Jealousy is love and hate at the same time {Jyana}

JEALOUSY IS LOVE AND HATE AT THE SAME TIME
Jyana & Eleyna | Corbeaux

* * *

La vie était redevenue beaucoup trop calme à Havrenoir au goût de la Dondarrion. Après les visites et le tumulte du départ de Béric, il n’avait fallu que quelques jours à Eleyna avant qu’elle n’ait l’impression d’être un lion en cage. Et puis il fallait dire que ça n’était pas la première fois que la jeune femme pensait à écrire à son ancienne amie Jyana, mais l’opportunité ne s’était jamais créée de manière aussi évidente que dans ce calme à Havrenoir. Alors Eleyna avait finit par s’asseoir et sa table, et à écrire de manière appliquée, de sa plus belle plume.

Havrenoir, lune 5, jour 5 de la semaine 3.

Ma chère Jyana,

Voilà ce qu’il semblerait être une éternité que nous ne sommes pas parlé. Je sais que la vie n’a pas été clémente envers notre amitié et que nous nous sommes quittées en des termes plutôt douteux la dernière fois que nous avons pu échanger, c’est pourquoi il était nécessaire pour moi de prendre du recul par rapport à toute la situation, mais je dois bien avouer qu’après tout ce temps, vous me manquez ma chère amie. Je me sens bien seule et bien lasse de ne pouvoir discuter et rire avec vous comme nous avions l’habitude de le faire. Il est si plaisant d’avoir une amie de son âge qui nous correspond tant et nous comprend si bien. Et je dois dire qu’avec tout ce capharnaüm lié au mariage du prince Viserys avec la princesse Arianne, il m’est impossible de ne pas songer au mariage du lever au coucher. Même cousin Béric s’y est rendu ! J’espère que cela le décidera à épouser Allyria bientôt, après tout elle est en âge, je ne comprends pas ce qui le retient ! Mais je m’égare ma chère. Tout cela pour dire que ces histoires de mariages me font évidemment penser à vous. Nous avons eu vent de vos fiançailles à ce Manning à Havrenoir et je regrette de ne pas vous avoir félicitez avant pour cette union qui doit vous réjouir je l’imagine. Et en temps que votre amie, je suis bien entendue curieuse de tout savoir de l’arrangement, de lui, de vous, de ses sentiments pour vous et des votres pour lui. Tout ce que nous aurions pu échanger à son propos si nos routes ne s’étaient pas écartées temporairement de la sorte.
J’espère que vous me répondrez ma chère et que la complicité d’hier retrouvera son chemin en un clin d’oeil.
Je vous adresse ce courrier aux Éteules n’étant point sûre de votre localisation à ce jour, ils vous le feront suivre si nécessaire, je n’en doute pas.
Dans l’attente de vous lire ma chère amie.

Votre dévouée Eleyna Dondarrion de Havrenoir.

La Dondarrion déposa sa plume, un air satisfait sur les lèvres. Elle leva le parchemin pour le secouer doucement, avant de souffler sur les dernières lignes délicatement pour faire sécher l’encre plus rapidement. Il y avait beaucoup de vrai dans cette lettre, mais tout autant de non-dits, comme si souvent avec Eleyna.

