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[FB] La vraie nouveauté naît toujours dans le retour aux sources

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Alysane
Mormont

Marthe
Mormont

La vraie nouveauté naît toujours dans le retour aux sources
    « R'gardez ! On la voit ! » Elle pointe son doigt ganté en direction de ce qui semble être, d'ici, un fragile esquif. Elle reste pourtant convaincue qu'il s'agit bien de leur île. De leur maison ! Enfin ! Après tout ce temps, elles sont enfin de retour. Marthe s'abandonne à l'excitation et lâche un cri de joie. Un marin s'approche d'elle et observe lui aussi l'endroit indiqué par l'Oursonne. Il lui adresse un signe de tête affirmatif. Elle ne s'est pas trompée. Marthe sautille sur place et manque de tomber en arrière. Si elle était plus grande, peut-être qu'elle aurait pu basculer par dessus bord. Dacey ne se serait alors pas contentée d'une simple incitation à la prudence. La plus jeune des Mormont du navire l'assure qu'elle fera attention et s'empresse d'aller aider les marins qui manient les lourdes voiles flanquées des effigies de l'Ours. Elle a besoin de s'occuper, d'avoir l'impression de contribuer à rapprocher l'embarcation des rivages de l'île. Ses pensées sont déjà sur place. Elle imagine Alysane et Edrick qui l'attendent, enlacés, pariant sur les bêtises qu'elle a pu faire. Elle se représente Maege drapée dans sa toute sa noblesse qui domine la plage en observant le retour d'une part de sa dynastie. C'est sûr, elle est revenue sur l'île elle aussi. Tout ceci n'aura été qu'une vilaine histoire dont elles rigoleront toutes, ce soir, au coin du feu. Marthe a nombre d'histoires à raconter. Ses tantes, aussi. Les prochaines semaines seront marquées par les rires et la joie des retrouvailles. L'Oursonne ne peut plus attendre. Elle est à deux doigts de souffler elle-même contre la voile pour la gonfler encore un peu plus et permettre au bateau de gagner en vitesse.

    Un peu plus tard, elle repère Ser Jochat tapit sous les escaliers qui mènent au bastingage arrière. Elle s'en approche et l'appelle gentiment. Il a le courage de faire un pas dans sa direction malgré les gerbes d'eau qui s'écrasent de temps à autre sur le pont. Elle lui offre l'un de ses plus doux câlins et le mènent prudemment jusqu'à un point plus élevé. Elle lui désigne l'île et lui annonce que c'est désormais chez lui et qu'il faudra maintenant faire bien attention à Guerrier. Elle lui fera forger une armure, si elle le peut. Mais pour l'instant il devra être sage ! Facile à dire alors qu'elle-même ne parvient pas à mesurer son enthousiasme et son impatience. La distance qui, quelques longues minutes plus tard, continue toujours de les séparer de leur foyer semble infinie. Elle ne semble même pas diminuer. Marthe songe à ses parents, à tout ce qu'ils ont pu vivre en son absence. Elle a tellement de choses à leur dire. Elle craint qu'une vie entière ne soit pas suffisant pour leur raconter tout ce qu'elle a vu. Ce doit être pareil pour eux ! Mais maintenant, elle ne partira plus ! Plus jamais ! Il aura fallu qu'elle s'éloigne de l'Ile aux Ours pour comprendre que c'est le seul endroit où elle pourra se sentir bien. Et plus encore, en sécurité.

    Elle est la première à se jeter sur les quais. La passerelle n'est même pas encore entièrement abaissée qu'elle gambade déjà en direction de la silhouette qui se trouve là, un peu plus loin. Son regard cherche pourtant deux autres personnes qui semblent se cacher. Marthe imagine des hypothèses pour se rassurer. Edrick se cache pour lui faire une surprise. Maege a été avertie trop tard de l'arrivée du navire et ne tardera pas. Elle lutte pour garder ce sourire sincère sur ses lèvres tandis qu'elle s'approche d'Alysane. « MAMAN !! »Elle franchit les derniers mètres en courant et en pleurant de joie. Elle ne pensait même pas que c'était possible. Pourtant c'est un fait : elle est heureuse ! Ces larmes ne sont rien de plus qu'une expression absolue de ce bonheur. Elle percute presque sa mère et enroule sa taille de toute la force de ses bras juvéniles. « T'm'as tell'ment manquée ! T'im'gines même pas c'bien ! » Un miaulement paniqué s'élève de ses fourrures et l'Oursonne se rappelle un peu trop tard que Ser Jochat s'était blottit dans l'un des replis de ses lourds vêtements. Elle le sort délicatement tout et se répandant en excuses. Elle présente ensuite le félin à sa génitrice, fière mais quand même un peu inquiète. « M'man, j'te pr'sente Ser Jochat ! Ser Jochat, j'te pr'sente ta grand-m'man ! » Elle n'avait pas anticipé la réaction de sa mère lorsqu'elle entendrait le nom de l'animal. Elle a sûrement déjà fait le lien avec ce cousin qui n'a plus la moindre place dans son coeur. « C'pas c'que tu crois ! » Oui, en fait, c'est exactement ce qu'elle croit. Marthe espère gagner un peu de temps. Et puisqu'elle est douée pour changer de sujet et qu'en plus elle n'a pas besoin de se forcer pour le faire, elle enchaîne au plus vite. « Y'avait plein d'monde là-bas ! J'parlé avec un Holt et avec un Royce ! L'premier, il m'a appris à boire ! L'autre, il m'a offert Ser Jochat ! J'ai pris une c'llation vec L'dy Sansa et j'ai prov'qué J'rah en duel aussi ! Heu... Ca aussi c'est une longue h'stoire ! Les s'distes, y ont tué Tytos, t'savais ? Il était tout rouge et tout mort à cause du p'son ! Et j'crois qu'j'suis d'venue amie avec la Manderly verte, aussi ! Pis on a vu Arya a Winterf'll ! Elle va bien ! Lya' a r'ussi à l'faire un p'tit peu m'ger mais la Truite-Louve, elle a d'cidé qu'on d'vait pas p'sser trop d'temps avec elle ! J'voulais m'plaindre à Robb mais D'cey elle a dit qu'non, j'pouvais pas ! Sinon j'ai pas eu b'soin d'm'incl'ner devant un L'zard ! Y'en avait pas ! À part D'ranys, l'amoureuse d'Jorah ! Et s'non l'sud, ça pue un p'tit peu j'trouve ! Oh et j'ai r'contré aussi une noble d'mon âge, du C'flans ! Elle était bêêêêêête ! » Voilà pour la première esquisse de résumé. Le regard brillant, Marthe guette la réaction de sa maman et attend qu'elle lui raconte à son tour tout ce qu'elle a vécu pendant qu'elle n'était pas là. « Y vont bien J'er, B'jen et L'drick ? Y'en a un n'veau ? J'sais qu'j'suis partie qu'deux mois mais j'ai l'impr'ssion qu'ça fait des 'nnées ! C'est trop b'zarre ! » Son regard commence à se balader sur les environs. Edrick aurait déjà dû se manifester. Et le donjon familiale n'est pas si loin des quais que ça ! Les deux absents auraient déjà du être là. Marthe adresse un sourire et des signes de la main à Maeve, Joany et Edwin. Oui, même s'il ne peut pas la voir. C'est l'intention qui compte ! Ceci fait, elle lève à nouveau des yeux empreints d'émotion vers sa maman. « Y sont où p'pa et grand-mère ? »
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Alysane
Mormont

