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Chatter In The Gardens ❀ Daena Hightower & Abigaëlle Rowan

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Chatter In The Gardens

An 298 | Lune 12



Daena & Abigaëlle & Margaery


Les rires qui s'élevaient des jardins s'entendaient depuis les fenêtres ouvertes de la Salle du Trône. Sous les arcades où rampaient quelques fleurs, assises sur des jolis coussins et entourées de serviteurs pour une petite collation, trois jeunes femmes riaient aux éclats tandis que la brise marine jouait dans leurs cheveux. L'après-midi sonnait ses quatre heures, et bien que les alentours du Donjon Rouge ne ressemblaient en rien à ceux de Hautjardin, il n'était pas question pour elle de rompre leurs habitudes. Après une longue promenade sur les longs chemins bordant la Baie de la Néra, on se retrouvait autour de gâteaux au citron et de thé, tout en zyeutant d'un air espiègle les quelques gentilshommes qui ne manquaient pas de les observer avec intérêt, un sourire charmeur aux lèvres. Il fallait dire que la venue des Tyrell à la Capitale s'était annoncée avant même qu'ils ne foulent son sol : des cargaisons entières de pain et de fruits avaient précédé le cortège pour être distribué au peuple. Du reste, à chaque fois que lady Margaery se déplaçait, elle s'entourait d'exquises créatures que la mode du Bief mettait particulièrement en valeur. « Elles sont charmantes ! Qu'est-ce que tu attends pour aller les voir ? » fit l'un, pourvu d'un pourpoint d'argent et de cuir brun, floqué des armoiries de la maison Velaryon, tout en ne lâchant pas le petit groupe du regard. « Pourquoi moi ? Vas-y, toi ! Qui criait encore hier à qui voulait l'entendre qu'il irait leur faire la cour ? » rétorqua son compagnon, dont les mèches d'un brun profond trahissait ses origines de l'Orage. Les chamailleries allaient bon train, menaçant d'en venir aux mains quand tout à coup, les deux jeunes hommes s'arrêtèrent net : leurs regards venaient de croiser ceux d'une des jeunes filles, qui levait un sourcil amusé avant de les inciter à les rejoindre. Pourpres de confusion, ils prétextaient alors une urgence dans un charabia incompréhensible, et disparaissaient derrière un bosquet.

Haussant les épaules, Margaery se tourna vers ses compagnes : « C'est bien la première fois que je déclenche une telle réaction ! » fit-elle, faussement vexée, prenant une petite gorgée de thé. Avant d'éclater de rire ! Un rire joyeux, sincère et plein de vie. Elle était heureuse. Heureuse d'être à nouveau à Port-Réal, et heureuse d'être bien entourée. A sa droite, sa cousine Daena Hightower ; à sa gauche, son amie Abigaëlle Rowan. Toutes trois étaient arrivées au Donjon Rouge la veille, alors que ser Garlan Tyrell s'entretenait d'affaires privées avec le Roi en personne. Son épouse, lady Leonette, était en prière au Septuaire de Baelor, et n'avait pas souhaité se joindre à leur goûter. Et à en juger par la tenue de leur conversation, cela valait sans doute mieux. On parlait chiffons et messieurs, alors qu'à quelques mètres, le clapotis d'une fontaine rythmait l'après-midi. Comme à chaque fois qu'un Tyrell se rendait en Terres de la Couronne, c'était comme si le monde de Hautjardin s'était implanté à Port-Réal, un monde ou la douceur de vivre prédominait sur tout le reste. Avec un soupir bien heureux, la jeune fille se laissa retomber contre le dossier de sa chaise, fermant les yeux et humant l'air en souriant. « Cet endroit m'avait manqué... » murmura-t-elle alors. Et c'était vrai. Bien que pour elle, rien ne remplacerait jamais le fief natal, Port-Réal renfermait en son sein une force attractive qui mettait parfois à mal ses jardins bien aimés. A commencer par une force significative, qui prenait la forme d'un jeune homme aux cheveux d'argent, aux yeux violet et dont le souvenir la hantait depuis six mois. Six mois qu'elle avait, au beau milieu de la nuit, quitté sa chambre avec des étoiles plein les yeux. Six mois qu'ils s'échangeaient des corbeaux où il n'était question que de leur revoir. Six mois qu'elle gardait secrets. Oh bien sûr, si les détails leur échappaient, Daena et Abigaëlle avaient vite compris que le charme du jeune prince avait opéré sur leur maîtresse. Du reste, les bruits de sa visite à Port-Réal avaient gagné Hautjardin à une rapidité folle, et tout le Bief scintillait d’orgueil de savoir que durant toute sa visite, le prince n'avait quasiment pas lâché la jeune fille. Dès leur arrivée, Margaery avait cherché le regard perçant et durant une fraction de seconde, ils s'étaient croisés. Depuis, ils n'avaient pas encore passé de moment ensemble, mais l'anticipation suffisait à teinter de pourpre ses jolies joues...

« Et vous, mes amies ? Comment trouvez-vous la Capitale ? » demanda-t-elle, chassant quelque peu ses rêveries de son esprit, et adressant à ses ravissantes compagnes un petit sourire espiègle. Deux jeunes filles bien née, gâtées par la nature aussi bien que par leurs paires, ne tarderaient certainement pas à se faire une place de choix dans cette Cour où tout était possible !


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Port Réal était une ville brûlante. Une de celle que Daena n'arrivait pas à classer dans sa tête. Elle aimait l'ambiance de la capitale et les intrigues qui si jouaient. Elle aimait le regard des très nombreux chevaliers sur sa peau. Elle aimait sentir la puissance de son nom. Mais elle détestait aussi l'odeur de merde qui se collait à tout, le cris de pauvre dans les rues en contrebas et plus que tout, les noms qui se présentaient à elle. Pour l'heure elle taisait les souvenirs qui revenaient flotter devant ses yeux. Elle avait cru, idiote, qu'elle pourrait les oublier. Mais aucune mains d'aucun homme n'avaient pu lui faire oublier les premières caresses qui s'étaient glissées sur sa peau blanche. Elle riait aux paroles de Margaery et de sa cousine. Son rire ne brillait pourtant qu'à moitié dans ses yeux. Ses pensées étouffaient sa gorge, glissaient sur sa peau et la faisait frissonner malgré la chaleur.

Elle suivit pourtant le regard de Margaery jusqu'aux deux hommes qui les mangeaient des yeux et, alors que la rose leur envoyait des mots, Daena se contenta du plus charmeur des sourires, baissant à moitié les yeux sous ses cils de biches. Elle avait apprit à charmer, pour le bonheur de son père. Il ne s'imaginait ce que cela avait entraîné chez sa petite princesse qu'il pensait si pure et innocente. Daena n'avait plus froid aux yeux depuis longtemps. Elle but à son tour une gorgée de thé, retrouvant les saveur de Hautjardin qui courraient sur sa langue. Elle avait hâte de rentrer chez elle et pourtant elle savait que bien des choses se joueraient à Port Réal. Encore plus pour Margaery sur laquelle elle posa un regard rieur. Les paroles de la jeune rose voulaient tout dire et Daena avait bien vu le rouge aux joues de la Tyrell la dernière fois qu'ils étaient venus à Port Réal. Le petit prince lui avait plus et cela ne pourrait qu'être merveilleux pour le Bief. Si la couronne tombait entre les mains de la rose, cela assurerait une place encore plus importante à toutes ses demoiselles de compagnie et toutes les familles liées par le nom ou par l'argent aux Tyrell. Les Hightower étaient de la partie et Daena, dont l'ambition brûlait les doigts, n'en était que comblée.

Tu désires vraiment mon avis sur cet endroit Margaery ? Je dirais qu'il n'a pas un tier des beautés de Hautjardin et qu'il y a trop de pauvre. Mais ce n'est qu'un avis parmi tant d'autre et je suis persuadée qu'Abigaëlle se fera un plaisir d'en vanter toutes les beautés.

Daena avait gardé un sourire mielleux, qu'elle envoya voleter jusqu'à sa cousine, se feignant de fausses politesses qui ne lui arracheraient jamais la bouche. Pourtant, elle étouffa un petit rire avant de porter une nouvelle coupe à ses lèvres et de murmurer sans vraiment le faire :

Tu as revu ton petit prince Margaery ? Celui qui hante tes pensées depuis notre dernier voyage à Port Réal ?

