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Along the Road [PV Wynafryd puis Robb]

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Bercée par le cahot des roues sur la Route Royale, Kylis somnolait, sa tête dodelinant de gauche à droite à chaque nouveau heurt, ses yeux fermées lui offrant un peu de repos face au mal de crâne qui lui cisaillait les tempes. Si le départ de Winterfell pour le Conflans s’était bien passé, la traversée de Paluds avait été un véritable cauchemar, bien davantage que lors du voyage vers les Terres de l’Orage peu de temps auparavant. Cette fois, le climat particulier des terres de la maison Reed avait été fatal à la santé fragile de la jeune femme, mise à mal par de tels trajets si rapprochés, elle qui parcourait en quelques lunes plus de lieues qu’au cours de toute son existence passée. Dès les premières tourbières enneigées qu’ils avaient dépassées, l’Omble avait attrapé une vilaine fièvre et avait été contrainte de démonter pour s’abriter dans l’un des carrosses faisant partie du long convoi vers la demeure des Nerbosc. Sa cousine avait pris soin d’elle, puisqu’elle était du voyage, et peu à peu, les tremblements avaient cessé, alors que sa température redescendait. Pour autant, elle sentait bien que, si le gros de l’atteinte était passée, elle n’était pas encore complètement guérie. Il n’était cependant pas question d’arrêter la marche pour sa convenance personnelle. La date du mariage de Sansa et d’Hoster Nerbosc approchait, et de toute manière, elle n’allait pas imposer une halte à durée indéterminée à cause de peccadilles de la sorte. Qu’aurait pensé son fiancé ? Oh, Robb avait été très prévenant lorsqu’il avait appris qu’elle était malade, l’enjoignant à profiter d’un brin de confort afin de guérir plus vite. Cependant, elle ne doutait pas qu’il attendait autre chose d’une future épouse, surtout si elle devait sillonner Westeros à ses côtés pour des raisons diplomatiques. Autant dire qu’elle préférait serrer les dents et endurer. Après tout, on lui avait assuré qu’elle était presque au bout de ses peines, alors mieux valait ne pas s’inquiéter, non ?

Le paysage en lui-même était terriblement monotone, n’offrant aucune consolation si elle avait voulu en trouver une. Brièvement, l’Omble s’était même demandé comment les paludiers parvenaient à supporter un tel endroit tout au long de l’année et pour l’immense majorité, tout au long de leur vie. Et cette odeur de tourbe, que la neige et le froid ne parvenait pas totalement à masquer … Sincèrement, elle regrettait presque la délicieuse flagrante du grand-oncle Pestagaupes et de ses fourrures en peau de taupes, précisément. Non, décidément, les Paluds n’étaient pas son endroit préféré du Nord, même si elle comprenait pourquoi les Frey s’y étaient si souvent cassés les dents, comme beaucoup d’envahisseurs de manière générale. Alors qu’un bourdonnement désagréable résonnait à son oreille, elle se décida à ouvrir les yeux, observant sa cousine coudre rapidement elle ne savait trop quoi à une vitesse qu’elle-même n’aurait probablement jamais su égaler. Elles restèrent ainsi un temps dans un silence qui n’était percé que par le son du crochet et par les bruits de coche. Au loin, Kylis pouvait imaginer les discussions des autres voyageurs. Avec un très léger sourire aux lèvres, elle pensa à ce que devait se dire Sansa à ce moment précis, se doutant bien que malgré une petite appréhension somme toute bien normale, la jeune fille devait commencer à sentir l’excitation monter. Peut-être révisait-elle les derniers préparatifs pour le mariage ? Oui, c’était bien probable. Enfin une voix vint la soulager en annonçant une halte bien méritée pour faire souffler un peu les chevaux et réparer un essieu à l’arrière du convoi. La Géante eut du mal à étouffer un soupir de soulagement. Aidée par sa cousine, elle s’emmitoufla donc comme elle put avant de sortir, humant l’air frais à plein poumon, ce qui eut le mérite, après quelques pas, de lui ôter en partie sa migraine. Pour autant, elle fut bientôt prise d’une terrible quinte de toux qui la laissa pantelante, la tête lui tournant. La jeune femme s’arrêta, la main sur un rocher, appuyée à ce dernier comme un marin accroché à n’importe quel débris le maintenant hors de l’eau. Son visage arborait une pâleur de nacre encore plus accentuée qu’à l’accoutumée. Inquiète, sa pauvre cousine finit par lui demander si elle se sentait bien, ce à quoi Kylis répondit par la négative. Autant être honnête, de toute façon, cela se voyait bien assez comme cela. Et c’est ainsi que la jeune fille la laissa derrière elle avait l’idée d’aller chercher quelques médications. En chemin, la pauvrette croisa une dame qui avait l’air fort bien mise et dont, dans sa panique naissance, elle ne reconnut pas les couleurs.

