FB - There's an endless road to rediscover (Lucas)

Hey brother, there's an endless road to rediscover

Andar Royce & @Lucas Nerbosc

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Qu’attendaient les hommes ? Comment serait cette guerre ? Aucune autre en tout cas ne pouvait être comparé à ce qu’ils allaient affronter demain. Sur ce champ de bataille, ils feraient face à des créatures ayant quitté le monde des vivants depuis fort longtemps. Les Marcheurs Blancs ne connaissaient nullement la pitié ou encore l’honneur, ils n’étaient plus que des pantins désarticulés suivant la volonté d’un seul. Le Roi de la Nuit chapotait le tout et d’un claquement de doigts, ses sbires obéissaient pour un seul et même but : semer le chaos partout. Si Winterfell tombait alors le monde suivrait. L’univers que l’on côtoyait tous les jours serait détruit, tout être vivant ne serait plus, seule la Mort régnerait en maître. Les Hommes demeuraient le dernier rempart, s’ils échouaient, les portes de Westeros étaient ouvertes. Le cœur des soldats n’était pas à rire, les mines graves de ces derniers le prouvaient amplement. Andar craignait ne plus jamais serrer ses enfants une dernière fois, outre que dans son imagination. Ne plus revoir le Val s’avérait un scénario noir mais auquel il fallait songer. L’optimisme aveugle n’était pas salutaire, tout comme le pessimisme exagéré. Si ce n’était pas lui qui ne revenait pas, ce serait d’autres de ses camarades. Du sang allait couler pour tâcher la neige blanche du Nord.

A ses côtés se tenait Robar, son frère cadet qui lui aussi n’avait hésité à prendre les armes. Les Royce n’étaient pas connus pour tourner le dos aux responsabilités et fuir tels des lâches. Ils furent dans les premiers à répondre à l’appel du Nord. Et pour cause, le petit frère de la fratrie se trouvait en première ligne en tant que Garde de la Nuit. Les missives inquiétantes de ce dernier avaient encore plus motivé les Royce à pourfendre le fléau. Le courage au bord du cœur, ils savaient que l’issue de cette bataille pouvait être funeste, mais n’était-ce pas un privilège pour un chevalier que de mourir sur le champ de bataille ? Cette lutte promettait d’être historique et pour cause, elle risquait de sceller l’avenir de tout un chacun et les générations futures. En cet instant, les querelles n’étaient plus et les liens se renforçaient davantage. Désormais, le cortège du Val avait rejoint celui du Conflans, signant la fin du voyage dans quelques jours. Les paysages verdoyants du Conflans laissèrent place à la neige du Nord. Ils n’en n’avaient plus pour longtemps et il fallait dire que le voyage se faisait long.

Chevauchant lentement son destrier, Andar admirait l’horizon, nostalgique du Val et sa famille. Heureusement, il pouvait compter sur le soutien de son frère et des Nerbosc. L’amitié entre les Royce et eux n’était plus à prouver. Le seigneur de Roches-Aux-Runes avait même nommé l’un de ses fils Lucas, pour dire son affection !  Il était heureux de les avoir auprès de lui, il était même fier de combattre en leur compagnie. L’appréhension demeurait mais ils s’encourageaient mutuellement afin de ne point paniquer sur ce qui pouvait les attendre. Les spéculations allaient bon train. Se plaçant non loin de Lucas, il leva les yeux au ciel en constatant des flocons s’inviter à leur marche. « Hé bien, l’hiver est rude ici. La douceur de nos terres me manque. » Maugréa-t-il dans un sourire, avant de basculer sur un sujet un peu plus sérieux sans pour autant être fâcheux. « Comment se porte ta fille ? A qui ressemble-t-elle le plus ? » Il se doutait que son meilleur avait pu la voir avant de partir. Tysha venait de naître que son père lui était déjà arraché, appelé à faire son devoir. Il fallait avouer que le timing était particulièrement serré. Andar se languissait de voir la petite fille. Lors de venue au monde, la mort de Robin Arryn l’avait obligé à quitter promptement la demeure des Nerbosc. 

