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[FB] L'Enchantement des Jumeaux...

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L'Enchantement des Jumeaux...

An 299 - Lune 3 - Semaine 2



Walda & Tyrion



Je me dépêchais du mieux que je le pouvais, mais mes jambes torves ne m’aidaient guère dans ma hâte. Elles commençaient même à me faire atrocement souffrir et ce dandinement accéléré causait toujours l’hilarité des gardes le soir venu, lorsqu’ils regagnaient leurs quartiers et qu’ils s’amusaient à me singer. Grand bien leur fasse… pensais-je. Je passais depuis longtemps bien au-delà des moqueries de ce genre. Mais il me fallait me hâter…Au fur et à mesure que j’approchais de la grande porte d’entrée du château qui menait à la grande cour intérieure, les bruits des roues des carrosses sur les graviers et des sabots des chevaux étaient de plus en plus distincts. Vite, Tyrion, vite !

Enfin sur les marches donnant sur la cour intérieure, j’allais rejoindre mon oncle Kevan, qui était venu remplacer le Seigneur mon Père à Castral-Roc, ce dernier étant absent pour l’accueil de la délégation Frey. J’observais tout ce monde s’arrêter, mettre pied à terre et s’affairer tandis que mon oncle me jeta un coup d’œil encourageant avant de regarder le carrosse. Il était temps d’aller accueillir ma promise dans sa future demeure. D’un pas soudain peu rassuré, j’allais attendre qu’elle sorte du carrosse non loin du petit escabeau de ce dernier, prêt à lui tendre ma main pour l’aider à en descendre. Dans mon dos, j’entendis Oncle Kevan souhaiter la bienvenue à Castral-Roc au nom de Lord Tywin Lannister à un certain Ser Lothar Frey, un proche à je ne savais quel degré de ma promise et qui se trouvait être celui qui commandait cette délégation, au nom de Lord Walder Frey, absents lui aussi. Décidément, les principaux instigateurs de cette union ne sont même pas présents pour assister à notre première rencontre… pensais-je en soupirant.

A l’intérieur du carrosse, j’entendais des voix. Soudain, je fus assailli de questions à son sujet. Lady Walda Frey…FREY… Comment était-elle ? On disait les rejetons de Lord Walder le Tardif peu gâté par la nature…Il n’y avait qu’à voir le mari de Tante Genna…Un Frey lui aussi, mais je les voyais si peu tous les deux que son nom m’échappa… La porte s’entrouvrit, puis s’ouvrit totalement, et mon coeur s’emballa…Ce que je trouvais totalement ridicule ! Allons, ressaisit toi ! Tu es un Lannister ! Une jeune femme en sortit, que j’aidais à descendre du carrosse en lui souhaitant la bienvenue, puis une seconde. Leur façon de me regarder me fit comprendre qu’elles n’étaient pas celle qui serait mon épouse. Toutes deux étaient…comment dire…de parfaits laiderons ? Oui cela leur convient bien. Je ne peux me vanter d’être un canon de beauté, mais tout nain que j’étais, même moi j’estimais avoir plus de charmes qu’elles deux ensemble ! Mais lorsque la troisième sortie, je fus…estomaqué ! Elle avait cet air sur le visage qui disait : « C’est lui… ». Elle hésita un instant et je lui tendis instantanément ma main :

Permettez, ma Dame…

Elle me regarda, hésita encore un instant puis posa sa main délicate dans la mienne. Je lui souris d’un air encourageant et l’aida à sortir. Puis nous passâmes un moment à nous observer. J’étais trop surpris et étonné par sa beauté et sa grâce pour m’intéresser à l’expression de son visage et à ses pensées. Belle, gracieuse, des cheveux blonds et ondulés, des yeux bleus…Un enchantement à elle seule ! J’en vins presque à me demander si elle était réellement une Frey, tant je n’arrivais à concevoir que le Vieux Walder ait pu engendrer pareille beauté. Sa mère devait être magnifique…Je ne vois que cette explication ! Le silence devenait gênant, aussi le brisais-je en me présentant officiellement :

Lord Tyrion Lannister, ma Dame. Soyez la bienvenue à Castral-Roc, Lady Walda. J’espère que votre voyage depuis les Jumeaux fut agréable.

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An 299 - Lune 3 - Semaine 2
première rencontre entre lady Walda Frey et Tyrion Lannister


Walda releva la tête brusquement. Elle s’était endormie. Ce n’était pas son intention mais après tout le voyage était long et elle n’aurait pas le temps de se reposer quand elle arriverait à Castral Roc. Finalement ce petit somme imprévu était une bonne chose. Dans son carrosse deux femmes et deux hommes lui tenaient compagnie. Son grand-oncle Lothar le Boiteux intendant des Jumeaux et homme de confiance de lord Frey. Si son grand-père Stevron était l’héritier légitime de lord Frey tout membre de la maison savait que Lothar avait les faveurs de son père. Walda pensait que la personnalité de son grand-oncle devait être suffisamment proche de celle de son arrière grand-père pour expliquer leur affinité. Les autres fils obéissaient mais ne comprenaient pas toujours les agissements de lord Walder, Lothar si. Il y avait aussi deux des filles de Lothar, Tysane et Emberlei. Tysane était l’aînée et Emberlei la troisième, la seconde fille Walda n’avait pas été choisie à cause de son prénom qui pourrait prêter à confusion. Le dernier était ser Cleos Frey. Walda aurait préféré que ce soit la mère de ce dernier, Genna Lannister, qui l’accompagne mais le voyage lui aurait été trop pénible.

« Grand-oncle Lothar, puis-je vous pouvez une question ? » demanda-t-elle à voix basse.

Lothar fit une signe de tête pour l’autoriser à continuer.

« Pourquoi mon père ne nous a pas accompagné ? Ce devrait être lui qui m’accompagne jusqu’à mon promis. »

C’était du moins la tradition et aucun argument sur le plan physique empêchait son père d’être présent. Lothar la regarda en fronçant les sourcils puis les haussa dans une expression de surprise.

