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(FLASHBACK : An 298 / Lune 6) I Lost My Way, And Happened Upon His Chamber ❀ Aegon Targaryen

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I Lost My Way, And Happened Upon His Chamber

An 298 | Lune 6



Aegon & Margaery


Le séjour des Tyrell à Port-Réal touchait à sa fin. Dès le lendemain, lord Mace et sa fille, lady Margaery, se retireraient de la capitale pour s'en retourner vers les luxuriantes terres du Bief, forts des premiers échanges prometteurs avec Sa Majesté. Il était question, entre autre des traditionnels rapports sur les moissons - n'appelait-on pas le Bief "le Grenier de Westeros" ? - de joindre les deux maisons, en donnant à l'héritier de la Rose la jeune princesse Daenerys. Un grand honneur pour cette famille de grands loyalistes, et par lequel certainement, le Roi cherchait à récompenser ceux qui l'avaient soutenu durant les heures sombres de la rébellion. Pendant plusieurs semaines, les deux hommes s'étaient entretenus dans un secret quasi religieux, laissant la Cour à son quotidien, et à l'arrivée de lady Margaery Tyrell. En effet, désormais âgée de 15 ans, elle était en âge d'être présentée selon son rang et dès son arrivée, la benjamine Tyrell avait fait sensation : d'une beauté fraîche combinée à une belle promesse de sensualité, elle avait les meilleures manières, une grâce infinie et un rire si communicatif qu'elle n'eut pas tôt fait de séduire les nobles dignitaires du Donjon Rouge. Du reste, elle jouissait d'un atout inédit : l'amitié et le respect du propre frère du Roi, Viserys. Une curiosité que la jeune fille avait savouré, et qui s'était soldé par le plus précieux des compliments.

Dès son arrivée dans la grande salle du Trône de Fer, ployée en une révérence qui eut fait honneur à un empereur, les yeux noisette avaient croisé ceux du prince héritier, Aegon Targaryen. Elle devrait se souvenir à jamais de ce regard qui l'avait transpercée, et accéléré plus encore les battements frénétiques de son cœur déjà bien excité à la pensée de se retrouver devant Sa Majesté. Il ne ressemblait en rien à Viserys, mis à part peut-être la clarté des cheveux et du teint, si caractéristique chez les Targaryen. Mais là où le frère du Roi était chétif et un rien pâle, Aegon était éclatant de beauté, de jeunesse et de cette arrogance qui fait les Rois. Nul doute qu'il faisait déjà chavirer bien des cœurs, et que celui de la jeune fille saignerait bien vite lorsque le cortège Tyrell reprendrait la Route de la Rose... Mais en attendant, les deux jeunes gens s'étaient rarement quittés. Leur quotidien n'avait été que promenades dans les jardins, visites de la capitale et du Septuaire de Baelor et bien entendu, banquets en tout genre où systématiquement, le prince invitait la jeune fille à danser. Exercice dans lequel elle excellait. Bien que toujours chaperonnés, que ce soit par les femmes de la demoiselle ou encore les membres de la garde personnelle de Son Altesse, ils n'étaient que chuchotements, rires voir même, gestes volés. On racontait à qui voulait l'entendre que le prince ne lâchait plus la main de la jeune fille, et que cette dernière ne quittait jamais ses appartements avant plusieurs heures de préparatifs.

En ce dernier soir, et alors que la nuit commençait à être bien entamée, Margaery n'arrivait pas à dormir. Le rêve des derniers jours lui faisait tourner la tête, tant et si bien qu'une de ses femmes s'était un instant inquiétée que sa maîtresse ne couve une mauvaise fièvre tant les joues de la jeune fille étaient roses, et tant l'excitation parcourait ses membres chaque fois qu'elle savait qu'Aegon la réclamait auprès d'elle. Elle avait très chaud, et seul un mince châle de lin drapait ses épaules dénudées par l'ample chemise de nuit qu'elle avait revêtu. La longue chevelure, savamment brossée et lustrée, coulait le long de son dos en une cascade infinie de boucles brunes, et ses pieds étaient chaussés de fines sandales laissant apercevoir les délicates mais exquises chevilles. Une cloche - certainement du Septuaire - sonnait la première heure du matin et pourtant, elle était plus que jamais éveillée. D'ailleurs, elle n'était même pas dans sa chambre. Elle arpentait les couloirs de la forteresse, désespérément à la recherche d'un peu d'air frais pour soulager les vapeurs qui lui montaient, encore et encore. Elle eut donné n'importe quoi pour l'un de ces éventails que sa grand-mère avait pour habitude d'agiter, ou pour un verre de cidre bien frais. Mais au Donjon-Rouge, il n'y avait guère que le vin qui coulait à flots.

Plus elle marchait, plus elle s'égarait à travers les dédales qui lui semblaient plus imposants que jamais, plongés dans une quasi obscurité si ce n'était les quelques torches qui à son passage, jetaient des ombres mouvantes sur les murs de pierre ocre et sur les larges colonnes forgées dans la même masse. Curieusement, elle ne trouva aucun garde sur son chemin. A chaque détour, elle s'attendait à être brusquement arrêtée par un colosse en armure blanche et acier, la raccompagnant sans ménagements dans ses appartements. Mais en cette dernière nuit, tout semblait soudain possible. Margaery resserra son châle autour d'elle, réalisant soudain que la sueur qui perlait le long de son dos commençait à lui donner froid. Et alors qu'elle frissonna quelques instants, elle se retrouva soudain face à une porte entrebâillée. Un rayon de lumière, probablement venu d'une bougie allumée, en filtrait et semblait magiquement lui montrer la voie. Jetant un coup d’œil de chaque côté pour voir si elle était suivie, la jeune fille mangea les quelques mètres qui la séparaient de la porte et entra.

Ce qu'elle y vit la figea à l'entrée. Il s'agissait d'une chambre spacieuse, richement décorée et emplie d'une odeur divine qu'elle pouvait reconnaître entre toutes : celle des roses. En effet, un bouquet garni gisait sur une table près d'un nécessaire à boire, et elle se rendit vite compte qu'il s'agissait du bouquet qu'elle avait cueilli le matin même pour Aegon. Son regard balaya alors la pièce pour se poser sur un gigantesque lit à baldaquins ; son cœur s'arrêta. Entre les draps d'un blanc lunaire, le prince semblait lire à même la lueur d'une bougie ; enfin, c'était avant que, sans doute attiré par le léger bruit des pas de la jeune fille, il eut tourné la tête et fixait l'intruse avec  le même regard figé que le sien. Durant un moment qui lui sembla interminable, les deux jeunes gens se dévisageaient sans rien dire. Des bruits de pas dans le couloir tira cependant la jeune fille de son immobilisme, et la plongea dans une demi-révérence.  « Votre Altesse... ! Je... Pardonnez-moi, je ne... ! » Rouge de confusion, la jeune fille fit volte face et voulait déjà se précipiter hors de cette chambre, et loin de ce prince qui décidément, la hantait tant qu'il arrivait à l'appeler jusqu'à elle, dans l'intimité de sa chambre, au beau milieu de la nuit !