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Andar Royce & @Lucas Nerbosc

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Jamais il ne s’était si loin de chez lui en cet instant. Les rires et sourires des siens paraissaient éloignés, hors de sa portée. Il craignait de rater les moments importants de son jeune fils, Angus, né l’année dernière. Malheureusement, l’honneur primait sur l’affection portée à sa famille. Les dernières salutations, les dernières étreintes furent douloureuses. Il profita de chacune d’elle car il ne savait s’il reviendrait de cette guerre. De toutes les batailles de sa vie, celle-ci était inédite car il n’allait pas affronter des vivants mais des êtres oscillant entre la vie et la mort. Les Marcheurs Blancs ne connaissaient pas la pitié, du sang allait couler cette nuit-là et peut-être le sien. Au-delà de sa propre existence, celles de ses petits frères comptaient aussi, voire davantage. Waymar en ayant rejoint la Garde de la Nuit se tenait en première ligne face au danger. Robar n’aurait refusé pourfendre les Autres, tout comme l’aîné des Royce il n’hésita pas à se rendre au fief des Stark. Le rempart de l’humanité contre ces ennemis surnaturels venus d’outre-tombe. La peur l’animait parfois quand il s’imaginait leur faire face. Leurs yeux bleus continueraient de hanter tous les combattants survivants. En cet instant, il se demandait comment les dieux pouvaient laisser exister une pareille abomination.

Mais l’heure n’était plus à se morfondre, à se perdre dans des pensées sombres mais plutôt à occulter un instant durant que le destin de l’humanité dépendait de leur succès. Malgré tout, Andar était rassuré de savoir les Nerbosc et plus particulièrement son ami de toujours, Lucas à ses côtés. Il aurait préféré les revoir dans de meilleures circonstances, mais ces derniers temps, les malheurs s’abattaient sur la maison de Corneilla. Il était navré car ils ne méritaient pas une telle infortune. Chevauchant à ses côtés, le brun ne put s’empêcher de réprimer un léger rire. Roches-aux-Runes avait la chance de se situer au bord de mer, la neige ne s’invitait donc quasiment jamais et l’air y était plus doux. Sentir l’air marin et les embrumes lui manquait déjà. « Vous n’avez pas la chance d’avoir la mer à vos portes. » Il se surprenait à repenser à ses quelques baignades matinales. L’air froid le vivifiait bien plus que le froid mordant du Nord. La neige au contraire ne lui manquait guère, il n’appréciait guère les températures aussi glaciales. Une bise le fit frissonner tandis qu’il esquissait un doux sourire lorsque son ami évoquait sa petite fille dont il avait été arraché si brutalement. Son sourire se teintait d’une certaine tristesse, être séparé de son enfant après sa naissance demeurait un crève-cœur, en tant que père, il le comprenait. « Tu la reverras. » Répondait-il avec cet espoir fou qu’ils reviendraient tous les deux vivants. Ils ne pouvaient penser l’inverse, ils n’avaient pas le droit d’abandonner sans avoir commencé à se battre. « Ils se portent tous bien, Alys s’occupe de l’intendance en mon absence, elle m’impressionne car elle s’en sort très bien. Nous avons des femmes fortes mon ami, c’est une vraie chance ! Edmée fait toujours des siennes, je crains qu’elle ait hérité de sa tante, Lucas est aussi brave que toi, d'ailleurs il se languit de te revoir. » Nommer son enfant Lucas était une preuve de l’affection qu’il portait au messager du Conflans. Alors oui, il ne comptait pas l’abandonner sur le champ de bataille et désirait le voir revenir en vie, tout comme lui. Il restait confiant, la mort ne les prendrait pas cette fois-ci.

