Trahison [SOLO]

Quatre jours après le départ de Geneva - Les cartes et les lettres s’étendaient autour de lui. Allongé sur un banc, Ramsay Bolton était seul, réfléchissant à ce qu’il devait faire dans ses actions futurs. Depuis qu’il avait appris la nouvelle à propos des Marcheurs Blancs, Ramsay avait peu dormi et il attendait la marche à suivre. Il n’était pas reparti aux combats et ses hommes se faisaient plaisir en tuant les sauvageons qui croisaient leur route. Pour le moment, il n’envoyait plus ses soldats au front. Il économisait leurs forces puisqu’il savait qu’un autre combat allait arriver. Ramsay réfléchissait à la meilleure marche à suivre. Que devait-il faire ? Retourner à Fort-Terreur et défendre sa forteresse ? Se rendre plus au Nord et croiser la route des spectres ? Ou conduire ses pas dans la gueule du loup et se rendre à Winterfell. D’autres troupes allaient venir. Il le fallait. Pour le moment le Nord était seul, mais il ne pourrait résister seul. Il ferma les yeux et se passa la main sur le front. Le dilemme était cruel, mais désormais la décision de Ramsay était prise, il allait se rendre à Winterfell. Seul, il enverrait ses troupes à la mort. Si les Spectres marcheraient sur Fort-Terreur, ils prendraient la forteresse, puisqu’ils représentaient la mort. La mort ne décimerait pas Ramsay Bolton sur son passage.
Ramsay fit convoquer ses chefs de troupe dans sa tente de guerre. L’écorcheur ne leur cacha pas la vérité et la lettre provenant de Tour Ombreuse passa de main en main. Le choc et la surprise passèrent sur tous les visages. Ramsay n’était pas étonné, lui même était passé par ces états avant de se résigner à cette guerre face à la mort. Il leur annonça sa décision de se rendre jusqu’à Winterfell et que le camp devait immédiatement être levé. Tous approuvèrent. Ils n’avaient après tout pas le choix, mais ses bannerets acceptèrent, pour ne pas se retrouver sur la route de la mort. Ils parlementèrent longuement sur la marche au suivre une fois arrivé à Winterfell. Fidèles parmi les fidèles, les bannerets soutiendraient Ramsay et parleraient d’une même voix pour défendre leur suzerain et maître. Ramsay n’avait pas à s’inquiéter, il savait que ses hommes ne le trahiraient pas.
Après leur départ, il écrivit une lettre brève à Robb Stark annonçant son arrivée pour grossir les rangs de l’armée du Nord. Là-bas, il prendrait les ordres du jeune suzerain.

L’homme observa le corbeau s’envoler vers les tours de Winterfell qui se situaient à plus d’une semaine de sa position. Déjà, on commençait à ranger les premières affaires. Son intendant de guerre organisait le voyage vers le loups. Ramsay allait retourner dans sa tente quand un cheval arriva au galop avec dessus l’un des hommes qui devait servir de garde à son épouse. L’homme se jeta littéralement aux pieds de son Maître, implorant son pardon.
Elle avait fuis. Elle était partie et avec elle son héritier s’envolait. Lui qui était prêt à se battre, à combattre la mort pour assurer un avenir à sa descendance, voilà que cette bougresse le lui arrachait. La fureur passa dans les yeux de Ramsay. L’écorcheur se jeta sur l’incompétent qui avait laissé fuir sa femme et il commença à le rouer de coups. Toute sa rage et toute sa colère passèrent dans ses poings. Il ne pouvait s’arrêter et personne ne le stoppa. La tête sans vie n’était plus qu’une masse sanguinolente, elle pendait lâchement et rien ne pouvait distinguer le visage. Ramsay frappa encore et encore, son poing était en sang, le sien se mélangeant à celui de son ancien garde. L’homme avait qu’une seule en tête, l’enfant qu’on tentait encore de lui retirer. Il revit en mémoire le visage de Geneva lui annonçant la nouvelle, sa joie qu’il avait ressenti alors que les temps étaient périlleux. Il se souvint de sa décision de l’envoyer à Fort-Terreur pour la protéger. Après cette guerre, si la mort n’avait pas envahi le Nord, ils auraient pu vivre normalement. Il aurait pu faire un effort pour la mère de son enfant, mais cette fuite était impardonnable. Ramsay ne pouvait pardonner à Geneva.
Déterminé, l’homme se redressa. Un groupe d’homme se trouvait autour de lui, observant leur Maître se laisser étreindre par la rage.