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Aegon & Margaery

Adossé à la fenêtre de mes appartements, le vent doux et léger faisait virevolter mes cheveux d'une couleur aussi pure que l'or. Les rayons lunaires venaient éclairer mon visage, réduisant ma pupille à une taille infime, faisant ressortir le mauve de mes yeux. J'observais, inlassablement, attendant que quelque chose ne se passe. Mais rien, simplement le calme. Les ruelles de la capitale étaient faiblement éclairées par les torches disposaient aux quatre coins et aucun bruit ne venait anéantir la sérénité qui s'était imposée, si ce n'est quelques sons provenant des quelques animaux ayant élu domicile aux alentours de la capitale. Ainsi je restais là, fixant la mer que je pouvais apercevoir de la hauteur qui m'était allouée grâce à mes appartements. En cette soirée, j'étais songeur. Depuis plusieurs semaines, la cour comptait de nouveaux invités. La famille Tyrell de Hautjardin avait fait le déplacement jusqu'à la Capitale, afin de discuter des potentielles fiançailles entre ma tante et le fils du suzerain du Bief. Plusieurs membres imminents de cette maison avaient donc fait le déplacement, passant du patriarche à sa seule et unique enfant, une jeune femme ravissante et gracieuse.

Elle avait été présentée à la cour comme il était d'usage lorsqu'une femme atteignait un certain âge et qu'elle s'y rendait. Et il allait sans dire qu'elle avait marqué chaque personne, tant sa beauté éclatante égalait sa présence d'esprit. Elle combinait une attitude irréprochable à une grâce féminine infinie qui semblait tout à elle, que peu de femmes savaient posséder. Son corps ne possédait aucuns défauts, car la peau pâle dont elle était pourvue contrasté avec le châtain de ses épais cheveux qui tombaient, longeant les courbes de son corps. Dès qu’elle avait été présentée, je l’avais remarqué, puisque j'étais présent pour accueillir toute sa famille. Et dès qu’elle était entrée au sein de la salle du trône, j’avais croisé ce regard typique des femmes qui peuplaient le Bief. Ce regard noisette qui m’atteignit, se plongeant dans mes yeux bleus, clairs comme le ciel mais à la pointe de mauve qui faisait toute la fierté de ma famille. Deux physiques qui s’opposaient en tout point, tel le soleil et la lune, mais tout deux s’entraînant dans des danses endiablées, ne cessant jamais d’intervertir leurs positions. Profitant des quelques jours qui nous avaient été allouées, la cour nous voyait ainsi bien souvent tous les deux. Des balades et des visites, c’était ce qui avait rythmé ce quotidien si différent, un quotidien que j’avais apprécié plus que de raison. Puis ainsi, tels les deux astres qui sillonnaient le ciel, nous avions partagé d’innombrables danses lors des banquets, aux yeux de tous, à l’admiration de tous et surtout, de toutes. Car quelle femme n’enviait pas la place de Lady Margaery Tyrell, dame de Hautjardin ? Beaucoup de celles qui se trouvaient à la cour ne cherchaient qu’une chose, obtenir mes faveurs. Mon regard à chaque fois que nous partagions une danse était différent de celui que j’avais bien souvent, portant une lueur qui semblait nouvelle, embrasant mon iris ; me faisant dévorer la jeune femme des yeux. Les murmures étaient présents, pas qu’entre nous mais dans tout le Donjon Rouge où chaque personne parlait de cela. Un événement, disaient certains, car l'on me voyait bien peu d'une telle façon. C'était si rare et tous se questionnaient depuis bien longtemps à cause cela, de savoir quand est-ce que le roi annoncerait mes fiançailles. Surtout que j'avais été nommé Prince de Peyredragon une année auparavant, mais cela ne semblait presser mon père.

Plusieurs jours que ce petit jeu durait, mais cela devait bien cesser à un moment car la famille Tyrell allait quitter la capitale pour rentrer chez eux, dans le Bief. C'était la cause de mon insomnie, de cette attitude songeuse qui était la mienne en cette nuit. Cherchant un moyen de me vider l'esprit, j'empoignais un livre qui se trouvait sur une table pour ensuite m'allonger dans mon lit, couvrant mon corps d'un drap de soie. Seule la lueur d'une bougie éclairait la pièce et me permettait de voir les inscriptions sur les pages, que je tournais à chaque fois que j'en finissais une. Trop peu pris par ma lecture et avec la fenêtre de mes appartements toujours ouverte, j'entendis pleinement la cloche qui sonna pour la première heure du matin. J'avais balayé la pièce du regard à cet instant, restant fixé sur le bouquet qui ornait ma table ; un bouquet de roses, qui m'avait été offert par la dame de Hautjardin et que j'avais volontiers installé dans ses appartements. C'était un simple geste, mais c'était le signe éphémère de la journée que nous avions passé ensemble, dès que les premières lueurs de l'aube s'étaient annoncées. Son odeur emplissait l'air et mes narines, me rappelant le parfum de celle avec qui j'avais passé tant de temps.

Et c'était ainsi qu'une nouvelle fois, mon esprit se détourna de son chemin pour retourner dans le flot de souvenirs qui se formaient déjà suite aux jours que j'avais passé en compagnie de la lady. Des souvenirs agréables, qui sonnaient étranges. L'image de son sourire trônait majestueusement dans un coin de mon esprit, si vif mais insaisissable. Je n'avais pas eu le temps de m'y perdre que des pas, certes légers et doux, s'étaient faits entendre à l'entrée de mes appartements. Ma porte était désormais complètement ouverte, me laissant entrevoir une silhouette que je pouvais reconnaître entre mille. Mais je ne bougeais pas, toujours entre mes draps, plongeant mon regard dans le sien. Nul doute que si je me voyais dans un miroir, je devais avoir l'air hébété par la situation. Et le rouge qui montait à ses joues ne me faisaient pas détourner le regard, tandis qu'elle prenait la parole, semble-t'il gênée. Un fin sourire venait de naître au coin de mes lèvres, que je ne contrôlais pas.

Lady Margaery...