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Les jours à venir allaient être les plus difficiles de toute leur existence. Jamais les guerriers n’avaient eu à vaincre des ennemis dénués de vie, dénués de pitié. Plus que jamais, Andar sentait la peur l’étreindre, encore plus en songeant à ses jeunes frères qui n’avaient pu s’empêcher de prendre les armes. Ainsi étaient les Royce. Ils n’étaient pas de ceux qui fuyaient ou se cachaient derrière les remparts de châteaux. Ils refusaient d’attendre que la Mort vienne à leur rencontre et préféraient y faire face, épée en main. Dans l’adversité et malgré les circonstances, le valois était honoré, voire rassuré de partager cela avec les frères Nerbosc. Leur amitié était précieuse, des frères d’une autre contrée même. La présence de son ami réconfortait un peu son cœur, éloignant ses angoisses. Pendant un temps, il se surprenait à avoir des pensées plus légères, loin des préoccupations récentes sur sa survie et celle de ses proches. L’ambiance si morose devenait moins austère, le seigneur eut même une certaine nostalgie, se remémorant les nombreux tournois en sa compagnie mais aussi les beuveries qui s’ensuivaient. N’avaient-ils pas d’ailleurs cru apercevoir un dragon durant l’une de ses soirées ? Il espérait sincèrement que des soirées comme celle-là, il y’en aura d’autres après la bataille de Winterfell. « Personne n’ignore la météo capricieuse de vos terres ! » Se vantait-il dans un sourire. Son ami n’avait guère tord concernant le vent, capable de soulever n’importe quoi. Les éléments se déchainaient alors, amenant avec eux une houle dangereuse. Nul Homme n’osait s’aventurer en mer, outre les suicidaires et les plus téméraires. Le Conflans avait la neige et Roches-aux-runes ce vent.

Un sourire étirait ses lippes tandis que son regard empli d’espoir se posait sur celui de son frère de cœur. Pas même la mort ne pouvait le détourner de sa famille, tout comme Andar qui était prêt à se battre corps et âme pour revenir vivant auprès des siens. Que deviendraient Lucas, Edmée et Angus s’il ne revenait pas en un seul morceau ? L’idée lui serra un instant la gorge avant d’être rapidement balayée par sa question concernant Robar. « Pour être honnête avec toi, j’aurais préféré que Robar reste à Roches-Aux-runes, loin de tout cela, mais tu le connais, le dissuader aurait été vain. » Il avouait cela en toute sincérité et ne dissimulait aucunement la crainte à son sujet. Il ne doutait point des capacités physiques de son frère, mais ce qui les attendait dépassait l’entendement. Mêmes les talentueux n’étaient pas à l’abri de la fatigue. Perdre son frère était une chose à laquelle l’aîné n’était pas prêt. Chaque membre de famille comptait et en perdre un revenait à perdre une partie de lui-même. « Peut-être même sont-elles plus fortes que nous » Il fallait avouer que l’accouchement demeurait une épreuve pour chaque femme. Les Hommes pouvaient-ils se targuer de vivre une pareille souffrance ? Sûrement pas. Quand certains se plaignaient d’une grippe, les femmes serraient des dents pour donner naissance. Rien que pour cela, elles méritaient le respect. En évoquant son fils, il ne put dissimuler un sourire fier. Lucas grandissait à vue d’œil, promis à devenir seigneur de Roches-aux-runes lorsqu’il ne pourra plus assurer la régence. Pour l’instant, l’enfant ne faisait qu’émerveiller ses parents, loin de la turbulente Edmée. L’air heureux de son visage s’effaça quand il évoquait Waymar, vêtu de Noir, ce dernier était en première ligne face aux Marcheurs Blancs. Secrètement, ils continuaient de communiquer par corbeaux interposés, une correspondance qui s’était raréfiée depuis la chute du Mur. La voix grave, il se rappelait de la dernière missive de son petit frère, ayant commencé sa Garde depuis quelques années maintenant. Si son frère semblait être en vie lorsqu’il avait reçu son corbeau, qu’en était-il à présent ? Nul ne le savait. « Aux dernières nouvelles, tout allait bien, il m’avait expliqué que ses supérieurs réfléchissaient à battre en retraite suite à la destruction du Mur. Je n’ose imaginer à quel point ils ont été abasourdis par sa chute. »