« Ma dame, je vous en prie, ma cousine ne se sent pas bien, et je ne voudrais pas qu’elle défaillisse pendant que je vais chercher de quoi l’aider à se sentir mieux …

S’il vous plaît, est-ce que vous pouvez veiller sur elle le temps que je revienne ? Elle est en contrebas, par là. »

Et c’est ainsi que Kylis vit surgir dans son champ de vision Wynafryd Manderly, qui devait peut-être se trouver un peu surprise de l’identité de ladite cousine. Diantre, voilà qui était inattendu, et un brin gênant … L’Omble finit par déclarer dans un souffle un peu rauque :

« Lady Manderly … Je suis navrée que vous me trouviez ainsi, car je doute être une bonne source de conversation à cet instant précis.

Le climat des Paluds ne me sied pas tout à fait, manifestement … »
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along the road
Kylis Omble &
Wynafryd Manderly


« dans le Neck | 302, lune 3, semaine 2 »

La décision de faire le trajet avec le convoi nordien n’avait pas été des plus évidents pour Wynafryd. Elle s’était tout de même rendue à Porte-Béline pour éviter de le croiser quelques heures, quelques jours tout au plus, et voilà à présent, quelques lunes plus tard seulement, qu’elle s’était lancée dans un voyage de plusieurs semaines avec ce même convoi. Mené par ce même duo qu’elle craignait d’apercevoir : Robb Stark et Kylis Omble. L’annonce de leurs fiançailles avait rouvert une plaie qu’il lui semblait pourtant pansée. Cependant, les derniers voyages de Wynafryd, à Porte-Béline puis sur l’Île-aux-ours avaient permis à la Sirène de prendre un peu de recul par rapport à tous ces événements là. Elle avait vu une de ses plus chères amies se marier dans la plus grande des joies, entourée des siens. Et puis sa conversation avec Dacey l’avait quelque peu aidée à avancer. Bien sûr, la Manderly ne cherchait pas pour autant la compagnie de son ex-fiancé ni de celle qui serait dans quelques lunes sa suzeraine, mais elle avait décidé de cesser de s’apitoyer sur son sort. Elle ne voulait pas manquer cet événement si important pour Sansa à cause de son égo froissé. Elle avait promis à la belle rouquine d’être toujours là pour elle, alors elle se devait de se montrer à la hauteur de ses promesses. Une page était définitivement tournée, leurs routes s’étaient séparées pour de bon. Elle pouvait encore tourner la tête pour regarder en arrière, voir ce qui avait été parcouru et les sentiments qui étaient nés de cette histoire, mais lorsqu’elle regardait devant elle, il n’y avait nulle trace du Loup. C’était ainsi à présent et elle était prête à l’accepter pour de bon cette fois ci.

La jolie brune avait donc rejoint le convoi à Winterfell, accompagnée des quelques Mormont qui avait décidé de faire la route, de la garde Manderly qui avait fait le voyage aller pour les noces de Lyra, ainsi que de sa soeur Wylla. Cette dernière n’avait aucune envie de s’aventurer au-delà de leurs frontières contrairement à elle. Son aînée avait donc confié Vraël à ses bons soins. Parce que si elle ne craignait pas de se rendre dans le Conflans et de croiser des gens de tous horizons, elle n’était nullement capable de leur faire confiance quant à la sécurité de son saurien. L’existence de son dragon avait déjà traversé le Nord, nul doute que cette réunion continuerait de faire circuler le bruit, mais contrairement à ce qu’il s’était passé sur ses terres, elle avait nullement envie de confirmer les dires. Vraël avait beau avoir deux ans, bientôt trois, il ne dépassait pas la taille d’un gros chien, ils seraient tous deux bien trop vulnérables. Son compagnon lui manquait et elle n’avait pu s’empêcher de remarquer qu’elle rêvait de moins en moins plus la distance entre eux augmentait chaque jour. Des songes dont elle ne se souvenait guère, on ne peut plus flous, mais maintenant qu’ils étaient séparés, elle sentait bien la différence de sensation à chacun de ses réveils. Elle n’avait cependant personne pour en parler. Elle alternait son voyage entre différents groupes, mais chevauchait le plus souvent aux côtés des Mormont. Quand elle prenait des pauses, elle s’asseyait aux côtés de Sansa pour discuter un petit peu. Mais elle savait que ni les Mormont, ni les Stark ne pourraient l’aider à y voir plus clair.