Noirport, lune 6, semaine 1

Lady Eleyna,

Je suis navrée de vous répondre que maintenant, le corbeau que vous m’avez envoyé a dû mettre envoyez aux Eteules où je demeure désormais dans l’attente de mon futur mariage qui arrivera dans les lunes à venir. Votre missive me surprend, je ne m’attendais pas à recevoir une lettre de votre part après notre dernier échange, je ne pensais pas que je vous manquais autant et que votre solitude entre les murs d’Havrenoir vous étiez si pesant. Si j’avais reçu votre corbeau plus tôt je vous aurais convié à mes noces même si je doute que Lord Beric vous laisse vous échapper si loin de votre fief sans lui. Effectivement comme vous semblez le savoir, je suis fiancée à Ser Arys Manning et nos noces se dérouleront à la fin de cette lune ci. Des fiançailles que j’ai réussi à négocier lorsque je me suis rendue à Port Réal lors de la chasse royale. Ce n’est que purement politique bien sûr, je ne le connaissais absolument pas, je n’ai eu l’occasion d’échanger avec lui que deux ou trois fois, autant dire pas assez pour connaître l’homme sous son physique. En tout honnêteté je n’ai pas non plus choisi un laideron, le nom des Selmy est plus glorieux dans les terres de la Couronne que chez nous, je pouvais donc me permettre d’être plus sélective dans mes choix. Mais étant à depuis plusieurs semaines auprès des Manning, je dois dire que je ne suis pas déçue de mon choix. Il n’est pas stupide et nos conversations ne sont pas ennuyantes. Quand à mes sentiments, je l’apprécie mais pour le moment il est trop tôt pour le dire, je préfère rester méfiante dans un premier temps. Quant à lui, je pense qu’il est sous mon charme, prêt à se plier en quatre pour moi, ce qui est assez agréable. Mais je ne peux vous en dire trop, je dois moi-même prendre du recul sur la situation pour mieux le jugé et en tirer des conclusions justes et non hâtives. Après tant d’effort pour voir tout cela voir le jour, cela me peinerait de tout voir réduire à néant par manque d’attention.

J’espère que votre situation changera tôt ou tard et que votre cousin vous laissera plus d’autonomie bien que je comprends les hommes de ne guère voir partir loin d’eux leur joyau.

Bien à vous,

Lady Jyana Selmy.

Eleyna avait enfin reçu une réponse de Jyana, après plus d’une semaine d’attente, mais le contenu de la lettre n’avait guère était celui qu’elle attendait. Les rumeurs étaient donc vraies, la Selmy allait devenir une Manning incessamment sous peu et elle n’avait même pas daigné inviter son amie. Elle n’avait certes pas totalement tort en disant que Béric aurait refusé l’invitation pour elle, mais le geste d’amitié était au moins là. Eleyna essayait de se réjouir pour son amie, mais il était dur de la voir obtenir tout ce qu’elle désirait et elle, rien de ce qu’elle voulait réellement. Après quelques jours à ruminer, la Dondarrion se décida finalement à répondre.

Havrenoir, lune 6, jour 1 de la semaine 2.

Ma chère Jyana,

J’imagine que du temps que mon corbeau arrive, si j’en crois ce que vous m’avez raconté dans votre précédente lettre, des félicitations sont de rigueur ? Vous avez du quitter votre cape aux blés des Selmy pour en enfiler une arborant le lion d’eau des Manning. Je ne peux cependant vous cacher ma déception de ne pas avoir reçu d’invitation de votre part. Béric aurait probablement refusé il est vrai, cependant, une telle proposition m’aurait réchauffé le coeur. Tant pis, il faut croire que les Sept en ont décidé autrement pour moi. Profitez du sourire et des lumières qu’ils projettent sur vous, vivre dans l’ombre n’est point confortable, croyez-en mon expérience. Car oui, vous êtes bien chanceuse de pouvoir quitter les Éteules pour voyager et rencontrer du monde, d’abord Port-Réal j’apprends et maintenant Noirport. Sans oublier un mari agréable aux yeux si je reprends vos mots, qui vous aime plus que vous ne l’aimez. Un luxe que toutes les femmes aimeraient avoir si j’en crois les mots de ma mère et de son amie Alyssa. Au moins vous ne serez pas celle qui souffrirez dans la relation. Et j’allais oublier ! Qui surtout ne connait pas les complications que vous avez eu pour trouver un mari dans votre région natale. Oui vraiment, les Dieux posent sur vous un regard tendre et aimable, appréciez-le.
J’espère que cette nouvelle missive ne vous surprendra pas en tout cas, car chaque fois que je vous ai appelé amie par le passé, je l’ai pensé sincèrement. Il est vrai que nous avons pu avoir quelques différents, mais il me semblait important d’honorer les mots que j’ai pu prononcer avant. Si je ne respecte pas cela, que me reste-t-il de mon histoire et que cela implique-t-il pour mon avenir ? En tout cas je dois reconnaître une nouvelle fois une pointe de déception de lire que vous ne me pensiez pas capable d’agir de la sorte. Il faut croire que nous ne nous sommes pas vues depuis trop longtemps et que les liens qui nous unissaient se sont trop distendus ma chère Jyana. Peut-être voudrez-vous faire découvrir votre fief à Ser Arys votre époux ? Auquel cas je pourrais le rencontrer et nous pourrions nous revoir. Ou alors il faudra attendre le jour où Béric acceptera de me laisser monter à la Capitale comme les vôtres l’ont accepté pour vous.
J’espère que vous continuerez d’accepter de vous confier à moi sur le déroulement de votre alliance car après tout je peux vous l’avouer, joyau ou non aux yeux Béric, il semblerait que je sois condamnée à vivre le bonheur du mariage par procuration. S’il vous plaît, ne me privez pas de ce petit bonheur.