Les potins intéressaient bien plus la demoiselle que l'avis de quiconque sur cette cour qui n'avaient rien à voir avec celle de Hautjardin. Daena n'avait pas encore envie de rentrer jusqu'aux jardins des roses. Il y avait trop de beauté qu'elle n'avait pas encore goûter, comme le jeune chevalier qui dévorait leur groupe des yeux sans oser s'approcher. Depuis quand les hommes étaient-ils devenu suffisamment timide pour que Margaery elle-même ait besoin de les appeler. Daena aurait été seule, elle aurait pouffé à nouveau. Elle était ici pour chercher un mari, sur ordre express de son père dans un corbeau empli d'amour qu'il lui avait envoyé mais qui enrobait un ordre dans du velours.

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Port Réal … Jamais je n'aurais crus y aller avec Margaery et Daena. Surtout avec Daena. Ma cousine visiblement me haïssait mais j’avais décidé de passer outre. Je n'avais après tout aucune raison de la haïr ou autre et puis lui renvoyer la balle ne ferait que la rendre heureuse. Et je connaissais le poison qui luisait sur sa langue pour ne pas vouloir me risquer à goûter à sa morsure. Nous étions donc toutes les trois, assise près d'une fontaine à rire et à profiter du soleil lorsque des messires interrompirent notre discussion pour une dispute visant visiblement à nous séduire. Margaery les avait fait fuir d'un coup d'œil. De toute manière, il était inutile de vouloir séduire Margaery. Elle rêvait d'un bel homme aux cheveux d'argent et aux yeux lavandes. En d'autres termes, le prince Aegon. Ce que nous avions deviné Daena et moi. Après tout nous étions les amie les plus proche de Margaery.

J'avais été frappé par le nombre de pauvre à Port Réal ainsi que les odeurs affreuses qui grimpaient le long des murs et qui, selon le sens du vent d'après mes nouvelle domestiques, pouvaient ramper jusqu'aux fenêtres du Donjon où nous logions. J'étais habituée au Bief et aux grands jardins ainsi qu'aux senteurs de l'aube. J'avais beau adorer l'ambiance de la ville, plus électrique qu'un éclair lors d'un orage de chaleur, la pauvreté ambiante face au luxe du château me faisait un pincement au cœur. Même si nous n'étions arrivé que la veille. Buvant une gorgée de thé je laissais ma cousine répondre en première à la question de Margaery et qui en profita pour m'envoyer une pique. Presque gentille comparée à certaines. Je déposais délicatement ma tasse avant de répondre

« Port Réal est une ville fantastique, il n'a pas besoin d'en douter. Pourtant … Rien qu'en traversant la ville j'ai vu plus de pauvreté en quelques temps que de toute ma vie entière au Bief … Et je dois avouer … Que cela me dérange … De plus Daena, tu devrais savoir que pour moi le Bief et Hautjardin sont les plus beaux endroits au monde. Bien qu'il y est partout des belles choses. Mais il y en a une véritable concentration dans le Bief. »

Et dans Margaery. Mais je retiens ma langue. Pas la peine de sortir trop de compliments ronflants. Après tout … Margaery savait que ma dévotion pour elle pouvait très bien me conduire à rejoindre les Sept Enfer plutôt que prévu. Cela serait mentir de dire que cette pensée ne m'inquiétait pas. Mais ce n’était pas le moment d'y penser. Entendant de nouveau des murmures je tournais lentement la tête vers les hommes qui restaient plantés là … Comme des idiots. À nous regarder comme-ci nous étions de simples bouts de viandes. Je plissais les yeux en les fixant et l'un d'eux remarqua mon regard peu satisfais et s'inclina avec son compagnon avant de partir. Je n'aimais pas le regard de certains chevaliers. Nous étions toutes les trois de hautes dames du Bief. Pas n'importe qui. Et même, je n'aimais pas ce regard sur les femmes en général. La remarque de Daena sur le petit prince Aegon me fit sourire et chassa de mes pensées certaines dont la teinte virait trop au noir. Je me penchais un peu vers Margaery

« Daena a raison. Je suis également curieuse Margaery, avez vous pus échanger quelques mots tout les deux ? En dehors de vos derniers messages bien sûr. Je suis sûre que s'il ne l'a pas déjà fait il viendra dès qu'il en aura le temps. »

J'avais baissé de quelques tons la voix. Après tout, ce n'était pas quelque chose à crier sur tout les toits. Et même si le clapotis de l'eau couvrait quelques peu notre discussion … Je ne pouvais m’empêcher d'être prudente en permanence. Sauf lorsque j'étais totalement seule avec Margaery. Elle était la seule devant qui, lorsque j'en avais réellement besoin, je m'autorisais quelques larmes, ou que je chantais. Seulement pour elle. Voyant le regard de Daena sur les chevaliers restant j'eus une brève pensée pour Silas. Je ne lui avais que rapidement parlé à Hautjardin mais cette rencontre avait laissé un vif ressentit dans mon esprit. Bien que l'homme en lui même était médiocre. Mais … Je ne pus m'empêcher d'avoir une pensée pour lui. Que penserait-il de la capitale ? Ce n'était même pas la peine de lui demander, il devait probablement haïr cet endroit. Et Leonette ? Pauvre fleur … Elle devait être perdue également dans cet endroit malgré la présence de son époux. Après tout, elle n'était pas là aujourd'hui puisqu'elle priait au grand septuaire. Peut-être irais-je un peu … Si j'avais quelqu'un pour m'accompagner. Mais je doutais que cela intéresse Margaery ou Daena. Distraite une seconde, en relevant la main je la cognais durement contre le bord de la table. Une douleur brève qui me sortit de la contemplation presque absente du thé au fond de ma tasse. Je devais réellement arrêter d'être aussi distraite ! Je loupais parfois des informations. Mais visiblement mon absence n'avait duré qu'une demie seconde, trop brève pour que quelqu'un d'autre que moi, ou Margaery, ne s'en aperçoive. Je repris une gorgée de ma tasse mon regard portait sur la délicate rose d'or à ma droite.
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An 298 | Lune 12



Daena & Abigaëlle & Margaery


Du coin de l’œil, Margaery observait les deux jeunes filles. Il était de notoriété quasi publique qu'entre les deux cousines, la différence s'écrivait en grand. Là où Daena était affirmée, ambitieuse et sûre d'elle, Abigaëlle était réservée, dévouée aux siens et plus timide. Et leur réaction était à leur image. Daena, un rien de dégoût dans la voix, ne cachait pas son dédain pour Port-Réal, tant pour le décors que pour la pauvreté qui y régnait. Abigaëlle, plus posée, remarquait elle aussi la profonde misère qui ravageait les rues de la ville, sans pour autant refuser ses charmes à la Capitale. Et sur ce point, la jeune fille ne pouvait que les approuver. Il était bien désolant de voir que derrière les dorures du Donjon-Rouge, le peuple souffrait autant. Elle se revoyait encore, six Lunes auparavant, entrer dans la Capitale et être frappée par les visages creusés par la faim et la maladie, levant vers le cortège des yeux implorant, quand ils n'étaient pas teintés de haine. Des regards qui l'avaient glacée, et qui avaient quelque peu entaché son séjour, aussi merveilleux avait-il pu être. Un merveilleux qui lui avait fait oublier quelque peu ces visages et ces regards ; mais dès qu'il avait été question pour elle d'accompagner Garlan, sa seconde pensée avait été pour cette populace qui ne méritait pas autant d'être oubliée. « Je sais bien... J'espère que le pain et les fruits qui ont été distribués auront pu quelque peu soulager ces pauvres gens. Même si je sais que la charité ne résolvera jamais leur condition. » Elle jeta un regard vers la mer, un plis soucieux sur son front. La question du peuple était importante ; un trop plein d'insatisfaction pouvait mettre en péril la Paix du Roi, voir la suprématie de la maison Targaryen. Mais que pouvait-elle faire de plus pour le moment ? En parler à Aegon... ?

