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I come in peace {FB / Catelyn}

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I COME IN PEACE
Catelyn & Lucas | Winterfell | 290, lune 8
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Voilà une lune que Lucas avait quitté Corneilla. Une lune qu’il chevauchait chaque jour en direction du Nord et de sa place forte, Winterfell. Il n’avait pas voulu perdre une seule seconde, il s’était à peine arrêté une nuit aux Jumeaux, n’ayant aucune envie d’abuser de l’hospitalité des Frey, malgré la présence de sa cousine là-bas. Le jeune émissaire prenait sa toute première mission officielle très au sérieux. Il avait déjà commencé à faire ses preuves l’année passée, lorsqu’il avait parcouru le Conflans pour rallier les familles de sa région derrière la bannière Nerbosc afin de faire battre en retraite les fer-nés une bonne fois pour toute. Mais à présent, son père lui avait confié une tâche tout aussi importante bien que plus délicate. Voilà plusieurs années que Tytos cherchait à renouer avec Catelyn Stark, née Tully, sans réels succès. Son père avait attendu avant d’envoyer son premier corbeau, estimant que la jeune mariée avait besoin de finir son deuil. Mais ses lettres étaient restées sans réponse des années durant. Jusqu’à il y a quelque chose comme trois années de cela. La première réponse de la Lady de Winterfell avait trouvé son destinataire à Corneilla. Il n’y avait eu aucune chaleur dans ses mots, bien au contraire, mais au moins elle répondait, Tytos avait voulu voir là une amélioration. Une amélioration qu’il avait cultivait lentement, progressivement au fil des lunes. Et voilà à présent qu’il estimait qu’il était temps que Catelyn rencontre un Nerbosc en face à face. Si le suzerain du Conflans avait envisagé inviter la jeune femme ou même se rendre lui-même à Winterfell, il craignait que le Conflans ou son propre visage soit propices à rendre l’épouse Stark trop émotive, triste. Il pensait que Lucas, un inconnu pour la jeune maman, à l’aise avec les mots et les gens de manière générale, serait une solution plus neutre, plus adaptée pour Catelyn. Et il allait sans dire que Lucas ne comptait pas décevoir son père. C’était impossible.

Lucas avait regardé le paysage changé au fur et à mesure de sa progression dans les terres des Stark, il n’était jamais allé aussi haut dans le Royaume. Heureusement, ils étaient en plein été, alors il n’avait pas à subir de températures trop fraîches ou de soudaines chutes de neige. Le Nerbosc était également on ne peut plus heureux de se trouver sur des terres où les Anciens Dieux étaient priés, comme on le lui avait enseigné chez lui, mais ici, les gens avaient la chance d’avoir des barrals en parfait état, ce qui n’était pas le cas à Corneilla, malheureusement. Lorsque la silhouette du château se dessina à l’horizon, Lucas arrêta son cheval sur la colline un instant pour s’imprégner de l’atmosphère. Le jeune homme se sentait soudainement fébrile. Et si son père s’était trompé sur le réchauffement des liens entre leurs deux familles ? Si Catelyn refusait qu’on lui ouvre la porte ? Que Eddard ne voulait pas accueillir le fils de celui que certains appelaient à tort “traître” ? Saurait-il trouver les mots ne serait-ce que pour se faire accepter à Winterfell ? Puis pour pouvoir se faire entendre de la jolie rousse qui était devenue la dame des lieux ? Lorsqu’il s’était agit de convaincre tous les conflanais de tuer du fer-né, il n’y avait rien eu de plus simple. La plupart du temps, Lucas n’avait même pas eu besoin de faire appel à ses talents, un conflanais ne refusait jamais une telle opportunité de revanche sur le passé. Mais à présent, Lucas doutait de ses capacités à mener à bien la mission. Avant même de l’avoir rencontré, Catelyn lui faisait déjà peur. Elle et tout ce qu’elle représentait. Pourtant l’émissaire du Conflans n’avait plus le choix, il se tenait aux portes du château et il n’allait pas faire demi-tour maintenant. Son père lui avait confié une mission de la plus haute importance et il ne pouvait pas le décevoir. Ni aujourd’hui, ni jamais. Lucas inspira profondément et éperonna sa monture pour parcourire les derniers mètres qui le séparait de Winterfell. “Ser Lucas Nerbosc, émissaire du Conflans. Je suis attendu par Lord Stark et son épouse, Catelyn Tully.” annonça-t-il au garde.
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I come in peace
WINTERFELL – AN 290 LUNE 8 – FEAT. LUCAS NERBOSC