Votre dévouée Eleyna Dondarrion de Havrenoir.

Alors qu’elle roulait le parchemin, elle sentit une larme s’échapper du coin de son oeil. Certes elle l’avait écrit, mais elle espérait que ça serait faux. Elle ne voulait pas passer les quarante ou cinquante années d’existence qui lui restait seule, cloîtrée à Havrenoir. Elle ne laisserait pas une telle chose arriver. Jamais.

Noirport, lune 6, semaine 3

Lady Eleyna,

Je crains que votre corbeau soit arrivé avec une petite semaine d’avance mais je vous remercie pour vos mots. Au moment où vous lirez cette lettre je serais probablement une Manning. N’y voyez rien de personnelle dans l’absence d’invitation. Je n’ai convié personne des terres de l’Orage a assisté à mon mariage en dehors de mes parents et de mon frère. J’ai estimé qu’il serait plus sage et plus prudent que mes noces soient réalisés en petit comité et avec principalement des inconnus à mes yeux. Les Sept n’y sont pour rien. J’ignore si c’est de la chance et si c’est un luxe d’avoir un futur époux qui soit sous mon charme. Dans mon entourage, l’amour est chose commune. Mes parents ont eu un mariage d’amour, mon frère se mariera probablement par amour. Ou alors est-ce peut-être une tradition chez les Selmy bien que cela soit totalement inconscient ? Je l’ignore. Mais ce que je sais c’est que j’ai cessé d’espérer que les Sept me fasse un signe et me guide. J’ai forcé le destin et je me suis imposée là où je devais m’imposer pour changer ma vie et non subir encore et encore les caprices de Sept a refusé de me voir devenir une lady respectueuse. Vous devriez faire de même, au lieu d’attendre dans votre tour d’ivoire que votre cousin daigne à vous laisser sortir. Vous êtes une femme de caractère, cela ne devrait pas être trop difficile.

Je suis navrée lady Eleyna, mais je ne m’excuserais pas si ma précédente missive vous a déçu. Car dois-je vous rappeler que vous ne m’avez guère apporté de soutien quand j’en avais besoin suite à cet incident qui me couta dix ans de vie ? Vous avez réagi de la même façon que tout l’Orage. Alors pardonnez-moi mais je n’ai pas accueilli votre lettre dans une effusion de joie de renouer avec une ancienne amie qui ne m’a guère apporté de soutien quand j’en ai eu besoin et surtout qu’il n’y avait aucune excuse dans vos mots. Cependant si vos mots sont réellement sincères je serais ravie de faire une halte à Havrenoir quand je reviendrais dans l’Orage en compagnie de mon époux, afin que nous puissions enterrer définitivement les anciennes rancœurs et incompréhension qui nous ont touché ces dernières années.

Je ne vous priverais pas d’un peu de bonheur si vous en avez besoin mais faites attention, ce genre de chose peut également vous faire du mal. Soyez prudente.

Bien à vous,

Lady Jyana Selmy.

Havrenoir, lune 6, fin de semaine 4.

Ma chère Jyana,

Je profite alors de ce corbeau pour vous renouveler mes voeux, cette fois ci sans avance aucune.