« Je croyais que tu étais au courant. Ton père est opposé à cette union.
Quand le projet de fiançailles a abouti entre les maisons Lannister et Frey, Père t’a choisi comme promise et Steffon n’a pas eu son mot à dire. Il l’a appris une fois l’acte devenu officiel. Il était furieux. »


« Pourquoi s’opposer à une union aussi prestigieuse ? »

« Il ne veut pas que tu sois l’épouse d’un nain. »

Son père n’en avait rien montré devant elle. S’était-il déjà fait une raison au moment où lui avait annoncé la nouvelle ou bien dissimulait-il son ressenti aux yeux de sa famille ? Elle ne lui imaginait pas un tel talent d’acteur. Quelles autres émotions cachait-il ? Peut-être aimait-il ses enfants plus fort qu’il ne leur montrait ? La voiture s’arrêta de même que ses folles pensées sur l’amour paternel. Le cortège faisait une pause avant d’entrer dans le fief du suzerain des terres de l’Ouest. Walda profita de cette halte pour se rafraîchir le visage et la gorge et vérifier sa mise. La première impression était importante et elle ne voulait pas apparaître débraillée. Un jour elle serait l’épouse du suzerain et elle ne permettrait pas d’offrir une image risible. Elle n’avait pas le droit à l’erreur.

« Père se repose. Nous allons partir devant, il nous rejoindra plus tard. »

Pardon ? Il comptait donc l'abandonner à un moment aussi capital que la première rencontre entre les deux fiancés ? Elle essaya de dissimuler au mieux son désarroi. Du calme se dit-elle. Ce n'était pas si grave. Bien sûr elle aurait préféré avoir son arrière grand-père à ses côtés mais elle pouvait faire sans, elle en était capable. Il la rejoindrait plus tard comme convenu et la mènera jusqu'à son promis dans le septuaire. Ce n'était pas qu'elle avait besoin de lui, ils n'avaient pas une relation privilégiée. Elle ne voyait son arrière grand-père qu'au cours des repas. De temps à autres il la faisait mander pour lui confier un rôle d'hôtesse ou de représentante, pas parce qu'il lui faisait confiance - lord Frey n'accordait sa confiance à personne - mais car parce qu'il savait que son arrière petite-fille était appréciée pour sa courtoisie. Si Walda espérait la présence de son arrière grand-père ce n'était pas parce qu'elle cherchait un quelconque réconfort de sa part, il était complètement vain de désirer une telle chose venant de lui. Simplement elle se serait sentie plus rassurée. Grand-oncle Lothar fera tout autant l'affaire. De toute façon elle devra apprendre à faire sans, ils partiront le surlendemain. Ensuite elle sera seule parmi les lions.

Walda remonta dans le carrosse et observa les paysages. «Un jour ces terres appartiendront à mon époux et j'en serai la dame. » Ce soir elle ne serait plus Walda Frey, elle sera Walda Lannister, dame de Castral Roc. Elle devra découvrir ce lieu et essayer d'en faire sa demeure, un endroit familier où elle se sentira en sécurité. La forteresse des terres de l'Ouest se profilait à l'horizon. Elle se remémora les ouvrages lus à ce sujet mais elle le faisait plus pour s'occuper l'esprit afin d'empêcher les larmes de couler. Le cortège pénétra dans la cour intérieure. La porte s'ouvrit et les occupants du carrosse sortirent devant elle. Walda s'accorda quelques brefs instants de répit et de solitude. Elle n'en aurait pas beaucoup aujourd'hui. Une grande inspiration puis elle se décida à sortir. Une main était tendue vers elle mais elle ne reconnu ni celle de grand oncle Lothar ni celle de Cleos. Elle leva les yeux et découvrit son promis si facilement reconnaissable. Elle fut soulagée de constater qu'il n'était pas le monstre repoussant que certains membres de sa famille lui avaient décrit. Certes il était nain mais il n'était pas laid. Elle réalisa qu'il attendait qu'elle lui donne sa main et elle s'exécuta. Timidement elle essaya de lui rendre le sourire qu’il lui offrait mais elle se sentait crispée. Aucune parole agréable ne voulait sortir de sa bouche et elle restait immobile, les bras ballants. Fort heureusement son fiancé se montrait plus dégourdi, lui souhaitant la bienvenue puis s’enquit de la qualité de son voyage.

« Je vous remercie de votre accueil. Il est appréciable de se rencontrer enfin. Permettez moi de vous présenter mon grand-oncle Lothar Frey, ses filles ladies Tysane et Emberlei. Je crois que vous connaissez déjà mon grand-cousin ser Cleos Frey. Mon arrière grand-père a prolongé sa dernière halte à cause de sa grande fatigue, il nous rejoindra plus tard dans la matinée.» répondit-elle.

Comme le voulait la tradition, les futurs époux allaient prendre un petit déjeuner avec leurs maisons respectives et recevoir leurs cadeaux de mariage.

« Je suis heureuse d’avoir échanger quelques mots avec vous, cela me donne l’impression de ne pas épouser un parfait inconnu. » souffla-t-elle avant d’effectuer une révérence et de s’éloigner.


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L'Enchantement des Jumeaux

   

   

Mes oreilles goûtaient avec délice la voix mélodieuse de Walda Frey. Ce pouvait-il seulement qu’elle soit véritablement une Frey ?! A l’évidence oui, puisqu’elle me présenta ses accompagnateurs et ses dames, dont le physique était si éloigné de la beauté pure de ma future épouse. Je détachais donc mes yeux d’elle pour les poser sur chacun d’entre eux, au fur et à mesure qu’elle me les présentait. A la mention de Ser Cleos Frey, je souris, remerciant intérieurement les Dieux que sa femme - ma chère tante Genna - ne l’ait point accompagné :

Je vois que ma Lady est bien informée. Ser Cleos est en effet d’ores et déjà lié à ma famille par le biais de nulle autre que ma tante Genna, la sœur du Seigneur mon père. Ser Cleos, dis-je à son attention, ravi de vous revoir, même si je suis désappointé de ne pas voir ma tante à votre bras….

Foutaise ! Heureusement que la grosse Genna n’est pas là !! pensais-je même si revoir ce couple si atypique et si…amoureux… m’aurait fait le plus grand bien. Je devais toujours retenir de m’esclaffer lorsque je les voyais ensemble ; lui grand et maigre, elle petite et énorme ! Mes pensées comiques furent dérangées par l’arrivée de mon oncle, qui vint à son tour saluer Walda et les siens, après s’être assuré que nos gens s’occuperaient convenablement des chevaux et des effets du convoi Frey.

