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Facéties et mascarades {Fer-nés & Hightower}

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FACÉTIES ET MASCARADES
Fer-nés & Hightower | 298, lune 13, semaine 4
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L’humeur du capitaine du Vent Noir était bien sombre alors que les belles lignes de Villevieille se dessinait au loin. Le voyage s’était fait sans trop d’encombre mais avec un peu de retard dû à quelques orages sur leur route qui n’avaient pas causer de réels dégâts, heureusement. Mais ils arrivaient enfin, les trois boutres fer-nés se dirigeaient tout droit vers le port et la mascarade allait être lancée. Même si Asha avait convenu que la fourberie était le meilleur moyen d’obtenir ce qu’elle voulait de ce voyage, elle ne se pliait pas à l’exercice avec plaisir, non, loin de là. Savoir qu’elle allait devoir tenir sa langue, bien parler, bien se comporter, porter une tenue qui n’était pas elle, renier tout ce qu’elle était et ce qui lui tenait à coeur l’énervait au plus haut point. Elle faisait de son mieux pour se tempérer, se rappeler que ça n’était que temporaire, se convaincre qu’il n’y avait pas de meilleure solution à moins de créer une guerre, ce qu’elle ne cherchait pas du tout, alors elle rongeait son frein plus ou moins en silence. Elle se laissait aller à quelques excès de colère là, sur son bateau sous prétexte qu’elle n’aurait plus ce luxe plus tard et qu’il n’y avait donc pas meilleur moment ou meilleur endroit pour le faire. Elle se focalisait sur l’idée que dans sept jours, elle se trouverait à nouveau sur son pont, à nouveau vêtue de ses tuniques habituelles et n’aurait plus jamais à se soucier de Villevieille et des Hightower.

Si Baelor avait eu la charge de voyager avec les robes, il avait bien fallu néanmoins qu’elle soit déjà habillée correctement, comme une dame digne de ce nom au moment où les bateaux prendraient ancrage dans le port, où les Hightower ou au moins une de leurs escortes les attendrait. Une robe avait donc fait le voyage entre les deux bateaux la veille, Tristifer Botley s’était fait un plaisir d’escorter le précieux vêtement d’un boutre à l’autre, pour le plus grand déplaisir de la Greyjoy. Elle s’en voulait parfois de se montrer si rude envers cet homme qui se montrait si loyal et fidèle envers elle, mais c’était plus fort qu’elle. Le Botley avait usé toute sa patience et elle ne supportait plus de l’entendre répéter les mêmes balivernes sans cesse. Non, elle ne serait jamais sa femme et ça n’était pas parce qu’elle allait porter une robe pendant quelques jours qu’elle avait changé d’avis sur sa vision de sa vie et de sa future famille et descendance. Et la présence de Tris devait être pesante pour Baelor durant ce voyage, non pour elle, alors elle l’avait renvoyé sans vergogne, comme à son habitude sur le pont de l’Oiseau de Nuit.

Dans une heure ils seraient à quai, alors il était temps de revêtir son déguisement et de rentrer dans son rôle. Asha descendit dans sa cabine avec une jeune servante de Dix-Tours qui lui avait semblé suffisamment dégourdi pour lui servir d’un semblant de dame de compagnie le temps de ce voyage et l’aider avec ses tenues et ses coiffures. Voilà bien quelque chose qu’elle ne pouvait guère demander à Halys, elle aurait autant de patience qu’elle pour l’exercice, c’est à dire aucune, et cela se terminerait en lambeaux de tissus au sol et non sur elle. Le visage fermé, son esprit reclu sur lui même, Asha laissa la jeune femme s’affairer autour d’elle pour la rendre présentable pour la descente du bateau. Elle avait choisi la robe vert pâle pour l’occasion, elle se mettait aux couleurs de la région. Elle faisait de son mieux pour ne pas penser aux corsages qui lui comprimaient la taille et la poitrine, mais c’était peine perdue, comment faire abstraction constante quand on n’avait pas une once d’habitude à porter de tels vêtements. La seule chance qu’avait Asha, était d’être assez fine de base, ainsi la servante n’avait pas besoin de trop serrer les différents laçages. La Greyjoy s’assit ensuite non sans mal pour se laisser coiffer. Voilà plusieurs lunes qu’elle n’avait plus touché à ses cheveux pour qu’on puisse en faire vaguement quelque chose. La jeune femme lui dégagea le visage en attachant quelques mèches sur le sommet de sa tête, et laissant ses boucles sombres tomber sur ses épaules. Elle paracheva son oeuvre avec un médaillon assez simple qu’elle lui noua autour du cou et qui vint tomber juste au dessus de sa gorge. Comme lors de son essayage sur Noirmarées, Asha ne se reconnaissait pas, ça n’était pas elle qu’elle voyait dans le miroir et cela ne lui plaisait guère. Elle trouvait vaguement une ombre de consolation en se disant qu’au moins, les Hightower ne verrait par conséquent, que cette image là de l’héritière de Balon, même si elle se doutait bien que des rumeurs sur elle avaient dû circuler dans le Bief également. Après tout, elle s’était arrêtée à La Treille plus d’une fois et à quelques occasions, en catimini dans la zone portuaire de Villevieille.

Lorsque Asha sorti sur le pont, elle sentit tous les regards de son équipage de poser sur elle. Si chacun pensait quelque chose de différent, la surprise était sur tous les visages. La capitaine grimaça et fit un geste nonchalant de la main. “Ca va, ça va, m’regardez pas comme ça. Vous avez pas du boulot plutôt ? Vous aurez droit d’me charier quand on s’ra reparti avec c’qu’on vient chercher… Mais interdiction d’en parler ailleurs, c’est compris ? En attendant, ceux qui restent sur l’bateau, vous écouterez Halys.” Cette dernière hocha la tête acceptant sa nouvelle responsabilité avec sérieux. Asha marcha avec difficulté sur ce pont qu’elle connaissait pourtant comme sa poche, mais pas avec ce genre de chaussures habituellement. Elle s’approcha du bord de son boutre, par l’endroit où elle allait descendre dans quelques instants. Son regard chercha Baelor dans le boutre juste à côté. On pouvait voir qu’un petit groupe d’officiels les attendaient à la descente, mais elle n’avait pas la moindre idée de qui ils étaient. C’était à lui à présent de prendre de relais et de faire les présentations officielles.
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Revient nous vite, ton frère a eu un grave accident de chasse. Tu nous manques à la cour ma chérie. Je suis certain que Margaery saura comprendre. Je t'attends très vite Daena.

Ton cher père.


La missive avait presque choqué la jeune femme. Elle n'était pas proche de ses frères et soeurs, loin de là et pourtant, elle sentit instantanément son coeur se serrer. Elle bondit prévenir Margaery et comme s'y attendait Ser Hightower, elle pu retourner chez elle. Elle avait le coeur au bord des lèvres durant tout le trajet, envie de vomir, peur de savoir lequel de ses frères avaient été touché par le destin. Tout allait trop bien pour la lady. La chance devait tourner et voilà qu'elle prenait entre ses bras la vie de son frère. Il n'était peut-être pas mort. Elle ne devait pas imaginer le pire, elle ne devait pas penser à son visage blafard.

Daena passa le trajet à demander à ce qu'on aille plus vite. Pour une fois, elle avait même refuser la quiétude d'une calèche, préférant un cheval qui, durant les premiers jours, faisait hurler de douleur l'intégralité de son corps. Le voyage fut suffisamment long pour que ses courbatures laissent place à des muscles qui se formaient lentement et son cheval suffisamment calme pour qu'elle en vienne même à piquer du nez plusieurs fois sur son dos.

L'arrivé à Villeville ne fut pas faite en grande pompe. L’ambiance était glaciale mais le feu du dragon réchauffait la jeune demoiselle et elle n'eut que faire des réactions de sa mère alors qu'elle se précipitait au chevet de son frère. Il n'en aurait pas pour longtemps, le mestre était sûr de lui. Pour l'instant, il ne devait quitter son lit. Le visage de Daena était grave et le devient plus encore lorsque son père lui apprit une nouvelle plus terrible encore. Baelor, son Baelor, revenait hanter sa vie. Ce ne furent les mots qui s'échappèrent des lèvres de Baelor, le plus vieux, mais c'est ainsi que Daena le comprit. Son visage resta pourtant de marbre. Elle ne montrerait rien. Rien d'autre que les larmes qui explosèrent sur ses joues le soir même alors qu'elle restait muette en renvoyant, toute à sa colère, la dame de compagnie venu l'aider à se défaire de sa robe. Elle peinait à retrouver son souffle, elle peinait à se sentir bien. Elle manqua en défaillir.

La nuit fut terrible.

On la laissa dormir, jusqu'à tard le lendemain. Le soleil était déjà bien levé lorsqu'elle s'échappait des draps confortables et le petit déjeuné avait été servit depuis des heures. Elle en demanda un nouveau, d'une humeur massacrante. Ses traits étaient un rien tirés, ses yeux encore gonflés des larmes qu'elle avait versé toute la nuit. Elle ordonna pourtant qu'on la rendre présentable, qu'importait ce qu'on y faisait. Sa robe était une dégradé de gris tirant sur le blanc au niveau des dentelles et la gorge était agrémentée de flamme si semblables à celle de son blason. On ne voyait qu'elle, comme toujours. On attacha ses cheveux, dévoilant son visage aux traits fins à l'aide de bijoux que ne la quittait et entre ses seins reposait comme un trésor l'écaille de dragon gravée de la tour et de l'animal de son amant surplombant cette dernière. Les yeux de Daena brillaient d'une flamme nouvelle. Elle devait rester forte. Ne surtout pas montrer à Baelor toute la peur et les larmes qui brillaient encore dans son coeur.

Ils se dirigèrent tous sur les bords du quai pour attendre leurs invités de marque. Aux bras de son père, Daena brillait comme une princesse, exclipsant tout les autres Hightower. Sa mère était dans l'ombre, derrière sa fille qu'elle regardait avec hargne. Mais Daena n'était l'enfant facilement impressionnable d'autre fois. Elle avait changé et prit plus de caractère que jamais. Elle était rentrée à la maison et savait que tout changerait pour elle aussi. Car il était certain que son père ne la laisserait pas célibataire plus longtemps maintenant qu'il la tenait entre ses griffes.

Lady Greyjoy, c'est un plaisir que de vous recevoir à Villeveille. Baelor, heureux de te revoir parmi nous. glissa le futur lord de Villeveille.

Son père s'inclina respectueusement, obligeant sa fille à se reculer de quelques pas avant de faire à son tour une révérence. Elle vit immédiatement le regard de son oncle se fixer sur la Greyjoy et réprima un éclat de rire moqueur. En voilà un qui avait déjà un coup de coeur pour la fille de la seiche. Elle jugea cette dernière, une seconde, son attention s'en éloignant pourtant immédiatement. C'est Baelor qui attira son regard, Baelor qui enflamma son coeur et ses pommettes. Elle ne baissa pourtant pas les yeux, soutenant celui du fer né avec défiance. Le reste du monde ne comptait plus.