J'avais dis cela sur un ton sympathique, mais bas, en me levant de mon lit rapidement. Je n'étais habillée que d'une chemise en soie, extrêmement ample et d'un pantalon. Une piètre tenue pour une telle entrevue. Les bruits de pas dans le couloir venaient jusqu'à mes oreilles et nul doute que si quelqu'un surprenait cette incongrue situation, les rumeurs ne tarderaient pas à naître des bouches de chacun.

Dépêchez-vous d'entrer, personne ne doit vous voir ici.

Je lui avais suggéré cela rapidement, cette fois-ci sur une voix plus assurée. J'étais conscient des risques que cette entrevue pouvait causer, plus sur sa personne que sur la mienne. Personne ne devait la voir en ma présence, à une heure si tardive.

Vous aussi, vous n'arrivez pas à dormir ?

Car tel était le cas, elle était la raison de mon insomnie. Je ne me voilais pas la face sur un tel sujet, les jours que j'avais passé avec elle s'étaient écoulés d'une telle vitesse que cela me déplaisait. L'idée qu'elle quitterait la capitale le lendemain, cessant ces activités qui changeaient mon quotidien, me déplaisait. Il y avait une part de jeu dans cet interdit, qui par contre, rendait cela excitant et plaisant. Chose qui avait élargi le sourire de mes lèvres au fur et à mesure que je m'approchais d'elle.

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An 298 | Lune 6



Aegon & Margaery


Sa voix douce, mais néanmoins impérieuse, réprima son envie furieuse de quitter les lieux. Du reste, il avait raison : si elle croisait une âme dans ces couloirs qui semblaient reprendre vie, c'était le déshonneur sur elle, sur sa famille mais également, sur lui. Que dirait-on, que penserait-on si on la voyait ainsi courir des appartements princiers, presque nue et au beau milieu de la nuit ? Elle déglutit, ferma les yeux et soupira. Sa main restée en suspend sur la poignée de la porte s'y crispa alors et, d'un mouvement sec, elle consentit à refermer la porte. Cependant, elle ne pouvait s'empêcher de s'assurer que personne ne l'avait suivie ; aussi, elle apposa une oreille attentive contre le bois, cherchant à déceler si quelqu'un les avait entendus. Mais comme par magie, le silence semblait de nouveau déployer ses ailes sur le Donjon. Aucun bruit de pas, aucun éclat de voix ne perçait depuis le dehors ; c'était comme si elle avait imaginé les bruits qui avaient suscité chez elle une réaction si violente. Elle chercha alors son souffle, tout en portant machinalement une main à son sein pour essayer de réprimer les furieux battements de son cœur qui se succédaient à un rythme beaucoup trop rapide. Doucement alors, elle se retourna. 

Il se tenait à présent débout, près de son lit ; la faible lueur émanant de sa bougie l'auréolait tout entier, et malgré la simplicité de sa chemise et de son pantalon, il lui semblait plus beau encore. Si effigie devait être faite du Chevalier, sans doute se servirait-on des traits du jeune prince héritier pour la parfaire. Encore que certains septons y verraient une insulte : ne disait-on pas qu'Aegon Targaryen s'était converti au culte de R'hllor, le Dieu de la Lumière ? Durant leurs longs moments passés ensemble, ils n'en avaient jamais parlé, mais la rumeur avait dépassé les murs de Port-Réal et était arrivée jusqu'à Hautjardin... Mais à cet instant précis, alors qu'il la regardait de cet air insistant qui la hantait depuis des jours, Margaery se passait bien de savoir si Aegon Targaryen priait les Anciens, les Septs, le Dieu Noyé ou quelconque autre divinité. Ne comptait que pour elle cette silhouette élancée, dont les cheveux clairs et les yeux violet comptait pour elle d'avantage que n'importe quelle croyance. Tout en s'approchant d'elle, son éternel sourire en coin aussi joueur que charmeur, il s'inquiétait de savoir si elle non plus, n'arrivait pas à dormir. Si elle arrivait à dormir ? Les battements de son palpitant s'accéléraient à nouveau. Comment pouvait-elle décemment dormir ? C'était comme si une force extérieure la tirait des bras des Morphée en une torture culpabilisante : quoi ? Elle osait songer dormir alors que chaque heure passée dans le monde du repos était une heure volée à sa présence ? Les petites cernes bleutés qui commençaient à souligner ses yeux noisette étaient un triste témoin de ces nuits sans sommeil. Elle secoua alors la tête, ses boucles accompagnant doucement son mouvement. « Non... » finit-elle par lâcher, timidement, et pas plus haut que le bruissement de la soie. Et lui non plus. Elle le réalisait brusquement. Elle leva alors ses yeux vers lui, cherchant à déceler derrière ce sourire ce qu'il pouvait bien dissimuler. Etait-il un oiseau de nuit, ou bien son éveil était-il lié à autre chose ? Elle n'osait pas demander. A la place, elle chercha de son regard quelque chose où l'accrocher, afin de reprendre son souffle et définitivement calmer ses sens qui semblaient en ébullition depuis qu'elle avait foulé le sol de cette pièce !

Son regard se posa alors de nouveau sur le bouquet de roses qui trônait sur la petite table. Les yeux noisette naviguaient entre les pétales odorantes et la silhouette princière qui se tenait à présent toute proche de lui. Un faible sourire se dessina alors sur ses lèvres. « Vous les avez gardées... » C'était comme si elle n'y croyait pas. Les jours qu'ils venaient de passer ensemble lui revinrent en mémoire, et elle ferma un instant les yeux pour laisser chaque image imprégner son esprit. Dans quelques heures, tout ceci cesserait, et les Lunes se succèderaient cruellement avant qu'elle ne puisse à nouveau le revoir. Une petite boule se fermait dans son ventre et en ouvrant les yeux, elle lui adressa un regard à la fois tendre et triste. « Je crois que si je me mettais à dormir, j'aurais peur que tout disparaisse. Ces derniers jours ont été si... » Sa voix se brisa. Elle resserra un peu plus son châle contre ses épaules, cherchant ses mots. Après tout, si elle était triste de partir, que pouvait-il en être pour lui ? Elle avait été une énième jeune fille bien née à être présentée à la Cour, il en viendrait d'autres après elle. « Pardonnez-moi, mon Prince. Mais j'imagine que je ne veux pas perdre un seul instant avant de devoir repartir... Nous prenons la Route de la Rose dès le matin. » Une lueur espiègle s'alluma alors au fond de ses yeux, et elle sentit ses membres se détendre quelque peu. « Je pourrai dormir durant le voyage... Mais avant que tout ne redevienne comme avant, je veux encore rêver un peu... » Son regard se posa alors sur la bougie qui brûlait encore sur la table de chevet. « Vous lisiez... ? J'ai conscience de vous avoir dérangé, je ne... Pardonnez-moi. »