J’écoutais mon oncle parler, en retrait, silencieux, les mains jointes devant moi. Oncle Kevan parla encore un moment avec Ser Cleos et Ser Lothar mais sa voix sonnait comme lointaine à mes oreilles. De temps à autre, j’osais lever mon regard sur Walda. Elle semblait aussi nerveuse et mal à l’aise que moi mais je trouvais quelque réconfort en ne notant aucun signe de dégoût à mon encontre. Peut-être suis-je à son goût ? Ou alors ne voit-elle que mon rang et futur titre…Non, cela ne se peut…Elle a l’air d’un ange ; un ange n’a pas ce genre de pensée stratège digne de Cersei… A un moment, nos regards se croisèrent. Je le baissais subitement, gêné que ses yeux bleus aient repéré mon regard empli de curiosité alors que je repensais à son petit commentaire : « Je suis heureuse d’avoir échanger quelques mots avec vous, cela me donne l’impression de ne pas épouser un parfait inconnu. ». J’entendis soudain la voix de l’oncle Kevan s’adresser à moi, me demandant de m'occuper de Walda pendant qu'il règlait les derniers détails de cette union avec Ser Lothar et Ser Cleos.

Je les regardais disparaître, chacun suivant l’un ou l’autre de ses accompagnateurs vers le château de Castral-Roc. Je me retrouvais seul avec Lady Walda et un domestique qui se chargeait de ses bagages. Je m’éclaircis la voix :

Par ici, je vous prie.

Allait-elle se moquer de ma démarche si particulière ? Je me tournais vers elle tout en passant la porte du château et en m’engageant dans le couloir menant au grand escalier principal qui desservait le premier étage et sa si symbolique Galerie des Héros :

Je suis heureux de vous rencontrer également, Lady Walda. dis-je en essayant de lui montrer mon plus charmant sourire.

Je transpirais et la montée des marches du premier étage n’arrangea guère les choses… Je poursuivis en la conduisant vers un second escalier qui menait au second niveau et à nos futurs appartements. Quelle chose étrange que de penser cela… me dis-je. Nous laissions la Galerie des Héros, grand et long couloir aux tapisseries d’or et aux peintures et statues montrant la grandeur de l’Ouest et de notre illustre famille et, au second niveau, je me dirigeais vers le fond du couloir. Là, une grande porte en bois d’acajou verni et ciselée d’or nous attendait. Je me saisis d’une des poignées et l’ouvrit, nous offrant le passage sur un immense appartement richement meublé. Nos appartements….

Voici nos futurs appartements, Lady Walda.

Je la laissais entrer et observer son futur lieu de vie.

Je vais vous laisser prendre vos marques et vous reposer. dis-je, l’air totalement gauche. Que tu es ridicule Tyrion… J’allais fermer la porte derrière moi lorsque je trouvais le courage nécessaire pour rajouter :

Nous nous retrouvons donc devant l’autel ? Je gage que vous me reconnaîtrez sans grande difficulté… finis-je en souriant à mon trait d’humour. Puis je refermais la porte, la laissant seule avec ses pensées tandis que les miennes me mettaient devant une troublante conclusion : jamais je n’avais été autant troublé par une femme…


   
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An 299 - Lune 3 - Semaine 2
première rencontre entre lady Walda Frey et Tyrion Lannister



Un homme s'avança vers elle pour lui souhaiter la bienvenue. Grand, cheveux dorés et yeux verts, elle en déduit qu'il s'agissait de Lord Tywin Lannister son futur beau-père. Cependant à mesure qu'il parlait Walda comprit qu'il ne s'agissait pas de lord Lannister puisque l'homme excusait justement l'absence du suzerain. De qui pouvait-il s'agit dans ce cas ? Certainement ser Kevan le frère puîné du seigneur. Elle essayait de tout retenir mais cela n'était pas aisé. Appartenir à une très nombreuse famille ne l'aidait pas, elle se rappelait de sa parentèle parce qu'elle les connaissait depuis sa naissance.

« J'espère que cette affaire urgente n'est pas grave. Lord Frey se repose en effet. Mon arrière grand-père est un homme avisé et il a atteint son âge respectable en sachant se ménager. » répondit-elle.

Walda tâchait de se montrer courtoise mais le voyage l'avait épuisée. De plus elle se sentait si nerveuse qu'elle préférerait ne pas avoir à parler. Elle devait voir ces échanges cordiaux comme les prémices de ce qui l'attendait d'ici quelques heures. L'assemblée serait bien plus nombreuse et elle ne se sera pas beaucoup reposée. La jeune femme conservait un sourire discret sur ses lèvres en attendant qu'on l'invite à se retirer. De temps à autre elle observait du coin de l'oeil son fiancé. Il ne pouvait prétendre être autre chose qu'un Lannister, il en possédait toutes les caractéristiques physiques. Bien assez tôt elle découvrirait s'il en possédait également la mentalité. Alors qu'elle tentait une nouvelle oeillade en direction de Tyrion, elle remarqua qu'il l'observait également. Surpris, tous les deux détournèrent le regard.

Enfin ser Kevan leur proposa de s'installer. Walda fut tout d'abord soulagée à l'idée de se reposer quelques instants mais elle réalisa bien vite qu'elle allait se retrouver seule en compagnie de Tyrion qui la menait vers leurs futurs appartements. Certes techniquement ils n'étaient pas seuls, il y avait les domestiques silencieux presque invisible et pourtant présents. On ne pouvait faire plus intime et plus gênant. Néanmoins son ressenti n'était pas requis aussi elle suivit son fiancé à travers ce qui lui semblait un véritable dédale. Dédale avec lequel il lui faudrait se familiariser très rapidement si elle ne voulait pas se couvrir de ridicule en se perdant. Elle observa les hommes s'éloigner pour signer des documents dont elle n'avait aucune connaissance bien qu'elle soit la première concernée - à égalité avec Tyrion - par cette union. Ils n'étaient que des pions dans un jeu d'alliances politiques qui la dépassait complètement et dont elle ne souhaitait pas se mêler. Elle ne se considérait pas suffisamment intelligente pour tenter de jouer et elle risquait de se faire prendre dans la toile d'une araignée plus maligne qu'elle.

Son futur époux la précédait. Sa petite taille et ses jambes le forçaient à se déplacer de manière... particulière. Il ne l'éblouissait par sa démarche, mais aucun homme de la famille Frey non plus. Ils passèrent dans ce qui devait être la galerie des Héros, lieu d’hommages aux anciens membres de la maison. Ils aimaient l’or ces lions. On en voyait partout. Rien de mieux pour exposer sa richesse et pourquoi s’en priver après tout puisqu’ils en avaient à foison. Mais tant de richesses, auxquelles elle n’était pas habituée, la mettaient mal à l’aise. La porte en acajou massif en ciselures d’or laissaient présager les richesses qui l’attendaient à l’intérieur. Tyrion poussa la porte sans hésitation en maître des lieux tandis qu’elle se demandait où trouver la force d’effleurer ne serait-ce que les poignées. Le sourire et les mots galants de son fiancé lui arrachèrent un sourire timide. Sa courtoisie la touchait mais elle se sentait trop intimidée pour se montrer plus entreprenante. Elle se trouvait dans leurs futurs appartements. Cette nuit même elle dormirait dans cette pièce avec lui. Et avant de dormir il se passerait une chose qu’elle ne parvenait pas à nommer même mentalement. Tout ce qu’elle voulait c’était qu’on la laisse seule pour qu’elle puisse s’allonger. Tyrion s’apprêtait à prendre congé mais il ajouta un dernier trait d’esprit avant de refermer la porte. Se moquait-il d’elle ?  Il avait surestimé sa vivacité d’esprit et elle demeura interdite quelques instants avant de s’effondrer sur le lit avec un soupir de délivrance.