Je me trouvais dans la petite chambre de Bran, me rhabillant après l’avoir allaité tout en le regardant s’endormir à poings fermés. Du bout des doigts pour ne pas le réveiller, je caressais ses cheveux noirs, fins et doux avec amour puis quittais la pièce sur la pointe des pieds, refermant la porte derrière moi. J’avais accouché quatre Lunes plus tôt et je me trouvais plus las de ne pouvoir dormir – Bran ne faisant pas encore ses nuits complètes – que de l’accouchement en lui-même, qui s’était bien passé grâce à l’assistance de Mestre Luwin. Dans le couloir, je me dirigeais vers la chambre des filles et les trouvais en train de s’amuser ensemble à un jeu dont elles seules en ont le secret. Je déposais un baiser dans leurs cheveux et les laissais tranquille car j’avais encore beaucoup à faire.

Ned me laissait le soin de m’occuper des aspects économiques de Winterfell. Au départ, il m’avait confié cette tâche pour m’occuper l’esprit au vu des épreuves difficiles que je traversais mais j’y avais vite pris goût et en assurais la gestion avec l’aide de Mestre Luwin. Je me rendais vers les cuisines pour établir le plan des repas des prochains jours lorsque je croisais Ned. Je lui souris tout en m’approchant de lui et, comme nous étions seuls, nous nous permîmes un geste tendre. Me prenant les mains, il m’embrassa longuement avant de me questionner sur l’état de nos enfants :

Ils vont bien répondis-je en souriant. Bran vient enfin de s’endormir. Si seulement il pouvait dormir aussi paisiblement la nuit…

Mon mari émit un petit rire avant de déposer un baiser sur mon front lorsque nous parvinrent des bruits de pas derrière nous. Nous nous retournâmes et nos yeux se posèrent sur Ser Rodrick Cassel :

Mon Seigneur, ma Lady, un homme du nom de Ser Lucas Nerbosc se trouvent à notre porte. Il prétend être attendu par vous.

Instantanément mon sourire disparu. Avec mes enfants, j’en étais venue à oublier – chose qui ne me ressemble pas - que j’avais donné mon accord à Lord Tytos de nous revoir afin de discuter de vives voix à propos du passé, du présent et de l’avenir. Pendant longtemps, ses lettres étaient restées sans réponses de ma part. Je ne voulais pas en entendre parler alors que je portais le deuil de père, de mon oncle, d’Edmure et de tout ce que nous, les Tully, avions perdu dans cette horrible guerre, sans parler des pertes de Ned et de l’absence de notre premier enfant, arraché qu’il fut de mes bras et confié au Roi en tant qu’otage. Finalement, les années passant et l’amour que Ned et mes enfants me donnèrent, m’aida à reprendre goût à la vie. J’avais assez bien connu Lord Tytos. Il venait souvent en visite à Vivesaigues pour s’entretenir avec père, surtout lorsque ce dernier jouait les médiateurs entre lui et Lord Jonos Bracken, dont je suis certaine que les tensions, avec la nomination des Nerbosc à la tête du Conflans, sont encore plus fortes que du vivant de mon père. C’est sur les conseils de Ned que, finalement, je pris parchemin, encrier et plume pour répondre en des termes assez froids et directs par l’affirmative à Lord Tytos. En retour, celui-ci me signifia qu’il m’envoyait son second fils et émissaire du Conflans, Ser Lucas Nerbosc, à sa place, estimant que le revoir lui me ferait sûrement revivre des souvenirs d’un passé encore trop douloureux pour moi… Cette attention me toucha, même si, que ce soit aujourd’hui ou dans dix ans, le moment fatidique viendra où nous devrons nous retrouver.

Cat’ ? me dit Ned à voix basse.

Sa voix me fit sortir de mes pensées. Je tournais la tête vers lui et hochais la tête. Il comprit de lui-même :

Faîte-le entrer. Nous l’attendrons dans la Grande Salle.

Ser Rodrick acquiesça de la tête et repartit d’où il était venu. A nouveau seuls, Ned me prit par la main et m’entraina vers la Grande Salle. Mes émotions se confondaient en moi et étaient contradictoires. Comment pouvait-on se sentir anxieuse, nostalgique et en même temps curieuse d’entendre ce que ce jeune homme fait chevalier avait à dire ? Encore une fois, la voix de Ned me tira de mes songes :

Veux-tu que je reste avec toi ?

