Les dieux sont pour tous [FB]

Date d'inscription : 27/09/2017

# Dim 5 Jan - 12:21

Les dieux sont pour tous

Je finis de me débarbouiller le visage soigneusement avant de passer mes doigts dans mes cheveux courts. J’avais quelques croûtes sur le crâne. Jojoris était pas très doué avec son couteau pour tailler les cheveux. Enfin, c’était pas très grave, l’important c’était que je passe pour un garçon. Surtout dans la rue. Je secouai la tête et observai la cohorte de soldat arriver. Et bah ? Il s’passait quoi pour qu’y ait tant de soldat dans le coin ? Je fronçai les sourcils sans m’approcher, pas envie de me prendre une bastonnade gratuite. C’était… Un instinct de survie d’une manière ou d’une autre. Enfin, pour l’instant, j’étais plus ou moins tranquille. Les autres étaient occupés. J’allais pouvoir aller prier un peu.

J’aimais aller au septuaire… J’étais bien là-bas, je m’y sentais… quelque part plus en sécurité. J’étais tellement bien là-bas. Je pouvais fermer les yeux et me dire… Je ne savais pas trop. J’aimais juste y aller… Je pouvais pas expliquer. C’était comme ça. Je rajustai mes loques autour de moi avant de me diriger vers le septuaire. Comme à chaque fois je restai immobile devant la beauté de l’endroit… Et pourtant c’était un septuaire basique… Qu’est-ce que cela devait être à la capitale… Fallait que je le vois avant de mourir ! Est-ce que c’était loin Port Réal d’ici ? Je savais même pas par où c’est. Faudrait peut-être que je me renseigne à un moment où un autre… Pas aujourd’hui en tout cas.

Mon regard se promena sur les sept statues et je posai deux doigts sur mon front avant de venir ployer le genou devant le Père en allumant une bougie. Je fermais les yeux et joignis les mains. Devant les yeux, je me sentais calme, apaisée… Et je retrouvais fois dans la vie… Ma vie. Un sourire étira mes lèvres. Je sentis une main se poser sur mon épaule et je levai les yeux pourvoir en septon, peu content.

« Qu’est-ce qu’une impie comme toi fait ici ? »

Hein ? Mais il était nouveau lui ou quoi ?! J’avais rien fait de mal ! ET c’était pas parce que la moitié des miens se foutait de lui que moi-même je le pensais ! D’ailleurs j’étais pas mal et cela me dérangeait au plus au point. IL me traîna sans difficulté hors du septuaire alors que je gigotai pour échapper à sa poigne sans oser le frapper il restait un homme des dieux.

« Mais je veux juste prier ! S’il vous plaît ! »

Lançais-je en prenant sur moi pour bien parler. Mais il fit la sourde oreille en continuant de me traîner vers la porte encore ouverte de l’endroit.

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# Mar 7 Jan - 18:56

A l’époque Gorn s’interrogeait encore à propos de sa troisième naissance. D’abord il y avait eu celle au sein de sa famille appartenant à présent au néant, ensuite celle lorsqu’on le tira du fleuve, et enfin la dernière sur ce navire entouré de fer-nés morts la plupart de sa main.

Des questions plein la tête son esprit errait tout comme son corps d’ailleurs. L’après-guerre s’éternisait dans le conflans. D’anciens déserteurs des deux camps devenu brigands sévissaient encore dans le pays. Il ne fallait pas oublier aussi les contrebandiers.

Comme il fallait s’en débarrasser, le régiment de Gorn comme tant d’autres prospectaient sur les routes. Actuellement ils bivouaquaient à proximité d’un petit village insignifiant dont Gorn oublierait sans doute le nom. Après tout l’oubli était sa spécialité.

Non content de ne pas se souvenir de ses origines, il ignorait également à quelles prouesses il devait son surnom d’increvable. Un guerrier ne se souvenait pas de ses propres combats. Quel sens cela pouvait-il avoir ?