Quand Walda ouvrit les yeux ses cousines étaient déjà dans ses appartements en train de s’affairer. Les domestiques allaient et venaient pour déposer les cadeaux de noces. La motivation lui manquait, elle laissait donc ses cousines se charger de les ouvrir tout en hochant la tête ou souriant ou lâchant quelques mots. De temps à autre elle grignotait, se forçant à manger un peu, l’angoisse grandissant et nouant son estomac. Elle prit ensuite un bain parfumé à la rose, un luxe auquel elle avait rarement le droit. Ses cheveux furent coiffés à la dernière mode de la capitale et agrémentés d’une couronne de roses rouges. Ensuite elle enfila sa robe de soie rouge brodés de fil d’argent, d’or et de nacre. Pour finir le manteau de la maison Frey fut posé sur ses épaules. Son arrière grand-père l’attendait aux portes du septuaire. Sans un mot, elle n’en attendait aucun venant de lui, il lui tendit son bras. Elle inspira profondément au moment où les portes s’ouvrirent. Dans la foule elle imagina Steffon, Bryan, Roslin, son père et sa mère au lieu de ces visages inconnus. En apercevant son fiancé au bout de l’allée elle serra malgré elle le bras de son bisaïeul. Elle avait peur. Pourtant Tyrion était très élégant. Ce n’était pas lui qui lui faisait peur mais ce qu’il représentait. Le changement. L’inconnu.



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L'Enchantement des Jumeaux

   

   

Je revenais aussi vite que mes jambes me le permettaient dans mes appartements après avoir conduit ma future épouse dans ceux qui seront les nôtres dès ce soir. En poussant les portes de mes appartements, je découvris un remue-ménage que je n’avais pas l’habitude de voir. Mes vêtements de futur marié étaient étendus sur mon lit, des domestiques s’affairaient à la préparation de mon bain ; d’autres allaient et venaient constamment, les bras chargés de présent. J’y jetais un rapide coup d’œil avant d’ôter mes vêtements et de me glisser dans l’eau chaude, exigeant du vin pour accompagner ce dernier instant de répit tandis qu’il semblait que le déluge de présents (et donc le ballet incessant des serviteurs) ne soit arrivé à son terme. J’engloutissais coupe sur coupe jusqu’à ce que soudainement, je cesse. Je regardais ma coupe encore à moitié pleine et la reposais finalement sur la petite table à ma droite sur laquelle trônait la carafe de vin, plus vide que pleine. Elle ne mérite pas de me voir saoul pour son mariage… Cette constatation ne concernait effectivement que la douce jeune fille qui venait à peine d’arriver et avec qui j’allais partager ma vie. Si ça n’avait tenu qu’à moi, j’aurais été copieusement aviné, peu importe la honte qu’aurait bien pu ressentir le Seigneur mon père. Il a de toute façon toujours honte de moi, quoi que je fasse. Mais ce soir, je ne lui laisserai pas le plaisir de se plaindre sur mon comportement. Pas devant elle, ni pour elle. Ce soir, je serais celui que j’allais m’employer à devenir depuis ce jour ; Lord Tyrion Lannister, futur Suzerain des Terres de l’Ouest, un homme aussi noble et poli que sa petite taille pouvait le lui permettre. A cette décision, je hochais la tête, content d’en avoir décidé ainsi, et sortais du bain.

On m’aida à m’habiller. Les vêtements du jour de mes noces avaient été spécialement ouvragés pour cette occasion. Et ils étaient d’une élégance et d’une finesse qui parvinrent à m’émerveiller, chose rare pour moi, habitué à tant de luxe et de richesse. Pantalon, tunique et surcot étaient faits d’une laine rouge si fine et surpiquée de broderies rouges foncées qu’elle en était presque légère. La cape, fixée à l’aide d’une broche d’or représentant une tête de lion sur mon épaule gauche de sorte qu’elle tombe élégamment de côté, était toute de velours brodé d’un grand lion d’or cabré et rugissant. Enfin, après avoir passé mes bottes de cuir noir aux boucles d’or, il ne restait plus que ma chevalière à la tête de lion à passer à mon majeur gauche…et à « admirer » mon reflet dans le miroir. Je n’aimais pas faire face à mon reflet, mais celui que j’observais en face de moi était différent…Mon estomac se noua et, avant de descendre vers le Septuaire, je grignotais un morceau de brioche au beurre.

Le Septuaire de Castral-Roc était plein à craquer. De la famille des deux époux, leurs amis et voilà le lieu bondé tel que je ne l’avais jamais vu. Je lançais de petits saluts à droite et à gauche et rejoins ma place devant le Septon et aux côtés de mon père. Ce dernier, plongé dans le mutisme, daigna cependant baisser un court instant les yeux vers son héritier mais nul mot ne s’échappa de ses fines lèvres. Et, enfin, elle entra et le silence se fit. Elle progressait lentement, à cause de son accompagnateur, qui n’était nul autre que le Vieux Walder. Il souriait, enchanté d’avoir pu contracter pareille union qui allait grandement profiter aux Frey. Mais Walda, elle, semblait au comble de l’anxiété. Une fois à mes côtés, je tentais un sourire encourageant pour la rassurer et lui faire comprendre qu’elle n’était pas la seule à avoir peur, mais je ne sais si elle le vit. Cependant, je vis, moi, à quel point elle était malgré tout radieuse, ce qui m’empêcha de me concentrer sur les saints sacrements débités par le Septon. Sa voix me paraissait si lointaine…Il me fallut tout mon courage pour m’extirper de mes rêveries juste à temps pour le moment crucial ; l’échange de notre premier baiser et le nouveau manteau aux couleurs des Lannister dont j’allais devoir recouvrir les frêles épaules de Walda. Consciencieusement, je répétais les mots dictés par le Septon :

Par ce baiser, je vous engage mon amour et vous prends pour ma dame épouse.