Je suppose qu’il voudra avant tout me parler à moi, vu le contenu des anciennes lettres de son père…Mais ta présence me rassurera…Reste, au moins pour l’accueillir.

Bien.

Dans la Grande Salle, nous prîmes place derrière la grande et lourde table de bois où nous mangions toujours ensemble et qui surplombait le reste de la salle, légèrement surélevée qu’elle était grâce à une petite estrade de pierre. Derrière nous, l’âtre de la cheminée produisait juste ce qu’il fallait de chaleur pour réchauffer cette immense salle faite exclusivement de pierres mais j’étais gelée. Mes mains étaient comme deux glaçons que les grandes mains chaudes de mon époux tentaient vainement de réchauffer. Il dut néanmoins les quitter lorsque les portes de la Grande Salle s’ouvrirent et que le garde annonça :

Lord Eddard, Lady Catelyn ; Ser Lucas, de la Maison Nerbosc, Emissaire du Conflans et de Lord Tytos Nerbosc.

Me tenant droite et fière dans mon fauteuil, je regardais d’un air quelque peu hautain dans lequel brillait cette étrange lueur de curiosité mêlée d’anxiété, ce jeune homme plein d’assurance qui s’avançait vers nous.

©️ Feniix
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Les jambes légèrement fébriles, Lucas suivait le garde dans la cour puis dans les couloirs de la demeure des Stark. Son regard s’envolait à droite puis à gauche, découvrant comme un enfant  émerveillé la place forte qu’était Winterfell. Les lieux étaient bien différents de Corneilla, beaucoup plus de bois, la pierre utilisée était sombre, contrairement à la pierre blanche des Nerbosc. Et pourtant, il en émanait quelque chose d’assez familier. Si la bâtisse de Corneilla pouvait répondre à l’argument somptueux, l’intérieur n’en était pas moins sobre pour autant. N’importe quel biefois aurait jugé l’intérieur de sa demeure austère puisqu’on n’y trouvait que le strict nécessaire en ameublement et en décoration. Les Nerbosc n’étaient pas le genre à jeter l’argent par les fenêtres pour quelques fioritures. Lucas retrouvait cet aspect sobre et essentiel chez les Stark, sans pour autant trouver les lieux froids, on sentait que c’était un foyer où il faisait bon vivre, où la famille était heureuse, comme chez les Nerbosc grâce à la présence bienveillante de Lady Arwyn notamment. Le jeune émissaire tenta de s’accrocher à ce sentiment familier de quiétude pour se rassurer et ne pas perdre ses moyens. Il ne pouvait pas se le permettre, combien même était-il impressionné par la lady Catelyn, avant même d’avoir posé ses yeux sur elle. Son père lui avait fait confiance et il ne commencerait pas à le décevoir aujourd’hui, pas avec une mission aussi importante. Elle l’était aux yeux de Tytos mais Lucas partageait ses convictions. Les Nerbosc et les Tully étaient amis autrefois, le jeune chevalier se rappelait encore de son apprentissage qui aurait du se faire auprès du Silure. Depuis la venue au pouvoir des Tully il y a un peu moins de trois cents années de cela, les Nerbosc avaient toujours été un soutien infaillible. Lucas comprenait que la jeune Catelyn puisse se sentir trahie par le retour de Tytos à Corneilla, sans participer au sac de Port-Réal, mais il semblait on ne peut plus important au Nerbosc, qu’elle puisse voir les choses de leur point de vue également, maintenant qu’il n’y avait plus le chagrin aveuglant. Du moin Lucas l’espérait. Il l’espérait d’autant plus puisque finalement, Eddard et elle acceptaient de le recevoir, il n’avait pas été laissé bêtement devant la porte, mais conduit vers la grande salle.