Ce jour là, environ une semaine après avoir dépassé Moat-Cailin, alors qu’ils avançaient en plein Neck sur la route royale, Wynafryd décida de profiter de la halte comme à son habitude pour remonter le convoi, délaissant ses amies Ourses un instant. Elle avait chevauché Écume depuis leur départ le matin même et ses cuisses commençaient à la faire souffrir, elle cherchait donc une voiture qui aurait une place pour elle pour le reste de la journée. Elle venait de confier son cheval à un adolescent lorsqu’une jeune femme pas bien plus vieille que lui arriva en courant à sa hauteur. Cette dernière l’interpella, affolée. “Allez-y, je vais m’occuper d’elle !” répondit-elle avec empressement, l’air soudainement tout aussi inquiet que celui de la nordienne qui venait de la quitter. Wynafryd releva légèrement ses jupons et s’élança dans la neige pour rejoindre la jeune femme en détresse un peu plus bas. D’un geste bienveillant, elle posa sa main sur le dos de la jeune femme, penchée sur un rocher, puis la dépassa pour pouvoir voir son visage. Lorsqu’elle reconnu les traits de la Géante, son coeur rata un battement et son inquiétude vira à la surprise. Sans même sans rendre compte, elle avait ôté son bras de la cape de Kylis. Cette dernière fut d’ailleurs plus vive qu’elle et entama la conversation. Wynafryd profita de cet instant pour reprendre ses esprits et chasser cet air étonné de son visage. Ses mâchoires se serrèrent et l’inquiétude revint. “Si vous saviez, Lady Omble, la conversation est le moindre de mes soucis à l’instant.” dit-elle sincèrement. Elle ne portait pas la jeune femme dans son coeur, elle représentait une chance ratée, un avenir dont elle rêvait et qu’elle ne pouvait embrasser. C’était cette femme qui recevrait le respect, l’amour et les baisers de Robb à présent, et c’était peut-être déjà le cas. Néanmoins, elle demeurait une nordienne comme elle, une jeune femme également, et elle se trouvait en détresse à présent, il était impensable pour la Manderly de ne rien faire à ce sujet. “Je vois bien cela en effet… Cela vous arrive-t-il souvent ? Que puis-je faire pour vous soulager ? De l’eau peut-être ?” proposa-t-elle en portant sa main à sa ceinture à laquelle pendait une gourde de cuir. “Votre cousine est partie chercher quelque chose qui vous fera du bien, il faut juste vous montrer un peu patiente… Je vous proposerais bien de vous concentrer sur ce qui vous entoure, mais je crois que dans votre cas ça ne vous aiderait pas donc ?” dit-elle d’une voix plus légère, à la limite de la plaisanterie, cherchant à voir si cela pouvait fonctionner.
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« Cela tombe à pic alors … parce que nous sommes deux dans ce cas. »

