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Rencontre fortuite (PV Eon)

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Rencontre fortuite


Semaine 3, Lune 8, 299.
Clarysse avait le cœur lourd en partant d’Hautjardin. Elle aurait aimé que les choses se passent autrement. Bien entendu, en compagnie des dames et cousines, elle avait connu un autre univers qu’au milieu de ses frères à Herbeval. La jeune fille de dix-neuf ans avait pu émoustiller ses émotions de jeune fille à la cour des roses. Dans ce paradoxe de se sentir grandie et des étoiles plein les yeux, alors qu’une pointe de déception noircissait le tableau, elle soupirait dans son carrosse, en route pour Villevieille. Olennna Tyrell avait privilégié pour sa fille une cousine pour devenir dame de compagnie de Margaery à Port-Réal. L’idée de voyager en dehors du Bief et de retarder son mariage qui devenait un sujet de plus en plus pressant pour sa famille devait s’éteindre. Après ce passage à Villevieille pour un recueillement bien mérité, après avoir goûté aux frénésies de la cour, elle rentrerait à Herbeval et attendrait qu’on la confie à un homme. Clarysse avait conscience que cela avait toujours été son destin. Elle n’y voyait pas de véritable inconvénient. A part, peut-être, préserver l’illusion que Tavish Storm aurait pu être cet amour qui embraserait sa vie. Elle avait finalement aimé les délices de la cour, reprendre sa vie de jeune fille pieuse et modèle ne l’enchantait pas. Même si son frère, Elbois, lui manquait terriblement. Elle passa sa tête par la fenêtre du carrosse pour laisser un peu l’air fleuri du Bief lui caresser le visage. Elle sourit et lâcha un dernier soupir. Rien n’était grave. Son frère se chargera de lui trouver une once de bonheur, elle n’avait qu’à se laisser aller à la beauté de la vie et à placer sa confiance en la Mère qui la protègerait. Si elle ne partirait finalement pas à Port-Réal, c’est qu’un autre destin l’attendait. Y était-elle préparée?
Ils arrivèrent à Villevieille et saluèrent les Hightower. La rencontre fut brève et formelle. A vrai dire, les de la Nouë n’était qu’une petite famille du Bief. Et cela soulageait la belle blonde qui ne se sentait pas de devoir rejouer la comédie de l’intelligence sociale. La naïve et polie de la Nouë se retrouvait plus facilement dans la simplicité et la droiture de son éducation que dans l’art des mots en société. Une économie de salive de faite. Après une nuit de sommeil, Clarysse se leva aux aurores pour commencer sa journée à Villevieille. Elle avait prévu de méditer chaque matinée au grand septuaire. Une façon de se laver de ces mois passés à Hautjardin. Elle noua ses cheveux et revêtit une longue robe blanche qu’elle serra avec une ceinture bleue. Elle était bien cintrée mais très simple, comme un gage de volonté de se mettre au service de l’esprit plutôt que le corps à Villevieille. En se regardant dans la glace, Clarysse se trouva un air de Jouvencelle, avec son visage aussi lisse et polie qu'une céramique, et eut un demi-sourire. Elle ne se sentait pas aussi mature que ces belles femmes de Hautjardin sachant charmer et comprendre le monde. Elle se sentait plus comme ballotée. Mais, en même temps, elle n’était pas malheureuse dans cette condition.
Arrivée au Septuaire, elle se couvrit d’un capuchon aussi immaculé que sa robe. Elle pria longtemps, bien une heure de pensées méditatives. Quand elle se releva pour rallumer un cierge, le septuaire grouillait de septon, septa et autres jeunes gens se consacrant aux sept. La matinée débutait, mais ils préparaient une nouvelle journée de recueillement. Alors, elle s’approcha du Ferrand, à qui elle voulait offrir un dragon pour la santé de sa famille. Il était de coutume d’offrir au Ferrand des choses chères pour obtenir ce face à quoi tous les hommes sont égaux : la santé. Mais, son geste s’arrêta. Devant elle, un apprenti septon semblait ne pas être là que pour allumer des cierges. Elle mit quelques secondes à comprendre ce qu’elle observait.
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HRP: Je mettrais en page ce soir, mais voilà, en espérant que cela t'aille @Eon
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Le soleil était encore faible en ce début de matinée. Pourtant Éon ressentit son éclat comme un coup de massue. La lumière du jour était à présent une étrangère pour lui. Ses forfaits il les commettait généralement de nuit. Quant aux journées, Éon cédait la place à Miranda. Or elle (ou il) exerçait dans son domicile calfeutré et par conséquent à l’abri du soleil.