Les lourdes portes en bois s’ouvrirent enfin et le garde l’annonça. Lucas sentit son coeur rater un battement et son poitrail se serrer. Quand allait-il se débarrasser de cette appréhension pour bon ! Il fallait qu’il soit assuré, pas arrogant non, mais pas ce jeune homme emplis de doutes et de peurs. Lucas avait tellement peur finalement de froisser la jeune femme et d’empirer les choses parce qu’ils n’auraient pas employé le bon mot. Mais il ne pouvait pas laisser la peur guider ses actions et ses paroles. Il devait parler avec son coeur, puisque après tout, c’était là toute l’origine du rapprochement voulu par son père, ça n’était pas un calcul, ça n’était pas pour les apparences, c’était pour restaurer la paix, une véritable paix, sincère et apaisée. Pouvoir retrouver ne serait-ce qu’un semblant de l’amitié que leurs familles partageaient autrefois. Lucas marcha jusqu’à la grande table surélevée au fond de la pièce, ses pas claquants sur le sol à chacun de ses pas. Son regard allait de Lord Stark, à l’âtre crépitant en passant par Lady Catelyn. Mais il revenait le plus souvent à cette dernière, comme un insecte attiré par une source de lumière. Elle se tenait si droite, si fière. Même à plusieurs mètres d’elle il voyait la flamme qui brillait dans son regard et il lui était impossible de l’ignorer. Le Nerbosc s’arrêta à un mètre de la table environ et s’inclina respectueusement devant ses hôtes. “Lord Stark, Lady Stark, c’est un honneur pour moi de me tenir aujourd’hui devant vous. Merci d’avoir accepté de me recevoir.” Lucas s’était redressé et s’était légèrement raclé la gorge. Il ne savait pas vraiment s’il devait en venir au but immédiatement, ou si lord Eddard souhaitait diriger les négociations.

Il essayait de surtout regarder de Seigneur de Winterfell, puisque c’était à lui que s’adresserait  ses premiers mots, à propos des sujets officiels, mais son visage ne faisait que pivoter vers celui de Catelyn. Il l’étudia discrètement, évitant de la dévisager d’une manière malpolie. Elle était digne de la beauté qu’on attribuait à l’ancienne famille suzeraine. Ses belles boucles auburn, ses yeux du même bleu que l’eau du Trident. Lucas avait été quelques fois à Vivesaigues lorsque les Tully y vivaient encore, il avait alors aperçu Catelyn, de huit ans son aîné, mais on ne pouvait pas vraiment dire qu’ils se connaissaient, il n’était qu’un enfant à l’époque, alors qu’elle était déjà une belle demoiselle. Lady Stark était plus jeune que sa mère, Lady Arwyn et pourtant, sur son visage, on pouvait déjà distinguer tout ce qu’elle avait dû endurer, tout comme sur le visage d’Eddard d’ailleurs, qui faisait plus que son âge. La rébellion n’avait laissé personne indemne. “Je me tiens devant vous au nom de la famille Nerbosc et du Conflans. Nous espérons pouvoir travailler main dans la main avec le Nord, faire de nos deux régions des alliés, comme autrefois. Cela fait quelques années que le Val et le Conflans ont fait la paix, mon père a beaucoup discuté avec Lord Jon Arryn, et ça n’est que le début. Le commerce prospère pour nos deux régions grâce à ces alliances. C’est quelque chose que nous aimerions partager avec le Nord également. D’autant plus qu’à titre personnel pour les Nerbosc, cela nous paraît important, après tout, nous descendons des mêmes Premiers Hommes et prions les mêmes Dieux à Corneilla…” Lucas avait réussi à se concentrer sur le Suzerain du Nord cette fois-ci. Il n’y avait là aucun flatterie ou appel du pied grossier, cela avait du s’entendre dans l’intonation de sa voix. Dans le Conflans, les descendants des Premiers Hommes pouvaient bien vite se sentir seuls. Même les descendants valois ne priaient plus les Anciens, Lucas l’avait bien vu avec Andar. Les trois régions que formaient le Val, le Nord et le Conflans avaient toujours étaient unies et solidaires depuis la conquête d’Aegon, face à la richesse des terres des lions et la fertilité du Bief, c’était quelque chose qui n’était pas négligeable. Lucas trouvait surtout cela triste de ne pas l’exploiter à cause d’un deuil de plusieurs années. Après tout, Jon Arryn avait été pardonné et avait accepté de parlementer avec les Nerbosc, Eddard Stark avait toujours sa tête sur ses épaules, bien que son fils soit à la Capitale, les Baratheon géraient toujours l’Orage sous le commandement de Stannis. Si toutes ces personnes avaient été pardonnées et arrivaient à présent à collaborer avec leurs anciens ennemis, pourquoi ne le pourraient-ils pas ?
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WINTERFELL – AN 290 LUNE 8 – FEAT. LUCAS NERBOSC




Je regardais ce jeune homme que je n’avais quasiment jamais connu s’approcher de nous puis nous saluer dans les formes. Mes yeux ne cillèrent pas ni mes lèvres ne se desserrèrent pour répondre aux salutations somme toutes respectueuses, du Nerbosc. J’entendis néanmoins la voix profonde de Ned s’élever à mes côtés pour lui répondre :

Je vous en prie, Ser Lucas, dit-il en inclinant légèrement la tête en signe de salutations.