L'image du prince se dessina alors naturellement devant ses yeux, et elle pouvait sentir ses joues s'empourprer. Ou bien était-ce le fait que ses deux compagnes demandaient après lui ? Elle leva les yeux vers elles, un pétillement espiègle dans les yeux. Etait-il à ce point frappant qu'il lui était impossible de penser à autre chose ? Elle lança cependant un regard réprobateur à Abigaëlle. « Oublie ces messages ! Je vous en ai parlé sous le sceau du secret, et ici plus que jamais, les murs ont des oreilles ! » Du reste, elle souhaitait que ces écrits restent à l'état de ce qu'ils étaient : des mots. Des mots enflammés, lourds de sens, puissants et grisants même parfois, mais surtout, des mots. Des mots qui pouvaient être dangereux si ils entraient entre de mauvaises mains, ce pourquoi elle avait brulé systématiquement les corbeaux qui lui étaient parvenus de Port-Réal. « Mais pour vous répondre... Non, je n'ai pas vu Son Altesse. Sans doute se remet-il de la chasse royale qui a eu lieu dans le Bois du Roi ? » Elle avait eu vent de ce grand évènement qui avait secoué d'excitation la Cour ; et que n'aurait-elle donné pour y être ! Margaery était passionnée de fauconnerie, et elle montait à cheval depuis qu'elle savait marcher. Chasser dans le Bois du Roi, sentir le vent défaire ses cheveux et parcourir les forêts à la recherche d'un gibier de premier choix, ce devait être follement excitant ! Elle espérait que durant ce séjour, il y aurait à nouveau pareil évènement, ou alors un tournoi pour combler ses envies d'action ! « Il me faudra demander à ces messieurs de tantôt, faute de les avoir persuadé de rester avec nous, si une joute est prévue dans les jours qui viennent ! » Elle prit une gorgée de thé, observant ses amis. C'était bien inutile de croire qu'elles se laisseraient si facilement amenée sur un autre sujet de conversation. Elles étaient bien trop curieuses et visiblement, la réponse qu'elle leur avait faite ne les satisfaisait pas. Levant les yeux au ciel, Magaery coupa court aux interrogations. « Bien sûr que j'ai hâte de le revoir ! Mais je ne vais pas non plus faire le pied de grue devant sa porte, minauderies aux lèvres et papillons dans les cils ? »

Haussant les épaules, la jeune fille reprit une gorgée de thé. Après quoi, secouant quelque peu ses cheveux, attachées d'un côté par une broche en forme de Rose Dorée, elle demanda : « Et vous ? Avez-vous remarqué quelque gentilhomme qui vous plaise ? Non, soyez franches ! » ajouta-t-elle, voyant que les langues ne se délieraient pas aussi facilement. « Si je dois tout vous dire, vous devez me dire tout en retour ! Il fait beau, nous sommes toutes les trois alors pas de faux-semblants : dites moi ! »


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Entendre Abigaëlle minauder de la sorte était presque désagréable pour les oreilles de la Hightower. La blonde ne pouvait s’empêcher de faire des minuscules courbettes à chaque fois que Margaery lui posait une question où apparaissait. La plus belle, la plus intelligente, la plus si et ça. Un mince sourire fleurit sur les lèvres de Daena en réponse aux paroles de sa cousine et elle inclina légèrement la tête. Les mots fourmillaient sur le bord de ses lèvres mais elle le retient, consciente que Margaery était là et qu'elle ne désirait pas voir ses dames de compagnie s'entre déchirer. Pour tous, les dames du Bief devaient rester de jolies dindes pouffant derrière la reine de la basse cour. Une image qui ne plaisait pas vraiment à Daena mais qui pouvait lui ouvrir bien des portes. Qui se méfierait d'une jeune femme innocente telle qu'elle ? La seule question mentale lui arracha un petit rire moqueur qu'elle fit taire en prenant une nouvelle gorgée de thé.

"Daena a raison". Bien sur que Daena a raison ! Qu'est ce que croyait Abigaëlle ? Que la Hightower disait des stupidités. Elle n'était pas une Rowan et seul la moitié de leur sang coulait dans ses veines. Elle tue pourtant la remarque acérée en écoutant la réponse de Margaery, comme toujours pleine de sagesse. Dans quelques secondes le petit toutou de compagnie allait très certainement se mettre à frétiller. Oui, voilà ce qu'était Abigaëlle pour Daena. Un petit toutou fidèle marchant derrière sa maîtresse en frétillant de la queue. L'image était risible.

Daena détourna pourtant ses pensées bien noires de sa cousine aux mots de la rose. La chasse avait dû être splendide et la perspective de nouvelles joutes fit naître un magnifique sourire sur les lèvres de la Hightower. Des hommes, tous plus beaux les uns que les autres dans leurs armures, prêt à accorder leurs couleurs à une femme qui attiserait leur regard. Daena se voyait déjà comme sa tante, couronnée reine de beauté devant le regard jaloux d'autres créatures laissées sur le carreau. Elle rêvait depuis toujours de gloire et de paillettes. Les joutes étaient le meilleur endroit pour cela. Pourtant elle ne détourna pas son attention. Elle voulait savoir si la rose avait pu revoir son prince. Elle avait trop vu les joues roses de Margaery pour penser à autre chose.

Je suis persuadée qu'Aegon viendra te chercher un beau jour, magnifique dans une tenue aux couleurs de la couronne. La jeune fille avait murmuré ses paroles, pour que personne d'autre que les deux femmes à ses côtés ne puisse les entendre. On n'oublie pas une aussi jolie rose que toi et tu le sais aussi bien que nous. Combien rêve encore de ta présence alors que tu ne leur as pas même accordé un regard ?

Un sourire étira les lèvres de Daena et elle détourna les yeux de la rose pour regarder les hommes qui les dévoraient des yeux. Les filles du Bief étaient connues pour leurs beautés et un peu moins pour leurs épines. Cela les faisait passer pour des gourdes et Daena se plaisait de cette image. Personne ne se méfiait d'elles. Pour son plus grand plaisir.

Personne. Peut-être Ser Cressey mais je doute très certainement que sa dragonne de maîtresse me laisse l'approcher. J'ai l'impression que les beaux damoiseaux ont fuit avec la fin de la chasse. Une moue boudeuse s'afficha sur les lèvres de la Hightower, très vite remplacée par un sourire alors qu'elle se retournant brutalement, ses yeux pétillants de malice. Quoi que... Ô je ne devrais pas vous le dire et jurez moi que personne n'en entendra parler. Mais Ser Manfer m'a invité à discuter avec lui demain, à l'ombre du soleil. On le dit gentil et riche. Il n'est pas un héritier mais est d'une compagnie charmante et surtout n'est pas vilain garçon. Son sourire releva ses pommettes, la rendant brutalement plus jeune.

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Je n’arrivais pas à imaginer Margaery comme toute les dames que les hommes voulaient que nous soyons : de gentille poulet prête à être plumé puis jeté. Alors quand elle s'imagina un instant debout devant la chambre du prince Aegon minauderie aux lèvres et papillon dans le ventre je ne pus m’empêcher de rire et je déclarai avec un fin sourire aux lèvres

« Si un jour tu deviens comme ça, compte sur moi pour te faire retourner au Bief à pieds en te bottant les fesses tout le long du trajet s'il le faut. »

Une simple plaisanterie bien évidement. Je doutais que mon amie devienne comme ça un jour. Sa fille peut-être ? Et encore ! Ave le sang de Aegon et celui de Margaery … Si leur premier enfant était une fille … Elle pourrait bien devenir reine du Westeros sans problème. Après tout … À Dorne c'était bien parfois les filles qui héritaient non ? Alors pourquoi pas ici … Je hochais distraitement la tête sur les dire de ma cousine concernant les pensée d'Aegon pour Margaery. Pas la peine d'en rajouter. Elle avait déjà tout dit. Quand à la chasse … J'aurais aimé y participer. Surtout par la chasse à cheval. J'avais toujours aimé chevaucher dans les bois. Après tout … Le gibier passait en second plan face au plaisir d'être dans les bois et sentir le vent sur son visage. Quand aux hommes présents … Pfff … Je n'en avais pas réellement quelque chose à faire. Je regardais mais je savais mon regard lointain et bien souvent je détournais la tête lorsque je croisais le regard d'un homme. Pas par pudeur, je ne rougissais pas, simplement parce que je n'avais aucun intérêt à fixer un homme qui me rendait avec l'intelligence d'une vache mon regard. J'eu pourtant un petit sourire léger quand Margaery nous demanda de parler de nos proies masculine. Je baissais légèrement le nez dans ma tasse avant de tourner le regard vers la fontaine. Ma cousine annonça donc sa première proie Ser Manfer. Je cherchais dans ma mémoire sans retrouver de visage. Je demandais doucement