L’espace d’un instant, un sourire amusé effleura le visage de l’Omble remplacé hélas bien trop vite par un haut-le-cœur fiévreux qui lui referma le bec en quelques secondes, effaçant cette demi-plaisanterie un rien sardonique pour l’obliger à prendre de longues respirations, aspirant l’air à grandes goulées pour le savourer aussi longtemps que possible, dans une volonté de calmer les palpitations qui lui venaient et d’éviter qu’elle ne rende le contenu de son estomac devant l’ancienne fiancée de son futur époux, ce qui eut été une humiliation dont elle se serait volontiers passée. Sa maison avait bien des défauts, et parmi ces derniers, on pouvait compter une certaine fierté qui, chez certains, avaient une tendance à être relativement mal placée. Kylis ne dérogeait pas à la règle. Comme son père, elle savait reconnaître sa défaite de bon cœur, mais il était des situations qui mettaient à mal son amour-propre. Il fallait admettre qu’elle se trouvait dans l’une d’elle, et qu’il lui était douloureux d’imaginer s’enfoncer davantage dans le pathétique. Le pire ? Elle était sincèrement persuadée que, passé la surprise de voir auprès de qui elle se trouvait, Wynafryd Manderly n’avait aucune arrière-pensée de ce type et se contentait de tendre la main à une personne dans le besoin, ce qui, évidemment, était aussi réconfortant qu’agaçant. Ravaler son ego n’était pas chose si aisée, curieusement surtout lorsqu’on se trouvait dans un état de faiblesse comme le sien, et encore plus quand c’était face à … hum, difficile de trouver le terme adéquat. Rivale lui semblait impropre, car quand bien même elle aurait voulu aller sur le même terrain, il y avait un tel fossé entre elle et l’héritère de Blancport que cela lui paraissait tout bonnement risible. Il n’y avait pas de rivalité quand deux personnes ne jouaient pas dans la même cour : un mariage politique n’était pas une inclination amoureuse, et il eut été illusoire de le rêver. Avoir les pieds sur terre et se cantonner à désirer respect et amitié, c’était à la fois plus pragmatique, et sans doute salutaire. Du coup, définitivement, cela n’allait pas. Prédécesseure non plus, d’ailleurs : les circonstances étaient éminemment différentes. In fine, une autre lady du Nord lui convenait mieux. Ce n’était aucunement suffisant pour rendre compte de la complexité de la situation, mais au final, c’était peut-être le plus neutre, et donc le mieux pour éviter de lui causer des angoisses et inquiétudes dont elle n’avait pas besoin, à cet instant précis.

Cependant, les questions pleines de la sollicitude de l’autre nordienne la ramenèrent, bien malgré elle, à ce dilemme égotique. Sa santé fragile plus jeune n’était pas nécessairement un secret, même si, dans la perspective d’un futur mariage, sa famille avait insisté sur le fait que la première fille du Lard-Jon avait fini par s’endurcir. C’était relativement vrai, même si les cauchemars qui continuaient à la tarauder de temps à autre déclenchaient encore des fièvres de temps à autre. Pour autant, ce qu’elle savait être un fait tangible devenait un aveu douloureux à faire, à cet instant précis, et un réflexe puéril la traversa, alors qu’elle se mordait les lèvres, hésitant à répondre franchement. A la place, un peu lâchement, elle se décida pour parer au plus pressé, à savoir accepter l’eau que lui proposer la jeune femme, préférant la gratitude à l’amertume de ses propres insuffisances :

« De l’eau … Oui, je vous en serais reconnaissante … »

La sensation de fraîcheur lui fit du bien, autant que les vents qui battaient son visage et commençaient enfin à faire leur effet. Même si elle risquait une toux carabinée, c’était bien le seul moyen qu’elle connaissait pour faire baisser la tension qui envahissait son corps, ainsi que la mauvaise température qui l’avait prise, du moins provisoirement. Et pour cela, elle ne voyait qu’une solution :

« Pourriez-vous m’aider à me redresser ? L’air frais à plein poumon … me fera du bien. »

A nouveau, elle profita un petit moment de la vivacité du vent qui lui décongestionna un peu la poitrine. Moins contrainte, sa respiration se fit donc moins troublée et ses vertiges commencèrent à diminuer. Ce ne fut cependant qu’une fois certaine de ne pas céder à la nausée qu’elle put répondre doucement à la Manderly :

« Je vous concède volontiers que le charme des terres Reed n’a pas beaucoup d’effets sur moi … »

C’était le moins que l’on pouvait dire ! Mais les marais avaient au moins la vertu de focaliser son attention, et, alors qu’elle se sentait mieux, ses inquiétudes s’atténuèrent, au point même qu’elle se morigéna silencieusement pour les avoir ressenties. Il s’agissait presque d’un comportement de sudière, à redouter une autre dame pour des questions aussi triviales ! Indigne d’une Omble, en tout cas. Son père l’avait élevé pour marcher la tête haute, en toutes circonstances, comme il convenait lorsque l’on portait un nom aussi ancien que le leur. Elle n’avait pas la force du Lard-Jon … mais elle pouvait essayer. Au moins un peu.