Le silence, à nouveau, reprit ses droits dans la grande pièce, que seul le crépitement du feu dans l’âtre, derrière nous, venait troubler. Le jeune émissaire faisait de son mieux pour ne pas dévoiler ses émotions devant nous, mais je soupçonnais cependant un léger malaise à mon encontre, tant son regard revenait continuellement sur moi. Bien, au moins n’est-il pas dénué de bon sens… pensais-je. Finalement, ses yeux stoppèrent leurs va-et-vient entre Ned et moi pour venir se braquer uniquement sur mon époux. De mon côté, j’écoutais ses paroles qui dévoilaient la volonté du Seigneur son père de renouer avec le Nord, comme autrefois… Mes mains se crispèrent sur les accoudoirs de mon fauteuil, mais je ne dis mot et laissais Ned répondre :

Lord Jon Arryn est un homme qui a toute mon estime. S’il juge bon et profitable pour sa région de renouer avec le Conflans, qu’il en soit ainsi. Je ne vais pas remettre cette décision en question et suis persuadé que Lord Jon ne pense là qu’au bien-être des siens et de ses terres…Cependant…

Il fit une pause, essayant de trouver les mots juste ce qui, je le conçois, n’était pas chose aisée :

Ici vous n’êtes pas dans le Val, mais dans le Nord. Je ne minimise en aucun cas les pertes du Lord Jon mais je pense que vous comprendrez que si je vois bien là l’intérêt pour le Nord de se rapprocher à nouveau du Conflans, ce sont là des choses qui prendront du temps, plus encore qu’avec le Val d’Arryn. Vous savez certainement aussi bien que moi ce que nous avons perdu, ce que les Stark ont perdu et durent céder au Roi…et ce que Dame mon épouse a perdu. Nos similitudes en termes de religions ou d’origine ne faciliteront ni n’accélèreront vos démarches Ser Lucas.

J’approuvais en silence ce que Ned venait de dire. Il tourna son visage vers moi. Je fis de même et lui communiquais toute ma gratitude pour ses mots à travers mes yeux. Il eut un léger sourire discret, me serra la main droite un instant puis se leva. Je le regardais comme pour lui dire « Non Ned, ne me laisse pas déjà ! Reste encore ; je n’y arriverai pas seule ! » Mais c’était trop tard, mon mari était debout et s’avançait vers Lucas Nerbosc :

Je ne peux cependant dire non à un homme qui trouve la délicatesse de vous envoyer vous plutôt que de venir en personne afin d’éviter à Dame mon épouse, de se remémorer un passé révolu. Je salue cela… J’ai affaire et il me faut vous laisser. Je vous laisse discuter avec Lady Catelyn ; après tout c’est avec elle que vous vouliez vous entretenir. Vous avez fait un long voyage et l’hospitalité de Winterfell vous est acquise jusqu’à votre départ. Nous parlerons ensemble demain, si vous voulez, des relations entre nos deux régions et familles. Le passé est le passé mais il nous faut penser à l’avenir. Lord Tytos a l’air de s’en préoccuper ; j’écouterais ce que vous aurez à me dire avec attention… Nous nous verrons ce soir, au dîner. Ser Lucas… finit-il en le saluant de la tête. Il me lança un dernier regard empli d’encouragements silencieux puis tourna les talons et quitta la pièce, me laissant seule avec lui.

Mon cœur battait à m’en rompre la poitrine lorsque la porte se referma sur mon époux. Me voilà seule avec un membre d’une famille qui se trouvait proche de feu mon père. C’était la première fois que cela m’arrivait depuis…depuis… Je n’arrivais même pas à y penser sans qu’une envie de laisser libre court à mon chagrin ne refasse surface. J’inspirais donc profondément pour refouler les larmes au plus profond de mon être puis fis enfin entendre le son de ma voix dans la Grande Salle :

La dernière fois que je vous ai vu, vous n’étiez qu’un enfant. A présent, me voilà face à un jeune homme rempli de bonne volonté et du désir de vouloir bien faire… Le nom de votre famille me rappelle néanmoins de douloureux souvenirs. Mais je sais qu’une potentielle nouvelle entente avec le Nord ne peut se passer sans que nous ayons eu une conversation…entre Conflanais. Je vous écoute, Ser Lucas… Qu’avez-vous donc à me dire ou à transmettre de la part de Lord Tytos ?

©️ Feniix
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