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De toute évidence, Lucas visait juste concernant Robar Royce alias le Chevalier Rouge. Il n’avait pas tenté de convaincre son plus jeune frère de ne pas l’accompagner. Il craignait cette guerre plus que toutes les autres car ils n’allaient pas affronter des vivants mais des êtres surnaturels dépourvus d’honneur, de parole et de vie. Telles des marionnettes, les Marcheurs Blancs se mouvaient que pour tuer, déchiqueter les chairs fraîches. Apporter le froid sur tout Westeros, tel était l’objectif de ces monstres. Jamais ô grand jamais, le Seigneur de Roches-Aux-Runes n’aurait songé que ces derniers existaient réellement autre que dans les nombreux livres pour enfants. Face à un tel inconnu, l’aîné ne pouvait que craindre cette bataille à venir. Égoïstement, il aurait souhaité que son jeune frère reste aux côtés de sa sœur qui avait tout autant besoin de lui. Mais en tant qu’homme d’honneur, Robar n’était pas de ceux qui se défilaient. Le convaincre de ne pas participer à la guerre aurait été vain, il le savait pertinemment. Il n’avait pas essayé mais silencieusement, le seigneur avait souhaité le tenir éloigné de tout cela. La bataille les attendant n’avait rien à voir avec les nombreuses joutes auxquelles il put participer. Là-bas, seule la mort était l’issue, là-bas, leur adversaire ne connaissait pas la pitié. « J’en conviens. Robar est un chevalier courageux, il n’est pas du genre à se défiler. Je ferais tout pour le ramener sain et sauf. » Il était même prêt à sacrifier sa propre vie pour assurer celle de son cadet. Il l’avait promis à Maddy. Son frère ne pouvait mourir sans avoir connu sa progéniture, il n’avait pas le droit. Le courage des Royce avait été contagieux aux hommes de Roches-Aux-Runes et tous suivaient leur chef les yeux fermés. Ils n’étaient pas de ceux qui restaient cloitrés derrière des murs comme le faisaient certaines maisonnées n’ayant pas répondu à l’appel du Nord. Il savait que les Grafton avaient été peu à y répondre. Tout cela paraissait suspect, à l’image des Bracken.

Un sourire fier se dessinait sur ses lippes en évoquant leurs épouses. De toute évidence, ils avaient été chanceux de s’unir à des femmes si extraordinaires. Marianne avait hérité d’une grande dignité et une douceur, tout comme Alys. Sur bien des points, les deux femmes se ressemblaient. Alors, laisser sa femme seule à la tête de son fief ne l’inquiétait pas plus que ça. Disons que ce n’était pas elle problème mais les familles aux alentours. « Il est vrai que nous avons l’esprit tranquille, ce qui n’est pas le cas de tout le monde ! Marianne n’était pas trop épuisée par l’accouchement ? » Demandait-il avec curiosité. Tysha était née récemment. Donner naissance était un exercice extrême pour le corps des femmes, il fallait plusieurs semaines pour s’en remettre. Il le savait car il avait assisté à la naissance de ses enfants et au courage de son épouse. Parler de Waymar faisait remonter certains souvenirs douloureux. Leurs adieux semblaient avoir eu lieu hier seulement. Pourtant, des années s’étaient déjà écoulées. En rejoignant la Garde de la Nuit, il avait normalement l’interdiction de garder contact avec sa famille, mais en ces temps si difficiles, ses supérieurs ne pouvaient lui en tenir rigueur. « Pour être honnête, si Waymar ne m’avait pas prévenu concernant ces Marcheurs Blancs, je pense que je n’aurais jamais soupçonné leur existence. » Sa confiance envers son petit-frère était totale. Il n’avait jamais douté de lui et ce n’était sûrement pas maintenant que ça commencerait. Sans son corbeau, jamais il n’aurait donné crédit à ces Marcheurs Blancs. Finalement, la conversation reprenait un ton plus léger, ce lointain souvenir heureux ne pouvait que le faire sourire. Une soirée mémorable où les deux hommes avaient bu à outrance, jusqu’à totalement délirer. « Je l’ignore si la Garde de la Nuit compte apporter son soutien mais ça me paraît être nécessaire. Quant à Orion, j’y ai pensé tu sais. Nous le chevauchons et brûlons les lignes ennemies. A nous deux, nous pourrions venir à bout des Autres. » Qu’il était beau de rêver. Les dragons restaient des créatures rares et difficiles à dompter. Puis dans un soupire, il reprenait pied dans la réalité. « Finalement, la seule chose que nous avons gagné ce soir-là fut un sacré mal de tête. »

