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[FB] La taille ne fait pas tout | Tyrion

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Quitter la Dent d'Or sur une dispute n'avait pas été la manière préférée de Daven. Il fulminait toujours, sur son étalon, alors qu'il galopait jusqu'à Castal Roc. Ses lèvres n'avaient laissés aucun sourire venir les illuminer et, lorsqu'il s'était arrêté dans une taverne pour une nuit, il s'était laissé tenter par la première serveuse un peu trop avenante. Il n'avait pourtant rien pu faire une fois la demoiselle à quatre pattes sous ses reins et l'avait fait partir en grondant. Sa rage n'avait d'égale que son envie de faire demi tour et de rentrer à la Dent d'Or. Il lui avait manqué quelque chose, un soupçon de répartie et le lion s'était senti bien idiot. Il était devenu un animal de compagnie docile au bras de son épouse et il détestait cette sensation qui l'étranglait, comme si on lui avait passé autour du coup une laisse. Cela lui passerait, c'était certain. Mais pour l'heure, hors de question qu'il prenne la plume pour envoyer une bride d'excuse. Au moins n'avait-il levé la main sur son épouse. Au moins...

Il était finalement arrivé jusqu'à Castal Roc, prêt à prendre ses fonctions avec un sourire sur les lèvres. Le même, aussi faux que parfait, qui l'accompagnait. L'homme était un guerrier devenu ambassadeur et il fixa avec attention le nabot, présent alors qu'il entrait dans son plastron écarlate marqué du féroce lion doré. Le soir ne fut qu'une vaste blague où Daven se consacra à son verre de vin et à la compagnie des hommes; Il discutait, apprenait sans vraiment le faire. Trop fier et confiant pour daigner regarder les autres.

Il fini pourtant par sortir, son verre toujours à la main, goûter à l'air frais qui baignait Castal Roc. Fermant les yeux une seconde, il aperçu son cousin. Oh le lion n'avait la tête à la guerre ou aux discussions épicées et pourtant... il avait besoin de parler, d'extérioriser sa rage en pensant à autre chose. Et Tyrion était un magnifique objet pour ce genre de dessin.

Te voilà donc marié mon cher cousin. Je n'ai pas eu l'occasion de te féliciter en personne. Une épouse, voilà qui doit bien te changer des catins auxquelles tu étais habitée.

Daven était fatigué, la langue bien moins acérée que ce qu'il avait pu faire autrefois. Il n'était pas prêt à enterrer la hache de guerre et son humeur n'avait jamais été aussi ombrageuse. L'homme était rancunier, il ne pouvait le nier. Malheureusement pour Tyrion, il était le seul sur lequel Daven pouvait passer sa rage.... Car les femmes ne détendaient plus le lion, pour son plus grand effroi. Certainement car il ne voyait qu'Alyx à travers elle.

Ton père t'as trouvé une belle dame. En espérant qu'elle transmette la véritable beauté de Lannister.

Et non la tienne. Daven ressemblait à un lion et c'était sa plus grande fierté... Tyrion n'avait rien à voir avec les critères si blondes et si parfaites des magnifiques lions de Castal Roc. Le nain difforme était une aberration que Tywin aurait du faire disparaître.... Et pourtant. Voilà qu'il était aujourd'hui hériter de la plus puissante maison des sept couronnes et risquait de jeter l’opprobre sur chacun d'entre eux. Qu'importe que Daven le refuse. C'étaient les actions de Tyrion qui les définiraient tout bientôt. Comme celles de Tywin avant lui.
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La taille ne fait pas tout