« Je ne me rappelle pas son visage, comment est-il ? »

Tout en écoutant sa réponse je croisais rapidement le regard de Margaery mais bien vite j détournais de nouveau la tête. Je n'avais rien à dire sur ce sujet. Après tout … Je ne cherchais absolument pas les hommes … Je n'en avais pas peur ! Mais disons …Je me retiens de secouer la tête. Je devrais peut-être moins toujours me mettre sur la défensive lorsqu'un homme que je ne connaissais pas venait me parler. C'était … presque maladif mais … Je repoussais presque sans le vouloir leur avance ou bien je me montrais glaciale. Je cherchais donc dans ma mémoire quelques hommes que j'avais croisé mais … Si ce n'était que Ser Edwyn qui m'avait dessiné près du prunier à Hautjardin, ou ser Silas avec qui j'avais discuté quelques temps assise sur l'herbe … À part les frère de Margaery ou les miens … Je ne m'approchais pas volontairement des hommes. Même lors des fiançailles de Loras je n'avais pas réellement approché les hommes l'accompagnant hors salutation. Et … Il y avait bien sûr mes deux frères, dont Andrew qui venait régulièrement à Hautjardin, avec qui je conversais par lettre. Et il y avait Oncle Hobber … Je bus une nouvelle gorgée de thé avant de répondre lentement, décevant sûrement les deux jeunes femmes brunes

« Peu d'hommes attirent réellement mon regard … Alors je crains de devoir vous décevoir sur ce point là … Personne en vu. Même pas le lord qui sert le Dragon Ensoleillée n'a attiré mon regard. »

Je devais bien être difficile au niveau des hommes. Mais c'était comme ça. Je n'arrivais pas à accrocher mon regard aux hommes. Sauf à certains. J'aimais les hommes à cheveux longs et de préférence clairs. Mais bon … Je devrais surtout me contenter de mon mari que j'aurais non ? Même si … J'aurais sûrement mon mot à dire via on frère ou ma mère. Même si mon père était le seul à prendre des décisions concernant ce projet là. Je repoussais lentement une mèche en arrière et bus lentement la dernière gorgée de thé au fond de ma tasse. Je posais lentement ma tasse sur sa soucoupe. Je n'étais pas coincée non. Mais … C'était juste que je n'aimais pas parler aux hommes. Parler d'hommes pas de soucis, mais leur parler à eux … C'était plus compliqué. Parce que … Je ne savais pas pourquoi … C'était comme ça. J'enroulais pensivement une mèch autour de mon doigts en fixant Daena distraitement. Elle pouvait elle me traiter de coincée si elle le voulait. Je n'avais pas grand-chose à faire de son avis. Celui de Margaery était plus important. Et bien plus constructif. Daena m’agressait dés qu'elle le pouvait à peu près sur tout et n'importe quoi. Ce n'était pas la peine de chercher à la satisfaire. C'était une cause perdue.
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An 298 | Lune 12



Daena & Abigaëlle & Margaery


C'eut été faire preuve d'une mauvaise foi déplacée  que d'ignorer totalement les circonstances. L'arrivée des Tyrell avait été remarquée, et le retour de la Petite Rose suscitait à nouveau les interrogations. Officiellement présentée à Sa Majesté, elle pouvait librement accompagner un membre de sa famille lorsqu'il se rendait à la Capitale. Mais tout comme ses dames de compagnie, les questions brûlaient sur les lèvres presque aussi follement qu'une étincelle donne vie au feu grégeois ! Bien sûr que depuis sa dernière visite, nombre de curieux se pressaient dans les couloirs et chuchotaient à voix basse, lançant de petits regards à droite et à gauche pour s'assurer d'une discrétion totale. Peine perdue. A la Cour, rien ne restait secret bien longtemps. Sauf peut-être certaine visite nocturne dans certains appartements... Elle avait eu toutes les peines du monde à garder le secret. Mais ni Abigaëlle, ni Daena n'étaient au courant de la parenthèse inattendue qu'elle et Aegon avaient partagée six Lunes auparavant. Un secret, son trésor qu'elle ne voulait partager avec personne d'autre que lui. Le moment hantait encore son esprit, ce qui expliquait certainement pourquoi, systématiquement, elle jetait un regard furtif derrière elle pour savoir si le jeune prince viendrait la trouver. Il n'en était rien ; et si elle ne s'en offusquait pas - il venait d'être nommé Maître des Navires par son père ! - un petit pincement se faisaut lentement mais sûrement ressentir dans la région de son cœur...

« Assez parlé d'Ageon ! » fit-elle, mi agacée, mi rieuse, en secouant vigoureusement la tête, comme pour chasser son image de ses pensées.« Quant à tous ces paons enfarinés qui viennent faire la roue devant moi », ajouta-t-elle à l'attention de Daena, qui mettait en avant le malheur de nombreux jeunes hommes venus lui faire leur cour sans aucune chance de succès, « Quant à tous ces paons enfarinés qui viennent faire la roue devant moi, ils sont charmants. Mais tout cela n'est qu'un jeu : un jeu courtois, un jeu mignon. J'en attends d'avantage d'un homme... » Margaery n'était pas de celles qui médisaient. Du moins, pas par plaisir. Aussi, lorsqu'elle sortait ses épines, plus que jamais, sa parenté avec lady Olenna se faisait ressentir. Elle avait le même ton aigre-doux, le même petit sourire en coin et surtout, le même maintien très droit. Si elle se prêtait au jeu de quelque séduction, comme toute jeune fille élevée dans le Bief et qui plus est, ayant grandi à Hautjardin, elle n'en était pas friande. L'attention qu'on lui donnait était flatteuse, et elle y répondait toujours avec un sourire ou un geste affectueux. Sans jamais aller plus loin. Elle avait trop conscience de son rang, et de la réalité des choses : encourager un damoiseau, fut-il de noble famille et gâté de toutes les prédispositions à faire un bon époux, relevait de la pure cruauté. Elle n'était pas libre de son destin marital, quand bien même lady Olenna pouvait s’efforcer de conclure une alliance qui profiterait à la fois à la famille mais aussi, au bonheur de sa petite-fille. Du reste, elle lui avait toujours prêché qu'à défaut de trouver un homme à sa hauteur - selon elle, leur sexe était bien trop subtil pour jamais espérer trouver chez un fils un égal ! - elle devait en trouver un dont elle pourrait tirer ses désirs sans qu'il ne s'en aperçoive. De réelles intentions. Mais toujours dissimilées derrière une élégante pirouette ou un sourire enjôleur.

Sur ce chapitre, les trois jeunes femmes se ressemblaient plus que de raison. N'en déplaise à la petite querelle qui animait les deux cousines, même Daena et Abigaëlle rejoignaient la Petite Rose sur la place des dames dans le monde. Leur réelle place. Tout comme elle, elle savaient que les femmes devaient faire en sorte de faire au mieux de leur circonstances, et que le meilleur moyen d'y parvenir n'était pas de taper du pied pour obtenir ce que l'on voulait, mais laisser croire aux hommes qu'ils étaient bien en position de force. Daena semblait être plus à l'aise qu'Abigaëlle, encore qu'il ne fallait pas sous estimer l'apparente pureté d'une fleur des champs. Elle s'était d'ailleurs amusé à comparer leur amitié à un bouquet de fleurs : la Rose, le Camélia et la Paquerette. Différentes, certes, mais fleurs tout de même. Aux racines qui se greffaient solidement dans la terre et qui iraient éclore chacune en leur temps. L'image la fit sourire, de même que leurs réactions. Le Camélia, qui avait un instant posé son regard envoûtant sur l'épée lige de la princesse Rhaenys, s'intéressait désormais à un jeune chevalier qui l'avait invitée à partager une promenade. « Et il te plait ? » demanda Margaery par dessous ses cils courbés. La Paquerette, quant à elle, jurait qu'aucun damoiseau n'avait su s'attirer ses faveurs. « Hé bien nous allons remédier à cela ! J'ai pour projet demander à ce que nous puissions organiser un bal. J'ai très envie de danser ! Et qui sait... peut-être feras-tu enfin l'honneur à la Cour de partager tes talents de chanteuse ? J'en ai assez que tu caches cette magnifique voix ! »


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Aegon. Voilà bien un sujet qui changeait sa cousine. Daena n'était pas certaine de suivre chacun des mots qui pouvaient souffler Margaery. Qu'éprouvait vraiment la rose à l'égard du dragon, la jeune Hightower n'en avait pas la moindre idée. Etait-ce simplement un attrait trop puissant pour le pouvoir ? Peut-être, même si on ne pouvait enlever au prince qu'il était beau garçon et que son physique de jeune premier avait sûrement du faire brûler plus d'un coeur. Qu'en était-il de celui de sa cousine ? Durant une seconde, Daena s'inquiéta pour quelqu'un d'autre qu'elle-même. Elle connaissait tous les affres des peines de coeur et elle refusait que la jolie rose soit blessée à son tour. Pour l'heure, c'était son frère qui était fiancé aux dragons. Et jamais les Targaryen ne lieraient deux des leur aux roses du Bief, qu'importe tout ce qu'elles pouvaient apporter. Margaery risquait d'y laisser des plumes si elle y perdait son coeur au passage.