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Andar Royce & @Lucas Nerbosc

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Andar esquissait un doux sourire aux paroles de son ami. Il était vrai que Robar n’hésiterait pas à risquer sa vie pour celle de son aîné et réciproquement. Pour autant, il en avait fait la promesse à Maddy et non la Princesse du dragon. Ils n’étaient pas assez proches pour cela. Il ne désirait plus vraiment nouer de lien avec la famille des Targaryen. Ces derniers étaient instables et dangereux. Il n’oubliait évidemment pas le geste du Roi, celui de l’avoir gracié peu après le sac de Port-Réal. Et pour cela, sa loyauté lui était acquise, mais ça s’arrêtait là. Il ne désirait pas plus de contact avec cette fratrie n’ayant apporté que souffrance à son frère cadet. Déception et douleur, voilà comment il pouvait décrire leur mariage. Une union malheureuse aggravée par la perte d’un enfant et pas de la plus belle des manières. Dans l’adversité, c’était là que l’on pouvait voir la force des familles. Les Nerbosc n’étaient pas en reste. Leurs valeurs s’approchaient beaucoup de celles des Royce. Malheureusement, sur le champ de bataille, il craignait les perdre de vue. Les bans du Conflans et du Val étaient trop vastes. Mais il savait que Lucas serait bien entouré de son aîné. Unis face à la mort, ils n’avaient pas d’autre choix s’ils voulaient survivre. La bataille les attendant différait bien de tout ce qu’ils avaient connu auparavant. Il n’y avait pas de règles comme dans les tournois, pas d’honneur ni de pitié. Les Marcheurs Blancs ne s’arrêtaient pas avant d’avoir semé le chaos et la destruction. Finalement, ils étaient à l’aube d’une guerre décisive.

Resonger à l’accouchement d’Alys le fit grimacer mais oublier un instant ce qui les attendait. Il eut évidemment la même peur que son ami, de perdre son épouse suite à cet accouchement douloureux. Les jumeaux étaient nés en bonne santé et par chance, son épouse s’en était remise. « J’ai honnêtement cru la perdre aussi. Nos épouses ne manquent pas de ressources mon ami ! Les Dieux sont de notre côté. » Soufflait-il dans un sourire, soulagé. Beaucoup d’accouchements n’avaient pas une issue aussi positive. A l’image de sa mère, ayant mis au monde sa jeune sœur et qui décéda peu après. Il se souvenait évidemment, chaque accouchement d’Alys était une vraie épreuve, il craignait qu’elle ne lui soit arrachée comme l’avait été sa génitrice. Les Royce se souvenaient, pour toujours et à jamais. Ysilla restait dans leurs cœurs et rappelaient que les naissances pouvaient parfois rimer avec la mort.

Le sujet Waymar demeurait sensible. Les informations étaient assez floues pour l’aîné des Royce. Il ne pouvait que communiquer via corbeaux avec son jeune frère. Les membres de la Garde la Nuit renonçaient au moindre contact avec leur famille, mais pour une telle urgence, il avait fait une entorse au règlement. Il lui révéla que ces attaques n’étaient pas celles de sauvageons mais de créatures bien plus mystiques. Les Marcheurs Blancs. « J’étais sceptique, tout comme toi avant de recevoir le corbeau de mon jeune frère. Désormais, j’y crois, même si ça parait totalement fou. Waymar m’a d’ailleurs expliqué que des siècles plus tôt, ces créatures avaient déjà manqué d’envahir Westeros. Ils sont peut-être poussés au Sud à cause de l'hiver ou alors juste guidés par l'envie de tuer. » Son sang se glaçait rien qu’en évoquant les Autres dont son frère lui avait tant parlé. La peur s’était fait sentir entre les lignes de sa lettre. Andar ne pouvait qu’avoir confiance, Waymar ne se risquerait pas à mentir. Si la mine du Royce devenait pâle, il reprit quelques couleurs en évoquant cette fameuse escapade alcoolisée où ils croisèrent la route d’un lézard doré, devenu dragon sous les effets de la boisson. « Nous aurions été de retour en moins de deux jours auprès de nos familles. » Un sourire franc se dessinait sur ses lippes tandis qu’il levait les yeux au ciel, nostalgique de ce temps. « Nos enfants pourront se targuer d’avoir des parents imaginatifs. » Regard complice et amusé, il reprenait alors. « J’aurais dû emmener ce lézard, peut-être nous aurait-il porté chance, et de nouveau se transformer en dragon. »