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Aegon & Margaery

J’étais resté bloqué plusieurs secondes sur mon lit, la fixant d’un regard intense et profond tandis que mes yeux améthystes brillaient à la lueur de la chandelle qui se trouvait à ma gauche, sur la table de chevet. Il y avait quelque chose m’empêchait de détourner mes yeux d’elle, me forçant encore et encore à la regarder, dans cet accoutrement si maigre. Elle avait une allure gracieuse, si agréable à regarder. Mon corps ne répondait plus, mais le sien semblait s’être aussi figé ; comme si le temps s’était suspendu autour de nous. Mais ça n’était qu’une impression, car les minutes s’écoulaient et l’heure de son départ approchait de plus en plus. Un rappel qui avait eu bon de me faire sortir de mes songes, tandis que les doigts de la dame s’étaient entourés fermement autour de la clanche et qu’elle avait fermé la porte avec férocité. Un fin sourire éclaircit mes lèvres, elle choisissait donc de rester au sein de mes appartements afin que personne ne la voit en ma compagnie à une telle heure. Un choix qui était tout à mon honneur, qui me plaisait car c’était les seules heures qu’il me restait à passer en sa compagnie. Je ne savais pas encore très bien comment aller reprendre mon quotidien, comment j’allais me faire à cette absence qui allait sûrement me peser pendant plusieurs jours - peut-être même plus -, mais j’espérais déjà la revoir. Et pourtant, nous ne nous étions pas encore quittés. Je l’observais toujours, tandis qu’elle se retournait lentement. Sa main était portée au niveau de son sein, de son coeur. Quant à moi, j’avais quitté mes draps, me tenant désormais face à elle, debout dans cette tenue qui n’avait rien de digne, rien de princière. Mais pourtant, mon allure, elle, avait tout de celle d’un prince.

Je fis quelques pas, cherchant à réduire la distance qui se trouvait entre la dame de Hautjardin et moi. Le sourire au coin des lèvres, charmeur mais demeurant sympathique venant éclairer mon visage pour l’éblouir, malgré la fatigue qui pouvait bien peser. Mais j’en oubliais bien vite ce fait, à force de regarder la jeune femme si intensément. À ma question, elle secoua la tête de gauche à droite tout en me répondant au négatif. Ainsi, comme moi, son sommeil était troublé. J’observais longuement son corps, baissant mon regard jusqu’à ses pieds ; la détaillant, de haut en bas. Jusqu’à ses chevilles, si fines mais si graciles… Je reportais ensuite mon regard jusqu’à elle, sur elle.

Vous hantez mes pensées, ma dame…

De simples mots, qui étaient lourds de sens. Que je n’avais pas l’habitude de dire mais je n’avais jamais ressenti ces sensations. Cette chose qui faisait que tout mes sens étaient en émoi. Puis la jeune femme quitta mon regard, cherchant un autre appui, ce que je ne manquais pas de remarquer. Ses yeux se fixèrent sur le bouquet de rose, auquel je lançais brièvement un regard pour ensuite me planter à quelques mètres d’elle. À ses paroles, elle semblait surprise que j’ai gardé les fleurs qu’elle m’avait offert, pourtant, pour rien au monde je m’en serais débarrassé. L’odeur qu’elles déployaient dans la pièce venait me rappeler le parfum de la jeune femme, l’odeur de ces roses si caractéristiques. Ainsi, je les avais placé sur la table où je travaillais quand j’avais quelque chose à faire, afin de pouvoir les regarder, en respirer l’odeur, m’en imprégner. Me souvenir, tant qu’il en était possible grâce à ces fleurs, des doux moments que j’avais passé en la compagnie de Margaery de la maison Tyrell. Un prénom qui sonnait à mes oreilles comme une mélodie, sublime et enivrante.

Si c’était vous que je pouvais garder à mes côtés…

Des paroles qui venaient de filer entre mes lèvres rapidement, non pas comme un murmure, presque comme une prière plutôt. Une chose qui n’aurait jamais dû sortir, qui n’était pas possible, encore moins avec les fiançailles négociées entre ma tante et le frère aîné de la jeune femme.

Mes excuses, ma dame, c’était déplacé.

Ma voix venait de reprendre davantage de sérieux, mais une pointe de tristesse était perceptible. Mon sourire s’était tari suite à mes paroles, mais pas pour longtemps, car il se redessina bien vite au coin de mes lèvres suite aux paroles de la jeune femme.

Merveilleux. Est-ce le mot que vous cherchez, Lady Margaery ?

Car c’était bien ainsi que je considérais les moments que j’avais passé avec cette femme, qui avait su attiser mon regard dès la première seconde où j’avais croisé le sien. Cela semblait si irréel, je comprenais la sensation qu’elle pouvait bien ressentir à l’idée de quitter le capitale après les moments que nous avions passé ensembles et que j’aurai souhaité, si la possibilité m’avait été offerte, multiplier davantage. Mais nous n’avions pas toujours le choix, nous avions des devoirs envers nos maisons. Je ne perdais pas un seul morceau de ses paroles et de sa voix si mélodieuse.

Alors ne perdons pas un seul instant, restons ensembles pour cette dernière nuit qui nous est allouées. Profitons de chaque seconde, qui sait quand nous pourrons nous revoir.

Je n’avais pas perdu une miette de la lueur qui s’était allumée dans mes yeux, tandis que je lui avais répondu avec beaucoup plus d’entrain. Plus de sureté dans mes paroles. Je ne voulais pas la voir quitter la capitale, mais elle devait retourner chez elle. Et je ne savais pas quand est-ce que j’allais bien pouvoir la revoir, si je la revoyais un jour.

Croyez-vous vraiment que vous ayez pu me déranger ? Ce n’est nullement le cas, alors ne vous excusez pas.

Proche d’elle, je portais ma main jusqu’à son visage où je remettais une mèche en place. D’un geste doux et avenant, l’observant, la dévorant du regard. Mes pupilles trahissaient le désir que j’éprouvais à son encontre, tandis que je l’invitais à s’asseoir sur le lit d’un bref geste de la main.

Souhaitez-vous que je ferme la fenêtre ?

La nuit n’était pas particulièrement froide, mais elle était finement vêtue et je ne souhaitais pas qu’elle tombe malade.