Walda dut prononcer les mêmes mots à mon encontre avant que le Septon n’élève son cristal à sept faces et ne prononce le sacrement final :

En ces lieux, au regard des dieux et des hommes, je déclare solennellement que Lord Tyrion de la Maison Lannister de Castral-Roc et Lady Walda Lannister, née de la Maison Frey des Jumeaux, sont mari et femme, une seule chair, un seul cœur, une seule âme, à présent et pour jamais, et maudit soit qui se mettrait entre eux.

Elle eut la prévenance de se baisser suffisamment pour que je n’ai trop à me mettre sur la pointe des pieds pour l’embrasser du bout des lèvres, sans avoir à entendre des rires étouffés dans l’assistance. Mais le pire restait à venir. Je me détournais d’elle et allais chercher le grand manteau prévu pour elle. Rouge et or, confectionné dans le même velours que ma propre cape, il était si long qu’il me fallait faire attention pour ne pas marcher dessus. Je le pris de façon à pouvoir le lui placer sur les épaules et m’en retournais vers elle. Gêné par la situation et le regard cruel dont j’eus droit de la part de mon paternel, je lui murmurais :

Ma Dame…pourriez-vous…s’il-vous-plaît ? en lui faisant comprendre que j’avais cette fois besoin qu’elle se mette à genoux.

   
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An 299 - Lune 3 - Semaine 2
première rencontre entre lady Walda Frey et Tyrion Lannister



Lorsqu'elles étaient encore des enfants, les filles de sa génération discutaient souvent de leur mariage. si les avis divergeaient sur la couleur de la robe ou sur la coiffure adoptée, elles étaient toutes unanimes sur le mari. Il serait grand, beau, courtois et séduisant. Elles en tomberaient follement amoureuses. Et toutes soupiraient en rêvant du jour de leurs noces et en murmurant les mots qui liaient les époux à jamais. Rêve. Chimère. La plupart l'avaient compris et avaient revu leurs exigences à la baisse. Walda avait renoncé à l'idée même du mariage. Cela faisait bien rire les filles. On l'appelait Walda la Belle mais elle était encore pucelle tandis que progressivement les filles quittaient la maison pour une autre. Walda était soulagée de ne pas être mariée. Cela lui permettait de passer du temps avec sa famille, du moins la partie qu'elle aimait. Bien sûr il lui arrivait de désirer vivre ailleurs, loin de l'atmosphère étouffante des Jumeaux mais elle s'imaginait alors embrasser la Foi des Sept plutôt qu'embrasser un époux.
Pourtant elle se tenait dans le septuaire, son manteau de fiancée sur les épaules. Elle qui n'avait rien demandé, qui n'avait pas souhaité un fastueux mariage. Il y avait beaucoup trop de monde dans ce septuaire. Pouvait-il en être autrement pour le mariage de l'héritier des Terres de l'Ouest, puissante famille Lannister ? Assurément non. Ils devaient tenir leur rang. Elle le devrait aussi désormais. Si seulement il y avait un peu moins de regards braqués sur elle. Cela ferait-il une différence ? A la réflexion non, elle se sentirait tout aussi nerveuse, entourée d'inconnus. Elle gardait le regard vague, ne s'attardant sur aucun visage car elle craignait de perdre sa contenance et de se mettre à pleurer.

« Par ce baiser, je vous engage mon amour et vous prends pour mon seigneur époux. » dit-elle d'une petite voix en fixant le haut de la tête de son fiancé.

« Ils sont vraiment comme des fils d'or. Ils sont beaux.» remarqua-t-elle tandis que Tyrion prononçait ses vœux à son tour. Le septon leva son cristal à sept faces et Walda en admira le miroitement dans la lumière. Les paroles résonnèrent en elle et elle fut frappée par leur beauté « une seule chair, un seul cœur, une seule âme, à présent et pour jamais, et maudit soit qui se mettrait entre eux. » Quel merveilleux serment. Unis aux yeux des hommes et des dieux. Cela arrivait-il vraiment ? Ceux qui connaissaient un tel amour avaient beaucoup de chance. Il lui fallait à présent embrasser celui qui était devenu son époux. Elle baissa enfin les yeux et se pencha pour déposer ses lèvres sur les siennes. Elles s’effleurèrent à peine. Walder l'avait embrassé avec moins de retenu. Mais elle préférait ce chaste baiser, bien plus convenable pour un mariage. La manière dont Walder l'avait embrassé relevait du domaine privé, le genre de baiser que les amants échangeaient à l'abri des regards. Tyrion l'embrasserait-il ainsi un jour ? Ce soir même peut-être ? «Par les Sept, tu t'emballes ma fille !»

Elle était prête pour recevoir son nouveau manteau. Il était d'un grand raffinement, velours écarlat et or. Et si grand ! «Pourvu qu'il ne se prenne pas les pieds dedans.» s’inquiéta-t-elle. Cela constituerait une anecdote croustillante qui ne cesserait de le poursuivre et elle ne voulait pas que l'on se moque de son mari. Arrivant à sa hauteur, Tyrion lui fit comprendre qu'elle devait s'agenouiller. Bien sûr, elle aurait dû y penser ! S'efforçant d'être le plus gracieuse et digne possible, elle souleva un peu sa robe et posa ses genoux au sol. Diantre qu'il était lourd ce manteau ! Elle se sentait écraser par son poids et elle se demanda si cela n'était pas une métaphore du poids de son engagement. Allait-elle seulement réussir à se relever ? Walda tendit la main vers Tyrion et lorsqu'elle la trouva, elle s'appuya pour se remettre debout. Elle lui sourit et ne lâcha pas sa main quand elle se tourna vers l'assemblée pour recevoir leurs vœux de félicité.

Les mariés et les invités se rendirent ensuite dans la grande salle pour festoyer. La salle était magnifiquement décorée. Ses lèvres s'entrouvrirent sous l'effet de la surprise. Elle prit place à la table d'honneur et accepta une coupe de vin bien qu'elle n'aime pas vraiment cela. Son époux en revanche était connu pour consommer plus que de raison deux choses : le vin et les prostituées. Cela on s'était bien empressé de lui dire. "Notre petite beauté va certes devenir un jour la dame de Castral Roc mais elle pour cela elle va épouser un nain, ivrogne et libidineux ! " Elle leur prouverait qu'ils avaient tort de se rire d'elle. Ils seront un couple uni comme dans le serment du septon. Tous envieront leur félicité, les vœux des convives ne seraient pas des paroles en l'air, ils se réaliseront. Elle ferait tout pour cela.