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Le bonheur de la paternité avait supplanté toutes ses angoisses vis-à-vis de l’accouchement de son épouse. Lucas disait vrai, cela ne l’empêchait pas de recommencer, encore et encore pour avoir à présent trois enfants. Tous étaient beaux et l’emplissaient de fierté. Pourtant, le jour de leur venue au monde, Andar manquait souvent d’air et oscillait dangereusement entre la conscience et l’inconscience tant il craignait ce moment. Le traumatisme de son premier né demeurait et à chacune des naissances, la peur l’étreignait, mais disparaissait bien vite. Il n’aurait pu vivre sans ses enfants, c’était une évidence. Il aurait profondément regretté de ne pas en avoir davantage. « Il faut croire que j’ai pris goût à la paternité. » Et il souhaitait la même chose à son ami qui n’en restera certainement pas à une seule petite tête blonde. Généralement, lorsque l’on débutait, rien ne pouvait arrêter, et encore plus lorsque le couple fonctionnait à merveille. Contrairement à lui, Andar ne s’était pas uni par amour mais par intérêt politique, comme la plupart des mariages. Si son union était aujourd’hui heureuse, ce n’était pas le cas de tous. Robar le vivait, enfermé dans ce mariage qu’il ne désirait pas et d’une épouse pour laquelle il ne ressentait rien, outre qu’un profond dégout. Elle lui avait arraché tout espoir d’enfant, sans même le concerter. Un geste ignoble et innommable.

Les Marcheurs Blancs n’étaient qu’un mythe pour beaucoup, mais pas pour Andar qui ne pouvait remettre en cause la parole de son plus jeune frère, vêtu de noir. Il le savait honnête et était persuadé que ces créatures surnaturelles existaient bien. Evidemment, il aurait préféré que cela ne soit pas le cas, que cette guerre ne soit pas guère différente des autres. Malheureusement, son désir n’affectait aucunement la réalité. Les Autres peuplaient ce monde, prêts à semer le chaos sur tout le continent. Il ne pouvait qu’hocher la tête à ses dires. Si personne ne les arrêtait, nul ne savait ce qui adviendrait du royaume des Hommes. « Tout ceci est pure folie, j’espère que mon jeune frère se trompe mais j’en doute. Il n’est pas de ceux qui déforment la réalité. Cette guerre ne ressemblera à aucune autre. Les tournois me paraissent si loin ! » Et il donnerait tout pour retrouver ces instants d’innocence. Les tournois étaient dangereux mais aussi l’occasion rêvée pour festoyer. Le ton n’était alors pas aussi grave que maintenant. A l’aube d’une bataille qui scellerait leur destin à tous, il n’y aurait nul festin. « Je préférerais presque combattre des sauvageons plutôt que ces monstres. » Avouait-il en soupirant, glissant une main dans ses cheveux sombres indisciplinés et mordus par le froid glacial de l’hiver.