« Cela m’arrive parfois, oui … Quand je suis fatiguée. Du moins, c’était le cas lorsque j’étais plus jeune. Mais entre le voyage à Lestival, et maintenant celui-ci, en si peu de temps … Je ne suis pas habituée, et avec mes mauvais rêves … »

Elle s’arrêta, consciente qu’elle en avait sans doute trop dit et prit une nouvelle inspiration profonde, avant de lâcher un peu hâtivement :

« J’ai attrapé une mauvaise fièvre dès que nous sommes avons pénétrés dans les Paluds. Je pensais être à peu près guérie … »

Nouvelle inspiration. Léger haut-le-cœur.

« Apparemment pas tout à fait. »
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along the road
Kylis Omble &
Wynafryd Manderly


« dans le Neck | 302, lune 3, semaine 2 »

La Manderly était toujours prête à faire la discussion à toutes sortes de personnes, en toutes circonstances. C’était une des qualités que son grand-père avait cherché à développer chez elle alors qu’il lui enseignait à maîtriser ce masque qu’elle avait depuis délaissé. Mais elle savait reconnaître que certaines situations n’étaient tout simplement pas propice à la discussion et celle-ci en faisait clairement partie. Lorsque la jeune nordienne affolée était venue la trouver pour épauler l’Omble, elle s’était bien doutée que ni un fauteuil, ni une boisson chaude ne l’attendait au bout du chemin froid et enneigé. Alors non, Kylis n’avait pas à s’excuser de ne pouvoir se laisser aller à de petits bavardages, ça n’était pas pour cela que la Sirène s’était approchée. C’était par solidarité nordienne, parce qu’on ne laissait pas un des siens se sentir mal sans rien faire. La réponse de cette dernière lui tira d’ailleurs un léger éclat de rire, alors qu’un sourire du même genre apparaissait sur les lèvres de la brune affaiblit. Une connivence d’un instant, malgré la gêne qu’elles partageaient vraisemblablement. Bien que du point de vue de Wynafryd, elle ne parvenait pas à imaginer pour quelles raisons la Omble aurait pu être gênée. Elle obtenait ce que de nombreuses filles de naissances nobles pouvaient rêver. Et en plus de cela, elle avait la chance d’avoir pour futur époux un homme noble et loyal, à l’image de son paternel.

Mais vite, l’état de la fiancée du Nord fit disparaitre le sourire des lèvres pleines de la Manderly. Elle avait beau chercher à plaisanter et alléger l’humeur entre elles, son corps et son malêtre la rappelait à l’ordre. Elle eut un nouveau geste de prévenance en sa direction, faisant un pas vers elle et tendant un bras, mais ne pouvant se résoudre à réitérer le contact. Ses lèvres se pincèrent, contrariée et inquiètes par l’état de l’adolescente. Ne sachant guère ce qu’elle pouvait faire pour l’aider, Wynafryd finit par lui proposer de l’eau, attrapant sa gourde pleine pour la lui tendre, alors qu’elle acquiesait à sa proposition. “Tenez.” Mais déjà, Kylis demandait autre chose d’elle. Il y eut une fraction de seconde où la Sirène de Blancport resta immobile, les yeux rivés sur elle, hésitant à franchir ce dernier pas vers elle. Puis comme un peu plus tôt, lorsqu’elle avait découvert son visage, Wynafryd parvint à retrouver ses moyens et s’approcha d’elle pour lui proposer son bras, ainsi que son épaule comme appui. Elle demeura silencieuse, alors que l’Omble se reposait sur elle pour respirer convenablement. Elle savait à quel point l’air frais pouvait se révéler bénéfique, mais elle le savait tout aussi traître. “Il ne faudrait pas cependant vous attarder trop longtemps dans le froid… L’effet de votre fièvre pourrait vous tromper…” dit-elle prudemment. Si la Géante était malade plus ou moins régulièrement, elle savait probablement mieux qu’elle ce qui était bon ou non pour elle, mais la Manderly était persuadée que s’éterniser dans la neige, à laisser leurs jupons absorber toute l’humidité, n’arrangerait rien pour personne si cela durait trop.