Marthe
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La vraie nouveauté naît toujours dans le retour aux sources
    L’air s’engouffre entre les mailles de sa cape, vigoureux, inlassable, il lui rappelle combien la solitude la guette depuis plusieurs lunes aujourd’hui. Certes, l’île est pleine de vie de part ses habitants et les enfants qu’elle garde, néanmoins y manque l’âme qui a pu forger toute cette terre. Le poids de son cœur s’accroît à l’idée que les songes du Magnar puissent s’avérer vrais. Qu’en serait-il si ses présages annonçaient une nouvelle vague d’effroi ? La protectrice actuelle de l’île aux Ours revêt son masque renfrogné sans moindre mesure alors que les ordres fusent d’entre ses lèvres pour essayer de combattre cette culpabilité croissante. Car oui, elle croit aussi vicieuse soit-elle, dans cette attente interminable qui inquiète un peu plus ses ardeurs. D’autant plus que l’absence des nouvelles du Sud n’eut rien de plus rassurant. L’ourse ne savait rien des évènements qui avaient pu se produire et admettaient l’idée que le cours des choses avaient été naturelles. Cela ne pouvait en être autrement, pas alors que le Skagosien n’avait rien rapporté à ce sujet. Aussi préférait t-elle demeurer intacte dans ses allures, lourde dans ses manières mais protectrice dans ses mœurs. A l’image de celle qu’elle remplaçait, l’on ne voyait que très peu ses traits s’affiner. L’heure n’était pas encore à la fête, pas alors que les âmes de son île étaient éloignées. Le grave lui enseignait énormément, l’isolant pour quelques fois, la plongeant vers des scènes passées durant lesquelles elle n’avait pas été en mesure d’en comprendre l’envergure à cette époque ci. Mais aujourd’hui tout était différent. Aujourd’hui, il lui arrivait d’admettre que sa mère avait eu ses raisons par le passé. Même si, elle persistait à croire qu’elle les avait abandonné pour des batailles, il n’en restait pas moins qu’elle comprenait les enseignements qu’elle avait voulu leur inculquer à toutes. Maege désirait les responsabiliser, pour que ce jour puisse être moins difficile pour celle qui resterait. Dacey était celle promue à la place qui lui incombait, mais Maege avait voulu leur inculquer à toutes combien leur union était une force. A jamais, Alysane fermerait les yeux tout en sachant qu’elle serait soutenue par l’ensemble de ses sœurs. A jamais, Dacey, Jorelle, Lyra et Lyanna sauraient que sa place serait à leurs côtés. Le Seigneur de l’île aux Ours leur avait ouvert les yeux sur le fait qu’elles formaient une unité à part entière que même la distance n’était pas en mesure de décimer. Du moins osait-elle l’espérer. Cependant, le poids invisible de ses angoisses persistait. S’attachait à lui rappeler que quelque chose n’allait pas et qu’elle n’était qu’un témoin de ceci. Même si, elle avait envoyé Edrick sur ce territoire soit disant hostile, même si elle était persuadée qu’il remplirait au mieux sa mission pour leur ramener Maege, ce poids restait là. « Ta place est ici et tu le sais Alysane. » Le vieil homme se joint à elle probablement dans l’espoir de l’extirper de son mutisme. « Faut t’jours une Mormont sur l’île… » Son ton est abattu mais pourtant fier de cette réplique qu’elle n’a que trop souvent entendu ou prononcé. « Elle ne voudrait pas savoir son île seule. Tu as pris la bonne décision. » Il appuie docilement sa main sur l’épaule de l’Ourse et admire le même horizon qu’elle. « Tout’ f’çon on peut rien faire d’plus, vous s’vez que… » « Tu n’aimes pas attendre, oh ça on le sait tous. » Il se moque d’elle surement pour la dérider mais elle détourne simplement son regard de ce qu’elle admire pour le poser sur le vieil homme et entendre sa remarque. Elle finit simplement par hausser ses épaules, prête à rétorquer à sa manière dans son cynisme bien connu, mais fut interrompue par l’arrivée d’un garde. « Lady Mormont un navire en approche, il porte nos bannières. Vos sœurs arrivent. » Le pauvre garçon n’a pas eu le temps de terminer son énoncé que déjà elle instigue de nouveaux ordres. « Va chercher les ‘fants d’ mes sœurs et dis à la fleurette d’récupérer l’miens. M’stre Ormund, j’vous laisse Maeve et Joer sont l’plus agés. » Les hommes aquiescent déjà et partent à leur besogne pendant qu’elle se replie sur sa cape pour l’isoler du froid.

Le chemin lui paraît interminable. Si proche et pourtant si éloigné alors qu’elle ressent le besoin de serrer sa fille dans ses bras. Marthe lui avait tellement manqué. Il lui semble retrouver cette part d’elle qui était partie avec son oursonne avant même que leurs regards ne se croisent. La fleurette ne tarde pas à la rejoindre, tenant Lydrick dans ses bras et Benjen par la main. Le petit garçon montre des signes d’excitation, sautillant sur place à l’idée de retrouver sa sœur. L’idée leur plaît à tous, tout comme celle d’Alysane de pouvoir retrouver ses sœurs à elle aussi. Le poids lui serait moindre, elle en restait convaincue. L’île serait à nouveau vivante et ensemble elles sauraient quoi faire. Mais en attendant, la mère préférait s’intéresser uniquement à sa fille. Son aînée dont elle reconnaissait déjà la fougue alors qu’il lui semblait la voir sauter par-dessus le pont à peine l’embarcation accostée. Le sourire d’Alysane se dessina naturellement, vivant mais surtout heureux dans le même temps que ses bras s’ouvraient pour accueillir son enfant. L’étreinte lui fut telle la chaleur irradiant son cœur. La mère inspira sans retenue la chevelure aux odeurs iodées de sa fille, fermant ses yeux pour se rappeler combien elle était heureuse de pouvoir l’étreindre. « Mon oursonne. » l’interpella t-elle tout en la berçant de manière maternelle contre elle. Elle-même retient les larmes de s’échapper, préférant plutôt sécher celles de sa fille à l’aide de ses pouces. Préférant plutôt se rappeler les traits de son visage et lui sourire pour lui exprimer combien elle se trouvait heureuse de la retrouver. « T’m’as énormém’nt manqué toi aussi. » Elle la serra encore une fois contre elle et embrasse le sommet de son crâne pour l’inviter à ne plus la relâcher. Mais un son l’arrête dans son geste et la force à froncer ses sourcils. Qu’est ce que ce couinement ? Toutes les deux se reculent l’une de l’autre amenant la mère à arquer l’un de ses sourcils devant la présentation d’un… chat. Un chat ! Visiblement le voyage dans le sud avait ouvert l’esprit de son enfant d’une manière inattendue. Mais ce qui l’interpella davantage fut le nom qu’elle venait d’entendre. « QUOI ? » gronde t-elle sans même s’en rendre réellement compte alors qu’elle faisait le rapprochement. Ser Jochat ! A moins que Marthe ait décidé d’appeler cet animal en l’honneur de Jorelle, Alysane avait besoin d’explication. D’autant plus que le comportement de sa fille ne laissait présager rien qui vaille d’un point de vue suspicieux. Ses yeux se firent plus noirs à mesure que les récits de Marthe devenaient trop rapides. L’Ourse tentait en vain de glaner quelques informations par-ci par-là, mais son esprit se résignait à ne vouloir retenir que quelques unes, autant dire, celles qui l’interpellaient vraiment. « ‘Ttends stop, t’vas trop vite. S’est passé quoi là bas ? L’Seigneur a été empois’nné ? Et t’as vu ça ? » Instinctivement et ce même si ce pauvre chat se trouvaient entre elles, Alysane s’empresse de rapprocher ses deux grosses mains au niveau des épaules de sa fille pour être certaine de ce qu’elle venait d’entendre. « T’as vu ça ? » répéte t-elle tout en sachant déjà que la conversation avec Dacey risquait d’être houleuse. Même si elle était une Mormont, Marthe restait une enfant et n’avait pas à assister à ça. « Va f’lloir qu’tu m’racontes ça bien d’accord ? » Ses yeux alternent entre ses deux saphirs qui la fixent avec cette pointe d’amusement.