Au prix d’un plissement des yeux, la marche d’Éon se poursuivit. Ce n’était pas un détail aussi trivial, qui allait lui faire rater le coup de sa vie ! En tous cas le jeune voleur voyait son projet ainsi. Fallait-il y percevoir de la vantardise ? Il est vrai que la cible était inédite du moins à la connaissance d’Éon. D’après les échos de la rue personne n’avait jamais osé s’en prendre à l’un de si réputés septuaires de Villevieille.

Était-ce à cause de la peur de la justice terrestre ou divine ? Éon lui ne craignait ni l’une, ni l’autre. Et surtout le défi était si tentant.

Dans la journée la ville comptait plus des pairs d’yeux et moins de coins sombres. Qu’importe. Éon s’était bricolé une sorte d’invisibilité. Alors qu’il évoluait sur ce pavé si ancien, il n’était qu’un pauvre gamin vêtu d’un vieux manteau trop grand pour lui. Bref le genre de personne, qui attire au choix la pitié ou le dédain, mais en tous cas pas la méfiance.

Enfin il arriva devant le septuaire. Rien qu’à songer à détrousser cet endroit suffisait à faire monter en lui un plaisir intense. Les fameux sept Éon les connaissait déjà. La Mère, qui l’avait abandonné à la naissance. Le Père, qui s’était soulagé sans penser au conséquence. L’Aïeule la vieille râleuse aigrie dont Eon avait rencontré de multiples incarnations. La Jouvencelle, la si obéissante jeune fille, qui écartait les cuisses uniquement face à l’homme choisit par ses parents. Du point de vue d’Éon les prostituées avaient plus de dignité.

Ensuite venait le Guerrier : meurtrier, pillard, et violeur. Le Ferrant, le brave travailleur s’échinant docilement à la tâche en échange d’une maigre pitance. Pour finir il y avait l’Étranger. C’était bien le seul de la bande à entrer dans les bonnes grâces d’Éon. Son coté ténébreux et inquiétant lui plaisait. Mais pas au point de renoncer.

Alors Éon se dénicha une petite impasse propice à l’exécution de son tour. Comme tout bon tour de magie il était à la fois simple et bien pensé. Il ôta, puis retourna son manteau révélant ainsi une autre texture plus terne. Ensuite il en extirpa une capuche et exécuta une sorte de boutonnage interne avant d’enfiler le vêtement. A présent Éon portait une toge d’apprenti-septon.

Ce petit jeu de transformiste avait son utilité voir deux. Tout d’abord un prêtre dans les bas quartier où Éon résidait, aurait attiré l’attention. Et en cas de course-poursuite de la part du guet, un changement d’apparence permettrait d’éviter sans trop d’effort une arrestation. Évidemment cette dernière extrémité n’aurait pas lieu. Le plan était bien trop parfait. Éon en était persuadé.

Il est vrai que ses talents multiples et particuliers, le distinguaient du tire-laine ordinaire. En revanche il demeurait un adolescent comme les autres, c’est-à-dire parfois trop arrogant.

Éon se glissa dans un petit groupe de prêtres aux échines bien trop baissées pour faire attention à lui. L’intérieur du septuaire impressionna et dégoutta à la fois le jeune voleur. Ses vastes proportions, attiraient le regard. D’un autre coté voir tout ce luxe à l’usage de ces maudits prêtres sonnait comme une injustice. Ils servaient à quoi avec leurs bondieuseries ?

Une fois le sentiment de découverte passé Éon commença à se sentir mal à l’aise. L’ambiance de l’endroit lui était défavorable. Il n’y trouvait pas l’agitation de la journée permettant de couvrir certains sons ou actions, ni l’obscurité de la nuit. Éon réalisa aussi un oubli de sa part assez important. Entre la conception de son double costume et son imitation de l’attitude des septons, il avait quelque peu négligé de faire des repérages à l’intérieur du temple.

Éon croyait qu’il suffisait de chercher un peu pour dénicher des richesses. Or face à l’immensité du lieu il se sentait quelque peu dépassé à présent. Il avança lentement en quête d’une opportunité, qui une fois saisit lui fournirait un prétexte pour quitter ce lieu le mettant si mal à l’aise.

Éon repéra une jeune femme dont un capuchon dissimulait le visage. Son physique importait peu. Car sa belle robe blanche suggérait la prospérité. Elle s’adonnait à une activité à la fois prenante et inutile : la prière. On était en présence de l’occasion idéale de subtiliser une bourse bien garni. Sauf que les préparatifs d’Éon méritait mieux qu’un larcin aussi trivial. Aujourd’hui c’était le tour des sept de se faire voler et personne d’autre !