Son père prenait pourtant déjà les devants, tendant son bras à la Greyjoy en la complimentant sur sa tenue. Il avait face à lui la fille d'un suzerain et Baelor était homme à savoir se comporter en société. Un somptueux repas les attendra, avant de parler du moindre sujet sérieux. Il l'entraîna à sa suite, ne prêtant pas vraiment attention au reste de l'équipage si ce n'était à Baelor dont il salua l'enfant. Le petit ne devait pas avoir plus de deux ans et déjà Daena sentait son coeur s'enflammer de jalousie. Il aurait dû être le sien...

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Facéties et mascarades

Une longue traversée, une traversée portée de souvenir. Son regard se portait souvent à l'horizon, se souvenant de ce qui l'avait conduit à devenir otage, de toutes ses années passées dans le Bief auprès d'une famille qui n'était pas la sienne. Au final, la présence de son cousin, Tristifer lui permit de penser à autres choses, en même temps, un moindre silence de sa part et le Botley venait à parler d'Asha. Ce n'était même plus de l'amour, mais de la folie de son point de vue. Il fallait avouer qu'il lui était arrivé à plusieurs reprises de vouloir le jeter à la mer, juste pour obtenir un peu de répit, mais il se retenait, soufflait un grand coup et reprenait le commandement de son boutre. Son second lui ne pouvait s'empêcher d'éclater de rire, face au mine de son capitaine. Ayant toujours connu Baelor, il avait servi sous le père de celui-ci et survécu à la bataille de belle-île. Oui, il était l'un des hommes les plus fidèles au capitaine de l'oiseau de nuit et d'ailleurs, le seul sur le boutre à connaitre toute la vérité sur leur présence à Villevieille. Il était fier de voir le garçon se tourner vers ses racines Fer-nés en soutenant Asha dans son plan.

Quand la grande tour de Villevieille apparut au loin, Baelorordonna à son second de prendre sa place tandis qu'il alla rejoindre son fils et sa nourrice dans sa cabine. Ouvrant la porte, la jeune Fer-nés s'inclina, elle portait fièrement une robe toute simple, mais plus chic que ce qu'elle avait d'habitude de porter. Tout se devait d'être parfait et celle qui s'occupait de son héritier, qui aux yeux des Bieffoisétait la preuve d'une alliance entre les deux maisons, se devait de ne pas paraître démunis. Son fils lui tendit les bras, ayant tout juste un an, il n'avait pas encore fait ses premiers pas, mais Baelor était persuadé que cela serait arrivé sous peu et vu des essais non concluant du jeune Noirmarées. Demandant à la nourrice d'emmener son fils sur le pont. Il passa un coup d'eau sur son visage et changea rapidement de vêtements. Il n'allait pas porter une tenue à l'image du Bief, voulant leur prouver qu'il était bel et bien un Fer-nés, mais à la fois, il ne voulait pas trop déplaire surtout pour la bonne organisation du plan pour Asha, donc c'était une tenue neuve qu'il enfila.

Retournant lui-même sur le pont, il indiqua à tous qu'à présent il devrait suivre les ordres d'Adrock et accompagner de la nourrice qui tenait l'enfant dans ses bras, ainsi que de Tristifer, ils descendirent rejoindre ceux venus les accueillir. Un sourire s'empara de son visage en voyant la tenue d'Asha, elle venait de lui prouver qu'elle était vraiment prête à tout pour pouvoir rentrer dans la citadelle. Comme pour leur prouver que la fille de leur suzerain était une femme respectable. Il vint la rejoindre auprès de son bateau et prit son bras pour l'emmena rejoindre les Hightower. Plus, il avançait plus son coeur battait plus fort, d'une certaine façon, il n'avait pas envie de se trouver ici et affronter le regard de ses anciens geôliers . Sa plus grande surprise fut de voir sa p'tite tour au bras de son père. Qu'est-ce qu'elle fichait ici ? Souriant en arrivant à leur rencontre, il se décala légèrement pour mettre en avant Asha : 

- Ser Hightower, Lady Daena, j'ai le plaisir de vous présenter Lady Asha, fille du suzerain des Îles-de-Fer. Et voici, la raison de notre présence, mon fils, Garett Noirmarées.


Pendant que Baelor le vieux vint à saluer Asha, son regard dériva à plusieurs reprises vers son ancienne amante. Ses deux dernières années l'avaient fait devenir encore plus belle, elle était à présent une femme. Et, tandis que le Hightower invita Asha, Baelor, le bras libéré, l'esprit troublé par Daena, arriva à reprendre constance en apercevant les traits de Gysella. Là, il alla à sa rencontre et de son air taquin, lui demanda en lui tendant le bras :

- Gysella, aurais-je le plaisir de t'avoir à mes côtés ?

Il pouvait tout au bien se ramasser une baffe pour ce genre de demande. Mais, une part de lui ne voulait laisser son amie seule et surtout de côté. Elle et son fils, étaient les deux personnes les plus importantes à sa vie, présents à Villevielle. Le petit groupe commença à avancer vers la grande tour. Il aurait pu s'y rendre les yeux fermés, connaissait les moindres recoins de cette ville pour se cacher. Finalement, tandis qu'il avançait auprès de Gysella et que sa nourrice et son fils se trouvaient à quelques pas derrière-lui, il se tourna vers sa p'tite tour, le regard toujours autant interrogateur à son sujet :

- Lady Daena, je ne pensais pas vous voir nous accueillir. Se perdant quelques instants dans son regard, il ajouta rapidement : Savez-vous si la famille Mullendore est arrivé à Villevieille ?

Surement se trouvaient-ils dans la salle de banquet, mais il devait en avoir le coeur net. Là, il chercha du regard Asha et par l'expression de celui-ci, voulait lui faire comprendre que le jeu commençait tout juste.

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Facéties et mascarades

Le contradictoire jouait du hasard dans les manœuvres d’un peuple pourtant connu pour sa rogne. Faibles en nombre, les trois boutres glissaient sur les cimes plus ou moins élancés d’une mer contemplative. Patiente, cette dernière prévint de son caractère imprévisible alors que les grondements du tonnerre ne cessaient de satisfaire les élans comportementaux de la Bonfrère. Au moins, le Ciel était de son côté. Lui, qui leur avait paru si calme pendant plusieurs jours, voilà qu’il leur offrait enfin un peu d’action. Les flots se déchaînèrent à maintes reprises, visant à ébranler les aspects lisses des coques boisées. La fin justifierait-elle les moyens ? Plus la distance les séparait de leurs îles et plus le visage de la Fer-Née cherchait des réponses dans ce vieil adage. Norne était celui, qui mettait souvent en évidence de telles idées, et voilà qu’il se rappelait à elle comme le poison courait les veines de sa victime. L’oppression en serait-elle bénéfique ? La rencontre serait-elle fructueuse de part les bonnes intentions de la fille du Kraken ? Son regard se déporta vers le Vent-Noir, désireux d’y reconnaître la silhouette fine et charismatique de son amie afin d’y déceler peut-être sa témérité concernant leur entreprise. Lorsqu’elle la trouva enfin, un sourire commença à naître sur l’embrasure de ses lèvres. Un de ceux prouvant de cette loyauté qui animait la guerrière dès lors que son peuple pouvait mettre en exergue une forme de domination sur les autres. En éyait-ce seulement une ? Gysella ne faisait pas partie de cette strate qui analysait toutes les probabilités possibles et imaginables concernant une situation. Sa fougue lui était propre et ne dissimulait jamais ses intentions quand à sa volonté de suivre ceux qu’elle considérait comme des amis. Amis. A cette pensée, ses yeux cherchèrent, par delà la brume, l’Oiseau de Nuit cette fois. Du haut de sa prestance, le capitaine tenait la barre, bien tenu sur ses deux pieds, aussi droit qu’un piquet, son torse donnait l’air de se gonfler sous l’orgueil des retrouvailles à venir. Les deux meilleurs amis ne se connaissaient plus assez pour savoir interpréter les gestes de l’autre et pourtant, la Bonfrère trouvait que sa tenue présentait plus une forme de charisme fer-né plutôt qu’une nonchalance continentale. Etait-elle en train de sentir une forme d’admiration le concernant ? Les affres de ses pensées se détournèrent de ces questionnements avant que la colère ne se glisse entre les mailles de ses méandres. Des réponses, elle n’en avait pas besoin. Seule la destination importait et cette dernière n’allait plus tarder.

Les ordres ne tardèrent pas à être donnés alors que les ancres avaient été lâchées seulement depuis la veille. La nuit, elle, avait été courte. Prompte à délivrer des messages plus ou moins angoissants concernant les tenues qu’ils se devraient tous d’adopter. Tels des chiens, ils devraient simplement se mouvoir aux travers les bâtisses et ruelles, le dos courbé, la tête baissée, mais surtout la queue entre les jambes. Cet état d’âme différait tellement de ce que la jeune femme était à même de pouvoir offrir. Nulle bataille ne serait lancée, nulle perte ne serait à déplorer, nul pillage ne devrait s’effectuer. Rien. Si la liberté avait ce goût amer, alors Gysella Bonfrère désirait retournait dans les cachots de Shatterstone pour continuer à s’entraîner au bouclier. Mais il n’en était rien. Et même si elle veillait à faire bonne figure devant tout un chacun, il n’en restait pas moins que ses espoirs eux, cherchaient à trouver rêveries dans des comportements qui auraient pu l’ébranler. Un regard de travers, une secousse mal avisée, peut être même qu’une simple altercation au détour d’un sujet quelconque aurait pu lui permettre de laisser sa nature s’exprimer. Mais il n’en serait rien. Parce que bien éduquée, mais surtout loyale, l’anguille savait que les ordres devaient être remplis et ce afin de donner l’exemple. Cet exemple qui savait conduire au respect de ses hommes et donc à la bonne confiance qui régnait entre marins et compagnons d’armes. Son équipage était ses frères, ceux qu’elle n’avait que très peu connus et qui se présentaient à l’heure actuelle sous les traits de ses seconds et autres rameurs ou mousses. Tous avaient payé le fer-prix pour revêtir ce rôle, aussi se devait-elle de ne pas les décevoir dans la bonne conduite de ce plan hasardeux. La mascarade ne tarderait pas à tomber.