Cependant, elle parvient à se ressaisir devant ces étoiles brillantes qui la fixent. Son pauvre enfant. Elle ne peut se résoudre à la tenir ainsi bien longtemps et la serre à nouveau contre elle, tant pis pour le chat. Elle caresse docilement ses cheveux et inspire pour se rappeler de sa réalité. Marthe est belle et bien ici avec elle. « Tout l’mond’ va bien. » qu’elle répond en calmant ses ardeurs et en se reculant pour commencer à amener sa fille à venir avec elle. « ‘Garde les ! » Elle pointe du doigt les plus jeunes en compagnie de la fleurette, puis Joer avec Maeve et Ormund a seulement quelques mètres d’eux. Pourtant, la mère note que sa fille cherche d’autres personnes. Ces personnes qu’elle-même recherche et dont elle éprouve le besoin de les savoir saufs. « Pas là ! » Son air lui revient grave devant cette question pourtant anodine. Alysane s’isole à nouveau devant ce fait qui lui fait du tort depuis quelques temps déjà. Néanmoins, elle parvient à se reprendre au moment où ses iris croisent ceux de son oursonne et qu’elle lui confie cet air incertain qu’elle n’a que trop dissimulé devant les autres. « J’dois parle à Dacey à c’sujet. J’ai ‘voyé ton père chercher Maege chez l’Bolton. » Elle espère que cette réponse sera suffisante, tant elle ne peut en dire plus par manque d’information. Elle n’en sait pas plus, elle fait juste assez confiance à son rouquin pour ne pas faillir à sa tâche. « Comm’ ça t’picoles toi ? Alors ta pr’mière cuite ? » préfère t-elle détourner tout en continuant à marcher pour s’isoler du reste et juste profiter de la présence de sa fille. « Holt c’est d’la Sentinelle, l’est pas trop vieux pour toi ? L’a mon âge ! » Moqueuse, Alysane relève sa main pour venir ébouriffer la tignasse sombre de sa fille juste pour l’entendre rire ou pester. Juste pour entendre sa voix et lui rappeler son caractère qu’elle aime tant chez elle.
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Alysane
Mormont

Marthe
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La vraie nouveauté naît toujours dans le retour aux sources
    « J'voulais ram'ner Jorah mais comme il v'lait pas, j'ai ram'né un chat... » C'est en ces termes simples et diablement risqués, enveloppés dans le chant d'un murmure, qu'elle tente d'expliquer à sa maman la présence du félin au centre de leur étreinte. Elle détourne le regard et balade l'extrémité de sa bottine en un demi-cercle vague autours d'elle. Un acte de gêne absolu. Elle espère que la joie des retrouvailles aidera Alysane à ne pas trop se formaliser de cette hérésie. Elle ne peut pas lui en vouloir alors qu'elle vient à peine de rentrer. Ce ne serait pas bien. La stratégie de l'Oursonne est un peu bancale. Elle sait déjà qu'il lui faudra s'attarder plus longtemps sur le sujet. D'autant plus qu'elle vient de confirmer à sa mère qu'elle comptait ramener Jorah. Elle devra empiler des bûches, c'est certain. Mais pour l'instant elle peut encore espérer pouvoir profiter sereinement des étreintes d'Alysane. « J'viens à peine d'rentrer, t'sais, m'man ?! T'peux pas d'jà m'chic'ner ! Les vraies m'mans elles font pas ça à leurs prog'nitures ! Et toi t'es une vraie m'man, just'ment ! » Ce qui tombe trèèès bien ! « Même qu't'es la m'lleure m'man du monde entier ! Et j'sais d'quoi j'parle ; j'suis allée dans l'Conflans ! » rappelle-t-elle fièrement. Elle ne sait pas si sa stratégie à fonctionné mais en tout cas, Alysane se concentre bien vite sur une autre information rapportée par sa progéniture. L'empoisonnement du vieux Tytos l'a fait visiblement tiquer. Les mains qui se posent sur ses épaules avec poigne, le regard de désapprobation et le fait que sa mère répète deux fois une simple question lui prouvent qu'il s'agit d'un sujet sensible. Sa génitrice semble vouloir des détails comme pour s'assurr qu'i l s'agit bien de la vérité. « Ouais, j'te jure, j'tout vu ! » insiste-t-elle. « Il allait tout bien et tout ! Il f'sait la fête comme tout l'monde ! Puis tout d'un coup il a v'lu faire un d'scours mais il a pas pu parce qu'il est d'venu tout rouge ! Il a mis ses mains sur s'gorge, comme ça, puis il s'est 'ffondré ! Il avait les yeux encore ouverts pis aussi une gr'mace d'douleur ! C'était... pas beau ! Pis après y'a eu une sorte d'bagarre mais j'ai pas s'per fait attention à c'qui s'passait ! Et après on s'est r'groupées, comme des Ourses, et D'cey a voulu qu'on quitte la pièce ! » résume-t-elle, non sans omettre de mimer le trépas de la malheureuse victime. « Mais s'non c'était un chouette marr'age ! Même si on a r'fourgué notre Sansa aux Corneilles ! Bon l'avantage c'est qu'y en a une d'moins et qu'à c'rythme elle p'rrait bien r'tourner bien vite à Winterfell, la Pr'cesse d'Nord ! T'sais qu'j'ai pris une c'llation avec elle ? » Non, comment pourrait-elle savoir ? Elle n'a pas vraiment eu le temps de lui envoyer une lettre. La fatigue du voyage, les divers événements ou le simple désir de découverte l'ont tenue éloignée des plumes et des parchemins. Elle préférait aussi tout raconter elle-même à sa mère. Et puis Dacey aura sûrement pris le temps d'envoyer des nouvelles sur l'île. « T'sais j'étais pas très bien les jours d'après mais après j'me suis dit qu'en fait l'vieux Tytos, même s'il avait l'air un p'tit peu normal, c'tait un s'diste ! Alors j'ai d'cidé qu'c'était pas grave et j'fais même plus trop d'cauchemars maint'nant ! » glisse-t-elle en tentant d'être rassurante. Elle allège quelque peu la vérité mais la légèreté de l'enfance lui a permis de passer outre ces déplorables événements. Le souvenir du visage du Seigneur de Corneilla restera sûrement gravée dans sa mémoire pour toujours mais... elle peut s'en accommoder. Elle le sent. Et la disparition de Maege la préoccupe à présent bien davantage que le trépas d'un homme qu'elle ne connaissait pas du tout.