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Aegon & Margaery


Troublée plus que de raison, Margaery dévisageait Aegon, incapable de montrer une quelconque réaction. A mesure qu'elle avait lâché, malgré elle, les premiers balbutiements d'une confession, il s'était rapproché d'elle plus encore. Elle pouvait lentement mais sûrement sentir son souffle chaud caresser sa peau, sentir son odeur dont elle savait qu'elle ne l'oublierait plus jamais. Elle retrouvait cette proximité qui avait été la leur durant les derniers jours, et lorsque sa main effleura son visage pour replacer une mèche rebelle de ses cheveux derrière son oreille, elle eut un mouvement vers lui. C'était comme si ses mains cherchaient naturellement les siennes, comme lorsqu'ils se promenaient dans les jardins, ou qu'il la menait d'un pas assuré pour une danse. Ses yeux ne lâchaient plus les siens, et elle dégluti péniblement lorsqu'il lui murmurait des mots doux. Elle hantait ses pensées. Lui aussi. Tout le temps, de jour comme de nuit. Lorsqu'elle n'était pas à ses côtés, elle se sentait seule, vide et froide. Si c’était elle qu'il pouvait garder à ses côtés. Et comme elle désirait rester ! Plus que tout au monde ! Oubliés étaient Hautjardin, ses frères bien aimés, sa grand-mère et la douceur de vivre du Bief. Ne comptaient plus que ce Donjon, où elle se ferait volontiers prisonnière. « Je... » Les mots refusaient de franchir la barrière de ses lèvres, et elle pouvait sentir ses jambes fléchir. Merveilleux. Plus que tous. La jeune fille avait connu les émois, les premiers frémissements au creux des reins, les pensées défendues émerger des sourires de quelques galants. Mais cette fois-ci, c'était autre chose. Les œillades et les attentions n'avaient encore jamais déclenché pareil feu en elle. Les yeux violet la regardaient toujours, et son sourire devenait plus grand. Galamment, il lui prit alors la main, et l'invita à s’asseoir sur son lit.

« Merci. Le climat est quelque peu plus clément à Hautjardin. Mais laissez, l'air est doux ce soir. » Instinctivement, tout ce qui pouvait l'éloigner d'elle lui était plus glacé encore que la légère brise qui jouait dans les rideaux. Elle jeta un rapide coup d’œil sur les draps soyeux, qu'elle caressa d'une main. Un éclair tendre passa dans ses yeux. Elle se détendait peu à peu, et retrouvait son aisance. « C'est donc ici que dort le futur Roi... » murmura-t-elle, relevant les yeux vers lui. Une envie folle la prit soudain : courir dans ses bras et  se lover contre sa poitrine forte pour y nicher sa tête. Elle se rendait alors compte à quel point elle avait perdu pieds ! En l'espace de quelques jours, de quelques heures, il avait réduit son univers à sa seule voix, ses seuls yeux, son seul toucher. Et si le décors et le peu de lucidité qui lui restait ne lui rappelaient pas qui il était - le futur Roi ! -, elle se laisserait volontiers porter par le nuage sur lequel il lui semblait flotter. Il eut été pourtant si facile de s'abandonner. C'était si agréable, pour une fois, de ne pas avoir à penser, et de ne pas se réveiller en s'interrogeant sur le tournant que prendrait bientôt sa vie. Maintenant qu'elle était officiellement présentée à la Cour, les intérêts des grands seigneurs du royaume seraient forcément éveillés. Elle voyait déjà, dès leur retour, le mestre demander audience formelle à lord Mace pour lui porter la dizaine de corbeaux reçus, dont certains contiendraient sans doute des offres de mariage. Une perspective qui l'avait toujours enchantée, grisée, même. Mais à présent, la seule pensée que l'on puisse la donner à un autre lui tournait doucement l'estomac. A quoi pouvait bien ressembler la vie d'épouse, lorsqu'un homme qui n'était pas le vôtre occupait toutes vos pensées ? Que serait une telle existence, si ce n'était qu'à demi vécue, l'autre moitié de l'être errant, perdue, au milieu d'un nul part où seule sa voix pouvait vous guider ?

« Les voies des Dieux sont bien curieuses... Pourquoi donner des moments volés pour les reprendre cruellement ensuite ? » Elle avait parlé toute seule, et mit un temps avant de comprendre qu'elle s'était exprimée à voix haute. Instantanément, Margaery sentait ses joues prendre une teinte rose vive. « Je ne sais pas ce qu'il m'arrive ce soir, mon Prince... ou plutôt... » Elle leva les yeux vers lui. Après tout, si ce soir devait être leur dernier, autant lui parler avec toute la franchise que cela exigeait. Elle ne voulait pas partir sur des regrets. Elle ne voulait pas prendre la Route de la Rose en sentant les mots imprononcés lui bloquer la gorge. « Vous disiez... j'ai cru comprendre que... » Fermant les yeux à la recherche des bonnes paroles, elle triturait entre ses mains un bout de drap. « Je ne sais pas s'il me sera possible de traverser la vie de la même manière après ce séjour. Après toutes ces merveilleuses journées. Ici. Auprès... Auprès de vous... » Elle sentait l'émotion lui nouer la fin de sa déclaration, et faire briller ses yeux qu'elle levait vers les siens.


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Aegon & Margaery

La proximité qui se jouait entre nous ne fléchissait pas. Nous nous rapprochions lentement, au fur et à mesure que les secondes s’écoulaient, que la cire de la bougie dégoulinait sur son socle et que la flamme vacillait au gré des courants d’air frais. S’il y avait bien-sûr l’odeur des roses qui emplissait la pièce, montant jusqu’à mes narines, il y en avait une autre qui grâce à cette proximité, m’enivrait. Cette odeur que la jeune femme dégageait, douce et agréable, n’était pas éclipsée par celle des fleurs qui se trouvaient dans la pièce. Au moment de replacer délicatement sa mèche, je n’avais pas manqué de voir qu’elle s’était rapprochée. Et tandis que le rapprochement s’effectuait toujours, nous ne nous lâchions pas du regard. Je me perdais dans le brun de ses yeux, semblables à deux noisettes, contrastant à merveille avec sa peau pâle et ses cheveux de la même couleur. Ma main se trouvait toujours au niveau de son visage, où je tenais ses cheveux. Bien plus grand qu’elle, je la surplombais, l’observer. Elle était parfaite, ses traits étaient véritablement harmonieux. Mes yeux longèrent son visage, appréciant sa perfection et son harmonie, ainsi que la beauté de son sourire qui illuminait l’ensemble. Puis j’avais pris sa main avec délicatesse, une main que je ne connaissais que trop bien depuis ces quelques jours que j’avais passé à ses côtés. Elle avait la peau douce, rendant le touché plus qu’agréable. Je savourais chaque instant passé en sa compagnie, chaque regard, chaque parole et chaque geste qu’il y avait entre nous. Je savais que c’était les derniers instants que je passais en sa compagnie, car elle allait devoir reprendre la route de la rose pour se rendre chez elle, dans les terres du Bief. Dans la grande cité fleurie de Hautjardin. Et je ne savais pas quand il me serait possible de la revoir, car l’un comme l’autre, nous avions bien des devoirs qui incombaient à notre rang. Tenant toujours sa main, je l’avais doucement invité à venir s’asseoir sur le lit tout en restant debout, à quelques centimètres d’elle et sa main toujours dans ma gauche. D’un geste doux et lent, j’avais ensuite approché mon autre main pour la poser au-dessus de la sienne, l’enveloppant ainsi de mes deux mains.