Et voilà que les cris prévinrent des départs imminents des capitaines du Vent-Noir et de l’Oiseau de Nuit. Suivant le mouvement, Gysella n’avait pas troqué sa tenue contre une robe. Plutôt mourir que d’avoir à porter des tissus aussi hideux que ce que la Greyjoy avait à enfiler. Même si son charisme ressortait de cette tenue, il n’en restait pas moins qu’elle y voyait là le signe bien distinct de cette image bafouée de la femme. La faiblesse se dégageait à des miles à la ronde, ne serait-ce que par les plis qui jonchaient de-ci de-là quelques tissus de ce corset. La guerrière ne riait pas de cette vision, mais au contraire, elle grimaçait sous les mêmes augures que son amie au moment où toutes les deux se retrouvèrent sur l’avancée du pont. Des regards entendus s’échangèrent entre les trois protagonistes avant que la petite escorte, censée les accompagner ouvre et ferme leur marche. La Bonfrère ne put se retenir de lever les yeux au ciel devant cette supercherie pathétique. Comme si quelques hommes pourraient venir à bout des adversaires redoutables qu’ils étaient. Des soupirs exaspérés accompagnèrent quelques unes des réactions les plus idiotes qui lui avaient été donné de voir. Mais pourtant, elle se taisait et contre toute attente prenait patience. Plus les pas la rapprochaient de la destination et plus la jeune femme se demandait jusqu’à quand ce calvaire devrait-il durer ? Apparemment, ils en avaient pour un très long moment tous les trois. Sa musculature se crispait à mesure que ses impatiences la guettaient et sa mâchoire se serrait déjà au moment où ils furent présentés devant des nobles. Par le Dieu Noyé que cela puait l’hypocrisie à plein nez. La Bonfrère sentait son sang bouillir à l’intérieur de ses veines, si bien qu’elle arborait déjà un sourire satisfait devant cette scène qui n’était pas sans l’agacer à un point inimaginable.

Et alors qu’ils avançaient encore, le regard de la blonde croisa celui de l’homme qui s’avançait devant eux avec ce pas déterminé. Arquant un sourcil au constat de son allure, l’indifférence de Gysella commença à trahir ses traits alors qu’elle assistait passivement à la scène. Présentations faites, la Bonfrère songeait déjà à faire demi-tour pour retourner sur son boutre. A vrai dire, elle ne savait pas comment se tenir devant une telle assemblée ni même si sa présence était réellement nécessaire. Néanmoins son intention se stoppa d’une façon nette dès lors que ses yeux se posèrent sur la jeune brune. Le regard équivoque concernant le Noirmarées, voilà qui ne serait sans doute pas mal avisé que de pouvoir se moquer de lui dans les heures qui succèderaient cette entrevue. La fer-née y voyait simplement là le regard ébahi d’une jeune fille en transe devant le charisme d’un fer-né, rien de plus rien de moins. Et apparemment cela tourmentait le Noirmarées au point où il en oubliait les raisons pour lesquelles il se trouvait là. Le regard fronçait, Gysella cherchait maintenant des réponses sur la personne à ses côtés. Etait-ce le fer-né ou le biefois ? Mais cette réponse resta en suspend puisqu’elle se heurtait à une invitation qu’elle n’avait pas du tout prévue. « Hein ? » répondit-elle d’une voix haute et claire, suscitant des réactions de la part de ses voisins. Ses yeux se mirent à fixer le bras de Baelor alors qu’elle ne comprenait pas du tout ce qu’il était en train de faire. Est-ce qu’il lui faisait réellement l’affront de la considérer comme une fille d’ici et lui proposer son bras de cette manière ? Visiblement oui… Et elle ne manqua pas de le redresser son regard pour l’accuser d’un tel coup bas. Cependant la tension qui régnait en ces lieux lui chuchota l’idée qu’il valait mieux qu’elle se plie à ce jeu pour l’heure. « Bien sûr mon cher Baelor. » rétorqua t-elle en sur articulant ses mots pour ne pas paraître trop impétueuse. Elle ne manqua pas d’ailleurs de lancer un coup d’œil en direction d’Asha pour vérifier si elle effectuait bien ce qu’elle attendait d’elle alors qu’elle passait sa main sur le dessus du bras du jeune homme. Ils avaient l’air fins tiens… Gysella songeait déjà à la manière dont il lui paierait ce malaise. En attendant, ils se devaient simplement de suivre le mouvement et… parfaite potiche qu’elle était la Bonfrère ne dit mot. Se contentant simplement d’assister à ces retrouvailles entre le Noirmarées et cette fille. Retrouvailles ? La conscience lui donnait à peine l’impression de s’imposer à elle alors qu’elle écoutait attentivement les discours qui se profilaient. « Si j’te suis une prétext’ pour fourrer ta queue dans c’te fille, j’te promets que t’vas m’le payer Noirmarées. » Ses doigts avaient serrés son emprise alors qu’elle n’avait pu retenir ses ardeurs et avait simplement chuchoté ses mots au niveau de l’oreille du jeune homme. Si il voulait se moquer d’elle, voilà qu’elle aurait son prétexte pour retrouver sa nature et laisser exprimer sa colère.


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Il y avait de quoi rire. Un mauvais rire. Un rire moqueur, de ceux qui éclatent dans le silence et font se sentir humiliés les cibles. Physiquement, Asha ne se reconnaissait pas, c’était certain. Mais où était passée la capitaine intrépide que tout le monde connaissait depuis des années ? Celle qui ne se laissait jamais marcher sur les pieds, qui n’avait pas peur de tenir tête à un fer-né faisant deux fois sa taille et le double de son poids ? Où était la jeune femme qui roulait des hanches en faisant tourner ses lames ou son manche de hache entre ses doigts habiles, défiant du regard quiconque osait la regarder d’un mauvais oeil. Est-ce que le retour de Theon l’avait chamboulée à ce point ? Doutait-elle autant de son avenir sur les Îles pour entreprendre de telles mises en scène. Une nausée de colère lui pesait dans l’estomac. Soudainement, elle n’avait plus qu’une envie, faire demi-tour, remettre le cap des trois boutres vers les Îles de Fer et s’éloigner le plus vite possible de cette ville. Sur la route, elle en aurait profité pour filer une raclée à Baelor pour lui avoir foutu cette idée dans le crâne. Finalement, c’était Gysella qui avait probablement raison depuis le début. Pourquoi s’était-elle enquiquiné la vie ? Pourquoi n’avait-elle pas fait comme n’importe quel fer-né et attaquer la Citadelle ? Ou tout simplement partir en mer avec les volontaires. Déposer son sort, sa vie entre les mains dégoulinantes du Dieu Noyé ? Elle l’aurait probablement fait si Theon n’était pas revenu sur les Îles à ce moment là. Elle avait l’impression que plus encore depuis qu’elle l’avait ramené, ses actions étaient passées au crible par tous les fer-nés. Il y avait cette compétition silencieuse et écoeurante pour la suite de Balon. Pas que Asha dénigre son frère, elle l’aimait il était de la famille. Il avait progressé ces derniers temps, il se comportait de plus en plus comme un fer-né et de moins en moins comme un homme des contrées vertes. Et pourtant. C’était son rôle, c’était sa place. C’était ce pour quoi son père l’avait formé pendant ces dix années d’absence. Elle était son aînée après tout. Mais il y avait toujours ce problème de féminité. Et la voilà qui portait une robe avec un corset à présent. Prête à faire des courbettes à tous les Hightower du coin. Elle voulait en finir, retrouver son pont, ses pantalons, ses Îles, préparer la grande expédition.

Asha aurait aimé pouvoir rejoindre Baelor avant de se retrouver face au groupe qui les accueillait. Elle aurait voulu savoir à qui elle avait à faire. Comme elle n’avait pas énormément revu son ami d’enfance depuis la dernière fois, il n’avait guère pu l’informer sérieusement sur les tempéraments avec lesquels elle allait devoir composer. Un homme, plus âgé, au centre, légèrement en avant par rapport au reste du groupe et avec un joli brun de femme à son bras se démarquait. Il était facile de supposer qu’il s’agissait là de Baelor Hightower. Mais la midinette était-elle sa dernière épouse en date ? Une maîtresse officielle ? Ou tout simplement sa fille. Il y avait trop de Tours présentes, de trop d’âges différents pour qu’elle puisse parier sur la généalogie et les liens entre chacun. Il fallut une fraction de seconde à la capitaine du Vent Noir pour comprendre qu’on s’adressait à elle lorsqu’on disait “Lady Greyjoy” ou “Lady Asha”. Elle fut tentée l’espace d’un instant de se retourner, persuadée de trouver là sa mère, derrière elle. La seule Lady Greyjoy qu’elle connaissait. Elle fit de son mieux pour exprimer l’esquisse d’un sourire poli. Ses machoires étaient crispées et sa nausée ne faisait qu’augmenter. Elle était tentée de vomir sur les chaussures du seigneur de Villevieille, mais la fer-née en elle se voyait mal prétexter le mal de mer pour expliquer un tel événement. Il y avait déjà assez de ridicule dans cette situation pour en rajouter. La jeune guerrière ferma les yeux quelques secondes, de manière presque imperceptible, cherchant à rassembler toute sa force de caractère pour se dominer et jouer son rôle proprement. Elle releva doucement le visage et ses yeux trouvèrent la tour de la Citadelle. Elle ne devait pas perdre son objectif de vue. Elle se ressaisit alors, raclant discrètement sa gorge avant de répondre. “Lord Baelor, c’est un plaisir de vous rencontrer.” Son regard capta alors celui de ce qui semblait être un chevalier, un peu plus âgé qu’elle. L’arrogance dont il faisait preuve en la regardant de la sorte lui donna envie de lui sauter au cou, mais elle dû prendre sur elle pour dominer sa nature tempétueuse. Elle se contrôlerait tant que cela serait nécessaire, mais quand cela ne serait plus utile, l’orage gronderait et détruirait tout sur son passage.