    Les explications semblent satisfaire à Alysane puisque Marthe retrouve bien vite sa place entre les bras de sa maman. Si elle pouvait ronronner comme Ser Jochat, la gamine l'aurait sûrement fait. Elle se contente de léger gémissement de satisfaction en s'abandonnant à l'étreinte rassurante, qui lui avait bien trop manqué, de cette femme qui domine les autres bénéficiaires de son amour. Elle se laisse emporter un peu à l'écart sans poser de questions, bien décidée à se laisser mener par sa guide jusqu'à l'endroit qui lui semblera le plus approprié. L'Oursonne remarque finalement la présence discrète de la Fleurette et elle lui adresse un sourire pour se faire pardonner de l'avoir ainsi ignorer. Elle lui racontera tout, à elle aussi. Tout comme à ses frères et à sa soeur qui sont maintenant placés sous la garde de la nourrice familiale. L'air grave d'Alysane lui fait perdre très vite son sourire et les inquiétudes reviennent trop vite à la charge. Elle s'approprie les sentiments que le visage de sa maman dépeint et comprend immédiatement que les réponses qui vont venir compléter ses questions ne seront pas de son goût. Sa mère lui annonce que son père et sa grand-mère ne sont pas là. Marthe affiche un air d'incompréhension et ne peut pas s'empêcher d'observer les alentours avec l'espoir de découvrir que tout ceci n'était qu'une vilaine forme de plaisanterie. Il n'en est rien... « J'vois bien qu'ils sont pas là ! Mais ils sont où, alors ? » Quelques instants plus tard, sa curiosité bien légitime est satisfaite par une information étonnante. Qu'est-ce que Maege fait chez les Bolton ? Même si elle ne connaît pas cette famille, elle estime que la nouvelle est rassurante. Sa grand-maman n'est plus perdue. Elle est chez des nobles du Nord. Des nordiens ! Il n'y a pas à s'inquiéter. Alors pourquoi a-t-elle l'impression que quelque chose continue de lui échapper ? Pourquoi sa mère ne semble pas rassurée ? « Qu'est-ce qu'elle fait chez les B'lton, grand-mère ? » s'étonne-t-elle. Mais Alysane semble désireuse de changer de sujet et évoque très vite, même sûrement trop vite, le sujet délicat de la cuite prise en compagnie de Torrhen Holt. Normalement, elle ne devrait pas être si... enthousiaste. Quelque chose cloche vraiment ! Elle décide quand même, docilement et prudemment, de satisfaire en retour la curiosité de son Ourse. « C'était TROP bien, m'man ! Torrhen il est vraiment r'golo ! J'l'aime bien ! J'l'ai même inv'té à v'nir p'sser quelques jours ici s'il v'lait ! En tout cas on s'est bien am'sés et j'étais toute euphéérique ! C'est chouette, l'alcool ! Même quand on l'boit avec des vieux !» Oh oui, elle s'est bien amusée. Sur le moment en tout cas. Car le lendemain, après une longue nuit passée à cuver la bière ingurgité, les choses étaient tout autres. « Mais le l'demain, j'étais pas très bien ! J'ai un peu vomi et j'avais l'pression qu'un r'giment d'péistes c'rrait dans ma tête ! C'était pas m'rrant, ça ! Pas m'rrant du tout ! » glisse-t-elle en repensant à sa gueule de bois. Elle n'a toujours pas compris pourquoi on parlait d'une gueule de bois, en fait. Elle a bien essayé de demander mais personne n'a été en mesure de lui expliquer le rapport entre les arbres et l'alcool. Après quelques instants Marthe se drape dans le manteau de la suspicion. Son regard se fait inquisiteur. « Mais attends ?! T'pas f'chée ? Même pas un p'tit peu ? J'te dis qu'j'suis une p'chtronne et toi tu m'demandes si c'était bien ? C'pas normal, ça !  » affirme-t-elle. Elle observe à nouveau les alentours. Si sa mère se montre si compréhensive, ce n'est pas seulement à cause de leurs retrouvailles. Il y a quelque chose d'autre. Elle le pressent. Les gens qui font preuve d'une telle tolérance ont souvent quelque chose à se reprocher. Il y a anguille sous roche ! « S'tu acceptes mes b'tises, c'est qu't'en a fait une plus grosse qu'moi encore ! T'as fait quoi m'man ! Dis-moi s'te-plaît ! » s'alarme-t-elle. Une idée horrible vient alors lui traverser l'esprit. Elle se rappelle de leurs dernières discussions. Celles qui ont précédés son départ pour Corneilla. « P'pa voulait t'faire un p'tit et t'l'as... tué ? C'ça ? Hein ! Dis !!! T'as tué p'pa ? » Non, c'est impossible. Elle n'irait pas inventer une excuse aussi étrange pour justifier l'absence d'Edrick. Peut-être qu'il est simplement enfermé quelque part dans le donjon. Mais elle ne l'aurait pas tué. Quand un animal est en chaleur, on l'écarte du reste de ses congénères. On ne le tue pas ! Mais s'il n'est pas enfermé, alors que fait-il chez les Bolton ? Maege est parfaitement capable de rentrer seule ! « Pourquoi y'aurait b'soin d'l'envoyer chez les Bolton pour ram'ner Maege, s'non ? Elle est blessée ?  » Non, vraiment, elle ne comprend pas. Elle sait juste que l'inquiétude qu'elle ressent est devenue légitime et ce, sans même savoir pourquoi. « Il s'passé quoi, ici ?! » La panique commence lentement mais sûrement à l'envahir. Il lui faut des réponses. Et vite !
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Alysane
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La vraie nouveauté naît toujours dans le retour aux sources
   « J'voulais ram'ner Jorah mais comme il v'lait pas, j'ai ram'né un chat... » Cette phrase résonne dans son esprit comme un coup de masse qu’elle venait de prendre sur son crâne. Alourdissant ses épaules, l’obligeant à reculer d’un pas, tout en affichant son signe d’incompréhension la plus totale devant les termes de sa fille. Elle venait de lui avouer sa désobéissance, son détournement volontaire de ce dont elle l’avait sommé de ne pas faire avant de partir : laisser ce traître lui parler. Son enfant avait été séduite par ses paroles et ce qu’elle craignait le plus venait tout juste de lui sauter à la figure sans la moindre prévenance. La déception. A croire que les choix de sa fille étaient de l’amener à effectuer l’inverse de ce qu’elle pouvait lui dire. Et si d’ordinaire, Alysane y trouvait là un caractère qui lui était propre et enclin à se débrouiller par lui-même (chose qu’elle lui souhaitait), elle entendait les élans de compassion envers Jorah comme un signe de trahison à son égard. Marthe lui affichait clairement son choix de vouloir accorder une place prédominante à ce cousin fêlons. Chose, qui ferma, derechef le regard de la mère et qui l’amena à ne plus vouloir aborder le sujet. Du moins pas pour l’instant, pas alors qu’elle ressentait l’inquiétude l’habiter et dont elle savait qu’il ne fallait pas se laisser envahir par tout. Aussi préféra t-elle opter pour le silence et l’air grave, réprobateur, devant les tentatives de justifications de sa fille. Si d’ordinaire l’Ourse répondait, son oursonne pouvait comprendre à quel point elle venait de franchir une limite qu’elle n’aurait pas du oser tester. Pas après la conversation qu’elles avaient pu avoir toutes les deux et surtout pas alors que sa fille connaissait sa rancœur au sujet de son cousin. Aussi se mit-elle en tête de ne pas revenir volontairement sur ce sujet et d’ignorer totalement l’animal jusqu’à nouvel ordre. Si Marthe désirait un chat, ce serait à elle de s’en occuper et donc d’endosser les responsabilités qui lui incomberaient.

Et rapidement son instinct maternel délaissa la déception pour revenir sur l’épisode qu’elle venait tout juste d’entendre de la bouche de son enfant. Inquiète, en raison de ce qu’elle aurait pu voir, les mains de l’Ourse cherchèrent à ramener son oursonne contre elle devant les détails qu’elle lui confiait. Les Sudistes n’avaient jamais eu de place dans son cœur et voilà que cet épisode confirmait un peu plus cette tendance. Sa fille avait été confrontée à une horreur qu’elle n’était pas en âge de voir, mais surtout dont elle n’avait pas à affronter. L’orgueil de ce monde de politique la dépassait, au point qu’elle l’avait en horreur. « ‘Reusement qu’Dacey vous a r’ssemblé. » laissa t-elle échapper tout en songeant déjà aux remerciements qu’elle délivrerait à sa sœur dès qu’elles en auraient l’occasion. Bien sûr, elle n’en tenait rigueur à aucune d’entre elles, mais bien à ces sudistes qui n’avaient d’yeux que pour le pouvoir. Alysane s’en persuadait plus de la moitié ne pourrait survivre sur l’île, tant ils étaient manchots. Ici, personne n’était laissé pour compte dès que cela touchait la survie de tous. Alors que chez eux… ils n’étaient bons qu’à donner des ordres sans pour autant retrousser leurs manches. Mais là n’était pas la question. Ce qui l’importait le plus résidait dans le fait que sa fille avait été traumatisé par leurs fautes et qu’elle envisageait déjà des moyens pour éloigner au plus vite l’image qu’elle lui décrivait. En tant que mère, Alysane ne laisserait jamais son enfant seule devant ces nouveaux démons. Et si ce chat avec un nom idiot était à même de l’aider, alors elle lui laisserait à sa charge sans rechigner. « T’as graillé quoi ! » reprit-elle la mine légèrement dubitative devant les termes employés par sa petite fille. Certes, Alysane connaissait le vocabulaire de Lady Sansa, et elle savait très bien que si Marthe l’employait ce n’était que pour lui prouver de la véracité de ses rapports. D’ailleurs, un sourire se dessina en coin devant cette révélation, fière d’entendre que son oursonne parvenait à se frayer une place dans les cœurs des loups. Ainsi lui prouvait-elle de cet héritage transmis, de cette fidélité qu’elles juraient devant les Anciens quant à toujours servir les Stark. « L’était belle sa robe ? » lui demanda t-elle doucement tout en se posant elle-même la question de savoir comment la rouquine avait été vêtu pour ses noces. Mais son intérêt se trouva déchu de toute curiosité au moment où le regard de sa fille se changea de cette manière. L’impuissance se mit à gagner la mère devant les révélations qui suivirent. Réveillant ses rancunes quant à cette image du Sud qu’elle maintenait intacte. Son enfant n’avait pas à assister à celui, mais elle ne disposait d’aucun moyen pour revenir en arrière et effacer ses mauvais souvenirs. Seuls ses bras, sa patience et son désir d’un meilleur pour son oursonne seraient en mesure de l’aider. Alysane en prenait rapidement conscience en serrant son aînée dans ses bras et en lui reconnaissant ce trait de caractère qui se rappelait à elle. Celui d’assimiler les mauvaises choses à des tierces personnes pour ainsi soulager ses angoisses mais surtout sa volonté d’aller de l’avant. « Les cauch’mars finiront par p’rtir total’ment, t’verras. Maint’nant qu’t’es à la maison, ça va aller. » Alysane en était persuadée.