Je lui avais proposé de fermer les fenêtres, mais malgré les courants d’air qui s’engouffraient dans la pièce, elle ne voulut pas que j’y aille. Un fin sourire apparut de nouveau à mes lèvres, tandis que je profitais encore de la beauté de son visage, ne me lassant pas de la regarder. Elle caressait les draps, tissés dans la plus somptueuse des soies, d’une qualité irréprochable. Puis évoquait le fait que c’était ici que dormait le futur roi. Elle avait tourné son regard vers les draps et ma main au dessus de la sienne s’approcha de son menton, le prenant délicatement entre deux doigts pour faire en sorte de replonger mes yeux dans les siens. Mon souffle chaud s’échappa du creux de mes lèvres, je ne perdais rien de son regard. Et je n’avais rien répondu à ses propos, je ne voulais pas me perdre dans des paroles inutiles. Je voulais simplement profiter de l’instant présent, de ce moment qui nous était encore offert. En profiter tant que cela était possible. Je montais ensuite lentement ma main, pour la poser contre sa joue, la caressant du pouce. Je ne me lassais pas de la regarder.

Ne vous torturez pas l’esprit avec de telles questions, alors que nous n’avons plus que très peu de temps devant nous… Profitez simplement de l’instant, ma douce…

Je cessais mes caresses sur son visage et venais me placer à ses côtés sur le lit, tenant toujours sa main que je ne voulais pas quitter. Je ne voulais pas qu’elle m’échappe et j’avais l’impression quand lâchant sa main, ça allait être le cas, que cela signifierait la fin de ce que nous avions vécu et que tout s’éteindrait de par ce simple geste. Alors qu’il nous restait plusieurs heures pour nous. Mais je savais que ces heures passeraient bien trop vite, qu’elles allaient filer entre nos doigts. Qu’il nous faudrait ensuite attendre de nouveau pour nous revoir. La jeune femme cherchait ses mots, hésitait sur ce qu’elle allait dire. Je l’écoutais avec attention, je ne voulais pas perdre une seule de ses paroles.

Vous m’avez fais découvrir quelque chose de fabuleux, Margaery… Pourtant… Je sais que l’on ne devrait pas être aussi proches, pour notre bien…

Je ne savais pas comment cela allait se passer, une fois qu’elle serait partie. Je repartirais sûrement à mes devoirs, mais ses pensées hanteraient mon esprit jusqu’à son retour. Je le savais, elle était bien trop présente dans mon esprit. Jour et nuit, c’était à elle que je pensais. Une chose que je n’avais jamais ressenti.

J’espère que vous accepterez que je vous envoie des missives, car l’attente de vous revoir me sera difficile dans le cas contraire…

Je devais continuer à lui parler, si ça n’était pas de vive voix, cela serait par écrit. Je ne voulais pas et ne pouvais pas me résoudre à cesser de lui parler, aussi subitement. Il y avait des choses que l’on ne contrôlait pas et cela en faisait parti. Je savais pourtant que ça n’évoluerait pas vers quelque chose de bien, pas avec les fiançailles de ma tante et de son frère. Mais ça m’était difficilement contrôlable.

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An 298 | Lune 6



Aegon & Margaery


Les grand yeux noisette perlaient d'émotion, cependant qu'il joignait à nouveau sa main à sa joue. « Mon Prince... » murmura-t-elle pour unique réponse. Non pas comme il convenait à une gente dame de la noblesse de signifier le haut rang dévolu à un membre de la famille royale, mais plutôt comme une petite fille appelant de ses vœux le preux chevalier venu la sauver. Mais sauver de quoi ? Elle n'était pas de celles mendiant dans les rues de la ville pour un morceau de pain ou une pièce d'or. Elle n'était pas non plus de celles traitées comme un ventre pour le bien des intérêts familiaux. Au contraire ! Elle n'avait jamais manqué de rien, et jouissait au sein des sien d'une place bien plus large que celle d'une simple pièce que l'on manipule sur un échiquier. Margeary Tyrell représentait, à bien des égards, ce qu'il y avait de plus souhaitable pour une jeune fille : l'amour familial, la richesse de condition, et les atouts d'un physique avantageux. De quoi, par les Dieux, avait-elle alors besoin d'être sauvée ?

De toi-même. La petite voix s'était glissée à son oreille, soufflant doucement les quelques syllabes distillées lentement mais sûrement dans son esprit. Une petite voix qu'elle peinait parfois à réfréner. Mais dès les premières heures de sa nouvelle vie, celle pour laquelle elle avait été préparée et pour laquelle elle s'était crue prête, le doute creusait un sillon malin dans sa chair. Des mois que, parfois, dans la solitude de son lit ou le regard laissé à l'abandon de paysages fleuris, la jeune fille se demandait si après tout, elle s'appartenait vraiment. Oui, elle savait comment fonctionnait le monde. Non, elle n'était pas aussi innocente qu'elle voulait bien le montrer. Mais n'y avait-il pas plus à attendre de la vie ? Sa grand-mère lui avait souvent répété que l'ambition était la seule échelle qui avait de l'importance, parce qu'elle permettait à celles dites "nées filles", de trouver la véritable valeur de leur vie. Mais en cet instant, à la lueur de la chandelle, elle commençait à comprendre. Comprendre que derrière les petites épines qui se dissimulait sous son parfum, il y avait aussi un cœur qui voulait battre. Battre plus vite, battre plus fort. Son émoi était réel, confrontée au plus grand mystère de tous : l'amour. Les mots du jeune homme résonnèrent alors d'autant plus au creux de son palpitant, et elle entrouvrit légèrement la bouche, la surprise visiblement peinte sur la figure. « Vraiment... ?  Quelque chose… de fabuleux ? » Sa gorge vibrait d'un espoir qui grandissait soudain plus vite qu'elle ne l'aurait cru. Se pouvait-il qu'il ressente la même chose ?  Elle voulait tant y croire ! Elle réalisait à quel point, tandis que d’elle-même, sa joue se glaça dès l’instant où sa main l’avait quittée. Son toucher ! Encore! Plus!