Le groupe de fer-nés et de biefois à présent mélangés se mit en route vers la demeure des Hightower. Asha avait bien conscience que la comédie n’avait même pas commencé, tout juste, mais elle en avait déjà marre. Elle s’était probablement trompée en se pensant capable de se jouer de toute une famille, de toute une région pendant une semaine de la sorte. Elle était une fer-née, elle fonçait dans le tas, pas une comédienne des contrées vertes. Oui, son oncle avait fait en sorte qu’elle ait plus de jugeote que la moyenne des Îles, mais ça ne faisait pas d’elle une intrigante pour autant. Mais il était trop tard pour faire demi-tour à présent et elle ne pouvait pas changer sa trajectoire en cours de route, pas sans faire courir de risque à tous ceux qui l’avaient accompagnés. Et c’était évidemment hors de question. La jeune femme avait laissé la place à côté de Baelor le vieux à Asha, alors cette dernière avançait à ses côtés, faisant de son mieux pour conserver un semblant de sourire. “Baelor Noirmarées m’a beaucoup parlé de vous et de votre ville. C’est un honneur de pouvoir enfin poser mes propres yeux sur Villevieille.” Sa voix était plus nasillarde qu’à l’habitude, son ton plus hachurée puisqu’elle se forçait à prononcer les mots en entier. Elle envia la position de Gysella, quelques pas derrière elle, qui avait pu conserver son armure et qui n’avait pas besoin de jouer de rôle, simplement se tempérer un peu. Mais était-ce enviable ? Elle pouvait rester elle-même mais se trouver quand même coincée dans une carapace de verre, quoi que plus large que celle que revêtait la fille de Balon. Tous devaient jouer un rôle, se comporter correctement, tous étaient dévisagés dans les rues, pas les Hightower et les habitants. Ils étaient les méchants fer-nés, les violeurs, les voleurs, les mangeurs d’enfants pour eux. Elle avait bien vu le regard que son amie lui avait jeté lorsqu’elles étaient encore sur leurs ponts. Gysella ne l’enviait pas. Mais elle lui avait sourit. Pas un sourire moqueur. Elle la supportait. Halys aussi. Ses hommes. Tous ceux qui l’avaient suivit. Même si elle se sentait ridicule, elle n’allait pas supporter ce sentiment sans rien en tirer, alors il était temps qu’elle se mette à jouer pour de bon. “Je suis heureuse de voir que vous acceptez de laisser le passé à sa place en nous accueillant de la sorte. Je ne manquerais pas de le faire savoir à mon père.” Après tout, officiellement, elle était là pour raviver les relations du Bief et des Îles de Fer, autrement que par le commerce de vin qu’elle avait en place à La Treille. La bâtisse des Hightower se rapprochait progressivement. Asha se doutait qu’un grand repas serait donné en leur occasion. Cela serait l’occasion de sortir quelques informations de ses hotes et de mieux préparer ce qui allait arriver les jours suivants. A chaque pas qu’ils faisaient, Asha ne perdait jamais la cité des Mestre de vue, notant chaques routes qui semblaient y courir. Baelor connaissait le chemin, elle le savait, mais elle voulait elle aussi connaître un minimum le terrain qui allait les attendre.
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Elle croisa ses yeux. Elle avait envie de pleurer, de hurler, de partir loin, très loin d'ici. Mais la prise du bras de son père la serra un peu plus fort. Il avait compris. En quelque seconde, par un pauvre regard qu'elle avait volé, il avait tout compris. Les larmes de sa fille, la douleur qui s'était enroulé autour de son corps dès que Baelor était parti. Elle avait sentit le bras de son géniteur. Elle avait sentit parce qu'elle ne le connaissait que trop bien. Elle n'osait plus le regarder droit dans les yeux. Pourquoi avait-elle été aussi stupide ? Pourquoi avait-elle laissé son coeur parler. Pourtant, elle se contenta de baisser la tête. Où était passé la violente tour qui se plaisait de tous les voir tomber à ses pieds. Le pendentif autour de son cou lui semblait bien trop lourd. Elle se trahissait comme elle trahissait Viserys à l'instant précis.

Baelor, le vieux avait déjà pris les devant, Asha à ses côtés, laissant sa fille aux mains d'un autre. Le coeur de Daena se serra mais elle releva bien la tête et lorsque son fer né lui adressa la parole, le regard qu'elle lui jeta était brûlant de haine.

Je ne suis pas là pour toi ou même pour les autres Baelor. Je suis revenue pour ma famille. Quand aux Mullendore j'en ai aucune idée. Demande à mon père, c'est bien le seul à être heureux de te voir.

Sa voix avait sifflé avec la violence de la morsure d'un serpent. Elle se détourna, offrant son bras à Humfrey qui ne lachait pas la sèche des yeux. Daena leva les siens au ciel avant de pincer légèrement son oncle pour que ce dernier se reprenne. Elle lui fit signe d'avancer légèrement le pas, pour ne rien perdre de la discussion entre la sèche et son père, sa mère ivre de rage légèrement à l'arrière, observant la scène de ses yeux de chat. Mais personne ne prêtait plus attention à la femme de Baelor Hightower maintenant, si ce n'était ses autres enfants. Ce dernier inclina légèrement la tête aux paroles de la jolie brune et lui répondit, avec un sourire :

Voilà longtemps que j'ai refusé de laisser les querelles du passé détruisent le présent. Et puis Garrett à le droit de rencontrer sa famille maternelle. Sa grand mère n'a que trop pleuré lorsqu'elle a apprit la mort de sa fille et je ne priverais pas un enfant des siens. Je ne m'attendais néanmoins pas à ce que vous accompagnez en personne Lord Noirmarées.

Baelor n'était pas dupe et il le laissait sous entendre. Mais comment toujours, il ne posait les questions de front, prévenant juste son interlocuteur qu'il le gardait à l'oeil. La présence de Lady Greyjoy en personne ne pouvait être anodine.

La petite troupe nouvellement formée remonta le long chemin jusqu'au château des Hightower, presque collé à la Citadelle. Les attendait là-bas un merveilleux repas, pour calmer les ventres sûrement affamé des fers nés. Le futur Lord des lieux n'avait pas lésiné sur les merveilles. Il ne voulait pas forcément en mettre plein les yeux aux nouveaux arrivants. Juste prouver que le Bief était une région bien plus merveilleuse que leurs inhospitalières îles. Ce fut arrivé aux portes que Baelor lâcha le bras de la belle fer née pour s'en remettre à quelques domestiques.

Ils vont indiqueront vos appartements. Nous avons fait préparer une collation, les domestiques pourront vous guider. Installez vous comme vous le désirez et n'hésitez pas à nous le faire savoir si vous avez besoin de quelque chose d'autre.

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Facéties et mascarades

Il y a quelques années, il se retrouvait au même endroit, mais pour une tout autre situation. Son père venait de mourir et il se retrouvait prisonnier du vieux Baelor. La réaction de l'enfant fut de se rebeller et il n'avait pas mis longtemps à se retrouver au cachot, mais là, c'était différent, il avait appris le jeu des tours et savait comment faire pour rester libre, puis surtout, il n'était plus seul. D'autres fers-nés se tenaient à ses côtés et il était fier d'avoir Gysella à son bras. Elle était dans sa vision, la fer-née parfaite, Asha aussi, mais ce n'étaient pas les mêmes sentiments à son égard. La froideur de Daena et surtout son ton sec, lui donna un dur rappel de la réalité, la p'titetour avait repris ses anciennes habitudes et ce n'était sans doute pas plus mal. Il valait mieux qu'elle l'ait oublié, mieux pour tout le monde. Commençant à avancer, les paroles murmurées à son oreille vinrent à le surprendre, Gysella avait donc remarqué son trouble, sans attendre, il répondit à voix basse : 

- si je voulais agir comme tu le dis, c'est à elle que j'aurais demandé le bras.

Le franc-parler de son amie était si naturel à ses oreilles, pas de faux-semblant, pas la peine de tourner des heures autour d'un sujet, la Bonfrère fonçait de suite dans le lard. Le regard de Baelor vint souvent à observer Asha auprès du Hightower, elle semblait très bien s'en sortir et espérait vraiment qu'il tomberait dans le panneau et ne viendrait pas à troubler ses plans, mais il savait bien que percher sur leur haute tour, il était difficile de berner cette famille, mais de les surprendre pourquoi pas. Finalement, le vieux Baelor vint à signaler que des appartements avaient été préparer. Le Fer-nés s'approcha de nouveau d'Asha et lâcha le bras de Gysella, tout en vérifiant que la nourrice et Garett suivant bien la cadence. Les couloirs qu'ils traversaient, ils auraient pu les parcourir les yeux fermés et la sensation des regards posé sur eux, comme lors de ses premières années passé en ce lieu, refit surface, tournant la tête, il remarqua deux gardes dont l'un avec un nez en biais, nez casser par sa faute. Là, il s'approcha de l'oreille d'Asha et murmura : 

- On pourra pas passer à l'action de suite. Il va falloir être prudent, on est sous surveillance. Son regard désignait des gardes qu'il connaissait, lui, très bien. Je leur ai fait la misère quand j'étais captive, ils ne vont pas nous lâcher facilement. 

Là, la domestique précisa que Baelor retrouverait son ancienne chambre, avec un sourire niais et rêveur, tandis qu'elle montra un peu plus loin ceux d'Asha. Tandis que celle-ci s'éloigna d'eux, ce ne fut pas le cas des deux gardes. Ouvrant la porte à Asha, il fit signe à Gysella de la rejoindre et continua à murmurer : 

- Tes appartements sont proches des miens, si les portes sont surveillées, je passerais par les fenêtres. 


Là, il se retourna avec un grand sourire et alla trouver les deux gardes pour laisser un peu de temps de pause aux deux fer-nés. 

- Ravi de vous revoir mes amis, laissez donc Lady Asha et la capitaine Bonfrère se préparer pour le banquet. Voulez-vous voir mon fils ? Je pense lui apprendre les rudiments du lance-pierre, vous en pensez quoi ?

Un bon petit rappel du moment où Baelor leur balançait des projectiles à la figure. Il paraissait clair dans leurs regards qu'ils rêvaient remettre Baelor sous les barreaux, mais voilà, il ne faisait plus face à un gamin, mais bien à un homme, seigneur de ses terres, ce n'était plus la même chose. Gagnant lui-même sa chambre, il avait l'impression que rien n'avait changée depuis son départ, la nourrice posa l'enfant sur le grand lit et Baelor s'approcha de son fils qui vint lui annoncer que tout se passerait bien. Se rassurant plutôt lui-même, vu que Garett ne comprenait pas vraiment ce qui se passait, hormis qu'il ne connaissait pas le lieu qui le retenait. Redonnant son fils à la nourrice, il lui fit signe de la suivre et frappa à la porte d'Asha avant de l'ouvrir : 

- Allons-y.

Là, il proposa son bras à Asha, encore pour les apparences, il serait mieux qu'ils rentrent ainsi dans la salle du banquet. La nourrice avançait avec Garett dans les bras derrière eux et il imaginait que Gysella les suivait aussi. D'apparence, elle devait ressembler à leur limier. Arrivant enfin, tous les regards se braquèrent sur eux et il vint même à reconnaître les Mullendore, là sans attendre, il se retourna et vint à dire à Gysella : 

- Gysella, si mon fils se trouve éloigné de moi, pourrais-tu garder un oeil sur lui ?