Enfin jusqu’à ce qu’elle se rappelle que les temps étaient difficiles ici également et qu’il fallait préférer la retenue aux effusions de joie. Mais en attendant la mère se plaisait à profiter de cet instant de complicité avec sa fille. La berçant doucement sans ses bras alors qu’elle entendait quelques gémissements de ravissement de sa part. Cela lui rappela son sourire et son désir de transmission d’un meilleur pour son oursonne. Chose dont elle espérait parvenir à réaliser par ses gestes, mais qui fut rapidement balayé par son inquiétude qu’elle ne parvint pas à dissimuler. Ce rappel à la réalité l’obligea à vouloir s’isoler un peu du reste, chercher à ramener une ambiance calfeutrée pour ne pas cacher la vérité à sa fille. Même si certains détails se devaient d’être partagés en premier lieu avec sa sœur aînée, il n’en restait pas moins que la mère ne désirait en rien apporter de fausses joies à sa fille. Non son père et sa grand-mère n’étaient pas présents sur l’île au moment de son arrivée comme elle l’avait pu l’espérer. Alysane se confronta à la mine déçue de Marthe d’une manière attendue et instantanée devant ses propres révélations. Elle lui trouvait également légitime ces questionnements qui prouvaient combien elle était attachée à sa fille. Raison pour laquelle elle ne retint pas ses propres réponses et ses aveux sur les directions entreprises par Marthe puis Edrick. La pertinence de son raisonnement prouvait une fois de plus l’incompréhension qu’elle-même ressentait quant à cette destination. « J’sais pas… C’pour ça qu’j’ai envoyé ton père et qu’je dois voir ta tante. » lui avoua t-elle avec la plus grande des sincérités. Alysane était ignare des détails de cette histoire pour l’instant. Elle se referrait seulement aux rêves de Dryn et à ses rapports qui avaient éveillé l’inquiétude de l’île. Mais cela, Marthe n’avait pas à l’entendre déjà. Elle restait son enfant et par conséquent, veillait à le demeurer pour encore plusieurs années.

La stratégie de changement de sujet et d’intérêt pour les rapports qu’elle devait lui fournir suite à son voyage, permit à l’atmosphère de se détendre à nouveau. Le sourire d’Alysane ne tarda pas à lui revenir devant les détails confiés et quelques images arrivaient même à se dessiner dans son esprit devant les descriptions tenues par sa fille. Elle avait l’impression de se voir dans un miroir à son âge. De pouvoir se rappeler cette même hyperactivité quand elle racontait ses aventures avec Edrick à Grizzly. Le rire ne tarda pas à se joindre à la conversation devant l’intérêt porté par Marthe à Torrhen Holt. Ainsi, elle lui prouvait qu’elle s’était fait un nouvel ami et que ce dernier était surtout du Nord. « J’esp’re pour toi qu’il viendra. » lui partagea t-elle pour ainsi lui délivrer son ravissement quant à cette nouvelle connaissance qu’elle venait de faire. « Surtout qu’j’veux voir comment t’es cuite. » Un rire moqueur rappelait le véritable caractère de l’Ourse et prouvait combien le fait de retrouver sa fille était la meilleure chose qui ait pu lui arriver. Ce rire s’intensifia au moment où Marthe lui expliquait son lendemain de cuite, chose à quoi la mère lui ébouriffa les cheveux en guise de complicité. « Bienv’nue dans l’monde des grands. » lâcha –t-elle dans ce même rire tout en continuant de marcher. Elle supposait que Dacey avait du lui faire la morale, de fait, il n’était pas nécessaire d’en rajouter une couche. D’autant plus qu’Alysane savait très bien que Marthe profiterait de ce voyage pour expérimenter des choses. Heureusement, cela n’avait rien à voir avec ce qu’elle avait pu élaborer avec Edrick à son âge à savoir goûté des champignons qui avaient eu raison de leurs estomacs pendant une semaine. Son rire ne s’arrêta pas un seul instant au moment où l’inquisition lui tomba dessus. « J’te connais assez pour s’voir qu’t’es curieuse d’tout. J’me doutais qu’t’allais faire des bêt’ses. » Rapidement la mère essaie d’anticiper les réactions de sa fille, qui regarde aux alentours. Fronçant ses sourcils, l’Ourse comprend qu’elle cherche encore une trace de son père et de sa grand-mère et sans dire mot encercle ses épaules pour l’amener vers elle tout en marchant. Le rire lui échappe encore devant les suppositions pertinentes de Marthe. « Quand t’seras plus grande, j’te dirai. » elle adorait lui répondre ce genre de phrases parce qu’elle savait que cela suscitait toujours une réaction qui la faisait rire. L’espièglerie avait toujours était un facteur marquant du caractère de l’Ourse et Marthe n’avait jamais été épargné de ce dernier. Elle fut toutefois devancée par les désirs de son oursonne de voir arriver une nouvel enfant dans la famille. Visiblement, son voyage dans le sud ne lui avait pas ôté cela de la tête. « J’tai dis qu’j’lui coup’rai les oreilles, pas qu’j’le tuerai. » lui répondit t-elle le plus calmement possible avant de lui confier un clin d’œil pour lui prouver de son amusement. Néanmoins, elle comprit très rapidement que sa fille était en réalité en train de la manipuler pour essayer d’en savoir plus sur les raisons de l’absence de son père. « J’tai dis qu’j’en savais rien. » lui rappela t-elle sans s’énerver, désireuse simplement d’apaiser ses appréhensions. Elle espérait que cela fonctionnerait. « Comm’ touj’rs, on vit, on essaie d’tenir l’Hiver et on gère les stocks. » Ses informations sont justes et reflètent bien la vie des insulaires. « T’as manqué à Tom, j’crois. » s’amuse la mère tout en poussant gentiment les épaules de sa filles et en cherchant à attirer son attention vers ce qui est réel. « F’sait peine tout seul à s’balader et à chercher l’occupation. » lui confie t-elle avec vérité. Ce garçon lui avait fait de la peine alors qu’il se trouvait être le meilleur ami de sa fille. Elle se doutait que leurs retrouvailles ne sauraient tarder.
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Alysane
Mormont