« C'est moi... ! C'est moi qui vous remercie. Vous avez fait de ce séjour bien plus qu'une présentation officielle, bien plus qu'un devoir filial... » Et bien plus qu'une opportunité politique. La petite voix soufflait une nouvelle fois contre son oreille. L'image de sa grand-mère se dessinait devait ses yeux, grande et maternelle, cependant qu'elle prenait les mains de la jeune fille dans les siennes. « Tu devras exceller à la Cour. C'est ton moment, ta chance ! » Elle se souvenait avoir vivement acquiescé de la tête, les yeux brillants et les mains tremblantes d'excitation. La chance ! Mais à présent, quelle chance y avait-il à parader dans les jardins, alors que tout ce qu'elle souhaitait, c'était être auprès de lui ? La perspective qu'ils puissent s'écrire l'arracha des limbes de sa mémoire. Elle releva les yeux vers lui, qui brillaient de la même lueur avec laquelle elle avait accueilli les consignes de sa grand-mère. « J'attendrai chaque lettre avec impatience. Le mestre aura une deuxième ombre ! » Elle lâcha un petit rire nerveux, secouant ses boucles brunes comme pour chasser l'image du vieil érudit, transmettant les corbeaux en provenance de Port-Réal avec un œil si naturellement curieux et réprobateur. Il leur faudrait être discrets, peut-être même s'écrire en codes afin que leur correspondance reste parfaitement intime. « Je vous écrirai tous les jours !  Il y a, à Hautjardin, un endroit où les jardins rejoignent l'eau de la Mander. Je m'y rendrai pour vous écrire. Entre les roses...  Comme celles-ci » ajouta-t-elle, en désignant d'un doigt le bouquet qui reposait toujours sur la table. « En espérant que les mots sauront me rendre moins aigres les heures, les jours... et les nuits que je devrai passer sans vous... » Sa parole se déliait enfin. Elle arrivait à présent à formuler petit à petit ce qu'elle ressentait, cherchant dans ses yeux la force de continuer.


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Aegon & Margaery

Le simple effleurement de ma main contre sa peau se changeait en la plus précieuse des caresses, m’offrant un tumulte de sensations qui enrobait mon coeur pour me faire découvrir des sensations que je n’avais éprouvé pour quiconque. Puis il y eut le doux son mélodieux qui parvint jusqu’à mes oreilles, telle une caresse, cette voix qui sonnait telle une poésie, celle que je pourrais reconnaître entre milles. Et pourtant, je savais que j’allais cesser de l’entendre dans les heures qui allaient suivre. Car même si les minutes s’écoulaient avec lenteur, au fond de moi, je savais que la réalité finirait par nous rattraper. Je ne voulais pas y croire, je voulais penser à d’autres choses mais pourtant, rien n’y faisait. Mon esprit se battait avec mon coeur, l’un prônant la raison tandis que l’autre voulait que je me perde dans cet instant magique. Que je me perde avec cette femme, que j’oublie tout, que je m’abandonne pour cesser toute pensée qui pourrait briser ce moment. Et ces deux mots, si simples, mais transmetteur de tant d’émotions, qui quittèrent les lèvres de la douce dame de mes songes, affirmèrent une nouvelle fois ce que je ressentais à l’encontre de la jeune femme. Je… Les mots cessèrent toute sortie, ne voulant se frayer un chemin hors de ma bouche. Je me surprenais à hésiter dans mes paroles, une hésitation qui me semblait sûrement dû à la nouveauté de ces sentiments, que je n’avais jamais eu à affronter. Que je n’avais jamais connu auparavant. Mais la femme qui se tenait à mes côtés était bien différente de tout ce que j’avais pu connaître autrefois, digne d’un intérêt certain, que je lui portais volontiers. Je ne manquais pas de m’afficher à ses côtés, car je voulais passer du temps avec elle et n’était pas dérangé par le fait que l’on me remarque avec elle, que cela soit sujet à discussion au sein de la cour.

Mais j’avais pris la décision de ne pas poursuivre la phrase que j’allais sortir. Car je savais ce que cela allait impliquer. Que j’allais rendre réels ces sentiments, que j’allais me lancer dans quelque chose que je ne pourrais contrôler, car je savais qu’elle ne pourrait rester à mes côtés. Elle allait retourner chez elle, dans le Bief et j’allais rester ici. Je ne savais quand j’allais la revoir et il se pourrait qu’elle soit fiancée à partir de ce moment. Elle était bien née, en âge de se marier. Cela ne tarderait pas à ce qu’elle soit fiancée à un homme d’une prestigieuse maison et à partir de ce moment, tout devrait cesser malgré que je n’en ai pas envie. Je ne manquais pas la surprise qui vint se dessiner sur son visage à la suite de mes paroles. Et j’entendais l’intonation de sa voix. Oui… Ma voix s’était faite silencieuse sur cette simple affirmation. Toutes ces journées ont été si radieuses, j’aimerais tant pouvoir partager d’autres moments avec vous… J’aimerais vous avoir à mes côtés, ici… Mais je ne pouvais pas. C’était un rêve que je savais irréalisable. Elle reviendrait sûrement, mais me quitterait une nouvelle fois.

Elle me remerciait. Et pourtant, chaque parole venait alourdir le poids qui pesait sur mon coeur, car elle m’avait fait découvrir tant de choses. C’était à moi de la remercier, de m’avoir permis de toucher à des sentiments auxquels je n’avais pas goûtés jusque-là. Ma main se faufila sur la fine soie qui recouvrait le lit, alors que je m’appuyais pour m’approcher d’avantage d’elle. Puis, ma main venait chercher la sienne pour la tenir tandis que je plongeais de nouveau mon regard azur dans le sien après qu’elle ait relevé ses yeux de couleur noisette. Un fin sourire vint éclaircir mes lèvres à ses paroles. J’accueillerai chacune de vos lettres avec grand plaisir, n’en doutez point… Il était certain que chacune de ses lettres serait accueillie avec plaisir dès qu’elle serait reçue à la capitale et que je ne manquerai pas d’y répondre. Que chacun de mes phrases serait écrite avec un plaisir qu’elle ne douterait pas à la lecture, que je comptais bien lui faire parvenir des nouvelles aussi quotidiennement qu’il me serait possible. Car je ne voulais pas que nous nous perdions, car il m’était déjà difficile de savoir qu’elle partirait loin de moi. J’espère de tout coeur que vous reviendrez aussi vite qu’il vous en sera possible… Pourtant, je savais que ça ne serait pas possible. Qu’il allait me falloir attendre plusieurs lunes avant de pouvoir la contempler de nouveau, pour ensuite pouvoir passer du temps avec elle et espérer pouvoir l’avoir à mon bras. Je crois que je dois vous avouer quelque chose… Cette parole que je voulais tant lui dire quelques minutes plus tôt. Mais ce n’était pas quelque chose d’anodin, pas pour moi en tout cas. Ce n’était pas des paroles que j’avais l’habitude de prononcer à l’encontre d’une dame, ce sentiment qu’elle m’avait fait découvrir au fil des semaines qu’elle avait passé à la capitale. Qui m’avait tant donné envie de partager plus de temps avec elle. Je vous aime, Margaery Tyrell… Je l’avais dis. J’avais prononcé les paroles tant attendus. Lui avouant ce que je pouvais bien ressentir pour elle. Un sentiment si fort, mais qui m’était interdit à cause de ma position. Un sentiment auquel je ne pouvais m’abandonner, même si l’envie n’y manquait pas. Nous prendrions sûrement des chemins bien différents, les événements ne nous permettraient pas de partager d’avantages de moments. Quand bien même elle reviendrait à la capitale, nous ne pourrions être si proches. Et pourtant, l’envie ne me manquait pas.