« C'était une très belle cérémonie. » commença-t-elle en se tournant vers son mari. « Tout est si richement arrangé, je ne sais plus où donner de la tête. Heureusement que vous êtes à mes côtés. »

Le repas fut délicieux et animé. Lord Tywin, du moins elle supposait que c'était lui, avait fait venir des acrobates et des ménestrels.

« Ho regardez ! Celui-ci est d'une agilité étonnante, je ne pensais pas que le corps humain était capable de telles prouesses. Aimez-vous les acrobates ? Je les trouve très amusants. »

Pourvu qu'elle n'ait pas épousé un ronchon. Elle risquait de s'ennuyer autrement. Bien entendu elle pourrait s'amuser sans lui mais elle préférait avoir des passions communes pour renforcer leur lien. Elle avait envie de partager des moments de joie, de rire avec lui. Les ménestrels jouèrent plusieurs chansons que l'assemblée reprenaient parfois en cœur. Les premières notes des pluies de Castamere se firent entendre. Quand on lui avait annoncé ses fiançailles avec Tyrion, elle avait demandé au mestre tous les ouvrages traitant de la maison Lannister. Elle avait appris cette chanson en lisant la révolte de la maison Reyne. La première fois qu'elle l'avait entendu, elle avait pleuré. Cette fois-ci elle la chanta sans verser de larmes, de sa voix douce et mélodieuse. Quand elle eut fini, tous les yeux étaient rivés sur elle. Sans doute parce qu'elle chantait à merveille mais surtout pour une autre raison, un moment qu'ils attendaient avec impatience. La cérémonie du coucher. "Nous y voilà." Moment redouté mais auquel elle ne pouvait échapper. "Reste impassible. La tête haute. Le regard fier." Pour ne pas entendre leurs blagues grivoises, elle chanta dans sa tête Les pluies de Castamere. Les habits glissaient sur sa peau. Elle se répétait : "Je suis une lionne. Une lionne est au dessus de tout cela." Comment pourrait-elle garder son sang froid face aux nobles de la région quand ils auraient vu sa nudité. Heureusement que la faible éclairage des couloirs ne permettaient que d'entrevoir sa gracile silhouette. Ils se diraient en la revoyant des semaines, des années plus tard que c'étaient eux qui lui avaient enlevé sa chemise le soir de ces noces et que dans la demi-pénombre ils avaient aperçu ses courbes féminines.

La lourde porte de ses appartements se referma derrière elle si fort qu'elle en sursauta. Sans réfléchir elle courut de glisser dans les draps. Elle tremblait et ce n'était pas de froid. Tyrion fut poussé dans la chambre peu de temps après elle. Nu, bien entendu. Les bougies ne permettaient pas de voir grand chose et de toute façon elle n'avait aucune envie de le détailler. Non pas lui en particulier, elle n'était simplement pas prête à voir un homme dévêtu. Lorsqu'il vint se coucher dans le lit, elle murmura : « Je ne sais pas quoi faire. J'ai peur. »



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L'Enchantement des Jumeaux

An 299 - Lune 3 - Semaine 2
Tyrion & Walda


En nous tournant vers l’assemblée de nos invités, main dans la main, je ne pus retenir un soupir de soulagement. ça y est Tyrion…te voilà toi aussi marié…. Heureusement, elle ne semblait pas choquée ou bouleversée d’épouser un nain. La perspective d’être la Dame de Castral-Roc était peut-être synonyme de plus d’inquiétudes pour elle. Qu’en savais-je. Je venais à peine de la rencontrer et nous voilà mariés devant les Dieux et les Hommes. Père avait-il peur que ce mariage ne soit annulé pour hâter ainsi les choses ? Certes non…Père ne craint rien ni personne, et le Vieux Walder bavait déjà de voir l’une de ses innombrables descendances mariée à un Lannister, et qui plus est l’héritier de l’Ouest. Je tournais mon visage vers elle ; elle souriait, sourire de circonstance bien sûr, mais radieux malgré tout. Serais-je capable d’aimer alors que personne ne m’a jamais appris ce qu’est vraiment l’amour ? En tout cas, j’accordais volontiers le bénéfice du doute à mon épouse et fis le premier pas pour la mener, suivi de nos invités vers l’immense salle où le repas et les festivités auront lieu. Je me permis sur le chemin de lui glisser un rapide « Merci pour tout à l’heure… », accompagné d’un petit signe vers son lourd manteau rouge et or. Je me serais immanquablement ridiculisé sans son aide…

La musique des ménestrels accompagna notre entrée dans la grande salle de réception. Celle-ci s’en trouvait honteusement et richement décoré, étalant ainsi à foison toute la richesse et la puissance des Lannister. Non pas que cela me gêne, mais je l’étais en regardant le Tardif, qui contemplait l’endroit avec des yeux brillants d’envie et de satisfaction. Un filet de bave aurait pu couler de sa bouche entr’ouverte que cela ne m’aurait guère étonné. Je réprimais un sourire et aidais mon épouse à prendre place à table avant de m’asseoir à ses côtés. Walda fit un commentaire sur la cérémonie et le lieu. Je me sentais gauche tout d’un coup… Je ne savais quoi lui répondre, moi qui d’ordinaire ai toujours réponse à tout, me voilà pris d’un sentiment bizarre. Je m’éclaircis la gorge et bus une petite gorgée de vin pour retrouver de la voix :

Vous m’en voyez ravi, ma Dame.

Je finis rapidement ma coupe de vin et n’en demanda plus du restant de la soirée. Je savais ce que l’on attendrait de moi plus tard et je savais quel effet l’alcool pouvait alors avoir en pareil circonstance. Cela était loin d’être gênant pour moi, mais je ne voulais pas imposer cela à la jeune femme assise à mes côtés. Je me contentais donc de manger, de boire (de l’eau ! exploit ? ou crime ?) et de remercier ceux venant nous féliciter et nous donner leurs présents de mariage. De temps en temps, des artistes venaient se produire devant nous. Un numéro d’acrobates paru beaucoup plaire à Walda et elle me demanda si j’en étais également friand. Je répondis à son sourire et à son commentaire :

Ma Dame, je respecte tous les arts. Je dois dire que ce sont les jongleurs et autres cracheurs de feu qui ont ma préférence. Je les trouve fascinants mais je dois avouer que ceux-ci défendent fort bien leur métier.

