Confession explosive | ft Rhaegar

Ce fut beaucoup trop calme pendant plusieurs secondes, beaucoup trop calme. Et quand la colère du Roi éclata ce fut en silence. Lançant un verre un travers la pièce, laissant Rhaenys sursauter sous le coup la violence gestuelle de son père. Elle s’attendait à l’entendre mais pas à ce qu’il se montre violent. Cela n’annonçait rien de bon et cela se confirma, quand ser Lyle Crakehall entra dans la pièce inquiét du fracas qu’il avait entendu. Mais le hurlement du monarque des Sept Couronnes lui indiqua qu’il ne devait pas se mêler de ce qu’il se passait entre le père et la fille. La princesse ne vit pas le regard compatissant du garde royal qui referma la porte derrière lui pour laisser la colère du dragon envahir totalement la pièce pour se déverser sur le corps soudainement trop frêle de la fille d’Elia Martell qui semblait être devenue aussi chétive que feu sa mère.

Son père pointa son doigt vers elle menaçant, dangereux. Il ne cria pas mais le ton de sa voix ne laissait aucune interprétation possible. Si les accroches entre les deux dragons étaient fréquentes, jamais cela n’avait atteint ce point. Souvent la jolie brune laissait le feu qui l’animait parler, répondre sans gêne à son paternel. Mais cette fois, elle restait silencieusement, ses yeux sombres continuant de scruter le sol, ses mains continuant de se triturer avec des angles parfois étranges. Rhaenys faisait profil bas, elle n’avait pas le choix et cette fois ci elle n’avait pas grand-chose à dire pour sa défense. Elle devait prendre son savon sans rechigner, sans laisser son caractère tempétueux répondre. Si d’ordinaire, elle avait bien du mal à se contenir, aujourd’hui tout semblait naturelle. Elle n’avait aucun mal à se soumettre face à la colère de son père.

Avait-elle agit sans scrupule ? Les mots étaient un peu fort et faisait mal à entendre. Dès le moment où elle avait confié son plan à son amie, elle avait su que ce moment arriverait. Elle avait bien réfléchi avant d’agir. Ce n’était pas sans scrupule. S’il n’y avait pas de regret dans le geste, les scrupules d’avoir encore agit dans le dos de son père était bel et bien là. La peur, la crainte l’avait fait agir. Elle s’était retrouvé dans le flou totale dans la situation. Son éducation politique est trop faible pour qu’elle puisse savoir que son père ne retiendrait pas son amie contre son grès. Rhaenys tenta de prendre la parole, d’une petite voix tremblante, luttant contre les larmes qui étaient aux portes de ses yeux. Elle releva cependant le regard vers lui pour lui parler, car prononcer des mots sans regarder la personne n’était pas concevable pour le dragon ensoleillé.
« J’avais peur pour mon amie. Peur que les relations diplomatiques, la politique ou les intrigues détruisent mon amitié avec elle. Je ne voulais pas qu’elle parte d’ici avec une mauvaise image. Mais je n’ai pas agi sans scrupule…. Depuis que le navire est parti, j’y pense quotidiennement et je me demandais si j’étais encore capable de garder le secret jusqu’au bout… »

Elle ignorait si son père la croirait, ce n’était pas des excuses, elle n’avait aucune excuse, elle le savait parfaitement. Elle tentait juste de faire comprendre à son père pourquoi elle avait agi ainsi. Elle était jeune avec peu d’expérience. Elle n’avait pas su jugé la situation et avait agi selon ce que son cœur lui disait de faire, sans arrière-pensée.  Les derniers mots de son père furent aussi brûlant que la morsure du froid pour la jeune femme. Une larme coula sur sa joue hâlée alors qu’elle tentait de contenir les autres. Quelque chose venait de se briser, elle en avait conscience et réparer le tout serait compliqué et long. Elle n’avait rien à répondre, dire qu’elle était navrée ne changerait rien.

Rhaenys savait que son amitié avec la sirène de Blancport pouvait désormais tout traverser. Wynafryd s’était inquiété de voir la princesse prendre un telle risque pour elle. La loyauté de cette amitié laissait désormais des traces. Le dragon ensoleillé perdait la confiance de son père, mais avait peut-être redoré un petit peu l’image des Targaryen chez les Manderly par ce geste. Elle ignorait le fond de la pensée du grand père de son amie. Mais elle espérait que cela reste dans un coin de sa mémoire pour l’avenir, qu’il se souvienne de ce qu’avait fait ma fille du Roi pour sa petite fille. Et au vu des dires de son père, il n’aurait pas laissé Wynafryd partir. Les regrets ne viendraient probablement pas. Cette phrase vint même rassurer la jeune princesse.

