne ... Pendant une grande partie de son enfance, Margaery avait cru que les tensions qui existait avec Lancehélion n'était que le fait de ce tragique accident avant que son frère ne lui apprenne que tout n'était que le fruit de méfiance ancestrale. En second, arrivait Garlan. On le nommait le Galant car en dépit de l'embonpoint qui l'avait caractérisé une grande partie de son enfance, c'était un garçon bienveillant, gentil à l'extrême. Adulte, s'il s'était départi de ses rondeurs enfantine, il avait gardé cette pureté dans le regard, cet altruiste qui était le pilier même de sa personnalité. Ensuite, il y avait Loras. Margaery aurait pu parler de Loras pendant des jours entiers: ils étaient des jumeaux manqués. Si elle adorait ses aînés, il n'y en avait un qui parvenait, dans son cœur, à la cheville de Loras. Il était son confident, son protecteur, son meilleur ami. Il était une moitié d'elle qui lui avait été brutalement arraché par le destin et ce regard d'admiration qu'elle posait sur lui lorsqu'il réussissait tout ce qu'il commençait, appartenait désormais au passé. Elle était la dernière. La quatrième enfant Tyrell, la seule et unique fille. La princesse des Roses comme on l'avait surnommé.  Elle aimait ce statut, celui de petite dernière, de seule et unique fille. Comme si cela pouvait lui donner du pouvoir. Mais, bien qu'elle se soit toujours satisfait de sa position, elle n'avait pas menti à Lady Sansa en lui contant son désir d'avoir eut, elle aussi, un cadet. Un petit frère ou une petite sœur -même si sa référence aurait été, évidement, pour une fille. Et, dans un coin de son esprit, Margaery en était sur, si elle avait eut un petit frère, sans doute aurait-il eut quelque chose du jeune garçon qui se trouvait face à elle. S'il n'avait nullement les traits des Tyrell, plus clairs de cheveux et fins de traits, il avait quelque chose dans le regard qui n'était pas sans lui rappeler Garlan, pire, Loras. Un pétillement qu'elle connaissait bien et qui s'était longtemps trouvé dans les yeux du Chevalier des Fleurs. Un pétillement qu'il avait peu à peu perdu lorsque la rigueur de la réalité s'imposa à lui, le rappelant à son rang et à ses obligations. « Je crains qu'Alester n'apprécie que peu cette compagnie. C'est un grand peureux. » avoua la princesse en riant. Il était vrai que nommer son chien en l'honneur du créateur de sa maison ne l'avait pas préparé au tempérament froussard de l'animal. Il était trop gâté, lui avait reproché Loras lorsque, dans une lettre peu après son mariage, elle lui avait conté les bonds que faisait le chien quand une porte claquait. A présent, Willos lui servait les mêmes histoires, arguant qu'il pourrait avoir, au moins, l'honneur de défendre sa maitresse plutôt que de se cacher dans ses jupes. Margaery n'avait osé répondre que depuis l'arrivée de Jaelyx dans leur vie, ce pauvre Alester n'avait guère l'occasion d'avoir la paix. Et le loup du petit Stark ne devait pas être bien plus petit que ne l'était Jaelyx lorsqu'Aegon avait quitté Port-Réal pour  Winterfell ... De quoi terroriser une créature aussi simple que ne l'était le pauvre petit cavalier de la princesse. « Mais ce ne serait pas la première fois qu'il croise un loup ... » dit-elle, songeant aux promenades avec Lady Sansa et sa chère Lady, qui avait forcé Margaery a demandé à Alla de ramener Alester dans leurs appartements.