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Facéties et mascarades

Même si elle n’était pas accoutrée comme son amie, la Bonfrère se sentait mal à l’aise de cette situation. Le calme, la tempérance, les regards qui en disaient long sur les ressentis des uns et des autres, tout ceci veillait à alimenter sa rage interne. L’impression d’être ballotée d’un côté comme de l’autre ne faisait qu’accroître davantage ce sentiment, surtout lorsqu’elle comprenait à quel point tout ceci tenait sur la lame d’une épée. Voilà qu’ils étaient tous en équilibre sur cet espace aussi fin que se révélait le sommet d’un mat en pleine tempête. Ne suffisait que d’une légère brise d’un côté comme de l’autre pour que les volontés volent en éclats et ne terminent leurs desseins maladroitement ou au contraire favorablement. Ou en étaient-ils à cet instant ? Le caractère borné de la blonde tendait à pencher dans la balance de la moquerie. Tous se moquaient d’eux présentement. Par leurs parures, par leurs manières d’être, par ces mots qu’ils échangeaient et révélaient que leurs dialectes devaient forcément être supérieurs à ceux des Fer-Nés. Ils utilisaient divers moyens divers et variés pour prouver une certaine domination sur le petit groupe. Les regards des hommes qui participaient à leur escorte ne faisaient qu’alimenter davantage cette intention. A croire qu’on les considérait comme des bêtes sauvages, enserrées par des liens invisibles visant à les conduire d’un point précis vers un autre et ce dans le calme le plus total. Toute incartade aurait été sujette à un rappel à l’ordre certain ou une bataille en devenir. Allez savoir. Tout ce que la guerrière constatait n’était autre que le fait qu’ils se plaisaient à se jouer d’eux de cette manière, pis, encore, ils donnaient même l’impression de s’amuser entre eux aussi. Gysella en vint à conclure que cela était une habitude des contrées vertes. La cohésion leur était un défaut qu’ils n’appréhenderaient probablement jamais, et cela faisait bien peine à voir. Leurs regards lancés en chien de faïence avivaient d’autant plus ce sentiment alors qu’ils arrivaient enfin dans ce qui semblait être le terrain idéal pour le début des hostilités. Mâchoire serrée, méfiance aguerrie, la jeune femme tentait de garder un œil sur les environs au cas où le guet-append en vienne à les encercler plus que de raison. Défendre les siens lui était primordial et d’une importance capitale, voilà pourquoi elle ne parvenait pas à desserrer non plus son poing de sa tenue. Prêt à frapper un visage, il maintenait une certaine tension alors que les regards entre son amie s’échangeaient de cette manière. Quelque chose n’allait pas du côté d’Asha. Gysella le remarquait de plus en plus alors qu’elle constatait de sa mine quelque peu blafarde et étrange face aux présentations qu’on venait de lui faire. La Bonfrère fronça doucement ses sourcils, signe de son incompréhension, devant ce qui lui semblait être un message de sa capitaine. Et pourtant, rien ne laissait supposer qu’elle devait agir, du moins surement pas maintenant. Asha lui donna même l’impression de se radoucir à mesure que les mots quittaient son gosier pour s’échanger avec le lord devant elle. Ceci eut le mérite de rassurer un peu la blonde qui ne tarda pas à se faire interpeller par son meilleur ami. Sa colère, qui ne tenait qu’à un fil, elle aussi eut tendance à échauffer ses ardeurs et donc sa surprise au moment où son bras lui fut tendu. Bien qu’elle soit entêtée et tête brûlée, Gysella n’en demeurait pas idiote pour autant alors qu’elle constatait de la mine rancunière de la petite brune devant Baelor. Cela aurait pu avoir le mérite d’être un sujet de moquerie, si seulement elle n’avait pas été prise de cours de cette manière et encore plus si elle n’avait pas eu cette impression d’être une bête de foire lancée en plein milieu d’une arène devant des spectateurs. Tous leurs faits et gestes étaient surveillés. Soupirant d’agacement devant cette constatation, la jeune femme s’était empressée de réagir à sa manière, en prévenant son ami des retombées de cette mascarade qu’il était en train d’élaborer avec elle, juste pour rendre jalouse une midinette des contrées vertes. En revanche, elle ne s’attendait pas à ce que la réponse de son meilleur ami soit si rapide et chargée de cette sincérité qu’il avait si faire preuve lors de leurs retrouvailles à Noirmarées. Gysella ne put s’empêcher de rouler des yeux d’exaspération. Elle était un prétexte oui, mais pour éviter une altercation avec une autre fille. Cette idée eut le don de faire naître un sourire moqueur sur le coin de ses lèvres, si seulement elle avait pu exploser de rire… Mais là encore, elle ne pouvait se permettre la moindre incartade au risque de mettre Asha à mal.

D’autant plus que le rythme suivi lui fit effacer toutes tentatives d’échappatoire pour se concentrer sur la bonne tenue des relations en devenir. L’évocation des appartements de ses amis fut une sorte de déclencheur d’alarme dans l’esprit de la Bonfrère. Comprenant que cela était nécessaire pour une meilleure entente entre les deux peuplades, il n’en restait pas moins que le caractère méfiant de la blonde y concevait plutôt l’élaboration de nouveaux pièges. Cette fois-ci ses deux poings se serrèrent et instinctivement, au moment où Baelor lâcha son bras, la guerrière se plaça à deux pas en retrait entre ses amis pour prouver de sa garde. Un naturel qu’elle endossait à merveille et qui veillait à raviver ses intentions de toute à l’heure. Sa mine se renfrogna d’ailleurs au moment où des gardes les regardaient passer avec cette mine mi-arrogante mi-satisfaite. Elle avait envie de les étrangler ou plutôt de prendre l’épée jaillissante du fourreau du premier pour fendre le cou de l’autre. Un soupir chargé d’une tension palpable lui échappa alors qu’elle s’arrêtait dans le même temps que ses amis et qu’elle regardait aux alentours. Lorsque ce qui paraissait être une servante les somma de les suivre pour leur présenter leurs appartements, la Bonfrère se joignit à la marche et en profita pour inspecter d’un œil rapide les pièces qu’on leur montrait. Elle ne put se retenir de donner un coup d’épaule à l’un des gardes qui se rapprochait de trop prés de leurs groupes, signe que le périmètre qu’elle venait d’éluder n’était pas à franchir. De toutes les manières depuis le début de cette entrevue il l’énervait celui là. Elle s’arrêta d’ailleurs ici, tenue fièrement sur ses deux jambes et invitant les hommes en question à s’arrêter juste ici de manière à laisser de l’intimité à ses amis. Un sourire satisfait veillait même à naître sur son visage alors qu’elle retrouvait ses racines, pourtant les malheureux ne voyaient que son dos. Néanmoins cette petite satisfaction personnelle s’arrêta rapidement au moment où Baelor lui fit signe de les rejoindre à Asha et lui. Se rapprochant, Gysella attendit que des directives lui soient données par l’un ou l’autre. Visiblement, le Noirmarées désirait laisser du temps aux deux amies de pouvoir profiter d’un laps de temps pour se parler. La Bonfrère hocha d’un air entendu de la tête avant de suivre la jeune femme dans ses appartements. « Tu t’sens bien ? » demanda t-elle au moment où elle savait qu’elles étaient seules toutes les deux dans cette pièce. D’ailleurs, sans plus attendre davantage la blonde s’avança d’un pas décidé vers son amie et en profita pour desserrer les liens de ce corset qui donnait l’impression de l’empêcher de respirer. « C’est qui qu’t’as saucissonné com’ ça ? On dirait qu’on veut t’faire cuire à la broche là. » Peut être qu’en agissant de cette façon, Gysella soulagerait son amie ? Elle n’en avait aucune idée, cependant elle ne put s’empêcher de continuer sur sa lancée. « Franch’ment j’le sens pas vos appart’ments. Y a un truc qui tourne pas rond là d’dans, ça paraît trop… facile. » Elle regarda l’ensemble de la pièce cette fois et ne put retenir ses ardeurs en relevant le tapis qui se situait au niveau du lit. On ne savait jamais si une cachette s’y trouvait pour qu’une personne s’engouffre ici et vienne tuer le résident dans son sommeil. Mais il n’y avait rien, comme il ne semblait rien y avoir non plus derrière cette tapisserie accrochée au mur ou encore dans le vin qu’elle renifla avec méfiance. « Tu l’sens comment toi ? » demanda t-elle finalement avant de s’asseoir sur une des chaises et profiter un peu de cet instant pour détendre la tension qui la maintenait raide comme un piquet. Toutes deux utilisèrent cette accalmie pour mieux se retrouver d’une certaine manière.

Le départ pour rejoindre les festivités ne tarda pas à être donné. Gysella retrouva ses allures de garde, trouvant rapidement sa place derrière le cortège investi par Baelor et Asha, suivis de la nourrice et Garett. Fermant cette dernière, la Bonfrère recommença à élaborer sa tactique de toute à l’heure pour faire comprendre aux gardes qu’elle était devant eux et qu’ils n’avaient pas intérêt à oser franchir un orteil. Ils s’engouffrèrent dans la salle d’où les diverses odeurs de victuailles lui donnaient déjà de l’appétit. Cela n’empêcha pas son attention d’être pour autant détournée de ses prétentions premières. Elle surveillait ses amis et rien n’y personne ne lui sortirait cette idée de la tête. A nouveau, l’impression d’être une bête de foire vint à s’immiscer dans son esprit alors qu’elle suivait toujours le mouvement. Jaugeant de la pièce et des possibles moyens de sortie, Gysella fut surprise au moment où son meilleur ami se retourna vers elle pour l’assigner d’une nouvelle mission : à savoir surveiller le marmot. Comprenant l’ampleur de cette dernière, elle ne rétorqua pas, se contenta simplement d’acquiescer d’un signe de tête et de suivre en retrait les accueils que le petit pouvait recevoir. Le groupe fut alors bien obligé de se séparer. Un serviteur l’invita d’ailleurs à rejoindre sa place sans plus tarder, devoir qui lui fit arquer un de ses sourcils. « Et si j’ai pas envie d’m’assoir maint’nant ? » La tentation était trop alléchante pour ne pas qu’elle la saisisse. Et le regard effrayé que le garçonnet lui lançait en réponse à son ton sec avait le don de lui plaire. « Fais pas c’te tronche, mets moi là où y a l’gamin. » L’amusement pouvait se lire sur son visage alors qu’elle prenait place à la table des Mullendore ou elle ne savait trop qui. Ce qu’elle était certaine par contre était que ça puait le parfum… Cette odeur aurait même pu lui couper l’appétit. « Cet enfant a malheureusement pris plus de son père que de sa pauvre mère. » Alors qu’elle mangeait un pilon de poulet, la Bonfrère venait de s’arrêter en si bon chemin pour détourner le regard en direction de ce qu’elle venait d’entendre. « C’t’une qualité pour lui, au moins il n’empest’ra pas la fleur. » se contenta t’elle de répondre devant le regard ahuri de l’homme en question. Oui une femme était en train de lui répondre et elle se fichait pas mal des protocoles d’ici, elle n’était pas Biefoise. La femme qui tenait l’enfant le donna à nouveau à la nourrice qui fut interpellée par une autre femme d’une autre table. Sans se faire attendre, Gysella se releva de sa place et se dégagea de cet endroit pour s’installer à une autre table pour continuer de manger mais surtout pour surveiller Garett comme Baelor le lui avait demandé. Combien de fois effectua t-elle ce rituel alors que le marmot braillait de plus en plus ? Elle ne comptait plus maintenant mais avec plus elle se relevait d’une table pour s’installer à une autre et plus elle levait les yeux au ciel en soupirant. D’autant plus que le petit criait à cause de ce ballotage et surement de la fatigue ce qui ne donnait pas l’air de toucher ces foutus Biefois. Gysella finit par témoigner de son impatience à un moment donné et finit par couper court à cette épreuve pour l’enfant. « Bon allez suffit maint’nant, vous avez fais mumuse avec l’marmot vous l’laissez dormir. » Instinctivement elle s’était saisi du petit garçon à bout de bras et le regardait alors qu’elle mâchait encore son morceau de pain. «M’regarde pas com’ ça. » le défia t-elle alors qu’elle s’empressa de tendre ses bras pour l’éloigner le plus possible de ses cheveux qu’il voulait saisir pour surement les manger. Cherchant du regard la nourrice, voilà que la Bonfrère avait surement l’air ridicule au possible dans cette position. « L’est passée ou elle… » Cette fois son ton était complètement désespéré voire même désemparé alors que son unique espoir du moment résidait dans cette volonté de trouver la nourrice. Garret s’agitait dans ses bras, impatient lui aussi de trouver des bras dans lesquels il pourrait dormir. « Hey oh, abuse pas déjà j’te porte, faut pas non plus pousser hein. » Ce fut à ce moment là que son regard retrouva celui de son meilleur ami et qu’elle lui lança un regard noir, signe de sa frustration actuelle. Garett, lui, cherchait encore le moyen de parvenir à ses fins en se tortillant dans tous les sens jusqu’à ce qu’elle puisse reconnaître la silhouette de la nourrice. Un long soupir de soulagement s’extirpa d’entre ses poumons au moment où elle lui donnait l’enfant. « Va l’faire dormir, il a assez vu d’monde pour ce soir. » lui conseilla t-elle avant de surveiller du regard que la femme prenne bien le chemin des appartements. Lorsque cette dernière disparut complètement, Gysella en profita pour s’éloigner le plus possible et trouver une table en retrait. Elle s’y installa et fit preuve d’une certaine nonchalance en mettant ses pieds sur la table tout en appuyant son dos contre un mur. Son regard lui, se portait directement sur la table ou étaient ses amis avant qu’elle ne se saisisse d’un nouveau pilon de poulet qu’elle mangea ainsi installée.