“ Qu’on m’apporte mon cheval, mes armes et mes chiens. Mon épouse a décidé de fuir en emmenant mon futur enfant, nous allons la traquer et la débusquer. Il me faut dix hommes. Schlingue tu viens avec moi tu es bon pour la traque.” Il désigna son fidèle ami puant, mais qui pouvait se montrer tellement utile. Neuf autres hommes se désignèrent pour rejoindre leur Maître et une demie-heure plus tard, tous quittaient le campement. Ramsay avait donné ses derniers ordres, ils se retrouveraient tous à Winterfell.

Codage par Magma.

Six jours après le départ de Geneva - Rien ne pourrait arrêter Ramsay Bolton dans sa course, pas même les tremblements de ses membres et encore moins la fatigue. Ils s’arrêtaient une ou deux heures, seulement pour les chevaux, mais aussitôt après, ils repartaient. Il était hors de question de se comporter en paresseux. Après deux jours de ce rythme, Ramsay était épuisé, mais rien ne pourrait le faire stopper de son objectif. Il voulait retrouver Geneva et l’enfant qui grandissait dans son ventre. Rien ne pourrait l’arrêter.
Ils avaient quitté depuis deux jours le campement où Ramsay avait laissé ses troupes et ils virent désormais l’un des gardiens de Geneva, assis contre un arbre dans l’attente de sa sanction. Quand il vit la monture noire de Ramsay Bolton, l’homme savait que la grande Faucheuse viendrait l’étreindre. Les cornes de la bête semblait même se voir sur le sommet du crâne de l’Ecorcheur. Il était le démon qui mettrait fin à sa vie et qui le conduirait en Enfer. Ramsay interrogea l’homme sur la fuite de Geneva. L’épouse idéale semblait s’être transformée en redoutable manipulatrice. Elle avait préparé sa fuite, ce qui rendait encore plus colérique Ramsay Bolton. Son poing s’abattit sur le crâne de l’homme. Walton avait poursuivi la jeune femme et désormais toutes ses chances de la retrouver reposés sur lui. Les mains du jeune seigneur se positionnèrent autour de la gorge de l’ancien gardien et Ramsay serra encore et encore jusqu’à l’assouvissement de sa colère. Les hommes autour de lui ne s’étonnèrent pas de voir leur jeune seigneur assassiner froidement un homme qui lui avait déplu. C’était son droit, c’était sa justice et ils ne jetèrent même pas un oeil à celui qui avait échoué dans sa mission, quand sa tête s’effondra sur un bol dans lequel se trouvait la bouillie qu’il devait être en train de manger.
Ils restèrent là une heure de plus, laissant les chevaux se reposer, mangeant les maigres victuailles qu’ils possédaient et nourrissant leurs montures de ce qu’ils pouvaient trouver. L’herbe était couverte de neige, empêchant ainsi cette possibilité pour les animaux, mais durant leur départ, ils avaient tout prévu.
Une heure plus tard, Ramsay tapota l’encolure de Sang et ils repartirent au galop, reprenant leur traque. Les chiens aboyaient furieusement et Ramsay trouvait même cela dommage que son épouse soit enceinte, sinon sa fureur aurait poussé ses chiens à la dévorer. Il ferma les yeux en pensant à son héritier, à l’avenir de la maison Bolton. Il devait contenir sa colère, pour son nom, pour ses ancêtres.

Il y eut deux autres nuits quand Ramsay Bolton croisa la route de sauvageons. Ce fut un bain de sang. Un moment où Ramsay sortit toute sa collection de cruauté et de violence. Il traquait son épouse depuis quatre jours et même s’il était toujours sur la bonne piste, il n’avait toujours pas croisé son chemin. Sa barbe avait poussé, lui donnant l’allure d’un vagabond. Au fil des jours qui s’égrainaient, Ramsay avait compris où ses pas le conduisait. Geneva était loin d’être stupide, puisqu’elle se rendait à Winterfell. Schlingue la pistait, mais peu à peu son espoir de la retrouver s'effritait. Ramsay réfléchissait à un moyen pour retrouver son épouse. Après avoir mis à mort les sauvageons, ce qui l’avait beaucoup détendu, il voyait une autre option. Ses troupes allaient arriver elles aussi à Winterfell. Il ferait donc amende honorable. Il plaiderait la folie de son épouse suite à la mort de ses enfants. Hors de question d’envoyer un messager, il irait lui même se confronter au lord Stark. Ils n’avaient aucunes preuves et si Geneva n’avait pas parlé, il saurait s’en sortir.
En remontant sur son cheval, Ramsay avait le sourire aux lèvres. Rien ni personne ne lui enlèverait son héritier. L’enfant était sien, qu’importe s’il doit entrer en guerre pour lui. Il ne pouvait renoncer à l’enfant qui allait perpétuer son nom.

Codage par Magma.