Des mouches commençaient à voleter autour de certains plats et l’atmosphère commençait fortement à sentir les relents d’alcools, ce qui n’arrangeait rien à mon irrésistible envie de me noyer dans un baril de La Treille Auré… Les ménestrels jouèrent encore une balade et la fameuse Pluies de Castamere puis le moment de la cérémonie du coucher arriva. Je dois avouer n’y avoir jamais participé, bien que connaissant son déroulement. Je me prêtais donc au jeu, avec peut-être plus d’aisance que Dame mon épouse qui fut conduite vers nos appartements en premier. Je finis par la rejoindre quelques instants plus tard, dans le plus simple appareil, après avoir essuyé moqueries et commentaires salaces et tendancieux sur mon aptitude à satisfaire ma femme… Que ne les aurais-je fait écorcher pour ce manque de respect. Pas envers moi…mais envers elle, toute tradition que cela pouvait bien être. Dans la pénombre de la chambre, éclairée par quelques bougies, je la découvris cependant étendue dans notre lit.






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L'Enchantement des Jumeaux...

An 299 - Lune 3 - Semaine 2
première rencontre entre lady Walda Frey et Tyrion Lannister



La plupart des garçons et filles de son âge éprouvaient de la curiosité pour la chose. Durant les nombreux mariages de ses nombreux parents, Walda avait plusieurs fois participé à la cérémonie du coucher. Généralement elle se chargeait d'enlever les chaussures avec la délicatesse qui lui était reconnue. Certains la regardaient avec un sourire, appréciant un peu de douceur parmi les femmes qui rivalisaient de trivialité. D'autres ne lui accordaient que peu d'attention, trop nerveux ou impatients d'être dans la chambre avec la dame fraîchement épousée. Que se passait-t-il exactement dans cette chambre ? A l'époque elle échangeait des clins d'œil avec les jeunes gens de son âge sans réellement savoir. Elle avait bien une vague idée et celle-ci s'était précisé avec les années. L'une après l'autre les filles de la famille découvraient ce qui passait entre un homme et une femme par l'expérience du mariage. Quelques-unes n'attendaient pas la nuit de leurs noces pour franchir le pas. Les plus patientes ou les moins sollicitées se contentaient d'écouter les expériences des autres. Les confidences se faisaient à voix basse, en petit comité, en gloussant sous cape car une demoiselle convenable et respectable se devait d'être ignorante, vierge sur le plan physique mais aussi mental. C'était ce que Walda avait appris de sa mère. Et elle y croyait. Puis son arrière-grand-père avait épousé une toute jeune fille de tout juste seize ans et elle s'était sentie bête de ne rien connaître alors qu'elle avait deux années de plus que sa nouvelle arrière-grand-mère. Alors elle avait accepté d'écouter, d'autant plus qu'on l'avait convaincue qu'elle serait bien plus sereine le jour de ses noces, si jamais elles avaient lieu, en sachant ce qui l'attendait. On avait eu raison de la persuader, elle aurait été complètement épouvantée si elle ne les avait pas écoutées. Cependant elle appréhendait tout de même cette intimité. S'il ne voulait pas d'elle ? S'il la brusquait ? Si la peur la tétanisait si fort qu'elle se trouverait aussi dure que la pierre, impénétrable ? Si la douleur était si intense qu'elle ne pourrait la supporter ? Si le mariage n'était pas consommé, tout le monde serait au courant. On se moquerait d'eux et son arrière-grand-père serait furieux.

Tyrion s'approcha et tira le drap pour la dénuder. Elle aurait préféré garder un semblant de tissus sur elle mais il devait vouloir la voir aussi elle ne dit ni ne fit rien. Elle essayait de ne pas regarder son corps nu mais ses yeux semblaient irrémédiablement attirer par son entrejambe. Elle sentit le rouge lui monter aux joues. Et pourquoi devrait-elle avoir honte ? Après tout il était son époux, elle avait le droit de le regarder dans sa nudité tout comme lui. Elle prit une inspiration un peu plus profonde que l'accoutumée. Tyrion lui demandait de lui faire confiance. Elle voulait bien essayer. Son époux évoqua ensuite mes rumeurs qui circulaient à son sujet et qui avaient pu atteindre ses oreilles. Elle hocha la tête. Effectivement elle avait entendu des choses. Certaines étaient vraiment lui confia-t-il et si elle ne dit rien une petite voix dans sa tête se demandait lesquelles étaient fondées car certaines pouvaient faire froid dans le dos. Mais il lui affirma qu'il n'était ni une brute, ni un violeur. A nouveau elle hocha la tête. Il lui avoua que la première fois n'avait rien d'exceptionnel. Elle se souvenait que ses parentes n'étaient pas particulièrement enchantées par leur dépucelage. Tyrion non plus apparemment. Sa première expérience semblait risible et il lui promit de lui raconter si elle le souhaitait.



Après quelques instants de répit, allongés sur le dos l’un à côté de l’autre, Walda glissa ses doigts dans ceux de Tyrion.

« Racontez moi donc votre première fois qui est si risible d’après vous. Si vous êtes toujours d’accord bien sûr. »


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L'Enchantement des Jumeaux
ft. Walda Lannister


An 299 - Lune 3 - Semaine 2




Je restais allongé sur le lit, reprenant mon souffle après la consommation de mon mariage, le regard fixé vers le plafond de bois sombre de la pièce. J’avais cru déceler en Walda l’absence d’une douleur qui aurait été trop insupportable pour me permettre d’aller jusqu’au bout et visiblement, la soudaine sensation de ses doigts allant doucement retrouver les miens me conforta dans cette idée. Je tournais mon visage vers elle tandis qu’elle me demandait de lui en dire plus sur ma première fois, chose que j’avais évoqué quelques instants plus tôt. Je souris et lui répondis, sur le ton de la plaisanterie pour la mettre à l’aise :

Lady Walda ! Je décèle une pointe de curiosité dans votre voix…Aurais-je découvert un de vos rares défauts ?

Je m’appuyais sur mon avant-bras gauche pour me tourner légèrement vers elle :

Fort bien ! Mais avant cela, il me faut une coupe de vin, autrement l’histoire ne sera pas fidèle à la réalité telle qu’elle fut.