Daena se contenta pourtant du silence, changeant de sujet sans pour autant que ses pensées ne s'éloigne. Le bonheur de sa cousine était devenue une de ses priorités depuis qu'elle était entrée à son service et elle ne saurait l'oublier. Elle menerait sa petite enquête. De toute façon, Olena elle-même traitait la tour de fouine. Autant qu'elle mérite cette réputation de fouineuse aux oreilles qui traînaient toujours où il ne fallait pas. Elle avait rapporté bien des paroles à son père grâce à cela. Car l'allégeance de Daena irait toujours aux Hightower.

Elle but une gorgée de thé, une nouvelle, avant de laisser un sourire courir sur ses lèvres. S'il lui plaisait ? Pas vraiment. Mais il était riche et il l'avait suffisamment dévorée des yeux pour qu'elle sache qu'il lui mettrait la bague au doigt. Mais lui plaire... Elle n'en avait pas vraiment d'idée. Ses yeux étaient aussi bleus que les lagons, ce qui lui offrait un certain charme. Le seul problème était ses cheveux roux, ressemblant bien trop à ceux des Redwyne pour qu'elle n'ait envie de rire à chaque fois qu'elle le voyait.

Je ne cherche pas un amant mais un époux. Qu'il me plaise ne servirait pas à grand chose tant qu'il peut offrir une bonne alliance pour ma famille.

Elles étaient toutes identiques, jouant pour le futur de leur lignée. La plus grande différence était sûrement que Daena avait refusé bien des mains tendues par son père pour des caprices d'enfant. Elle aurait déjà dû être mariée, de part son nom et son âge. Mais elle s'amusait à faire monter les enchères, à faire grimper les envies de hommes. Jusqu'à ce qu'elle trouve celui assez beau et puissant pour lui plaire. Elle voulait de l'argent et de la force. Elle n'avait pas encore rencontré l'homme parfait. Ou du moins si. Mais il n'avait voulu d'elle et en avait épousée une autre pour retourner sur ses îles si chéries. Elle chassa ses idées noires d'un simple froncement de sourcil, avant de retrouver le sourire qui avait été balayé par ses pensées.

Nous brillerons de mille feu dans un bal Maergary. Éblouissant toutes les trois les demoiselles et prouvant la beauté des femmes du Bief.

Pour une fois et bien l'une des premières, Daena avait eu une parole, indirecte mais une parole quand même, pour sa cousine. L'éducation de sa mère qui revenait sûrement briller d'une force un peu trop faible pour être permanente.

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[justify]Je rougis presque violemment à la proposition de Margaery. Un bal … Oui d'accord ! Pas de problème ! Mais … Moi ? Chanter en publique ? L était vrai que j'avais passé des heures à sa demande à chanter pour elle, parfois glissant quelques vers de ma très mauvaises compositions au milieu … Mais moi chanter en publique. J'avais beau aimer les bals ou autres … J’aimais me fondre dans la foule pas être exposé à son regard. Je sentis aussi une douleur à la lèvre. Oups … Je m'étais mordue la lèvres intérieure. Mauvais réflexe ! J'arrêtais tout de suite en essayant de faire disparaître le rouge qui m'était monté aux joues à cause de la proposition de ma Rose favorite. Daena me surpris en m'incluant dans le trios qui éblouirait la cour par sa beauté. Je me resservis lentement un thé avant d'en boire une gorgée pour éviter d'avoir la voix rauque

« J'adore l'idée du bal ! Danser me manque également, et après ce long trajet il faut bien nous dégourdir les jambes ! Et éblouir Port Réal par la beauté du Camélia et de la Rose me semble tout à fait également une très bonne idée … Quant au chant … Ah … Margaery … Tu sais que je n'aime pas chanter en publique … Mais si tu me le demande … Je tenterais … »

Je ne promis rien. De toute manière c'était inutile. Quand j'avais trop le tract ma voix ne sortait pas je le savais. Rien que de penser au chant je me redressais légèrement. Un ordre que m'avait bien souvent donné ma Septa qui me faisait chanter. Même si la septa en elle même m'avait passablement énervée plusieurs fois, j'avais continué à chanter. Surtout parfois la nuit … Quand Ellyn pleurait. J'arrivais à parfois me glisser hors de ma chambre pour aller la voir, et le matin … Les septas nous retrouvaient ensemble dans le même lit. On père ne m'avait jamais gronder pour ça d'ailleurs. Il m'avait juste fixé lasse avant de laisser ma mère ou les septa gérer ça. C'était étrange de voir l'attachement qu'il avait eut pour sa sœur à cet instant. Mais … J'étais également très attachée à mes frères … Même à Thaddeus alors qu'il m'avait agacé une bonne partie de mon enfance.

Pensive je vis tout de même un chevalier venir vous saluer, en particulier Daena. Je me contentais du stricte minimum sans essayer de faire plus que nécessaire. Il ne me regarda même pas. Tant mieux, regarde d'avantage ma cousine. C'est mieux comme ça. J'attendis qu'il parte, en le suivant des yeux quand même, histoire de vérifier qu'il ne faisait pas demi tour avant de me pencher pour remplir les tasses des deux fleurs en face de moi.

« Dis moi Margaery, tu as une idée où tu voudrais organiser ce bal ? Il fait presque assez chaud le soir pour le faire dans les jardins, mais je doute que cela soit très pratique. Mais à l'intérieur … On aura vite chaud, mais … niveau organisation on y gagnera de la facilité. »

Mais à l'extérieur … Si je devais chanter on m'entendrait moins. Bon ! Je ne devais pas penser à moi mais à Margaery. Dans quel endroit serait elle le plus mis-en valeur ? Qui disait bal disait musique et sans doute le prince de son cœur viendrait. Il fallait qu'elle soit étincelante la reine du bal. Mais cela ne serait pas trop difficile. Même en sortant leur plus beau atours … Il était dur de se faire remarquer face à Margaery. Pourtant … Les fiançailles entre Willos et Daenerys … Y avait-elle penser ? Ne craignait-elle pas d'avoir le cœur brisée. Elle devait y avoir pensé. Échanger de mariage entre Willos et Margeary et Daenyr et Aegon … Cela ne devait pas réellement changer grand-chose … Enfin … Si bien évidement. Margaery serait reine des sept couronnes, pas Daenerys. Après l'alliance tenait toujours. J'eus une pensée brusque pour ma cousine Ellyn qui allait bientôt se marier … Jamais je ne pourrais y assister … J'espère qu'elle n'allait pas le prendre mal … Non ! Ellyn comprendrait ! Elle était aussi intelligente que moi . Je ne pus m'empêcher me me mordiller l'intérieure de la joue en prenant délicatement une part de gâteau que je croquais lentement en savourant le goût acidulé et sucré du gâteau. Mima ! Ce n'était pas mes favoris … Mais j'aimais quand même !
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Chatter In The Gardens