Alors Éon s’éloigna et finit par distinguer des porte-bougies au pied d’une représentation de l’Étranger. Était-ce un signe ? En quelle matière étaient ses ornements ? De l’argent visiblement. Voilà qui était prometteur. Dommage qu’ils se trouvaient au fond de cette si grande pièce. Éon se rapprocha de cet éventuel butin, et commença l’examiner sans être vue du moins le croyait-il. Effectivement il s’agissait bien d’argent.

Décidément les septons ne se refusaient rien. Ils allaient connaitre un retour de bâton eux et leurs dieux.

Alors que ses mains s’approchaient des porte-bougies, le voleur et athée leva les yeux vers l’Étranger avant de lui adresser la parole :

« Désolé mon vieux. »

Était-ce sincère ou ironique ?
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Rencontre fortuite


Les de la Nouë avaient été élevés par une mère particulièrement attentive à la dévotion aux Sept. Et puis, une fois que Adam de la Nouë fut sauvé par Arstan Cafferen lors de la bataille de Cendreguë, en 283, la famille s’imposa de remercier les Sept pour leur bonté d’avoir permis à leur Lord et père de vivre encore. Avant le drame du décès de leur parents, les enfants de la Nouë avaient eu une vie heureuse et fortunée. Alors, il était tout naturel pour Clarysse de continuer ce culte avec ferveur. Maintenant qu’elle avait passé le deuil de ses parents, elle se devait de remercier les Sept pour leur bonté. Cloîtrée dans ce sentiment, jamais la jeune femme n’aurait pu imaginer une profanation. Pour elle, on pouvait être plus ou moins fervent dans sa foi, mais on ne pouvait pas toucher au mystique. Elle ne le concevait pas. Même pour ceux qui vénéraient les Anciens dieux dans le Nord, elle ne s’imaginait pas elle, toucher à un lieu de culte de cette croyance étrange qu’elle ne connaissait qu’à travers les mots de son mestre. Grandir dans la reconnaissance et la convenance avait transformé la jeune femme en une sorte de pépite de dévotion. Elle se savait moquée par certaines de ses amies à Hautjardin. Beaucoup ne comprenaient pas son air si cérémonieux et ce rapport si honnête à la religion. A vrai dire, l’adjectif coincée pouvait venir facilement sur le bout des lèvres de ceux qui la croisait.
C’est pour cela que lorsqu’elle vit un jeune apprenti septon tendre la main vers les offrandes à l’Etranger, prét à s’en saisir, et s’adresser avec familiarité à la statue représentant une forme du dieu, elle pensa d’abord rêver. Puis, après quelques clignements des yeux, elle comprit qu’elle n’était pas victime d’une illusion. Le noble bieffoise fut choquée. Le jeune apprenti septon allait se saisir des offrandes. Son premier réflexe fut s’imaginer pousser un cri. Malheureusement, victime de son conditionnement et de la bienséance, elle n’en fit rien. On ne criait pas dans un septuaire alors que certains se recueillaient et que des prêtres s’attelaient aux tâches quotidiennes. Il est vrai que si elle ne s’était pas expressément dirigée vers l’Etranger pour prier pour ses parents, jamais elle n’aurait remarqué le comportement anormal de ce jeune homme. Elle s’avança donc avec rapidité. Seul le son du froissement de sa robe annonçait sa hâte. Une fois proche du jeune apprenti qui allait s’en aller, elle dit dans une voix qui chuchotait fort :

« Hey ! Attendez! Vous ! » Elle s’avançait maladroitement vers le jeune homme.

Cependant, une fois en face de lui, elle se mit à douter. Peut-être débarrassait-il seulement les offrandes des fidèles. A voir son air innocent et le fait que ce jeune homme semblait être un véritable apprenti septon, elle se sentit ridicule d’avoir pu imaginer une telle profanation. La naïve Clarysse se mit à hésiter maladroitement.

« Euh… Pardonnez-moi mon interruption. J’ai cru… » continua-t-elle de chuchoter.

La bêta se rendit compte qu’elle ne pouvait pas dire ce qu’elle avait cru voir, cela aurait été profondément offensant. Elle se ressaisit et eut envie d’avoir un mot gentil pour ce jeune dévot.

« Excusez-moi encore, mon frère. Je voulais seulement m’assurer que vous n’aviez pas besoin d’aide. Vous sembliez porter une lourde charge. Mais, je me rends compte que ce n’est pas du tout mon rôle d’apporter les offrandes de l’Etranger dans l’espace réservé du sanctuaire. J’ai agi trop hâtivement et spontanément. Je suis arrivée hier de Hautjardin, c’est probablement le voyage qui m’a épuisée. »

Elle soupira et se sentit obligée de réparer sa faute auprès de l’apprenti septon. Alors, elle inventa une excuse :

« Pouvez-vous me fournir une bougie, je vous prie? Je pense avoir terminer mes prières et je vais allumer cette bougie pour la Mère. J’ai tant de vœux à lui faire ces derniers temps… »
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Le moment était venu pour Éon d’user de sa formation théâtrale. Lui qui se limitait généralement à une prestation bien défini à chacun de ses larcins tel que l’humble apprenti-septon dû vite enchainer ainsi que contenir.