Je comprends qu’avec votre situation vous ayez préféré éviter que des personnes connaissant votre histoire n’assistent à ce mariage et puissent divulguer quelques informations vous concernant. Cependant pour agir de la sorte il faudrait que ces personnes vous veuillent consciemment du mal ? Et pour cela il leur faudrait un véritable motif non ? Je ne m’en cache pas, je ne vous ai pas soutenu durant cette histoire tout simplement parce que je n’ai pas compris vos actions. Il faut même dire que je n’y ai pas cru les premiers instants tellement cela me semblait loin de ce que je connaissais de vous et de ce que je reconnaissais de moi en vous. Des excuses vous n’en trouverez pas dans cette lettre non plus je le crains, puisque je considère toujours ce que vous avez fait de mal. Mais n’est-ce pas ce que pense votre famille également ? Après tout, c’est bien à ser Arys qu’ils vous ont donné. Cela n’empêche pas qu’ils apprécient d’autres facettes de votre personnalité. Peut-être un jour comprendrais-je, mais pour l’instant je ne le peux et je dois me soucier de mon propre avenir, de ma propre réputation. Je me demandais cependant en toute curiosité, si les rôles avaient été inversés, si vous étiez celle qui ne connaissait rien de l’amour, éduquée pour garder votre honneur sauf jusqu’au mariage, qu’auriez-vous pensé d’une jeune fille éprise du premier garçon venu ? Lui donnant tout ce qu’elle avait à lui donner alors qu’il n’en avait aucun droit ? Parce que si je me rappelle bien de certaines de nos conversations, vous n’étiez pas la dernière à juger les personnes sur lesquelles nos langues se déliaient. Pas que cela soit un reproche, certainement pas de ma propre bouche, je reconnais sans vergogne que j’ai ce trait de caractère.

En tout cas j’entends vos conseils et peut-être les appliquerais-je si j’en ai l’occasion, mais malheureusement, les mariages d’amour et le soutien inconditionnel de votre famille ne s’appliquent pas forcément de la même manière pour moi chez les Dondarrion, alors oui savourez votre courage, mais aussi votre chance et n’oubliez pas que nous sommes tous responsables de nos actions.

Nos conversations me manqueront, mais peut-être sommes nous trop différentes pour conserver une amitié comme nous l’avons eu par le passé avant que je ne sache la vérité. En tout cas je ne mentais pas, les portes de Havrenoir s'ouvriront pour vous si vous souhaitez rendre visite aux Dondarrion. Mais si vous ne voulez plus me voir, je ne vous forcerais point la main.

Encore une fois, j’espère que vous trouverez dans ce mariage tout ce que vous en attendez.

Votre dévouée Eleyna Dondarrion de Havrenoir.

Noirport, 299, lune 7, semaine 1

Lady Eleyna,

Je vous remercie pour vos vœux.

Vous devez surement savoir que ce monde est rempli de personne ayant de mauvaises intentions. Des langues de vipères sifflants aux oreilles d’autres arrivent bien trop aisément. Et même sans que personne ne me veuille du mal, l’alcool coule à flot lors des festivités et il embrouille les esprits, faisant perdre le contrôle sur les mots sortant des lèvres trop bavardes. Un accident est si vite arrivé. Ce genre d’accident, je ne le désirais pas lors de mes noces. Je préfère prévenir que guérir.  J’ai du sacrifié le fait de rester proche de ma famille pour trouver un époux désirant bien d’une lady ayant déjà un âge bien avancé. Alors si je pouvais éviter que quelque chose ne vienne en plus détruire mon image en dehors de nos frontières, cela m’arrangerait.

Vous ne comprenez pas mes actions mais un jour vous comprendrez peut-être ce qu’il s’est passé et vous reverrez peut-être vos jugements envers une lady qui sortant de l’enfance, s’est fait prendre à son propre jeu. Et elle est là la différence entre vous et ma famille. Ma famille a su pardonné une erreur de jeunesse, elle a jugé que le regard méprisant des hommes de l’orage était une sentence suffisante et que j’avais appris ma leçon. Ils ne m’ont pas donné aux Manning, j’ai choisi les Manning. Mon père avait parfaitement confiance que je ne finirais jamais mes jours dans l’Orage. Je l’ai convaincu d’accepter. Je suis la seule responsable du choix de mon fiancée. Mon père n’a fait que signé l’accord.