An 298 | Lune 12



Daena & Abigaëlle & Margaery


L'idée d'organiser une danse lui était venue naturellement. La vie à la Cour était un rien plus austère comparée à la vie constante qui semblait irriguer Hautjardin, où tout était prétexte pour une fête. Un contraste criant qu’elle avait déjà remarqué lors de sa précédente visite. Et qu’elle avait beaucoup regretté. S'il ne lui viendrait jamais à l'idée de critiquer les meurs du Donjon Rouge - après tout, le siège de la royauté commandait une certaine retenue et une hauteur propre à l'exercice du pouvoir - Margaery, fille du Sud, où le soleil illuminait les arènes de tournois ou les couloirs où résonnait toujours un brin de musique, en venait sans surprise à trouver l'atmosphère de Port-Réal un rien pesante. Pourquoi, par les Dieux, s’enfermer à l’intérieur, les mains occupées à la broderie ou à la prière, quand on pouvait profiter des beaux jours dont on ne savait après tout pas combien de temps il en restait. La Citadelle avait beau ne pas avoir envoyé de corbeau blanc, il fallait toujours s’en référer à la devise des seigneurs du Nord : « L’Hiver vient. » Aussi, il fallait insuffler un peu de gaité entre ces murs, et la réaction de ses dames avait de quoi magnifier son enthousiasme. Elle se prenait déjà à rêver des décors, que l'on dresserait naturellement dans les jardins. Abigaëlle avait bien raison : l'air y était bien plus doux qu'à l'intérieur, et à l'aide de quelques rubans et éclairages, on transformerait les allées de verdure en un lieu féérique où l'amour courtois rencontrerait musique et chant. Elle poussa un soupir : comme ce serait merveilleux d'y rejoindre Aegon, sous la blancheur de la lune, sa main dans la sienne, tandis qu'il la ferait tournoyer au rythme des guitares et des tambours... « J’irai m’entretenir avec Son Altesse, le prince Viserys. Il saura sans doute me renseigner sur la personne à qui m’adresser pour un tel évènement. Ou bien notre grand-père, lord Leyton et Main du Roi ? » Lord Leyton était biefois, tout comme elles. Et à voir ses petites filles se mettre en avant à un évènement de Cour, voilà qui aurait le don de le faire sourire !

« Il ne faudra néanmoins pas faire trop d'ombre aux autres dames du Donjon, mes Amies. En particulier les dames de Son Altesse, la princesse Rhaenys ! » ajouta-t-elle, plus bas. Quelques heures auparavant, elle avait vu le bataillon des dames de compagnie se diriger vers les appartements princiers et à cette heure, tout comme elles, les dames Myrielle Lannister, Wynnafryd Manderly et Aelinor Connington se retrouvaient pour échanger leurs impressions. De Rhaenys Targaryen, Margaery n'avait vu qu'un tourbillon de robe élégante et un sourire poli. Peut-être ce bal aurait le mérite de les rapprocher ? « En revanche, il sera bien évidemment question de faire honneur à la réputation du Bief ! Il me vient d'ailleurs une idée ! Et si chacune d'entre nous arborait une couronne de fleur qui la représente et la distingue, et que la couronne soit accordée à nos toilettes ? Ce sera charmant !  » Les yeux noisette pétillaient de coquetterie et d'anticipation. Elle se voyait déjà, toute de rose vêtue, arpenter les jardins, sourire aux lèvres.  « Cela attirera certainement les regards... Et peut-être même ceux d'un époux ! » fit-elle, à l'attention de sa cousine. De son propre aveux, Daena souhaitait que son séjour à Port-Réal soit fructueux ; qu'à cela ne tienne, ce bal serait le moment idéal pour. Encore qu'une rencontre, même fortuite avec un homme bien né, ne serait pas forcément entérinée à Villevieille. « Mon oncle, lord Baelor, a-t-il exprimé un souhait particulier quant à la qualité d'un mari ? Je le vois mal donner blanc-seing à n'importe qui pour sa princesse ! » Dire, en effet, que l'héritier de Grand-Tour voyait grand pour sa fille, relevait de l'euphémisme. Il était de notoriété publique qu'à ses yeux, Daena méritait sans doute autant que sa cousine Margaery. Après tout, sa sœur Alerie était Dame de Hautjardin et à ce titre, aurait à cœur de marier convenablement cette nièce qui lui venait d'un frère particulièrement aimé !

Elle se tourna ensuite vers Abigaëlle. « Pour une fois... ma chère et tendre Amie, fais-moi le plaisir d'arrêter un peu de te cacher derrière ta timidité. Ta voix mérite d'être remarquée, je ne m'en lasse jamais ! Je veux que l'on sache que lady Rowan a des atouts ! » Elle lui prit la main, caressant du bout des doigts les poignets fragiles. « Je ne te demande pas un récital entier, ma chère mais simplement une jolie ballade... Ou un chant champêtre ? Voilà qui réveillera les curiosités de ceux qui n'ont jamais vu le Bief, et la nostalgie de ceux qui la regrettent ? » Elle pensait à sa famille, dont une grande délégation avait fait le déplacement jusqu'à Port-Réal. Nul doute qu'ils se feraient un plaisir d'entendre la jeune fille, et de se remémorer ainsi leur pays. « Pense à mon frère, Willos... Je suis certaine qu'il sera enchanté de t'entendre ! » ajouta-t-elle, un rien espiègle. Elle aimait taquiner son ami sur les regards qu'elle jetait ça et là à l'héritier de Hautjardin. Encore qu'elle pouvait difficilement lui en vouloir : malgré sa mauvaise jambe qui l'obligeait à se déplacer avec une canne, son frère ainé était un modèle de charme et de bonnes manières et, n'eut-elle pas été de son sang qu'elle aussi se serait permis de rêver de lui !


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Pour une fois les paroles qui sortirent de la bouche d'Abigaelle était loin d'être stupides et Daena lui offrit un regard pour le moins interrogateur. Mais elle ne posa aucune question, se contentant du silence en écoutant Margaery. il était fou de voir à quel point elle devenait respectueuse dès qu'il s'agissait de sa cousine rose. Mais elle seule méritait le respect dont faisait preuve la Hightower, tant par ses paroles que par ses actions. Tous à Hautjardin avaient peur qu'elle corrompe la belle et la traine avec elle dans des complots bien trop noirs. Daena ne se le serait jamais permit et de toute manière, Margaery était bien trop intelligente pour foncer tête baisser dans des choix aussi stupides.

Les pensées de la Hightower filèrent jusqu'aux dragons dont parlait sa cousine. Elle ne les avait qu’entraperçue. Aegon était beau, exactement comme dans les souvenirs de la jeune femme. Quant à Rhaenys, Daena n'avait vu que sa beauté et ses robes pompeuses. Rien d'autre de la demie dornienne fille d'une mère dont son père avait vanté bien des charmes. Elle inclina pourtant la tête avec un petit sourire à la remarque de Margaery. Ne pas leur faire de l'ombre serait dur car il était dans la nature de Daena d'éclipser toutes celles qui avaient l'audace de pointer le bout de leur nez dans un endroit où elle brillait déjà. Elle tenterait mais il ne serait pas dit qu'elle serait moins belle pour autant. La Hightower avait forte estime d'elle-même et elle n'appréciait que moyennement de se faire voler la vedette.

Elle baissa légèrement la tête, feignant à la perfection une gêne qu'elle n'éprouvait pas le moins du monde. La jeune femme fini pourtant par planter ses iris noisettes dans ceux de sa cousine et confia, comme un murmure transformé en secret :

Je le pense secrètement vouloir pour moi un héritier de maison suzeraine. Qui, il ne l'a pas encore décidé mais j'espère de tout coeur que ce ne sera pas ce nabot de la maison Lannister. Ta belle famille n'a pas l'air des plus charmantes et même si je me plairais à être appelée lionne, je doute de pouvoir briller au bras d'un homme qui m'arrive à la taille. Elle éclata d'un léger rire puis reprit, d'une voix un peu plus forte Mais mon père aimerait que je rencontre l'homme qui saura saisir mon coeur et aura une place suffisamment importante pour qu'il accepte de lui donner ma main. Heureusement pour lui, je ne suis pas stupide. Je n'irais pas m'enticher d'un palefrenier.

Mais bien d'un fer né. Daena fit disparaître la pensée à l'instant où elle vient caresser son esprit. Margaery était la seule ici à être au courant de ce qui avait fait naître pendant presque une année des larmes dans les yeux de la Hightower. Baelor ne devait qu'être un lointain souvenir.

Je suis certaine que tu sauras trouver Abigaëlle. Ma mère aimait chantonner parfois à la maison. Arrête un peu d'être timide, c'est l’occasion ou jamais de briller.