Son sourire s'agrandit face au dynamisme du jeune Stark: il avait beau avoir l'âge d'être un écuyer, cela restait avant tout un enfant, encore. Visiblement, Sansa Stark n'avait pas cherché à la flatter lorsqu'elle avait dit se réjouir de leur correspondance au point d'en parler aux siens. Cela lui réchauffa le cœur: dans la tourmente des dernières lunes, elle s'était interroger sur ses véritables amitiés et le témoignage de Brandon Stark ne faisait que confirmer ce qu'elle pensait de la petite louve. Sous ses airs méfiants, ses mots n'étaient que sincérité et nullement complots. « Oui, Lord Robb m'a sorti d'une situation délicate lorsque nous nous sommes rencontré. Je lui en serait à jamais reconnaissante. » répondit la jeune femme avec un sourire malgré le souvenir pénible qui s'imposait à elle. D'aussi loin que remontait sa mémoire, les Tyrell s'étaient toujours impliqués dans les œuvres de charité et Margaery ne faisait guère exception. Elle revenait d'une de ses bonnes actions à la nuit tombante lorsqu'elle avait fait une rencontre malheureuse dans les rues jouxtant le Donjon Rouge. La Rose d'Or n'attirait pas que les nécessiteux et la jeune femme n'aurait pu dire de quoi aurait été fait son avenir si son agresseur était arrivé à ses fins. Elle ne le saurait, fort heureusement jamais puisqu'avant même que le mécréant ne pose une main sur elle, elle avait été secouru par l'âme chevaleresque du pupille du Roi. Celui qu'elle avait toujours vu comme l'ombre du prince était venu à son secours ce jour là, et grâce à lui, elle était saine et sauve. « Mais le Robb Stark que j'ai connu doit être bien différent du seigneur de Winterfell j'imagine. » dit-elle avec un nouveau sourire plus énigmatique. Elle aussi était sœur de suzerain. Et elle avait pu voir les changements s'opérer chez Willos. S'il restait, fondamentalement, celui qui l'avait en partie élevé, ce n'était plus juste Willos. C'était Lord Willos Tyrell, seigneur de Hautjardin. Elle ignorait si Brandon Stark partageait ce ressenti: après tout, il n'avait que peu connu son frère avant que celui ci ne succède à Eddard Stark. « Je n'ai guère eut la chance de les revoir depuis Lestival et le tournoi de Sa Majesté. J'ose espérer qu'ils vont bien ? Nous sommes attendu à Winterfell pour les noces de Lord Robb mais j'ai appris que Lady Sansa n'y serait pas. C'est un vrai chagrin pour moi qui comptait tant sur sa présence. » expliqua la Rose dont la nausée était légèrement passé grace au jeune garçon: penser à autre chose aidait grandement son estomac à se calmer.

A rose and a wolf
Margaery & @Brandon Stark

These days, there are angry ghosts all around us, dead from wars, sickness, starvation--and nobody cares.  

La rose sourit. Elle n'avait jamais eut la chance d'avoir des cadets, dernière née Tyrell du mariage du défunt seigneur Mace et de son épouse Alerie, mais elle s'était souvent rêvée une soeur. Seule fille auprès de trois garçon, Margaery mesurait aujourd'hui combien elle avait été choyée par eux, protégée par son père tout en tirant des enseignements de sa grand-mère. Toutefois, l'idée d'avoir quelqu'un à protéger lui était resté et si aujourd'hui, l'entièreté de son attention était offerte à son fils, elle se plaisait volontiers à imaginer ce qu'une petite soeur, ou un petit frère, aurait eut comme impact dans sa vie. Les quelques cadets de Robb Stark qui lui avait été donné de rencontrer ressemblaient en tout point à ce qu'elle aurait pu avoir. Sansa la belle, coquette et éprise de l'idée de l'amour, regrettant la rigueur de son Nord natal tout en restant fière de ses origines. Brandon, bien qu'elle ne le connaissait pas plus que les quelques mots échangés à l'instant, lui paraissait un jeune garçon adorable et proche, dans l'esprit, de son aîné. Il y avait quelque chose chez lui qui lui rappelait Garlan mais elle n'aurait pas sut dire quoi ... Peut être était-ce sa prévenance ou l'innocence vraie qui se lisait dans son regard juvénile ? « Votre préoccupation envers le bien être de mon Alester est proprement adorable. J'espère que nous aurons une occasion de mettre tout ceci en pratique un jour. » dit-elle avec un sourire. Elle se souvenait de sa joie lorsque Leonette et le reste de ses amies et cousines lui avait offert ce petit chiot, quelques jours après l'annonce de ses fiançailles avec Aegon. Un petit peu d'elles qui l'accompagnerait dans sa nouvelle vie d'épouse et de princesse. Cependant, Alester ne pouvait toujours venir avec elle et, tout comme Aemon avait été confié aux bons soins de la reine, et par extension de sa tante Rhaenys -pour le plus grand malheur de Margaery- Alester, lui, était également resté à Port-Réal. Elle espérait cependant qu'à la fin de ce long périple qui s'annonçait, elle aurait l'occasion de prendre un peu de repos et que la présence d'un ventre plus que rond, si l'enfant ne venait pas avant, ne perturbe ni cette pauvre bête, ni son fils.