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An 298 | Lune 6



Aegon & Margaery


A présent, leurs nez se touchaient presque, et ses yeux d'Aegon lui semblaient fouiller les siens comme s'il y cherchait une vérité, un aveux. Et il y avait tant de chose à découvrir dans ses yeux violet que Margaery sentait sa tête lui tourner. Les mots qu'ils échangeaient depuis un temps qu'elle ne comptait plus étaient lourds de sens, du moins ceux de la jeune fille qui, à présent, ne se cachait plus de penser au jeune homme, même la nuit. Une confession peu convenable pour une personne de son rang, qui du reste, n'était pas libre de se donner en effusions. Mais là, près de lui, dans l'alcôve secrète de sa chambre, elle n'y pensait plus... Elle était subjuguée, grisée, et rien ni personne à cette heure, ne pouvait se mettre en travers de son besoin de lui dire ce que sa présence seule avait éveillée en elle. Tant de choses avaient été prévues, pourtant. Mais pas cela. C'était plus fort qu'elle, plus fort que toutes les mises en garde, toutes les ambitions, tous les stratagèmes. Et elle voulait s'y abandonner. Quand bien même elle le regretterait plus tard. Mais au fond... comment pouvait-on regretter un aveux d'amour lorsqu'il était sincère ?

Car si le doute l'avait un instant fait hésiter, il n'était désormais plus possible : elle aimait Aegon Targaryen. Non pas d'un amour chaste et courtois, comme celui qu'elle avait éprouvé pour Owen Tyssier. Et non plus comme cette coquetterie toute féminine à éprouver plaisir lorsque l'on sait que l'on plait. Là, c'était autre chose. Un amour vrai et passionné, qui la prenait à bras le corps, et qui ne demandait qu'à éclore sous ses mains. Et pourtant, elle n'osait pas. Elle n'osait pas se donner complètement, par peur de se perdre mais surtout, par peur d'avoir mal. Il n'était pas acquis qu'il ressente pour elle la même grandeur de sentiment, et peut-être que dans quelques jours, la magie serait brisée, et qu'il se tournerait vers une autre jeune fille... Lady Wynnafryd peut-être... Ou bien Lady Myrielle.... Ou encore... « Je vous aime, Margaery Tyrell... » Il lui avait soufflé son amour contre ses lèvres qui s'entrouvrirent un instant, tandis que les yeux noisette brillaient de surprise et le dévisageaient. Son cœur avait manqué un battement, et alors qu'elle rêvait déjà au bonheur de recevoir des lettres de sa main, il lui avouait ce qu'elle ne croyait pas possible d'entendre. Il l'aimait. Il l'aimait ! Un sourire, plus grand, plus doux que les autres, illumina alors son visage et d'un geste spontané, elle porta sa main contre sa joue. Combien de fois avait-elle rêvé ce moment ? Trop pour s'en souvenir, et aucun de ces rêves n'étaient comparables à la réalité. Il avait murmuré sa déclaration comme une promesse, et ses mots faisaient vibrer tout son être - depuis ses mains dont l'une caressait à présent le beau visage du jeune homme, jusqu'à ses propres jambes qui, si elle n'était pas assise, auraient certainement défailli. « Aegon... » souffla-t-elle alors tout bas, fermant les yeux en laissant ce prénom, qu'elle prononçait devant lui pour la première fois, fondre lentement depuis sa langue jusqu'à ses lèvres. Elle approchait son visage du sien, caressait sa joue, encore un peu plus...

Et puis, tout alla très vite. Alors que leurs bouches allaient se joindre, un énorme fracas les tira tous deux de leur rêverie. Il provenait du couloir et, quasi instantanément, des voix de gardes s'élevèrent, tonitruantes contre les murs du château. D'un même mouvement de tête, les deux jeunes gens s'étaient tournés vers la porte. Margaery devint soudain très pâle. Si on la trouvait dans cette chambre... Une sueur froide la parcourut de tout son long, et elle eut un mouvement de recul. Il fallait partir. Et vite ! Prestement, elle sauta du lit avec l'agilité d'un écureuil, passa à la hâte son châle autour de ses épaules et posa un doigt sur les lèvres du jeune homme. Pas de bruits, pas de soupçons ! Elle écouta attentivement ce qui se passait dans le couloir, où l'on s'agitait encore. « Je dois partir ! » lui souffla-t-elle alors, à peine audible, derrière le rempart de ses lèvres serrées. Cependant, avant de quitter définitivement cette chambre, elle ne pouvait pas ne pas lui répondre. Bien que le moment eut été coupé de manière intempestive, partir comme une voleuse lui était insupportable. Et parce que pour une fois, elle voulait sortir du contrôle, sortir ne serait-ce qu'une seconde des œillères des envies pour ceux desquels elle se mettait au service, elle se retourna, s'approcha tout près de lui et effleura le coin de sa bouche d'un baiser aussi léger qu'un nuage. « Certains amours sont si forts qu'ils ne se mesurent pas en mots, mon Prince... Ne m'oubliez pas, et écrivez-moi... Autrement... J'en mourrai d'amour ! » murmura-t-elle contre ses lèvres. Puis, dans un mouvement souple, la jeune fille s'extirpa des bras du jeune homme, couru jusqu'à la porte de la chambre et, s'assurant qu'elle ne se ferait pas remarquer, sorti de la chambre pour regagner la sienne.

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