Si sa phrase pouvait sembler remplie de compliment, la simple mention de sa mère prouvait l'inverse. Abigaëlle était une Rowan et Daena n'aurait de cesse de lui rappeler qu'elle appartenait à une famille détestée par la jeune fille. Elle se para d'un léger sourire qu'elle envoya à la jeune femme avant de se servir une nouvelle tasse, demandant d'un regard interrogateur à Margaery si elle désirait également un peu plus de boisson. Les yeux de Daena brillaient d'une lueur malicieuse, rêvant déjà au futur bal qui ravirait bien des regards.

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Je surpris le regard interrogateur de Daena quand je parlais d'organiser le bal dans le jardin. Je me préparais à une remarque piquante mais .... Elle n'en fit rien. Étrange. Elle devait m'en réserver une pour plus tard. Je haussais un sourcils lorsque Margaery parla de la princesse et ses suivantes. Même sans le vouloir les deux femmes brunes leur ferait de l'ombre : Daena parce que c'était dans sa nature de vouloir attirer les regards et Margaery parce qu'elle était magnifique simplement. L'idée de la couronne de fleur me fit sourire et je déclarais doucement

" Même si tu m'as donné la pâquerette comme fleur Margaery. La pivoine serait plus approprié ! Au vu du rouge qui colore bien souvent mes joues "

Je souris doucement en écoutant Daena parler de son époux futur. Elle avait quelque part de la chance. Son père faisait attention à elle. Mon père m'aimait. Mais j'avais eu des nouvelles de mon frère qui avait surprit une conversation. Mon père souhaitait me maintenir pour ma " sécurité " loin d'héritiers de grandes maisons. Ou alors des seconds ou troisièmes fils. Daena au bras du lutin ? Je ne pus m'empêcher de rire. Pas par moqueries la scène a imaginer était simplement des plus cocasses. Daena ne serait jamais la femme du lutin. J'aurais parié qu'elle le tuerait avant qu'il ne la touche.

Je frémis en sentant les doigts de Margaery sur la peau de mes poignets. Je rougis légèrement lorsqu'elle parla de ma voix. J'ignorais presque Daena avant de sentir mon visage s'embraser lorsque mon amie parla de son frère. J'ouvris la bouche avant de la refermer. Elle .... Elle avait osé ! Ma rose favorite avait osé faire ça ! Pourtant je lui avais juré qu'il n'y avait rien de plus qu'une amitié entre moi et son frère ! Et .... Je sentais mes joues brûlées d'embarras. Ah ! Mais ! Notre relation était tout ce qu'il y avait de plus cordiale, amical et pur ! Nous n'étions que confident l'un de l'autre ! Je balbultiais

" Margaery ! Tu m'avais promis de ne plus me taquiner avec ça ! Ser Willos et moi nous ne sommes qu'amis et tu le sais fort bien ! Mmmh ... Daena je n'ai jamais vu ta mère et mon père lui préférait la mère de Ellyn .... Une chanson pour le bal donc ? Voyons .... "

Si je devais me mettre, par les Sept ...., en valeur par, pourquoi par les Sept ?, ma voix. Autant impressionner rapidement. Et efficacement. Champ d'or serait parfait. Elle était techniquement. Très dur à chanter à cause de beaucoup de variations au niveau des hauteurs mais aussi des ornementations instrumental et vocale que les musiciens devaient rajouter. Avec ça ... J'aurais de quoi impressionner en une chanson. Il faudrait juste que je la travaille un peu. Mais pour moi cette chanson semblait évidente et facile à chanter. Pensive, je caressais l'intérieur du poignet gauche de Margaery le regard vaguement fixé sur Daena. Elle ne m'avait jamais entendu chanter. Je fis lentement

" Que pensez-vous de Champs d'Or ? C'est une chanson parlant de l'amour et du Bief. Et .... Elle demande un certains entrainement pour la maitriser. Cela devrait plaire non ?"

Pour rappeler ce dont je parlais je fredonnais tout doucement la mélodie du premier couplet. Avec le bruit de la fontaine personne d'autre que Margaery et Daena aurait pût entendre. Si nous devions faire la surprise autant faire attention. Et je m'entrainerais le matin pour être sûre d'être au point. De ma main libre je me servis un peu de thé que je bus presque aussitôt.

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An 298 | Lune 12



Daena & Abigaëlle & Margaery


Dans l'ombre des feuillages, la conversation prenait les premières couleurs des intrigues. Penchée plus près vers ses compagnes, Daena leur avouait les grands projets que l'on avait pour elle. Pour l'occasion, elle avait même masqué son visage d'un voile de gêne... Dont il était évident, pour ceux qui la connaissaient, qu'il n'en était rien ! Nourrie à l'orgueil de son père, la jolie Hightower feignait les apparences avec autant d'aise qu'Abigaëlle la franchise. Ainsi donc, Baelor Hightower souhaitait pour sa fille une union suzeraine. Et après tout, pourquoi pas ? Ses cousins descendaient d'une lignée de Rois, et par le passé, même les Targaryen s'étaient unis à eux. Dans la droite continuité d'un prestige que leur grand-père Leyton cultivait, et dont Baelor prendrait la suite, l'avenir prestigieux et politique de la Petite Tour était tout tracé. Une perspective qui ne la surprenait pas. Quand bien même son père n'aurait pas eu de grandes ambitions pour elle, Margaery savait que sa cousine ne se satisferait pas de quelque nobliaux du Bief, et d'un simple statut de maîtresse de maison d'un château au bord des eaux de la Mander, entourée d'une ribambelle d'enfants. Oh non ! Daena était une femme de Cour, qui brillait de malice et de pierreries, et non pas d'humilité et de piété. « Je fais pleine confiance à mon oncle sur ce chapitre, ma chère ! Ainsi qu'à ta sagesse, qui t'évitera, j'en suis certaine, les hontes d'une mésalliance ! » souffla-t-elle alors, prenant la main de sa cousine dans la sienne et la serrant, en signe de soutien. « Mais je te trouve bien dure à l'égard de lord Tyrion... » fit-elle, un rien sévère. Après tout, ce n'était pas de sa faute si les Dieux l'avaient fait difforme et du reste, sa réputation d'homme d'esprit et de goût le précédait. « Je conviens qu'il n'a rien d'un prince charmant... » ajouta-t-elle, plus légère, incapable de retenir un petit rire, « mais tu conviendras qu'il est loin d'être le pire des Lannister ! » Et elle commençait à savoir de quoi parler. Outre la figure un rien sévère du seigneur Tywin, le mépris glaçant avec lequel Cersei traitait sa belle-famille avait de quoi hérisser la nature pacifique de la jeune fille. Si la Lionne maintenait son attitude, elle ne devrait attendre d'elle aucun soutien. Surtout quand elle voyait avec quelle peine Loras s'accoutumait de leurs fiançailles...

Elle tendit alors la main vers la panière de fruits, et croqua joyeusement dans un abricot. Ses pensées virevoltaient à nouveau vers cette idée de bal qui, de plus en plus, se dessinait dans son imaginaire. La réaction d'Abigaëlle la fit d'ailleurs sourire. Penchant la tête de côté, elle cligna des yeux d'un air moqueur. « Jure alors dans mes yeux que jamais, au grand jamais, la pensée des bras de Willos autour des tiens ne t’a jamais effleuré l’esprit ?  » Elle eut un petit rire avant d’ajouter : « Sois tranquille, voyons ! Je suis la première à dire que mes frères sont les plus beaux, les plus intelligents, les plus forts et les meilleurs partis qui soient. Alors tu peux éprouver pour lui toute l’amitié de la terre que je te dirais menteuse si tu jurai sur les Sept que tu ne le trouves pas séduisant ! » A la pensée de son aîné, cependant, un léger voile sombre se glissait dans ses yeux. L'héritier de Hautjardin était promis en mariage à la Princesse Daenerys Targaryen. Une perspective qui, autant qu'elle honorait sa famille et auréolait d'une faveur sans précédent la Rose Dorée, avait de quoi resserrer son cœur. L'un après l'autre, ses frères convolaient - qu'ils soient consentant ou non. Et de son côté... de son côté, les projets restaient flous. Bien sûr, il y avait la rumeur. La rumeur qui voulait que les maisons Tyrell et Baratheon se rapprochaient, et que Margaery serait amenée à épouser Renly dans les prochaines Lunes. Mais bien que les rumeurs allaient bon train, et que personne ne jugeait bon de les contredire, la jeune fille était incapable de se prononcer sur son sort. Surtout quand elle voyait la mine fermée de lady Olenna à la perspective de cette union. De nombreuses fois, elle avait vu sa grand-mère réprimer un rictus un rien méprisant à l'égard de ceux qui s'extasiaient déjà d'un voyage en Terres de l'Orage. Elle se contentait de répliquer assez sèchement que rien n'était fait, et que si mariage il devait y avoir, il fallait que toute cette affaire reçoive son sceau d'approbation. Voilà tout ce que Margaery pouvait tirer de sa grand-mère, lorsqu'elle cherchait à savoir à qui on la destinait. La vieille dame se contentait alors de prendre le menton de sa petite-fille entre ses mains richement baguées, et de lui faire un clin d’œil. « Ne te tracasse pas de ces choses là. Fais simplement ce que tu dois faire ! »