An 299 - Lune 5 - Semaine 2
Daven & Tyrion

Lady Walda était vraiment parfaite en tous points. Non seulement de par sa beauté, mais aussi de par son esprit. Nous n’étions pas mariés depuis longtemps, aussi étions-nous, elle et moi, je me trouvais encore à l’étape d’apprendre à connaître celle avec qui les Dieux et les Hommes (enfin plus exactement les Dieux, Lord Tywin et Lord Walder) ont décidé de m’unir. J’aurais pu très mal tomber. Pendant longtemps c’est ce que je pensais, même si, à bien y réfléchir, il n’était pas dans l’intérêt de mon père de laisser les rênes de l’Ouest à un nain ainsi qu’à un laideron, à sa mort. La honte était déjà sur son fils ; inutile qu’il en rajoute sur son épouse. Mais connaissant l’amour et l’estime que me porte mon géniteur, il était des jours où le doute avait clairement le dessus sur mon optimisme. Et voilà que finalement, il n’en fut rien. Walda Frey, aujourd’hui Lannister, était aussi belle qu’intelligente, aussi douce que cultivée. Elle faisait des efforts pour s’intégrer et s’adapter à sa nouvelle vie, mais les plus gros efforts étaient les miens. Après avoir passé des années dans la luxure, la débauche et l’alcool, par égard pour elle et pour les sentiments qu’elle faisait naître en moi, je ne pouvais plus lui imposer un tel comportement. Je sais parfaitement que de nombreux sobriquets volent à travers Westeros à mon sujet, mais il ne sera jamais dit que Tyrion Lannister a bafoué ses engagements de mariage et le respect dû à dame son épouse. Je m’y refusais farouchement et comptais bien m’y tenir. Et ce n’était pas facile.

Si je pus assez aisément arrêter net mes fréquentations des bordels et des prostitués, réduire ma consommation de vin (l’arrêter tout bonnement m’est inconcevable !) est un véritable parcours du combattant dont je ne vois pas encore la fin. Je ne m’autorise plus que trois verres de vin par jour, alors qu’il fut un temps où ce chiffre pouvait aisément être multiplié par cinq. Je trouvais difficilement le sommeil, mangeais peu, étais parfois pris de violentes nausées et souvent, assaillis de tremblements incontrôlables. Notre Mestre fut d’une grande aide mais le soutien moral et la présence de Walda m’aida bien plus encore. Je ne suis pas encore totalement guéri de mon addiction passée, mais le Mestre se montre optimiste et encourageant.

Ce soir-là, je dînais avec mon épouse dans nos appartements. Je n’avais pas envie de nous mêler aux autres et préférais sa compagnie agréable, loin du bruit et surtout, de la tentation que la quantité de vin absorbé par nos invités pourrait susciter en moi. Le dîner terminé, je choisis d’aller faire un tour seul dans la cour et les jardins du château avant de dormir, notre repas ayant été un peu trop lourd à mon goût et mon épouse préférant aller dormir. Je sortis donc seul, sans même la compagnie d’une coupe de vin, qui d’ordinaire ne quittait jamais l’une ou l’autre de mes mains. Je marchais en direction des jardins lorsque je vis mon cousin Daven sous la galerie couverte qui longeait la cour, un verre à la main. N’ayant aucune envie d’engager la conversation avec cet homme écœurant d’ambition, je voulus tourner les talons et contourner sa position, mais le bougre me vit et j’entendis sa voix si aimable m’adresser la parole dans mon dos. Je fermais les yeux et poussais un juron à voix basse. En me retournant, je plaquais un masque aussi faux d’amabilité que sarcastique sur mon visage et lui répondais, un sourire aux lèvres :

Mais c’est mon cousin Daven ! En effet et j’en ai été fort attristé… Assurément c’est un grand changement et vois-tu, je ne suis pas égoïste. Je te les laisse avec joie car je crois savoir qu’en homme à femme que tu es, cela doit être dur pour toi de te trouver loin de la couche de ton épouse…

Je fis une pause volontairement avant de porter une main à ma bouche, mimant la surprise et l’étonnement :

…à moins que Lady Alyx n’ait réussi à te couper l’envie de leur compagnie ?! Quelle femme exceptionnelle…

La seconde pique de Daven eut la surprise de me toucher bien plus. J’étais le fruit de moqueries, de sarcasme et d’ironie que toutes les méchancetés du monde dîtes à mon égard, même provenant de ma famille, ne m’atteignaient plus. Mon visage devint grave ; je ne m’amusais plus et redevins sérieux, sans faire plus de commentaire sur l’allusion non dissimulée de Daven par rapport à ma condition physique :

Oui c’est une vraie beauté et une femme d’une gentillesse incroyable…

N’ai pas l’audace de dire un mot de plus sur elle, cousinet… en formulais-je la mise en garde dans mon esprit. Je changeais donc de sujet, espérant que cela coupe toute envie à Daven de parler à nouveau de ma Dame :

Oh mais il me semble que je te dois moi aussi des félicitations ! N’as-tu donc pas été nommé Emissaire de l’Ouest par le Seigneur mon père ? Que d’estime pour un homme qui ne le mérite pas un instant…

Je joignis mes mains dans mon dos et lui offris mon plus beau sourire.