Car un acteur apprenait aussi cela : dissimuler ses propres émotions derrière le rôle.

Quand une voix jeune et féminine l’interpella au beau milieu de son forfait, Éon dissimula sa panique. Contrairement à ce que croyaient beaucoup de ses confrères, filer n’était pas toujours la meilleure des réactions, si on était prit la main dans le sac. Un baratin était toujours possible ou souvent ou parfois....

Éon tourna la tête vers la perturbatrice tout en affichant un air innocent faute de mieux. Une idée lui viendrait peut-être ensuite. Alors qui était son épine dans le pied ? Une jeune fille de dix-neufs ans, à la chevelure blonde, et à la silhouette gracieuse. Ça faisait toujours plaisir. Par contre sa robe de couleur de bonne facture et ses manières suggéraient une noble. Le plaisir s’en trouva alors amoindrie. Pour séduire ce genre de femmes une bourse bien pleine et un nom de famille prestigieux étaient nécessaire.

Derrière sa face suggérant l’innocence se tenait tapit du ressentiment.

« De quoi elle se mêle ! » Pensait Éon. « Et pourquoi les nobles viennent prier ? Ils ont déjà tout. Qu’est-ce que les dieux pourraient leur donner de plus ? »

Quand vint le « J’ai cru...», le temps s’arrêta pour Éon. Avait-elle compris ? Suivi le soulagement. Certes elle avait compris tout en refusant de l’admettre. Sans doute la remarquable prestation de voleur avait semé le doute. En tous cas c’est ce que son égo lui suggérait.

Éon écouta sagement enregistrant les renseignements au passage. Ainsi il était censé ranger les offrandes dans un endroit bien spécifique. Mais lequel ? Et s’il ne le faisait pas la suspicion de la noble referait surface. Le mieux était de s’en débarrasser afin d’avoir de nouveau le champ libre.

« Je comprends ma... » Ma sœur ? Ma fille ?

« Demoiselle. » Finit par dire Éon en espérant que ce terme soit adapté. « Moi-même avec toutes les tâches qui m’incombent, je connais les aléas de la fatigue. »

Le filou s’adonnait un exercice délicat : mélanger deux ressentis. La sollicitude envers la fidèle, et l’empressement de s’atteler de nouveau à la tâche. Une version simple cela donnait :

« Tires-toi, j’ai à faire. »


C’est alors que la jeune fille lui demanda une bougie. Quelle chieu...! Elle ne pouvait pas simplement déguerpir. Éon parvint encore à se contenir. Même s’il n’était pas tellement au fait des usages religieux, il comprenait tout de même le principe de la bougie qu’on faisait brûler en l’honneur d’une divinité.

En tant qu’apprenti était-il censé en avoir sur lui ? Éon improvisa avec les moyens à sa disposition. Il prit une bougie éteinte au pied de l’Étranger et la tendit à la noble.

« Tenez elle n’est pas utilisée. Et l’Étranger n’y verra pas de mal. Après tout les sept ne font qu’un. »

D’où sortait-il cette dernière réplique ? Aucune idée. Il fallait reconnaitre qu’elle sonnait plutôt bien. Par contre Éon venait commettre un léger impair. Son geste avait été un peu trop vif, comme s’il cherchait à se débarrasser de la jeune fille. Soit c’était le cas du moins officieusement.

Percevant son erreur Éon se crispa légèrement en commettant ainsi une seconde. Était-ce celle de trop ?
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Rencontre fortuite


Clarysse avait beau être confuse, elle se rendit compte que l’innocent apprenti septon l’était tout autant. Son air si assurément ingénu du départ, devint légèrement désorienté. Il ne savait comment appeler la jeune noble du Bief. Elle mit cela au départ sur la condition de l’apprenti. Peut-être venait-il d’une campagne si profonde ou d’une basse naissance si ingrate, que son arrivée à Villevieille ne l’avait pas encore initié aux rouages de la communication hiérarchique. La de la Nouë conserva alors sa première opinion et fut même touchée par la maladresse du jeune homme. Ce n’était pas cette réplique qui lui retirera son sourire bienveillant –ou condescendant… Cela dépend du point de vue. Elle garda donc sa posture.
Sa bienveillance naturelle ou sa naïveté la poussaient à croire que ce qu’elle avait entraperçu était une erreur de son imagination.