Perdu comme jamais il déambulait au hasard des rues avec un besoin de s’occuper le dévorant. Comment le combler ? En se soûlant à l’auberge ? Non ça ne pouvait être si simple. De toute façon c’était plein de prostituées. Le septon de son enfance l’avait averti à leur propos. Elles offensaient à la fois la Mère et la Jouvencelle.

Puis au milieu de toutes ces interrogations vint une réponse au détour d’une rue. Un septuaire ! S’il existait une constante dans ce bas monde, c’était bien les dieux. Les seigneurs, les rois finissaient par disparaitre. Les sept eux demeuraient toujours présents.

Tout s’imbriquait parfaitement. Sa seconde vie avait débuté dans un septuaire. La troisième trouverait certainement son but à l’intérieur d’un autre. Gorn s’approcha. Vint alors un autre signe. Tandis que Gorn s’apprêtait à entrer, le septon apparut.

Il poussait devant lui un gamin. Le prêtre releva un court instant la tête, ce qui lui suffit pour réaliser le présence du soldat.

« Ha vous tombez bien. Ce gueux s’est introduit dans mon septuaire. »

Gorn était dans l’armée depuis plus de dix ans à présent. Obéir était devenu une seconde nature chez lui. Pourtant il marqua un temps d’arrêt avant de s’exécuter. Habituellement il recevait ses ordres d’officiers. Les septons eux se chargeaient plutôt de guider et de conseiller.

Ensuite il y avait le ton employé. Le prêtre n’y avait pas mis de force, ni même élevé la voix. C’est comme s’il attendait à ce qu’on lui obéisse d’un claquement de doigt. Déjà assez pieux à l’époque Gorn finit par suivre les ordres de cet homme, et reporta son attention sur l’enfant.

A vue de nez son âge tournait autour de huit ans. Maigre et vêtu de haillons il s’agissait visiblement un gosse des rues. Devant ce spectacle Gorn perdit de son maintien martial, et s’adoucit un peu.

Toute cette violence en lui ne remontait pas face un tel adversaire. Il s’abaissa un peu afin de se mettre à la hauteur de cet enfant, puis se rappela du lieu qu’il venait de profaner. Son indulgence disparu alors aussi vite qu’elle était venue.

« Qu’est-ce que tu as volé ? » Demanda-t-il d’un ton dur.

Aucun coup ou autre geste violent ne suivit. Gorn laissait au gamin une chance de confesser ses fautes. L’expiation personnelle valait plus que la punition. Car elle rapprochait le pêcheur des septs dont il venait de s’éloigner.

Date d'inscription : 27/09/2017

# Mar 7 Jan - 21:29

Les dieux sont pour tous

JJe ne voulais pas faire mal au septon, mais c’était hors de question que je me laisse faire ! Je faisais tout pour essayer d’échapper à sa poigne. J’avais rien fait moi ! Tout ce que j’avais voulu faire c’était prier ! C’était pas juste. J’en aurais pleuré si j’avais eu le… courage de pleurer. Mais c’était hors de question ! Je continuais de me tortiller pour essayer de fuir d’une manière ou d’une autre. Certains auraient pas eut de mal à le cogner, mais moi… J’y croyais aux sept ! Et putain… Un soldat… J’allais me prendre encore une correction. Voir pire selon son humeur. Un rouquin ?! Génial. Je soutiens son regard en serrant les dents et au vu de sa manière de tenir, j’allais plus tâter du fouet que de sa compassion ou je sais pas quoi. Je soutiens son regard avec une mine chiffonnée. Je ricanais à sa remarque. Moi voler un septuaire ? C’était complètement con. C’était pas mon genre.

« J’rien volé ! Qui s’rait ssez con pour v’ler l’dieux ?! Pas moi ! J'tais là pour prier ! »

Je me pris une grande claque derrière le crâne de la part du septon. Je lui jetais un regard noir quand il me traita de menteur. J’étais pas toujours un menteur, du moins jamais quand ça concernait les dieux. Les hommes c’était autre chose. Mais fallait pas mentir au sujet des dieux, c’était hors de question. Je dégageai brusquement mon bras de la poigne du septon qui me laissa faire en affirmant que j’avais volé. Je montrais les crocs, et c’était pas une expression.