Désireuse de mettre le tout jeune écuyer en confiance, Margaery se lança sur un sujet qu'ils pourraient avoir en commun : le frère du petit Stark. Cela faisait bien longtemps que Margaery n'avait pas vu l'ancienne pupille du Roi. Lestival sonnait bien loin dans son esprit. Cependant, l'homme qu'elle y avait vu semblait plus sérieux bien que portant toujours le visage et le sourire de celui à qui elle devait tant. Si les choses étaient pour lui comme elles avaient été pour Willos sans doute s'était-il inquiéter de poursuivre l'œuvre paternelle dans un idéal de justesse et d'honneur. « Voilà une rassurante nouvelle. Mon père me parlait parfois du votre et bien qu'ils ne furent pas toujours du même côté sur le champ de bataille, il admirait l'homme d'honneur qu'il était. » dit-elle avec un sourire léger. Parler des disparus était douloureux même s'ils permettaient à la nouvelle génération de montrer qu'elle était tout aussi capable. Son regard se perdit dans le ciel, dégagé malgré la fraicheur du temps : on disait que l'été serait bientôt là, mais le Val était plus sujet au bourrasque froide du Nord que le reste de Westeros avec pour résultat un temps magnifique mais un froid de canard. Elle poussa un soupire d'aise : dans la folie que semblait devenir le monde, il était bon de constater que les choses ne changeaient pas toujours.  « Je suis heureuse de savoir que mon cher ami est resté fidèle à lui même. » expliqua-t-elle alors. Elle avait craint que le Nord, le pouvoir ou elle ne savait quel malheur ne le transforme en homme aigri. Que la cruauté du monde ait sur lui, les mêmes plaies béantes que celles qu'Aegon tentait de cacher au monde. Elle haussa un sourcil, surprise par la prévenance du garçon à l'égard d'une vieille histoire comme celle ci. D'ordinaire, savoir que l'évènement s'était terminé sur une fin heureuse était amplement suffisant et rares étaient ceux qui demandaient à en savoir plus. Margaery se dit que le jeune adolescent avait sans doute besoin d'entendre les exploits d'un frère qu'il ne connaissait que trop peu. Posant un doigt sur ses lèvres dans une moue de réflexion, elle eut un instant de silence avant de reprendre. « Et bien ... Cela aurait pu avoir de fâcheuses conséquences sur ma réputation s'il n'y avait eut la présence de Lord Robb. A vrai dire, mon frère et moi nous investissions énormément dans les bonnes œuvres à Hautjardin et, à cette époque, j'ai naïvement pensé que je ne rencontrerai pas plus de problème dans cet exercice à Port-Réal. » dit-elle avec un rire légèrement nerveux. Si Loras avait été avec elle, jamais malheur ne lui serait arrivé, mais son frère était occupé ailleurs ce jour là et elle avait insisté pour se rendre dans les quartiers pauvres malgré tout.  Son sourire se fit plus contrit. « Mais les pauvres gens de Culpucier n'ont pas tous d'aussi tristes desseins fort heureusement. Toujours est-il que j'ai une dette envers votre aîné, bien que je doute avoir l'occasion de la rembourser un jour. » assura-t-elle avec un hochement de tête qui fit danser les mèches brunes et ondulées de sa chevelure. Elle doutait d'avoir à entrer dans le détail de ce qui lui serait arrivé si le nordien n'était pas venu à son secours : c'était de ces choses un peu tabou à discuter et puisque cela n'était jamais arrivé, mieux valait ne pas y penser.