« Lady, mon cher. On appelle une jeune femme de ma condition, Lady. » Dit-elle sans un soupçon de reproches, mais plus avec une envie d’enseigner.

Cependant, il semblait que la jeune blonde n’était pas au bout de ses surprises. L’apprenti se saisit d’une bougie qui était destinée à l’autel de l’Etranger. On voyait qu’elle avait été brûlée un temps, probablement, avant de s’éteindre. Mais, surtout, associer une offrande à la Mère, créatrice de vie, porteuse d’espoir, à l’Etranger. Cela choqua si profondément la jeune bieffoise qu’elle ne sut quoi répondre. D’abord, elle crut avoir rêvé cette scène, comme la première fois, mais la bougie que lui tendait le profanateur lui prouvait que ce n’était pas le cas. Elle secoua la tête.

« Mais… Mais vous êtes fous ? Je… Si c’est une plaisanterie, elle n’est pas avenue dans un lieu comme celui-ci ! Reposez la bougie ! Je devrais même en informer le septon responsable de vous. Je… Associer la mort à la vie ! Vous n’êtes pas sérieux… Je… Je voulais prier pour la paix de l’âme de mes parents et pour me trouver rapidement un mari. »

Clarysse était désarçonnée. Tiraillée entre l’envie de juste expliquer à cet apprenti qu’il avait un geste plus que déplacé et son devoir de dénoncer un tel niveau d’incompétences. Sa bonté naturelle rechignait à voir le mal. Cela lui jouait des tours depuis toujours. Encore à Hautjardin, cela avait fait d’elle la cible des moqueries.

« Mais… Mais… Etes-vous seulement apprenti ? Je… Je suis désolée, mais je devrais vous dénoncer. Que faites-vous ici ? Est-ce parce qu’on vous a forcé à embrasser la condition de septon alors que vous ne vénérez pas les Sept, que vous avez un tel comportement ? Ou est-ce parce que vous êtes un voleur sur le point de prendre ces offrandes et les conserver pour son gain personnel ? »

Elle espérait sincèrement voir le visage du repentir chez le jeune homme et qu’il aille même jusqu’à la supplier de ne pas le dénoncer. Peut-être se montrerait-elle alors indulgente, et pourrait même lui lire quelques règles de vie de septon. Faîte que ce soit l’ignorance qui soit la cause de ce malentendu. Sinon, Clarysse ne saurait pas comment réagir. Elle devra le dénoncer. A moins qu’une tendre histoire n’explique ce larcin.
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L’heure de la leçon était venue. Éon était entrain d’apprendre la différence entre se croire malin et l’être vraiment, entre une bonne idée et un plan savamment préparé.

Cela commença en douceur avec son erreur sur l’appellation de lady. Au lieu de percevoir le désastre à venir, le jeune voleur se focalisa sur le snobisme de l’aristocrate et de ses semblables en général. Tous ces titres, et ces usages juste à leur égard. C’était presque comme s’ils avaient organisés un véritable culte envers leurs personnes. S’en était répugnant.

Puis vint le coup de grâce. Les belles tirades impressionnaient peut-être les badauds à l’époque où Éon travaillait dans une troupe de théâtre. Mais présentement il ne se trouvait pas sur une scène avec un texte à suivre. Si bien qu’il commit une seconde erreur sans commune mesure avec la précédente.

Lorsque la noble (ou la chieuse comme Éon la surnommait) lui expliqua, Éon répliqua dans un premier temps à son air outrée par un autre niais. La bêtise paraissait la meilleure excuse surtout face à ce genre de personne si sûre de sa supériorité. Ensuite quand vint la mention du septon, un baratin prit rapidement forme chez l’adolescent. Il se basait essentiellement sur la pitié et comprenait une punition faites de flagellations et de privations, si ses supérieurs étaient informés.

Faire appel à la sollicitude d’un noble, c’était un peu comme un mouton proposant son carré d’herbes au loup pour échapper à ses crocs. Le statut actuel d’Éon accompagné d’une bonne prestation pouvait peut-être bouleverser cette fatalité ?

Seulement ce projet tomba à l’eau face aux paroles suivantes. A ce stade Éon songea à renoncer au terme de chieuse pour un autre bien plus vulgaire. Face à ce désastre une nouvelle expression se dessina sur son visage, une sincère cette fois : la peur. Sans être un juriste, il se doutait que la punition pour un vol dans un septuaire devait être grave. Il sentait déjà la hache du bourreau l’amputer de sa main, voir de sa tête.

Du fait de la dureté de son existence, le sang-froid finit par lui revenir. Un simple malandrin aurait sans doute tenté de fuir ou de placer un discret coup de couteau de le corps de la noble. Des méthodes bien trop aléatoires et sales aux yeux d’Éon. Lui il allait au-delà de la force ou de la dissimulation. Il préférait l’illusion.