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Facéties et mascarades

298, lune 13, semaine 4



Fer-nés & Hightower

Les Hightower n’avaient pas fait les choses à moitié, et à la grande joie du Tyrell, ce banquet ressemblait fort à un avant-goût du faste dont il profiterait avidement aux festivités du mariage prochain de son cousin Loras. Les tables étaient prêtes depuis longtemps à recevoir le gratin bieffois ainsi que les invités particuliers de ce jour. Particuliers, ils l’étaient assurément, et cela promettait une soirée des plus divertissantes. La foule de nobles peuplait la salle et laissait admiratif le novice tant cela faisait rendre compte de l’ampleur des dimensions de la pièce.
Trop occupé à faire honneur au vin qu’il avait entamé avant que la plupart de gens fussent assis, Leo Tyrell n’accorda pas son attention à l’entrée pourtant très remarquée des fer-nés, et c’est alors qu’il avait le nez plongé dans une coupe remplie de vin blanc que ses yeux tombèrent sur les allures étranges des insulaires. Presque aussitôt, le coin de ses yeux se plissa et un sourire s’étira sur son visage alors qu’il les jugeait de pied en cap. Sa silhouette mince se fraya sans mal un chemin parmis les quelques lords et ladies qui ne s’étaient pas encore choisi une place. Déjà il riait, seul et avec son verre qu’il prenait soin de ne jamais laissé vide, mais il n’avait jamais accordé d’importance au jugement que l’on portait sur sa nonchalance, aussi en s’avançant, il coupait sans scrupule route et discussions de ceux qu’il écartait parfois d’un geste las pour passer devant eux. Si l’idée fixe de trouver le plus rapidement possible la compagnie de sa cousine Daena l’avait habité jusqu’au début du banquet, l’arrivée des invités du jour l’en avait tout à fait distrait. Pomponnés et propres, les fer-nés offraient un spectacle qui paraissait d’autant plus grotesque au Tyrell qu’il semblait le seul à percevoir le ridicule du soin qu’ils avaient mis à s’apprêter. La raison politique, si c’était là le sujet, de la venue des Greyjoy et de leurs hommes, échappait au jeune novice, mais la drôlerie du spectacle qui se déroulait sous ses yeux était bien plus interessante que de chercher ce qui avait bien pu passer par la tête des Hightower pour recevoir ainsi avec tant de prévenance des gens qui selon lui, seraient infiniment plus à leur aise dans la criée de Villevieille à vider les poissons plutôt qu’emprisonnés dans corsets et pourpoints qui étaient loin de faire ressortir une élégance naturelle.
Il se régalait déjà des récits qu’il tirerait de ce banquet, et qui nourriraient pour les lunes futures ses nuits blanches dans les tavernes de cité portuaire. Il ne restait plus grand monde debout hormis les serviteurs et servantes quand son regard fut attiré par une blondeur quelque peu agitée. Sa coupe dans une main, son autre main jouait distraitement avec la boucle qui pendait à son oreille droite, son attention était toute concentrée sur la fer-née. Et tout en s’amusant à faire rouler la pierre verte entre ses doigts, il surveillait le chemin hasardeux et presque absurde par son apparente nervosité que decrivait la femme encombrée d’un enfant brailleur que l’on avait lui aussi lavé pour l’occasion. Déjà il avait décidé qu’il irait la voir, car au-delà de l’agréable visage de la blonde, Leo Tyrell savait qu’il n’aurait rien à craindre de ces gens que tout Westeros s’accordait à qualifier de barbares, et il comptait bien profiter et abuser des efforts évidents que les invités du Lord Hightower faisaient pour faire bonne impression. Une autre femme se vit confier le gamin turbulent, pour la plus grande joie du novice qui n’avait jamais aimé la compagnie des enfants. Désormais elle était seule, volontairement isolée à une table loin de toute agitation, mais seule, elle ne le resterait pas. Il la rejoignit d’un pas de grenadier, s’arrêta tout à côté d’elle, pour l’instant silencieux, ses prunelles noisettes examinait la créature qui s’était affalée avec la grâce d’un bûcheron. De cette attitude il ne jugeait que le manque d’élégance, car il aurait été  hypocrite de critiquer une nonchalance qu’il exerçait souvent et ce, peu importe le lieu. Sans demander préalablement l’avis de l’insulaire, il avait installé son séant habillé de velours émeraude tout à côté d’elle, et son coude posé sur la table, il était tourné vers elle, lui faisant presque face. Son visage de pencha dans une attitude coquette qui tranchait avec l’allure de la jeune femme. Ses vêtements aux broderies dont le luxe était presque ridicule embaumaient le parfum qu’il se plaisait toujours à porter avec excès, aussi il était comme entouré d’une aura uniquement formée par des notes capiteuses de fleurs blanches et principalement de Lys. “Alors?” L’interrogation comme le ton mielleux laissaient aisément deviner la moquerie qui sommeillait et qu’il attendait de pouvoir laisser éclater. Ses yeux brillaient d’un éclat narquois, alors que son regard se posait sans gènes aucune sur la gorge qui ne devait pas souvent être offerte à la contemplation sur les îles de Fer.

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Le bras maladroitement accroché à celui de Baelor Hightower, Asha avançait tant bien que mal sur les rues pavées de Villevielle. Les talons n’étaient pas trop haut, mais le cuir de la chaussure était bien trop étroit pour son pied. La Greyjoy aurait préféré mille fois avancer pieds nus avec une entorse plutôt que ça, mais elle n’avait pas le choix, alors elle continuait de marcher, un sourire crispé bloqué sur ses lèvres. Une nouvelle fois, la seiche du faire tous les efforts du monde pour ne pas envoyer une réplique cinglante au protecteur de la ville lorsqu’il évoqua sa volonté de ne pas tenir des enfants loin de leur famille. Que pensait-il avoir fait en détenant Baelor Noirmarées loin de Brym durant toutes ces années ? Asha se contenta cependant de fixer Baelor d’un air morne, elle ne pouvait pas déclencher un incident diplomatique si peu de temps après avoir débarquée de son boutre. “Je me suis dit que près de dix ans après la dernière guerre, il était temps de renouer officiellement avec votre région, après tout, vous le savez sûrement, nous commerçons un peu avec La Treille, pourquoi pas étendre nos rapports…” répondit alors Asha d’une voix détachée. C’était une excuse comme une autre, un seigneur refusait rarement l’opportunité de gagner plus d’argent. Cependant la fer-née avait fait attention à ne pas parler comme une connaisseuse, on n’attendait pas d’une femme qu’elle s’occupe des accord commerciaux de sa famille, la jeune femme pourrait simplement expliquer qu’avec l’absence de son frère, son père l’avait quelque peu éclairé, éduqué. Les deux continuèrent d’échanger quelques banalités jusqu’à la demeure des Hightower. Asha faisait de son mieux pour contrôler sa voix et rester dans son rôle. Elle n’eut guère l’occasion de prêter une attention particulière à ses compagnons durant ce petit bout de chemin.

Une fois arrivés sur place, Baelor Hightower laissa ses invités entre les mains de ses gens pour qu’ils les accompagne jusqu’aux appartements qu’on leur avait fait préparer, après quoi, ils seraient attendus pour dîner. Voilà un nouveau plan qui n’enchantait guère la fer-née bien qu’elle le savait indispensable. Il lui faudrait alors changer encore de tenue et se montrer on ne peut plus irréprochable, puisque une fois à table, elle serait visible de tous à la fois, le masque ne devait aucunement tomber, même pour l’espace de quelques secondes, c’était trop risqué. Asha tentait tant bien que mal de rassembler ses dernières forces. Elle essayait de se convaincre qu’en les bernant de la sorte, c’était une forme de combat également. Elle les ridiculiserait d’une autre manière. C’était exceptionnel, elle ne réutiliserait jamais ces méthodes, elle ne le souhaitait pas. Alors rien qu’une fois, elle fallait qu’elle s’en sorte. Asha ne sursauta pas lorsque l’oiseau de nuit s’approcha d’elle. Il lui conseillait d’attendre encore un peu pour agir, comme elle avait pu s’en douter, la confiance des Biefois n’était pas totale, malgré les beaux phrasés du seigneur des lieux, ils étaient surveillés. Il faudrait donc gagner leur confiance durant quelques jours puis esquiver leur surveillance, mais la Greyjoy faisait confiance à Baelor, elle se doutait qu’il avait dû agir de la sorte plus d’une fois lors de son précédent séjour. Asha se contenta donc d’hocher la tête avec un air décidé. Elle avait entendu et compris.