Elle hocha la tête, se souvenant du jour où elle était arrivée à Hautjardin pour y découvrir un nouveau Willos. Son père était mort si soudainement qu'elle n'était même pas présente lorsqu'il avait rendu son dernier soupire, trop occupé à jouer son numéro de charme à Aegon puis à chuchoter des paroles romantiquement désespérées à l'idée qu'ils ne puissent jamais être ensemble. Si elle avait su ce que l'avenir lui réservait, Margaery aurait sans doute regarder vers Hautjardin plutôt que de redouter la solitude d'Accalmie. « En effet ... Mon frère, Willos, a toujours été un homme sérieux et un intellectuel qui me passait de sévères savons lorsque je n'étudiais pas assez. » dit-elle avec un sourire complice. Elle était jeune lorsque son aîné avait été blessé par la lance du prince Oberyn Martell, le condamnant à une infirmité qui l'obligeait à se déplacer avec une canne. Néanmoins, Willos avait toujours gardé sa bienveillance et son tempérament sérieux. S'il ne pouvait plus jouter, il compensait cela en se montrant présent dans l'éducation des deux derniers de sa fratrie, en engrangeant nombre de connaissance comme pour compenser l'autre partie de lui qui, jamais, ne refonctionnerait comme avant. « J'imagine que cela s'expliquait par son incapacité à suivre nos deux autres frères dans leurs aventures équestres ... Toujours est-il que la mort de mon père, que les Sept soit avec lui, nous a tous pris de court. Et de simple héritier un peu rêveur et plongé dans ses livres, Willos est devenu suzerain du Bief, seigneur de Hautjardin avec toutes les responsabilités que cela lui incombe aujourd'hui. » poursuivit-elle. Il en était un peu de même pour Robb, se dit-elle, à ceci près que celui ci avait vécut plus longtemps auprès des Targaryen qu'au sein de sa propre famille. Willos s'était endurci sur le siège seigneurial, elle savait que sa grand-mère œuvrait dans l'ombre pour cela, mais l'insouciance du passé lui manquait parfois. Son regard se fit nostalgique. « Je n'ose imaginer combien cela doit être difficile de prendre cette place tout en devant vivre le deuil terrible d'un père ... Par chance, nos frères avaient de la famille sur qui se reposer. » ajouta-t-elle avait un clin d'oeil. Willos avait eut Garlan, Loras, et elle dans une certaine mesure. Robb, lui, pouvait compter sur une fratrie au moins aussi grande, bien qu'il lui eut fallut apprendre à les connaitre avant. La curiosité du petit loup la décontenançait mais elle la trouvait également adorable. Elle imaginait sans peine qu'à sa place, elle aurait posé également bon nombre de question sur la personne d'un aîné ayant vécu si loin, ayant rencontré d'autre genre, ayant été quelqu'un d'autre. « Et bien ... Je ne le connais sans doute pas aussi bien que mon époux mais le Robb Stark que j'ai connu était un jeune homme très agréable qui portait une grande considération à son entourage. Il n'était pas forcément évident de l'aborder mais une fois son amitié offerte, il était très prévenant et il avait un certain humour. » dit-elle, faisant remonter à la surface de vieux souvenirs. « Aegon parle toujours de lui avec beaucoup d'affection et je suis prête à croire qu'il a connu une certaine forme de bonheur dans cette enfance à la Capitale. Cependant ... Lors de nos quelques conversations, il me parlait parfois de sa famille. Il imaginait à quoi vous ressembliez, à quoi serait sa vie lorsqu'il lui serait donné de vous retrouver. Peut être pas en ces termes mais je pense sincèrement qu'il avait hâte de tous vous voir. » assura la jeune femme avec un sourire encourageant. Cela venait surtout de confession qu'Aegon lui avait faite, dans l'intimité de leur chambre, tandis qu'ils se racontaient tout un tas de chose. En dehors de sa demande envers Sansa, Robb ne lui avait, à elle, que rarement parler des siens :  sans doute n'étaient-ils pas assez intime pour cela. Mais elle donnait au garçon ce qu'il voulait entendre. L'annonce d'une grossesse de son amie Stark ne la surprit guère, elles avaient quelque peu échangé bien que Margaery eut fort à faire après son départ de Lestival. Deux, trois missives tout au plus mais assurant qu'Hoster Nerbosc était un homme bon et qu'elle espérait une naissance prochaine. Les dieux avaient donc béni l'union malgré les temps sombres qui les menaçaient. « Je vous remercie, je l'espère de tout coeur moi aussi. Maintenant que vous apprenez auprès de Ser Lucas, j'imagine que vous aurez l'occasion de lui transmettre mes amitiés. »