Chassant le souvenir de son dernier entretien avec Olenna de son esprit, Margaery retrouva son sourire alors qu'Abigaëlle faisait des propositions de chanson. Elle entamait les premières notes de Champs d'Or et déjà, la jeune fille semblait transportée chez elle. Elle appuya son visage dans sa main, écoutant la jolie voix fredonner les quelques notes du chant comme si elles s'étaient trouvées dans leurs jardins familiers. « Ce sera parfait, Abi ! Oh il me tarde que tout le monde t'entende ! »


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Pour une fois, Daena accepta le rire de sa cousine, n'y prêtant toute fois pas la moindre attention. Ce que pensait Abigaëlle de son mariage lui importait peu, de toute manière, elle ne saurait pas inviter. Par contre, les mots de Margaery avaient une importance toute particulière dans l'esprit de la jeune demoiselle. Elle l'écouta, lentement, avant de froncer un rien les sourcils. Dur avec le lutin ? Bien entendu qu'elle l'était, comment aurait-elle pu faire autrement. Oui, il était l'héritier d'une des plus puissantes maisons de l'Ouest mais cela importait peu. Il était nain et il était hors de question que sorte un jour du ventre de la belle un enfant difforme. Elle ne savait rien sur la maladie du futur Lord Tyrion mais elle savait que si cela se transmettait à la chair de sa chair, elle préférait se donner la mort que de voir des êtres difformes grandir et porter la honte sur sa personne. Qu'importe ce que pouvait dire Margaery.

Cersei est bien pire que lui, j'en conviens. Mais savoir que cette chose pourrait un jour poser la main sur moi me dégoûte. Certes il a l'air de briller par son intellect mais je refuse un homme qui me préférerait la compagnie des catins et de l'alcool. Sentir son haleine d'ivrogne sur ma peau chaque nuit... Non, plutôt épouser n'importe qui d'autre.

Elle frissonna rien qu'aux pensées que ses mots faisaient naître. Il fallait faire preuve de relativité. Jamais elle n'épouserait un homme comme lui. Elle le laisserait à une femme bien plus désespérée pour une fortune ou elle ne savait quoi.

Mais ne t'inquiète pas ma chère cousine pour celle que tu devras bientôt appeler soeur. La lionne a perdu bien de l'éclat avec l'âge et ses griffes ne s'enfonceront pas assez profondément. Elle est seule dans une champs d'épine avec aucun allier quand les roses sont nombreuses. Elle deviendra vite un chaton inoffensif.

Et Daena avait bien prévu de se mêler à cette histoire. Si les Tyrell n'étaient à ses yeux pas sa famille, elle aimait chercher le conflit là où elle pouvait le trouver. Cersei serait un adversaire ô combien agréable et de toute manière, quelles conséquences pouvait-il y avoir à quelque piques lancées dans le feu de l'action. La lionne n'avait plus personne et elle avait très certainement passé l'âge de se plaindre à ce père qui l'avait vendu comme un vulgaire morceau de viande.

La discussion s'éloignait et un sourire mauvais grandit sur les lèvres de Daena. Ainsi, Abigaëlle éprouvait des sentiments plus ou moins clairs pour le beau Willos. Qu'avaient donc les femmes à tomber sous le charme de cet handicapé notoire et trop gentil. Aucun mot ne franchit les lèvres de la Hightower à ce sujet. Elle savait Margaery aimer son frère et elle ne dirait pas de mal de ce dernier devant elle. Mais c'était presque dommage pour sa cousine. Willos était fiancé et se marierait sûrement sous peu. Elle n'aurait jamais aucune autre possibilité que de devenir maîtresse d'un suzerain et vu sa capacité à charmer aussi efficace qu'une moule, Abigaëlle était condamnée à devoir offrir son coeur à un autre. Plongeant dans son thé et dans ses pensées, Daena se tue. Elle les regardait parler de ce bal qui faisait déjà briller ses yeux. Faites pour les paillettes et les merveilles, un bal à Port Réal serait de toute merveille et surtout l'occasion parfaite pour trouver un époux digne de ce nom avant que son père ne mette pour de bon le nez dans cette affaire et trouve pour elle.

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J'avais écouté sans parler Margaery et Daena discutaient des Lord Tyrion et les Lannister. Ces gens ne m’intéressaient pas. Ils étaient puissant certes, mais instables. Il fallait s'en méfier, comme les Lefford, mais jamais je ne ferais partir de ces familles, je le savais. Je finis ma tasse de thé avant de tourner le regard vers Margaery et rougis de nouveau violemment.

Mais … Pourquoi voulait-elle me mettre ces idées dans la tête ? La pensée des bras de Willos autour des miens ? Je secouais la tête. Elle était incroyable quand même ! Mais visiblement rien ne pouvait lui ôter cette idée de la tête. Je laissais rapidement tomber. À part un méchant sourire de Daena et ses remarques, discuter de cela n'apporterais rien ! Ce n'était un secret pour personne que Daena et Willos ne s'aimaient, du moins ce n'était pas un secret pour moi, il m'en avait assez parler dans le secret de nos conversation amicales. Je souris en regardant Margaery le regard lointain lorsque je chantais tout doucement. J'aimais la voir ainsi détendue et apaisée. Je haussais un sourcils lorsqu'elle déclara que c'était parfait. Rien n'était parfait. Je secouais doucement la tête.

« Ce n'était pas parfait Margaery, je vais devoir travailler ce chant pour peut-être approcher quelque chose de bien. J'espère que tu seras à porté de regard ! »

J'allais avoir besoin de voir quelqu'un qui savait que je chantais, pour qui j'avais chanté. Willos ou Margaery, c'était les deux seules personnes présentes que j'appréciais à m'avoir entendu chanter pour eux seuls. J'espérais que Margaery comprendrait que j'aurais besoin de la voir pour m'accrocher mentalement à elle et oublier les regards des autres. Je n'aimais pas briller sous le regard des autres, j'aimais la discrétion, n'en déplaise à ma cousine. Elle pouvait me juger cruche ou autre … Grand bien lui fasse je m'en fichais. Je préférais qu'on ne se méfies pas de moi, qu'on oublie que je pouvais être intelligente. J'inclinais doucement la tête sans pour autant prendre un abricot dans la corbeille. Je repris la parole

« Dis moi Margaery, toi qui est déjà venu à Port Réal, as-tu pus déjà parler à la Princesse Rhaenys ? Si nous devons faire un bal … Autant qu'il plaise aussi à la princesse et peut-être à ses dames de compagnies non ? Avez-vous quelques idées de potentiels cavalier si cela se fait ? Ou même de robe ? »

Je fis un petit sourire malicieux à Margaery, elle aurait certainement le prince à son bras, Daena trouverait sans problème quelqu'un, Willos serait sûrement avec sa fiancé … Et moi ? Mmmh … J'allais devoir trouver un chevalier pour la soirée. Quand à la robe … Si j devais porter une couronne de pâquerettes, je porterais également quelques part les couleurs de ma maison. Blanc et dorés. Boisdorés. Les couleurs des Rowan. Nous étions sûrement la plus faibles des grandes maisons du Bief, mais il valait mieux ça qu'être une ancienne ligné de rois qui maintenant était sous les ordres d'anciens intendants. Un léger sourire monta à mes lèvres lorsque je fixais Daena mais je tendis la main pour prendre un fruit détournant ma figure. Ce n'était pas la peine qu'on lise mes pensées sur mon visage.
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