Asha pénétra dans les appartements qui étaient siens pour l’occasion, Gysella sur ses talons pour maintenir les gardes à distance. Une fois le bruit de la porte fermée derrière elle, la jeune femme lâcha un énorme soupir, mais se ressaisit bien vite, tant la pression du corset l’empêchait de se relâcher. “Quelle merde !” siffla-t-elle entre ses dents, tout juste assez fort pour que Gyselle ne l’entende. “Comme un espèce d’saucisson qu’on voudrait étouffer plutôt qu’fumer…” répondit la fer-née d’un air dépité. Voyant Gysella avancer, elle se tourna et écarta les bras pour laisser son amie la libérer de sa cage. “Merci.” dit-elle avec toute la gratitude du monde dans son regard. Mais le répit ne serait que de courte durée, voilà qu’elle allait déjà devoir enfiler un autre de ces déguisements ! Cependant, le comportement de la Bonfrère lui permit de se changer les idées l’espace d’un instant. Elle lâcha un rire amusé en voyant son amie inspecter leur logement de la sorte. “T’sais que c’sont les coutumes d’hospitalité hein… t’inquiètes pas qu’il y a des gardes devant chaque porte et à chaque coin de couloirs… c’qu’une illusion de liberté et de confiance tout ça… Mais c’est l’jeu…” Asha imaginez difficilement d’autres familles nobles du continent les recevoir autrement. Elle n’avait pas oublier les lourds regards qui s’étaient posés sur elle à Winterfell, bien qu’elle ait ramené une des leurs. Elle chercha à se changer les idées une dernière fois avant de recommencer sa session de torture. “J’aurais le plaisir de t’voir dans une belle robe c’soir la Bonfrère ? Ou y a qu’moi qui trinque ?” La Greyjoy n’aurait pas été contre un peu de solidarité, elle se serait sentie moins seule, mais pour rien au monde elle ne souhaitait à son amie de subir ce qu’elle devait endurer.

Quelques instants plus tard, Baelor venait toquer à sa porte pour les conduire jusqu’à la grande salle où se déroulerait le dîner. Asha avait troqué sa robe vert pâle pour un tissu rouge écarlate. C’était son vêtement le plus richement décoré, avec toutes sortes de rubans, de broderies et de pierres cousues sur le décolleté. Si cette robe était plus somptueuse que la précédente et donc plus appropriée pour le dîner d’ouverture, elle avait l’avantage d’avoir un corsé noué sur le devant bien plus confortable. Baelor escorta donc le petit groupe jusqu’au rez-de-chaussée et Gysella avait repris une place stratégique de défense vis à vis des gardes biefois. Nobles et travailleurs du châteaux se retournaient sur leur passage, immobiles avec de grands yeux écarquillés. A présent, Asha arrivait à s’en amuser. L’ignorance des gens étaient le plus grand des dangers. Mais il pouvait aussi être utilisé contre eux. La Greyjoy affichait à nouveau son masque souriant alors qu’elle pénétrait dans la pièce et se faisait conduire jusqu’à la table principale. Elle entendit Baelor demander à Gysella de rester près de Garett et elle lui offrit un sourire compatissant alors qu’elle l’a vit suivre le marmot sans aucune gaieté de coeur. Chacune avait son fardeau à porter ce soir, aucun n’était enviable pour elles. “Ser Baelor, voilà un rassemblement qui fait honneur à la réputation fastueuse du Bief.” Elle inclina la tête vers le dit Baelor, un sourire crispé sur les lèvres. “J’imagine que Lord Baelor vous en a fait voir de toutes les couleurs lors de son séjour chez vous ? Je me rappelle de lui comme d’un garçon assez turbulent.” Asha jeta un bref regard au dit Baelor, essayant de s’excuser à travers lui. Elle voulait lui faire comprendre qu’il ne s’agissait pas là d’un sujet pour le blesser, de ressasser un passé douloureux pour lui, mais un moyen de faire la conversation d’une manière que le Hightower trouverait légère.
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Son père garda le visage bien haut et Daena ne pouvait s'empêcher de l'admirer. Il maniait à la perfection son visage impassible devant cette catin étrangère, cette fille inconnu qui semblait enfant de la sèche. La biefoise devait la respecter simplement pour cela mais elle n'avait aucune envie de continuer aux côtés de cette cour des marées qu'elle trouvait ô combien ridicule. Ils n'avaient pas leur place ici. Aucun d'entre eux et encore moins Baelor. Elle évitait de le regarder alors qu'elle sentait son coeur lui hurler de se rapprocher à nouveau de lui. Pourquoi ? Pourquoi éprouver encore quelque chose de stupide ? Il se souvenait d'elle mais ce n'était qu'une brume éphémère que sa présence à Villevieille avait réveille. Elle se perdit à l'arrière de la foule. Ce soir, elle brillerait moins, elle le savait déjà.

Aucune larmes ne brillaient dans son regard. Elle s'était changée pour ce second repas et personne ne pouvait l'oublier. C'était son plus beau vêtement, celui pour faire honneur à son père, celui qu'elle portait sans vraiment comprendre pourquoi. Après tout, elle n'avait plus envie d’espérer. Ses ongles pianotaient sur le bois de la longue table offerte aux fers nés, un geste d'impatience qui promettait bien de douloureux mots pour celui qui oseraient lui parler. Seul Leo pouvait y être invité mais Leo était parti compter fleurette à une autre femme. Elle les vit arriver, les un après les autres et ne pu s'empêcher de trouver superbe la Greyjoy. Mais lorsque le sujet tourna jusqu'à Baelor, Daena baissa les yeux. Son père le remarqua, une fois de plus. Comme il avait remarqué le trouble qui l'avait secoué depuis l'arrivée des fers nés. Elle déglutit, attrapa un verre avec un sourire si fin qu'il ne lui ressemblait pas et se perdit dans la contemplation du liquide carmin. L'héritier des Hightower se tourna vers la sèche, levant un verre en simple réponse de ses mots. Il la remerciait pour ses mots sur le faste du Bief, dans une fausse modestie qui ne lui ressemblait que trop bien. Puis il prit une gorgée, avant de continuer, les yeux brillant des souvenirs. L'homme avait toujours apprécier le jeune garçon. C'était le vieux Leyton qui n'aimait cet enfant terrible.

Tous les gardes se rappellent de lui, c'est certain. Mais Baelor était un enfant très intelligent qui, une fois plus vieux, nous a fait le plaisir de devenir l'homme qu'il est maintenant.

Baelor se tue, durant une seconde. Il réfléchissait, avant de finir par se lever, son verre toujours en main. Tous se turent immédiatement.

Mes amis, mes frères et mes soeurs. C'est un immense plaisir d'accueillir aujourd'hui la fille unique de Balon Greyjoy et ses hommes. Nous retrouvons également un homme dont tous ici se souviennent. Baelor Noirmarée, qui a permit à nos amis Mullendort de rencontrer un petit homme qui, je l'espère, deviendra un grand guerrier. A l'amitié entre le Bief et les Iles de Fer.

Ses derniers mots furent repris, avec plus ou moins d'entrain, par les hommes. Daena garda le silence. Elle ne pouvait s'empêcher de fixer le fer né, son coeur battant comme jamais. Son père s'assit, un sourire satisfait sur les lèvres.

Mon cher Baelor, je vois que tu n'as pas été oublié ici.

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Facéties et mascarades

Ce genre de banquet, il en avait déjà connu et surtout déjà fui avant la fin, mais là, il était primordial pour la mission d'Asha de retenir son impulsivité, comme il avait dû apprendre à le faire pour obtenir sa liberté. Se retrouvant à la table d'honneur en compagnie d'Asha, il lui arrivait souvent à prêter un oeil vers son fils, le voyant passer de bras à bras, comme une poupée ou pire une bête. Fort heureusement, il pouvait compter sur Gysella qui ne le lâchait pas, c'était donc plus posé qu'il pouvait se concentrer sur le vieux Baelor, ainsi que sa fille, même si celle-ci semblait vouloir éviter son regard. Jamais, il ne l'avait vu dans cet état. Qu'est-ce qui était arrivé à la fière p'tite tour ? Il ne pouvait pas croire que c'était leur ancienne histoire qui la rendait aussi, même si pour lui-même, il était étrange de la revoir, Baelor savait garder ses sentiments pour lui et ne les laisser apparaître durant ce moment officiel.

Asha l'impressionnait beaucoup, elle avait su prendre le comportement d'une Lady, ainsi que de jouer la comédie en gardant le sourire. Il pouvait bien imaginer à tel point cela devait l'agacer, et pourtant cela n'apparaissait pas sur son visage. Peut-être arriveront-ils à berner les tours sous leur propre toit et surtout à leurs propres jeux. Par contre, il ne s'attendait pas que la Greyjoy lance le sujet sur ces années passées en ce lieu, mais face à son regard d'excuse, il ne put que la comprendre, que pouvait-elle évoquer d'autres pour faire la conversation. Chacun devait porter son rôle à la perfection et surtout chacun devait y faire face. Prêtant un regard à Gysella, un léger sourire apparut sur son visage à la vision qui s'offrait à lui, malgré le regard noir que sa tornade lui lançait. Finalement, Garrett quitta le banquet avec sa nourrice, tandis que le vieux Baelorévoqua les gardes martyrisés par ses soins. Cela avait été le passe-temps favori du Fer-nés durant ses premières années de captivité, à savoir combien de temps les gardes pouvaient tenir face à ses actions, entre les pièges posés un peu partout et les projectiles des lance-pierres, Baeloravait réussi à se faire détester. Pourtant, ils ne pouvaient agir que d'une seule façon avec lui, l'enfermement dans les cachots. Oui, il avait dû évoluer pour pouvoir obtenir sa liberté, et en entendant les paroles de l'héritier, d'évoquer le plaisir de l'avoir vu devenir l'homme qu'il était, lui fit penser qu'il avait bien réussi son coup, mais au final, qui avait vraiment gagné entre les deux, car Baelor avait bel et bien mûri à Villevieille, mais était-il devenu ce que les biefois voulaient qu'ils deviennent ou bien s'était-il rapproché de l'image de son propre père ? Un léger doute qui pouvait le parcourir quand il se laissait aller à penser. Levant son verre face au discours du vieux Baelor, il ne put s'empêcher de remarquer le regard fixe de Daena, puis quand le chevalier lui fit remarquer qu'il n'avait pas été oublier à Villevieille, il répondit comme il l'avait toujours fait : 

- Comme les miens ne m'ont pas oublié quand j'étais retenu ici ! C'est huit années en ce lieu m'ont sûrement permis de devenir l'homme que je suis, mais j'aurais préféré vivre auprès de ma mère et de mon peuple qu'être le pupille de votre famille, même si vous, Baelor, vous m'avez toujours bien traité. 

S'il y avait bien une chose qu'il n'avait jamais cachée à cette famille, ça avait été son désir de repartir, d'être auprès des siens au lieu de subir le statut de pupille, titre qui donnait mieux qu'otage. Un sourire vint apparaître sur son visage :

- Enfin, je suis un homme libre à présent, le passé appartient au passé, nous devons tous nous tourner vers le futur. N'êtes-vous pas d'accord, Lady Asha ? 