Le monologue de la noble lui offrit deux échappatoires possibles ou plus exactement deux rôles. Tout d’abord le pauvre gamin désargenté que la faim avait poussé jusqu’à commettre un vol dans le septuaire. Qui sait en y mettant suffisamment de mélo, Éon pouvait obtenir l’indulgence de cette femme ? Car même si c’était dur à admettre cette chieuse paraissait généreuse. Elle venait probablement d’une famille récemment anoblie.

Ce personnage n’était pas très éloigné de la réalité et donc facile à interpréter. Pourtant Éon choisit l’autre. Jouer un rôle si proche de soi-même était ennuyeux. Alors malgré les risques le jeune voleur lui préféra une autre interprétation plus inventive.

« Je suis du Nord. » Commença à dire Éon la tête baissé en imitant l’accent de cette contrée. « J’étais le dernier de la fratrie, la bouche à nourrir de trop. Mes parents voulaient m’envoyer dans la garde de nuit avec les voleurs, les assassins, et les violeurs ! »

Comme s’il était sur scène Éon marqua une pause afin que le public ait le temps d’apprécier le drame. Il en profita également pour reprendre son souffle, puis reprit sa tirade.

« Alors oui je le reconnais bien que je vénère les anciens dieux de mon nord natal, j’ai embrassé la prêtrise des sept. Car je voulais échapper à cette fatalité. Peut-être qu’un jour mes maitres me démasqueront et me chasseront ou que la foi des sept finira par m’habiter. Mais cette dernière possibilité me sera à jamais refuser si vous me dénoncez. »

Intérieurement Éon jubilait emporté par sa propre prestation. Il était en grande forme. En tous cas c’est l’impression qu’il avait. Il manquait juste la conclusion.

« Mon sort est entre vos mains. »

Une fois cette dernière tirade achevée, le lyrisme quitta rapidement le voleur au profit du retour de la peur. Si sa prestation ne satisfaisait pas son public, les conséquences ne se limiteraient pas à des huées ou des jets de légumes. A vrai dire un léger tremblement parcourrait son corps.
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La jeune bieffoise n’aurait surement pas pu faire la milice ce jour-là. Que lui avait-il pris de se mettre dans une situation aussi dangereuse ? Si le jeune faux apprenti se révélait dangereux, elle ne pourrait rien faire pour l’arrêter. Son air péremptoire et prétentieux était la seule arme dont elle disposait. Et encore, elle n’était pas la noble la plus douée pour la prestance ou l’argument d’autorité. Bien au contraire.
Heureusement, le jeune homme ne se montra pas belliqueux. A l’inverse, son visage se fit désolée et un peu perdu. La naïve Clarysse n’était pas au bout de ses surprises. Le jeune homme baissa la tête et la jeune noble se demanda ce qu’il se passait. Elle qui était venue trouvée la paix au Septuaire de Villevieille, elle se sentait soudain troublée. Alors, son interlocuteur passa aux aveux. Il venait du Nord et il n’avait trouvé qu’une seule solution pour échapper au mur : se faire septon.

Le mur, la bieffoise en avait une idée fantasmée et quasiment irréelle. Un lieu si au Nord que la neige y est éternelle. Le froid y glace les moins vigoureux et durcit les mentalités. Ces hommes qui ont fait tellement de mal en ce monde qu’on les exile dans une tâche chimérique qui est de garder un bloc de glace contre ceux qui vivaient de l’autre côté. Clarysse les en remerciaient, mais elle doutait d’être menacée par ces gens et choses qui vivent au-delà du mur, elle qui ne connaissait que la douceur du Sud. Alors, elle en avait déduit que c’était un lieu où les indésirables se rendaient pour qu’ils ne dérangent plus les autres. Une punition horrible et sans retour. A vrai dire, elle ne le souhaitait à personne, pas même à cet inconnu qui blasphémait dans le Septuaire. Les dieux omniscients pouvaient bien pardonner l’innocence et l’ignorance.

Puis, elle sentit qu’elle devait réagir et que c’était ce qu’attendait le jeune faux apprenti. Bien entendu qu’elle était attendrie par l’histoire de ce jeune garçon se retrouvant livré à lui-même et chassé par sa famille. Pourtant, elle ne voyait pas quelqu’un qui ne croyait pas aux Sept rentrer dans les ordres et les servir ardemment. Pour elle, d’autres possibilités se trouvaient entre les deux extrêmes. Le jeune homme pouvait trouver une place dans une ferme du Bief avant que l’hiver n’arrive, ou bien parler à un septon qui le guide sur la voix des Sept. Se trouver importunée dans sa foi et confronté à un blasphème n’était pas chose qu’un fidèle voulait rencontrer dans le Septuaire. Le jeune garçon, s’il voulait rester près des septons, devait leur faire par de son secret. Heureusement, Clarysse n’était pas du genre à se vexer ou à faire un scandale, mais une autre personne aurait pu juger l’intervention du faux apprenti extrêmement embarrassante et s’énerver plus amplement contre lui.