Je portais ses doigts à ma bouche et déposa un léger baisé sur chacun d’entre eux puis me levais dans le plus simple appareil et me dirigeais vers la table où se trouvaient carafe de vin et coupes en cristal. Je m’en servis une puis remplis l’autre pour mon épouse. Je bus une gorgée, savourais le goût exquis de ce vin fruité de La Treille et m’en retournais auprès de Walda. A sa hauteur, je lui tendis sa coupe et trinquais avec elle avant de boire à nouveau une gorgée de vin et de commencer mon récit :

J’avais quinze ans et étais littéralement obnubilé par les femmes. Un jour que je rendais visite à mon oncle Kevan, à Port-Lannis, je me suis laissé emporter par une proposition de jeu de la part de l’un de ses gardes, qui m’assurait qu’il existait à Port-Lannis une auberge où le jeu, le vin et les femmes sont les maîtres incontestés, de jour comme de nuit. Alors, le soir venu, je le suivais jusqu’à cet endroit et…

Je me mis à rire en me remémorant cet ancien souvenir : …et effectivement, je tombais dans un monde encore inexploré. Je vous passe les détails mais j’ai bien dû passer plusieurs heures à dilapider ma bourse de dragons d’or en vin et en paris. Soudain, j’eus un éclair de sobriété ! Une vois dans ma tête me dit : Tyrion, si tu dépenses tout ton argent, tu n’en auras plus pour…et bien pour conclure avec, ma chère, une beauté Lysienne. Elle tournait autour de notre table depuis plus de deux heures et, tout aviné que j’étais, je savais qu’avec elle et ses talents, je connaîtrais la plus mémorable des premières fois. Alors, je conservais les dix derniers dragons d’or pour elle et l’entrainais dans une des chambres de l’auberge…

Je fis le tour du lit, retrouvais ma place à ses côtés et déposais ma coupe de vin sur la table de chevet : Elle avait effectivement beaucoup de talents et moi, un grand manque d’expérience et surtout, beaucoup trop de vin dans le corps ! Je n’ai pas tenu plus de deux minutes en elle avant de m’écrouler sur le côté et de me mettre à ronfler jusqu’à la mi-journée du lendemain !

Je me revois encore, émergé dans un brouillard et avec une migraine atroce, attrapant vite le pot de chambre pour rendre le trop plein de vin accumulé dans mon estomac et tentant de me rhabiller en ramassant d’un pas vacillant mes effets sur le sol. Je me saisis à nouveau de ma coupe et voulus en finir son contenu lorsque mon regard croisa celui de Walda. Je ne sais ce qu’il se passa mais je reposais la coupe sans la vider et à la place, pris l’une de ses mains dans les miennes et lui murmurais:

Je n’ai rien du Prince charmant, ma Lady, mais je vous promets de vous rendre heureuse, chaque jour que je vivrais… Et si pour cela, je dois passer par un brutal changement de comportement, je le ferais. Je vous en fais le serment. Vous voir sourire sera ma plus belle récompense.


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An 299 - Lune 3 - Semaine 2
première rencontre entre lady Walda Frey et Tyrion Lannister



Et voilà. Ils étaient désormais unis dans la sphère privée mais aussi dans la sphère intime. En très peu de temps elle était passée de jeune pucelle à épouse. Elle qui avait mis dix-huit années à se construire et qui peinait encore parfois à se considérer comme une adulte. Elle avait passé un cap, tourner une page. Cela lui faisait tout drôle. A partir d’aujourd’hui ces appartements étaient les siens, ce lit serait celui dans lequel elle dormirait et se réveillerait et accomplirait son devoir conjugal. Elle allait devoir s’habituer rapidement à cette nouvelle demeure et à en devenir la dame. Dans cette tâche ardue elle sentait qu’elle pouvait faire confiance à son mari. Ce dernier semblait amusé par sa requête et plaisanta sur le fait qu’il avait peut-être découvert dans sa curiosité un de ses rares défauts.

« Vous connaissez ma première fois, il est légitime je puisse connaître la vôtre. » répondit-elle plus malicieuse qu’elle ne se le figurait.

Il accepta de lui raconter comme il se l’était proposé quelques instants plus tôt mais pour cela il avait besoin de vin. Pour coller à la réalité disait-il. Tyrion et son goût immodéré pour le vin. Enfin elle l’avait observé durant toutes les festivités, il n’avait pas bu plus que de raison, contrairement à ce qu’on lui avait raconté. Il pouvait reprendre une petite coupe, il ne serait pas ivre pour autant. Il baisa les doigts de sa main un à un et Walda sentit un long frisson lui parcourir l’échine. « Diantre il sait s’y prendre avec les femmes ! » songea-t-elle tout en l’observant se lever pour ramener deux coupes de vin sans se soucier de sa nudité. Ce n’était pas son cas, elle n’avait pas encore l’habitude de se montrer nue et elle ramena le drap sur elle. Rapidement, elle l’espérait, elle ne ressentirait plus de gêne à lui montrer son corps. Mais pas tout de suite. Ils entrechoquèrent leurs coupes pour se souhaiter bonne santé puis son époux commença son récit.

Il était jeune alors. Tout juste un homme fait. Les hommes avaient cette liberté d’expérimenter les rapports charnels en dehors du mariage. Une grande injustice selon elle mais ainsi était faite la société. Il avait quinze ans donc et dévoré par la curiosité. Il s’était rendu alors dans le seul lieu où l’on pouvait le satisfaire en toute discrétion : une auberge. Du vin, des jeux d’argents et des femmes. Ce jeune Tyrion de quinze ans était tout à fait le portrait qu’on lui avait dressé mais en le regardant elle ne voyait plus ce jeune garçon. Aussi elle appréciait qu’il se confie sur son passé. Il avait dépensé presque toute sa bourse en boisson et au jeu ce soir là mais il eu encore un peu de lucidité pour garder dix dragons pour la belle lysienne qui tournait autour de sa table. Dix dragons ! Une sacrée somme ! C’était donc le prix pour partager l’intimité d’une femme ? Était-ce plus cher parce qu’elle était une lysienne, venue de la cité où la volupté était loi ? Peut-être. Mais cela n’avait duré que deux minutes. Trop aviné pour rester éveillé. Il s’était endormi comme une masse pour ne se réveiller que le lendemain après-midi. Walda ne retint même pas son rire. Effectivement cette première fois était risible. Après avoir fini de raconter Tyrion s’apprêta à boire. Se comporterait-il de la sorte avec elle ? Viendrait-il dans leur lit, le corps chargé d’alcool pour s’affaler et dormir tout le jour ? Devrait-elle se préparer à ce genre de mariage ? Elle ne voulait y croire, pas alors qu’il avait été si tendre avec elle. Comme s’il avait pressenti son inquiétude, il reposa son verre et s’approcha d’elle pour joindre ses mains aux siennes. Il lui promettait de la rendre heureuse chaque jour et il était prêt à changer, brutalement s’il le fallait, parce que son sourire serait sa plus belle récompense. Elle sentit la chair de poule se répandre sur son corps.

« Je vous crois. » déclara-t-elle. « Nous ferons tout pour être heureux. »



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