Wynafryd ne put retenir une légère grimace alors que Kylis évoquait le charme des terres Reed. Est-ce que même les paludiers trouvaient un charme à leurs terres ? Des avantages ? Oui ! Même la Sirène était capable d’en trouver chez eux, mais du charme ? Cela lui semblait un doux euphémisme. “Entre nous, ça n’est pas non plus mon coin préféré du Nord… J’ai hâte qu’on le laisse derrière nous !” Entre la végétation étrange qui dépassait de l’épaisse couche de neige, cette odeur si spéciale et son esprit qui semblait à nouveau troublé par des rêves depuis qu’ils franchissaient le Neck… elle avait froid dans le dos rien que d’y songer ! A moins que cela fut provoqué par ses bas de laines qui venaient de prendre l’eau glacée. Cependant, elle ne s’y attarda guère dessus et demanda plutôt à la jeune femme si ces maux étaient récurrents chez elle. Son esprit pragmatique, et peut-être jaloux ne put s’empêcher alors de questionner le choix de la Omble comme future Dame de Winterfell. Comment ce choix pouvait-il être simplement pour faire perdurer la lignée ? Quand une grossesse et un accouchement ne ferait que plus la mettre en danger et l’affaiblir ? Mais une nouvelle fois, la Manderly chassa cette idée, se rappelant du mariage arrangé entre Rhaegar Targaryen, et la mère de son amie, Elia Martell. La princesse dornienne avait elle aussi une réputation sur sa santé, cela ne l’avait pas empêchée d’être princesse des Sept Couronnes pour des raisons politiques et de donner deux enfants en pleine santé à son époux. Wynafryd fut tentée de demander si entreprendre ce voyage avait été une bonne idée, mais qui était-elle pour juger les choix de son ex-fiancé et de la jeune femme ? A quoi bon servait-il de souligner quelque chose qui était à présent immuable. Alors elle décida de présenter les choses différemment. “Nous n’avons fait que la moitié du chemin… si jamais vous préférez rebrousser chemin pour retrouver le confort et le calme nordien, je suis certaine que personne ne vous en voudrez. Ou si vous vouliez faire une halte un peu plus longue aux Jumeaux…” Il valait mieux être absent et préserver sa santé que d’apparaître affaibli devant trop de monde, il n’y avait nul jalousie dans son propos.

Elle ne put cependant retenir un regard curieux, fronçant ses sourcils alors que Kylis évoquait de mauvais rêves. Cela ne pouvait être une coïncidence, et cela n’avait finalement peut-être rien à voir avec son dragon si quelqu’un d’autre venait à se trouver troublé dans cette région dont les légendes racontaient énormément de choses. “Je crois que cette région n’est bonne que pour les Paludiers. Pour nous autre, elle a des effets pour le moins désagréable… Peut-être un peu de bonsomme pourrait vous apaiser les prochaines nuits ?” De son côté, après ce qui était arrivé à Wylla, elle préférait s’en tenir aussi loin que possible, quand bien même cela aurait pu la soulager quelques fois. “Cela me désole de vous voir dans cet état, y-a-t-il quelque chose que je puisse faire en attendant que votre cousine revienne, lady Kylis ?” demanda-t-elle avec empressement alors que cette dernière luttait contre un nouveau haut-le-coeur. Une nouvelle idée germa brièvement dans son esprit. Les paroles de Sybelle lui revenait en mémoire à propos des femmes nouvellement enceinte. Était-il possible que cela soit l’explication du mal de la Géante ?
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Wynafryd Manderly &
Kylis Omble


« dans le Neck | 302, lune 3, semaine 2 »

Soutenue par l'ancienne fiancée de son promis, Kylis profitait de ce bras timidement tendu pour savourer l'air frais de l'hiver à pleins poumons. Ces inspirations profondes semblaient effacer un instant ses vertiges et ses angoisses... Rapidement, la fièvre qui l'accablait jusqu'alors demeura moins pénible, plus supportable, la demoiselle se sentait véritablement revitalisée par les bienfaits de ce froid hiémal. Malheureusement, cette quiétude restait superficielle, éphémère... Wynadryd ne tarda d'ailleurs pas à mettre en garde la géante, en lui rappelant avec sagesse la fourberie dont pouvait parfois faire preuve le vent glacial. Cet altruisme à toute épreuve en devenait presque horripilant. En un sens, Kylis concevait sans grande difficulté pourquoi la sirène avait tant plu à son futur époux et pourquoi celui-ci ne l'avait toujours pas oublié aujourd'hui... Face à cette prévenance justifiée, la Omble ne put qu'acquiescer poliement, un léger sourire aux lèvres. Le regard porté sur l'horizon enneigé des Paluds, la jeune promise resta un instant silencieuse, profitant de l'accalmie que lui offrait son état de santé... L'esprit songeur, il n'était pas difficile pour elle d'imaginer qu'en d'autres circonstances, les deux nordiennes auraient pu nouer une amitié sincère... Seulement, les Anciens en avaient décidé autrement en mettant entre les deux demoiselles le Jeune Loup, suzerain de leur région...