A rose and a wolf
Margaery & @Brandon Stark

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La princesse tentait d'éviter les élans qui la poussait à faire un pas vers l'arrière : elle n'avait jamais eut peur des bêtes, que cela soit des chiens qu'elle pouvait croiser ou du dragon qui était venu s'ajouter à leur maisonnée. Certes, Margaery ne pouvait nier que ces premiers temps avec Jaelyx avaient été compliqués. Elle voulait croire qu'Aegon savait ce qu'il faisait et qu'elle ne craignait mais, alors enceinte d'Aemon, la jeune femme n'était pas à l'aise à l'idée de voir la créature s'approcher d'elle. Aujourd'hui, elle demeurait encore bien frileuse mais tachait de ne rien en montrer, comme si cela pouvait jouer sur la vision qu'Aegon avait d'elle. Cependant, le loup de Brandon était plus gros qu'un chien. Certes Jaelyx était plus imposant, mais elle ne l'avait réellement vu grandir contrairement à cette masse poilue qui s'imposait à son regard d'un seul bloc. Alors instinctivement, Margaery fit un pas en arrière. La peau délicate du dos de sa main rencontra la truffe humide de l'animal, attiré par elle ne savait quelle odeur dont elle commença à douter qu'elle fut celle d'Alester. Elle s'y connaissait plus en faucon qu'en loup géant mais ne put qu'offrir un sourire légèrement crispé au garçon tandis qu'il rappelait, une fois de plus, la bête à lui, excusant son comportement par l'instinct animal qui le guidait.  « Ce n'est rien. Je ne suis juste pas très habituée à voir des animaux d'une telle envergure. Celui de votre soeur était bien plus petit lorsque nous nous sommes rencontrée. » dit-elle, un rire nerveux dans la voix. Elle se sentait telle une proie face aux élans de l'animal : ne craignant d'être dévorée mais percée à jour. Elle avait remarqué les yeux reptilien de Jaelyx qui semblaient lire en elle comme dans un livre ouvert, lorsqu'il daignait avoir une réaction autre que le dédains qu'il offrait depuis son retour de Winterfell. Etait-il possible que ces deux êtres, dépourvus de la parole, aient compris avant tout le monde le secret que son ventre dissimulait encore ? Cette idée la mettait mal à l'aise mais elle tacha de ne guère s'y attarder : Aegon était le premier qu'elle voulait prévenir de l'heureux évènements et, par chance, la curieuse bête poilue ne pourrait souffler mot avant elle.

L'époque évoquée la ramenait des années en arrière. Peu de temps à l'échelle d'une personne comme sa grand-mère, mais la plus importante à ses yeux de jeune fille. Il y avait eut l'enfance, Hautjardin, ses frères, ce jardin d'épines et de roses qui l'avait forgé. Puis il y avait eut son entrée dans le monde, l'âge où on la considérait comme une femme, une jouvencelle, certes, mais une dame capable de représenter sa famille et d'être un parti intéressant. C'était à cette époque qu'elle avait fait son premier voyage vers la capitale, quittant son jardin pour une cour plus vaste et plus dangereuse. Cette âge d'or de rires avec Daena, d'échanges de regards avec Aegon, de danses et d'espoir qui s'achevèrent aussi rapidement qu'ils étaient arrivé. Son mariage comme point d'orgue de son bonheur et des grâces des Sept sur sa personne. La suite était bien moins mémorable, à son grand malheur. Finis les rêves d'un règne long et grandiose, finis les ambitions d'un avenir dans lequel, une couronne sur la tête, elle deviendrait épouse et mère de Rois. Toutefois, elle devait admettre que si ressasser la période bénie ou tout était encore possible lui serrait le coeur, l'intérêt qu'elle lisait dans le regard du jeune garçon rendait cela plus supportable. Elle imagina une vie sans Willos, sans Garlan ou sans Loras, une vie où l'un de ses frères lui aurait été arraché puis rendue ... Sans doute aurait-elle eut cette même admiration dans les yeux, cette même soif de découvrir, auprès d'autre, la personne qu'ils auraient été loin d'Hautjardin. « J'en suis certaine aussi. » approuva-t-elle avec un sourire, songeant toutefois au retournement de situation qu'avait été l'annonce de la rupture des fiançailles du jeune Loup avec la sirène de Blancport. Margaery en avait été surprise, presque choquée.  « Et bien ... » réfléchit-elle, s'arrachant au souvenir qui lui revenait pour songer à sa réponse.  « Certains quartiers de Port-Réal sont plus dangereux que d'autre, bien sur. La ville loge énormément de monde et c'est ce qui justifie que les rues soient si particulière. Une chaise à porteur passe difficilement dans certaines oui ... Cependant, c'est aussi dans ces rues que ce trouvent les gens qui ont le plus besoin de bonté et de charité. » expliqua-t-elle, faisant fi, cependant, de la description d'une odeur toujours très désagréable pour ses narines.  « Certaines âmes se perdent sur le chemin. Mais fort heureusement, votre frère à empêcher certaines d'entre elles de s'enfoncer dans des ténèbres plus profondes. » ajouta la princesse avec un frisson. Elle avait rarement eut peur dans sa vie, protégée par l'amour inconditionnelle d'une famille aisée, éloignée des tourments que bien des gens du commun connaissait. Mais ce jour là, elle avait eut peur. Sans Robb Star, la Mère seule savait ce qui aurait pu lui arriver, et une part d'elle même en avait une idée. Une idée terrible qui aurait pu lui couter Aegon.