Cependant, la jeune bieffoise se souvint qu’à Hautjardin, peu initiée à la cour, des personnes bienveillantes avaient pris le temps de la guider et de lui permettre de se faire une place à la cour des fleurs. Elle se sentait redevable envers les Sept, même si elle n’avait pas été choisie comme dame d’atour de Margaery. La charité était une valeur importante pour la jeune fille. Ainsi, après avoir laissé un temps de pause, durant lequel elle jaugea son interlocuteur et réfléchit à la meilleure chose à faire, elle déclara :

« Mon brave… Tu devrais expliquer ta situation à ton septon. Si quelqu’un d’autre aurait surpris ton blasphème, cela aurait pu moins bien se passer qu’avec moi. »

Elle avait utilisé le ton de la réprimande. Sa condescendance se transforma en réelle inquiétude :

« Je ne connais pas les coutumes du Nord. On m’a dit que là-bas les gens étaient bien plus durs qu’ici, dans le Bief. Je ne peux donc qu’imaginer ce que votre famille vous a fait endurer et vous a fait comprendre. Pourtant, les Sept nous mettent en ce monde pour une raison. Parfois cruelle, mais une raison. Tu as ta place, ne t’en fais pas. »

Elle pausa sa main sur l’épaule du jeune homme et lui décocha un sourire. Puis, étant tout de même une lady, elle coupa le contact assez rapidement et replaça sa main sur le jupon de sa robe.

« Je peux venir avec toi parler au septon, si tu veux. Je ne parlerais pas de ton blasphème, mais uniquement de ta situation et je chercherais à intercéder en ta faveur. Et puis, on ne peut pas te forcer à prêcher les Sept alors que tu n’es pas de notre confession. Il y a peut-être une tâche au Septuaire qui te conviendrait plus amplement. Du moins, en attendant que les Sept viennent visiter ton cœur. »

Elle élargit son sourire et tendit les mains :

« Donne-moi ces objets, nous allons les laisser ici et parler immédiatement au septon ! Et si jamais il le faut, tu pourras venir me voir une fois par jour pour que je t’explique un peu plus en quoi consiste la religion des Sept. Du moins, le temps de mon séjour à Villevieille. Je lui montrerais que ta présence ne sera pas un poids. »

L’enthousiasme et la générosité avaient pris place dans le cœur de Clarysse. A vrai dire, elle était venue à Villevieille avant de remonter à Herbeval car elle souhaitait réellement apaiser son âme de ce qu’elle vécut dans l’abondance de Hautjardin. Elle se sentait comme une expiatrice.
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Les premières paroles de la lady suite à l’histoire du nordien provoquèrent chez Éon un mélange de soulagement, de satisfaction, et de sarcasme. Soulagement d’échapper à une délation. Satisfaction que son monologue fonctionne. Sarcasme face à la dernière phrase.

« Oui ça aurait pu se passer plus mal avec quelqu’un disposant d’une cervelle. » Pensa-t-il non sans une certaine mauvaise foi.

Après tout elle avait faillit le démasquer. La noble fit preuve d’une compassion envers Éon comme il en avait rarement eu droit. Elle se mit même à le tutoyer. Toutefois le voleur n’y vit que crédulité et superstition. Puis son rire intérieur devant tant de niaiserie cessa.

Voilà que cette chieuse lui proposait de se faire démasquer par le septon ! Pourquoi cet acharnement ! Était-ce vraiment Éon qui la manipulait ou l’inverse ?

Le voleur se rendit compte à quel point il délirait. Il devait se reprendre. Un espoir subsistait forcément. Un espoir qui exigeait certains sacrifices. En cédant les objets à la lady Éon eut l’impression de se retrouver à ses débuts lorsqu’il avait dû céder son butin au chef de bande Balor. Il est vrai qu’on pouvait y trouver quelques similitudes. Deux personnes plus hauts placées que lui et s’appropriant le fruit de son travail.

Éon se résigna facilement. Il était coincé de toute manière et pas totalement étranger à cette situation. Trop de failles s’étaient dévoilées pour tout mettre sur le compte d’un coup du sort ou de la sang-bleue. Au lieu de pièces ou d’objets de valeurs, le jeune voleur avait au moins obtenu une leçon. Une leçon qu’on pouvait résumer en un deux mots : prévoir et organiser.