Après avoir entendu l'aveu laborieux de la Omble quant à sa santé fragile, Wynafryd évoqua l'idée de rebrousser chemin et de manquer l'événement qui devait marquer l'union de la corneille et du loup. Ces mots étaient pourvus des meilleures attentions et Kylis en était consciente. Malgré tout, elle ne put retenir une mine contrariée. Si la syntaxe et le ton employé restaient bienveillants, la géante devinait sans peine les pensés qui devaient traverser l'esprit de la sirène...

— Par les Sept Enfers, où Robb est-il allé chercher ce parti ? C'est ce que vous devez vous dire mais la bienséance vous empêche de concrètement le formuler n'est-ce pas ? Je ne suis pas dupe et vous n'êtes de toute évidence pas la seule à remettre en question le choix de notre suzerain...
Je ne vous en veux pas. Ne fus-je pas la première à me questionner sur cette décision ?
– répliqua-t-elle sans retenue. Sa langue d'une rudesse inconsciente, avait cinglé à l'instar d'un fouet avant de se ressaisir, consciente qu'elle en avait encore une fois trop dit.
Ne vous en faîtes pas lady Wynafryd, reprit-elle d'un ton plus doux et apaisé, je saurais me montrer forte aux yeux des autres convives... Pour ma maison, les Stark et le Nord je ne faillerai pas...
D'autant plus que les rares hommes de la maison Frey que les Dieux m'ont donné l'occasion de croiser ne m'ont guère inspiré confiance. Je me demande si rester séjourner seule aux Jumeaux ne serait pas pire supplice que de poursuivre la route avec le convoi
– finit-elle de confier avec malice...

À la mention du bonsomme, Kylis approuva sans arrière pensée à la proposition, consciente que cela ne pourrait que l'apaiser lors de ses nuits mouvementées, avant de rapidement réaliser quels antécédents avaient les Manderly avec cette substance parfois utilisée à de mauvais escients...
Après avoir lutté contre un énième haut-le-cœur dans un geste de prévenance, la géante demanda avec sincérité.

— Vous en avez fait déjà beaucoup lady Wynafryd, je vous en remercie. J'imagine que ma cousine ne devrait plus trop tarder à l'heure qu'il est... Comment se porte votre sœur ? Nous n'avons jamais réellement échangés mais tout comme le reste de la région, j'ai été très touchée par ce qui lui est arrivé. Le Nord se souvient et il n'est pas prêt d'oublier...

Le lien était sans aucun doute maladroit mais l'inquiétude pour la nordienne demeurait quant à elle bien réelle. La géante avait été choquée par l'affront du lézard et s'était lors des premières lunes après la nouvelle sentie coupable que ses fiançailles soient indirectement liés à ces agissements sans honneur.
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along the road
Kylis Omble &
Wynafryd Manderly


« dans le Neck | 302, lune 3, semaine 2 »