« Et j’volerais quoi ?! J’peux rien cacher vec mes loques ! Et t’pas intérêt à m’toucher l’rouquin ! »

Sinon j’allais lui bouffer la main il allait pas comprendre d’où ça venait. Je voulais pas qu’on me touche, et j’avais rien à me reprocher.

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# Jeu 9 Jan - 18:37

Même s’il était partiellement amputé, le passé du combattant demeurait bien remplit. Après tout Gorn avait vécu trois conflits et même participé directement aux deux derniers. Malgré tout il lui arrivait encore d’être surpris.

Ce gamin se trouvait dans la position la plus défavorable qui soit. Des représentants des deux autorités existantes le tenaient sous leurs coupes, qui plus est pour un acte grave. Et il faisait la forte tête.

C’était déjà assez surprenant. Bien qu’il soit obtus sur certains points, Gorn n’était pas dénué d’intelligence. Les paroles du gamin n’était pas des improvisations pathétiques d’un petit malandrin acculé essayant d’échapper à son juste châtiment.

Les arguments tenaient plutôt debout. Pour commencer il y avait la raison de sa présence et surtout l’impossibilité de cacher le butin.

Toutefois la parole de l’enfant contredisait celle d’un septon. Puis vint le mot de trop. Ce foutu sobriquet Gorn ne l’avait jamais vraiment encaissé. Surtout qu’il en était enfin débarrassé au profit d’un autre bien plus agréable.

De plus ce surnom là il l’avait acquit au prix fort. Si bien que la colère refit surface.

« Tu vas la fermer sale morveux ! » Dit le soldat en approchant son bras vers le cou de l’enfant.

Il ne finalisa pas son geste. S’en prendre à un gamin n’était déjà pas très glorieux, mais jurer ainsi à l’entrée d’un septuaire était pire que tout aux yeux de Gorn. Une moue honteuse digne d’un gosse après une bêtise se promena sur son visage.

Gorn fit diversion en jouant sur le formel.

« Qu’a-t-il volé ? » Demanda-t-il au prêtre d’un timbre grave.

« J’en sais rien. » Répliqua le septon agaçé. « Pourquoi ce pouilleux serait-il venu, sinon ? »

Gorn en resta sans voix. Un septon avait accusé voir condamné quelqu’un sans preuve ! Une pluie d’or l’aurait moins étonné. Décontenancé son regard passant de l’un à l’autre sans qu’il ne fasse rien.

« Bon vous m’en débarrassez oui ou non ? »

Il en parlait comme d’une chose, et s’adressait à Gorn comme à un chien. S’en était trop même pour quelqu’un d’aussi pieux que Gorn. Si bien qu’il osa émettre une petite protestation.

« La Mère nous enseigne qu’on doit être généreux et compatissant surtout avec les enfants. »

Ce petit rappel avait le ton d’une interrogation. Gorn ne parvenait pas à envisager qu’un septon puisse mal se conduire. Il cherchait donc une forme d’explication.

Qu’allait-il obtenir ?

Date d'inscription : 27/09/2017

# Jeu 9 Jan - 19:42

Les dieux sont pour tous

Oh ! Oh oh, il l’avait mal prit le « Rouquin ». Je soutiens son regard lorsqu’il commença à gronder. Bah quoi ? Il aimait pas qu’on lui rappelle qu’il était roux ? Je soutiens son regard et découvris mes dents quand il tendit la main en grondant. Il tentait de me toucher, j’allais lui bouffer la main. Et c’était pas une blague, je pouvais mordre à sang, c’était pas du tout un problème d’arracher moi-même de la chair humaine avec mes dents. On avait les armes qu’on avait. Il ne finit pas son geste et reprit une petite mine boudeuse comme-ci le Septon lui avait sortit quelque chose pour le retenir. Et pourtant j’avais rien fait ou rien dit. Enfin, presque pas. Moi je restai silencieuse face à la discussion des adultes. N’importe quoi… Je soupirais un peu en me grattant le crâne.