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Facéties et mascarades

La bagatelle valait son pesant d’or depuis ce point de vue. Les visages se frayaient des airs supérieurs ou plutôt dédaigneux alors que la mascarade, elle, battait de son plein. Les continentaux étaient de véritables ignorants, de pauvres tâches qui ne voyaient pas plus loin que le bout de leurs nez. Du moins c’était ce que la Bonfrère songeait de plus en plus alors qu’elle se frayait un chemin parmi les diverses rangées de tables. Suivant la demande son meilleur ami, la guerrière s’attachait à remplir au mieux cette mission qui lui donnait plus de fil à retordre qu’elle ne l’aurait envisagé. Comme si un marmot pouvait être autant balloté que cela. A force de le passer de bras en bras, elle était quasiment certaine qu’il finirait par dégobiller sur quelqu’un. L’espoir qu’il s’agisse d’une personne d’une strate élevée la titillait d’ailleurs, si bien qu’un sourire en coin continuait de percer sur ses lèvres. Et ce même, si l’agacement pouvait se lire sur le reste de son visage. Comment pourrait-elle manger et assurer les arrières de ses amis si elle devait s’occuper toute la soirée de cela ? Comment pourrait-elle profiter des festivités à son tour ? L’idée l’amusa pour quelques secondes de plus mais bien vite son regard se raccrocha à celui de la fille du Kraken pour essayer d’y fixer quelques encouragements inaudibles. La fierté d’appartenance à son peuple relevait son buste, au point que son courroux laissait nettement percevoir de quelques cicatrices qui gisaient de-ci de-là de sa clavicule. Ce qui était mort ne saurait mourir, mais renaissait plus vif et vigoureux. Gysella Bonfrère en était un parfait exemple, et elle ne se retenait pas de le dévoiler aux yeux de tous. La fougue irradiait de son regard pour déverser quelques unes de ces vagues menaçantes en direction de ses compatriotes. Le courage les habitait tous, nul n’était aveugle. Pourtant tous se plaisaient à croire en une quelconque suprématie des participants. Pauvres idiots naïfs. La luxure avait eu raison de leur bon sens et se délectait partout dans cette pièce. Tantôt dans les accoutrements qu’elle trouvait ridicule, tantôt dans les coiffures trop bien réalisées à son goût, tantôt dans les effluves de ces parfums qui auraient pu lui faire tourner la tête jusqu’à en perdre connaissance. Définitivement, Gysella n’appréciait pas cet endroit. Pourtant, elle gardait à l’esprit les enjeux qui perduraient. Tous légitimes, tous enclins à faire de leur peuple non plus une petite peuplade en quête de rédemption mais bel et bien cette communauté de conquérants et d’explorateurs qui avaient su se faire craindre dans leur histoire. Le monde aurait raison de cette boutade pour ainsi déployer ces meilleurs augures. Et tout ceci serait l’œuvre d’Asha Greyjoy et Baelor Noirmarées. Deux fiers fer-nés dont les aspirations dépassaient le simple entendement et dont les sacrifices paieraient. Car oui, tout ceci finirait par payer à un moment où à un autre. La Bonfrère y croyait dur comme fer alors qu’elle tentait de recouvrer un semblant de paix avec elle-même pour ainsi s’occuper au mieux du petit Garrett. Les bras tendus, pestant intérieurement contre celui qui la regardait avec ce sourire en coin à la table, Gysella finit par retrouver rapidement la nourrice du petit et s’empressa de lui rendre pour lui ordonner d’amener la terreur dans ses appartements. Appartements… Rien que l’idée d’un tel langage aurait pu la rendre malade tant cela différait avec ce qu’elle était d’ordinaire. Pourtant, elle parvint à se retenir bien plus pour ses amis que pour elle et veilla à couvrir du regard la silhouette qui s’éloignait de plus en plus. Au moins, dans une salle calme, le petit finirait par s’endormir et ne se sentirait plus offusqué comme elle pouvait l’être à présent. Elle avait l’impression d’être une esclave que beaucoup jaugeait. Sa différence ne donnait guère l’impression de plaire mais elle s’en fichait. Bombant davantage son torse, la fer-née finit par trouver place dans un coin un peu isolé de cette facétie. S’y installant à sa guise, autrement dit, sans aucune prévalence aux bonnes coutumes de cette région, elle s’enquit de pouvoir enfin mordre dans une des cuisses de poulets. Mais bientôt une voix la sortit de son havre de paix. Forcément, il avait fallut qu’un de ces flans vienne à sa rencontre pour lui poser une question. Et quelle question. Alors ? Alors quoi ? Mâchant le morceau de volaille, la jeune femme arqua son sourcil sans même comprendre l’entendement d’une telle requête, cela la dépassait. Elle n’était pas celle qu’on devait aborder pour de la politique ou pour de la subtilité. Elle était celle qui restait dans l’ombre et agissait au cas où les choses tournent mal. « Qu’est-ce t’as toi ? » daigna t-elle répondre avec son air dédaigneux. Ses prunelles toisèrent celles de l’inconnu pendant quelques secondes avant de finalement mordre à nouveau dans la cuisse de poulet. Un soupir lui échappa, désireux de faire comprendre à celui qui l’avait interrompu qu’elle ne voulait pas être dérangée et rester tranquille. Pourtant, il semblait que cela soit trop demandé, puisqu’il s’installa devant elle. La Bonfrère ne tarda pas à rouler des yeux mais rapidement ces derniers se portèrent en direction de la table centrale d’où jaillissait un discours. Témoin de la scène, la guerrière admira les verres se redresser à plusieurs endroits de la pièce. Sur ses gardes, elle suivait comme elle pouvait le mouvement par des gestes rapides de tête sans pour autant relever le sien. Du moins par pour l’instant, pas tant que ses amis ne le feraient pas. Baelor céda et c’est à ce moment précis que Gysella lança un regard en direction d’Asha et attendit un quelconque regard pour réaliser ce même geste à son tour.  Des mots fusèrent par la suite. Vrais ou faux, la Bonfrère savait pertinemment que les Biefois étaient les meilleurs dès qu’il s’agissait de faire semblant. Son regard se fit un peu plus perçant pour essayer de déceler des traces de suspicions, mais rien ne se profilait à l’horizon. Rien si ce n’était ces simples échanges qui s’opérait un peu partout. Reprenant alors là où elle en était, la fer-née mangea à son rythme sans entendre non plus les mots qui s’échangeaient un peu plus loin entre eux. Elle n’était qu’un témoin de cette scène, pas une actrice. Aussi son rôle se contentait de rester là où on ne lui demandait et d’agir lorsqu’on la sommait de le faire également.
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Asha détestait les discussions inutiles, seulement diplomatiques parce qu’elles évitaient qu’un sombre silence s’installe entre les hôtes et les invités. En plus de porter une tenue ridicule qui l’empêchait de respirer correctement, de devoir sourire comme une idiote et faire attention à sa diction, elle devait également poser des questions idiotes et se montrer remarquablement intéressée par les réponses tout aussi crétines que les interrogations. Comment les Biefois pouvaient-ils se plairent et se complairent dans une telle vie ? En tirer une fierté ? Tout cela dépassait la raison et l’entendement pour la capitaine fer-née. Cela ne faisait que quelques heures qu’elle avait posé le pied sur la terre ferme de Vieillevieille qu’elle pensait déjà à son départ qui signifirait la fin des ronds de jambes dans tous les sens. Le seul sujet qui leur était commun, hormis les guerres qui les avaient opposés, semblait être Baelor Noirmarées, même si finalement, c’est suite à une énième guerre qu’il s’était retrouvé otage des Hightower. Alors Asha avait questionné l’héritier de la famille sur son passif dans leur demeure. C’était un sujet comme un autre, lancé sur un ton léger comme elle avait entendu certaines biefoises parler. Un sourire franc commença à se dessiner sur les lèvres de la Greyjoy lorsqu’elle entendit la remarque du Hightower sur les gardes. Mais il se crispa en l’entendant se féliciter de l’homme qu’il était à présent devenu. Reconnu officiellement comme un Biefois parmis les Biefois. De quoi faire grimacer tous les fer-nés. Maudites terres vertes et maudite religion des Sept. Asha baissa le visage vers sa coupe et la leva pour dissimuler sa gêne un instant. Au point leur liqueur valait le détour, même si elle le savait déjà depuis des années. “Hmmm.” eut-elle seulement le temps de répondre avant que le premier concerné t’intervienne. Si ce dernier était heureux d’être aujourd’hui l’homme qu’il était, il aurait préféré grandir auprès des siens. Peut-être ainsi aurait-il continué à prier le Dieu Noyé, se dit Asha intérieurement. Néanmoins son intervention lui offrit la possibilité de répondre au discours de paix entamé par le vieux Baelor. Ils étaient là pour évoquer la paix et l’avenir. Il était certain qu’Asha était venue en paix pour pouvoir accéder à la Citadelle. Cependant, elle avait bien conscience que tout ceci n’était qu’une mascarade et qu’elle ne pourrait jamais garantir que les fer-nés ne s’attaqueraient plus au Bief. Mais si tous les invités y croyaient ce soir, c’était l’essentiel. Asha se leva de sa chaise, son verre tendu au dessus de la table et elle s’adressa à l’assemblée. “C’est un charmant accueil que vous nous avez réservé là, de quoi réchauffer même les plus froids des cœurs fer-nés.” Elle marqua une pause pour laisser échapper un petit rire et laisser l’effet de sa phrase faire son effet sur les invités. “Je suis sûre que notre court séjour chez vous tiendra toutes ses promesses et sera le gage d’une longue amitié.” La Greyjoy tourna un visage souriant vers le seigneur Hightower, inclinant respectueusement la tête avant de se rasseoir. Le dîner pouvait commencer.
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Son grand père aurait été là qu'il se serait sûrement vexé aux paroles du fer né. Mais son père était bien plus diplomate, du moins sur son territoire. Leyton était un homme attentif, dès qu'il était aux côtés du roi dragon. Baelor était incapable de faire la même chose mais aux pieds de la Citadelle, il demeurait capable de garder son orgueil. Il baissa alors la tête alors que Daena jetait un regard glacial à Baelor, le jeune. Mais elle n'ouvrit toujours pas la bouche, les laissant à leurs bienséances et autres stupidités. Son père était rodé aux courbettes, contrairement à celui qui avait été l'amant de la brune.

Cela a apporté la paix Baelor, ne l'oublie jamais. La volonté des dragons est une loi que nous devons tous embrasser.

L'homme offrit un sourire qui n'était plus aussi aimable que les autres, susurrant d'un brin de reproches. Baelor n'avait pas été maltraité à Villeveille et il devait s'en souvenir. D'autre aurait été bien plus en danger dans toute autre famille.

Il leva finalement son verre aux paroles de la fille de la Sèche, à cette longue amitié en laquelle il devait sûrement croire mais Daena n'était pas certaine de toutes les pensées qui pouvaient traverser l'esprit de son père. L'homme était un joueur de Cyrosse qui avait toujours placé ses pions avec une avancée folle, de celle que Daena ne comprenait parfois pas. Elle avait beau ne pas être idiote, son père était bien plus intelligent qu'elle.

A nous tous. En espérant que votre présence restera dans la mémoire de tous.

Et que jamais plus attaques ou feu ne viennent bruler la beauté de Villevieille. Le repas pouvait continuer, les jours se ressembleraient jusqu'à ce que les fers nés partent. Pour de bon et que revienne la quiétude de la Citadelle.
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