L’espace d’un instant, Wynafryd eut l’impression d’aider véritablement la jeune femme et qu’elle tenait le bon bout. L’air frais semblait faire son effet et la Sirène ne pouvait que s’en réjouir. Malheureusement, le soulagement était bien trompeur. Entre deux haut-le-coeur, après que la Manderly ait proposé qu’il soit plus sage pour elle de rebrousser chemin, après tout, elles n’en étaient qu’à la moitié du voyage et il ne fallait pas ignorer le chemin retour, la Géante ne put s’empêcher de commenter son propre état de santé d’un regard extérieur ce qui eut le don de souffler la Sirène. Cette dernière eut un léger mouvement de recul et sa mine se décomposa alors que ses yeux s’écarquillaient. “Lady Kylis…” commença-t-elle doucement. “Les Stark ont mon entière confiance et loyauté, je ne suis personne pour juger les choix de Robb… particulièrement après ce que je lui ai fait.” Il lui peinait d’avouer la chose de la sorte, surtout à la Omble, mais c’était la stricte vérité. “Et je vous assure qu’actuellement mes préoccupations sont plus orientées en toute sincérité sur votre santé et votre sécurité que sur le prochaine mariage de notre suzerain…” Évidemment elle y avait songé, mais une seule fraction de seconde, à cause de la part de son coeur encore jaloux pour des choses qu’elle ne pouvait décemment reprocher à la Omble qui n’en était nullement responsable d’ailleurs. Une fraction de seconde qui l’avait écœuré. Elle ne voulait pas être ce genre de femmes rendues amer par les peines de coeur. Elle ne voulait pas faire porter une responsabilité à Kylis, alors qu’elle avait fait ses choix toutes seules, en partielle connaissance de cause. Elle ne serait jamais amies non, mais cela ne voulait pas dire qu’elle lui souhaitait du mal pour autant. “Je ne suis pas cruelle…” cru-t-elle avoir besoin de préciser, alors qu’elle sentit sa gorge se nouer. “Mais vous êtes une Géante, je ne doute nullement de la force que vous saurez rassembler pour faire honneur à votre fiancé.” reprit-elle avec un sourire encourageant bien que sans joie. La Sirène se dérida néanmoins légèrement alors que Kylis évoquait la réputation relativement sombre des Frey. “Pour en avoir rencontré quelques uns ces dernières années, ils ne sont pas tous pareil… mais je saisis bien ce que vous voulez dire là. Je n’aimerais pas me retrouver laissée derrière chez eux non plus… Mais je ne suis pas celle qui a besoin de repos, alors la décision ne m’appartient pas.” ajouta-t-elle avec un sourire bienveillant cette fois-ci. Peut-être que Robb en déciderait autrement, peut-être que la cousine de la Géante lui imposerait quelque chose aussi, mais ça n’était nullement son autorité à elle, de simples conseils avec les meilleures intentions.

Comme Wynafryd avait évoqué le bonsomme, Kylis sembla la rejoindre sur ce point. Nul doute que la mention d’un tel produit eut le même effet chez elle que la sirène puisqu’elle évoqua alors sa jeune sœur Wylla, demandant de ses nouvelles. Une nouvelle fois, Wynafryd fut prise de court par la franchise de la Omble et sa capacité à ne pas se laisser démonter par le contexte. Elle ouvrit la bouche un instant pour répondre, mais resta sans voix. Il lui fallut quelques secondes pour se ressaisir. “Merci de votre soutien, les Manderly apprécient et je suis sûre qu’à titre personnel Wylla appréciera aussi.” Serait-ce vraiment le cas compte tenu de leur histoire ? “Ma sœur ne ressemble plus à ce qu’elle a été par le passé et ce qu’elle aurait du devenir si on ne s’était jamais attaqué à elle. Elle a changé. Elle reste marquée même si elle n’en parle pas. Elle qui n’avait pas la langue dans sa poche et partager votre franchise, ...” Elle sourit doucement à cette évocation. “... Et bien, elle est bien plus silencieuse et méfiante. J’ose espérer qu’un jour elle parviendra à mettre cela derrière elle, mais je ne sais pas si c’est possible… Alors je fais de mon mieux pour la soulager sur tous les sujets qui le permettent…” “Et c’est pour cela que tu pourras épouse Robb d’ici quelques lunes.” aurait-elle pu ajouter, mais elle ne dit rien. Les silences en disaient parfois plus longtemps. Et encore une fois, Kylis n’y pouvait rien, ça n’était pas elle qui avait empoisonné Wylla ou nourrit la culpabilité de Wynafryd. C’était cette dernière et uniquement elle qui avait fait le choix de toujours placer sa soeur avant elle à l’avenir. “C’est la première fois que je me sépare d’elle aussi longtemps depuis mon temps à Port-Réal… j’espère que tout ira bien pour elle pendant ce temps.” ajouta-t-elle simplement, se surprenant à se confier de la sorte. Des bruits de pas précipités dans la neige derrière eux la firent pivoter vivement. C’était la cousine de Kylis et le mestre qui se dépêchaient de les rejoindre. “Les renforts arrivent.” annonça-t-elle à la malade.

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