Elle approuva alors les dires du jeune Stark. Toutes les maisons n'avaient la chance d'être aussi unies que les leurs. Bien qu'elle ignora tout des Stark, en dehors de ce que Sansa avait pu lui raconter par lettre, ou des rares conversations qu'elle avait pu avoir avec Robb et maintenant avec Brandon, elle pouvait parler pour les Tyrell. Sa grand-mère veillait jalousement sur leur avenir, peut être avec plus d'attention et d'ambition qu'elle n'en avait eut pour sa propre progéniture. Elle naviguait, brillante, sur les eaux de la politique tel un marin avisé. Son père, disparu depuis qu'elle était en âge d'être promise, avait aimé ses enfants avec une force égale, encourageant leurs talents, félicitant leurs réussites. Dans un sens, même sa mère, discrète comme une ombre, avait contribué aux personnalités des quatre Tyrell à qui elle avait donné la vie. Mais c'était bien leur lien, leur indivisible loyauté les uns envers les autres, qu'importe la joie ou la peine.  « Nos frère savent qu'ils pourront toujours compter sur nous. C'est sans doute l'une des plus grande bénédiction de ce monde. Quand j'ai eu besoin de lui, Willos a tout quitté pour venir me voir. Tout comme Garlan. Et tout comme Loras l'aurait fait si ... » Elle n'acheva pas sa phrase. La perte de Loras était encore une plaie béante dans son âme : si elle disait volontiers qu'Aegon était sa moitié au sens romantique du terme, Loras l'était sur un plan plus spirituel. Ils se comprenaient sans qu'un seul mot ne soit dit, elle protégeait ses intérêts autant qu'il s'assurait que rien ne vienne entacher sa réputation. Une seule personne, divisée en deux corps différents. C'était ce qu'elle avait ressentit toutes ces années pour lui. Jusqu'à ce qu'il disparaisse. Willos et Garlan se montraient plus présents, par lettre et par visite, mais bien qu'elle les adora au point de ne pouvoir mettre de mot sur ce qu'elle ressentait, ils n'étaient pas Loras.  « Je ne l'ai, malheureusement, pas aussi bien connu que vous le pensez. Nous ne nous sommes vu que quelques lunes tout au plus mais ... Il est toujours cher au coeur de mon époux. Et à présent, je sais ce que cela fait de vivre loin d'un frère. » précisa-t-elle. Elle ignorait ce qu'ils s'étaient dit au lendemain de la bataille, si leur relation était toujours celle de deux frères de sang différent ou si les lieues qui les séparaient avaient eut raison de leur relation. Cependant, lorsqu'il en parlait, c'était toujours avec une tendresse que Margaery en venait presque à jalouser.  « Lorsque vous serez fait chevalier, Ser Brandon Stark de Winterfell, j'espère que vous aurez tout autant de chose à me raconter sur votre vie et les rencontres que vous y avez faites. » répondit la Rose avec un nouveau sourire. Ser Lucas était émissaire du Conflans, elle ne doutait pas que le garçon soit amené à voir bien des château et rencontre bien des nobles.

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Margaery & @Brandon Stark

These days, there are angry ghosts all around us, dead from wars, sickness, starvation--and nobody cares.  