Marthe
Mormont

La vraie nouveauté naît toujours dans le retour aux sources
    Elle est bien contente, Marthe, que sa mère ne souhaite pas davantage creuser l'épisode de sa rencontre avec Jorah. Elle n'a cependant pas besoin d'entendre des mots pour comprendre que sa mère désapprouve fortement son comportement à l'égard de son cousin. Elle suppose qu'elle entendra parler tôt ou tard et qu'il faudra bien, à un moment ou à autre, expliquer plus concrètement ce qu'il s'est passé. Mais l'heure est aux retrouvailles et au bonheur partagé. L'exilé ne doit pas venir gâcher ces instants et l'Oursonne estime avoir déjà résumé amplement la question. Elle est ravie que la discussion dérive sur autre chose et que ce qui aurait pu devenir une altercation bien regrettable soit éclipsé par des sujets plus légers. La gamine lâche très vite un rire amusée lorsque sa mère résume les instants passés avec Sansa et leur fameuse collation à un simple repas. Cette simplicité lui rappelle une fois encore combien Alysane lui avait manqué. Tout est si simple avec elle... Elle souligne ainsi l'une des multiples différences qui viennent séparer les gens normaux, autrement dit les nordiens, des personnes mal construites, à savoir les sudistes. Elle n'explique pas vraiment le vocabulaire employé par la Princesse du Nord lors de leur rencontre. Arya ne s'exprime pas de la même manière et pourtant elles sont toutes deux des Louves. Peut-être que la rouquine s'est appropriée - et c'est regrettable - les manières de son futur époux. C'est la preuve que le sud, lorsqu'on y demeure trop longtemps, peut changer les gens et pervertir jusqu'aux coeurs les plus purs. Heureusement que l'Oursonne n'y est pas restée trop longtemps. Qui sait quel genre de monstre elle aurait pu devenir... « Ouais j'graillé ! » approuve-t-elle sans se départir de son sourire. « T'sais à la base j'pensais qu'une c'llation, c'tait une sorte d'repas bizarre qu'tu prends entre les autres r'pas normaux ! Un truc d's'diste ! » Sansa s'est montrée très gentille avec elle et puis elle reste une Princesse du Nord malgré ses manières sophistiquées. Mais elle mentirait en disant que la curiosité n'a pas non plus joué un rôle dans son désir de prendre une collation avec elle. « Mais c'même pas un r'pas ! T'manges des p'tisseries, c'tout ! Comme pour l'goûter ! » Elle se demande alors si son Ourse adorée soupçonne qu'elle ait pu être atteinte de la maladie du sud elle aussi. Elle tient donc à la rassurer aussitôt. « J'te jure qu'j'ai m'gé comme une c'chonne ! T'aurais été fière d'moi ! » Qu'elle ne se fasse pas de mouron à ce sujet ! Elle reste une vraie Mormont elle aussi ! Et puis elles étaient entre nordiennes quand même ! Elle n'allait pas non plus fermer la bouche pendant qu'elle mâchait. Il y a un certain standing à respecter lorsque l'on vient de l'Ile aux Ours !

    Quand la question de la robe surgit, Marthe ne sait pas réellement quoi répondre à sa mère. Elle n'est pas une experte en robe aussi ne peut-elle pas donner un avis très objectif sur le sujet. Elle hausse les épaules. « Bah, t'sais, c'tait une robe... Donc bof ! » Voilà qui en dit long sur son avis. Elle n'a jamais compris à quoi pouvaient bien servir de telles vêtements. Ils ont l'air aussi lourd que les fourrures mais ils laissent l'air glisser contre les jambes. Elle ne vraiment pas l'intérêt d'un tel attirail. Et puis ça doit sûrement être fragile. Et compliqué à faire. « Y'avait des trucs qui brillaient d'ssus ! Après j'pas t'ché mais j'pensequ'elle d'vait être assez douce ! C'était... lisse ! » précise-t-elle sans toutefois trouver les mots justes pour exprimer le souvenir hérité de la robe de Sansa. « Elle aurait été plus belle em'b'llée dans des peaux j'pense ! C'aurait bien été avec sa rouquin'rie ! P'pa, en t'cas, ç'lui va bien ! » Et puis la Louve est une nordienne. Il y a quand même un moment où il faut porter fièrement ses origines sur le dos. Elle imagine que la politique est venue pointer le bout de son nez que la jeune mariée n'avait pas vraiment le choix. Elle espère que l'une noble viendra épouser un seigneur du sud, il sera lui aussi obligé de porter des fourrures et des peaux ! C'est ce qu'on appelle, se souvient-elle, un échange de bons procédés !

    L'enfant approuve ensuite très vite son Ourse lorsque cette dernière lui assure que les cauchemars ne continueront pas bien longtemps maintenant qu'elle est rentrée à la maison. Elle est d'accord avec elle ! Déjà parce qu'elle va pouvoir dormir dans son lit. Marthe s'est rendue compte que c'est important, un lit. La chambre qu'on lui a attribuée à Corneilla était trop confortable. Il y avait même un miroir. Et puis les draps de sa couche étaient bien trop doux. Ils glissaient presque sur sa peau. C'était vraiment étrange comme sensation. Et très désagréable. « J'pense pas qu'vais r'partir d'si tôt mais si ç'doit arriver, la pr'chaine fois, j'embarque mon lit avec moi ! Parce qu'suis pas trop sûre qu'les cauch'mars sont v'nus qu'avec la mort d'vieux Tytos ! Pas ent'rement en t'cas ! J'pense qu'c'est la faute d'sud tout entier ! L'robes, l'gens qui parlaient avec d'mots c'pliqués, les nobles d'mon âge qui parlaient d'leur brod'ries et d'tous ces trucs qu'elles font la journée ! J'me suis s'tie exclue ! Et j'tais bien contente parce qu'on s'nnuie vite avec elles. Mais j'me dis qu'ça a p'têtre joué dans l'pparition d'mes rêves pas drôles ! » Mais maintenant tout va s'arranger, c'est certain. Elle ne s'inquiète pas. Et puis les cauchemars, s'ils sont pénibles, n'ont pas réussis à véritablement altérer son humeur. Elle sait bien que ce ne sont que des illusions alors elle ne les a pas laissés la traumatiser. « Maint'nant j'sais pourquoi les gens d'viennent fous, l'bas ! » Tout est intrinsèquement lié. Finalement elle les plaint, les sudistes...

    Quant aux inquiétudes au sujet de l'absence de Maege et Edrick, elle parvient à les reléguer dans un coin de son esprit. Elle ne peut évidemment pas les faire disparaître mais elle se repose volontiers sur la confiance affichée de sa mère. Cette dernière semble gérer la situation. Et elle sent qu'il n'y a pas grand chose à faire d'autre que d'attendre. Oui, elle en veut à Edrick de ne pas avoir pu être présent pour l'accueillir. Même si elle comprend qu'une chose plus importante justifie entièrement son absence. Pourtant, aux yeux de l'enfant, une promesse reste une promesse. Si une promesse n'est pas tenue, alors à quoi peut-elle bien servir ? L'Oursonne fera la morale au trappeur lorsqu'il reviendra. Puis après elle se jettera quand même dans ses bras parce qu'elle sera quand même très heureuse de le revoir. Ce sera pareil pour Maege sauf que la Mère des Ourses, elle, évitera la morale. On ne peut pas faire des reproches à la maîtresse de l'île. Ça se fait pas ! Et puis elle n'en mérite d'ailleurs pas parce que sa grand-mère, elle est presque aussi parfaite qu'Alysane ou Dacey ! L'Oursonne se met à trottiner pour le plus grand malheur de Ser Jochat. Il tente de planter ses griffes dans le cuir des vêtements de l'enfant mais ne parvient pas à lui faire mal. Au final, il lui arrache un rire puis une remontrance lorsqu'il tente de s'extirper de sa confortable prison. « Reste sage t'veux ? Si j'te laisse partir tu vas t'faire b'ffer... » Il va falloir qu'il le comprenne très vite sans quoi il risque de disparaître trop vite. Sa mère, de son côté, lui annonce qu'elle espère que Torrhen pourra venir sur l'île. L'Oursonne est bien contente que sa maman approuve son amitié avec le Holt. Elle avait un peu peur qu'il appartienne à une famille contre laquelle les Mormont ont des griefs. « Si t'veux, m'man, on peut s'saouler ensemble ? Comme ça t'ras pas b'soin d'attendre l'arr'vée d'To pour voir comment j'suis quand j'bois d'la bière ? » C'est vrai qu'il lui faudra à nouveau goûter, le lendemain, à cette étrange sensation que sa mère appelle le monde des adultes. « Après, le lend'main, on pourra v'mir ensemble et s'dire qu'on r'fera plus j'mais ça ! » L'idée lui plaît malgré les moments désagréables qu'elle suppose. Mais Marthe pourrait faire n'importe quoi tant que c'est en compagnie de sa maman. « Pis on r'commenc'ra qu'même ! » C'est ça, la complicité !