J’eus un grondement de colère quand le Septon se mit à évoquer les méfaits de mes frères. Hey ! C’était pas ma faute ça ! Moi j’étais JUSTE, venue prier, rien d’autre. Pourquoi c’était sur ma tête qu’il remettait tout ! J’étais sage comme gamin ! Je grondais un peu et lui jetais un regard noir. Ce n’était pas parce qu’il était un septon c’était quand même un idiot.

« Mais c’pas moi putain ! J’suis pas responsable des autres merde ! Et non même s’j’savais qu’c’tait, j’les balanc’rais pas ! »

C’était eux qui me filaient plus ou moins à bouffer et qui s’occupaient de moi. Le septon resta silencieux et me toisa, je découvris mes dents comme une menace implicite. J’allais rien lui faire, clairement, mais ça il le savait pas. Tout comme le rouquin le savait pas. Je fixais le rouquin.

« Qui s’rait assez con pour v’nir dans un septuaire lors qu’il y a causé des méfaits ? J’suis p’tre pas lettré ou quoi, mais j’ai un sens d’la survie ! »

Je me retiens de marmonner que même les septons pouvaient être cons. On allait limiter la provocation quand même.

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# Lun 13 Jan - 19:17

Le doute. Depuis bien longtemps Gorn l’ignorait du moins sous cette forme. D’autres se chargeaient de décider à sa place. Les Bracken lui disaient quand et qui tuer, et les septons quoi penser.

Or voilà que Gorn se mit à penser par lui-même faute de mieux. Car face à son petit rappel à propos de la Mère le prête se contenta d’une mine offusquée. Tandis que le vagabond lui continua de proférer des répliques percutantes.

Le septon lui ne souffrait pas de ce genre de dilemme, gonflé de suffisance par le fais d’être le messager des sept qui sont un. De plus les quelques paysans locaux auxquels il avait à faire d’habitude, ne disposaient d’aucune connaissance théologique, et se contentaient de répéter les prières.

Lui aussi découvrait une nouvelle sensation : la contestation. Du moins il le percevait ainsi. En fait Gorn demandait simplement des précisions. Le prêtre l’assimila à cet horrible gamin osant protester alors que sa simple existence constituait une hérésie.

Par conséquent il n’y eu aucune justification de sa part seulement de la répression. S’expliquer aurait été comme s’abaisser aux yeux du septon.

« J’en référerai à vos supérieurs. » Dit-il au soldat tout en ignorant complètement les paroles du gamin.

Comme si elles pouvaient présenter le moindre intérêt ! En tous cas Gorn en trouva. Ses arguements étaient francs et logiques. Quant au prêtre il exigeait l’arrestation d’une personne sans l’ombre d’une preuve. L’officier de son régiment ne pouvait pas le blamer dans ce cas de figure.

Hélas Gorn était d’un naturel pieux et obéissant. Si bien qu’il ne poussa pas son raisonnement jusqu’au refus. Tiraillé entre ses principes et sa conscience, cet homme qui fonçait comme un forcené sur le champ de bataille, opta pour la modération.

« Je m’en occupe. » Dit-il d’abord au prêtre d’un ton formel.

Ensuite il se pencha vers le gamin.

« Suis-moi. »

Le ton était plus proche d’un conseil que d’un ordre. N’était-ce pas un peu hypocrite ? Et surtout cette méthode fonctionnerait-elle ?

Gorn l’espérait. S’en prendre à un enfant n’était pas une perspective agréable et surtout une offense envers la Mère.

Date d'inscription : 27/09/2017

# Lun 13 Jan - 22:38

Les dieux sont pour tous

Je me retiens de tirer la langue au septon lorsqu’il partit ou même de faire un bras d’honneur ou un doigt. Ou les trois. Restait encore le soldat à distance de m’étrangler ou de me frapper. Je le fixais le rouquin en me demandant s’il pouvait me battre à la course. Je courais vite, j’étais souple et agile. Et lui ? Avec son épée et tout ça ? Est-ce qu’il réussirait ? Ouais, j’en étais pas sûre. J’allais quand même pas trop tenter les sept diables. Il allait… s’en occuper. S’il tentait un truc étrange, j’allais le planter et me casser. Suis-moi ? Il me sifflait aussi ? Je fronçais les sourcils et regardai rapidement autour de moi… C’était pas maintenant que j’allais pouvoir compter sur mes frères. Je le suivais ou pas ? Je fronçais les sourcils avant de le suivre à pas lent et méfiant.