La jeune femme hocha la tête, songeant que malgré le sexe de l'animal, Lady avait déjà une taille bien imposante même si elle ne faisait concurrence au loup du garçon. Que les dieux la gardent de ce qui pouvaient bien vivre dans le Nord, songea la princesse tandis que la confession d'Aegon lui revenait en mémoire. Des morts-vivants, des loups géants, ... Quelles autres créatures pouvaient bien exister dans les recoins enneigés de cette terre si peu hospitalière. Après des lunes d'hiver, Margaery ne se sentait guère l'esprit aventurier, pas autant qu'elle avait pu l'être par le passé lorsque Sansa lui contait les beautés des terres nordiennes malgré son désir de visiter le Sud. Quelque part, son esprit ne parvenait à occulter ce qu'Aegon lui avait confié et il n'y avait plus de notion d'émerveillement comme elle avait pu en connaitre, seul l'idée, le concept du corps froid de son époux, tombant dans la poudreuse. On lui avait dit que de grands buchers avaient été érigé pour brûler les corps des défunts. L'image d'Aegon, allongé sur ces mêmes buchers, qu'elle ne pouvait qu'imaginer, peuplait ses cauchemars et la réveillait en pleine nuit. Là, et seulement là, haletante dans le noir, elle s'autorisait la faiblesse de quelques sanglots avant de chercher la chaleur de son mari. Lorsque les cauchemars d'Aegon l'éveillaient, ils se rassuraient dans une étreinte qui leur rappelait qu'il était en vie et qui donnait à Margaery l'illusion que jamais il ne quitterait ses bras. Aussi, lointain était le souvenir de Robb Stark venant à son secours, bien que ce récit eut raviver des émotions qu'elle pensait lointaines. Depuis le renoncement , elle peinait à savoir quelles amitiés étaient sincère ou non. Depuis la rumeur, les choses étaient pires encore. Elle savait pouvoir compter sur la complicité sincère de Lady Melara, sur le soutien de Lady Sansa et, bien qu'elle se soit montrée avenante, Margaery se demandait si Lady Lysa pouvait entrer dans cette catégorie. Mais Lord Robb, lui, était venu à son secours sans jamais rien attendre d'elle : cela rendait son geste encore plus noble et chevaleresque s'il était possible. « J'espère que votre voeu sera exaucé. Je suis certaine que vous n'avez rien vu qui puisse ressembler au Donjon Rouge, bien qu'il m'ait été dit que Winterfell est une forteresse tout aussi impressionnante. » répondit-elle avec un sourire. Hautjardin avait été la demeure des Jardinier, avant la conquête, des Roi du Bief avant que la région ne soit mise sous la coupe des Targaryen. Mais elle doutait qu'on puisse comparer ce genre de bâtisse : Winterfell était bien plus ancienne que Hautjardin, et cela devait, à n'en point douter, ajouter à la grandeur du lieu, songea Margaery.

Il était plein de curiosité, plein de question envers ce monde qu'il ne connaissait pas, autant qu'envers la facette cachée de ce frère revenu bien tard parmi les siens. Un sentiment que Margaery pouvait comprendre bien qu'elle ait eut la chance de ne pas le connaitre. Elle se devait de reconnaitre que le Robb chevaleresque de ses souvenirs n'était sans doute qu'une facette parmi d'autre de la personnalité de l'ancienne pupille du Roi. Une personnalité que son époux connaissait bien mieux, au point de considérer le Stark comme un frère de sang différent. Elle fut surprise par la question, mais hocha la tête. « Je suis certaine qu'il en sera très heureux. » répondit-elle, songeant que cela changerait peut être les idées d'Aegon que de parler de Robb avec le jeune garçon, oubliant Winterfell et ce qu'il s'y était passé, oubliant Viserys et ce qui ne manquerait pas d'arriver. « Nous avons prévu de rester un peu après les noces de Lord Harrold. Si Ser Lucas est d'accord, n'hésitez pas à venir me voir, je vous présenterai à mon époux. » lui dit-elle avec bienveillance acceptant, par la même, qu'il lui écrive lorsqu'il repartirait dans le Conflans. Alla apparut à la porte, l'air affolé et Margaery se demanda combien de temps avait duré sa promenade improvisée. L'échange de regard ne dura que quelques instant mais la jeune femme se retourna vers le Stark. « Je crois que l'on m'attend. » fit-elle remarquer avec un rire. « C'est ici que nos chemins se séparent mais n'oubliez pas ce que je vous ai dis, je serai heureuse de vous introduire auprès de mon époux. Toutefois, n'en délaissez pas votre apprentissage. » ajouta-t-elle avec un ton faussement autoritaire. Saluant le garçon, Margaery se dirigea vers Alla qui lui chuchota quelques mots à l'oreille. Elle acquiesça et, non sans s'être retournée pour faire un signe de main à Brandon, disparu dans le château.