    Ca ne l'empêche pas de froncer les sourcils lorsque Alysane lui annonce qu'elle ne parlera pas de ses bêtises avant qu'elle soit plus grande. Plus grande ? La gamine décoche un regard mi-sévère, mi-outré, à sa génitrice. Elle se met alors sur la pointe des pieds pour gagner quelques centimètres tout en comptant sur le fait que son interlocutrice ne remarquera pas particulièrement son petit manège. « J'te r'pelle qu'j'suis plus une p'tite fille ! Oublie pas qu'j'ai voyagé maint'nant, hein ! » Elle évoque son périple comme s'il confirmait le fait qu'elle soit soudainement devenue une adulte. Ou, au moins, une grande fille. Mais sa mère, comme souvent, maline qu'elle est, change très habilement de sujet. Elle l'assure à nouveau que son père est bien vivant et qu'elle ne l'a pas enterrée quelque part. Et qu'il a toujours ses oreilles. Le ton employé est suffisamment clair pour la convaincre de ne pas creuser davantage le sujet. Oh, elle le fera quand même ! Mais plus tard ! D'autant plus que la mention de Tom la plonge aussitôt dans une gêne profonde. Elle se tortille sur place comme si elle était prise d'une soudaine envie de soulager la nature. Elle est très contente de savoir que son ami s'est ennuyé sans elle. Et que sa mère ait gardé un oeil sur lui... « L'a pas trop tr'né avec d'filles du v'llage ? » demande-t-elle avec une pointe de jalousie. En tout cas elle se doute bien que ce changement de sujet est l'une de ces stratégies que seules les mamans savent exploiter avec brio. Elle décide alors de se venger. « M'man, j'dois t'dire un truc important mais s'teplaît, t'fâches pas... » reprend-t-elle après quelques instants, l'air volontairement grave, en exploitant sa gêne pour donner davantage de crédit à la petite plaisanterie qu'elle s'apprête à faire. « Tom et moi on... on attend un p'tit Ours ! » Elle tripote alors nerveusement ses doigts et refuse volontairement de croiser le regard de sa génitrice.  Oh oui, sa maman lui avait manquée...
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Mormont

Marthe
Mormont

La vraie nouveauté naît toujours dans le retour aux sources
   [i]« Le malaise ne semble pas persister bien longtemps dans cet instant de retrouvailles. La mère ne souhaite en aucun cas revenir sur cet affront qu’elle ressent pour l’heure, pas tant que l’euphorie de son aînée ne sera pas retombée. Pour tout avouer sa déception l’entraîne vers des regrets qu’elle préfère taire, tant les agissements de sa fille lui insigne l’idée de ce caractère enfantin qu’elle réfute tant. Mais comment aurait-elle pu agir autrement ? Tout enfant mesure toujours les limites imposées par ses parents et cela s’avère d’autant plus flagrant lorsque l’on porte le nom de Mormont. Aussi, le mutisme paraît être le meilleur allié pour l’heure, et l’évitement la meilleure des solutions pour éclipser ce mauvais passage et profiter simplement de l’instant présent. Parce que toutes les deux en ont besoin, et que la mère et la fille se doivent de retrouver leurs habitudes qui leurs avaient manqué. D’ailleurs, les manières de Marthe ne tardent pas à arracher un sourire moqueur sur le coin des lèvres de l’Ourse. Les dires des sudistes n’ont que trop été entendu depuis plusieurs semaines et paraissent embrouiller l’esprit perspicace de son oursonne. Le terme « collation » finit par éloigner au plus loin les retenues déplorables, pour laisser ainsi place à cette complicité qu’on leur connaissait depuis toujours et qui participait à cette relation si particulière et unie qu’elles étaient à même de se donner. Ses paupières se mirent à cligner à plusieurs reprises, signe de la retenue de son rire alors que les justifications de sa fille ne tardèrent pas à pleuvoir comme si elle venait d’être prise en flagrant délit d’une bêtise. Les détails fournis ne furent que des occasions supplémentaires pour effectuer de vaines tentatives de retenues, rapidement occultées par sa nature. « C’pour ça qu’ils sont gros, mangent tout l’temps ces gens ! » commente t-elle pour dédouaner son oursonne et lui prouver qu’elle ne lui tient rigueur de rien. Bien au contraire, elle lui prouve de sa bonne curiosité envers le reste mais surtout de ses bons souvenirs qu’elle a pu se construire grâce à son voyage. Le rire lui échappe enfin face à cette révélation bien naturelle de Marthe. Le fait de savoir qu’elle ait pu manger comme un cochon la rassure sur un fait notoire : celui d’appartenir à une famille vraie. « J’spère bien qu’tu t’es pas mise à t’ssuyer à chaqu’ bouchée. » Alysane s’en amuse et cela leur fait du bien à toutes les deux. Si bien, qu’elle n’hésite pas à la serrer à nouveau dans ses bras pour lui prouver qu’elle lui avait manqué et qu’elle était bien heureuse de la retrouver entière dans son caractère aussi et ce malgré l’incident passé.