Cette fameuse soirée de beuverie revenait sur le tapis. Encore une fois, le seigneur de Roches-aux-runes pourrait presque être nostalgique, il donnerait tout pour de nouveau s’amuser de la sorte. Peut-être avec un peu moins d’alcool. « Nous aurons d’autres soirées comme celle-ci où nous retrouverons notre dragon. » Une promesse dissimulée, il voulait garder l’espoir qu’ils reviendraient vivants tous les deux. Et pour sûr qu’il comptait le faire. Ses opales se posèrent sur Vérité, célèbre épée Valyrienne. Ces dernières étaient rares en Westeros, l’on ne les trouvait pas par hasard. Affichant un air plus grave, il esquissait un doux sourire. « Puisse-t-elle te porter chance et te permettre de braver les dangers qui nous attendent. »

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Andar Royce & @Lucas Nerbosc

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Être père s’avérait compliqué, voire impossible au premier abord. Jamais, ô grand jamais, Andar aurait imaginé devenir un père honorable, au vu de son passé. Sa dépendance à l’alcool l’avait toujours inquiété, il se savait faible face à un verre d’alcool. Pour sûr que rien ne le prédestinait à devenir un père de famille respectable et responsable. Fort heureusement, il avait su se montrer digne de son statut, après avoir longtemps déçu les siens par son comportement. Cette épreuve n’était tout de même pas totalement négative puisqu’elle l’avait encouragé à se surpasser pour rendre fier les siens, et surtout les plus anciens. Loin de ses démons d’antan, il semblait que cette volonté d’aller de l’avant était partagée par son ami à qui il souriait grandement, un sourire sincère comme on en voyait peu de sa part. « Tu y prendras goût d’ici peu. » Soufflait-il avec tout autant de bienveillance. La naissance de Tysha était un don du ciel et il savait que ce n’était que le début. Il le savait entre de bonnes mains en compagnie de Marianne et de son grand frère Brynden. Les Nerbosc représentaient une fratrie unie, à l’image des Royce. Seul l’avenir le dirait, mais il le savait que le couple ne s’arrêterait pas en si bon chemin. La légèreté laissa place à un visage grave. Les paroles du conflanais ne pouvaient résumer toute cette folie. L’existence des Marcheurs Blancs, totalement impensables quelques lunes plus tôt, voilà qu’à présent, les royaumes de Westeros voguaient pour les affronter. Il soupira en acquiesçant silencieusement, lui aussi s’était longtemps répété ses mots lorsque le corbeau de son jeune frère lui était parvenu. Il était resté de longues heures devant ce bout de papier, choqué, les yeux grands ouverts. Ainsi, ces cauchemars d’enfants existaient bel et bien, les contes devenaient réalité. Mais dans quel monde vivait-on ? Où les contes pour enfant prenaient forme.

Subitement, un frisson d’horreur le parcourut tandis qu’il s’emmitouflait un peu plus dans son épais manteau. Sa peau n’avait pas l’habitude de connaître un froid pareil. Mordant le peu de chaleur qui lui restait. Il hochait la tête avant de grimacer, ne pas savoir à quoi s’attendre le rendait assez nerveux, bien qu’il demeurait assez réservé sur ce sujet. « Qu’importe notre adversaire, nous lui apprendrons qu’il ne faut pas se frotter aux chevaliers du Conflans et du Val. » Une teinte de fierté qui se transforma en amusement quand on ami évoqua le fabuleux banquet qui les attendrait après la victoire, il se surprenait à l’imaginer. « Peut-être reverrons-nous Orion lors de la fête ? » Ce souvenir de beuverie restait de loin le meilleur. Il n’avait probablement jamais autant ris que durant cette soirée, aussi arrosée fut-elle. Un temps d’insouciance qui paraissait si loin et qu’il enviait. A cette époque, la seule chose qui les intéressait était de rendre fiers leurs pères. Rien de plus. Loin des responsabilités actuelles. N’importe pourrait être nostalgique, surtout à la veille d’une bataille dont l’issue était incertaine et où du sang coulera à flot. Croisant son regard, il reprenait son sérieux, solennel même. « Que les dieux t’entendent et que nous retrouvions nos épouses. » Son sourire revenait tandis qu’il tendait le bras pour étreindre amicalement l’épaule de son ami. Ensemble, ils voguaient vers l’inconnu, mais ensemble, ils y feraient face, comme des frères, pour toujours et à jamais.

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