Toutefois Éon n’allait pas s’en contenter. Éviter l’échafaud serait également appréciable. A défaut d’être toujours judicieux, ses raisonnements étaient vifs. Si Éon avait bien compris une chose, c’est qu’il n’était pas dans son élément. Il devait quitter du moins dans un premier temps le temple. Après il aviserait.

« Je vous en serai gré Lady. » Dit Éon d’abord bien obséquieux à la manière dont les nobles désiraient voir les gueux. « Le septon est dehors à l’arrière du septuaire. Il... inspecte des dégradations. »

L’adolescent dû retenir un air réjouit. C’était comme si après avoir encaissé plusieurs coups, il ripostait enfin. D’ailleurs le temps du coup de grâce était venu.

« Suivez-moi. Je vais vous guider. »

Évidemment Éon évita la moindre promiscuité comme de lui prendre la main. Tout en les détestant il connaissait correctement les hiérarchies sociales. Sa cervelle se remit à cogiter au passage.

Dès qu’il serait à l’autre extrémité du bâtiment, Éon pourrait détrousser la chieuse avant de disparaitre dans les rues afin de ne pas rentrer bredouille. Puis plusieurs raisons lui firent renoncer à son projet comme la forte fréquentation aux alentours du septuaire ou son habitude d’éviter des actions violentes. Même s’il refusait de l’admettre, Éon ne voulait pas s’en prendre à cette femme finalement généreuse, du moins autant qu’une noble puisse l’être.

Finalement peut-être que la compassion de la Mère avait touché cet athée convaincu ?

Pourtant avant de partir il eut un dernier regard pour l’Étranger. A la différence de ses paroles précédentes à son égard, ce n’était pas une marque de respect bien au contraire. Il était venu se servir à ses pieds par affinité. De plus l’Étranger était une divinité discrète que par conséquent les fidèles négligeaient.

Bref Éon lui avait accordé un soupçon de confiance, et reçut une bien mauvaise récompense en retour.

Plus on est au sommet, plus on néglige ceux tout en bas. De quelle pièce de théâtre cette citation était-elle tirée  ? En tous cas Éon l’aimait bien. Il la ressortirait sûrement à l’occasion.
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Rencontre fortuite


Clarysse se sentait plus légère au fil de la conversation.
Elle qui avait pensé avoir affaire à un voleur et qui s’était sentie idiote et effrayée de devoir intervenir, se trouvait, finalement, à aider un jeune indigent. Il y a très peu de moments où la jeune femme se sentait entière. Ces moments arrivaient lorsqu’elle s’occupait de son jardin à Herbeval et lorsqu’elle faisait ses actions de charité que sa mère lui avait longuement imposé durant toute sa jeune existence. Elle prit en main les objets que le repenti lui tendit et elle lui adressait un sourire qui respirait la bienveillance. La jeune noble se sentait souvent idiote et décalée, cette rencontre avait pour effet de l’alléger des drôles d’évènements qu’elle avait vécu à la cour d’Hautjardin. Ici, auprès de cet inconnu, qu’elle ne sentait pas à sa place, elle se sentait bien plus à l’aise. La tension retombait entre les deux jeunes gens et l’atmosphère se faisait plus saine. Clarysse ignorait tout de cette sensation et du secret qu’elle renfermait.
« Bien. Je vais les poser ici. Le Septon enverra quelqu’un d’autre les ramasser. Allons-y, mon cher… »

La jeune de la Nouë se rendit compte qu’elle ne connaissait pas le nom de son interlocuteur. Habituée à grandir dans un château convivial aux tous se fréquentaient, Clarysse se souciait d’avoir connaissance de l’identité des personnes auxquelles elle s’adressait. Cette règle allait à tout le monde, peu importait leur catégorie sociale. Pour la de la Nouë, il s’agissait du respect de la reconnaissance l’autre, dans la transparence et la vérité.
« Je ne connais pas votre nom, évidemment. Comment vous appelez-vous ? »

S’ils étaient amenés à se revoir, Clarysse trouvait cela important de se nommer. Elle s’arrêta donc et plongea son regard dans celui du faux apprenti.
« Moi c’est Clarysse de la Nouë, fille du défunt seigneur et sœur du nouveau. Je viens d’Herbeval, c’est un fief à l’Est du Bief, à la frontière avec l’Orage. J’imagine que le temps y est bien plus clément que dans le Nord. »

N’aillant jamais quitté le Bief et très rarement Herbeval, Clarysse aimait parler des différentes régions qui composaient Westeros. Elle espérait inviter l’inconnu à se dévoiler davantage avant qu’ils ne sortent du septuaire. Elle reprit sa marche, sa curiosité pouvait bien être assouvie en avançant.

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