Petit à petit leurs habitudes leurs reviennent sans ménagement. Les amenant toutes les deux à s’orienter naturellement vers ce chemin qu’elles empruntent d’ordinaire pour rentrer à la maison. Ce foyer qu’elles chérissent, mais surtout que leur permet de retrouver la vie qu’elles avaient laissé pour quelques temps. Cependant, et comme pour se rassurer un peu, Alysane profite de cette incartade dans les attitudes de sa fille pour s’enquérir de la robe portée par Sansa Stark lors de son mariage. Bien entendu, sa fierté s’embellit de plus belle devant les désirs de vassalité de sa fille à l’égard de leur maison suzeraine, toutefois, elle préfère assurer ses arrières. Et son soulagement ne put que se refléter par le biais de son rire rauque devant les maigres détails de son oursonne. Ainsi, elle n’avait pas eu de révélation inopportune pour devenir une lady sudiste et ce même si Dacey était la première à porter des robes dans des occasions particulières. « T’es bien ma fille ! » qu’elle ne tarde pas à lâcher tout en ramenant les épaules de sa fille contre elle durant leur démarche. L’animal se sent balloté de droite à gauche, mais ne requiert par l’attention de la mère, qui préfère surtout profiter de son aînée. « T’façons c’plus beau les peaux. J’suis d’accord avec toi, ç’va bien à ton père. » Elle la chambre pour une fois de plus alors qu’elle donne gentiment un coup d’épaule contre la sienne. Cela plaît beaucoup à Alysane d’entendre Marthe parler ainsi de son père. Ce biais lui prouve son acceptation, mais surtout cette position qu’elle lui accorde. Sa fille mérite de se sentir aimée par sa famille et malgré les défauts du rouquin, elle ne pouvait pas lui compter celui d’abandonner ses enfants, au contraire, son investissement envers eux emplissait un peu plus d’amour le cœur d’Alysane à son égard. « C’la qu’tu vois qu’c’est nul un mariage hein ! » Rapidement, la jeune femme se met à hausser ses épaules en guise de fatalité. Tant pour elle ce sacrement n’a aucun lieu d’être selon elle. Les sudistes s’avéraient être très spéciaux pour elle, trop d’ailleurs, et elle appréciait nettement sa condition que la leur. D’autant plus, que ce qui aurait du être une fête fut une tragédie en raison de pouvoir politique trop exacerbé. L’évènement a traumatisé son enfant. Cela tend à éveiller un peu plus son côté maternel désireux de venger sa fille. Et ce même si les Anciens Dieux n’étaient pas en mesure de retourner le temps, Alysane désirait avant tout rassurer son enfant que ce dont elle avait été témoin ne viendrait pas la tourmenter bien longtemps. Elle s’en assurerait, restant à son chevet pour plus d’une nuit, l’enveloppant de ses bras pour que Marthe puisse sentir son soutien pendant la nuit mais également le jour si jamais le besoin s’en ressentait. Son sourire n’en devint que plus protecteur à mesure que sa fille veillait à la rassurer à sa manière. Certes, il persistait cette part de traumatismes en raison de la scène qu’elle avait eu à affronter malgré elle. Alysane reconnaissait là le courage de sa fille quant à ce désir de dédramatiser la situation pour voir au-delà. Cependant, elle ressentit une pointe vive qui transperça son cœur au moment où elle lui expliqua ce sentiment d’exclusion auquel elle avait eu à se confronter. « T’sais les gens s’moquent d’ce qu’ils comprennent pas et c’dont ils sont jaloux. » Ses grosses mains de mère vinrent cette fois-ci encercler les épaules de sa fille pour la ramener à elle. « Et c’pas parc’qu’tu parles pas d’broderies qu’t’es pas intéressante. Toi t’sais chassé et t’défendre, t’sais t’débrouiller dans la neige et comment survivre. C’pas les fioritures qu’vont les sauver, c’ton cœur généreux qui l’pourrait. » L’une de ses mains remonte pour replacer une mèche derrière l’oreille de sa fille et appuyer ce qu’elle lui confiait, parce que c’était là la stricte vérité selon elle. « En p’rlant d’lit ! Va falloir qu’tu l’refasses, t’as eu un squatteur. » Elle espère qu’en ramenant un peu d’humour dans la conversation, Marthe se sente mieux et qu’elle comprenne que sa mère fera tout en sa possession pour rétablir son bien être. « L’est rouquin et chiant. » continue t-elle sur cette même lancée tout en partageant son sourire amusé par la situation. Joer avait été encore plus collant que ce qu’il avait pu l’être auparavant et s’était mis en tête de trouver sa sœur dans son lit tous les soirs. Cela avait d’ailleurs valut de grosses crises de larmes et des cris qui avaient téléphoné ceux de Lydrick, laissant ainsi Benjen avec un regard larmoyant sans aucune effusion de plus. La situation avait fait mal au cœur à Alysane au début, jusqu’à ce qu’ils parviennent à trouver une solution avec Edrick. Si elle dormait avec Joer et Lydrick, Edrick, lui, venait pour décharger Benjen de cette nostalgie et le recueillait dans sa grotte.

Mais cela n’avait duré que le temps que le rouquin était présent. A peine fut-il parti que les sérénades avaient reprises et qu’Alysane avait simplement attendu que Joer s’arrête de lui-même. Benjen restait avec elle pour ainsi profiter à son tour de sa mère. Mais les inquiétudes grandissantes avaient probablement du se refléter sur chacun d’eux. Elle craignait pour la suite, pour les rêves que Dryn lui avait confiés. Elle n’était pas en mesure d’en comprendre les significations et ne savait pas non plus si Ormund comprenait quelque chose aussi. Dacey serait surement celle qui pourrait conclure le mystère de tout ceci, mais en attendant l’absence de son compagnon et de sa mère marquait un peu plus la déception de sa fille. Une pointe vive creva son cœur à cette idée, mais heureusement Marthe était à même de comprendre ce qu’elle lui confiait. Elle saurait ce qu’il en était en temps voulu, après son débat avec sa tante. Une fois que toutes les deux se seraient entendues sur la marche à suivre, à ce moment précis, Alysane délivrerait les mêmes messages à son oursonne. En attendant, elle ne pouvait que l’accueillir seule et profiter de sa présence et de celle du nouvel animal. Une responsabilité que la jeune fille voulait s’enquérir et dont la mère ne s’opposerait pas tant que cela ne viendrait pas semer discorde au sein de leur foyer. Ne pipant mot sur les recommandations entendues à l’égard du chat, la mère se contenta simplement de revenir sur cet état de fait que sa fille lui apprenait. Amusée par la situation, elle aurait adoré être une petite souris pour contempler l’état d’ébriété de sa fille pour mieux pouvoir s’en moquer par la suite. Parce que c’était ainsi qu’elles agissaient, elle ne lui en voulait pas de vouloir connaître les amusements de la vie. Elle était un très mauvais exemple pour ne serait-ce qu’en envisager les représailles. « Oh t’sais c’bien plus drôle d’r’grder sans s’saouler, l’avantage c’est qu’t’as de quoi d’faire chanter l’autre après. » Elle lui ébouriffe les cheveux rapidement tout en se mettant à rire de plus belle. Rire qui n’eut de cesse que d’augmenter devant les tentatives de sa fille pour l’amener à partager un instant tel que celui-ci avec elle. « Quant l’rouquin r’vient, on lui laisse les chieurs et on s’bourre la gueule t’tes les deux ! » Finalement, elle préfère en rire et ose recueillir un instant de complicité supplémentaire avec sa fille aînée. Parce qu’elles en ont besoin toutes les deux et parce que cela participe à ce rappel qu’elles sont très proches.

Son rire persiste un peu plus encore devant la mine renfrognée que son oursonne adopte. Elle ne manquera probablement jamais de lui rappeler qu’elle n’est plus une petite fille-même si son comportement à l’égard du parjure lui a prouvé le contraire- depuis ce voyage. La situation amuse énormément Alysane. « C’pas l’voyage qui grandit, c’l’expérience. » son ton essaie d’imiter celui du vieux Mestre Ormund, sachant pertinemment que cela risque d’agacer la jeune fille à ses côtés. Ainsi, lui rappelle t-elle qu’elle appartient à cette famille dans laquelle elle tient une place importante, surtout au sein de son cœur. Et cette famille a besoin d’être rassurée pour une fois de plus. Chose dont elle n’hésite pas une seconde de plus à informer avant de finalement détourner le sujet vers Tom. L’attitude changeante quasi instantanée de son oursonne lui rappelle d’une certaine mesure son propre comportement à son âge. Cela lui arrache un sourire nostalgique. « J’crois qu’j’l’ai vu traîné avec l’fille du boucher un peu. » Un mensonge à part entière, mais une boutade qu’elle émet tant elle sait que cela risque d’être matière à chambrage entre les deux jeunes. Tous les deux lui rappellent Edrick et elle à leurs âges, au point qu’elle émet déjà des pronostics sur le couple en devenir. Cela ne l’étonnerait pas qu’elle lui annonce un jour, et elle ne s’y opposerait pas. Pas alors qu’elle-même sait l’enrichissement que cela apporte de pouvoir compter sur son meilleur ami dans la vie. Son sourire s’amenuise toutefois au moment où sa fille la prévient d’une nouvelle qui risquerait de la fâcher. Elle se doute de ce que cela risque d’être d’ailleurs et agit de manière à se mettre sur la défensive dès que le prénom de Jorah viendra à ses oreilles. La surprise se lit rapidement sur son visage au moment où la révélation se fait entendre. Tellement persuadée à entendre quelque chose au sujet de l’exilé, qu’elle n’avait pas du tout anticipé une nouvelle pareille. « Parc’qu’tu saignes toi ? » questionne t-elle tout en arquant un sourcil en signe d’incompréhension. Elles partagent tellement tout que ce sujet n’aurait pas été laissé à l’abandon. « Comment t’l’sais ? » Une part d’elle se méfie parce qu’elle connaît tellement les signes d’une grossesse qu’elle est bien la première à ne pas les avoir reconnu sur sa fille. D’autant plus que rien chez elle n’avait changé alors que les semaines d’absence auraient du changer quelque chose chez elle. Alysane était devenue un vrai radar à grossesse grâce aux siennes.
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