Mes doigts touchèrent l’éclat de métal que je cachais dans les replis de mes loques, Je le suivis à pas lent dans les rues boueuses de l’endroit. C’était moche ici, et pourtant j’aimais bien, je partirais pas facilement, fallait dire aussi que j’avais mes frangins… Enfin on verra… J’avais quel âge aussi ? Je savais pas. Je sentais la boue s’infiltrer entre mes orteils alors que je suivais le rouquin jusqu’où il voulait aller. À nouveau mes doigts effleurèrent mon arme. C’était peut-être rien qu’un éclat rouillé de métal, sûrement une bêche brisée ou quelque chose comme ça. Fallait pas croire, mais ça avait de la valeur pour nous. C’était des vrais armes, bon ça valait pas le poignard de Jojoris, mais quand même. Fallait dire que lui l’avait piqué à un garde. Je le sais j’étais là. Je finis par croiser les bras et fixer le soldat.

« Qu’es’tu veux ? »

J’étais prête à dégainer, lui foutre un coup et partir en courant.

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# Jeu 16 Jan - 19:57

Deux conflits, de nombreux morts de sa main, un entrainement draconien, Gorn était bel et bien un guerrier accomplit et pas un des moindres.

Pourtant il ne sentit pas la menace venir. Le gamin des rues n’était pas si subtil. Son regard aux aguets, sa main glissée à l’intérieur de son vêtement. Ces détails révélateurs échappèrent au combattant expérimenté.

Comment ? Pourquoi ? Malgré son existence parsemée de violence, Gorn conservait à sa manière une part de naïveté. Il y avait les bons et les mauvais, le blanc et le noir... et rien entre les deux.

Un enfant était un être innocent et pur. Il pouvait bien sûr commettre quelques bêtises comme du chapardage, mais au grand jamais planter une lame dans le ventre d’un autre être humain. Et puis quelqu’un qui va prier dans un septuaire ne pouvait pas avoir mauvais fond.

C’est ainsi qu’après être venu à bout à lui seul d’une douzaine de féroces guerriers fer-nés, sa vie faillit être ôté par un pauvre gamin lui arrivant péniblement à la taille. Cette ironie aurait pu lui donner à réfléchir, s’il s’en était aperçu. Malheureusement Gorn avait tendance à voir uniquement ce qui l’arrangeait.

Puis vint cette question toute simple dont paradoxalement la réponse fut complexe. En fait ce n’était ce qu’il voulait mais plutôt devait faire.

Ne s’était-il pas engagé auprès du prêtre ? Engagé à quoi exactement ? Juste à s’occuper de l’enfant.

Lui l’homme droit et inflexible eut honte de ce raisonnement jouant sur les mots. L’obéissance, la loyauté, le devoir il en faisait quoi ?

Gorn commença une analyse méticuleuse et plutôt ridicule en l’honneur de ce fait insignifiant. En tant que soldat, il n’avait aucun grief envers cet enfant. Par contre le croyant lui rendait des comptes aux septons. Or les sept étaient au-dessus de tous y compris les grands seigneurs et même le roi.

En toute logique le soldat cédait devant le croyant. Au fond de lui-même Gorn sentait que cette situation n’était pas juste. Alors il creusa un peu. Les septons étaient les intermédiaires des sept, c’est-à-dire des hommes faillibles.

Ce guerrier trop fou pour connaitre la peur, se mit alors à trembler devant la perspective de duper ce septon. L’épreuve était terrible. Il y fit face comme à son habitude.

Il détourna son regard de l’enfant avant de lui répondre.

« Va-t-en. » Dit-il prestement la tête baissée.

Cet homme si manichéen aurait aimé un signe divin pour le réconforter. Mais il se trouvait être désespérement seul face à son choix.

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