Et si nos rôles avaient été inversé, de par l’éducation donné par mon père, j’aurais jugé qu’on ne pas pas blâmé une jeune fille bien éduqué de quatorze ans faisant une erreur. L’erreur est humaine lady Eleyna et cela mon père me l’a appris, d’autant plus s’il s’agissait d’une amie. Je ne lui aurais pas tourné le dos car je ne suis pas ainsi au fond de moi. Je ne tourne pas le dos à ceux que j’aime comme vous avez pu le faire ou encore comme mon frère a pu le faire en partant sans un mot durant dix années. Et on m’a également appris à donner une seconde chance, car on peut tous faire une erreur même grave, il faut juste accepter de laisser la personne montrer qu’elle est capable de se rattraper et de ne pas la reproduire une deuxième fois.

Et si je m’amuse à faire siffler ma langue, c’est bien souvent envers des personnes que je n’apprécie pas de base ou que je ne connais pas. Pas envers les gens que j’apprécie sincèrement. Mais comme vous le soulignez nous avons pris des chemins différents, nous sommes désormais différentes l’une de l’autre, marchant sur des chemins bien éloignés. Peut-être qu’ils se croiseront un jour mais je doute effectivement qu’ils ne rejoignent vraiment. Je préfère garder en mémoire les bons moments passés en votre compagnie et si nous nous revoyons un jour, j’espère que nous pourrons mettre nos différences de côté pour apprécié nos retrouvailles.

Bien à vous,

Lady Jyana Manning

Havrenoir, lune 7, fin de semaine 2.

Ma chère Jyana,

Avec cette lettre, je dois reconnaître que je comprends mieux ce qui vous a retenu de voir l’Orage représenté à vos épousailles avec ser Arys. Il est vrai que l’alcool peut jouer des tours à beaucoup de gens et que ça n’était pas un risque que vous étiez en mesure de prendre à ce moment là. En tout cas, vous voilà à présent une femme mariée, donc la réputation n’a plus rien à craindre grâce à votre beau chevalier. D’ici quelques années, les orageois auront soit oublié, soit trouvé un nouveau sujet de discussion bien plus d’actualité et vous n’aurez plus rien à craindre de montrer votre si joli visage sur vos terres natales ou de ce que votre époux pourrait entendre à votre sujet.

Je crois utile de vous rappeler que je n’ai pas délibérément parler en mal de vous. Peut-être trop choquée par la nouvelle pour pouvoir le faire ou dans l’incompréhension que sais-je. A moins que les sentiments on ne peut plus chaleureux que j’avais pour vous m’en aient empêchés. Cela reste une éventualité. Je me suis certes détournée de vous, pour des raisons que vous comprendrez peut-être un jour, ou bien il n’y aura jamais rien à comprendre, mais je n’ai jamais pris aucun plaisir à jeter votre image dans la boue pour distraire mes convives. Au moins sachez cela.

En tout cas je dois le reconnaître, si telle aurait été votre réaction à mon égard, alors vous êtes une meilleure personne que moi lady Jyana Manning. Tout le monde ne peut pas se targuer de pouvoir se montrer si tolérant et compréhensif face aux erreurs et aux choix de tout un chacun. Ser Arys Manning se trouve donc être un homme particulièrement chanceux, vous pourrez lui dire qu’une de vos anciennes amies tient à lui signifier cela. Sur ce, je vous adresse mes derniers mots et je laisse nos routes entre les mains des Sept et voyons ce qu’ils nous réservent. Je continuerais de chérir ces quelques heureux souvenirs d’avoir eu une soeur durant un temps.

Au revoir Lady Jyana Manning.

Lady Eleyna Dondarrion de Havrenoir.

Eleyna roula avec soin cette dernière lettre, sans cesser de prier pour que les Sept finissent enfin par lui sourire, que sa conduite exemplaire et les sacrifices fait pour sa famille payent enfin en lui donnant un peu de bonheur. Peut-être que Jyana la comprendrait si elle la connaissait entièrement. Peut-être que ses propres mots la tromperaient si elle la jugeait fortement pour son véritable histoire. Mais peut-être que tout cela, elle ne le saurait jamais vraiment.