Rhaenys ne savait que dire face à la constatation. Les deux étaient difficilement dissociables à ses yeux car les moments où ils pouvaient se comporter en père et fille étaient trop rare. Le dragon ensoleillé s’apercevait que la confiance qu’elle possédait envers lui était limité. Elle ne pouvait affirmer qu’elle se confierait aisément à son père, sa dernière confession ne s’était pas si bien déroulé. Elle n’arrivait pas à lui accorder sa pleine confiance de façon aveugle comme un enfant devrait pouvoir le faire avec ses parents.
« Je crains que ne soyons trop différent pour cela… » répondit-elle d’une voix faible.

La Targaryen aimait profondément cet homme, d’un amour inconditionnel, c’était pour cela qu’elle était venue lui avouer son action. Mais amour et confiance étaient deux choses bien différente pour la fille d’Elia Martell. L’un pouvait marcher sans l’autre. Posséder les deux était un trésor bien rare que peu de personne pouvait se tarder d’avoir avec la princesse. En ce bas monde, ils étaient deux à avoir cela. Durran et Gella. Même ses dames de compagnie ne pouvaient se targuer d’avoir la confiance absolue de la princesse car aucune d’entre elles n’avaient été mis dans la confidence sur sa relation avec son chevalier servant.

Le roi vint près d’elle et lui prit les mains avec douceur avant de venir essuyer la larme solitaire qui avait dévalé la pente de sa joue hâlée. Les mots qui suivirent serrèrent le cœur de la jeune fille qui lutta pour empêcher d’autres larmes de coulée. Elle sentait bien tout l’amour qu’avait Rhaegar pour elle et la déception qu’elle avait créée chez lui. C’était ce qui faisait si mal à Rhaenys. Avoir perdue sa confiance était une chose, lire la déception chez son père en était une autre. Mais pouvait-elle lutter contre sa nature profonde ? Contre son tempérament de feu ? Elle ne pouvait être la princesse marchant toujours sur le droit chemin car ce n’était pas ce qu’elle était. Se racheter serait bien compliqué.
« Je suis navrée père… Je n’ai jamais cherché à nuire à votre politique… » Murmura-t-elle.

De nouvelles larmes vinrent s’échapper de ses yeux sombres mais nul sanglot ne secoua son corps.

Si la confiance était perdue entre père et fille, il n’en restait pas moins que le Roi croyait en l’honnêteté de son enfant, ôtant un poids dans le cœur de Rhaenys qui se sentait au moins soulagé de cela. Beaucoup de chose était perdue mais pas tout, une partie subsistait et le bénéfice du doute permettait encore à ses paroles d’avoir un peu de sens aux oreilles de son père. Un mal pour un bien mais l’avenir ne s’annonçait guère glorieux pour eux. Si l’amour restait présent, le reste restait bien loin d’eux et dans ses moments comme ceux-ci, le dragon ensoleillé regrettait de ne pas avoir sa mère entre eux pour tempérer les deux caractères de dragons. Mais ils devaient se débrouiller dans sans la douce présence de la Reine partit trop tôt.

Le Roi se releva et tenant toujours la main de la princesse, il l’insista à faire de même. La jeune femme se remit sur ses deux jambes et laissa son père l’attirer contre lui. Une étreinte avec un étrange gout, cependant Rhaenys ne résista pas, se laissant aller contre son père. Cela faisait bien des années qu’elle n’avait pas sentis les bras de son père entouré son corps. Ces moments étaient trop rares mais les obligations du roi dragon l’empêchait d’être le père dont ses enfants avaient besoin. Il faisait en sorte de concilier les deux mais ce n’était pas toujours aisé. Alors lors des moments où le dragon ensoleillé avait son père en face d’elle et non son Roi, elle en profitait. Leur étreinte lui permit de tarir les larmes qui avaient couler sur ses jours, les yeux clos calmant son esprit face à l’orage qui s’éloignait avec doucement.

Ils se séparèrent et le Roi déposa un léger baiser sur le front de son enfant. La question qu’il posa fit réfléchir la princesse quelques secondes mais dans le flot d’émotion, sa réflexion était brouillée, incapable de bien discerner les choses. Elle secoua donc négativement la tête.
« Non père. »

Elle savait que dans les prochaines semaines, elle devrait lui prouver qu’ils pouvaient de nouveaux se faire confiance. Du moins elle espérait. Cela ne serait pas un chemin aisé, il serait surement semer d’embûche qu’ils devraient franchir, et peut-être qu’ils n’y arriveront jamais mais tant que cela ne détruisait pas leur attachement, Rhaenys pouvait vivre avec cela. Ce ne serait pas facile mais faisable. Elle laissa son père à ses occupations et sortit du bureau en prenant soin de sécher ses joues et d’avoir l’air plus sûre d’elle qu’elle ne l’était afin de ne pas donner de matière au ragot qui pourrait circuler dans la cour. Elle retourna dans ses appartements et se rendit directement sur son balcon pour laisser son visage prendre l’air et les quelques rayons du soleil afin de réchauffer son cœur et apaiser son âme.